[ PV Aphrodite ] priéres

- Entre, vas-y.

La jeune fille releva un peu sa toge, et entendit la femme derriére elle refermer la porte. Elle était toute excité d'appeler une déesse. Elle n'avait pas d'idée de nom, mais savait qu'aujourd'hui elle réussirait. Elle s'était entraînée, avait stressé comme une malade. Et aujourd'hui qu'elle avait l'occasion d'appeler une déesse, elle n'allait pas la laisser passer sous son nez.

Pour cette occasion, elle avait revêtue une belle toge blanche brodée d'or, et toujours ces bijoux par milliers qui la couvrait de la tête aux pieds. Des perles, des fleurs, diadémes, colliers, boucles et bracelets se battaient sur sa peau pâle.

Elle se plaça en tailleur aprés avoir allumé de l'encens autour d'elle. Les murs étaient en verre, même le plafond et le plancher, ainsi avait elle une vue terrible de tout autour d'elle. Mais les nuages arrivaient dans le ciel menaçants, l'orage faisait vibrer les vitres. La jeune Sibylle ferma les yeux, se concentra, puisant en elle.

- AAAAH!!!

Une douleur la traversa en même temps qu'un éclair déchirait le ciel. Elle recula. Les rideaux noires étaient tirés. Alors qu'elle n'y avait pas touchée.

Aphrodite était allongée sur son divant de soie et de pierreries en Olympie. Ses journées étaient ennuyeuses comme la pluie. Aucun dieu n'était présent. Bien sur, comme tous les dieux elle avait le don d'ubiquité, et ses avatars arpentaient la terre en même temps qu'elle. Elle se trouvait partout et nulle part a la foi, a chaque fois qu'un homme ou une femme aimait. Elle était là.

Mais il n'empechait que cette vie de routine l'ennuyait néanmoins.

Alors qu'elle regardait dans la grande coupelle remplie d'ambroisie lui permettant de jetter quelques coups d'oeil et de fureter dans son monde un violent mal de crâne la saisit. Oui, les dieux aussi peuvent avoir des migraines, mais elles n'étaient pas issues de maladies, mais bel et bien de prières.

En l'occurence un médium plus puissant que la plupart des mortels essayait désesperement de rentrer en contact avec un dieu, problème : Elle était la seule déesse encore en vie, et donc l'appel se parabolysait avec une force démente.

Une main se posa sur l'épaule de Sybille, derrière elle se trouvait une jeune femme blonde aux formes plantureuses et qui aurait fait saliver n'importe quel être humain, homme comme femme. Aphrodite prenait parfois cette forme d'emprunt pour apparaître sur terre. Si elle était apparue dans son aura divine en personne, Tous les êtres humains a plusieurs centaines de mètres a la ronde seraient entrés dans un état d'excitation frénésique et Sybille n'aurait pas pu s'empecher de faire autrement que de la violer tellement elle aurait été désirable.

Elle savait se contenir face a des mortels. Néanmoins elle restait incroyablement belle

"S'il te plait. N'appelle pas aussi fort."

Lui sussura une voix sensuelle dans son oreille. Aphrodite était vétue d'une simple toge blanche, laissant imaginer mal comment elle était dessous et donnant même l'impression de la nudité sans le paraître véritablement

"Quelle surprise."

Aphrodite s'assit devant Sibylle, bien sur elle connaissait les pythies, elle leur avait redonné vie après la création de Terra, mais elle ne pensait pas que parmis tous ces pseudos mediums il y en aurait une assez puissante pour lui parler aussi directement. Cette mortelle vallait la peine qu'on s'y interesse.

"Quel est le souci?"

Contrairement a bien des dieux Aphrodite n'était pas du genre "Tremblez pauvre mortels!" mais un genre plus maternel que ça. Elle ne se présenta pas et ne lui demanda pas son nom. Parce qu'elle savait qui elle était. Mais peut être que Sybille l'ignorait. Après tout le monde ignorait son existence...

- Quel est le souci ?

Sibylle manqua de tourner de l'oeil devant elle. Devant sa beauté, evidemment, mais surtout devant le fait qu'une déesse avait daigné apparaitre... Elle plaqua sa main sur sa poitrine, begayante. Que dire à cette femme, à ... A qui déjà ? Elle fronça les sourcils. Allons allons...belle, bien fichue, autant le dire... mais qui ?

- Vous êtes... qui ?Comme déesse, j'entends.

Sibylle tenta de se calmer. Elle n'avait pas l'air de vouloir l'égorger sur place non plus, non, elle semblait plutôt être une sorte de ... mère. En tout cas, son objectif était atteint, et elle était assez fiére d'elle.

