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Le temps des robots (PV)

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Moira

Créature

Le temps des robots (PV)

lundi 12 août 2013, 22:31:08

Au cœur de la métropole de Tekhos, tels d’immenses flèches transparentes qui pointaient avec arrogance vers le ciel, les imposants buildings dispensaient leur ombre sur la cité.  L’immeuble de la firme Ambrosia se mélangeait parmi eux, gigantesque pavé métallique couvert de vitres et de fenêtres ovales. Si cet immeuble ne se caractérisait pas par l’originalité de sa façade, elle était néanmoins, alors que le soleil levant se reflétait sur tout son côté gauche, la source de toutes les attentions.
Le front collé à son carreau, Anne-Charlotte Solieta, une des 5 gérantes de l’entreprise de robotique, pouvait entendre la foule de manifestants qui se tassait au pied de sa tour. A ses côtés, en équilibre sur une roue unique, un robot majordome tenait un plateau à bout de bras, chargé d’une théière et de sa tasse assortie.
— Encore un peu de thé, Madame ? demanda t-il de sa voix grave et caverneuse.
Solieta répondu par un simple geste de la main tandis que Nestor, tel était le prénom cocasse qui lui était attribué, s’emparait des ustensiles à l’aide de sa deuxième paire de mains avant de brandir une tasse fumante ornée de deux morceaux de sucre. La gérante au chignon blond et sévère s’empara de la soucoupe sans pour autant apporter la tasse à ses lèvres, l’esprit égaré vers quelques vieux rêves d’avenir qui s’écroulaient aussi sûrement que coulait la société.
Sur son bureau, sur lequel s’entassaient divers objets tel la maquette d’une main d’androïde ouverte vers le succès, de la paperasse diverse, un ordinateur et d’autres gadgets technologique, un communicateur incrusté dans le métal se mit à clignoter avant qu’une voix fraiche et féminine ne s’en échappe.
— Madame Solieta ? Gaspard Savoureux attend à l’entrée.
— Faites entrer alors…
répondit-elle d’un soupir.
Aussitôt, le sas faisant office de porte au fond de la pièce, coulissa vers le haut, vomissant alors quelques dégénérés des anti-androïdes, Gaspard savoureux en personne, son avocat ainsi que l’une des sources de problème de la firme : Moïra. Le plus gros échec que Ambrosia ait pu produire. Le pétard mouillé de l’année. Ces nouveaux androïdes étaient ce qu’il y avait de plus prometteur… Et encore maintenant, à la simple vue de cette silhouette blanche qui se déplaçait avec toute la grace que son corps lui permettait, ses gros yeux ronds qui lui donnaient une côté poupin et sa façon de regarder tout autour d’elle avec curiosité, Madame Solieta avait encore peine à croire que c’était ce genre de robots qui avait tout foutu en l’air.
Malgré la colère qui commençait à l’envahir, la gérante afficha son sourire le plus poli, proposant à ses « invités » de s’asseoir. Aussitôt, Nestor s’empressa de faire le tour du bureau pour offrir son thé a qui voulait l’entendre, glissant silencieusement sur sa roue. Solieta ne pu s’empêcher de froncer un sourire en voyant Moïra tourner la tête vers Nestor, les bras le long du corps et aussi immobile qu’un pilier.
Costard et cravate assortie, l’avocat de la salle pris le temps de poser sa serviette sur les genoux et de déballer ses feuillets sur le bureau.
— Lors d’un léger entretien avec mon client, commença l’homme de droit, il me faisait part de cette proposition que je tiens à vous reformuler une dernière fois. A savoir que si Ambrosia admet que l’ensemble de sa chaîne de construction de ces nouveaux androïdes chefs d’orchestre est totalement défaillante, alors nous pourront alors pourront-nous parvenir à un arrangement plus favorable pour vous en termes… financiers.
— Je tiens à mon tour à reformuler ma proposition. répondit Solieta dans le langage d’affaires. Laissez-nous examiner Moïra. Nous trouveront facilement la source qui provoque ses comportements étranges, nous la reprogrammeront et, avec un dédommagement en bonus pour la gène occasionnée, vous repartirez avec un robot en parfait état de marche et nos excuses les plus sincères.
— Mon robot n’est pas une exception ! Tous vos robots sont défaillants ! Tous les propriétaires se plaignent ! cracha Gaspard savoureux dont le visage au crâne chauve virait déjà au cramoisi.
— Laissez-nous au moins vous offrir un robot de rechange !
— Vous le faites exprès on dirait…

