Wolverine versus the S.H.I.E.LD ? (Iron Girl)

Insaisissable, c'était le mot ; alors que le poing du mutant était sur le point d'atteindre le flanc de supergirl, celle-ci avait bondi en arrière, avant qu'un double faisceau lumineux ne s'échappe de ses yeux flamboyant pour frapper le sol. Le choc de l'explosion souffla Logan dont le corps se souleva une nouvelle fois de terre. Mais alors qu'il pensait heurter le sol, ce fut la botte de Kara qui le frappa de plein fouet entre les omoplates, façon reprise de volley. Projeté vers l'avant, son corps massif s'écrasa lourdement avant de glisser sur le sable légèrement pentu. Enfouissant ses griffes sur la dune, Wolverine tenta en vain de freiner sa course, avant de s'arrêter quelques mètres plus loin, du sable plein la bouche et les yeux. La Bête se redressa, légèrement courbée, les mains posées sur le sol, secouant vigoureusement la tête de droite à gauche, avant de chercher son adversaire... Qu'il ne trouva pas, avant qu'elle ne se manifeste, flottant dans les airs juste au dessus de lui. Lorsqu'elle lui conseilla une nouvelle fois de se rendre, Logan cracha de dépit le sable qu'il avait dans la bouche. Supergirl avait raison ; il ne pouvait pas gagner. Ce simulacre de combat pouvait durer des heures, à moins que supergirl ne se décide à le réduire en bouillie, en haussant légèrement le niveau. Rageant d'impuissance, le mutant découvrit ses dents, comme une bête aux abois, ramassant sa silhouette musculeuse pour sauter vers l'héroïne. Il était hors de question qu'il abandonne face à une pétasse en collant.

Néanmoins une explosion le força à se retourner, pour assister à l'atterrissage de Rachel, projetant une nuée de sable tout autour d'elle. Il ne manquait plus qu'elle. La jeune femme tendit le bras vers lui, prête à le foudroyer, alors que Supergirl dans son dos, n'avait pas bougé d'un iota. Wolverine leva les yeux au ciel en soupirant, laissant ses bras retomber le long de son corps ; se faire humilier une deuxième fois par la rouquine était au delà de ses forces.

« Tu comptes me tirer dessus ? » lança-il, agacé. « T'avais pas besoin de te pointer, ta copine Kara fait très bien le boulot. Tu couches avec elle aussi, hm ? »

Un mauvais sourire étirait les lèvres de Logan ; il en voulait terriblement à Rachel. Non seulement elle avait brisé son orgueil en mille morceaux, mais en outre elle avait fait ressurgir le monstre incontrôlable qui dormait en lui, ce qui avait failli coûter la vie à l'officier Eisenmann, même s'il ne comptait soi-disant pas porter plainte... Ces derniers mots de la jeune femme le firent éclater de rire.

« Porter plainte ? Mais enfin Rachel, réveille-toi, dans quel monde tu vis ? Tu sais très bien ce qu'on fait aux gens comme nous, quand ils traversent en dehors des clous ! »
 
Logan ne savait pas si Rachel jouait les idiotes pour l'amadouer, ou si elle ignorait réellement les conséquences de la tentative de meurtre qu'il venait de perpétrer. Pas de procès équitable ni de prohibition des peines et traitement dégradant pour le SHIELD. Pas de procès du tout à vrai dire. Quand bien même Einsemann accepterait de passer l'éponge, l'ordre viendrait de plus haut, et Wolverine irait croupir dans une cellule inviolable pour quelques années. Au fond, la rousse ne semblait pas saisir la gravité de la situation, alors même qu'elle était de la maison.

« C'est bon », lâcha-il finalement, en lui tournant le dos pour se diriger vers Kara d'un pas nonchalant, foulant le sable frais de ses pieds nus. « J'me rends, blondinette, éloigne-moi juste de celle-là et je rentrerais dans n'importe quelle cage sécurisée »   

Plus grande serait la distance qu'il mettrait entre Rachel et lui, mieux il se porterait. Pire que de la colère, c'est de la honte qu'il ressentait en sa présence ; leur relation sexuelle avortée resterait probablement dans sa mémoire, l'un de ses souvenirs les plus douloureux.

