Je suis innocente ! Et complètement fauchée... [Hiro]

Louane courrait aussi vite que ses jambes le lui permettaient. En général, elle courrait bien plus vite que les humains grâce à ses capacités animales qui l'habitaient. Le problème, c'est qu'elle peinait à les utiliser. Un problème particulièrement facheux à ce moment même d'ailleurs. En effet, elles s'était retrouvée sur Terre dans l'idée d'y trouver un petit boulot, s'imaginant que les humains pairaient un peu mieux ici sans doute. Pour cacher sa nature un peu étrange et ne pas se fair reprérer et renvoyer à coup de pied dans les fesses, elle avait enfilé un bonnet sur ses oreilles et masquait sa longue queue rousse sous un long et épais manteau. Heureusement qu'il ne faisait pas chaud ce jour-là ! Elle s'était balladée en ville pendant des heures sans que personne n'accepte ses services et elle commençait vraiment à désespérer. Courageuse malgré ses pieds qui lui faisaient mal, elle se rendit jusqu'au marché au milieu de la foule enthousiaste. Que ça sentait bon ! Son ventre grogna et elle rougit. Elle n'avait pas un seul sous en poche et mourrait de fin !

C'est alors que soudain, un jeune garçon la bouscula. Ils se retrouvèrent tous les deux étalès sur le sol. Un peu sonnée, Louane fixa le garçon sans comprendre. Celui-ci lui lança un regard mauvais, tatonna son manteau et son corps un peu partout (cequi la dérouta complètement) puis s'enfuit à toute jambe. La jeune hybride put enfin respirer normalement. Qui c'était ce garçon ? Et pourquoi s'était-il comporté de manière aussi bizarre ? Louane se redressa au moment même ou des hurlements retentissaient tout près. "Au voleur !! Au voleur !" Surprise, la demoiselle releva les yeux juste à temps pour voir foncer deux policiers droit sur elle. Elle ne réagit pas immédiatement bien sûr puisqu'elle n'avait rien à se repprocher. Mais quand même, quelle animation ici ! C'était comme ça tous les jours ? Alors que les policiers arrivaient à sa hauteur, Louane sentit quelque chose s'échapper de la poche de son manteau et tomber à ses pieds. Il s'agissait d'un collier, un bijoux splendide et magnifique qui brillait de mille feux au soleil. Abassourdie et envoûtée par un aussi bel objet, Louane juste le temps de réaliser ce qui lui arrivait.

Voilà pourquoi elle était en train de courir si vite. Malheureusement, avec toute cette foule, elle ne parvint pas à semer les deux individus. Bientôt, ils la ratrappèrent. Les policiers l'agrippèrent donc avec force, balançant le bijoux sous son nez en la traitant de voleuse. La jeune fille se fit embarquer sans pouvoir rien faire. Elle eut beau se débattre et protester, rien n'y fit !

Elle passa un bout de temps enfermée dans un bureau ou un policier ne cessait de la questionner. Louane lui racontait sans cesse ce qui s'était passé, insistant sur le fait qu'elle n'était ni une menteuse ni une voleuse mais personne ne semblait la croire. Ah si jamais elle retrouvait ce petit avorton de tout à l'heure elle lui ferait regretter ce mauvais coup ! Finalement, un autre policier lui fit quitter la pièce puis monter dans une voiture pour l'emener jusqu'à un Avocat. Mais dans quelle histoire s'était-elle fourrée ? Après un bon moment d'attente, encadrée par deux flics à l'air pas commode, on la poussa à l'intérieur du bureau de l'avocat. Là, elle refusa net de se débarasser de son bonnet et de son manteau. La porte se referma derrière elle et le coeur battant, Louane resta plantée là sans trop savoir quoi dire ni quoi faire.

