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Un contrat particulier [Lorenzo]

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Camille Temple

Créature

Un contrat particulier [Lorenzo]

jeudi 05 février 2015, 19:01:33

« Madame Temple ? »

Surprise de la voix masculine qui m’interpelle, je me retourne. J’étais en train de sertir une bague avec un éclat d’émeraude capable d’absorber la magie pour régénérer le porteur. C’était une commande importante. Je manque de la foirer, alors je secoue la tête et retourne à mon ouvrage en marmonnant :

« C’est mademoiselle… »

Fort heureusement, il n’y a pas de casse. Je finis donc le travail avec soin, tandis que l’autre continue de parler. Il m’expose la quête d’une certaine pierre aux propriétés magiques.  Il voudrait m’engager. Il me dit que ce sera très bien payé.

Je ne réponds rien, concentrée. Puis, quand mon travail est fini, je protège le tout avec un sortilège. Rien ne pourra détruire cette bague. Mettant le point final à cette orfèvrerie magique, je la range avec soin dans un écrin de velours, que je scelle également avec un sort. Il ne s’ouvrira qu’avec mon client, et seulement lorsque celui-ci aura payé mes services.

« Cherchez quelqu’un d’autre. Je suis débordée en ce moment. »

Et je le plante là, au milieu de mon atelier, alors que je file faire la livraison. J’en ai pour deux jours de trajet à l’aller. Le retour se fera par téléportation. Meghan s’occupera de fermer, et de virer le visiteur indésirable. C’est mon assistante. Elle prend les commandes, et me les transmet quand je rentre.

* * *

Trois jours plus tard, je reviens à mon atelier. Je suis un peu échevelée. Mon client a voulu me la faire à l’envers, prendre la boîte et ne rien payer. Il a essayé de me confiner dans ses geôles. Mais je suis plus puissante qu’avant. Et plus féroce aussi. J’ai une autre vie, en plus de la mienne, à protéger.

Quand j’arrive finalement à mon bureau, je m’écroule sur le fauteuil. Je suis fatiguée. Je pose l’écrin sur la table, et Meghan arrive, en trottinant.

« Le monsieur qui était là la dernière fois. Il est revenu chaque jour. Il tient vraiment à vous engager, vous savez ? »

Je la remercie d’un signe de tête, et je fais léviter un plateau repas jusqu’à moi. Avec la déconvenue que je viens d’avoir, je dois dire que l’idée de repartir en quête d’une pierre, magique ou pas, me tente de plus en plus. Pas que je manque d’argent ou quoi que ce soit, mais… L’aventure me ferait du bien. Je mords à pleine dent dans le sandwich, tout en réfléchissant à ça.

Je n’ai même pas fini de manger, que Meghan m’annonce que le monsieur est de nouveau là. J’accepte de le recevoir.

« Mademoiselle Temple ?
— Oui ?
Je tiens à vous présenter mon offre à nouveau. Nous aimerions vraiment que vous fassiez parti de l’équipe de recherche.
— D’accord.
Je vous assure qu- Pardon ?
— J’ai dit « Okay ». J’en. Dites-moi où, quand, et je serais là.
Très bien. Pouvez-vous venir avec moi ? Je vous expliquerais en chemin.
»

J’accepte. Meghan s’occupera de l’atelier.

Durant les jours qui suivirent, j’étais plongée dans les livres, cherchant les mentions de cette pierre dont m’avait parlé l’homme. J’avais réunis pleins d’indice, et je commençais à avoir une idée assez précise de la localisation de la pierre.

Quand j’en fus sûre, l’expédition partit. Les Contrées du Chaos sont vastes, et pourtant, on arrive près de ce petit temple où il est fait mention de la présence de la pierre.

Parfait. Je m’engage dans le temple, par la petite ouverture pratiquée dans la roche à même la falaise, et j’illumine le chemin avec une boule incandescente qui flotte dans l’air devant moi. Apparemment, il y aurait plusieurs épreuves. Et la première de celles-ci, ce serait un labyrinthe. Moi et mon sens de l’orientation…

Lorenzo Di Puccini

Invité

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Re : Un contrat particulier [Lorenzo]

Réponse 1 mercredi 11 février 2015, 18:46:11

« Un spostanacci ne pourra jamais passer à travers le dédale, tu devras t’arranger pour y aller seul. » Affirma Antonio, l’air grave. « C’est dangereux Lorenzo, si tu attends un peu, les pièges auront sûrement été dégagés par les autres explorateurs. »

Attendre ? C’était là un luxe que Lorenzo aurait bien voulu pouvoir se permettre. Les ruines d’Al-Mekib avaient été découvertes récemment par une paire d’explorateurs Ashnardiens. Et comme il était coutume lorsque l’Empire découvrait des vestiges païens, l’armée y serait bientôt dépêchée.