Soupirant dans sa moustache, Gaspard repris son calme avant de se tourner vers Moïra qui n’en cessait pas de dévisager Nestor, immobile dans un angle de la pièce.
— Moïra ?
L’androïde sursauta à l’appel de son nom, se tournant vers son propriétaire, plus droite qu’un i.
— Monsieur ?
— Vous allez voir… Moïra, qu’est-ce que tu as fait à mes autres robots ?
— Eh bien Monsieur, il serait fort long d’énumérer toutes les taches que je devais ordonner au personnel de maison. Voulez-vous entendre l’ensemble de ces tâches ou bien désirez-vous une liste plus exhaustive ?

Moïra, tout en parlant de sa voix coquette et très légèrement bourdonnante, se mit à bouger les mains de gauche à droite pour appuyer ses paroles. Elle avait toujours eu l’habitude d’interpréter un ordre pour pouvoir désobéir ou se dédouaner.
— Je m’en fous ! Dis moi si oui ou merde tu as délibérément cassé mes robots !
Bien que suffisamment maligne pour échapper à certaines situations, la petite androïde ne pouvait contrefaire un ordre clair et précis. Tournant la tête une fois vers Nestor, une fois vers Madame  Solieta et une dernière fois vers son maître, elle finit finalement par répondre.
— Oui Monsieur.
Solieta resta de marbre tandis que Gaspard savoureux prenait l’assistance à parti et que le reste de l’assemblée hochait la tête avec approbation. Moïra, elle, s’était de nouveau tournée vers Nestor qui la contemplait à son tour, comme s’il eut été sceptique.
— Manifestement… ce robot a un problème de fonctionnement…
— Un gros oui ! Comme tous les autres ! Osez admettre que toute la production est défaillante !
— Nous ne pouvons tirer d’avis clair sur la situation pour le moment, tous nos clients refusent de nous restituer leur robot pour que nous puissions comprendre le problème afin de…
— Vous pensez que je me ferai avoir comme ça ?
rugit Gaspard Savoureux que son avocat tenta tant bien que mal de faire asseoir. Vous ne toucherai pas à celui-là ! Je vais personnellement veiller à ce que Moïra se retrouve à la casse !
Tournant la tête d’une personne à une autre, le visage de l’androïde semblait n’exprimer aucune émotion. C’est ce qui rendit la séparation plus facile quand, quelques heures plus tard, le corps d’une blancheur éclatante de l’androïde se retrouva au milieu des milliers de morceaux de ferraille que composaient la casse de Tekhos. Eteinte, le corps désarticulé tel une marionnette sans fil et la batterie de son poitrail simplement retiré, Moïra faisait paradoxalement tache parmi tous ces débris de fer rouillé.
Elle ne tarda pas à être la proie de vieux ferrailleurs, ces hommes écumant la casse à la recherche d’objets à revendre ou à réutiliser. Pointant l’androïde du doigt, ils s’en approchèrent avec prudence avant de se jeter dessus, essayant déjà de lui arracher un bras. Quelques câblages et une articulation avait cédé lorsque, repérant du mouvement plus loin, ils prirent la fuite. Sous le soleil montant, la cuirasse blanchâtre de Moïra semblait comme briller de l’intérieur.