Les policiers n’avaient pas l’habitude de faire ça; venir jeter une personne dans un cabinet qu’ils avaient arrêtée sous prétexte qu’elle devait avoir un avocat, généralement c’est l’inverse qui arrive, c’est l’avocat qui se déplace. Mais voilà, depuis mon emprisonnement, j’avais demandé, encouragé par mon relationniste aux policiers corrompus de m’apporter des gens qui n’ont pas l’habitude de se retrouver devant des avocats, des innocents, pour redorer un peu mon blason. Mais je ne croyais pas qu’il le ferait vraiment… Au moins, ça me permet de rester dans mon bureau!

J’étais en train de terminer un dossier quand ils sont arrivés pour jeter la jeune femme dans mon bureau, comme ils l’auraient balancé dans une cellule, en attendant son procès… Inutile de dire que les manières se perdent de nos jours. Refermant mon dossier délicatement, je le posai sur le côté droit de mon bureau avant de regarder la jeune femme, un petit sourire bienséant aux lèvres, tout en lui montrant un fauteuil de cuir, face au bureau que j’occupais, la main tendue, paume au ciel.

Asseyez-vous, très chère… Je suis Maitre Hiro Atayoshi, je vous défendrai dans votre cause. Je ne vous demanderai pas comment ça va, car il est évident que vous aviez imaginé la journée autrement, en plus de ces policiers qui ont été brutaux!...Quel est votre nom?

Une fois la jeune femme assise, son nom dévoilé, je me levai tranquillement avant de prendre le percolateur qui trônait sur une petite table, ainsi que deux tasses avant de verser le contenu dans chacune d’entre elle. Il était évident que ce n’était pas du café instant; je faisais venir les grains d’Amérique du Sud, ils étaient, à mon gout, bien meilleurs.

Lait, sucre?

Revenant avec les deux tasses, j’en posai une devant la jeune femme, avant de me pencher vers l’arrière, les bras et jambes croisées.

Maintenant que nous sommes tous deux à l’aise, racontez moi votre histoire.

Louane était vraiment très intimidée et ses orteils dansaient maladroitement dans ses chaussettes tandis qu'elle observait la pièce. Un bureau plutôt grand et décoré avec un certain goût. Mais cela n'arrangeait en rien le malaise, voir la panique, qui s'emparait d'elle. Non seulement elle était accusée de vol, mais en plus de cela elle se retrouvait devant un avocat et sur Terre en plus ! Elle se sentait complètement dépaysée parmi tout ses humains. Et si jamais on se rendait compte qu'elle n'était pas normale ? Qu'elle une queue et une paire d'oreille de renard tout ce qu'il y a de plus réaliste ? Ils allaient l'enfermer et donner son corps en pâture à la science, c'était sûr ! Ou bien la vendre à un cirque ! Rien qu'à cette idée, un frisson la parcourut toute entière. Elle entendit enfin la voix de l'homme qui l'invitait à s'assoir. Hésitant un peu, Louane s'approcha, passa sa main sur le fauteuil, puis s'y assied, un peu tremblante. Elle devait avoir l'air d'une pauvre mendiante avec ce vieux bonnet et ce manteau sur elle. Ça faisait tâche dans ce bureau. Et bien tant pis.
L'homme se présenta, lui indiquant qu'il allait défendre sa cause, et la questionna sur son identité. Il allait la défendre ? Louane voyait mal comment il allait pouvoir s'y prendre mais se contenta de répondre à son interrogation d'une voix timide :

- Louane Fox...

Au moins s'il farfouillait, il ne trouverait pas la trace d'un seul casier judiciaire. Tu parles d'une bonne nouvelle ! L'avocat se leva et ramena une tasse dans l'intention de lui offrir une boisson chaude. La demoiselle était un peu étonnée mais elle n'avait pas l'intention de refuser ça ! Elle réfléchit puis répondit :

- Heum... je pourrais avoir du lait ? Juste du lait ? Avec un sucre...