Mais cela ne s’arrêtait pas seulement à l’armée. Une grande partie de la communauté archéologique avait eu vent de cette trouvaille. Autrement dit, il ne faudrait que quelques jours aux riches collectionneurs pour embaucher des mercenaires et autres aventuriers, à la recherche de trésors enfouis.

Lorenzo avait tendance à éviter ce genre de découvertes. Il n’aimait pas la compétition, et l’idée de mettre sa vie en jeu pour quelques vases en terre cuite ne lui plaisait pas davantage. Alors pourquoi se trouvait-il en plein quartier de la Gilda, discutant avec Antioni di Fiumi, l’expert archéologue des Incantatori ?

Tout simplement parce qu’Al-Mekib était un lieu mythique à travers Terra. Rien d’extravagant comme les Montagnes Creuses d’Ashnard et autres bizarreries géographiques ou architecturales. Non, Al-Mekib était un sanctuaire décrit dans de vieux contes pour enfants. L’endroit où dormait une Pierre aux propriétés magiques, que l’on disait être « l’Œil Droit du Roi des Dragons ».

« Tu crois vraiment à cette vieille légende ? Une Pierre qui permettait à un monstre de se transformer en humain ? Nous faisons dans la magie, pas les fables. Au mieux tu trouveras quelques gravures de Dragons dans une plaque en or. »
Raisonna Antonio, qui sentait bien que son collègue n’en démordrait pas. « Giorno t’a rentré des âneries dans la t… »

Mais avant même qu’il n’ait pu finir sa phrase, le brun à l’allure filiforme se trouva empoigné par la féroce bête qu’il avait réveillé en Lorenzo. L’archéologue leva les deux mains en l’air, doigts écartés. Il savait bien que critiquer le vieux Giorno était le moyen assuré de finir avec un coquard, mais ses mots lui avaient échappé.

Le beau blond, quant à lui, poussa un soupir, relâchant le col de celui qui était par deux ans son aîné, si bien dans la Gilda que dans la vie. Impulsif comme à son habitude, l’Incantatoro se trouvait bien vite désemparé lorsque ses coups de colère s’estompaient. Il évita le regard d’Antonio, ne désirant pas avoir à s’excuser.

« Donc la Gilda ne me financera pas. »
Remarqua Lorenzo. Il s’y attendait, mais cela ne l’agaçait pas moins pour autant. « Très bien, alors je garderai la Pierre pour moi. »

Pas un son ne quitta les lèvres de l’archéologue. Il n’avait pas envie de se faire sauter dessus par l’énergumène fou furieux dont il venait de rejeter la demande. Quelques gravures en or, c’est toujours ça de pris, mais ça reste bien peu face à ce que peut rapporter la location d’un bon Spostanacci.

Et si peu de gens étaient aussi doués que Lorenzo pour construire de pareils golems, aucun n’était aussi irritant et irritable. Depuis le retour du jeune prodige à la Gilda, tous préféraient l’éviter autant que possible, ne tolérant sa présence que lors de sorties communes dans les tavernes du coin.

Le Maître de la Gilda était largement plus clément en ce qui concernait les demandes farfelues de Lorenzo. Sans doute était-ce car il avait lui-même été le disciple de Maître Giorno, peut-être était-ce parce qu’il souhaitait voir le jeune homme réussir. Mais même lui n’aurait accepté de financer cette escapade. Au contraire, il aurait très certainement cherché à arrêter Lorenzo. Il était donc sûrement préférable que l’explorateur profite d’une réunion à l’Aziende pour faire sa demande de prêt. Car l’opération était couteuse.

Il fallait se rendre jusque dans les lointaines Contrées du Chaos, à la limite entre Ashnard et le Sultanat des Sables Blancs. Un endroit pas foncièrement dangereux, mais éloigné. Cela impliquait donc d’importants frais pour tous les participants, car Lorenzo ne comptait pas se rendre seul sur place. Une équipe de cinq ou six aventuriers aurait fait l’affaire.

