Prenant tout son temps, appréciant les émotions qu’elle venait de ressentir, encore emplie, pouvant sentir des fluides s’échapper d’entre ses cuisses, la belle lycéenne ferma les yeux, un sourire aux lèvres, et restait simplement affalée sur son « Loulou », reprenant petit à petit contact avec la réalité, quittant cet univers que venait d’être leur « 7ème ciel ». Elle pouvait entendre le cœur de Saïl au rythme diminuant, tout comme le sien, tout comme leurs respirations. Et la belle se contentait d’apprécier le moment présent, de se remémorer l’entier de cette rencontre, probablement plus vulnérable que jamais, et ainsi vulnérable, elle a accueilli les pattes qui venaient de l’entourer avec un grand plaisir, presque un soulagement. Elle avait bien pu sentir qu’il était redevenu plus loup qu’homme, mais était-ce important, après ce qu’ils venaient de vivre ? Pour elle, pas vraiment, bien qu’un loup-garou, ça reste quelque chose de particulier, et malgré toute l’attitude de ce loup là, et bien, elle aurait bien du mal à lui rendre cet amour qu’il allait peut-être dégager, dans les minutes à venir.
A vrai dire, plus elle repensait à cette situation entière, plus elle était persuadée d’être tombée sur un homme hors du commun, devenu grâce à une raison inconnue cet hybride, qui conservait sous son apparence effrayante sa personnalité plutôt amusante de ce qu’il avait été. Et puis il était doux, sensible, sincère, sans aucun doute un homme à peu près parfait, même si sexuellement, il ne devait pas être des plus expérimenté, il n’avait de loin pas été un mauvais amant, et un rien de pratique de plus le rendrait encore meilleur, sans le moindre doute possible. En fait, en dehors de cette apparence, il avait tout pour lui plaire, à la jeune lycéenne, sauf qu’elle, elle savait que même en se disant amoureuse, elle se laisserait toujours attirer par certaines situations, et que la fidélité ne serait pas sienne, pas pour le moment en tout cas, et dans un tel cas, elle préférait rester libre, hors de toute relation de couple. Elle n’avait envie de faire souffrir inutilement, et dans le cas où la personne qui aurait été l’élu, ou l’élue, de son cœur n’aurait pas été dérangé par ces infidélités sans doute fréquentes, sans parler de son travail qui l’amusait bien, elle se serait en quelque sorte sentie offenser, de ne pas créer une espèce de petite jalousie au moins, et de se sentir désirée, désirée par ce, ou cette partenaire avec un réel amour, mais tout restait possible, sur un flash. Il lui fallait juste le sentir, et là, ce n’avait été le cas, et bien sûr, elle ne refuserai pas de le revoir, ni peut-être de « s’envoyer en l’air » à nouveau avec lui, si l’envie venait, mais elle se verrait mal devoir à chacune des apparitions du lupin supporter cette odeur peu agréable, à laquelle on s’habitue avec un peu de temps, mais tout de même désagréable…
Et puis, à quoi bon y penser, la situation évoluera jusqu’à l’ouverture des portes du magasin, à moins qu’ils s’enfuient plus tôt, mais l’heure était toujours à cette espèce de tendresse, quelque peu gâchée par l’impossibilité pour elle de l’embrasser, enfin, ça lui faisait un peu drôle de devoir déposer un baiser sur une gueule, et non plus une bouche, puisqu’elle se doutait, sans l’avoir vu, que la truffe de Saïl était revenue, avec le reste de sa transformation presque désespérante, bien que si elle était survenue cinq ou dix minutes plus tôt, ça aurait sans doute été pire, bien pire…
Puis le lupin se mit à caresser son dos nu, il déposa également plusieurs baisers sur ta tête, dans ses cheveux, et elle avait du mal à lui répondre, sinon en le lui rendant un peu comme l’on caresse un animal : une main vint sur le cou du grand velu, et le caressa lentement ici, remontant un peu vers sa nuque, dans le même genre de caresses qui auraient sans doute plu à un animal, mais pour ce qui était de l’homme-loup, à vrai dire, elle n’en savait absolument rien. Et puis leurs liquides s’écoulaient encore, d’entre ses cuisses, et elle commençait à trouver cette présence « de trop », dans la situation présente, et décida s’élever légèrement son bassin, puis finalement de se retourner, et de s’allonger aux côtés de son partenaire, sur le dos, un bras en guise de coussin, sous sa propre nuque, alors que le second se déposa sur son propre ventre. Elle regardait les étoiles à travers une vire du plafond, le sourire persistant sur son visage, et au bout d’une longue contemplation, elle murmura :
- La nuit est belle aujourd’hui, ne trouves-tu pas ?
Ses mots, toujours doux, étaient formulés lentement, et surtout, elle ne quitta pas les astres qu’elle avait en mire du regard, à vrai dire, elle ne savait pas trop ce qu’elle devait faire en ce moment précis, et préférait regarder là-haut, comme pour y chercher une réponse. Elle ne voulait pas spécialement partir là, tout de suite, mais elle voulait éviter de donner de probables faux espoirs à Saïl, et dans la mesure dans laquelle elle ne pouvait pas simplement aller chercher ses vêtements et s’en aller, elle ne savait pas vraiment que dire afin qu’un trouble ne s’installe pas entre eux, car après tout, ils n’avaient à ses yeux de jeune femme rien fait de mal ou de répréhensibles, bien au contraire, mais le caractère de son amant des plus particuliers de cette nuit ne devait pas vraiment ressembler au sien, et ça, elle en était presque convaincue.