S.E.R.F - 23

Légion

Re : Le temps des robots (PV)

Réponse 1 jeudi 15 août 2013, 06:11:36

La vie d'une scientifique à Tekhos n'a rien de facile. On reste debout jusqu'à des heures pas possibles, on se réveil tôt, on doit faire le boulot d'autres départements et on ne pouvait pas passer une seule journée sans se faire emmerder par ses supérieurs parce qu'on a fait sauté tel immeuble ou parce qu'on s'est présenté en réunion de conseil en pyjama léger. Ou peut-être est-ce que c'était seulement pour Kokonoe? Faut dire qu'elle n’aurait pas mal plus de temps à dormir si elle n'avait pas renvoyé tout le reste de son équipe...
 
Comme de fait, c'est dans un état presque comateux que se trouvait la scientifique lorsqu'un signal sonore retentit dans son atelier. La pauvre avait encore fait nuit blanche pour avancer les quelques projets qui traînait depuis plusieurs mois. Elle dut faire un effort surhumain pour se redresser sur son lit, frottant du revers de la main ses yeux encore lourds du manque de sommeil qu'elle avait eus durant la semaine. Elle tâtonna maladroitement la commode à la droite de son lit pour trouver ses lunettes, foutant un verre d'eau par terre durant ses recherches. Sans prendre le temps de se vêtir davantage, la terranide se tira hors de son lit pour se diriger vers le grand ordinateur qui se trouvait au centre de son laboratoire. Elle appuya sur une touche, le large écran s'illuminant pour y afficher une femme que Kokonoe connaissait assez bien. Ashen Rose, la seule membre du conseille Tékhane que la terranide ne trouvait pas complètement insupportable et la seule à la respecté... En plus, elle avait un beau derrière.
 
Je me demandais pourquoi tu prenais autant de temps à répondre, mais à te voir je pense que la réponse est évidente... Tu sais, tu dois vraiment arrêter de nous répondre comme ça.
 
Lâche-moi un peu... L'est tôt et je viens de me lever, j'ai pas envie de recevoir le même discours ennuyant que toutes les autres me donnent tous les jours.
 
La jeune femme à l'écran poussa un soupir, toujours et encore exaspéré par le manque de professionnalisme de sa collègue.
 
Tôt... Ouais bien sûr. Bon bon d'accord, je dirai rien pour cette fois-ci. J'avais un petit service à te demander en fait, rien de bien compliqué. Je devais aller rencontrer l'un de mes informateurs, il devait me remettre des documents importants, mais on me retient ici pour je sais pas trop combien de temps encore, tu peux envoyer un de tes androïdes à ma place?
 
Ouais j'imagine que je peux bien faire ça pour toi ma belle. Tu peux m'envoyer un message avec l'heure et les coordonnées. Moi, j'vais me faire un café.
 
Kokonoe lui fit un petit au revoir d'un signe de main avant de raccrocher, s'apprêtant à se lever, elle s'arrêta alors que Nu, son androïde, lui tendait son café matinal. La chatte amena la tasse de porcelaine à ses lèvres pour en prendre une longue gorgée, bien affaissée sur sa chaise. Elle poussa un long soupir en déposant son breuvage sur sa table de travail. Ouaip, rien de mieux pour bien se réveiller en matinée. Son androïde s'était glissé derrière sa maîtresse pour poser ses mains sur sa nuque lui offrant un petit massage.

Je sais où tu veux en venir ma petite traînée favorite, mais ça va devoir attendre. T'es la première debout ce matin alors j'ai un petit boulot pour toi.
 
Hum maîtresse... Nu se lève toujours en même temps que les autres, on est programmé comme ça. Puis nous ne sommes plus le matin, il est midi, vous savez.
 
Tu fais ce que je te demande et tu fermes ta gueule! Va te préparer, je t'envoie les infos dès que je les reçois.
 
Nu gonfla les joues et quitta non sans pleurnicher un peu, laissant Kokonoe seule dans son labo. Il ne fut pas très long qu'elle reçoive le message d'Ashen, lui indiquant l'endroit où elle devait se rendre.
 
''vla ledroit c a la dé pause de férail de T-Kos. Mici ecore, bsoux. <3 xxx
-Ashen''
 
Et après on ose dire que j'ai pas l'air professionnel... Ça se dit commissaire de police et elle m'écrit comme une adolescente prépubère sur internet. Urgh... J'ai envie de vomir maintenant.
 
