Féroce, bestiale, complètement enragée. Voilà les adjectifs évidents de la créature qui venait de fondre sur la tueuse aux cheveux de sang, qui avait tentée de la décapitée en espérant la prendre par surprise. Malheur pour celle-ci, Belphégor ne fait pas vraiment dans l'imprudence quant elle est en mission. Ses yeux sont habitués à observer là où sa conscience ne la préviendrait pas d'un potentiel danger. Les crépitements scintillants qui passent devant elle ne suffisent clairement pas à la faire reculer tandis qu'elle projette son adversaire en arrière, usant de la puissance de ses épaules et de son buste, avant de se positionner, droite, en direction de ce nouvel ennemi. La créature beugle, produit quelques cris gutturaux laissant entendre le tout de son attitude bestiale. Puissante, vive, agile, sûrement capable de quelques tactiques élémentaires sinon elle aurait depuis longtemps perdue la vie au mains des forces de police de Tekhos. Le type de confrontation que la mercenaire ne pouvait pas vraiment craindre, surtout alors qu'elle était dans une merveilleuse maîtrise de ses capacités.
Elle provoqua cette chose, ne fut même pas sûre qu'elle avait comprit le sens de ses propos... Mais voilà que la masse de muscle simiesque s'ébranla pour lui foncer de nouveau dessus, sans le moindre artifice. Pauvre être perdu dans sa propre rage.
La hache chantait en fendant l'air, un son qui fut largement suffisant pour que Belphégor en perçoivent le mouvement. Quand le coup monstrueux voulut lui happer à nouveau ce qu'elle possédait au-dessus des épaules, elle laissa ses jambes se relâcher, s'aplatissant en direction du sol pour y abattre sa main, de façon à immédiatement se placer en position offensive. Puis elle se fendit en avant, glissant sinueusement entre les jambes de la monstruosité tandis que son arme pourfendit l'air, rencontrant la patte de son ennemi sous le genoux, puis le broyant dans le mouvement, arrachant chair et os dans un éclat sonore moite. Le temps qu'elle se positionne pour un nouvel assaut, sa victime est partie en avant pour se rattraper au sol, ne pouvant faire plus que de se maintenir d'un bras pour ne pas embrasser l'acier du hangar et agiter son arme en tout sens, espérant que l'assaut hiératique lui évite de se faire à nouveau agresser. Il beuglait et hurlait, tel un pourceau qu'on amènerait à l'abattoir. Malheureusement pour lui, Belphégor ne comptait pas faire durer le plaisir, surtout qu'elle en avait bien d'autres à éliminer.
Elle s'élança après le passage lourd de la vibro-hache, plaça son pied de manière à prendre appui à l'aisselle de la créature, puis y mit le poids de son corps avec l'élan, repoussant la créature en direction du sol pour l'y aplatir. L'instant d'après, elle plantait sa tronçonneuse dans l'omoplate opposée de la bête pour l'enfoncer à mi-distance, clouant l'être dans le sol du quai. Son puissant adversaire entamait de produire quelques gargouillis disgracieux, détrempant le sol d'un mélange de morves et de larmes de douleurs, non sans parler de la bave qui écumait ses lèvres depuis le début de l'affrontement. Son pied bloquant toujours l'articulation, la mercenaire relâcha son autre arme et attrapa alors le poignet de la créature simiesque, puis tira dessus en un mouvement sec. Les os se disloquèrent, puis la chair et les muscles se mirent à lâcher tandis qu'elle lui arracha cet appendice, se délectant instinctivement des soubresauts et des gémissements pitoyables de ce premier mort. Enfin, il ne l'était pas encore certes, mais ce n'était que l'affaire de quelques secondes, elle pouvait bien se permettre de le définir ainsi.
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N'oublie jamais, même si tu reviens un jour à la vie. Tu t'es infligé cela tout seul. "
Et d'un swing magistral, elle abat l'extrémité du bras arraché en direction de la tête de cette horreur simiesque, emportant celle-ci dans un pivotement sordide résultant en un craquement glaçant. Récupérant ses armes, la mercenaire sautille du cadavre pour remettre pied sur le sol du quai, puis se remet en chemin vers les profondeurs de la station, laissant derrière elle la forme désarticulée de la Bête, son visage tourné à 210° vers l'arrière, la moitié de la mâchoire arrachée par le choc de son propre bras.
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* *
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Dis bonjour à papa puputte ! -
Salut Puputte. "
Depuis qu'elle avançait dans le complexe, deux explosions déjà avaient malheureusement tentée de l'emporter sous quelques tonnes d'aciers et de gravats. Malheureusement pour l'artificer hilare devant elle, Belphégor n'avait pas la sottise de ne pas remarquer bombes et fils qui se trouvaient sur son chemin, aussi avait-elle tout simplement usée de son agilité naturelle pour progresser à pleine vitesse, notamment en fusant l'usage de ses deux jambes améliorées. Les deux bijoux étaient d'ailleurs encore en activité, la tueuse de Tekhos semblant avoir désormais à la place des guiboles deux productions technologiques particulièrement fines, élégant mélanges de pistons et de tensos-accélérateurs dont la forme pouvait presque rappeler les pattes d'une gazelle. Toutefois, face au malade équipé de ses détonateurs, elle n'en fit pas usage. À l'autre bout du couloir, il aurait le temps de déclencher ses explosifs tandis qu'elle était à mi-chemin, alors la mercenaire aux cheveux de sang préféra faire usage d'une feinte des plus efficace. Elle fit mine de s'abaisser, prête à fendre l'air comme une flèche, comme si elle se préparait à réduire l'écart entre eux deux d'une seule enjambée.
