Grr... Si j'étais un animal, je grognerais et mon poil serait hérissé. Malgré les larmes de terreur qui embuent mon regard, je lui offre une oeillade méprisante. Ouais, j'pouvais être vulgaire. Hé quoi ? Même une Princesse à le droit de jurer et de ressentir de fortes émotions négatives, non ? Dans ce cas, le mieux est de les extérioriser, sinon, on devient amer, acariâtre. Alors qu'il se mit à tourner autour de moi, je soupirais. Mes mains tenant ma chevelure, j'essayais de me hisser sans succès pour le moment. La peur avait paralysé mes muscles en quelques sortes.
▄▀▄ Gnah Gnah Gnah... ▄▀▄
Ma réponse est un poil gamine. Mais c'est tout ce qui me vient à l'esprit pour le contrarier. Ma vie lui appartient... Et puis quoi encore ? Comme si j'allais me laisser faire par une brute épaisse du genre de ce Dorian machin chose. J'ai même plus envie de penser à lui comme à un Gentleman. Dire que j'avais confiance en lui, que j'étais prête à tout faire pour qu'il reste en vie lorsque je le croyais en danger de mort... Argh, ça me tue ça. Comment peut-on se foutre de la gueule du monde comme ça ? Je frémis en le sentant me toucher, et voulu ruer pour lui donner des coups de pieds, mais il maintient mon pied et s'empara de la chaine en or.
▄▀▄ Nooon ! Laissez cela ! Lâchez-le.. Non ! Pas dans le feu ! Si Flynn apprend ce que vous avez fait, il vous arrachera les yeux et vous étripera bête iimmonde ! ▄▀▄
Je bluffais ouais. Je ne savais plus qui était ce Flynn. Mais pour que je porte son nom et le mien entrelacé sur une chaîne à ma cheville, c'est qu'il devait compter beaucoup. Et que c'était un Preux Chevalier. Cela, j'en suis sûre. Ou plutôt, je l'espère très fort. Plus digne de confiance en tout cas que cet homme des cavernes. Dire que j'avais remis ma vie entre ses mains. J'aurais fait ce qu'il m'aurait demandé sans broncher parce que je pensais que c'était un homme de bien. Mais je m'étais fourvoyée. Oh, pauvre de moi !
▄▀▄ J'en veux pas de la tienne ! ▄▀▄
Je gigotais entre ses mains, cherchant à échapper à ce contact qui à présent me répugnait. Quelques dizaines de minutes plus tôt, je me serais volontier jetée dans ses bras, blottie contre lui, me sachant en sécurité. Mais maitenant, je donnerais tout pour retrouver les monstres dont il m'a sauvé tout à l'heure. A choisir entre deux maux, au moins les monstres n'étaient pas fourbes. Ils se montraient tels qu'ils étaient et ne revêtait pas l'apparence de l'innocence et de la bonté. Ils étaient féroces, et ils le montraient. Il n'y avait pas de faux-semblants.
▄▀▄ Beuah. ▄▀▄
C'est vrai que je ne peux pas la lui arracher à présent, mais qu'importe. Je trouverais bien un moyen de lui faire payer sa traîtrise, son odieuse tromperie. Je gigote en tous sens, cherchant à échapper à son emprise, raffermissant la prise de mes mains sur ma chevelure toujours brune. Mes jambes cherchaient à se défaire de son emprise, mon corps se mouvant de telle façon qu'on aurait dit un serpent qui ondule. Peu importe ma nudité, ma pudeur ne sera pas offensée par un type pareil. Je serrais les dents.
▄▀▄ Lâches-moi sale... Sale... Sale brute ! Aaah ! Me frappes pas ! Tu n'es qu'un... Qu'un... Rhaaa ! Un gredin, un bandit, une horrible crapule, un forban, un ruffian, un vil scélérat ! ▄▀▄
Puisque je n'arrive pas à me dégager, je tire sur mes bras pour remonter mon corps et ainsi rapprocher de tas de muscle. Ou en tout cas, j'essaie. Des larmes coulent de mes yeux, mais ce ne sont que des larmes de frustration, de rage. Car maintenant, toute peur a été mise de côté par une colère montante. Je n'avais jamais ressenti une haine aussi brûlante que celle-là. Mes joues rosissent même sous cette fureur. Mes yeux brillent de cet impétueux et violent sentiment.
▄▀▄ JE. NE. SUIS. PAS. A. VOUS. Suis-je claire ou bien faut-il que je vous chauffe les oreilles pour que vous compreniez ? Lâchez-moi tout de suite. ▄▀▄
Ma voix, remplie de haine au début de ma phrase lorsque j'ai détaché chaque mot pour être sûre qu'il comprenne, est devenue aussi froide que l'acier sur la fin. Impériale et impérieuse. La voix d'une future Reine sans doute. Puis, alors que mon visage reflétait tout le mépris qu'il m'iinspirait, j'ouvris de grands yeux, sous le choc d'une révélation soudaine.
▄▀▄ Mes cheveux ! C'est vous qui faites ça ? C'est à cause de vous qu'ils ne peuvent plus guérir rien ni personne et qu'ils deviennent aussi bruns que lorsqu'on les coupe ? Oui, à chaque fois qu'ils étaient devenus bruns, vous m'aviez toucher avant... Mais qu'est-ce que vous m'avez fait ? ! ▄▀▄