« Jacob va bien. Ce salopard de Juif va pouvoir profiter de congés. »

Rachel esquissa un léger sourire devant la remarque de Lloyd. Le capitaine semblait insomniaque, et avait encore du renoncer à sa permission pour Okinawa. L’homme se lamentait de ne pas avoir l’occasion de se détendre sur la plage, et de mater les Japonaises en bikini. L’humour, un bouclier pour masquer l’ampleur du désastre.

Logan était dans une cage sécurisée depuis plusieurs heures, maintenant... Avec des vêtements. Sandra avait été ramenée chez elle, après avoir déposé un rapport, les douches avaient été provisoirement fermées le temps d’une enquête rapide. Quant à Einsennmann, il était dans l’infirmerie du SHIELD, une sorte d’hôpital souterrain figurant dans l’une des parties du vaste bunker. L’homme était dans le coma, mais les chirurgiens avaient réussi à panser les plaies, et à le soigner. Il n’y avait pas donc pas d’homicides. Lloyd, qui était le supérieur hiérarchique de Rachel, avait appelé le major de la base pour l’avertir de ce qui s’était passé. Le major était un petit homme tranquille, proche de la retraite. Seikusu Base Camp n’était pas en Afghanistan, mais au Japon. Quand il avait demandé son affectation ici, c’était uniquement pour pouvoir couler des jours tranquilles près d’Okinawa. Il n’avait pas le cran d’affronter de tels choses, et l’affaire avait donc remonté encore plus haut... Jusqu’à l’Heli-Carrier.

Lloyd avait un léger costume, décontracté. Pas de cravate, et sa chemise était ouverte en haut. N’ayant pas eu le temps de se raser, une légère barbe circulait sur son menton, alors qu’il s’avançait dans les couloirs. Il s’arrêta près d’une machine à cafés, et en commanda un, pour lui, et un autre, pour Rachel.

« Bon, on va faire clair, Rachel, continua-t-il. La caméra de sécurité du couloir de la douche était tournée contre le mur, et bloquée... Ce qui n’est pas normal. Et je suppose que je n’ai pas à te demander ce que Sandra foutait dans la douche, avec toi et Wolverine ? »

Rachel se mordilla les lèvres, se sentant dans la peau d’une adolescente surprise par son père en train de masturber son amant dans sa chambre, près de sa poupée Barbie et de son ours en peluche.

« Écoute, je... »

Lloyd se retourna vers elle, brandissant un gobelet.

« Non, je comprends, Logan est craquant... Et tu l’es aussi, quand tu rougis. »

Rachel soupira, et s’empourpra légèrement en buvant du café.

« Sandra est d’accord pour considérer que tu n’étais pas dans la douche. Connaissant la réputation de ton père, s’il apprenait... Tes... Euh... Enfin, s’il te connaissait mieux, il pourrait te retirer de ce projet... Et je n’y tiens pas. Tu es talentueuse, compétente, et je n’ai pas non plus envie que cet incident nous accapare trop de temps. »

Le Constrictor était toujours là, et le SHIELD devait aussi s’occuper des négociations. Rachel hocha lentement la tête. Elle n’avait pas spécialement envie de revoir Logan, mais elle savait qu’elle n’avait pas le choix. Le duo marcha dans les couloirs, et descendit une volée de marches, rejoignant les cellules. Il y avait plusieurs prisonniers dedans, en attente d’être transférés dans les zones de haute détention du SHIELD, des prisons spécialement conçues pour les mutants et les supers-criminels.

Logan salua le vigile qui surveillait la zone, et qui était en train de lire un manga en buvant du chocolat chaud, jetant des regards sur les écrans. Il y avait une caméra par cellule.

« Nous venons discuter avec Wolverine. »

Le garde hocha la tête.

« C’est une salle avec un sol magnétique. Elle plaquera le pensionnaire au sol... Mais il est plutôt calme. »

Lloyd esquissa un léger sourire amusé.

« Méfions-nous de l’eau qui dort. »

Lloyd s’avança le long des cellules, et parla brièvement à Rachel.

« Ces gens te surveillaient, Rachel... Et les données que ton armure a récupéré... C’est préoccupant. »

Rachel avait complètement oublié cette histoire, et secoua la tête. Lloyd, outre son gobelet en plastique, qu’il jeta dans une poubelle, avait aussi un léger dossier. Il se rapprocha de la cellule de Logan, qui comprenait un lit de camp et une table. La porte en verre s’ouvrit, et l’homme entra.

