La Soviétique, dont Rayne ignorait toujours le nom, ce qui ne l’empêchait nullement de vouloir lui faire l’amour, tenta de la déshabiller, ses mains glissant le long de son corps, provoquant à chaque fois de multiples frissons. Pour ôter son haut, il fallait tirer sur les cordes dans son dos, puis écarter les bretelles, ce que la petite soldate s’évertua à faire, sur le corps hypersensible de Rayne, une sensibilité accrue par le sang supplémentaire qui lui dopait les veines. Chacun des gestes de la femme sur sa peau était ainsi stigmatisée, renforcée, et elle-même se faisait plaisir en pelotant ses fesses à travers son treillis. Cette femme, pour une soldate, était vraiment bien foutue. Sans la guerre, elle aurait probablement fini top model, ou n’importe quelle autre profession inutile impliquant de montrer ses miches. Les doigts d’Anna exploraient son corps, corps qui ne portait plus aucune trace des impacts de balles qu’elle avait reçu, tout simplement parce que le sang avalé avait augmenté drastiquement la régénération de ce dernier.
Elles s’embrassèrent à nouveau, et Rayne laissa la langue d’Anna filer dans sa bouche. Elle pouvait diminuer la taille de ses canines à un niveau acceptable, mais, après avoir bu du sang, et sous l’effet d’une excitation sexuelle aussi violente qu’inattendue, ces dernières commençaient à pointer, ce qui fit que la langue de la belle Soviétique, en allant dans sa bouche, finit par la sentir, provoquant comme un déclic dans l’esprit de la femme, qui rompit alors le baiser. Plus petite que Razyne, son corps était enfoui entre les bras forts de la femme. Rayne avait perdu son corset, qui trônait sur la neige, et le froid, loin de la repousser, ne contribuait qu’à la faire frissonner et à l’exciter davantage, en accentuant la sensibilité de son corps... En bref, il y avait une concordance de facteurs positifs pour que Rayne lui fasse violemment l’amour.
Il fallut à Anna quelques secondes avant qu’elle ne formule sa proposition, surprenant agréablement Rayne, car elle s’était plutôt attendue à ce que sentir les canines n’amène la Soviétique à foutre le camp. Comme quoi, les humains étaient très contradictoires. Autant ses canines lui avaient parfois valu d’être traquée comme un monstre, autant ils en excitaient certaines comme de jeunes pucelles se pâmant sur les muscles saillants de leurs mecs. C’était le cas pour sa partenaire, et maintenant amante, qui lui demanda quelque chose de particulier... Qu’elle la doigte tout en la mordant.
« Tu es vraiment une femme étrange... Mais tu n’es pas la première qui mouillerait comme une catin sous l’effet de la morsure d’un vampire. Poétiquement, on appelle ça l’Étreinte. Tu sais pourquoi ? »
Tout en parlant, Rayne restait blottie contre elle, une main contre ses cheveux, l’autre frottant son dos, ce qui, concrètement, faisait qu’elle était en train de murmurer à l’oreille de la femme les derniers mots qui sortirent de sa belle bouche :
« Parce que, quand elle est bien faite, quand l’Étreinte est bien réalisée, elle fait systématiquement jouir celle qui est mordue... »
Celle, oui, car l’Étreinte était traditionnellement réservée au schéma du vampire mâle, le séducteur, et la femme humaine. Il fallait avoir en tête le vampire élégant, en costume et en redingote, qui venait séduire une belle femme, qu’elle soit fille d’un duc, ou d’un riche marchand, ou sa femme éplorée et désolée... Il y avait, dans le vampirisme, une touche d’exotisme et de sauvagerie, comme si le vampire n’appartenait à aucune case, et était, en ce sens, l’expression même de la liberté individuelle par rapport aux conventions sociales. Un vampire ne rentrait dans aucune des catégories sociales qu’on aimait bien leur assigner. Certes, les vampires étaient organisés en de grands clans, mais ils bénéficiaient tous d’une grande liberté, et, contrairement à des êtres surnaturels typés comme les anges ou les démons, ils étaient, par définition, anti-manichéens, suivant leur propre logique, et leur propre conception du Bien ou du Mal.
Et, d’un point de vue plus physique, le fait de se faire mordre drainait votre sang, ce qui, si c’était bien fait, entraînait un sentiment euphorique propice à l’excitation sexuelle. Rayne allait donc le démontrer à la petite Soviétique, et commença par lui ôter pour de bon son pantalon, tâche d’autant plus facile que la soldate avait retiré sa ceinture, s’offrant ainsi sans retenue à son amante vampirique. Le pantalon tomba donc sur le sol, et Rayne put alors poser une main sur l’une des fesses de la Soviétique, la pressant fermement.
« Prépare-toi... Je ne te ponctionnerais pas trop de sang, mes veines en sont déjà remplies. »
De fait, boire encore du sang ne serait rien de plus que de la gourmandise... Et, si elle en buvait trop, la femme risquait de tomber dans les pommes, ce qui serait fâcheux. Rayne approcha donc ses lèvres de son cou, l’embrassant, et déplaça sa main du cul de la femme rouge pour la glisser sur le devant, filant, encore une fois, sous la culotte, pour enfoncer son majeur dans son vagin. Au même moment, ses dents s’enfoncèrent dans sa chair. Anna dut alors ressentir une brève morsure, soit une légère douleur. Rayne s’enfonça dans sa peau jusqu’à atteindre sa veine, et l’effleura très délicatement du bout des doigts, en perçant la hauteur. Le sang de la femme continuait à filer normalement. C’était là une erreur classique du vampire : s’enfoncer trop profondément sous l’effet de la faim. Or, si on tranchait la veine, on provoquait une hémorragie. Là, la veine était percée de manière infime, et Rayne retira ensuite ses dents... Puis se mit à sucer en inspirant, faisant filer le sang par les deux trous provoqués par ses canines.
Comme elle s’y attendait, la Soviétique ne tarderait pas à mouiller et à jouir, et Rayne enfonça également son index en elle, son autre main s’appuyant contre la hanche de la femme.
« Hummm-hummmmmm... »
Elle aussi se mit à mouiller. Non seulement ce sang était délicieux, mais il appartenait en plus à une femme magnifique.
En bref, Rayne ne trouvait que des bonnes raisons pour jouir.