Aphrodite posa une main sur l'épaule de Sibylle et la tapota d'un air amical

"Allons, reprend toi ma fille, je ne vais pas te manger, pour être franche si tu pouvais arrêter d'envoyer de telles ondes d'energies pour tenter d'entrer en contact avec moi je te serais très reconnaissante. C'est douloureux a force."

Lança la beautée en se palpant le front, comme Sibylle reprenait ses esprits elle put voir le regard amusé mais également assez doux de la déesse sur elle. Oui elle avait crée ce monde, et elle avait oublié a quel point il était amusant parfois d'apparaître devant de simples mortels et l'état que celà leur faisait. La déesse de l'amour fit

"Si tu es trop incommodée je peux encore dévaloriser mon apparence. Je ne voudrais pas que tu fonde de désir pour moi alors que tu as surement des questions a me poser."

Aphrodite la regarda avec un air absolument exquis

"Après tout on ne dérange pas un dieu pour rien non?"

Sous entendu "Ou ma colère sera térriiiiiible!" Mais le tout avec le sourire d'un ange. Aphrodite avait un certain sens de l'humour et aimait bien faire peur un peu aux mortels. Ca ne lui arrivait pas souvent de descendre en personne, autant en profiter. Si elle descendait trop ça donnait certains problèmes comme les humains qui perdaient la foi et son pouvoir qui s'en retrouvait altéré

"Aphrodite, déesse la germination, de la beauté...De l'amour...du plaisir"

Ce dernier mot prononcé entre les lèvres de la déesse aurait pu faire frissoner quelques secondes n'importe quel être humain, elle tendit ensuite sa main

"Ravie de te rencontrer! Sibylle c'est ça?"

Fit elle, adorant jouer avec les humains pour les destabiliser. En l'occurence elle pouvait aisément savoir le nom de l'oracle sans lui demander. Après tout elle n'était pas divine pour rien...

" Si familiére, comparée à d'autres dieux..." Sibylle serra la main de la femme, ne désirant pas, par peur de la vexer, faire la bise à la déesse. Elle posa sa main au dessus de sa poitrine, entre le bas du cou et la poitrine pour être plus précise pour mieux respirer et fixa la déesse.

- Aphr...aphro...dite ?

Un vague soubresaut de surprise. Pourquoi descendait-elle chez les humains, elle, la divine déesse ? Pour jouer, s'amuser ? Elle se frotta les yeux, vérifiant qu'elle ne rêvait pas, et inspira un grand coup.

- C'est un...honneur.

Elle lui fit un sourire un peu forcé, elle avait surtout peur.

- Pour tout vous dire...je pense que j'ai un petit...probléme. Mes amies me disent que...enfin je veux dire mes amies regardent les garçons, mais on ne peut pas, on n'a pas le droit, nous...on doit prier, parler aux dieux. Je ne veux pas regarder les garçons, imaginer des ...choses...

Elle s'empourpra. De quoi parlait-elle, de sa voix begayante de gamine ? De ses petits problémes personnels ? Tsssk...

Aphrodite s'attendait a des questions barbantes dans le genre des grandes questions philosophiques que les humains se trouvaient souvent bien fins de poser a des dieux. Alors oui, elle était assez agée pour avoir eu le temps d'y reflechir, mais non, ça ne lui donnait pas d'emblé la bonne réponse, la bonne réponse, et ça un dieu le sait, c'est la réponse qui s'accorde avec sa propre philosophie.

La pauvre avait l'air choquée de sa présence...Quoi?Elle attendait Athena peut être?Pas de chance, c'était elle. Enfin pas d'chance  . Bref. Aphrodite regardait Sibylle avec l'interêt curieux de celle qui regardait la pelouse depuis des années et y vois pour la première fois un scarabée gros comme un poing. Sibylle était de toute évidence morte de trouille, elle l'aurait bien aidée un peu a se détendre mais elle esperait que clle ci finirait par reprendre ses esprits. Elle était un peu sa première déesse a repondre a l'appel, normal que la petite ait le trac.

Sa première question fit très plaisir a la déesse car pour une fois celle ci avait un rapport avec elle. Bien, ce genre de question du courrier du coeur lui faisait très plaisir, alors elle allait lui repondre de manière honnète.

"Mais qu'est ce que tu veux alors?Tu ne crois pas que c'est ça le plus important?"

Répliqua la déesse avec un sourire enigmatique avant de poursuivre

"C'est simple, si tu veux passer plus de temps avec des hommes mais que celà t'es interdit, la solution la plus facile c'est juste...De ne pas te faire prendre."

Est ce que la déesse la poussait a se rebeller contre les règles de son ordre?Aphrodite restait la déesse de l'amour, sous toute ses formes, et ce qu'elle faisait était simple :elle aidait cet amour a fleurir

"Ca peut être enrichissant pour toi, on ne comprend généralement l'utilité d'une règle qu'une fois les avoir enfreint. Peut être en effet que tu passe a coté de quelque chose d'exceptionnel, ça n'est pas a moi de te le dire. Garçon ou filles, il n'y a pas vraiment de différence pour moi."

