Pierre et sorcellerie [Princesse Alice Korvander]

[Illustrations :
pèlerin : http://www.hentai-foundry.com/pictures/user/soranamae/310794/Prayer]





Chapitre ..
Pierre et sorcellerie

Plus la petite compagnie s'enfonçait dans la forêt de Hautvent, plus l'ombre des arbres semblait les envelopper. Pour rajouter à cette atmosphère lugubre, les quatre apprentis magiciens, dont Laëy, n'avaient pas rencontré âme qui vive depuis trois jours, et encore, il ne s'agissait que d'une pèlerin elfe qui priait pour une étrange divinité à un petit autel. Depuis lors, que des chemins difficiles, aucune route pavée ni indice d'une quelconque civilisation, et leurs chevaux avançaient lentement, ce genre de terrain était parfait pour que l'un des animaux se casse une patte. Ils firent halte alors que le soleil était encore au zénith. Ils avaient trouvés une petite clairière que parcourait un ruisseau, un endroit idéal, d'autant que la lumière du soleil manquait cruellement à Laëy, elle se serait crue en pleine nuit sous l'obscurité de cette forêt.
Assis en tailleurs au milieu de l'herbe, les apprentis se contentèrent d'un repas simple composé de biscuit et de viande salée, ce qui attristait énormément Izo, qui tenait maladroitement ces petis biscuits entre ses mains boudinées, cependant, il ne se plaignait pas, à l'inverse de Gror, le plus jeune. Même Rador qui était d'ordinaire le plus imperturbable était troublé par l'atmosphère qui se dégageait de ces lieux. Cependant, aucun ne parlait d'abandonner, ils étaient appellés à rejoindre les rangs des magiciens dans une école située par delà les montagnes, un immense honneur. Toutefois, la route n'en était pas plus agréable, des raids continuaient de se produire dans la région par des barbares et autres créatures, si bien que même les routes royales étaient désormais dangereuses. Ils avaient ainsi dû obliquer par la forêt, mais d'horribles rumeurs couraient sur cet endroit que l'on disait parcouru de sortilèges.
Au bout d'un moment, Laëy laissa là ses trois compagnons pour se diriger vers le fleuve afin de se rafraichir. Elle était épuisée et leur route était loin d'être terminée. Du moins, était-ce le prétexte qu'elle leur avait donner, la jeune femme se méfiait de ses compagnons, surtout de leur attitude vis à vis d'elle. Une fois arrivée face au fleuve, elle s'adossa à un arbre, étirant ses jambes, appréciant le contact de l'herbe contre ses cuisses là où celle-ci étaient nues, et elle repensa à la discussion qu'elle avait surpris à l'auberge.

Les trois garçons parlaient entre eux, pensant qu'elle était partie encore un moment dans les bains.
« Vous en pensez quoi de Laëy ? »
« Laisse tomber Izo, je ne pense pas que tu sois son genre » répondit Rador.
« Vous savez ce qu'on dit sur ces bois ? Intervint Gror. J'ai parlé à des aventuriers dans l'auberge, on dit que des espèces de loups-garou ou lions, je n'ai pas trop compris, se farcissent régulièrement de jeunes femmes dans la forêt, qui sait, on pourrait peut-être se rincer l'oeil ? »
Là-dessus, ils riairent et aprouvèrent. Quelle bande d'abrutis songea Laëy, puis elle se décida à les rejoindre, le temps pressait. C'est alors qu'elle remarqua que sa cuisse était immobilisée par une des racines de l'arbre, remontant lentement sur le reste de son corps. Avant même qu'elle ne put se saisir d'une légère épée qu'elle portait à la taille que son bras fut emprisonné par une des branches de l'arbre. Laëy se débattait mais cela ne faisait que renforcer leur prise, il ne lui restait plus qu'une seule solution. Se concentrant, elle appella la magie en elle qui déferla subitement sur les branches, les brisant en morceaux et la délivrant. Délivrée, elle n'était pas pour autant rassurée, les arbres semblaient gronder autour d'elle, l'apprentie se précipita alors vers ses compagnons.
Ceux-ci ne se trouvaient pas dans une meilleure posture, les arbres déferlaient contre eux leurs branches devenues vivantes mais leurs épées étaient sorties et paraient les attaques lourdaudes de la nature.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? »hurla Laëy une fois dans la clairière.
« C'est Izo, il a donné un coup de pied dans une statue en jurant sur la sorcellerie, il faut partir ! »

Malheureusement pour eux, s'ils se sortirent indemne de cette épreuve, les chevaux, terrifiés, s'étaient enfuis, impossible de les rattraper.
« Nous devons continuer, décréta Laëy, les arbres continuent de gronder, l'air s'alourdit et est rempli de sorcellerie ».