« Monsieur Howlett ? Je suis le capitaine Lloyd Dawkins. Appelez-moi Lloyd, et je vous appellerais Logan. J’aimerais discuter avec vous de l’incident de la douche, de votre avenir ici... Et des gens qui s’amusent à créer des mutants... Si ça vous tente, bien sûr. »

Wolverine se retourna une nouvelle fois dans son sommeil, envoyant son crâne percuter violemment le montant métallique de sa couchette. L'homme grogna en frottant l'endroit de l'impact avec la paume de sa main, puis se redressa sur les coudes, ouvrant ses yeux encore englués de sommeil. Son environnement n'avait pas changé : sa cellule était toujours aussi désespérément blanche et close. Néanmoins cette captivité n'était pas des plus désagréables ; il avait suffisamment d'espace pour se mouvoir à sa guise, sa couchette n'était pas trop inconfortable, et la nourriture était correcte. Pendant son sommeil, l'un de ses gardiens avait pris la peine de lui apporter le journal du jour, qu'il avait glissé à travers l'ouverture sécurisée qui servait à lui apporter et à reprendre ses plateaux-repas. L'homme s'approcha de la porte pour ramasser le quotidien, avant de retourner s'asseoir sur son lit. Après lui avoir enjoint de reprendre une douche – quelle ironie -, ses geôliers lui avaient tendu un paquet de vêtement propre, composé d'une tunique beige et de son pantalon  assorti, ainsi que que ce qui ressemblait plus ou moins à une paire de chausson. Logan tourna rapidement les pages du journal, ignorant les gros titres ; il savait ce qu'il cherchait. Parlant couramment le japonais, il n'eût aucun mal à trouver l'article qui parlait de l'incident de la veille ; un petit encadré avant la rubrique des faits divers évoquait une rixe entre gang rivaux et l'explosion d'une bombe artisanale. Le mutant ne pût s'empêcher de sourire ; d'une certaine manière, le journaliste n'était pas si loin de la vérité que cela. Le texte ajoutait que les auteurs de l'attentat avaient presque tous été interpellés, et que le parquet avait ouvert une instruction pour actes de terrorisme et crimes en bande organisée. Logan leva les yeux au ciel ; l'enquête serait classée sans suites dans les mois à venir, et plus personne n'en entendrait probablement jamais parler... Excepté le SHIELD.

Logan jeta un rapide coup d’œil à la caméra braquée en permanence sur sa couche. Depuis qu'il avait été conduit – de son plein gré – en cellule, aucune information ne lui avait été communiquée sur son sort. Son horloge interne lui indiquait qu'il s'agissait de la matinée, mais le mutant savait qu'après quelques temps de promiscuité, la notion du temps avait tendance à s'affoler, si bien qu'un détenu perdait rapidement tout repère si ses repas ne lui étaient pas servis à heure fixe. Wolverine avait passé, par intermittence, plusieurs années dans des geôles allant du confortable à l'atteinte criante à la dignité humaine, ce qui lui avait valu de développer une légère claustrophobie.

« Votre déjeuner, Howlett. Veuillez rester dans le fond de votre cellule. »

L'homme leva les yeux de son journal, pour voir la petite trappe métallique encastrée dans la porte de sa cellule glisser, et un plateau en plastique glisser sur le support dont la porte était pourvue, empêchant le plateau de tomber au sol. Logan attendit que la trappe se referme sèchement avant de se lever à nouveau pour se saisir du plateau et le déposer sur la table. De la purée, du poulet, un verre de lait et une pomme. Pas brillant, mais ça faisait l'affaire. Alors qu'il se mettait à table, l'homme se découvrit une faim de loup ; après tout, il n'avait pas mangé depuis pas loin de 48h. Dévorant poulet et purée, il vida son verre d'une seule gorgée, et entamait sa pomme lorsque la porte de sa cellule s'ouvrit sur un homme qu'il ne connaissait pas, quelque bellâtre mal rasé. Le mutant ne pris pas la peine de se lever, et laissa l'individu se rapprocher de la table, face à lui.

« Tant que vous ne m'appelez pas James... », grogna-il. « 'Pouvez vous asseoir si vous voulez. »

Wolverine savait qu'après les événements de la veille, il valait mieux qu'il rase les murs. S'il avait bien envie d'envoyer Lloyd se faire foutre, il prenait sur lui pour maîtriser son agressivité. De sa coopération dépendait probablement les cinq prochaines années de sa vie, et de celle de Laura qui était toujours au Japon.