Elle avait horreur du café. Son palais n'appréciait pas du tout le goût et elle préférait être un petit peu exigeante plutôt que de gâcher et de laisser la boisson se refroidir. Elle osa finalement regarder l'homme en face et trouva qu'il n'avait pas l'air méchant du tout. Petit à petit elle se détendait. Puis il vint aux choses sérieuses, lui demandant ce qui s'était passé. L'hybride inspira un bon coup puis se lança dans les explications :

- On m'accuse du vol d'un bijoux. Sauf que je n'y suis pour rien ! Je me trouvais sur le marché et un garçon m'a bousculé, on est tombé tous les deux par terre et il en profité pour glisser le collier dans mon manteau ! Alors forcément les policiers ont cru que c'était moi qui l'avait fauché. Mais je vous le jure ! Je vous jure Monsieur Atayoshi que je n'y suis pour rien !

Et s'il ne la croyait pas lui non plus ? S'il se moquait d'elle ou finissait par lui dire qu'il ne pouvait pas l'aider ? Est-ce qu'on allait l'enfermer ? Louane avait peut et il ne fallait pas être devin ou psychologue pour s'en rendre compte.

- Je veux rentrer chez-moi...

Gémit-elle, les yeux humides.

Silencieux, j’écoutai la jeune femme parler de sa mésaventure avec l’autorité… D’un coup, le téléphone se mit à sonner, où je dus répondre rapidement. Quelques secondes après avoir décroché le téléphone, je raccrochai, me levant.

Très chère, vous avez de la chance! L’audience pour savoir si vous attendrez le procès chez vous ou en cellule a lieux dans une demi-heure, ça veut donc dire que nous devons partir maintenant…Généralement, certaines personnes doivent passer une nuit, voire plus, dans une cellule d’isolement avant d’avoir cette audience.

 D’un petit sourire poli, je me levai avant de faire signe à la jeune femme de me suivre à l’extérieur, ou nous attendait la voiture envoyée par le palais de justice. Ouvrant la porte à la demoiselle, je pris place dans la limousine avant de refermer la porte, faisant ainsi signe au chauffeur de partir. Les quelques minutes qui nous séparaient du bâtiment, je les prises pour bien faire comprendre l’enjeu de la situation à ma cliente.

  Je vais vous expliquer quelque chose : Cette audience, ça n’est pas votre procès, c’est seulement pour déterminer si vous pouvez ou non être libre durant le laps de temps qui séparera l’audience et le procès. Généralement, on ne laissera pas un meurtrier être en totale liberté avant son procès; il y aurait trop de chances de récidive, ou qu’il tente simplement de se sauver… Mais c’est votre première supposée offense à la loi, et par ailleurs personne n’a été tué ni même blessé légèrement… Vous avez d’excellentes chances de pouvoir retourner chez vous. Sinon, vous dites que vous vous êtes fait bousculer par un jeune homme, et croyez que c’est lui qui vous a mit le bijou dans les poches? Il y a bien un voleur de bijoux dans les environs, que la police a mis sur sa liste des priorités de Seikusu… Le moment venu, et si vous voulez toujours de moi après l’audience, on pourra travailler là-dessus, histoire que vous puissiez retourner chez vous sans aucune crainte…d
  Bien, la séance peut commencer…Procureur, j’ai du mal à comprendre pourquoi vous souhaitez tant que ça voir cette jeune femme derrière les barreaux. Pouvez-vous éclairer ma lanterne?

 La jeune femme se leva alors avant de se mettre à faire les cent pas. Cette procureur avait le don de me faire sortir de mes gonds, tellement elle répondait si bien au stéréotype de la jeune procureur qui veut faire bonne impression devant les hommes qui n’ont rien à voir avec les amis de son papa chéri…

  C’est très simple, votre honneur! Elle a été retrouvée avec  en sa possession un collier qui était exposé dans un musé de Seikusu. Elle a réussi à le subtiliser…

  Objection votre honneur! Je ne crois pas avoir entendu le procès pour ce vol, encore moins le jugement de culpabilité!

  Objection accordée, Mademoiselle…

 Un petit raclement de gorge de mon adversaire avant de se reprendre, ou plutôt « clarifier » sa pensée.

