Rugissements et vengeance. (PV Ivyrrum)

Amarante n'avait pas été tenté d'user de ses nouvelles capacités tout de suite, sa sagesse le poussant à étudier le Warp, ainsi que certaines lois contre-intuitives qui le régissaient. Il développa donc sa compétence à voyager dans cette dimension, se téléportant sur quelques mètres, puis des centaines, comprenant que le passage n'avait aucune stabilité et que chaque usage était sous la surveillance des entités qui gouvernaient cette bulle cauchemardesque.

Quelques réflexes de son ancienne vie revinrent rapidement, venant à constater, cependant, que son corps n'avait plus la même puissance d'antan, devant tout miser sur la musculature de ses jambes, le mélange équidé et lagomorphe offrant une force qu'elle ne possédait pas avant, venant à se dire qu'elle aurait besoin d'étudier ses êtres, afin de développer une nouvelle façon de se battre. Elle savait qu'en étant devenue une entité du Chaos, le temps n'avait guère d'impact sur ce corps chimérique.

Les brides de son passé étaient des atouts, ayant accepté que cela ne devait être que des souvenirs, son corps avait totalement changé et il aurait été parfaitement inconscient de penser pouvoir retrouver ce corps de guerrier, du fait d'être tenue en laisse par un scientifique fou et une entité proche du divin qui pouvait d'un claquement de doigt la rappeler à lui.

Ce en fut qu'après de nombreux essais, qu'elle vint à lever bien haut sa main, imaginant cette dernière garnie de griffe acérée, l’abattant devant elle, venant à trancher l'espace et le temps qui séparait le Warp de la réalité. Elle avait pensé en destination un endroit paisible et quand elle vint à traverser pour quitter le monde de Slaanesh, elle ne fut guère surprise de constater que l'endroit viser n'était pas bon.

Amarante ne pouvait que mettre en application son étude du phénomène. Soit, le passage avait été instable, soit, une entité avait agi pour altérer le point d'arrivée. Quoi qu'il en soit, elle observait le paysage, ne reconnaissant aucun élément, ne pouvant alors qu'émettre deux hypothèses, soit le temps dans le Warp était distordue, ce qui ne l'étonnerait guère, soit il s'agissait d'un endroit où elle n’avait jamais mis les pieds.

Fouillant dans sa mémoire, elle trouva des traces de conquête, mais rien ne concernant un endroit aussi déserté. Elle se mit en route, suivant le soleil, l'aube ayant bien débuté. La chimère n'allait certainement pas se risquer à faire un feu et s'exposer à de possible chasseur d'esclave, ayant totalement conscience qu'elle ferait un lot de qualité à la vue de toutes les modifications en elle.  Aussi, la créature avança d'un bon pas, regardant de temps à autre autour d'elle, d'autres fois stoppant pour écouter le sol, se montrant prudente vis-à-vis du ciel et de la terre. 

Amarante ne savait pas du tout si elle s'enfonçait dans ses terres mortes ou si elle s'approchait d'une ville, se disant bien qu'au bout d'un moment, elle rejoindrait forcément une civilisation, développée ou non, avec laquelle une possible connaissance géographique et temporelle serait possible.

Le soleil tapait assez fort, sa robe d'un bleu sombre n'aidant guère à la maintenir au frai. Cependant, elle n'était pas le genre à pinailler pour ce genre de détail, se doutant que la nuit serait fraîche, continuant sa marche, n'étant pas attaquée par des monstres, bien étrangement. Était-ce sa nature chimérique et son cœur de dragon qui la protégeait ou… autre chose. 

Un terrain de jeu parfait pour le dragon qui ne désirait pas rouiller. Des montres presque à volonté habitait ce domaine, ce désert. Peu de gens semblaient s’y aventurer, ce qui lui permettait également de pouvoir se défouler bien plus qu’ailleurs, pouvant se permettre de déformer quelque peu ce paysage déjà dévaster par l’astre qui trônait en dessus de celui-ci la journée.

Mais bien vite, il se trouvait à court de proie. Les autres semblaient avoir flairé le sang ou ressenti les ondes de choc qu’il avait pu donner sur le sol. Ou alors c’était peut-être l’odeur de carcasse brulée qui, franchement, dégageait une odeur horrible. Il marchait, encore et encore en espérant trouver une âme dangereuse à fracasser. Mais rien.

Il devait donc mettre fin à sa chasse. C’est bien contrarié qu’il abandonnât l’idée de croiser un monstre dans les parages. Bientôt une heure qu’il avait fait demi-tour. C’est avec surprise, qu’au moment d’atteindre le sommet d’une colline qu’il voyait une silhouette au loin. Féminine au premier regard. Il décidait de s’approcher, silencieusement surtout en pressant le pas pour rattraper celle-ci. D’ailleurs, en la voyant prendre ses précautions en essayant d’écouter le sol, il se transformait en véritable statue.