« Pour hier, je pense qu'il n'y a pas grand chose à dire. On était en train de s'envoyer en l'air avec Rachel et Sandra, quand j'ai dû faire un truc de travers et... » le mutant marqua une pause ; il ne s'était toujours pas expliqué là où il avait merdé. « Enfin bref, Rachel s'est tirée, j'ai vu rouge et là votre collègue s'est pointé. La suite, j'pense que vous la connaissez. »

Wolverine ne savait pas quelle histoire Rachel avait servi à ses supérieurs, mais il n'avait aucun intérêt à mentir en sa faveur, ni même l'envie de le faire. Aussi servait-il la vérité nue à l'officier Dawkins. Contrairement à sa jeune collègue, l'homme avait l'air plus décontracté, à la limite de la désinvolture. Le sujet qu'il évoqua ensuite l'intéressa davantage, et il posa sa pomme entamée sur la table d'acier.

« J'pense que la technologie dont ces types disposent en est encore à un niveau expérimental. Nos adversaires étaient relativement puissants, presque autant que les mutants dont ils avaient copiés les capacités, mais ils étaient incapables de contrôler correctement leurs pouvoirs. Ca peut être un avantage pour vous, comme une plaie ».

Le mutant marqua une pause, portant une main vers sa poche poitrine, naturellement vide. Il aimait bien fumer pendant qu'il parlait, mais le moment était plutôt mal choisi.

« Enfin j'imagine que vous êtes là pour me proposer de passer l'éponge sur ce qui s'est passé hier en échange de mes bons et loyaux services, pas vrai ? »

Logan soupira, esquissant un léger sourire. L'homme était un habitué de ce genre de deal. C'était désespérant, mais toujours pus avantageux que la taule. Qui plus, Logan n'avait pas un instant abandonné l'idée de découvrir qui se cachait derrière ces faiseurs de surhommes ; après tout, ils avaient essayé de l'assassiner à deux reprise, et utilisé les pouvoirs de ses anciens compagnons contre lui.

« Enfin j'imagine que vous êtes là pour me proposer de passer l'éponge sur ce qui s'est passé hier en échange de mes bons et loyaux services, pas vrai ? »

Lloyd hocha lentement la tête, répondant plutôt rapidement :

« Pas exactement, en réalité. »

L’agent du SHIELD n’était pas nerveux. Il discutait avec quelqu’un qui pouvait le tuer en quelques secondes. Wolverine aurait tout à fait pu être menotté, ou bloqué sur le sol. Personne n’aurait trouvé la mesure excessive, au regard de l’agent que Wolverine avait agressé il y a quelques heures. Lloyd savait que l’homme pouvait le tuer s’il le voulait. Son calme ne venait pas de sa formation en tant qu’agent spécial, mais de l’époque où il servait dans le SWAT de Miami. L’homme ne ressemblait vraiment pas à un agent classique des services secrets. Il n’avait pas le teint pâle qu’on donnait aux agents en costume, mais un teint bronzé, héritage de sa mère, une immigrée clandestine qui avait rejoint la Californie depuis Ciudad Juarez.

Lloyd s’éclaircit lentement la gorge, avant de reprendre. Combien de fois avait-il du se lever à 3 heures du matin, voire ne pas dormir du tout, pour accomplir des opérations dans des endroits dangereux ? Il avait appris, sur le tas, à savoir lutter contre la fatigue. Ce n’était pas toujours facile, mais, au fur et à mesure, on finissait par se débrouiller.

« Vous savez comment les choses fonctionnent, Monsieur Howlett. Peu importe vos états de service, vous pourriez avoir empêché une nouvelle guerre mondiale qu’il suffirait d’une petite bévue pour vous faire tomber. Le monde est une pute, et cette règle vaut pour tout le monde... Vous, moi, Rachel, Clinton, et j’en passe... »

Rachel restait silencieuse, derrière Lloyd, le dos bien droit, essayant de dissimuler son trouble.

