« Oh ça va ! Vous feriez mieux de rentrer chez vous les filles ! »
Si le vampire semblait avoir garder son calme vis-à-vis des gloussements provenant de l'autre coté de la rue, force était de reconnaître que ce n'était pas vraiment le cas de sa compagne de soirée, qui en plus de rougir d'une manière que le vampire n'aurait encore put jamais imaginer, venait de rembarrer assez sévèrement les deux jeunes filles pour finalement leur demander avec un regard plein de reproches de partir avec gâte de son champ d'action... Et pour le coup le vampire ne pouvait que s'amuser à l'idée que son champ d'action devait facilement comprendre l'intégralité de Seïkusu au vu de la puissance de la jeune femme et de ses capacités motrice, sans bien sur qu'il n'en montre le moindre signe pour le coup, de peur de vexer la demoiselle qui semblait déjà être dans tout ses états suite à ce qu'il venait de se dérouler. Observateur silencieux, il prenait le temps de remarquer les changements nombreux qui venaient de se produire en elle, que ce soit son air furieux, sa moue triste, ainsi que son regard perdu dans un lointain que le vampire peinait à concrètement comprendre, même si il se doutait bien de la raison d'une telle transformation, lui même connaissant parfois de telles phases de changement de faciès quand il remarquait à quel point ses dons l'avait élevé bien au dessus du commun des mortels, lui offrant à la fois la puissance, mais aussi la solitude. Dans ce genre de cas, voir la demoiselle ressentir la même chose que lui était suffisant pour qu'il ressente un léger pincement au coeur, et si il avait put avoir dans l'immédiat quelques conseils, quelques moyens de la réconforter, il n'aurait surement pas attendu un instant pour lui en faire part. Malheureusement, la gêne des petites taquineries des lycéennes le bloquant, et le manque d'aisance qu'il partageait avec Marine sur le plan social ne put que lui faire prononcer quelques mots dans un embarras des plus flagrants, si bien qu'il attendit qu'elle le relève, l'écoutant sans faire de commentaires.
« Je suis désolée. Heureusement que vous êtes un vampire sinon je vous aurai tué.
- Je vous fais confiance pour trouver d'autres solutions quand vous étreindrez autre qu'un vampire dans le but de le sauver »
Cela était dit avec humour, dans le simple but de tenter de détendre la jeune femme qui semblait se mortifier de sa bonne action, mais il sentit bien qu'elle n'y était pas le moins du monde réceptive, préférant s'enfermer doucement dans un comportement défensif, cherchant d'une quelconque manière à s'éloigner de son partenaire de la nuit pour peut-être éviter de connaître d'autres commentaires de ce genre. Darthestar était encore debout, et il ne prenait guère offense du comportement de Marine, ayant bien remarqué que si elle l'avait fait, ce n'était que dans la volonté d'un plus grand bien, mais malheureusement elle ne le voyait pas de la même manière, et comme dis plus tôt il se trouvait bien idiot de ne pouvoir la réconforter, de n'avoir la science suffisante pour lui offrir ne serait-ce qu'un peu de réconfort pour lui éviter une peine supérieur, alors même qu'elle se faisait déjà du mauvais sang. De manière un peu instinctive, ils avaient tout deux repris leurs marches, un peu plus lentement d'ailleurs vu que le vampire avait encore besoin de reprendre un peu de cette charge qu'il avait subit plus tôt, mais surtout parce que désormais il était aussi plus prudent, ne voulant pas une nouvelle fois se mettre en danger pour des raisons relativement claire : Si il se mettait encore dans une mauvaise situation, que la femme ai le choix ou non d'agir, elle ne saurait que se rendre un peu plus mal, et cela, Darthestar ne le voulant pas le moins du monde. Ainsi, ils continuèrent leur balade dans une ambiance pesante, où l'une semblait se renfermer dans ses sombres pensées, et où l'autre ne savait même pas quoi dire, ce qui bien sur faisait que ni l'un, ni l'autre ne parvenaient à rouvrir les si simples discussions qu'ils entretenaient jusqu'ici. Pour le coup le vampire se sentait vraiment comme un manche, et par bonheur, c'est sa compagne qui eut le don de retrouver la parole d'elle-même, relevant le regard vers lui pour se prononcer de nouveau :
« Vous êtes certain que vous allez bien ? Comment vous faites pour ne pas faire de mal aux gens ? Si vous aviez été un simple humain, je vous aurai tué en voulant vous sauver. Mais quelle idiote !
