Estelle baissa les yeux sur son corps et ne pu pas s’empêcher de grimacer en regardant cette robe toute noire qu’elle portait à présent. Elle aurait donné n’importe quoi de ses maigres possessions simplement pour pouvoir remettre ses vieux vêtements de tous les jours, ceux qu’elle portait à répétition depuis des années. Ils étaient plus sales, certes, mais tellement plus confortable à ses yeux! Une robe, franchement! C’était bien trop féminin pour elle, la rebelle Estelle! La fille des rues! La bagarreuse! Bon, d’accord, pas si bagarreuse que ça, mais elle s’était tout de même sorti du pétrin plus d’une fois avec son sale caractère et avec son énergie fulgurante. Oui, oui, elle avait déjà cassé le nez d’un sale pervers dans une ruelle, un soir, dans un quartier malfamé.
Puis, sans qu’elle n’est rien demandé à l’autre plouc, elle se fit retourner comme une crêpe afin d’être face à lui. L’air sévère, elle avait ouvert la bouche pour lui demander c’était quoi son foutu problème, mais le vampire sanguinaire la coupa en lui passant vivement autour du cou ce drôle d’objet qui ressemblait bizarrement à une sorte de collier chien. Les yeux ronds de stupéfaction, Estelle porta les mains à sa gorge et tira sur la chose dans l’espoir de le retirer, mais sans succès. Levant des yeux furibonds, elle tua mille fois Liam du regard.
- Bordel, mais c’est quoi cette putain d’connerie! Enlève-moi ça toute suite, ou j’te cogne encore!
Ce n’était pas des blagues, oh que non…
Puis, les lèvres pincées de fureur, elle écouta ce qu’il avait à lui dire, ne cessant de faire des grimaces de frustration et d’étonnement à chaque nouvelle information qui passait par une oreille…et ressortait par l’autre! Pfff! Il ne disait ces âneries que pour lui faire peur et pour la convaincre de ne pas tenter de s’enfuir du manoir, c’était sûr et certain! Mais son petit stratagème ne fonctionnerait pas avec elle, non monsieur! Elle n’était pas née de la dernière pluie, après tout!
Même si, visiblement, Liam s’écartait de son chemin, elle tendit la main pour le repousser brutalement du plat de la paume, avant de le dépasser pour sortir de la pièce.
- Pousses-toi de mon chemin, grande échalote!
Rageante, Estelle Létrange partit dans les couloirs. Des loups-garous, et puis quoi encore! Nu pieds, elle marchait fort dans le couloir, laissant de petites flaques d’eau minuscules sur son chemin, dégoulinant encore quelque peu. Ah! Et puis! Cette saleté de robe qui lui collait à la peau, moulant chacune de ses formes, de ses bouts de seins jusqu’à ses fesses rondes et ferme! Rien de plus désagréable que d’avoir un tissu mouillé collé partout! Elle ne cessait de tirer sur celui-ci, mais rien à faire, il revenait contre elle.
- Putain de merde! Ne cessait-elle de jurer en parcourant aléatoirement les couloirs. Moi j’me casse! C’tenfoiré est timbré, non mais! Puis c'collier, quelle saloperie!
Si elle croisa des gens dans le couloir, elle leur lança des regards meurtriers, ne désirant pas se faire reluquer comme un extra-terreste. Sale journée, ouais!