Exténués, au bout de plusieurs heures, ils arrivèrent face à un ravin plus profond et large que les compagnons ne l'auraient cru possible. Un pont d'une centaine de mètres permettait de le traverser, une prouesse architecturale que l'on disait construit par une ancienne civilisation. Le pont était parcouru, de chaque bord, par des statues de pierres, certaines intacts, d'autres amputées d'un membre.
« C'est ça qu'il va nous falloir traverser ? », s'inquiéta Gror.
« Nous n'avons pas le choix » et, pour lui donner courage, Laëy posa le premier pas sur le pont, rapidement suivi de Rador qui intima également aux autres de les suivrent :
« Ne soyez pas des froussards, nous allons étudier la magie et on raconte qu'un sanctuaire se trouve de l'autre côté. Ne l'oubliez pas, on peut y découvrir des artefacts puissants, allons-y ! »
Peu enchantés mais résigner, toute la troupe finit par avancer sur le pont.

Lazao était un singulier croisement entre un elfe et une Terranide. Son existence n’avait pas été facile. Elle était la bâtarde d’un puissant seigneur elfe qui, dans un moment d’égarement, s’était accouplé avec une servante terranide. Quand cette dernière était tombée enceinte, et qu’il était avéré qu’elle n’avait eu qu’une seule relation sexuelle, le seigneur elfique prit peur. Il était un Bas-Elfe, terme peu élogieux désignant, par opposition aux Hauts-Elfes, les communautés elfiques qui vivaient avec les autres espèces, notamment humaines. Ce seigneur elfique, régulièrement marié à une humaine, craignait que cette grossesse n’entache son mariage, et ordonna qu’on tue la mère de Lazao. Fort heureusement, sa mère avait réussi à s’évader, et s’était enfuie dans la forêt, traquée par les tueurs du seigneur elfique. Elle s’était rendue dans un ancien temple réputé dans la région pour être ensorcelé. Les tueurs, sachant très bien que leur maître n’accepterait pas qu’ils reviennent les mains vides, poursuivirent la femme dans l’ancien temple, un temple bâti dans une grotte et qui avait été fermé dans de mystérieuses manières par la Sainte Inquisition il y a des décennies. Ils avaient brisé les idoles, et avaient organisé, à l’extérieur, un bûcher, brûlant les sorcières et les personnes du temple, en les accusant de pactiser avec le Démon. Sa mère s’était réfugiée sur place, mais s’était retrouvée acculée, coincée au fond de la grotte par les tueurs, qui avaient décidé de s’amuser un peu avant de la tuer.

Elle avait été violée par tous ces hommes en rut, battue, humiliée, et torturée. Ils avaient uriné sur elle, et l’avaient roué de coups, tout en la sodomisant, ou en la prenant sauvagement. Elle avait hurlé, hurlé tant et si bien que l’écho de ses cris avait remonté le long des anciennes forces magiques habitant dans ce temple en ruines, remontant jusqu’à la Déesse qui, jadis, avait dirigé cet endroit. Quand la Déesse sombre avait entendu ces hurlements de douleur, avait entendu cette Souffrance, elle avait réagi. Elle avait fondu sur les mécréants, et s’était abattue sur eux, les massacrant violemment. Elle était notamment rentrée dans la bouche d’un de ces malandrins, et l’avait fait exploser de l’intérieur, faisant vomir dans tous les sens des morceaux de tripes, des projections de sang, et des bouts d’os brisés. Une scène cauchemardesque. L’un des hommes avait tenté de s’enfuir, courant à toute allure, se tenant son moignon, son bras ayant été arraché, mais un tentacule l’avait attrapé à hauteur du cou, le ramenant en arrière. Il avait hurlé avant que son corps n’éclate à moitié. Sha s’était ensuite tournée vers la Terranide, qui gisait sur le sol, et l’avait pris entre ses bras.

La magie divine avait soigné cette femme, et, en échange, la Terranide avait accepté de servir Sha, qui l’avait amené dans une forêt paisible et reculée, sentant bien que la pauvre femme n’accepterait plus jamais le contact de la société. Lazao était née, et sa mère l’avait éduqué dans la forêt, lui apprenant à lire, à écrire... Et à manipuler la magie. Lazao s’était avérée être une sorcière très puissante, et, quand sa mère était morte, elle avait commencé à voyager dans le monde, mais revenait fréquemment dans les environs d’Hautvent. Sa mère avait été enterrée près de l’ancien sanctuaire de Sha, un sanctuaire où, jadis, les sorcières de la région, avant d’être chassées par l’Inquisition, pratiquaient le sabbat, invoquant des succubes et des incubes pour leur faire longuement l’amour.