Mais quel choc le traversait quand il pouvait apercevoir les détails de cette silhouette. Une rage indescriptible l’envahissait. Le souvenir de cette journée … et de celle-ci lorsque même un dieu s’était mis en travers de ses projets pour cette femme … Son sang de dragon brouillait. Ses iris de dragon était impossible à cacher. Ce regard couper en deux, d’une couleur si violette et obscure la fusillait. Elle devait être morte ou du moins, dans un sal état dans les valeureuses salles d’Odin. Sa présence ici était inexplicable. Mais l’occasion était trop belle pour en finir.

II laissait sa main plonger dans la magie de son antre pour récupérer une hache vicking qu’il jetait ! Il ciblait les pieds de sa cible. Elle ne semblait pas avoir d’arme et en bon guerrier avec un minimum d’honneur, il lui prêtait celle-ci. Le tranchant se plantait donc violement dans le sol au pieds de la demoiselle, soulevant la poussière à cause de l’onde de choc. Le message était clair. Une invitation à un duel qu’elle ne pourrait de toute façon pas éviter. Ivyrrum marchait pour finir par se retrouver à bonne distance pour enfin échanger quelques mots.

-Tu n’es pas sensé être la puisque j’ai déjà ramassé ta tête une fois. Odin t’a sauvé la dernière fois avec ses Valkyries. Vas-tu au moins réussir à croiser le fer cette fois-ci ?

Il s’arrêta devant elle, à quelques mètres. Une distance parfaite pour commencer un duel. Il laissait sa main rentrer une fois dans ce qui semblait être un petit portail menant à son antre perdu. Un sabre japonais. Difficile de contrer une hache de cette envergue avec une si fine lame. La logique voulait qu’il soit désavantagé. Il plantait sa lame dans le sol, attendant que sa cible s’arme.

-Tu connais les règles n’est-ce pas ? On va appliquer ce que tes hommes faisaient lors des pillages de villages. Telle sera la récompense du vainqueur et la punition du vaincu. Aucun dieu n’empêchera ça cette fois. Ramasses ton arme et bats toi !  Tous les coups seront permis.

Femme violée, torturée et tuée ou trésors de guerre. C’était en général le destin des femmes de ces villages. Il se tenait fièrement devant son sabre japonais planté dans le sol, les deux mains sur le sommet de la garde.

Le geste de la créature stoppa d'un coup, croisant ses mains devant son visage quand la hache vint à s'enfoncer dans le sol, projetant poussière et terre séchée. Entre ses bras, elle put observer une silhouette s'approcher. La puissance du choc ne laissait planer aucun doute sur le fait que cet adversaire avait la puissance de certainement la mettre hors de combat par ses simples bras. Amarante écoutait les propos de cet individu, comprenant que son apparence avait une ressemblance avec une connaissance de cet homme, qu'il ne semblait pas porter dans son cœur. Par contre, la notion de valkyries ne fut pas inconnue, après tout, elle avait l'ossature d'une de ses créatures guerrières bénie par la grâce d'Odin.

Elle vit son opposant sortir une longue lame, ne connaissant guère les armes japonaises, ses brides de souvenir montrant plus un contact avec les armes moyenâgeuse orientales. Amarante ne saisit pas l'arme tout de suite, continuant d'écouter, tous les coups permit et visiblement sa double était quelque d'aussi distinguée qu'une vagabonde. L'arme utilisée et les termes laissaient supposer à la créature que cette femme et son opposant devait venir de contrée froide.

L'avantage de l'arme était à relativiser, ne sachant pas si elle serait apte à l'utiliser, devait-elle tenter l'usage de la magie. Elle ne se rappelait que d'un sortilège, faisant appel aux seigneurs des flammes. Cependant, cela sera-t-il suffisant ? Elle en doutait, il y avait visiblement l'histoire d'une divinité, ce qui n'était pas anodin, surtout si son opposant était encore en vie et visiblement bien portant.  Terra avait-il tellement changé en son absence ? Refuser le duel était interdit, son opposant étant visiblement trop obsédé par cette apparence pour laisser une chance de pouvoir réellement discuter.

- Je ne sais qui est cette femme, ni qui vous êtes. Malheureusement, vous ne semblez être disposé à discuter que par les armes, digne d'un barbare.

Elle tendit la main vers l'homme.

- Seigneurs qui illuminent notre foyer, déversez vos torrents de flammes sur ceux qui nous menacent.

