Hm hm... bonjour. Je m'appelle Len Takahashi, j'ai 28 ans, enseignant au lycée Mishima, en tant que professeur d'anglais... et, hm... voilà voilà.
"Allons , décrivez nous un peu qui vous êtes !"
Eh je pense que je suis euh... plutôt beau, en fait. Assez banal, mais beau. Le japonais type, quoi qu'on me dit parfois que j'ai des airs d'européen... hm. Je suis plutôt grand, plutôt mince. C'est parce que je fais un peu de sport, et hm, voilà. Quel sport ? Du badminton, principalement.
Ah, c'est compliqué de parler de soi... sinon, ma pigmentation est celle de n'importe quel asiatique, vous savez. Je porte les cheveux mi long, et je les coiffe en arrière, parce que j'ai un visage assez euh... fin, harmonieux ? Oui voilà, je pense qu'on peut dire que je suis beau. Et je me met en valeur de manière assez sobre, simplement. La chemise, c'est mon dada. Oui, j'aime bien être élégant, et je suis toujours très propre sur moi. Bon, j'ai mon petit succès auprès des femmes, je ne vais pas m'en cacher. Je pense que c'est en partie grâce à mon physique, en partie parce que, euh, je suis quelqu'un de distingué et intéressant, je crois.
"Bien bien, mais je pensais à un portrait plus psychologique..."
Ah ? Bien sûr... euh, bon : alors pour commencer, je ne suis pas du genre timide, même si là... hm, vous me voyez un peu gêné. Vous comprendrez aisément, je pense, vu que je suis venu parler de... mon problème. Hm bon. Je crois être un type intelligent. En même temps, je suis professeur d'anglais, donc j'ai fait des études. Mais d'une manière générale, j'ai l'impression d'être un peu au dessus du lot, toujours, quand je discute avec les gens... hm, c'est peut être un peu prétentieux de dire ça. Enfin, c'est comme ça que je le ressens. Sinon, j'aime la langue et les arts. Oui, d'une manière générale. Je ne suis un expert en rien mais... j'y prend plaisir. Voilà. Si on devait résumer mes centres d'intérêt, dans la vie, ça serait : la poésie et les femmes. Enfin, j'imagine que ce second point est commun à tous les hommes. Ou presque. M'enfin, voilà.
Je suis un homme calme, je crois. Je m'énerve rarement, je panique rarement. Il m'arrive d'être stressé, oui, bien sûr, mais jamais en excès. J'ai naturellement de la sympathie pour les gens ; pour les jeunes, surtout. Enfin, ceux qui aiment apprendre. C'est toujours très agréable de les voir se construire petit à petit, et de se dire qu'on pose les pierres de leur future grandeur. Oula pardon, je m'emporte, c'est parce que j'aime les jolies phrases. J'aime m'écouter parler, aussi, ça doit être un gros défaut chez moi, haha. Ne vous demandez plus pourquoi je suis professeur.
"Allons parlez nous un peu de votre problème maintenant."
Euh, eh bien... je crois que pour ça, il faudrait que je vous raconte un peu mon enfance. J'étais un enfant plutôt sage, vous savez ? Ma mère m'a éduqué toute seule, parce que mon père... hm, je ne sais pas qui il est, en fait. Bref. J'étais plutôt sage, donc, mais comme tout les enfants, il m'arrivait de faire des bêtises. Un jour que j'avais fait tomber et cassé une assiette, à table, en gigotant pour je ne sais plus trop quelle raison -quand on est môme, vous savez...- et enfin, ma mère était plutôt de mauvaise humeur. J'vais 8 ans je crois. Elle m'a attrapé, m'a mis en position de recevoir une fessée... vous savez, allongé sur ses cuisses, le pantalon baissé ?... et elle m'a fessé avec sa cuillère. A ce moment là j'ai ressenti... des choses. Et je ne sais pas trop pourquoi mais... enfin, c'était nouveau pour moi. Et les années qui suivirent, je passais souvent du temps tout seul à me frapper moi même avec... avec des cuillères à soupe, oui. Je ressentais quelque chose que j'aurais qualifié de... d'érotique, oui. Si j'avais connu le mot. A cette époque, je ne connaissais pas la masturbation, et il a fallu attendre l'adolescence pour que... enfin, que ça devienne quelque chose de vraiment... vraiment... grandiose. Aujourd'hui encore, vous savez, seul, je me frappe moi même les cuisses et le ventre avec des cuillères à soupe, jusqu'à ce que ma peau en change de teinte, et... uuh. Excusez moi, hm.
Enfin, cette obsession m'a suivi toute ma vie de jeune adulte. Du lycée jusqu'aux concours pour devenir moi-même professeur, en passant par les études supérieures... Au début, j'étais parfois vraiment gêné, de manger avec des cuillères à soupe, en publique. Comme si j'avais peur que, d'un quelconque manière, les gens découvrent qu'il existait un lien charnel entre moi et cet objet.
Enfin, ça ne m'a pas spécialement empêché de devenir qui je suis, car pendant mes études, j'écrivais avec un stylo, et pas une cuillère. Pas de problème de ce point de vue donc, je suis devenu professeur avec une certaine aisance. en revanche, ce qui est de ma vie sentimentale... Ça n'a pas toujours été facile, c'est vrai. Ça n'est pas que je ne peux pas faire l'amour à une femme et y prendre du plaisir si mon fétichisme n'est pas impliqué, mais... il me manque quelque chose. Cette envie est puissante et... il arrive toujours un point où il FAUT que je la partage. Malheureusement, hm... il faut croire que tout le monde n'est pas compréhensif vis à vis de ce fantasme. En fait, la plupart de mes petites amies m'ont rejeté après que je leur ai avoué ma petite... déviance. Je ne peux pas leur en vouloir je crois.
Enfin, je pense que j'ai rencontré quelqu'un... enfin, une quelqu'unE, vous savez... hm. Elle a l'air très, ouverte, comment dire. Rien n'est sûr encore mais... je préfère ne rien dire pour l'instant, mais j'espère avoir trouvé enfin une femme qui pourra m'aimer malgré mes... mes penchants.
"Et bien merci pour votre témoignage !"
De rien ! A bientôt !