- Je n'ai aucune demande Keleth. Profitez de votre récompense pour m'avoir sauvée, considérez ça comme le gage de ma reconnaissance.
- Oh je n'aurais pas vraiment eut besoin de ton accord pour me permettre de goûter à cette dite "récompense". Mais ce n'est point sur ces terres que je me permettrais d'agir ainsi, il n'y a rien ici qui ne mérites encore ma présence, ni la tienne. Racontes moi ton histoire, je veux lentendre, mais avant que tu ne la commence, changeons de lieu.
Elle la relâche dés lors, lui permettant de retrouver à la fois une prime liberté relativement factice, puis se sers de cette main libre pour venir déchirer lentement l'espace à son coté, ouvrant par la un portail vers son lieu de vie, au plus profond du Cocyte, le palais de la famille Lilith et de leurs serviteurs. Elle ne se presse pas, ouvrant ce passage sans même vraiment le regarder, son ongle traçant au travers du décor une fine coupure dont l'effet parait tout à fait étrange, car déformant la réalité des terres sauvages à l'emplacement où va se tenir le futur passage. Quand elle arrive au bout de la portée de son bras, elle finit par un mouvement sec du poignet qui fait se prolonger la faille jusqu'au sol, celle ci s'illuminant àalors avant de s'agrandir en un large trou capable de faire passer sans souci un être de plus de deux mètre de hauteur, pour facilement un mètre de large. Sitôt présente, la déchirure entre les deux plans d'existence se stabilise, trou sombre et peu accueillant qu'il va pourtant falloir franchir pour la jeune succube, mais qui bien heureusement ne risques pas de lui faire le moindre mal, les passages créé par Keleth étant parfaitement inoffensif pour ceux qu'elle désires faire passer dans les enfers. Elle se retourne un peu vers Inuko avant de faire une élégante révérence, montrant le portail du bras avant de prononcer encore quelques mots, ce coup-ci dans la plus pure langue démoniaque :
- Avances donc, je te rejoins juste après, le temps de finir un dernier travail qui m'incombe.
Patiente, elle laissera à Inuko le temps qu'il lui faudra pour plonger dans la faille avant de la refermée, n'ayant pas besoin de ce genre de transport pour retrouver la trace d'Inuko et de la rejoindre grâce à l'un de ses sorts judicieusement appelé la "poursuite". Tandis qu'Inuko paraîtra devant l'ombre de la citadelle des Lilith, remarquable et judicieuse forme d'exposition et de tromperie faites pour perdre et annihiler les faquins qui ont eut l'audace de vouloir pénétrer dans le territoire de la terrible famille sans pour autant y être invité, Keleth se sera quand à elle retourner vers les cadavres des démons avec un dur sourire. Il n'y avait point de choses pires à la vue que trois cadavres exposés au soleil, sur le point de pourrir de la manière la plus atroce qui soit, et surtout l'Exécutrice avait de manière paradoxale la sainte horreur de voir les quelques amateurs de bizarrerie, qui avait trop souvent tendance à se servir des corps de ses congénères pour fabriquer onguents magique et autre filtres profitant de la nature magique des démons, se doper et améliorer leurs dons naturels avec les rejets laissés par la mort d'un être de l'enfer. Elle s'avança donc vers le premier corps, appelant en elle les puissantes forces magiques dont elle se servait si peu pour illuminer sa main d'une aura de destruction, avant de viser le premier mort :
- Si ta faiblesse fut ta déchéance, ta force intérieur n'a plus à exister en ce monde. Toi, ancienne terreur humaine, à qui j'ai prouvé l'indéfectible médiocrité, que ton âme s'évapore, et que tes restes disparaissent dans le néant !
L'aura partit de sa main pour réduire la forme en face d'elle à l'état de rien, réuisant le corps à la poussière, puis la poussière à une présence nulle, inexistante. Seule reste ce qu'on appelle un bijou d'âme, une roche compacte représentant la cristallisation des précédents pouvoir de l'être qu'elle venait de faire disparaître, et elle récupère le caillou avant de l'envoyer dans sa demeure, où elle prendra le temps de le livrer à sa soeur, largement plus capable qu'elle d'en tirer tout les avantages. Le même rituel se produira pour les deux autres démons présent sur ces terres souillés, puis ayant terminer ce long assaut dans sa totalité, elle ferme les yeux avant de se transporter à nouveau dans l'espace en un instant, changeant de plan pour se reconstituer auprès de sa nouvelle servante, juste à ses cotés, toujours en face de la citadelle d'un gris sombre, sans la moindre touche de couleur, sans la moindre touche de vie, une forme imposante de la puissance des Lilith qui respirait la mort et les promesses d'anéantissement. Si ce n'était qu'un leurre, il en était bien la version mortel, le dernier passage vers un domaine de richesse et de luxure inégalé, mais que peu de démons pouvaient témoigner avoir eut la chance de découvrir. Dans cet univers froid et terrifiant, les bassins glacés du Cocyte se trouvant derrière eux en cet instant, la démone jurait un peu par ses couleurs chaudes et son aspect rassuré. Après tout elle était chez elle, rien de ce qui se trouvait ici pouvait lui provoquer la moindre blessure. Ce n'était pas le cas d'Inuko, si bien qu'elle retira son écharpe et l'enveloppa autour du cou de la jeune fille, délicatement, avant de parler :
- Bienvenue aux portes de la citadelle des Lilith. Je me doutes que tu dois avoir froid, d'autant plus que tes pouvoirs ne sont pas là pour te prémunir un peu des rudes conditions du lieu, mais je ne peux que te donner cette écharpe, au moins cela t'éviteras de te faire attaquer par les ombres qui emplissent notre vieille citadelle. Maintenant, je t'écoutes, racontes moi ton histoire pendant que je nous guide au travers de notre ancien domaine.