*Louée et bénie sois-tu, Sha...*

Lazoa était un mélange entre une druidesse et une sorcière. Elle soignait essentiellement les animaux, et dissuadait les humains d’entrer dans sa forêt. Son contrôle de la Nature n’était pas digne d’une Alraune, mais elle s’en sortait bien. L’Ombre venait fréquemment la visiter afin de voir de quoi elle était capable, tout en en profitant pour lui faire l’amour. Lazoa était une femme généreuse, qui avait le cœur sur la main, mais qui se méfiait des humains... Et qui ne supportait pas qu’on dise du mal des sorcières, ou de Sha.

Elle espionnait les humains depuis qu’ils étaient arrivés. Des apprentis magiciens venant de la ville proche, Hautvent. Que faisaient-ils ? Il y avait trois garçons et une femme. Elle les espionnait de loin, quand elle vit quelqu’un se mettre à se moquer d’une statue. Un certain Izo... Comme elle les espionnait la nuit, elle connaissait leurs noms. Ils se tenaient devant une ancienne statue vouée à Sha, que l’homme avait reconnu, avant de donner un coup de pied dessus.

« Salopes de sorcières, tout ce à quoi vous servez, c’est à sucer la queue des démons. Si vous n’aviez pas été là, les gueux nous respecteraient bien plus ! »

Il observa ensuite la statue, puis lui fit un doigt d’honneur.

« On dit que l’Ordre Immaculé a banni la Déesse des Sorcières... Enfin, Déesse, c’est un bien grand mot... Bon débarras ! »

Lazoa bouillonnait sur place, et dut se retenir de ne pas tuer cet homme tout de suite... Puis elle choisit de faire une petite leçon à ces magiciens. Ils n’étaient même pas encore des mages, et ils se permettaient de se moquer ainsi de Sha ? De l’Ombre ? De celle qui lui avait sauvé la vie ? Ils allaient comprendre leur douleur ! Elle commença par les astiquer en animant certains arbres, et pouffa en les voyant fuir à toute allure, puis, quand ils rejoignirent le pont, elle resta tapie dans l’ombre.

*Je crois que je vais bien m’amuser...*

Lazoa restait dans l’ombre, et ferma les yeux, puis se concentra un peu.

*Ô grande Sha, prête-moi ta force, que je punisse comme il se doit ces hérétiques !*

La magie afflua autour d’elle, puis les quatre personnes purent alors sentir, autour d’eux, la magie vibrer le long des statues, formant comme d’étranges vibrations. Peu à peu, les statues s’animèrent, et se détachèrent alors de leurs socles, avec des yeux rouges démoniaques et des chibres démesurés, qui s’avançaient vers le quatuor.

Depuis sa position, Lazoa arborait un sourire vicieux sur ses lèvres.

Là, ça allait être fun !

Rador dépassa rapidement Laëy sur le pont, pressé d'asseoir son statut de meneur sur les autres. Ils avançaient ainsi en ligne, Rador, Laëy, puis Izo et Gror, posant prudemment le pas sur la pierre. Ce pont était plein de légende et de très nombreuses années l'avaient parcourus, même s'il semblait conservait sa solidité. Pour preuve de cet âge, des racines empiétaient au début et à la fin du pont. Laëy se risque à jeter un coup d'oeil par-dessus le petit mur de pierre censé enmpêcher les rares aventuriers à se retrouver précipiter dans le ravin. Une chute impardonnable, la jeune magicienne avait pourtant habitée près des montagnes, mais jamais elle n'avait vu un tel précipice. Celui-ci était parcourut du vent qui venait s'engouffrer, donnant l'impression de hurlements. La puissance de cet élément était telle que Laëy devait maintenir une main sur son chapeau afin d'éviter qu'il ne s'envole.

Des corbeaux passèrent juste au-dessus d'eux, certains les frôlant même.

« Ce pont m'inquiète... »murmura Rador, autant pour lui que pour les autres.

L'apprentie magicienne se retourna vers ses deux compagnons légèrement à la traîne, constatant du chemin parcouru. Ils n'avaient encore que peu progressé, bien que les racines soient depuis de nombreux pas dépassés. Ce pont n'était pas seulement une des beautés de ce monde, s'était aussi un endroit que certains disaient même maléfiques, des bataillles avaient eu lieu ici selon les contes et légendes, des rois et des seigneurs avaient été jetés de celui-ci et leurs ultimes cris en tombant auraient maudits ces lieux.
De sa main libre, Laëy remit le manteau sur ses épaules, le vent le dégageait de ses épaules. Des pierres tombèrent sur la pierre.