« Tu as beau être débrouillard Lorenzo, je pense que tu fais une erreur en y allant seul ! » Lança Antonio, alors que son interlocuteur quittait la pièce dans un claquement de porte. « Quel idiot… » Soupira l’homme, en s’affalant dans son siège pour se servir un peu de vin rouge.



Finalement, Lorenzo n’avait pas pu trouver le moindre homme pour l’accompagner. Il avait bravé les dangers de la route tout seul, n’emportant pas un seul de ses golems avec lui. Plusieurs tenues plus pratiques qu’agréables, une trousse de Mécanique Incantatoro, et un fouet pour repousser les bêtes sur le chemin.

Être en solitaire ne dérangeait pas le beau mécanicien plus que de raison. Il avait pris l’habitude d’être seul, ces derniers mois. Depuis la mort de son Maître, Lorenzo s’était trouvé une vocation dans les méditations et aventures à lui-seul.

Pourtant, il n’était pas fou, et savait très bien que si la route avait été gérable avec un simple fouet de cuir, s’aventurer dans le temple serait beaucoup plus dangereux. Entre les éventuels pièges, comme en regorgeaient ce genre de ruines, et les autres explorateurs peu partageurs, le jeune homme aurait à faire.

Il n’avait rien d’un guerrier, même si la nature l’avait doté d’un physique de colosse. Aussi le jeune homme faisait-il plus confiance à son astuce et ses talents en mécanique qu’à sa force physique, en cas de problème.

« Nous y voilà. » Soupira-t-il en posant ses mains sur sa taille.

L’Incantatoro portait un pantalon en coton marron et des bottes brunes en cuir, remontant jusqu’au dessus de la cheville. Assorti à cet accoutrement déjà peu esthétique, il avait un marcel blanc, garanti d’attirer saletés et transpiration, dans cet endroit insupportablement chaud. Autour de sa taille, une pochette qui faisait également office de ceinture, et où était stockés ses outils. Son fouet était enroulé à la ceinture de fortune, et Lorenzo s’était accordé un chapeau du même marron que son pantalon.

Le reste de ses affaires, il l’avait laissé dans une auberge à deux kilomètres de là. Mieux valait ne pas s’encombrer davantage, par une chaleur aussi violente. Fort heureusement, l’aventurier connaissait déjà les parages.

Apparemment, le temple était creusé à même la falaise d’un ravin gigantesque, d’où l’on accédait par une descente rocailleuse. Il était situé à l’improbable frontière entre une jungle et le début d’un désert, méticuleusement caché. Sans doute était-il secret, même à l’époque révolue de l’Ancien Culte. Pas claustrophobe et plutôt débrouillard, il ne fallut que quelques minutes à Lorenzo pour pénétrer dans l’étrange architecture orientale via un creux entre des lianes tombantes.

Depuis l’entrée qu’il avait dégotté, il avait une vue sur un autre passage, qui devait être le point d’accès principal. Il avait de la hauteur et pouvait voir l’étendue d’un colossal labyrinthe qui s’étendait sous la falaise. Le temple devait être absolument massif si cela n’était que la première partie.

Un groupe était déjà engagé dans les dédales, et Lorenzo se saisit de son calepin. Il esquissait rapidement leur chemin. Pas moyen qu’il se rende dedans en même temps qu’eux, mais il allait les suivre.

Camille Temple

Créature

Re : Un contrat particulier [Lorenzo]

Réponse 2 lundi 11 mai 2015, 20:39:06

Labyrinthe de mes deux. Je râlais intérieurement tandis que deux hommes du groupe avec lequel je suis venue m’ont suivie. Ils m’ont laissée passer devant, en grands courageux. Ma boule illumine le chemin, et ils ferment la marche avec une torche chacun. Petits joueurs. Mes doigts effleurent les parois du labyrinthe à mesure que nous avançons, et que nous bifurquons. Comme ça, si nous repassons dans ces couloirs, la trace de mes doigts se verra à la lumière de ma sphère.

