- Passe devant, à l’intérieur tu rentre dans le couloir à droite et tu attend à l'entrée de celui-ci...
- Bon d'accord, d'accord.
Il retint par tout les efforts du monde un soupir. Ce n'était pas récent que les gens le traite comme un hors-là-loi une fois la nuit tombée, ou pour un homme de peu de foi, qui risquait de créer plus de soucis qu'il n'en faut, mais malgré tout, cette considération avait de plus en plus souvent le loisir de le mettre dans une colère noire, colère que, bien sur, il s'efforçait de maîtriser avec le plus de calme au monde. Malheureusement pour le coup, la femme semblait si sur d'elle et si autoritaire qu'il ne prit même pas le temps de penser à une manière de faire preuve de mauvaise volonté dans son comportement, et se contenta de détourner les talons quand la femme se mit à fumer, se dirigeant distraitement vers l'entrée du bâtiment en montant les quelques marches qui menaient aux doubles portes coulissantes. Ne semblant pas vouloir le laisser d'ailleurs, la femme n'attendit pas un instant pour le suivre, continuant de fumer alors qu'elle lui emboîtait le pas, comme un bon chien de garde veillant sur sa proie un poil dangereuse, et le vampire fit tout pour ne pas s'en offusquer, rejetant cette lourde et pesante filature sur le compte du professionnalisme de la femme plutôt que sa propre culpabilité, impossible à prouver dans le fond. Enfin arrivée à l'entrée, il laissa la première volée de porte s'ouvrir d'elle-même pour découvrir juste derrière une antichambre constituée elle de porte en bois tout à fait banale... Si la raison de ceci lui parut complètement absente, il ne fit pas non plus de zèle et passa cette deuxième entrée, prenant la peine pour le coup de tenir la porte pour celle qui le suivait, plus par réflexe que par envie, attendant avec diligence qu'elle passe pour ensuite fermer celle-ci avec délicatesse, sans le moindre bruit. A partir de là, suivant ses ordres, il partit vers la droite, écoutant distraitement ce qui se déroulait derrière lui :
- ON SE RÉVEILLE !!!!!
- J-Je... que QUOI ?!
- Hé bien quoi mon gros ? On s'endort à son poste maintenant ?
...
Le bruit de la discussion s'éventa avec la distance, bien entendu il aurait très bien put laisser son oreille traîner un peu plus, usé de ses pouvoirs vampiriques pour entendre distinctement le moindre des souffles des deux membres de la Police, mais ce n'était pas vraiment comme si la discussion qu'ils entretenaient semblait d'un quelconque intérêts, si bien qu'il laissa tout simplement ses pas le faire quitter le champ d'audibilité de leurs voix. C'est bien dommage pour lui, il est possible que sinon il ait entendu quelques propos digne de réflexion, mais bon il n'en avait dans le fond pas la moindre idée, et ne l'aurait même jamais imaginé, aussi se laissa-t'il guidé par les ordres de la femme, prononcés un peu plus tôt, et s'enfonça dans le couloir de droite jusqu'à tomber sur sa finalité, avec notamment le grand escaliers qui montait vers les étages supérieurs, et une porte qui ne menait sur il ne savait quoi, mais dont il se doutait de l'utilité. Après tout il était un criminel non ? Et les criminels présumés finissent toujours derrière les verrous pour attendre d'être interrogés, si bien que par simple logique, le vampiroïde estima qu'ils allaient bientôt passer la porte pour descendre ensuite tranquillement la pente de lie de Seïkusu, jusqu'à atteindre une cage solitaire pour l'homme qui s'était fait si sottement appréhendés ce soir. Quand il la vit arriver de loin, il attendait tranquillement, adossé au mur, toujours couverts de son lourd manteau en mauvais état, et arborant toujours son air à la fois sombre et ennuyé par la situation, chose qu'il ne pouvait honnêtement pas caché tant tout cela le fatiguait dans le fond. Mais ce coup-ci, elle eut le don de le surprendre en choisissant de monter plutôt que de prendre la porte adjacente, tout en lui faisant signe de la suivre ! S'était-il trompé ? Il voyait mal comment les cellules pouvaient se trouver à l'étage pourtant.