« Gror, attention à ce que tu touches », dit Rador en se tournant vers le naïf jeune homme.

C'est alors que le vent cessa, subitement.

« Des choses sont à l'œuvre ici... » murmura Laëy.

Un silence profond se fit, c'est alors que le pont sembla trembler, parcourut d'ondes, puis de la pierre craqua. Alors qu'ils se tournaient autour pour observer, effrayés à l'idée que le pont soit en train de s'effondrer sous leurs pieds. Toutefois, ils n'eurent pas le temps de prendre conscience qu'il fallait quitter le pont que de nouveau le calme revint. Les quatre compagnons restèrent immobiles, attentifs au moindre mouvement.

Une silhouette se mit à bouger. Elle ne venait pas de la route, mais du pont. L'une des statues de pierre se leva, de la pierre tombant légèrement sur son socle duquel elle descendit. Puis une autre à côté d'eux. Rador l'attaqua le premier, son épée sortie du fourreau, et il frappa la pierre, ce qui n'eut d'autres effet qu'un violent coup qui alla l'atteindre au niveau des côtes.

Les peureux Gror et Izo ne se firent pourtant pas attendre avant de dégainer à leur tour. Les cibles ne manquaient pas, ils étaient déjà entourés de ces statues de pierres. Laëy esquiva une première main qui essaya de l'agripper, plongeant au sol puis esquivant un violent coup de pied. Rador était le seul qu'elle pouvait observer dans son champ de vision, alors qu'il tentait de se relever une statue le frappa le bousculant contre le muret. Inconscient, une autre statue l'empoigna, le soulevant par ses vêtements. Ils étaient dans une très mauvaise situation et Laëy était trop préocuppée à esquiver les coups pour se concentrer à jeter quel sort que ce soit.

Gror et Izor s'éloignaient d'elle, reculant sous les coups, mais les statues les entouraient, il allait falloir trouver une porte de sortie, et rapidement. C'est alors qu'elle entendit Rador crier, l'une des statues, le tenant le bras levé au-dessus du pont venait de le lâcher.

Consciente du danger de mort qui les attendait, Laëy sortit son sceptre, prête à lancer des sorts, mais son artefact fut projeter loin de ses mains et elle dû esquiver un coup qui la fit de nouveau tomber à terre. Devant elle désormais se tenue une des statues, grande et puissante, au membre sexuel témoignant de virilité.

En voyant ces apprentis mages imbéciles se servir de leurs épées plutôt que d’user de leur magie, Lazao eut envie de pouffer. Ces arrogants personnages, bien à l’abri dans leurs maisons et dans leurs villes, et qui se permettaient de toiser Sha, méritaient bien une petite correction ! Lazoa avait animé les statues sans trop de difficulté, grâce à l’aide de sortilèges que sa mère et Sha lui avait apprise. Ces statues servaient jadis à protéger le culte des sorcières qui s’était installé ici, notamment contre les fanatiques religieux et les gardes voyant d’un mauvais œil l’organisation de shabbats à proximité. Lazao était en train de se faire plaisir,  et elle allait généreusement les torturer... Elle en gloussait à l’idée, et s’étrangla de rire en voyant l’un de ces imbéciles frapper l’une des statues avec son épée. L’épée ne fit que rebondir et l’imbécile heureux se reçut un coup... Pas trop fort, car Lazoa ne voulait pas les tuer, simplement leur donner une leçon dont ils se souviendraient toute leurs misérables vies.

Les deux autres humains dégainèrent également en vain leurs épées. Pendant ce temps, la statue qui avait frappé le premier de ces mécréants le souleva au-dessus du pont, et le lâcha dans le vide. Le jeune étudiant battit des bras, et tomba dans la rivière filant sous le pont. Il en ressortit rapidement, battant des bras.

« Au secours, aidez-moi ! »

Malheureusement pour lui, ses amis étaient déjà bien occupés avec les autres statues. Laëy, consciente du danger, comprit que la magie serait plus utile contre des statues animées par la magie. Lazoa le vit, et pinça les lèvres. Elle pouvait contrôler les statues, mais son contrôle était encore imparfait. Des interférences magiques pouvaient, autrement dit, mettre fin au contrôle que la femme exerçait sur ces objets. Or, ceci, elle ne pouvait se le permettre ! Elle lança donc un sort magique d’Air, et repoussa ainsi le sceptre, surprenant la magicienne. Une statue la mit alors à genoux d’une pichenette, tandis que Gror et Izo se retrouvèrent rapidement maîtrisés. Une main s’abattit sur le cou d’Izo, le soulevant comme un fétu de paille, l’étranglant à moitié, tandis que Gror frappa la hanche d’une statue avec son épée, se recevant en retour un coup de genou dans le visage qui lui brisa le nez, l’étalant sur le sol.