***
 
Environ trois heures plus tard, Nu se trouvait au lieu de rendez-vous, en plein milieu d'une montagne ferraille tout juste à côté d'un autre tas de ferraille et de l'autre côté, grande surprise, un AUTRE tas de ferraille. Décidément, les choix de rendez-vous entre agents police et informateurs laissaient à désirer. On était loin des rencontres dans les restos chic, ça, c'est certain.
 
Comme on lui avait promis, cette petite mission ne prit que très peu de temps. Le mec était arrivé à l'heure convenu et sans dire son nom ou demander celui de l'androïde, il lui remit un petit disque et s'éloigna aussitôt, sans même lui dire au revoir. On ne pouvait franchement pas faire mieux comme commission. Nu allait engager son système de téléportation, mais ses systèmes oculaires tombèrent sur un petit objet au loin. Elle hésita un moment, puis décida d'aller y jeter un coup d'oeil. Après tout, ce qu'elle avait vu se démarquait aisément de tout ce qu'elle avait vu dans ce dépotoir métallique, peut-être que Kokonoe aimerait bien et peut-être qui si elle lui offrait en cadeau, Nu aurait enfin droit à un moment plus ou moins intime avec elle. Ou quelque chose du genre. Ouais... Dans sa tête ça avait du sens.
 
Son approche avait fait fuir quelques ferrailleurs, ces rapaces qui rôdaient depuis toujours dans les décharges. Après tout, la technologie de Tekhos était très avancée et si on pouvait trouver des pièces de valeur, il y avait aisément de quoi se faire une petite fortune. La première à s'exclamer fut Kokonoe qui suivait les mouvements de sa création à partir de son labo.
 
Tu déconnes? Nu, va voir un peu plus près!
 
Nu se pencha au niveau de l'objet qui s'adonnait à être un magnifique spécimen robotique, bien qu'il lui manquait quelques morceaux.
 
Haaaaan, mais qui est l'enfoiré de fils de chienne qui a jeté une beauté pareil?! Elle est pratiquement neuve, voyons, ça se fait pas ce genre de truc! C'est aussi cruel que de mettre le feu à une nouvelle portée de chatons. Si je retrouve le couillon...
 
Le robot est toujours en état de fonction d'après le scan que Nu vient de faire. Il lui manque quelques morceaux, mais si on lui retrouve une nouvelle source de puissance, Nu serait capable de la faire fonctionner.
 
Parfait, rend moi service et essaie d'en trouver un où t'es, ça devrait pas être trop difficile.

Nu releva la tête et regarda autour d'elle, ses détecteurs fouillaient les déchets à ses alentours à la recherche d'un flux énergétique, ce qu'elle ne tarda pas à trouver non loin, enterré sous une pile de vieilles voitures et bien ancré dans le poitrail d'un robot de construction. Une fois l'objet déterré, l'androïde se mit à genoux devant la pauvre petite machine et connecta la nouvelle batterie dans son poitrail. Bonne chose que ces trucs étaient universel. Nu regardait la curieuse machine en penchant la tête sur le côté. La machine n'avait pas l'air humaine comme elle, mais elle avait tout de même un petit quelque chose de mignon, son apparence était loin d'être désagréable à l'oeil. Était-elle en marche? Difficile à dire pour l'instant.
 
Hum... Bonjour, mon nom est Nu... Tu as un nom? Qu'est-ce que tu fais ici alors que tu as l'air neuve? Oh, il te manque quelques morceaux aussi, mais on va t'arranger ça, t'en fais pas... Enfin, si tu veux venir avec Nu bien entendu.