Mais il monta distraitement avec elle, avançant marche par marche tout en remarquant l'apparence déjà un peu plus relaxé de la femme, même si elle en gardait pourtant cette expression surprenante de férocité mêlée de rigueur, et se prit même à se dire que pour le coup toute cette étrange apparence lui donnait un petit air qui donnait vraiment envie de la connaître. Comment dire, il y avait chez elle ce petit quelque chose de particulier que le vampiroïde appréciait chez l'être humain, et dans le fond il n'y avait pas meilleur moyen de gagner son attention que de le surprendre, quelle qu'en soit la manière d'ailleurs. Aussi, sans même s'en rendre compte, il ne put s'empêcher de la détailler de haut en bas alors qu'elle le guidait dans les couloirs, qu'elle faisait son petit bonhomme de chemin, et le vampire remarqua deux trois autres détails dans son apparence directe qui vint lui confirmer une certaine appréciation de la capitaine de police : Sa petite taille par exemple était un élément qui touchait les goûts esthétiques du vampire, cela il le savait déjà, mais sa coupe de cheveux mi-courte, comme ses yeux relativement grand avait aussi le don de correspondre avec ce qui pouvait lui plaire chez une femme... Et perdu dans sa contemplation, dans ses pensées, il ne remarqua que mal le reste du chemin qu'ils avaient accomplis, avant que la femme ne s'arrête et ouvre la porte de ce qui semblait être un bureau, et apparemment son bureau, au vu du nom inscrit sur la plaque qui se trouvait bien poliment posée en coin de table. Rentrant avec respect, il remarqua ensuite très vite le laisser-aller de la jeune femme, celle-ci se laissant tomber dans le canapé qui lui sert de siège après avoir presque jeter son manteau sur le mobilier prévu à cet effet, et sortant déjà une bouteille peu remplie tout en tirant le cendrier à sa portée ... Surprenant.
- Mmmmh, un verre ?
- Hein ? Oh non, merci, mais je ne bois pas, cela me met dans un état que je n'apprécie guère.
Il s'approcha distraitement d'elle, puis se rapprocha du siège faisant face à son bureau avant de s'y asseoir lentement, ne comprenant que peu cette étrange camaraderie qu'elle semblait vouloir installer alors qu'il n'y a que quelques instants, elle était prête à lui tirer un balle en pleine tête au moindre faux-pas. Soit elle était lunatique, soit elle avait vraiment du mal à gérer ses désirs, mais en tout les cas un comportement aussi changeant avait tendance à surprendre l'homme, si bien qu'il se retrouvait dans cette singulière position où il ne faisait qu'accepter machinalement ce qui lui était dit, et où il répondait positivement à la moindre des demandes de son ou ses interlocuteurs, au grand damne de son habituel calme et de son sang-froid sans égal. Enfin, une fois qu'il ait refusé son invitation bien poliment, il l'a vit vider la bouteille dans son verre, puis commencer à siroter sa boisson tout en prenant une position des plus nonchalantes, montrant à quel point elle ne s'inquiétait même plus de celui qui l'accompagnait, comme si il n'était devenu désormais qu'un simple invité qu'elle avait juste un peu forcé à venir ! Puis vint les questions, nombreuses et insidieuses, à tel point que l'homme commença à se demander si elle n'essayait pas de jouer les nonchalante justement pour faire baisser sa garde, afin qu'ensuite elle puisse se permettre d'obtenir toutes les informations qu'elle souhaitait. Malheureusement pour elle, si c'était le cas, le vampire faisait surement partit des gens les plus secret qui soit, et il n'allait pas révéler l'intégralité de sa personne à une simple inconnue, humaine de par ailleurs, des force de l'Ordre de l'autre. Mais il pouvait surement se permettre à quelques explications, du moins pour prouver son manque d'animosité à l'égard de la femme, voir même d'une certaine ... acceptation de la femme comme d'une potentielle amie :
- Eh bien je me nomme Darthestar, et ne suis pas originaire du Japon pour être tout à fait honnête. Je viens d'un pays lointain, que j'ai quitter très jeune, et dont le nom est tombé dans mon oubli, désolé. Si je ne me trompes pas, je dois avoir entre 33 et 37 ans, je ne fais pas bien gaffe désormais, quand à mon adresse... Je vis sans le sou, si je dois vous donner un lieu de vie, il s'agit des caves d'un immeuble en ruine, que j'ai aménagé, au 23 rue Hiroshi Nagata.
