Le bruit de la sonnette ramena Chun sur terre.
Mais qu'est ce qui s'est passé?
Résumons. Chun était passée d’ennemie mortelle à partenaire sexuelle.
Il s'était réveillé, l'avait regardé avec tendresse -elle projetait de la tuer, quand même- et avait essuyées les larmes qui barbouillaient son visage.
Sa main était douche, légère, chaude et sèche. Elle n'était pas moite, grasse, froide. Il le la pinça pas, ne lui écorcha pas le visage.
Elle sentit un sentiment de bien être l'envahir. Elle qui s'auto convaincait depuis sa transformation qu'elle n'avait pas besoin d'affection, ressentait une paix intense à le voir la regarder autrement que comme une proie, un "truc à baiser" ou une chose dangereuse et dégoûtante. Il la regardait juste comme l'être humain qu'elle était, si peu de temps auparavant.
Lorsqu'il l'embrassa, Chun voulut le repousser, et faire taire cette partie d'elle même qui en demandait plus. Toujours plus. Elle contracta son corps, minuscule par rapport au sien, pour luter, autant contre lui que contre elle même. Elle lutta toujours plus lorsqu'il s'empara de sa poitrine, gigota, tenta de se dégager. Elle voulait fuir, prendre ses jambes à son cou.
Le reste était un brouillard flou. Le corps, les mains, la langue, du jeun homme était partout sur le sien. Elle ne comprenait plus rien, promettait de le tuer pour qu'il la lâche, sans convictions, elle voulait fuir, elle ne comprenait plus rien. Puis elle abandonna définitivement toute résistance, et se laissa faire.
La sonnerie de la porte la ramena sur terre. Le temps que le jeun homme la quitte et s'occupe de la visiteuse -qui avait la voix typique de la vieille rombière du quartier- elle tenta de remettre ses idées en place. Et d'abandonner sa hargne coutumière.
Le jeun homme ne revint pas vers elle. Il disparut dans le couloir, et elle entendit bientôt la douche couler.
Chun était couverte de sang, et du sueur. Une douche ne lui ferait pas de mal.
Se levant en grimaçant, elle retira sa jupe et les lambeaux de son soutient gorge et de son cache coeur, et poussa doucement la porte de la salle de bain.
Elle pénétra dans la cabine de douche, et, sans regarder le jeun homme, se glissa sous l'eau chaude.
Son acte était courageux, pensa t'elle tandis que l'eau dégoulinait de ses cheveux et effaçait le sang qui maculait son corps. Mais s'il était dégoûté par son corps? Chun n'était habituellement pas complexée par ses rondeurs, mais sans qu'elle comprenne pourquoi, le jeun homme la mettait mal à l'aise.
Elle était toujours à se triturer l'esprit lorsqu'elle sentit deux mains douces s'accrocher à ses hanches, avant de relever son visage. Elle se trouva face aux doux yeux gris du jeun homme, qui l'embrassa avec douceur.
Cette fois, Chun apprécia vraiment le baiser. Il agissait avec tendresse, mélangée de fougue. Il ne la ménageait pas, mais ne la forçait pas non plus. Pour la première fois, ils étaient deux égaux, l'un ne tentait pas de prendre l'ascendant sur l'autre.
Chun rompit le baiser, et fit un pas en arrière, regardant Ed dans les yeux. Elle posa ses mains sur son visage, et caressa du bout des doigt ses joues légèrement râpeuses. Elle fit glisser ses mains dans sa nuque, suivit le contour bosselé des muscles de ses épaules, puis ceux de ses pectoraux. Elle caressa ses côtes, et suivit ses muscles abdominaux. Elle fit d'un doigt le tour de son nombril, et planta légèrement ses ongles dans ses hanches. Elle massa ensuite légèrement ses fesses, et posa ses mains à plat sur ses cuisses. Elle s’accroupit, et suivit le contour de ses jambes, des caressant, fit délicatement jouer ses ongles derrière ses mollets.
Il la regardait faire sans bouger, elle ne pouvait lire l'expression de son visage.
Chun n'était pas particulièrement expérimentée. Ce qui s'était passé tout à l'heure dans la chambre était une première. Elle n'avait couché qu'ivre morte, avec des hommes dont elle ne se souvenait même plus le nom, le corps, l'odeur. Elle n'y avait jamais pris de plaisir, ne l'avait jamais vraiment désiré. Ce corps d'homme était le premier qu'elle se souviendrait avoir vu et touché dans son entier, le premier qu'elle prenait plaisir à visiter.
Se relevant, elle se positionna derrière Edean et embrassa son dos, la plus haute partie de son corps qu'elle pouvait atteindre. Elle caressa ses cheveux, courts sur sa nuque, et entreprit de masser doucement ses épaules, ses hanches. Elle passa enfin une main entre ses cuisses, et pour la première fois, le sentit frémir, tandis qu'elle découvrait la peau tendre, plus fine à cet endroit. Elle se replaça devant lui, et posa enfin ses mains sur son sexe, tâtant de l'une ses bourses douces et tendres.
Ed réagit cette fois franchement à ses caresses, l'empoignant par les hanches, et commençait à durcir dans sa main.