Et elle prit les avants, se dirigeant vers l'entrée avant d'en pousser les massives portes qui ne firent que coulisser sans le moindre bruit, s'ouvrant sur un hall qu'Inuko put découvrir comme étant parfaitement inversé, le plafond se trouvant au sol, et le parquet au plafond, malgré ce que laisse penser l'aspect extérieur des lieux, lui parfaitement normal malgré sa surprenante conception. Entrant alors lentement, la démone se dirigea sans hésiter vers un escalier, laissant la succube la suivre docilement, espérant qu'elle n'aura pas la présence d'esprit de s'effrayer du mouvement anormal des ombres dans la pièce, sans parler du fait que ces ombres existaient en effet sans la présence de la moindre lumière dans la structure. Les sombres pensées de l'ancêtre de la dynastie Lilith habitait ce domaine, et quand ce n'était pas lui en personne qui apparaissait sous la forme d'une entité titanesque mais sans matière, c'était dés lors sa rage sanguinaire et ses haines qui se matérialisait sous la forme de sombre éléments trompeurs, perdant les nouveau venu et les tuant à petit feu. Keleth n'était pas affectée par ceux ci, elle était d'une force largement supérieur à ces réminiscences, et même au-delà de ceci, la haine de l'Ancêtre ne pouvait être tournée vers un membre de sa famille. Inuko quand à elle put sentir tout l'affreux toucher de ceux ci, une main qui lui caresse la cheville, un souffle qui vient caresser l'intégralité de son corps, des griffes qui plongent dans son corps sans en laisser la moindre blessure, juste une vive douleur. Keleth avait fait le maximum qu'elle pouvait en lui offrant son écharpe en guise de protection, désormais il ne tenait qu'à la succube de supporter les douloureux assauts.
De pièces blafardes aux ombres mouvantes aux grands halls emplies de gluantes ténebres, le domaine pouvait se révéler comme un terrible cauchemar aux yeux d'Inuko pendant les deux longues heures où elles marchèrent à quelques centimètres l'une de l'autre, mais quand Keleth sentait la peur et le mal-être emplir la jeune fille, c'est avec un geste doux qu'elle la réconfortait. Une simple main posée sur le haut de la tête de la succube pour lui ébouriffer les cheveux, un sourire plein de tendresse pour raviver un peu la flamme de son coeur, un doux mot à son attention quand elle sentait le désespoir naître naturellement au creux de sa poitrine de faible démone, à chaque situation elle changeait de manières pour la ramener à elle, pour l'ôter des effets néfastes et meurtriers de la citadelle fantôme. Encore une fois, ce n'était que le repère intact où avait été banni l'Ancêtre, mais la simple présence de cet être altérait tant et tant le lieu que tout la famille avait du créer un nouveau "temple" pour leur puissance, et ainsi sauver les êtres inférieurs qui les servait, eux bien trop sensible aux effets de la colère du grand Ancien. Comme prévu, Inuko ne manquait pas à tout cela, et c'est bien pour cette raison que Keleth veillait au grain sur elle, ne voulant pas que la jeune fille perde son intégrité dans cette expérience qui avait naturellement la fonction de bannir dans la mort tout être qui n'était pas du sang des Lilith. Elle aurait bien put laisser une pause à Inuko, qui en plus devait avoir de plus en plus de mal à marcher et à suivre l'archi-démone vu le rythme qu'elles gardaient toutes les deux depuis leur entrée entre ces murs, mais rester en ce lieu n'aurait permit que plus d'emprise à celui-ci sur le corps de la succube, sans parler du risque de voir s'éveiller l'ombre de l'Ancêtre, particularité créée par l'infinie puissance de ce dernier, et que même Keleth doutait égaler avec une autre personne à protéger. Elled evait aller vite, c'est tout !