- ...Bon, alors.. Mmmmh, ton nom c'est Darthestar ou c'est ton prénom ?
- Il s'agit d'un pseudonyme, celui que j'use pour ne pas entaché mon prénom originel. Si vous le désirez tant, je m'appelais autrefois Balthazar Fuyne. Mais autrement ...
Il lui sourit doucement, et continue sa courte explication, même si il ne se doutait pas un instant de celle qu'elle fit, à savoir de se lever de son bureau, la fumée de sa cigarette s'échappant toujours du cendrier, et le verre à peine à moitié entamé, pour finalement s'approcher de lui et faire le tour de sa personne, observant ses traits, son allure... Connaissez vous cette sensation ? Celle d'être une friandise que l'on mettrait sous les yeux d'une enfant un peu trop gâtée, et dont le goût pour le sucre n'est qu'à l'aune de son désir de posséder immédiatement la moindre forme de confiserie qui se trouverait à sa portée ? Eh bien c'était à peu près le sentiment de Darthestar dans l'instant, car il ne ressentit ni animosité, ni jugement dans le regard de la femme, simplement une sorte de curiosité et "d'envie" qu'il ne comprenait pas, mais alors là pas du tout après ce qu'il s'était passé ce soir. Essayant de continuer à conserver son calme, il prit lentement le temps de parler, de s'exprimer, essayant d'aller un peu plus loin dans le détail de son propos, façon de se protéger de cette sensation désagréable qu'il ressentait, quand finalement elle le coupa d'un geste, se mettant immédiatement après à lui poser une question. Si cela pouvait d'ailleurs être considéré comme une question, et non une demande à laquelle il n'avait pas trop de possibilités d'y répondre négativement, au vu du comportement de la capitaine ...
- Et... si vous enleviez votre manteau, pas besoin de ça ici, il fait bien assez chaud.. j'aimerai vois quel genre de corps a un homme capable de mettre KO cinq loubards et s'en sortir sans une blessure...
- Hum je ... -Sa tentative de protestation disparut bien vite dans le néant- ... Très bien, excusez moi ...
Il se redressa lentement pour se diriger vers le porte-manteau, puis ôta le vêtement d'un geste rapide avant de le suspendre à celui-ci, libérant la vision de son corps à la capitaine. L'homme possédait une musculature fine, mais dense, le moindre de ses muscles ressortant étrangement bien sans pour autant devenir exubérant, et la forme générale de son corps se faisant relativement harmonieuse. Le lourd manteau enlevé d'ailleurs, elle put remarque que ce qui passait pour un gilet à première vue, sous la lourde protection de l'homme, était en fait un vêtement sans manche, laissant pleine liberté au bras et aux épaules du puissants "clochards". Si il était clair que l'homme était si bien bâti que normalement un humain normal mettrait des années d'entraînement pour acquérir une telle forme physique, la capitaine pouvait désormais se poser certaines questions bien particulière : Comment l'homme avait-il acquis un tel corps, digne d'un soldat sur-entraîné ? Comment pouvait-il l'entretenir alors qu'il se trouvait en pleine rue ? Ou encore, quel homme d'une telle capacité corporelle resterait simplement dans la rue, alors que nombres de groupes engagent des gardes du corps dont la qualité est surement bien moindre au vampiroïde ? Enfin, si les questions valaient encore quelques chose, ce qui était moins sur. Sans un mot, l'homme revint s'asseoir sur sa chaise et observa la capitaine, essayant de jauger comment elle voyait les choses, cherchant à lire sur son visage les expressions et sentiments qui y passaient. Dans le fond il obéissait machinalement, si bien qu'elle ne devait pas être trop angoissée ou contrainte par le comportement de son "invité", mais il en restait qu'il préférait être sur de la vision des choses de cette jeune femme si étrange dans son fonctionnement.
- Voilà, comme vous voyez rien de bien particulier, juste la forme physique des rues. Je vous le redis, je ne suis pas si exceptionnel que vous le pensez, j'ai juste été au mauvais endroit au mauvais moment.