La statue ayant renversé Laëy se dressa face à elle, sa verge bien dressée. C’était un sexe noir, tendu. Jadis, ces statues avaient été de vrais démons, des créatures qui avaient été transformés en pierre, afin de protéger à jamais cet endroit. Quand on les animait ici, il subsistait quelques traces de cette ancienne allégeance démoniaque. Voir cette belle femme aux lèvres bleuâtres à genoux était un véritable appel au sexe pour la statue. Pendant ce temps, Gror et Izo furent également jetés dans la rivière, où des forces souterraines vinrent happer les trois garçons, des tentacules jaillissant du sol pour les faire disparaître dans l’eau.

« Vous avez manqué de respect à la Déesse Sha ! grogna la voix profonde de la statue. Et vous allez payer pour ça ! »

La statue s’avança vers Laëy, et approcha son sexe de sa bouche.

« Suce-le, ou nous noierons tes amis !! » le prévint-elle.

La voix était grave, forte, et dangereuse. La statue n’avait pas l’air de plaisanter, et les autres se rapprochaient également, faisant trembler le sol à chacun de leurs pas. Lazoa, naturellement, était derrière tout ça, et, même si la femme refusait, elle ne tuerait pas ses amis... Oh non ! Leur calvaire ne faisait que commencer !

Malgré ses bas qui couvraient jusqu'au bas de ses cuisses, Laëy sentit le froid de la pierre lorsqu'elle se mit à genoux, face au colosse de pierre qui se tenait en face d'elle. Le membre de cette créature issue d'une sombre sorcellerie était tendu, fier, insensible au froid et au vent qui venait frapper le pont et ceux s'y trouvant. Son sexe fut, à la surprise de la jeune magicienne, chaud lorsqu'elle posa sa main dessus, se rendant compte de sa largeur alors qu'elle l'entourait de ses doigts. Elle fit quelques mouvements du poignet que sembla apprécier la créature, mais il en voulait plus et la jeune femme n'était pas prête à le lui donner. Une autre verge apparut dans son champ de vision, la statue à laquelle ce sexe appartenait le pressait presque contre son visage. Dégoutée, elle tourna la tête mais elle sentait toujours ce membre contre sa joue. Elle vit deux autres statues, se tenant devant le mur du pont, leur sexe également apparent. Toutefois, il maintenait une certaine distance entre eux, une distance suffisante remarqua-t-elle.

Prenant son courage à deux mains, elle se jeta sur le côté. Agile, elle réussit à passer les statues, une main l'agrippa mais elle s'en dégagea et elle plongea, les mains jointes en avant. L'eau froide du fleuve lui coupa le souffle, libérant une partie de l'oxygène de ses poumons. Un espèce d'algue qu'elle avait cru apperçevoir entraîner ses amis quelque part tenta de s'enrouler autour de son pied. Attentive à ce piège, elle l'évita et se hissa hors de l'eau. Laëy alla s'étendre sur le rivage, de l'autre côté d'où ils venaient, épuisée. Elle vit les silhouettes s'agiter sur le pont, se dirigeant vers le rivage où elle se trouvait, elle ne devait pas tarder.

Laëy se réprocha du reflet du fleuve, afin d'observer si elle n'était pas blessée, mais elle s'apperçut que ses seins étaient libres de tout tissus, les tétons roses pointant librement et l'eau goutant de ses monts de chair. L'une des statues avait dû lui arracher son haut alors qu'elle s'enfuyait. Elle ressera donc autant que possible sa veste, mais cela n'était que peu utile, sa poitrine semblait prête à exploser sa tenue et ses tétons dépassaient légèrement, mais qu'importe et elle partit sur les traces de ses compagnons qui avaient été traînés elle ne savait où.

La nuit tomba rapidement, plus vite qu'elle ne l'aurait pensé, et le froid s'installa. Laëy était encore trempée et grelottait de froid. Elle trouva un endroit habité du vent dans un creux habrité par les arbres. Trop épuisée et vidée de toute magie, elle se voua à faire un feu en espérant que personne ne tomberait sur elle. Une fois fait, elle put mettre ses vêtements à sécher, les gardant à proximité d'elle, ne gardant que de quoi couvrir son intimité de femme et elle s'allongea, prête à partir à la recherche de ses amis dès l'aube.