Je ne sais pas depuis combien de temps on marche à l’intérieur. Ce temple est plus grand que je ne l’imaginais. Plus grand que ce que laissaient supposer les rares mentions qui en ont été faites. Ma veste de cuir commence à me peser. C’est qu’il fait chaud, à marcher comme ça. Les torches accentuent encore cette chaleur qui se fait étouffante, et je retire finalement ma veste comme on arrive à un embranchement. Ma sphère de lumière explore les différentes voies qui s’offrent à nous. L’une d’elle s’illumine de la trace de mes doigts sur ses parois, étant ainsi rayée de suite des possibilités.

L’un de mes accompagnateurs se repose contre le mur. Fronçant les sourcils, je croise les bras sous ma poitrine.

« Tout va bien, Angel, tu veux peut-être une chaise, ou mieux, un lit ?
Eh bien, écoute, si t’as ça, je suis preneur. Je commence à en avoir assez de déambuler ici. J’deviens claustrophobe.
Il ne fallait pas venir, dans ce cas. Je suis une grande fille, je sais me débrouiller toute seule.
Je n’ai pas confiance. »

Un soupir franchit mes lèvres tandis que mon regard passe à l’autre. Si je ne sens aucune hostilité de leur part à tous les deux, je ressens par contre une certaine réserve. De la méfiance, comme il vient de me l’avouer. Haussant les épaules, je resserre distraitement les lacets de mon corset avec un soupçon de magie avant de poursuivre, le bruit de mes bottes étant étouffé sous le sable du chemin.

« Alors bouge-toi, dans ce cas-là. Je ne suis pas ici pour glander. »

Sans un regard pour les deux hommes, je passe devant eux et emprunte la voie juste à côté de celle qu’on a pris la première fois. Pourquoi ai-je accepté ce contrat déjà ? Ah oui, le besoin d’aventure. Pour l’instant, je suis plutôt sur ma faim. Je repose ma main sur le couloir taillé avec soin, et je suis la boule, ne tardant pas à entendre les pas de mes compagnons trottiner pour me suivre. Un petit sourire étire mes lèvres. Même s’ils ne me font pas confiance, même si je sens un soupçon de peur dans leur manière d’être, ils n’osent pas me laisser seule. Ils n’osent pas tenter de retrouver leur chemin sans moi.

Très vite, la lueur des flamme revient derrière moi. Mes cheveux, laissés libre de cascader dans mon dos, ont tendance à friser un peu avec l’humidité et la chaleur. De temps à autre, je passe ma main à travers les mèches qui rebiquent, leur rendant leur souplesse naturelle. J’ignore l’heure qu’il est, si le jour est couché ou non, mais je commence à avoir faim. J’ai l’impression de tourner en rond dans ce fichu labyrinthe. D’ailleurs, on revient pour la énième fois à l’embranchement que l’on a quitté juste avant. Sur les six voies, il n’en reste plus qu’une que l’on n’a pas explorée. J’espère que cette fois c’est la bonne. J’allais d’ailleurs m’y engager quand une main se pose sur mon épaule, arrêtant ma progression.

« Eh, on fait une pause. Ça fait des heures qu’on tourne là-dedans, j’en peux plus.
A ta guise, Piotr. Moi je continue, je ne veux pas traî-
Non, tu restes avec nous, intervient Angel en se rapprochant de moi à son tour. »

Angel était aussi musclé que Piotr était grand. Si on prend en compte que ce dernier dépasse aisément les deux mètres, ça fait beaucoup. Mais je ne me laisse pas démonter par son ton rogue. Il ne m’impressionne pas, malgré son visage couturé de cicatrices. Son œil barré de l’une d’elle est intact, et forme ainsi un étrange tableau. Peu rassurant. Ses lèvres, si fines qu’elles en étaient presque inexistantes, étaient pincées en une moue menaçante. Ses cheveux blonds tombaient sur le côté intact de son visage, mais je distinguais assez ses yeux pour voir qu’il en avait assez. Qu’il serait prêt à recourir à la violence si nécessaire.

Cela dit, j’étais une sorcière. Il ne m’impressionnait pas. Enfin, un petit peu quand même. C’était une réaction normale. Mais au cours des derniers mois, j’avais acquis une confiance nouvelle dans mes pouvoirs, dans ma puissance décuplée par mes aïeules. Depuis la confrontation avec Dormin, et la mort de Desmond, j’étais assez sereine.