Atteignant enfin le dernier couloir, où la pression des ombres et leurs touchers devenaient surement intolérable pour la pauvre succube, qui devait se sentir tirée en arrière, palpée, tiraillée dans tout les sens, griffée, comme si une armée de démon en avait après elle sans pour autant jamais lui offrir une mort concrète, Keleth observa rapidement dans son dos pour vérifiée que l'Ombre n'était pas pour autant apparut pour les freiner. Rassurée de ne pas ressentir la présence intangible de son Ancêtre, elle prit doucement la main d'Inuko dans la sienne afin d'y apposer un délicat baiser, dans le simple but de la libérer de l'emprise des ombres alentours pendant un court instant, et clarifiant la pensée surement engourdie d'Inuko pour qu'elle reprenne pleine possession de son esprit, son corps devant quand à lui être dans un état de fatigue particulièrement avancé. Comme la démone s'en doutait, elle vit pendant un instant les ombres se reculer, avant d'effleurer la présence d'Inuko sans pour autant encore oser la toucher, le contact avec l'aînée des Lilith obligeant la conscience incontrôlable de l'Ancien de ne pas porter la main sur Inuko pendant un moment suffisant au yeux de Keleth pour finir cette marche. C'est avec un délicat sourire alors qu'elle proféra ses premiers vrais mots depuis le début de leur entrée dans la citadelle, arrêtant par là l'histoire que lui a contée Inuko depuis qu'elle lui avait inviter à le faire, à la fois pour mieux la connaître et l'obligée à se focalisée sur sa personne afin que la folie des lieux ne lui fasse pas oublier qui elle était :
- C'est bon, nous sommes arrivées, ce sont les derniers pas. Tu me pardonneras de ne pas avoir prit ta main plus tôt, mais si je l'avait fait auparavant, ce dernier passage aurait été insupportable pour ton esprit, et je ne voulais pas déjà perdre ma nouvelle servante. Maintenant, cours à la porte et rentre en hâte, je suis juste derrière toi.
Elle relâche dés lors Inuko, sachant pertinemment que sous le coup de son obéissance et de sa peur, elle n'hésitera pas un instant à courir comme elle venait de lui ordonner. Sortant d'ailleurs sa lame dans un mouvement lent et calculer, elle se met à compter simplement dans sa tête le nombre de pas que la succube fait pour savoir quand elle arrivera à la porte, et se retourne dés l'instant où la succube en est sur le palier. Comme prévu, les ombres se sont retirée pour mieux charger sur le corps de cette charmante et si faible demoiselle, prêtes à l'attraper en un infime moment pour l'emporter à nouveau au coeur de la citadelle, synonyme que l'Ancien était en train d'émerger de son sommeil en ayant sentit l'incohérente présence d'une non-Lilith dans sa demeure. Quand Inuko ouvre la porte à toute vitesse, les ombres viennent déjà de parcourir plus de la moitié du corridor en une fraction de seconde, si rapidement que théoriquement la pauvre jeune fille n'a pas la moindre chance d'y réchapper. C'est pour cela que Keleth, restée un peu en arrière, abbat sa lame de ciel à terre, freinant d'abord les rages et les haines avide du corps de la succube avant de définitivement les arrêter, puis les rejeter loin en arrière, dans les profondeurs de la citadelle fantôme. Elle entend la porte claquer dans son dos et sourit, réconfortée, avant de finir sa petite marche tranquillement, et d'ouvrir la porte avant d'entrer elle même dans sa maison.
Quel contraste d'ailleurs que celui de passer de la citadelle fantôme à la vraie demeure des Liliths, ou du moins la deuxième demeure de manière plus honnête, la citadelle étant l'ancienne mais désormais inhabitable. Les murs, les plafonds, les escaliers et les portes, tout suggère une richesse sans borne, la dorure allant de pairs avec les joyaux les plus étranges et les plus rares, le tout dans un tel goût et une telle maîtrise que chaque nouveau regard apporte une nouvelle vision sur les lieux sans pour autant désorienter les nouveaux venus, et l'ensemble dans la plus marquée des élégances. Actuellement elles se trouvent dans un dôme aux piliers constitués d'un marbre fin, parcouru de veine d'or, le tout soutenant un plafond où sont peint histoires et contes anciens retraçant les longues mythologies démoniaques et propre au Lilith. Plus loin s'étend des couloirs, et deux grands escaliers aux bord de la salle permettent d'atteindre déjà trois autres étages, offrant déjà à la vue une structure gigantesque, au moins tout aussi impressionante que la citadelle précédente, bien que clairement moins sinistre. Keleth approche d'Inuko après avoir poussé un doux soupir de satisfaction en se retrouvant de nouveau dans son chez-soi, et dés lors se cale dans son dos pour l'enlacer avec délicatesse, parlant comme plus tôt avec sa voix assurée et charmeuse, ravie d'avoir put la menée jusqu'ici saine et sauve.
- Bienvenue dans ton nouveau chez toi. Ton esprit doit s'éclaircir et ton corps se reposer, aussi je te laisse un peu découvrir mais après nous allons nous installer dans mes appartements, afin que tu puisses enfin soulager tes maux. Nous discuterons aussi là-bas, mais d'ici là je te laisses à ton émerveillement.