Lazao vit la jeune magicienne échapper aux statues, plongeant dans l’eau de la rivière. Plutôt agile et futée, sa proie se redressa, sortant de l’eau, et se réfugia dans la forêt. Elle en avait perdu son soutien-gorge rose, qui était entre les doigts de l’une des statues, qui poussa un grognement en observant le lit de la rivière, et la cible en contrebas. Lazao aurait pu lancer les statues à sa poursuite, mais elle laissa plutôt cette femme s’observer devant les reflets du rivage. Elle avait une magnifique poitrine, qui collait à merveille avec le reste de son corps. Lazao aimait ce corps basané, cette peau cuivrée, bronzée... Oh oui, qu’elle était mignonne, cette fille ! En soi, Laëy n’avait rien fait contre Sha, mais... Lazao avait bien droit à un petit bonus. Fermant les yeux, elle commença à déployer sa magie, s’attendant à ce que Laëy reprenne la route vers sa cité... Mais, au lieu de ça, la femme choisit de s’enfoncer un peu plus dans la forêt. Le soleil était en train de se coucher, et l’apprentie-magicienne fit un feu de camp. Un sourire perla sur les lèvres de Lazao.

*Bien, bien...*

La jeune femme comptait donc rester pour la nuit, probablement afin de retrouver ses amis. Tout ceci donnait des idées à Lazao, et la jeune femme retourna près du sanctuaire. Izo, Rador, et Gror étaient tous les trois attachés, nus comme des vers, et trempés. Elle les laissa là, attachés à des totems, un sourire sur les lèvres, et fila dans sa cabane, puis commença à faire des recherches. Sa cabane disposait de multiples fioles, potions, et autres ingrédients alchimiques, qu’elle se mit à assembler. Elle prépara une mixture particulière, s’aidant d’un livre de sorcellerie donné par sa Déesse. Elle pria Sha pendant qu’elle faisait sa concoction, se mettant à genoux, fermant les yeux, récitant une prière dans l’ancienne langue des sorcières.

Par la suite, la jeune druidesse poursuivit sa potion, et, quand elle se termina, les étoiles brillaient dans le ciel. Un sourire sur le coin des lèvres, Lazao renversa le contenu de son écuelle dans une fiole, puis sortit, et marcha vers le sanctuaire, remontant un sentier qui y conduisait. Elle descendit plusieurs marches, entendant les hommes parler entre eux.

« Où est Laëy ?
 -  Ces monstres ont dû la capturer, il faut nous libérer !
 -  Facile à dire, les liens sont solides, et nous n’avons pas de gemmes magiques ! »

Misérables magiciens... Sans leurs bâtons magiques et leurs orbes, ils n’étaient bons à rien. Ils n’étaient rien de plus que de simples assistés. Lazao continua à descendre, et le trio finit par l’apercevoir.

« Hey, toi !
 -  T’es sûr qu’elle comprend ce qu’on lui dit ?
 -  Libère-nous, et on te récompensera ! »

Lazao se contenta de leur sourire, et se rapprocha d’Izo, celui qui avait insulté Sha. Les hommes continuaient à parler, l’agaçant, et elle leva un doigt. Ils étaient attachés par le biais d’une solide corde elfique, et la corde fit un autre nœud, venant s’abattre sur leurs lèvres, les faisant gémir.

« Tu t’es moqué de ma Déesse... Tu as insulté Sha, tu l’as humilié... »

Elle s’adressait à Izo, en fulminant de rage, et tendit son doigt, envoyant des arcs électriques qui firent gémir l’homme, son corps se mettant à s’illuminer comme une guirlande électrique. Elle arrêta au bout de quelques secondes, de la fumée s’échappant du corps de l’homme. Il pleurait, et venait même de se pisser dessus. Des gamins... De stupides gamins arrogants... Ce n’était pas de la colère qu’elle lisait dans les yeux de Rador et Gror, mais une profonde peur, à l’idée qu’elle les tue.

« Tout ceci mérite une petite punition. Vous apprendrez ainsi, jeunes magiciens, qu’on ne se moque pas impunément des vieilles divinités. »

Lazao s’approcha d’Izo, un sourire malicieux sur les lèvres et le força à boire le contenu de la potion, puis le relâcha.