« Le jus d'Homme, la nouvelle boisson énergisante, par SERF. Goûtez-y, et vous serez accroc.  Attention, l'abus de jus d'Homme peut provoquer des fécondations. » - Lionne

Moira

Créature

Re : Le temps des robots (PV)

Réponse 2 jeudi 15 août 2013, 15:58:02

Engrangé dans le poitrail du robot, la source d’origine n’était pas dans un état impeccable. Très légèrement rouillé, une bosse à un endroit, elle était néanmoins encore assez fonctionnelle pour émettre une faible lueur clignotante.  Le cercle de vitracier, au centre même de la source énergétique, se gorgeait de lumière avait de s’éteindre et de recommencer encore.
Mais la machine ne donnait aucun signe de… vie… apparente. A une vingtaine de mètres de là, cachés derrière un monticule de cochonneries rouillées, les ferrailleux restaient en alerte, observant la scène avec l’espoir que l’intruse penchée sur la machine inanimée finisse enfin par décamper. Ils étaient déjà en train d’élaborer un plan pour s’approcher discrètement de Nu, tout occupée qu’elle était par sa trouvaille, de l’assommer et de la trainer jusqu’à leur repaire pour jouer d’elle selon leur bon vouloir, ignorant parfaitement, bien entendu, son état de cyborg.
Armés de vieux lances-fléchettes tazer, d’une matraque électrique, de câbles et d’un simple gourdin au cuir rongé, ils allaient passer à l’action. Mais ils n’eurent que le temps de sortir la tête de leur cachette pour s’y dissimuler de nouveau, ayant remarqué du mouvement en face d’eux.
Une faible lueur bleue était apparue au cœur des énormes pupilles de l’androïde. Une leur qui se mit à grossir, à s’étaler jusqu’à englober toute la surface de ses yeux. Un léger déclic se fit entendre, suivit d’un doux ronronnement qui ne tarda pas à se taire. Alors Moïra bougea enfin. Ce fut d’abord un tressautement de sa seule main valide avant quelle ne se redresse, comme le plus naturellement du monde, en position assise.
Comme regardant droit devant elle, l’androïde ne bougea plus, statufiée. Brusquement, ne s’étant absolument pas rendue compte de la présence de sa sauve, Moïra se dressa élégamment sur ses jambes. Contre son flanc, son bras droit, presque décroché de son épaule, pendait misérablement, inutilisable. Indifférente, elle se contenta de regarder droit devant elle, de tourner la tête à droite, puis à gauche, s’étonnant de l’endroit dans lequel elle venait de se réveiller : Des collines de ferrailles, des plaines de carcasses métalliques et des ilots d’épaves abandonnées.
Loin devant, un monstre s’activait à dévorer toute la pitance qui s’offrait à lui. La grue à la mâchoire de fer boulotait voracement des monceaux de ferrailles pour les compresser de son estomac, les faire fondre et les régurgiter ensuite sous la forme de gros cubes métalliques parfaitement lisses. Des cubes qui d’autres robots s’empressaient de récupérer entre leurs pinces pour les emmener vers un nouvel. Moïra pencha la tête sur le côté, raisonnement qu’elle aurait du logiquement finir dans cet état. 
— Hum... Bonjour, mon nom est Nu... Tu as un nom? Qu'est-ce que tu fais ici alors que tu as l'air neuve? Oh, il te manque quelques morceaux aussi, mais on va t'arranger ça, t'en fais pas... Enfin, si tu veux venir avec Nu bien entendu.
Sursautant et poussant un petit son étrange et rauque, l’androïde pivota pour faire face à la plus charmante femme qu’elle eut vu de toute sa courte carrière (même s’il ne lui eut pas été donné d’en voir beaucoup.). Une peau pâle, un visage exprimant la sévérité et l’amusement, une généreuse poitrine, de beaux cheveux et une tenue toute particulière si on ne comptait pas son bandeau de pirate qui lui couvrait un œil.
Un être humain, tout simplement. Du moins d’après ce que Moïra analysa, ses capteurs n’étant pas assez puissants pour constater qu’un cyborg lui faisait face. L’androïde en était charmée, dodelinant de la tête. Elle avait été toujours fière de faire savoir son individualité en étant capable d’apprécier les belles choses. Et c’était effectivement une belle chose.
Ses joues émirent doucement une très légère teinte pourpre, une coquetterie de la part du concepteur de la chaîne de production. Comme tous ses semblables, Moïra était capable de rougir.
Elle se décida donc à réponse. Mais en guise de voix, ce ne fut qu’un ensemble de gazouillis stridents et de cliquetis brusques qui s’extirpèrent du robot. La seconde d’après, une petite pétarade raisonna de la tête de l’androïde, suivie d’une fumée opaque qui s’échappa du cône à l’arrière de sa tête.
Encouragée par les mauvais traitements que l’androïde avait reçus durant ces dernières heures, sa boîte vocale venait simplement de rendre l’âme.  Moïra ne bougea plus, comme éteinte.
Brusquement, elle se mit à agiter le bras, faisant des signes de la main, pliant et dépliant ses doigts, dessinant des arabesques, en proie à une étrange panique tandis que son bras cassé fouettait ses flans.
Sous la frénésie du petit robot, des morceaux de carcasse glissèrent et se détachèrent du monticule, lui faisant perdre l’équilibre. Sous les yeux de l’adorable Nu, Moïra bascule en arrière, pirouetta, roula, arrachant d’autres vieux trucs et machins sur son passage avant de finir sa course en bas contre une voiture incendiée. La tête dans le sol, les jambes pliées et la pointe de ses « pieds » touchant son bassin, le robot resta un moment dans cette position avant de s’extirper tant bien que mal. Elle était intacte. Du moins presque…
Le crachat de petites étincelles sur son épaule attira son attention. Alors, elle se dressa follement, constatant que son bras droit était désormais purement et simplement arraché. La machine devenue dingue, Moïra se fit le devoir de retourner les gravats de fer, cherchant désespérément son membre manquant.
Elle finit finalement par se remettre debout, tenant son bras dans la dernière main qui lui restait. Les doigts ouverts, le poignet plié, son attribut avait triste mine. L’androïde leva la tête vers le monticule, observant la silhouette de Nu derrière qui le soleil se levait, projetant toute son ombre sur le robot en contrebas.
Désormais incapable de s’exprimer, Moïra se mit en tête de suivre la belle Nu, acceptant l’idée d’être réparée. En tous les cas, sa logique ne trouvait aucune solution de rechange. Son employeur avait été mécontent de ses frasques et ce n’était pas pour rien qu’elle s’était retrouvée dans cette déchetterie. C’était une sensation étrange que de n’avoir aucun objet précis ni d’ordre de mission. Et suivre la belle Nu jusqu’à son antre était désormais tout ce qu’elle avait, une solution à laquelle le petit robot se raccrochait avec conviction.

