Elle avait quitté le harem il y’a de là déjà un mois. Oh, elle y était restée un long moment, y faisant des rencontres et surtout reprenant peu à peu foi en elle. Autant dire que l’Okami avait changé, elle n’avait pas désiré restée auprès de l’elfe, malgré tout, elle aimait vivre à l’extérieur, se sentant comme oppressée au sein d’une demeure. Bien entendu, le mode de vie était différent, mais elle s’en contrebalançait, elle se faisait fit maintenant des remarques qu’elle pourrait entendre. Qu’on la traite de sauvage, elle, elle profitait de la vie, rien de plus.
Cela faisait quelques heures qu’elle marchait, profitant du vent légèrement frais présent en cette saison et en parlant de saison dans laquelle était-elle en ce moment ? Elle se stoppa un instant, observant les alentours, les herbes étaient d’apparences grasses et hautes, les arbres étaient feuillus, le ciel bleu dénudé de tout nuage et le soleil de plomb. Nul doute, la saison présente était l’été. S’étirant un instant, elle reprit par la suite sa marche avant de s’arrêter devant un arbre.
Au début presque accolée au tronc, elle recula de deux pas observant vers la cime, puis sans un bruit, s’élança rapidement, grimpant en s’aidant des branches et s’en allant cueillir deux fruits bien mûrs qui n’attendaient que d’être récoltés dans l’objectif d’être mangés et les graines rejetées au sol pour qui sait, avec de la chance, donner naissance à un arbre similaire. Profitant de la vue que l’arbre que la cime de l’arbre lui octroyait, elle observa un instant le paysage avant de finalement descendre.
Cependant, malgré ce qu’on aurait pu penser, elle ne mordit pas directement dans l’un des fruits, gardant l’un dans sa main gauche, et faisant voler l’autre dans sa main droite comme une balle qu’on lance et qu’on rattrape machinalement, faisant quelques pas avant de s’arrêter, déclarant à haute voix après avoir stoppé le mouvement du deuxième fruit :
« C’est très impoli d’espionner les gens, vous savez ? »
Elle donnait sans doute l’impression d’être insouciante mais elle connaissait néanmoins la région et ses dangers. Ainsi, la Terranide restait néanmoins sur ses gardes et l’odeur du lion divin, bien qu’elle ne pouvait pas savoir qu’il était de cette nature, ne lui était pas passé inaperçue. De plus, son observation au sommet de l’arbre lui avait encore confirmé la présence d’une autre personne, les reflets turquoise et par-dessus tout le cadran avaient été réfléchis par les rayons de l’astre céleste.
Pourtant, elle n’avait pas connaissance si elle parlait à un animal, certes singulier ou à un être doué de polymorphie. Haussant les épaules, elle s’octroya malgré tout une légère pause, allant s’adosser contre le tronc d’un second arbre, fixant sans broncher les hautes herbes qui dissimulaient le dieu du temps, attendant qu'il daigne se montrer ou bien qu'il rebrousse chemin.