*
*  *

Autour du feu de camp de Laëy, il n’y avait aucun bruit, aucune présence maléfique. Mis à part quelques hiboux et des criquets, aucun loup ne venait l’embêter. Alors qu’elle aurait pu croire que la soirée se déroulerait tranquillement, des bruits sinistres et graves se firent entendre. Quelques arbres bougèrent, des hiboux s’envolèrent précipitamment, et trois tentacules violets jaillirent alors vers Laëy, venant claquer sur le sol comme es fouets, avant de se replier, laissant apparaître, entre plusieurs arbres, une énorme masse sombre avec des reflets rougeâtres. Il s’écoula quelques secondes, et l’apprentie-magicienne se retrouva rapidement en compagnie d’une redoutable créature avec un phallus gargantuesque.

Un abominable monstre violet !

Alors que Laëy commençait enfin à somnoler, épuisée, quelle ne fut pas sa surprise en voyant des tentacules violettes surgir depuis l'ombre de la nuit et des arbres. La jeune femme ensommeillée cru d'abord que cela n'était que le fruit de rêves qu'elle faisait et qui révélaient ses désirs enfouis, tant l'apparition fut rapide et qu'elle en était incapable de voir l'origine, son feu n'éclairant les ténèbres que sur quelques mètres. De plus; le feu rougeoyant donnait un aspect onirique à la scène mais lorsqu'elle fut projetée en arrière par l'une de ces tentacules, tous ses sens se réveillèrent. Sonnée, elle réussi néanmoins à se dégager de l'entrave en attrapant une pierre qu'elle cogna contre ce ver mauve. Laëy put entendre un cri, mais impossible de voir la créature à l'origine de celui-ci, cependant son invisible adversaire contre-attaqua rapidement, lançant une autre de ses tentacules à l'assaut. Alors que la magicienne reculait en frappant le sol de ses jambes, toujours allongée n'ayant put se relever, elle le frappa du talon et du sang jaillit.
C'est alors qu'enfin, il apparut. Immense, terrifiant, Laëy n'avait pas le choix, il lui fallait fuir, courir aussi vite qu'elle pouvait en être capable. Elle se releva, maladroitement, évitant une autre de ces tentatives de l'attraper, puis courut. La jeune femme glissa une première fois et se rattrapa à un arbre. Sans se retourner, elle continua de courir de son pas agile et léger, elle buta à quelques reprises, sur une racine ou une pierre, mais ne tomba pas, trop effrayée de ce qui pourrait arriver si jamais cela lui arrivait et que ce démon qui la pourchassait ne la rattrape. Alors la jeune survivante continua de courir, ses poumons la brulaient, son souffle devenait difficile, mais elle ne s'arrêta pas.
Au bout d'un certain temps, dans cette totale obscurité et concentrée sur chacun de ses pas pour ne pas trébucher et les pousser toujours plus loin, elle finit par se retourner, immobile, guettant le moindre bruit alentour, mais rien, plus rien. Il semblait qu'il avait perdu sa trace, elle s'adossa contre un tronc d'arbre et se laissa aller au soulagement, reprenant son souffle comme le demandait depuis si longtemps son corps, sa poitrine se soulevant alors qu'elle reprenait consistance. Mais de lourds pas retentirent à nouveau, la jeune magicienne entendit le démon aspirer l'air alentour à sa recherche. Il était tout près. Elle plissa les yeux et scruta les alentours à la recherche d'un quelconque moyen de s'en sortir, aussi miraculeux que cela pourrait être. Et les dieux lui sourirent, des ruines émergèrent de l'obscurité, au loin, c'était une chance, il pouvait y avoir quelque chose ou quelqu'un pour l'aider. C'était risqué, mais elle n'avait pas le choix. Alors la course repris de plus belle, coursée par le démon, une tentacule passa juste à côté de son visage tant celui-ci était proche.
Au milieu des ruines, celle d'une ancienne cabane, de chasseurs surement, elle aperçut une trappe qu'elle tira. Au même moment, une tentacule passa de nouveau près d'elle ainsi, sans réfléchir, elle se laissa tomber par la trappe, sans idée de la profondeur ni s'il existait un moyen d'en sortir par la suite, mais seul comptait pour l'instant la survie.
Le choc fut rude, elle venait de tomber sur une table, couverte d'argent. La salle était éclairée et, autour d'elle, venaient de se relever une dizaine d'individus. Des hommes, sales et puants, dans une espèce de caverne mal éclairée, alors elle compris, des contrebandiers.

-c'est bien not' veine, fit le plus gros d'entre eux, un barbu sale, portant des vêtements tâchés de terre et de bière.

-Je... Je ne vous veux rien, je tenter juste de fuir, on me pourchassait...

Laëy reprenait rapidement ses esprits, consciente de ce nouveau danger dans lequel elle s'était fourrée.

