Le jeune étudiant en droit, Bayushi Takahashi-san, un grand japonais aux yeux bleus, terminait enfin son premier jour au lycée en tant que surveillant. Il avait été engagé au cours de la semaine précédente pour une durée d'un mois, tout d'abord, en remplaçant d'une personne dont il ne connaissait ni le nom, ni le problème. Toujours est-il que c'était là une occasion qui arrivait fort à propos pour lui, un salaire ne pourrait que l'aider à arrondir les fins de mois.
Voilà donc qu'il n'était désormais qu'un vulgaire pion ! L'ingratitude de se travail, il l'apprendrait bien vite, si ce n'était déjà fait. Les insouciantes têtes blondes se moquent allègrement de ces surveillants à l'autorité relatives, jouant à les braver encore et toujours par mesure de défi.
Qu'importait, au fond, tout ceci à Takahashi ? Il ne désirait pas bien faire son travail, juste faire son travail. Et que la jeunesse de demain ne marchât pas droit par sa faute, peu lui chaut ! Il avait d'ailleurs hâte de rentrer chez lui, désormais que les derniers rayons presque ambrés du soleil léchaient les montants des fenêtres, allongeant leurs ombres comme si c'avait été des fantômes. Fourbu par tant d'activité, mais souriant, il entreprit donc de congédier sans ambages, jusqu'à demain, les derniers lycéens et lycéennes qui dévoraient assidûment, pour le plaisir ou pour l'étude, quelques livres de cette grande bibliothèque. Une fois fait, l'individu légèrement dégingandé se gratta l'arrière de la tête en pensant ; n'avait il pas oublié un morceau de la bibliothèque et à fortiori de faire sortir d'éventuels étudiants ? Ce serait mauvais pour son emploi d'en enfermer toute la nuit entre les piles de livres...
Soudain anxieux, Takahashi-san entreprit de parcourir à nouveaux les allées de ce dédale, ne sachant trop s'il couvrait bien tout le périmètre. Haussant tout de même la voix, afin d'alerter qui se cacherait dans le coin :
- Mesdemoiselles et Messieurs, on ferme ! Tout le monde dehors !
Et de continuer de rôder afin de débusquer d'éventuels insoumis
