Aurore avait eut tôt fait de s’adapter aux rigoureux entrainements qu’imposaient sa formation d’héroïne. Brillante et modeste, elle était appréciée par la plupart de ses camarades de classe. Plus encore, elle était assez populaire pour ne jamais vraiment rester seule, constamment entourée d’amis et de connaissances. Elle s’épanouissait pleinement ici, et appréciait d’autant plus aider ses pairs dans le besoin lorsqu’elle le pouvait. Il n’était pas rare de la voir aider des étudiants en difficulté, ce qui renforçait son aura douce et attirante.
Aujourd’hui, elle s’était surtout entrainée à la course afin d’améliorer son endurance. Le temps était radieux et annonçait un week-end dédié à profiter du soleil. Alors Aurore décida de ne pas trop forcer et s’arrêta sans doute plus tôt que d’habitude pour rejoindre deux amies qui l’attendaient plus loin sur la piste. Elle bavarda quelque secondes, ignorant un peu l’effervescence du terrain d’entrainement, puis parti chercher un peau d’eau pour remplir sa gourde. L’endroit était un peu éloigné des terrains, aussi elle s’attendait à être tranquille, mais c’était sans compter la voix qui la tira de sa solitude.
Elle se tourna alors vers un jeune homme qui lui paraissait un peu plus jeune qu’elle, dix-huit ans tout au plus, qui semblait rongé par sa timidité. Mais un sentiment ne cessait de tirailler la jeune femme depuis quelques heures, mettant ses sens en alerte, et venait de s’amplifier au contact de l’inconnu. Un sentiment de prédation ou de danger… exacerbé. Mais la gentillesse d’Aurore le balaya bien vite. Elle jeta un coup d’œil aux alentours, constatant qu’effectivement personne n’avait remarqué le pauvre élève qui lui demandait de l’aider, et lui rendit un doux sourire.
« Bien sûr, pas de soucis. » Lança-t-elle avec bienveillance. « Allons-y ».
Le hangar qui contenait l’équipement était effectivement relativement éloigné des terrains, car personne ne s’y rendait jamais. C’était un endroit imposant d’ordinaire lourdement verrouillé par un épais loquet qui ne s’ouvrait que de l’intérieur, ou de l’extérieur à l’aide d’une clé. Heureusement, ce dernier n’était plus utilisé depuis quelques mois à cause de sa fâcheuse tendance à ne plus s’ouvrir de l’extérieur. De toute manière, tout le contenu de valeur était cadenassé à l’intérieur, le reste étant du matériel trop imposant ou difficile à sortir en douce. Aurore était d’ailleurs plutôt curieuse car, en plusieurs années dans l’académie, elle n’avait jamais mit les pieds là-bas, ou connu quiconque qui s’y était déjà aventuré. Une première donc. Et puis, le jeune homme devait sans doute aussi s’inquiéter de pénétrer dans un lieu aussi éloigné et inconnu seul.
Aurore prit alors les devants et entra la première. La lourde porte était comme prévu déverrouillée, et le loquet défectueux maintenu en position ouverte par une corde qui l’empêchait de retomber. Elle chercha alors l’interrupteur et fit bien vite apparaitre la lumière blafarde des néons sur le grand lieu de stockage. Comme prévu, tout paraissait presque à l’abandon à l’exception des cages verrouillées contenant les cercles de basket convoités. La jeune femme se penchant, ignorant que sa cambrure mettait soudainement en avant sa croupe parfaite et ses fesses délicieusement moulées dans son legging. Elle avisa bien vite le cadenas, et, sans se retourna, s’adressa au jeune homme.
« ça a l’air fermé, tu n’aurais pas la clé ? »