S.E.R.F - 23

Légion

Re : Le temps des robots (PV)

Réponse 3 dimanche 08 septembre 2013, 07:56:22

Aucune réponse? Bien qu'elle venait tout juste de mettre une nouvelle batterie d'énergie, la petite machine semblait bien obstinée à rester morte. Est-ce que l'unité était trop endommagée? Non, probablement pas, ses capteurs lui auraient indiqué si la source d'énergie avait été épuisée. Nu était assez septique, surtout que ses analyses lui affirmaient sans aucun doute que la machine et sa pièce de rechange étaient bel et bien en état de fonction. Elle porta un doigt à ses lèvres, se demandant si elle avait vraiment à rester dans cet endroit lugubre. Oui bon, c'était vraiment dommage, mais si elle est cassée, elle est cassée, qu'est-ce qu'elle pouvait bien y faire? Soupirant, l'androïde s'apprêtait à se relever, mais un petit bip sonore venant de ses capteurs l'arrêta dans son geste. Ça fonctionnait! Le petit robot reprenait enfin vie! Avec de grands yeux tout émerveillés, Nu regardait ses yeux reprendre une petite teinte lumineuse bleuâtre. Ses yeux étaient vraiment jolis... Pas mal plus que les imitations qu'on lui avait implantées, beaucoup trop standard à son avis malgré la couleur.