« Il ne fallait pas me suivre si vous ne pouviez pas assumer, les gars.
Tu fais une pause, comme nous, siffla Piotr. »

Je posais à nouveau mes prunelles sur lui. Comparé à la masse de muscle qu’était Angel, il avait l’air maigrichon. Pourtant, sa puissance n’était pas négligeable. Ses biceps étaient quand même plutôt bien gonflés. Et sa taille était un atout, pour lui. Obligée de lever la tête pour le regarder dans les yeux, j’haussais un sourcil. Son regard d’obsidienne n’exprimait absolument aucune émotion. Mais ce n’était pas ça qui allait me faire baisser les yeux. J’observais aussi son nez busqué, tordu lors d’une des nombreuses rixes dans lesquelles il avait l’habitude de se fourrer, et sa lèvre inférieure barrée d’une cicatrice. Une moue de défi se dessina sur mes lèvres quand je laissais un petit ricanement franchir la barrière de mes dents.

« Et si je ne le veux pas ? Vous allez faire quoi, franchement. Je peux vous écraser d’une seule pensée, les gars. Vous ne faites pas le poids. »

Ils se regardèrent un instant, et ce fut Angel qui répondit :

« Chienne de sorcière. Je ne comprends pas pourquoi il a voulu travailler avec toi. »

Il se rapprocha encore de moi, espérant me dominer avec son mètre quatre-vingt et ses cent trente kilos. Je reculais légèrement, par instinct, et mon dos heurta le mur. Il posa ses poings fermés de chaque côté de ma tête. Je crus entendre un déclic, mais sa voix rocailleuse vint me distraire, soufflant de pernicieuses menaces à mon oreille.

« Il y a des choses que tu ignores sur moi, sorcière. Je ne suis pas qu’un simple humain, comme tu sembles le penser. Alors je serais toi, je ferais bien attention à mes arrières… »

Un haussement d’épaule salua sa tentative d’intimidation. J’aurais bien répondu, mais Piotr lâcha un cri d’avertissement à cet instant. Juste après, un roulement de tonnerre se fit entendre, et le sol se déroba sous mes pieds. Angel s’agrippa à moi par réflexe. La chute, pas forcément longue, fut brutale. D’instinct, un bouclier se forma autour de moi. Je ne me protège pas seulement, je protège cette petite vie qui grandit en moi. Le bouclier protégea aussi Angel, et je pensais à l’étendre à Piotr juste avant que son corps ne heurte le sol. Nous précédions les gravats, et comme mon bouclier faiblissait légèrement, quelques pierres heurtèrent mes tempes.

Comme j’étais sonnée, le bouclier finit par s’estomper complètement. Angel avait amorti ma chute en plus de ma protection magique. Je tentais de me relever, mais je chancelais, et je m’emmêlais les pieds. J’ignorais où est-ce que l’on avait atterri. La sphère lumineuse s’était éteinte dès lors que le sol avait commencé à s’effriter sous nos pieds. Quant aux torches des deux hommes, elles étaient enfouies sous les roches et la poussière. Essayant de reprendre mes esprits, je réussis finalement à composer cette source de lumière bien pratique.

On était tombé dans une sorte de grotte. J’ignore pourquoi. Un piège, peut-être. Mais je ne m’expliquais pas que ce fut la première fois qu’il s’écroule. Si d’autres étaient déjà venus par-là, ils avaient peut-être évité ce piège par chance, ou en connaissance de cause.

Je me tournais à nouveau vers les deux hommes. Piotr semblait avoir perdu connaissance tandis qu’Angel se relevait doucement. Une pierre avait aussi heurté son front, et du sang suintait de la petite entaille, coulant sur les cicatrices blanchâtres.

« Bordel, c’était quoi ça ?
Un piège. Je parierais que tu l’as déclenché en essayant de m’intimider, d’ailleurs. »

Un soupir quitte mes lèvres alors que je me résigne à m’asseoir un instant. J’avais la tête qui tournait. La fatigue, la chaleur, le choc… La faim aussi un peu.

« On va faire une petite pause, finalement. De toute façon, Piotr a perdu connaissance. Il a dû s’assommer sur une roche. Mais il est toujours vivant. On cherchera comment se tirer d’ici après. Je pourrais éventuellement nous faire remonter tous les trois en haut, mais si on trouve une issue ici, ce serait peut-être un raccourcis. »


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Tags : sorciere