- Calmez vous Marine, votre geste, même mal assuré, était admirable par sa volonté de m'aider. De ce fait je peux vous l'assurer, je vais très bien, je peux vous avouer que j'ai subit bien pire qu'un simple impact parfois, et plus d'un ont tenté de me faire connaître la mort, alors je vous en prie, ne vous mortifiez pas plus pour un idiot de mon genre... »
L'auto-dérision, peut-être que ça allait marcher d'une quelconque manière, l'homme se voulait jovial et avait dans le fond un don pour user de ce genre d'humour, même si cela lui valait parfois quelques remontrances biens senties de la part de ceux ou celles qui considéraient la vie du vampiroïde comme une véritable bénédiction, que ce soit de manière intéressée, ou alors de manière tout à fait émotionnelle. En dehors de cela elle avait posée une bonne question, mais comment lui, l'homme dont la force et la puissance physique était largement supérieure aux normes avait put agir jusqu'ici sans mettre en danger ceux qu'il sauvait, que ce soit de manière active ou passive ? Si l'on pensait cela de manière passif d'ailleurs, il avait une réponse toute trouvée, car du point de vue de sa nature et de sa monstruosité, ses actions provoquaient toujours le même résultat : la haine n'était jamais dirigée vers ceux à qui il apportait une main salutaire, mais bien vers lui, l'homme immortel qui avait parfois provoqué tant d'horreurs et de carnages, et qui ainsi se trouvait être une victime toute désignée pour quelques vendettas sociales ou militaires. Par contre, quand il sauvait activement possible, comme ce que Marine avait tentée de faire il y a quelques minutes, il ne savait pas du tout quoi répondre, avant que dans sa réflexion vis-à-vis de sa question, il ne se rende compte d'une chose : il n'agissait jamais envers les cibles, mais toujours envers la source du problèmes. En effet, quelque soit la situation dans laquelle lui, ou un de ses rares amis se retrouvait, il ne portait jamais ses actions vers ceux qui se trouvaient lésés, mais toujours vers ceux qui provoquaient de telles situations, et ainsi se mit-il à comprendre une chose : Il ne se produisait jamais dans le but de sauver autrui d'un problème, mais bien pour annihiler le problèmes à la racine.
« ... Sinon pour votre question, je dois vous avouez que je n'y avait jamais réfléchi mais je crois avoir une réponse. En fait, je ne m'attarde jamais sur la personne en danger, et me tourne toujours vers l'élément dangereux de la situation. Par exemple, si nous reprenons la situation précédente, j'agis avant tout pour arrêter la voiture, non pour sauver la personne qui se trouve sur le chemin... Après je ne sais pas si c'est une bonne chose, puisque après tout je ne fait que transférer le danger sur une autre personne, à savoir le conducteur, qui risque de recevoir entièrement le choc relativement brutal de son arrêt net. »
Et personne ne pouvait lui dire le contraire pour le coup, comme Marine venait de le découvrir, le fait qu'ils soient tout deux des êtres puissant impliquaient qu'ils avait aussi un droit à ce que le vampire appellerait de manière très orgueilleuse le "droit de vie", autrement la possibilité, dans un moment où n'importe quel humain n'aurait nul droit d'agir, de prendre la décision de qui vivra, et de qui mourra au même instant. Ce n'était pas un don, mais bien une malédiction, car vivre avec l'intime conviction que l'on "ne pouvait rien y faire" était aussi une manière de se soulager la peine de devoir connaitre les remords, les doutes et la culpabilité d'avoir laisser à la mort un être plutôt qu'un autre, alors que leurs pouvoirs leur permettait techniquement de sauver impartialement les deux. Si le vampire avait apprit, avec le temps, que cette force n'était jamais assez importante pour qu'il puisse sauver tout et n'importe qui, il avait toutefois compris que si il continuait un jour, il avait toutes les chances d'atteindre un tel stade, et c'était ce qui le rendait aussi avide de puissance, aussi désireux de maîtriser la moindre des fibres de son corps si bien que même la plus difficile des actions, que même le plus inhumain des choix, puisse devenir une promesse de félicité pour tout les acteurs en jeu. Mais cela n'était peut-être pas équivoque pour la jeune femme, elle semblait haïr cette puissance qui la différenciait des autres, semblait rejeté toute possibilité qu'elle puisse un jour être celle qui sera adulée comme une déesse pour le bienfait de ses actes, et alors qu'il se rend compte de ceci, une bien sotte idée lui vient en tête, une idée étrange, une idée qu'il n'aurait normalement jamais put avoir, mais qui ce soir lui paraissait parfaitement compréhensible au vu des réactions de son amie. Alors, sans un mot, sans un terme de plus, il s'approcha d'elle, encore toute renfermée sur elle-même... Et la prit dans ses bras, délicatement, doucement, stoppant ainsi leur progression pour la tenir au chaud contre lui, et c'est avec une voix relativement réconfortante qu'il se mit à parler.
« Marine, quoique vous pensiez, quoique vous vous disiez, croyez moi, je suis heureux que vous ayez choisi de m'éviter cet impact. Cette action est noble, elle vous honore, et je ne pourrais vous expliquer à quel point cela change déjà toute la perception d'un être humain sur vos actions. Par contre je peux vous dire ceci, vous ne devez pas vous renfermée suite à ce premier constat, c'est en apprenant de ce genre de situation que l'on apprend à les maîtriser, et si votre coeur s'anime toujours de si bon sentiments, je ne peux que vous l'avouer, mais je suis certain que bientôt vous trouverez votre propre solution, celle qui satisfera assez pour que vous vous considériez aussi humaine et bonne que n'importe qui autour de vous. Vous avez bien fait, et surtout, je vous remercie. »