D'un geste de main, Daclusia évacua la poussière qui lui bouchait la vue. Quand ce sens lui revint, la seule chose qu'il put trouver fut un bonnet. Il le ramassa, et pensa immédiatement que l'hypothèse de la jeune fille ayant grimpé en hauteur, laissant ainsi tomber son bonnet, était trop évidente pour être correcte. N'ayant pas envie de s'amuser à "elle pense que je pense qu'elle pense...", il se contenta d'évaluer, d'un rapide coup d'œil, quelles autres options restaient, ne pouvant se baser sur ses sens auditifs et olfactifs.
Elle avait pu rebrousser chemin, bifurquer, ou entrer dans un bâtiment, comme lui.
Sortant de sa poche un dé à quatres faces, le chasseur lança celui-ci, laissant échapper un "laissons faire le chaos".
4.
Il prendrait donc la voie du 4, la voie de l'homme; il passerait par un bâtiment. Une fenêtre ouverte du bâtiment voisin donnait justement sur la rue, elle se trouvait au rez-de-chaussé, et le dit bâtiment semblait désaffecté. Pénétrant par la fenêtre, ou plutôt par le mur qui supportait la fenêtre, le JYL examina la pièce, et put constater qu'il se trouvait dans une école. Ou ce qu'il restait d'une école, la pièce actuelle étant une salle de classe poussiéreuse, où les tables renversées et les livres éventrés prouvaient du non désire d'apprendre des élèves qui étudiaient jadis ici. Sur le tableau, un "VAS CREVER CONNARD" laissait présager de l'ambiance... ... Tandis que quelques spectres flottaient, en observant d'un mauvais œil l'intrus sur leur territoire...
Les couloirs étaient dans un état tout aussi miteux que la salle de cours, entre dalles cassées, extincteurs éventrés, cadavres de bouteilles et, par ci par là, quelques tâches de sang séchées.
Les casiers rivalisaient de canettes de soda défoncées, de cahier en morceaux, de photos des copains des copines, et d'affaires d'école inutilisées depuis de nombreuses années.
Dans des coins, quelques plantes grimpantes et mauvaises herbes, qui avaient, avec le temps, vaincu le béton et la pierre, s'accrochaient à la vie en s'infiltrant dans les escaliers. D'après un vif coup d'œil, il ne supporterait pas le poids d'une personne, même si celle-ci était très légère, sans s'effondrer sur lui même.
Mais ces détails étaient anodins. Daclusia n'avait observé le milieu que quelques secondes, avant de courir à travers les couloirs, de salle en salle, pour tenter de trouver la proie fugitive.
Première salle vide. Juste des traces de lutte, des ouvrages déchirés.
Seconde salle vide. Vitres brisées, cage de hamster dont l'occupant passait le temps à se décomposer.
Troisième salle... Il y avait quelque chose, qui se cachait sous une table. Le JYL esquissa un pas dans sa direction, mais se rendit bien vite compte qu'il s'agissait d'un chat.
Quelques salles plus loin, toujours rien. Daclusia perdait patience. Il cracha par terre, se frotta le nez avec l'index gauche, et entreprit, en se servant d'un pilier comme appui pour éviter d'avoir à démolir l'escalier, l'ascension vers les toits, toujours à l'affut d'un éventuel signe de vie de la part de la jeune femme qui était peut être, éventuellement, cachée dans cette épave.