-et tu viens trouver refuge ici ? Ma belle, ça se paie, fit un homme courtaud, laid et vieux, aussi mal habillé que le premier.

Elle sentit alors des bras la saisir, la tirer, la pousser.

-Sois douce, sinon on t'remet dehors main'tnant, si t'es gentille, on t'accueille pour la nuit.

Laëy ne put voir ce dernier interlocuteur. À ses mains qui lui tenaient les hanches, il devait être gros mais aussi grand et puissament batie. Il la poussa contre la table, elle se retrouva le torse allongé sur ce meuble alors que des mains la palpaient et soudain des mains aux ongles mal coupés qui enlevaient sa culotte puis un sexe la pénétra. Ils n'avaient même pas attendu de la déshabiller, écartant seulement les tissus afin de savourer leurs besoins.

En voyant l’horrible créature violette tentaculaire et musculeuse se rapprocher d’elle, la petite magicienne fila à toute allure, partant dans la forêt. Sans être physiquement présente, elle pouvait continuer à la suivre, à la voir courir, filant à travers les arbres, petite fée solitaire se perdant dans la forêt. Une Blanche-Neige fuyant la sorcière et ses séides. Joueuse, Lazao la laissa donc filer, et Laëy s’échappa, rejoignant une section plus isolée de la forêt, dans laquelle la sorcière se rendait moins fréquemment... Ce qui n’empêcha pas ses monstres de la poursuivre. La petite magicienne emprunta des sentiers détournés, que des contrebandiers et des bandits utilisaient, atteignant ainsi une cabane dans les bois, près des ruines d’un ancien temple local, isolé et séparé... Un endroit que les villageois locaux réputaient comme maudits, et évitaient de s’y rendre la nuit.

Laëy s’enferma dans la cabane silencieuse, au plancher branlant. Plusieurs vitres étaient cassées, des volets penchaient sur le sol, et elle s’avança un peu, sans savoir où les monstres étaient. La petite femme finit par s’approcher d’une trappe, et rejoignit ainsi une cache de bandits sales et crasseux. Depuis la fenêtre, un tentacule violet s’était approché, comme un serpent, fouettant l’air, en manquant de peu le corps de Laëy, le bout du tentacule caressant et effleurant ses cheveux.

Allant de Charybde en Scylla, la femme se retrouva donc face à des truands. Ils étaient près de profonds réseaux caverneux, avec, au loin, une rivière souterraine et des barques permettant de faire du marché noir. Surpris, les bandits regardèrent la femme, et comprirent vite qu’ils étaient tombés sur une petite curieuse, une jeune fille qui aimait se promener le soir près du temple, et qui avait fini par tomber dans un trou. Elle se retrouva face à ces hommes, des mains sales l’empoignèrent, et une queue ne tarda pas à filer dans son corps. Un sexe gros et tendu, poilu, qui atteignit rapidement sa taille normale, et s’enfonça en elle.

« Haaa... Ouais... »

Il puait l’alcool, la sueur, la crasse, et son gros ventre tapa contre celui de Laëy, sans qu’à aucun moment, il ne cherche à la déshabiller. La jeune femme se retrouva allongée sur le dos, et l’homme s’affala sur elle, s’abattant sur elle, remuant d’avant en arrière. Il grognait contre elle, et, pendant ce temps, d’autres hommes se rapprochaient, rigolant et grognant. La langue de l’homme en train de la violer glissa sur le beau visage de Laëy, et il continua à la prendre, sans relâche, avec une passion forte, comme si la simple idée de tomber sur une femme l’excitait énormément, a fortiori quand il s’agissait d’une belle magicienne.

« Qui a commandé une fille ?!
 -  Elle est bonne, cette salope...
 -  Oh ouais... »

Une main vint agripper la tête de Laëy, et la bascula en arrière, sur le rebord de la table. Une verge s’enfonça alors dans sa bouche, remuant d’avant en arrière. La pauvre était piégée, et les mâles continuaient à la prendre, ricanant grassement, éjaculant en elle... Et, pendant ce temps, en hauteur, des pas lourds se firent entendre dans la cabane. Laëy, maintenant, se faisait prendre entre les bras d’un homme gros et chauve, qui la maintenait contre son corps, et butinait son vagin. Un autre homme s’approcha d’elle, et approcha son sexe de son derrière, son membre glissant le long de cette partie de son anatomie.

Laëy était partie pour un gang bang en règle... Mais Lazao n’était guère loin, et les tentacules violets s’approchaient de la trappe, afin de la soulever, et de laisser passer la créature...