Marre ! Marre ! Marre ! Elle en avait tout simplement marre ! Héléna avait passé la journée dans l'infirmerie sans pouvoir en sortir à cause d'une inspection de la médecine du travail et pas moyen d'adoucir l'inspecteur, une sorte de vieux grigou proche de la retraite. Bien entendu, elle ne pu arracher aucune tendresse à l'un ou l'une des étudiantes venus la voir. C'est donc passablement frustrée, énervée, épuisée, qu'elle rentra chez elle. La jeune femme avait fait preuve d'une patience à toute épreuve, et la seule chose positive avait été d'apprendre que l'inspecteur était satisfait de ce qu'il avait observé et n'avait pas besoin de revenir, d'autres établissements de moins bonne réputation l'attendait.
Il était à présent vers les 19h, et elle avait faim. Autant de quelque chose pour son ventre que pour son bas-ventre. Pourquoi ne pas commander chez un traiteur et payer le livreur... en nature ? Héléna décrocha son téléphone et appela un petit resto qu'elle connaissait pour ses beaux serveurs. Quelques minutes plus tard, un charmant jeune homme se présenta et c'est une Héléna peu vêtue qui lui ouvrit la porte. Ils se dévisagèrent un instant puis le jeune homme déposa la commande sur le pas de la porte.
_ Je mets votre commande sur votre compte, vous viendrez régler au restaurant.
Le jeune homme partit aussitôt sans adresser un regard à Héléna. Celui-là elle ne pouvait pas le toucher, il avait les femmes en horreur. Elle prit sa commande et referma la porte derrière elle.
_ Et merde !!
Le seul gay de restaurant était de livraison ce soir-là. Mais pourquoi cette journée devait-elle autant mal tourner ? D'humeur maussade, elle avala rapidement son repas puis se dirigea vers son bureau où elle avait déposé son courrier. D'un geste elle éparpilla les enveloppes, et un prospectus retint son attention. Une nouvelle boîte de nuit s'ouvrait en ville, et pour fêter ça, l'entrée était gratuite et il y avait open-bar pendant une bonne partie de la nuit. Paaarfait ! C'était exactement ce dont avait besoin Héléna. Elle ouvrit sa penderie et en sortit une robe-bustier pourpre et une paire de mocassins de la même couleur. La robe était particulièrement sexy car elle était fendue jusqu'aux hanches des deux côtés et s'arrêtait au-dessus des genoux.
Dans les bus la conduisant au quartier de la Toussaint, la jeune femme sentit une ou deux mains baladeuse s'introduire sous sa robe, mais elle ne fit rien pour les déloger. Elle en avait trop envie. Mais les propriétaires de ces-dites mains ne l'invitèrent pas à descendre en leur compagnie, dommage pour eux. Quand Héléna arriva à la boite de nuit, il y avait déjà du monde, mais elle attirait déjà quelques regards intéressés. Une fois à l'intérieur, elle trouva facilement quelques charmants garçons bien disposés à son égard. L'un d'eux l'invita à sortir pour un peu plus d'intimité. Il l'emmena dans une petite ruelle sombre et très peu fréquentée où les attendait une voiture de luxe.
_ J'y tiens à celle-là, alors je ne tiens pas à ma la faire tirer ! D'ailleurs en parler de tirer...
Se garer dans un lieu isolé était en effet le meilleur moyen de ne pas attirer les convoitises, mais le jeune homme embrassait déjà Héléna et elle ne chercha pas à prolonger ses réflexions. Elle se laissa attirer dans la voiture et se retrouva couchée sur la banquette arrière. Elle laissa le jeune homme promener ses mains sur son corps, mais une silhouette attira son attention.
_ Il y a quelqu'un dehors.
_ On s'en fout. Ca doit être un gars qui voulait tirer un coup avec toi.