Depuis bien trop de temps, Grizelda était restée impassible dans sa petite boutique d'antiquité. La propriétaire des lieux, lui laissait avec facilité la gestion de ce lieu, ainsi que l'approvisionnement nécessaire. Mais depuis quelque temps, les affaires ne sont pas très bonnes... Il fallait avouer, que les objets de valeurs venaient à manquer. Les revendeurs prônaient un prix bien trop important pour la vieille dame, qui ne put se les procurer.
Sa jeune employée quant à elle, commençait à se lasser de rester ainsi à attendre la providence. Elle savait parfaitement que les gens parlaient beaucoup dans les tavernes, peut-être qu'elle entendra parler d'un objet de valeur qui attend preneur ? Ou un simple tuyau qui pourrait l'y mener ? Après tout, elle n'avait rien à perdre, et cela lui permettra d'aller boire un verre. De toute manière, les clients sont absents aujourd'hui. Fermer plus tôt n'était donc pas bien méchant. Ni une, ni deux, la lapine part en quête d'une buvette regroupant du beau monde. Pas besoin d'aller chercher bien loin, mais prenant toujours une intention à sa tenue pour éviter les ennuis. Ses oreilles cachées sous le capuchon de son haut, elle pénétra dans le lieu déjà bondé et animé. Cris, chant, rire gras et grognement. Une ambiance plutôt classique pour une taverne, rien qui ne puisse réellement l'effrayer. Calmement, la jeune femme alla s'installer au comptoir, commandant de l'hydromel, et tends une oreille curieuse vers les discussions autour d'elle. Durant de longues minutes, si ce n'est une bonne heure, elle n'eut que la diligence d'entendre bien des âneries. Exaspérée, la pensée que tout cela fut inutile lui passa à l'esprit. Qu'avait-elle imaginé ? Ses balourds ne devaient pas s'intéresser à autre chose que l'alcool et la sexualité à les entendre ainsi parler.
Piochant dans sa bourse, elle paya sa consommation et s'apprêta à s'en aller, quand enfin, une discussion s'appropria son intention. Un vieillard déblatéra sur une sorte de relique, un objet ancien et culturel, appartenant à d'anciennes civilisations. Un bâton orné d'une pierre précieuse, qui aurait appartenu à une sorte de guide spirituel. On lui confréré de la magie, sans savoir si cela était véritable. Ce bâton hélas, serait disparut dans le milieu de la contrée du chaos, plus précisément dans les landes dévastées. Les ruines de cette ancienne civilisation le cachent, et personne n'aurait remis la main dessus.
Une histoire clamée par des rires et moqueries de ses congénères, mais Grizelda prit cela bien au sérieux. S'approchant du compteur, posant ses mains sur la table et prônant au-dessus de lui, elle se voulait assurée.
Seriez-vous précisément où se trouve ces ruines ?
Pour réponse, il y eut un silence. Puis en écho, des rires sonores dédaigneux et renchéris.
Écoute ma belle, une minette comme toi ne tiendrait pas une journée sur les landes dévastées. Tu comptes y aller seule ? Tu sais que personne ne viendra chercher ta dépouille ?
Devant ces boutades, le visage de la belle resta de marbre et d'assurée de sa requête. Il lui en fallait plus pour la déstabiliser, et ce n'était sûrement pas ces idiots qui allaient y parvenir. Voyant que la jeune femme était sérieuse, l'homme se racla la gorge, et prit à son tour une moue assidue.
L'on dit qu'il est dans le Sud Ouest des Landes. Derrière des murs de roches aussi tranchantes que des lames. Si vous suivez cette direction, vous êtes censé tomber sur les ruines. Mais ces lieux sont plutôt dangereux pour une damoiselle. Il y a des pièges partout, et les décombres sont vastes.
Il n'avait pas tord, et Grizelda en avait parfaitement conscience. Aller seule dans les Landes et d'autant plus dans une zone périlleuse, elle ferait un parfait encas pour la première créature.
Bien, alors si quelqu'un veut m'y accompagner, nous pourrions nous partager la valeur de l'objet, je suppose que nous pourrions le revendre assez cher pour satisfaire deux personnes.
Etrangement, les têtes se baissèrent, et quelques mots se grommelèrent. La taverne n'abrite pas les plus téméraires, et ce, malgré la carrure de certains. Grizelda souffla exaspérée devant le peu de conviction de toutes ces personnes. Il devait bien y avoir quelqu'un qui aime l'aventure et la découverte autant qu'elle ? Ou bien même, demandeur de ce prix à remporter ?
Désolée ma belle, on a pas envie de terminer bouffés par des monstres. Mais tiens, c'est cadeau. Bon courage.
Déposant sous le nez de la lapine, deux dagues, Grizelda hésitante, termina par les prendre et en mettre une de chaque coté de sa ceinture. Sans demander son reste, elle fit demie tour et s'apprête à l'aventure. Pour être honnête, son esprit lui criait de ne pas le faire, mais son corps n'ose obéir. La jeune femme aimait l'aventure, mais cela n'allait-il pas la perdre ?