L'amour restait l'amour. Ce que voulait Sybille elle seule pouvait le savoir. Aphrodite avança son index et le plaça entre la gorge et la poitrine de Sybille, ce contact propagea une douce chaleur

"Ceux qui détiennent les réponses a ce genre de questions ne sont pas les dieux, mais toi même. La plupart des solutions se trouvent dans ton coeur. Fait lui confiance, il vaut mieux avoir des remords que des regrets."

Lança t'elle joyeusement

La jeune fille écouta sagement la déesse, attentivement. Chacuns de ses hochements de tête était ponctué par les bruits calmes de ses bijoux claquants les uns contre les autres.

"Ceux qui détiennent les réponses a ce genre de questions ne sont pas les dieux, mais toi même. La plupart des solutions se trouvent dans ton cœur. Fait lui confiance, il vaut mieux avoir des remords que des regrets."

Une phrase forte. Qui faisait réfléchir, réellement. Elle se remettait en cause, pour tout dire. Elle ne savait plus quoi dire, non, plus vraiment.

- Mais...mon éducation, ma religion. Je ne ...  je ne m'en sens pas capable. Je dois respecter mon ordre, enfin je pense...je ne sais pas...plus...du tout.

Elle était en pleine remise en cause, en plaine réflexion ardente, qui brûlait son cerveau, et cette réflexion était si violente...

Aphrodite haussa les épaules avec négligence. Ce n'était pas le genre de dieu qui bridait un humain pour en faire un esclave, mais plutôt celle qui allait pousser les hommes a faire ce qu'ils avaient envie de faire avant tout car la passion était sa force et sans elle elle ne serait pas là où elle était actuellement non?La preuve était qu'Aphrodite était venue avec le strict minimum nécéssaire tandis que Sybille était parrée de milles atouts. La déesse de lé beauté savait bien que ce genre d'attraits étaient inutiles, la beautée ressortait du corps en lui même.

"Ton éducation n'est rien de plus que la somme d'un savoir et de convention que tes semblables ont amassé au cours de leur siècle d'evolution, moi qui ait été là depuis le début de toutes choses je peux te dire sans crainte que la plupart des règles qui te lient les poignets actuellement ne sont rien de plus que des conventions pour eviter le "Qu'en dira t'on". L'humain est avant tout un être vivant, il est fait de pulsions et d'émotions, et pour son propre bien il doit savoir y céder."

Aphrodite n'encourageait certainement pas son monde a sombrer dans le chaos, ni dans la destruction inutile, mais il fallait observer une certaine liberté, libertée absente sur Terra, mais omniprésente sur terre.

"Tu est une prophétesse Sibylle, n'oublie pas que tu puise des dieux les reponses aux grandes questions de l'avenir. Ainsi, moi Aphrodite te fait sans mal une prediction. Si tu pars découvrir le monde du découvrira le secret de la vie. Ce secret te brulera tout entière avec des flammes qui te seront soient douces, soit atroces. A toi de voir si tu veux naître et briser la coquille de l'oeuf ou demeuré mort né."

La déesse se leva de son siege et adressa un doux sourire a Sibylle en lui caressant la joue

"Tu comprendra ce que je te dis un jour."

- D'a...d'accord...

La jeune fille baissa son visage rougie. Que pouvait-elle répondre à tout ça ? Rien...que dalle...sa tête était trop vide, ou trop remplie. Une déesse lui avait fait la leçon, pouvait-on avoir meilleure professeur ? Elle passa sa main dans ses cheveux longs, toujours aussi noirs et fins.

- Merci de...de votre aide...

Elle pressa ses mains et salua de la tête la déesse, toujours en fixant le sol. Que pouvait-elle répondre à tout ça ? Que ? Qui ? Quoi ? Comment... ? Elle fronça les sourcils et ferma les yeux pour réfléchir encore, toujours, ne plus s'arrêter de penser.

Aphrodite eut un sourire et leva deux doigts

"Les humains doivent savoir penser par eux même, aussi je vais effacer ma venue de ta mémoire, et ce que je t'ai dit semblera être ta propre idée. Comme ça la boucle est bouclée, je ne tiens pas a ce que trop d'humain sachent que j'existe."

Aphrodite claqua des doigts et disparu. A ce même instant la mémoire de Sibylle se réecrivit. Aucun dieu n'avait répondu a son appel, mais pendant ces heures de concentration intense qu'elle avait eu tout le raisonement de la déesse avait fini par lui apparaître.

Ah, est ce celà qu'on appelle une revelation?

Quoi qu'il en soit elle se retrouvait a nouveau seule