Donc… Elle aurait présumément réussi à subtilisé un collier alors que le musée était à son heure de pointe, sans même avoir fait déclenché une alarme… Il est clair que, si c’est bel et bien elle qui aurait fait ce coup, elle pourrait facilement voler d’autre chose… Voilà pourquoi je dis que c’est une menace pour la société

  J’en ai assez entendu… La défense?

Me levant, je tapotai légèrement la main de Louane, histoire de la rassurer un peu.

  Ma défense repose sur un point essentiel; Elle ne possède aucun dossier judiciaire! Il serait bête qu’elle ne se retrouve en prison pour un simple vol, qu’elle n’a d’ailleurs pas commis! Mais ça, c’est une autre histoire que celle-ci. Bref, son premier supposé délit étant un vol ou personne n’a été menacé d’une arme, personne n’a été blessé, et on parle d’elle comme étant une menace pour la société? C’est ridicule! Je ne crois pas que ma cliente soit une menace, comme l’a si bien dit la procureure. J’en ai terminé, votre honneur.

 Alors que je retournai m’asseoir, près de la jeune femme, je lui fis un petit sourire confiant. Selon moi, elle allait retourner chez elle, en attendant la séance. Soudain, la voix gutturale du juge retentit dans la pièce pratiquement vide.

  Je dois avouer que je suis bien d’accord avec vous, Me Atayoshi; Mlle Fox ne représente en aucun cas une menace pour notre société. Cela dit, je dois aussi accorder du crédit à l’accusation, qui a ajouté le point que si elle a effectivement commis le crime dont elle est accusée, on ne peut pas lui rendre sa totale liberté sans aucune restriction. Je l’autorise donc à vivre chez elle en attendant le procès, mais elle n’aura pas le droit de quitter la ville, sauf pour permission spéciale signée par ma main… Son visage sera dans tous les commissariats de la ville, elle devra donc rester à Seikusu… Pour la date, je dis dans deux mois, jour pour jour, ça laissera le temps nécessaire à la police pour qu’elle fasse son enquête.

 Le coup de marteau donné, je me levai en compagnie de la jeune femme avant de nous diriger à l’extérieur. Une fois dans les escaliers de béton, je sortis mes verres fumés avant de me retourner vers la jeune femme.

  Donc, voilà, première étape terminée. Si vous le souhaitez, je peux continuer à travailler sur ce dossier pour vous défendre lors de la séance, vous pourrez dans ce cas rentrer chez vous sans délai. Ou bien, si vous préférez aller avec quelqu’un d’autre, nous retournerons à mon bureau, histoire de s’occuper du paiement.

Louane n'espérait qu'une seule chose, pouvoir s'en sortir et retourner sur Terra. Comment réagirait cet avocat s'il savait qu'elle était une hybride venue d'un autre monde ? Là c'est sûr, elle se retrouverait dans une cellule et un laboratoire en moins deux, avocat ou pas. Elle préférait ne pas y penser. Le téléphone se mit à sonner et l'homme décrocha. De toute évidence, on lui parla de lui. Il s'agissait de son audience qui devait avoir lieu à l'instant pour décider si elle passerait son temps en prison ou bien chez elle avant le véritable jugement. Louane ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Rentrer ? Si c'était le cas elle pourrait toujours partir sur Terra pour leur échapper et e plus revenir ! Bon... c'était très risqué et la demoiselle était peut-être trop honnête pour oser faire ça. Quoique. Il fallait d'abord savoir si elle avait une chance d'être innocentée.