Rien ne se passait. Elle avait envisagé que la magie soit plus faible avec ce corps, mais pas inexistant, ne se doutant pas que son domaine de magie élémentaire avait tout simplement changé. Amarante n'attendit pas, appliquant sa seconde option, devoir saisir cette arme qui va la désavantager. Elle ne comptait pas attaquer, ne voulant pas prendre le risque d'être emportée dans l'élan de ses coups. Non, elle comptait exploiter cette arme autrement, une méthode simple visant à dévier les coups.

Pourquoi ? Car cela réduirait ses mouvements, contrairement à son adversaire qui risquait de porter des coups puissants et donc de s'épuiser sur la longueur. Amarante était bien plus concentrée sur les coups possibles, devant éviter de possible coup de pied ou jeté de poussière au visage pour l'aveugler. Rien que le poids de l'arme entre ses mains indiquait à cette dernière que ce corps n'était pas conçu pour le combat.

Amarante savait qu'elle n'avait qu'une seule solution pour gagner, attendre une ouverture et l'exploiter pour trancher le torse, faute d'être mortel, cela viderait son adversaire de son sang.

Ce fut donc sur une posture défensive qu'Amarante attendait.

Il haussa cependant un sourcil en entendant une sorte d’invocation magique ? Il avait rarement eu le temps d’en entendre une au complet sur un champ de bataille et maintenant, il savait pourquoi. C’était long ! Trop long. Mais rien ne se produisait lorsqu’elle avait fini. A quoi jouait-elle ? … Soudain, il serra les dents comme contrarié.

-Tu te moques de moi en plus ?!

Elle s’était mise en position défensive ensuite après avoir empoigner l’arme si généreusement prêté. Mais elle n’attaquait pas. Elle semblait attendre. Ivyrrum ne comprenait pas à quoi elle jouait et ça l’agaçait. Il retirait ses mains du sommet du pommeau de son sabre japonais avant de la fusiller avec ses iris de dragon bien visible, commençant à luire.

-Si tu penses contre attaquer pour mieux t’enfuir … Je ne vais pas te laisser ce plaisir !

Des flammes sortirent alors de ses mains, dirigée de manière à faire un rond autour d’eux. Comme une arène, une zone de combat délimité. Les flammes restaient au sol malgré le manque d’herbe et de combustible. La terre du désert brulait. Et si la demoiselle tendait bien l’oreille, elle pouvait entendre tout autour d’elle des brides de souvenir décédé, autant des bons que des mauvais, des pleures d’enfant, des rires, les cris de combats sur un champ de bataille … Un mélange bien glauque venu tout droit des abysses de la mort elle-même pouvait se faire entendre et plonger un humain dans un état seconde.

-Je te conseille de ne pas les toucher.

Il attrapa alors son sabre à une main et la retirait du sol, faisant marche sans montrer la moindre hésitation dans son élan, confiant de tant de bataille menée au milieu des troupes complétement désorganisée ou surveiller son dos est d’une importance capitale. Il attaquait à une main une fois à bonne distance de la jeune femme, faisant exprès de heurter la hache avec sa lame pour lui faire ressentir la puissance de son coup malgré tout, tout en essayant d’emmener la hache sur le côté pour la faire tomber au sol en la faisant suivre le mouvement.

-Tu comptes vraiment me divertir comme la dernière fois? ALLEZ! BOUGE TOI, ATTAQUE!

Amarante ne fut pas dupe quant à la nature des flammes, il n'y avait pas mille et une créatures avec de pareils yeux pouvant maîtriser les flammes en s'abstenant de toute incantation. La créature du Chaos ne savait pas qu'il existait des magies plus rapides que la sienne, ayant oublié qu'elle n'avait suivi que des courts basique où la parole et leurs sens permettaient de se dispenser de simplement imaginer le sort, permettant d'obtenir un sort stable, mais y perdant en efficacité sur le temps de lancement. 

Si Ivyrrum pensait qu'Amarante était du genre à fuir, il se trompait éperdument sur les motivations de la créature, pouvant accumuler bien plus de chose sur son adversaire en analysant cette enceinte de flammes qui avaient tout de celle pouvant certainement consumer les âmes, d'autant qu'elle ne fut pas sourde aux bruits qui en sortaient, venant à comprendre qu'il s'agissait d'âme de mort, permettant à la frêle combattante de comprendre que l'entité en face d'elle était soit un tueur sanguinaire, soit était en lien avec le trépas. Elle était visiblement assez malchanceuse de tomber sur un tel être, mais rien n'était perdu.

La femme aux cheveux mêlant vert et doré n'avait pas vraiment besoin de se faire dire que les flammes étaient  dangereuses, se doutant fortement que cela attaquerait son corps, voire son âme et accumuler un désavantage de plus n'était pas dans ses plans. Non, elle souhaitait profiter de cette avancée trop certaine de son adversaire, il semblait très à cran, il souhaitait attendre un vrai combat, la colère était donc un mécanisme qu'Amarante allait utiliser, pour le pousser à fauter, à manquer de prudence.