« Si je devais m’en tenir à la procédure stricte, vous finiriez dans l’une de nos Supermax, et Rachel passerait en conseil disciplinaire. Elle serait retirée de ce projet, et redeviendrait une vulgaire soldate dans un camp afghan, à récurer les latrines. Pour moi, ce serait du gaspillage de talents et de moyens. »

Lloyd cligna brièvement des yeux, laissant planer quelques secondes. Un Supermax était un terme d’usage pour désigner les prisons américaines de haute sécurité, comme Pelican Bay. Lloyd connaissait cette prison, car, à l’époque où il travaillait au sein du SHIELD, il avait envoyé certains tarés à Pelican Bay. La prison faisait couramment l’objet de polémiques et d’affaires judiciaires pour les mauvais traitements infligés à ses détenus. L’isolement des détenus était extrêmement lourd, et les gardes n’hésitaient pas à faire usage de la force pour maîtriser les détenus. C’était, en somme, la prison typique qu’on voyait dans les films.

L’agent reprit à nouveau, continuant ses explications :

« Je vous demande tout simplement de considérer, quand on viendra vous demander votre version des faits et qu’on l’écrira, que Rachel ne figurerait pas dans la douche, qu’il n’y avait que Sandra. »

Lloyd lui expliqua sa version des faits. Truquer la réalité, c’était le métier du SHIELD. Un mal nécessaire, pour permettre l’ordre, et éviter que la panique ne se répande. Dans cette version des faits, Sandra avait aguiché Logan, les deux avaient commencé à s’envoyer en l’air dans les douches. Entendant du bruit, le capitaine Einsenmann s’était rué dans les douches, et Wolverine l’avait éventré, en pensant à une attaque. Paniqué, il avait envisagé de fuir.

« Je ne suis pas votre avocat, précisa-t-il d’emblée, mais c’est ce qui est le mieux pour tout le monde. La blessure de Jacob passera pour un accident de travail, et vous ne finirez pas dans les profondeurs d’une prison au Nouveau-Mexique. »

Le plan paraissait simple et efficace. Lloyd tenait à éviter que l’accident n’ait de fâcheuses conséquences. Qu’il estime Rachel digne de confiance faisait plaisir à cette dernière, même si elle se sentait toujours assez responsable de ce désastre. Mais, après tout, comme on avait coutume de le dire dans le monde du droit, l’écrit façonnait la vérité. Si les deux versions écrites contenaient la même chose, la hiérarchie ne chercherait pas loin. Ce n’était pas à un juge étatique de s’occuper de cette affaire, compte tenu de la complexité de la situation, mais à la propre hiérarchie du SHIELD, et, dans le pire des cas, à un tribunal militaire.

« Ceci étant dit, je ne vous impose pas une collaboration avec nos services... Mais, pour avoir entendu parler de vous, je pense que vous êtes le genre de gars à ne pas aimer qu’on essaie de reproduire votre ADN. J’ai reçu cette nuit un dossier de la part de l’Héli-Carrier, qui, je le pense, devrait vous intéresser. »

Passant alors d’un sujet à un autre, Lloyd ouvrit l’attaché-case qu’il avait amené, et sortit une photographie. C’était une région que Wolverine devait connaître : il s’agissait de Génosha.

L’île se trouvait au large de l’Afrique, et avait été une sorte de paradis pour les mutants. L’ONU avait cédé la souveraineté de l’île à Charles Xavier et à Magneto afin d’y fonder une nation mutante. Forte de dizaines de millions d’âmes, Genosha avait accueilli quantité de mutants, avant que l’île ne soit ravagée par l’attaque des Sentinelles, provoquant ce que beaucoup de mutants appelaient un génocide. L’île avait été rasée, en ruines, et n’était plus que désolation.

« Une équipe du SHIELD s’est rendue à Genosha, après que l’organisation ait entendu parler de rapports de pêcheurs et de garde-côtes, affirmant que des choses bizarres se passaient autour de cette île. Je n’ai pas encore obtenu le rapport complet de l’équipe, mais, quand vous avez attaqué l’appartement, avec Rachel, son armure a capturé quelques images défilant sur l’ordinateur. Il n’y a pas grand-chose à en retirer, mais nous avons identifié ceci... Un signe qui devrait vous rappeler quelque chose... »

Lloyd lui montra alors une image familière : le symbole de Genosha.

Lloyd le regarda à nouveau :

« Tôt ou tard, vous l’auriez découvert... Il se passe quelque chose à Genosha, et ce quelque chose est lié à ces espèces de mutants. »