La kitsune suivit l'avocat au dehors, sagement, sans rien dire et se contentant d'écouter ses explications. D'après ce qu'il disait, elle avait des chances de s'en sortir car, en effet, il n'y avait pas eu mort d'homme ni de blessé. C'est vrai tout de même... ce n'était pas si grave ! Et puis ce n'était pas elle ! Mais comment leur prouver une chose pareille ?
La séance ne tarda pas à arriver et à commencer. Louane, assise dans son coin, gardait la tête basse. Elle priait pour que les juges soient indulgents. La femme semblait très sûre d'elle, certaine de sa culpabilité. Quelle horreur ! Son avocat, Hiro Atayoshi, tenta de la défendre au mieux et Louane entrevue une étincelle d'espoir.
Elle fut extrêmement rassurée lorsqu'on lui permit de rester chez elle. Malheureusement elle ne pouvait pas quitter la ville et ça... c'était plus embêtant. Elle n'avait aucun endroit pour vivre ici ! Pour... deux mois ?!! Deux mois ! Oh misère... ça devait être un cauchemar.

Louane sortit d'ici, complètement désespérée. Certes, elle ne passerait pas tout ce temps dans une cellule, mais c'était une piètre consolation. Cet avocat avait l'air de bien connaître son métier, c'était déjà ça. Il lui dit alors qu'elle pouvait aller se loger chez quelqu'un d'autre et qu'ils iraient alors dans son bureau pour parler du paiement. La demoiselle reçu comme un coup de poing dans le ventre et redressa subitement la tête, toute pâle.

- Le... le paiement ? Oui... le... le paiement... bien sûr...

Oh non ! Oh non, non, non elle devait forcément être en train de faire un cauchemar c'est pas vrai ! Instinctivement, elle glissa ses mains dans les poches de son long manteau... et en sortit deux pièces. Deux pauvres pièces qu'elle avait trouvé par terre sur le marché. Elle avait envie de parler et se tourna vers l'avocat.

- Je... je ne connais personne ici, je n'ai nulle part où aller et... je... je n'ai pas d'argent vous voyez. Je n'ai que ça je... je suis désolée... qu'est-ce que je vais faire ?

Une larme coula sur sa joue mais elle l'essuya. Bon, il fallait qu'elle se calme, ce n'était pas la fin du monde, elle allait trouver un moyen ! Elle lui proposerait de faire quelques petits services pour le rembourser ou chercher un travail... et si elle se retrouvait en prison avec des dettes sur le dos en plus ? C'était vraiment un enfer...

Sans argent? Voilà qui est regrettable... Mais allons à mon bureau, nous discuterons d’une manière de remboursement. Nous sommes des gens civilisés après tout.

Mon ton n’était pas devenu plus colérique ou impatient qu’à mon habitude, j’arborais même ce petit sourire, qui ne m’avait quitté depuis l’annonce d’une victoire facile; mais à l’intérieur je bouillais, me maudissant d’avoir pris sous mon aile la jeune femme innocente. Les méchants vilains pas beau ont beau être… ce qu’ils sont, au moins eux savent me payer, très bien même. Bon, bien qu’avec mes petits à côtés d’esclavagistes je pouvais bien me permettre une séance gratuite, mais ce mot avait le don de me mettre hors de moi, alors pas question.

Alors qu’on entrait dans la limousine, je me pris une cigarette avant de l’allumer. Peu importe ce que me dirait le chauffeur, c’est moi le passager, et c’est moi qui décide ce que j’allais faire dans la place du passager.

Le retour fût tout aussi silencieux, quoiqu’un peu plus froid qu’au départ… Probablement qu’elle était gênée de sa situation et n’osait pas me regarder, quoique je m’en foutais, c’était à elle de ne pas se faire prendre par la police avec un bijou dans ses poches. Une fois arrivé au cabinet, je descendis, suivi de la jeune femme avant de refermer la porte et laisser quelques billets au chauffeur, qui reparti presqu’immédiatement.

Nous montâmes jusqu’à mon bureau, au deuxième, avant que je ne referme la porte derrière nous, invitant Louane à s’asseoir dans un des fauteuils. Allant m’asseoir sur la chaise de l’autre côté du bureau, je joignis le bout des doigts et croisa les jambes.

Selon mes honoraires, qui sont à 300, €uros l’heure… ce qui fait environ 30 000 yens l’heure… à une heure et demi de temps… ce qui fait 45 000 yens que vous me devez. Et comme j’ai l’impression que vous n’avez pas d’emploi, une offre d’étendre la somme sur quelques mois me paraît un peu faible… Il reste le nature! Et pour 45 000 yens, je vais en voir du nature!

