Mixibnorh s'avança lentement dans la rue, les sens en éveil, prêt à bondir sur la première menace potentielle. De fait il avait déjà tué deux chats et un pigeon dans son parcours à travers la ville. Il faut dire que l'être ne s'était jamais aventuré aussi près d'une foule. Même les groupes de villageois le prenant occasionnellement en chasse n'avaient jamais l'idée de l'approcher autant que l'étaient les habitants de ces maisons. Toute foule le rendait nerveux parce chaque personne humaine lui semblait un ennemi éventuel.
Tout ça, c'était la faute de Yukikiyo. L'hôte avait décidé dans la journée de ne pas attraper sa future compagne en plein air, comme il en avait l'habitude, mais plutôt de la suivre jusqu'à son habitation. Il avait commencé à s'ennuyer de ses façons habituelles, et voulait un peu plus de danger dans son loisir. D'habitude ce genre de velléité était vite étouffée par l'esprit intermédiaire qui, en bon diplomate, préférait le statu quo même ennuyeux à l'énervement de Mixibnorh. Mais de temps en temps la frustration de l'ancien bucheron gagnait beaucoup trop en violence, et une sorte de soupape de sécurité s'enclenchait alors pour le laisser agir à sa guise.
Bien sûr, quand il a vu qu'elle allait à Nexus, sachant que certaines personnes avaient un grief contre lui là-bas et qu'il ne pouvait y entrer de jour, il s'était arrêté. Mais il se posta sur une colline à l'entrée de la ville et eut le plaisir de voir qu'elle se dirigeait vers un quartier qu'il se souvenait plutôt désert. Il attendit la tombée de la nuit et exigea de Mixibnorh qu'il retrouve sa trace.
L'aspect animal de la vie de Mixibnorh lui conférait une acuité plus poussée sur chacun de ses sens, et la piste était fraiche. Ce fut donc facile de retrouver la rue qu'elle habitait.
Il faisait le tour des maison de la rue, cherchant l'odeur de la demoiselle sur la porte de chacune d'entre elles. Puis, il s'arrêta devant celle qui sentait la bonne odeur. Une maison assez classique dans Nexus, un rez-de-chaussé et un étage, avec les colombages en relief sur la façade et les murs blanc-crème. En plaquant l'oreille contre la fenêtre à coté de la porte, il put se donner une idée de la population dans cette maison: il n'entendait qu'une seule respiration, il en déduisit un petit nombre de personnes, voire que la femme était seule.
Il avisa alors que l'un des volets de l'étage était entrouvert, comme pour laisser passer l'air. Une personne normale ne pourrait probablement pas grimper le mur jusque-là, mais il suffit à l'être chaotique de s'agripper à une des poutres verticale, puis de progresser comme sur un arbre, s'aidant des poutres horizontales pour accélérer l'action. Une fois arrivé devant le volet il eut la satisfaction de voir que la fenêtre aussi était entrouverte, confirmant la supposition du besoin d'air frais. Il pénétra dans la maison en se glissant sous les volets, ne les ouvrant pas de peur de les faire grincer.
La pièce était dans semi-obscurité aux ombres épaisses, que la seule lanterne de la rue ne perçait que médiocrement. Les objets étaient des formes noires sur un fond gris sombre. Mixibnorh avisa un lit, dont les draps se soulevaient et se baissaient au rythme d'une respiration régulière. Il s'approcha de ce lit et reconnu sa cible. Il posa la main sur les draps et tira doucement dessus pour la découvrir. Puis il posa sa main sur son ventre qu'il parcouru en effleurant du bout des doigts les seins de la jeune femme. en la touchant, il sentit qu'elle portait une chemise de nuit légère, ou quelque chose d'approchant. Puis il immobilisa sa main au nombril, et de l'autre main caressa la chevelure. La douceur n'était pas l'attitude la plus courante de l'amant chaotique, mais Yukikiyo était très sensible à la quiétude de cette scène, et voulait la conserver un temps. C'est donc précautionneusement que sa main quitta la douce chevelure pour caresser du bout des doigts le sein, faisant une promenade depuis la périphérie de la rondeur jusqu'à la pointe que son index titilla un point. Il s'accroupit, sa tête à la hauteur du cou de la demoiselle, qu'il embrassa doucement. Sa bouche alla ensuite sur le flan de son sein, qu'il embrassa voluptueusement.