Once upon a time... à Seikusu.
La nuit était belle, douce. Peut-être un peu frissonnante pour les plus frileux. Peu importe. Elle allait bientôt se réchauffer.
Apparaissait à quelques mètres au-dessus du sol un nippon, flottant dans les airs, en tenue de Bushi. Cette caste de nobles guerriers avait ses manières, ses codes, ses coutumes, tout était strict. Par exemple, il était rare qu'on puisse apercevoir des membres de celle-ci faire irruption dans la vie paisible d'une bourgade, voire d'une ville, au moment où personne ne s'y attendait, pour détruire, purger tout les plus basses émotions de ses habitants, comme l'on tordrait de toutes ses forces un linge pour en faire couler le liquide qu'il eut épongé. Sauf que cette substance, c'est du sang. Du sang teinté de peur, de haine, de tristesse, de colère. La souffrance est un breuvage, dont il veut s'épancher jusqu'à ce qu'il en soit saoûl, après quoi il ne sera qu'à peine satisfait ; son forfait accompli, l'apocalypse répandu, il disparaîtra dans les abysses de son monde dévasté, jusqu'à ce qu'il ressente la frustration, la faim, la soif. De nouveau, brisant la foutue discipline de sa soi-disante caste, il va s'attaquer aux humains.
Créatures pitoyables.
Il respire un grand coup, se concentre. "Je sens... toutes ces âmes qui n'attendent que moi". Akudama. La rancoeur faite réelle, en un corps invincible et démoniaque, qui n'a aucune pitié, et est prêt à tout les sacrifices si cela conduit à sa propre satisfaction.
D'abord, semer le chaos. Perçant le voile étoilé du ciel, une masse lumineuse approche à grande vitesse. Le démon tend la main vers elle, comme si il pouvait la saisir malgré les centaines de kilomètres de distance. Il accompagne son mouvement, la guide. Finalement, d'un coup sec, il fera cette boule de feu s'abattre en plein centre d'un quartier d'habitation.
Que la violence commence !
Quelques maisons ont explosés. Le feu s'est répandue. Les débris incandescents ont volé dans tous les sens, propageant un incendie d'une rapidité inouï. Des cris commencent à se faire entendre. Par le fracas des impacts, tous les habitants se sont réveillés. Ils courent, hurlent. On a commencé à pomper l'eau des puits pour tenter d'enrayer la propagation. Peine perdue : Des puits, comme d'une gueule débouchant sur l'enfer, des colonnes de flammes naissent. Aux points d'eau, fontaine, éventuels lacs et lit de rivière, plus d'eau du tout. Rien que de la sécheresse, des braises, une végétation qui se consume.
Une chaleur immense envahi l'atmosphère, qui devient irrespirable. Partout dans les rues, au beau milieu des maisons, le sol se craquèlent, des fissures se font, plus ou moins grands, dont le fond est incertain tellement il semble profond. Akudama fait exploser quelques autres habitations, ici et là, pour faire naître d'autres incendies. Il se saisit de toute la frayeur, qui, plutôt que de se dissiper, se canalise et vient à lui comme un torrent orgasmique. Mais ce n'est là que le début.
Pour empêcher toute fuite, tout autour du quartier qu'il a choisi, Akudama a creusé un fossé immense. Personne ne peut entrer, personne ne peut sortir, sinon en volant. Désormais, ils sont tous pris au piège. Certains brûlent, certains asphyxient. D'autres pleurent, impuissants.
Le Malfaisant a posé pied au sol. Torse nu, hakama sur les jambes, et un sabre en main, il marche calmement dans ce désordre intense qu'il vient de créer. Ce sentiment de puissance très familier l'envahit. Il croise une demoiselle qui court dans le sens inverse de sa marche : Il lui tranche la gorge net. Son premier mort direct. Trop rapide.. Non, il faut qu'il fasse durer les choses, si il veut jouir pleinement de son oeuvre.