Malgré le fait qu'elle reprenait vie, la machine ne semblait pas presser de se réveiller... C'était encore pire que Kokonoe quand on devait la tirer du lit en matinée. Alors qu'elle approchait son visage pour l'observer de plus près, Nu poussa un petit hoquet de surprise quand la pauvre machine se redressa. Pour quelqu'un qui faisait la morte il y a quelques secondes, c'est tout un élan qu'elle a. Après être resté immobile pendant un moment, le robot se redressa, regardant partout autour d'elle comme pour se replacer. Pas surprenant, ça devait être un sacré choc de se réveiller dans un endroit aussi glauque... Surtout dans l'état de certaines parties de son corps.

Ce n'est pas avant que Nu casse le silence de sa petite voix incertaine qu'on remarqua sa présence. À croire que le robot était trop préoccupé par ses environs qu'elle n'avait même pas remarquer la présence d'une personne directement à ses côtés. Plutôt surprenant considérant qu'une femme avec les yeux rouges et une combinaison moulante bleu poudre n'est pas exactement ce qu'on qualifierait de ''subtil'', à moins qu'on essaie de se camoufler dans un village de schtroumpf. D'ailleurs, la petite machine prit un petit moment pour observer sa sauveuse. Bonne chose que Nu était un peu stupide et naïf sur certaines choses, car c'était limite si elle la matait ouvertement en ce moment. Mais alors que Nu et sa nouvelle amie se regardaient droit dans les yeux, le robot se mit à... rougir? Elle pouvait rougir? Nu n'avait aucune idée de la raison de cette réaction physique et elle ne se doutait pas du tout qu'elle en était la cause, mais une chose était certaine: c'était incroyablement mignon.

Du moins C'ÉTAIT mignon avant que le moment fût interrompu par un bruit qui ressemblait à un mille-pattes géant qu'on venait de castrer à froid avant de se prendre un coup de combustion spontanément. Est-ce qu'elle venait encore de briser? Si on se fiait à l'épais nuage noir qui s'échappait de l'arrière de sa tête, oui et solidement d'ailleurs. Mais si on devait se fier aux simagrées et aux gesticulations qu'elle commença à faire quelques secondes plus tard, elle avait l'air en forme. Nu ne comprenait absolument rien à ce qu'elle tentait de dire ou d'exprimé... Pas qu'elle essayait de comprendre, elle était beaucoup trop occupée à avoir l'air d'une fillette qui recevait son premier chaton. Ce robot était vraiment trop mignon. Quand elle se remit sur pied, Nu ne perdit pas de temps à lui sauter dessus, serrant la tête de la machine contre sa poitrine comme si c'était une peluche. Une peluche faite de fuselage et de blindage, mais une peluche tout de même.

Elle est trooooop mignonne! Nu peut la garder? Je peux je peux je peux?

Uuuuuh Nu, c'est pas un animal, tu peux pas le garder simplement parce que t'en a envie.

Awwwww... Mais... Elle est teeeeeellement belle! Et regarde, elle a triste mine. Nu peux pas la laisser comme ça, elle survivra jamais!

Bon écoute... Ramène-la pour les réparations, mais si ta carcasse de compagnie veut partir après, qu'elle fout le bordel ou qu'elle me casse les couilles en se jetant partout, il est pas question qu'on la garde.

Jubilante, Nu serra une nouvelle fois la robot contre sa poitrine avec une innocence enfantine qui lui était propre. Plutôt effrayant comment elle pouvait passer d'enfant, à complètement perverse et jusqu'à machine à tuer sans pitié. La machine avait l'air d'avoir envie de la suivre, alors Nu enclencha son système de téléportation. Moïra allait devoir se préparer à recevoir un nouveau choc. En quelques centièmes de seconde, la paire venait de passer de ''soleil couchant au-dessus d'une pile d'ordures mécanique'' à ''laboratoire bordélique avec pratiquement aucune source de lumière disponible''.