Avant qu’elle ne refuse en me crachant au visage,  je posai mon pistolet, qui était caché  sous mon veston avant de le poser sur la table, le canon vers mon interlocutrice.

Histoire que vous compreniez ce qui vous attends si vous refusez. Que préférez vous, la mort ou ce genre de paiement? Si vous avez une autre idée, allez-y, je suis ouvert à tout suggestion.

Oui, sans argent. Pas un rond ! Ou seulement deux minables petites pièces ridicules avec lesquelles elle ne pouvait espérer s'acheter qu'un petit bonbon et encore ! Pas sûr. Mais dans quel pétrin s'était-elle fourrée bon sang ? Pourquoi avait-il fallut que ça lui tombe dessus ? Quelqu'un devait vraiment lui en vouloir. Si jamais elle tombait sur le petit salop*rd du marcher elle allait faire un meurtre ! Comment avait-il osé lui faire porter le chapeau ?! Quelle enflure ! Elle s'attendait à ce que l'avocat se mette dans une colère noire mais il n'en fut rien ou du moins, il s'efforça de la contenir et lui proposa d'aller jusqu'à son bureau pour discuter d'une solution. Louane se détendit un petit peu mais savait qu'elle n'était pas sortie d'affaire. La limousine les attendait. Monter dans ce genre d'engin la mettait particulièrement mal à l'aise mais elle préféra ne rien dire. Durant tout le trajet, elle observa le paysage en restant muette. Dans combien de temps pourrait-elle rejoindre Terra ? Ce qui était sûr, c'est qu'une fois qu'elle y serait, elle y resterait ! Plus question de remettre les pieds dans cet enfer !

Ils ne tardèrent pas à atteindre le bureau et à s'y installer. Toujours aussi tendue et honteuse, la demoiselle prit place dans le ciel, le regard baissé. Lorsqu'elle l'entendit calculer le montant qu'elle lui devait, la visage de la kitsune pâlit brutalement. 45 000 Yen ?!! Non seulement elle ne les avait pas mais en plus il aurait fallut qu'elle travaille dans ce monde-ci pour acquérir de genre de monnaie. Ce qui n'était pas encore le cas évidemment. L'avocat lui proposa une solution pour le moins... inattendue : payer en nature. En nature ? Sur le coup la jeune femme ne comprit pas vraiment et sursauta violemment lorsque l'homme sortit une arme à feu. Mais qu'est-ce qu'il lui prenait ? Il était devenu fou ou quoi ?! Pour le coup, elle était blanche comme un linge. Il avait vraiment tout perdu de son côté sympathique. Il ne plaisantait plus du tout.

Payer en nature... avec des objets ? Elle n'avait rien ! Non il savait pertinemment qu'elle ne possédait rien du tout. Non s'était bien pire que ça. Louane avala difficilement sa salive et se mit à réfléchir rapidement. Le souffle un peu coupé, ne pouvant détacher ses yeux de l'arme dont le canon était tourné vers elle, elle bredouilla :

- Ca... calmez-vous. Je ne suis pas une voleuse, je vous rendrai cet argent ! Mais je... je préférerai vous payer autrement. Je suis très douée pour m'occuper d'une maison, je pourrais vous rendre quelques services de ce genre... je ne sais pas. Je danse et je chante aussi...

Hors de question de le payer autrement ! Non mais sincèrement... ce type était complètement fou ! Les humains de ce monde en général de toute manière étais totalement cinglés ! Payer en nature... et puis quoi encore ? Non, non et puis s'il découvrait ses oreilles et sa queue, comment allait-il lui expliquer, hein ? Ça ne pouvait vraiment pas être pire...
Elle pouvait toujours essayer de s'enfuir mais pour aller ou ? Le temps de trouver un portail la police allait la retrouver et là, elle était bonne pour la prison pendant des années !