Elle ressentit la force du coup sur la hache, elle aurait pu se faire emporter par l'élan, ce qui aurait été finir à terre et donc la condamner à perdre. Au lieu de cela, elle fut bien plus intelligente, lâchant sa prise, laissant l'arme venir tomber au sol avec l'élan émit de son opposant, venant à se mettre droite devant le dragon, soutenant son regard. Elle utilisa son œil de démon, ayant une sueur froide en voyant l'épaisseur de l'aura, faisant de son mieux avec la douleur le temps de l'utilisation de la capacité.  Amarante se mit à fermer les yeux en entendant la provocation.

Prenant une inspiration, elle répondit par la suite.

- Une hache trop lourde, le fait que tu sois certainement un dragon et ton esprit malsain. Tout cela ne peut que pousser à la prudence. Tu veux une attaque ? Soit.

Sur ses mots, Amarante déchira le voile de la réalité de sa main pour s'y engouffrer. Le premier point d'arrivé fut à côté de la hache, déchirant sous elle, pour tomber dans le Warp. Une autre déchirure apparu devant Ivyrrum, la hache y ressortant pour une frappe verticale, aucune main n'en ressortie, la dernière fut derrière le dragon, Amarante y ressortant  avec l'intention d'enrouler son bras droit autour du cou de son opposant et le serre avec son autre main, afin de le faire perdre connaissance.

La hache n'avait eu comme objectif final que d'imposer au dragon une esquive ou une parade et profiter de ce mouvement pour tenter cette action. Amarante n'avait aucune envie de le tuer, inspirant bien plus la pitié que l'envie de l'achever.

Cependant, il ne fallait pas croire que son action n'avait pas été sans conséquence sur son corps, la créature avait le corps plus chaud et elle transpirait comme si elle avait été dans un sauna, le voyage dans le Warp n'étant jamais sans conséquence pour les êtres n'ayant pas une grande puissance.

Enfin elle répondait aux provocations du dragon, devinant sans peine sa nature qu’il n’avait pas réellement caché. Une expérience du combat se faisait sentir dans sa feinte, lâcher la hache pour ne pas se faire emporter, l’utiliser comme leurre une fois qu’elle en avait l’occasion afin de le faire esquiver et surtout l’attaquer par surprise dans un angle mort dans son dos. Une bonne idée si cela n’avait pas été le guerrier qu’il était. Il arrivait fréquemment au corps d’Ivyrrum dont la mémoire avait été abimée par la surcharge d’information de réagir avant la pensée. La mémoire corporelle, elle, étant tout aussi redoutable que l’expérience.

Attrapant donc le bras droit de la jeune femme comme pour essayer de le retirer de son cou, c’était à son tour de jouer la feinte et d’assurer que l’attaque de la jeune femme était efficace. Mais la réalité était tout autre. Sa poigne sur le bras d’Amarante était juste présente pour la maintenir ainsi en réalité. Une fraction de seconde après la prise de position de la jeune femme, le dragon sauta dans les airs en l’empêchant de pouvoir se détacher de lui. Un saut d’environ 3 mètres. Cela pouvait paraitre peu mais … Il se laissait alors retomber sur le dos de tout son poids sur la jeune femme pour l’écraser et la faire lâcher prise pour se dégager.

Cette fois, pas le temps de la laisser respirer ni de se perdre en provocations. Il avait bien compris qu’elle pouvait se montrer dangereuse malgré ce corps tout frêle. Il se hâtait de se retourner pour poser un genou sur le ventre de la jeune femme et de lui attraper les bras à deux mains, se penchant en dessus d’elle avant de lui donner un coup de boule avec le front qu’il avait recouvert d’écaille de dragon pour le choque. Le message était clair, même sans ses mains qui la maintenait au sol ne lui enlevait pas toute option d’attaque. Mais ce qu’il avait vu n’avait rien qu’il pouvait connecter à Odin. Était-ce vraiment cette femme ? … Ne se trompait-il pas ? Le doute s’était installé, d’où le fait qu’il ne lui arrachait pas la moitié du cou en la mordant. Mais le défis avait été lancé. Il y avait la récompense et le malus en cas de défaite. Impossible de revenir en arrière.

-Abandonnes ! Et je te laisserai au moins la vie sauve … Tu n’es pas cette femme, Odin n’aurait jamais dans ses rangs une créature avec des pouvoirs si indigne de lui.

Il promettait la vie sauve. Mais ne lui épargnait pas le sort des femmes en cas d’invasion de village chez les barbares. Allait-elle accepter de capituler tout en sachant cela ? Était-elle prête à se rabaisser à cela ?

-Tu en profiteras pour me dire ce que tu es !

Car jamais il n’avait encore croisé de tel pouvoir …