Mais à la place, dans cette position qui permettait avec la distance de dissimuler une partie de ses membres, elle replaça son bras en dessous de son corps. L'instant d'après, elle se projeta vers le haut, pivota sur elle-même, accumulant un peu de force centrifuge supplémentaire... Puis banda ses muscles et projeta son arme plutôt que sa chair, envoyant K'leir filer comme une fusée sur son adversaire. L'hilare n'eut pas le temps de s'esclaffer, ni de bouger par ailleurs : une fraction de seconde suffit pour que l'arme lui transperce la gorge et le visage en longueur, jusqu'à l'arcade sourcilière, emportant le reste de son corps comme une poupée de chiffon afin de planter celui-ci dans le mur qui se trouvait derrière. Chose honorable et impressionnante, Belphégor remarquera une fois de nouveau sur le sol et sur ses deux jambes que l'être n'avait même pas lâché ses détonateurs. Comme quoi, même dans la mort, il y en a pour rester obnubilés par leurs ridicules passions.
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Adieu Puputte. "
La voilà qui reprend donc ses déplacements. Traversant le couloir, elle récupère par simple plaisir deux des bombes qui se trouvaient de manière accessible le long des murs, puis atteignant sa nouvelle victime, elle récupère sur lui le détonateur courte distance ainsi que son arme. Voir cet abruti choir au sol mollement est un vrai plaisir, même si l'on doit avouer que la tâche de sans sur le mur est peu spectaculaire, surtout pour une des exécutions de la mercenaire. En revanche, le bruit de pas provenant du couloir de droite pourrait peut-être corriger ce manque d'esthétisme ? Belphégor se retourne lentement en direction du coude, observant alors la figure ventripotente et barbue lui apparaître d'un pas assuré, quoiqu'un peu lourd. Cela sous-entendait une forme de défaitisme suffisant pour que la tueuse de Tekhos, amusée par cette approche, vienne poser une main à son flanc, la poignée de son arme toujours en main, avant de targuer sa nouvelle victime de quelques paroles acides :
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C'est fou, un vrai cimetière cette station, on y croise des cadavres en chaque recoin. -
Ferme ta gueule, chienne de Tekhos. J'vais t'pourrir comme j'ai pourri chacune des petites traînées qu'il m'a été donné d'capturer ! -
Oh mon dieu, un cadavre qui parle ! "
Le biker spatiale n'a visiblement pas eu besoin de stimulation supplémentaire pour se jeter sur elle, levant la lourde masse qu'il avait en main dans l'espoir, sûrement, de lui asséner un coup afin de pouvoir la mettre hors d'état de nuire. Le problème, c'est qu'il était lourd, pataud, sûrement au détriment d'une certaine force qui aurait put avoir une importance s'il n'était pas en face d'une créature largement plus dangereuse et anormale que lui. Dès qu'il fut à portée, Belphégor se jeta sur un mur pour prendre appui, puis se permit un rebond, prenant de la hauteur avant d'élancer une de ses jambes mécanique droit en direction du visage de l'homme. L'acier percuta lourdement son visage, l'emporta jusqu'au mur pour l'y écraser avec cruauté, la sensation même ressentie par Belphégor étant que les os de la tempe à la mâchoire avaient cédés sous le choc des deux surfaces. Pourtant celui qui aurait dû s'effondrer releva d'un coup sa main, attrapa la patte artificielle pour emporter le corps de la mercenaire, alors en plein air et sans soutien, puis chercha à l'abattre sur le sol de toutes ses forces.
Pas le choix, Belphégor désactiva la transformation de ses jambes pour brusquement réduire la taille de ces dernières, se rapprochant alors immédiatement du biker ... Pour contorsionner son buste, donner un puissant élan gauche afin d'amener son arme avec sauvagerie sur le cou de cet homme inconscient de sa mort immédiate.
La tête sauta. Le mouvement initial perdit de sa violence. Belphégor rencontra le sol violemment, mais point avec tout l'aplomb qu'il aurait initialement dû. Libérant calmement son pied de la poigne de cet homme, elle se secoua un court instant en fronçant les sourcils, puis observa le visage décapité. Grossier et masculin, aberrant de laideur. Toutefois, la marque de sa patte mécanique montrait bien que le cerveau à l'intérieur de sa boîte crânienne aurait dû être transformer en une flasque et putride confiture avant même qu'il n'ait eu l'occasion de mouvoir son bras. Avait-il consommé un quelconque dopant ? Instinctivement, la tueuse se mit à humer l'air, cherchant d'une manière ou d'une autre à détecter si quelques restes olfactifs d'une substance quelconque se trouvait sur le cadavre du barbu. Malheureusement, rien de cela, la seule preuve qu'elle en eu fut visuel, notamment en constatant les pupille dilaté de l'homme, maintenant que ses lunettes de soleil avait volée au loin. Quelque-chose l'avait affecté, mais quoi ?
En tout cas, elle même commençait à montrer des signes de fatigue. Son souffle s'écourtait, son corps lui envoyait quelques signaux légers de tensions et d'échauffements. Bon, elle en avait eu la moitié... Fini de jouer. Les prochains allaient goûter aux armes de leurs collègues, ça allait accélérer un peu le processus.
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Il est temps de leur montrer que ces explosifs peuvent très bien se retourner contre eux. "