Tenant le seul bras disponible du robot, Nu la traîna jusqu'à la pièce d'à côté, l'atelier de sa maîtresse et créatrice. Celle-ci était déjà présente, en train de préparer sa table d'opération et ses divers outils. Avec un grand sourire, Nu fit signe à son amie en morceaux d'avancer vers la terranide.

Nu est de retour! Annonça bruyamment l'androïde.

*Soupire* J'suis au courant Nu, la téléportation est pas subtile, même en dormant je peux entendre ce foutu vacarme. La scientifique se retourna le temps de prendre un petit suçon qu'elle mit tout de suite entre ses lèvres, son regard sévère se posant à présent sur la nouvelle venue. J'suis nulle dans les formalités. Alors tu peux m'appeler Kokonoe. Approche toi, j'ai besoin de t'examiner un peu si je veux savoir sur quoi je vais devoir bidouiller.

La scientifique laissa le temps à la machine de prendre place à ses côtés. Aucun tact, aucune douceur, aucun préambule, c'était du Kokonoe tout cracher. Pendant que la terranide tripotait les parties endommager du robot en se murmurant Dieu ne sait quoi, Nu s'amusait avec le corps de son amie (Pas de cette façon non mais!), s'amusant à la poké à divers endroits, regardant si elle réagissait à son toucher. Même pas cinq minutes plus tard, Kokonoe poussa un long soupire, gribouillant quelques notes sur un bout de papier.

C'est rien de bien compliqué ou rien qui risque de prendre très longtemps à remettre en place. Pas besoin d'être un génie pour te le dire, mais ton bras est arraché. En soi c'est pas un problème, mais trouver des pièces compatibles et qui respectent l'esthétique de ton blindage original, c'est plus difficile. Rien d'impossible, je devrais être capable de trouver quelque chose si on me laisse un peu de temps. Ton processeur vocal est complètement mort, je vais devoir en construire un nouveau. Autrement il y a encore quelques autres trucs à arranger, quelques pièces abimer ou manquante à changer, mais rien qui risque d'être difficile pour moi. Nu, occupe toi d'elle pendant que je ramasse les trucs que j'ai besoin.

Mmmm d'accord. Les autres sont pas là?

Non, y'a que Serra, Luna et Goliath, les autres sont tous en mission. Fait ce que tu veux en attendant, j'en ai vraiment rien à branler. Fait juste pas foutre le bordel pendant que maman travaille.

Nu hocha vivement la tête, invitant Moïra à la suivre. Le laboratoire sous terrain était assez grand, surtout considérant le peu de gens qui y vivait. Un grand laboratoire et atelier de travail, la salle des ordinateurs et des communications, plusieurs entrepôts où Kokonoe entreposait des pièces en tout genre et plusieurs prototypes. Tous les androïdes avaient leurs quartiers privés qui se composaient généralement d'une capsule de régénération et d'accommodement en tout genre. Il y avait également une très grande salle de repos plutôt bien équipé. Télévision, plusieurs sofas très confortables, une bibliothèque, des machines distributrice, des tables à manger et même des arcades. Cette pièce est pratiquement toujours vide, les androïdes de Kokonoe sont soit toujours en mission ou alors trop sérieux pour venir relaxer. C'est dans cette pièce que Nu avait décidé d'amener Moïra, après lui avoir offert un tour rapide des lieux. Ici elles allaient être tranquilles au moins.

Alors voilà, Nu espère que tu vas te plaire ici! On peut faire ce que tu veux. Faire des pyjamas party, nous faire des tresses, parler des garçons... Oh, c'est vrai, on peut pas faire ce genre de truc, tu peux pas parler. Mmmm... Nu a pas vraiment d'idées, j'ai jamais eu d'amis avant. Montre mon ce que tu veux faire! On peut faire ce que tu veux. C'est dommage que Nu ne puisse pas connaître ton nom, ça serait tellement plus simple.

Nu fixait son amie manchot avec de grands yeux emplis de naïveté et de curiosité. Tout ça, c'était nouveau pour elle et elle avait hâte de voir ce que sa petite Moïra allait vouloir faire.


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