La vie n'est pas facile tous les jours et personne n'est à l'abri. N'importe qui peut voir sa vie être chamboulée du jour au lendemain.
C'est ce qui est arrivé au pauvre Kozan, abandonné par sa femme après un peu plus de trente longues années de vie commune. Leur mariage... et plus particulièrement leur vie sexuelle, était d'un ennui absolu selon son épouse.
La poussant à se trouver un amant qui s'est avéré être le meilleur ami de son mari. Ils s'étaient pourtant mariés jeunes dès leur sortie du lycée et filaient le parfait amour aux yeux de leur entourage.
Comme quoi, personne ne sait ce que l'avenir peut vous réserver.
Kozan n'a toujours pas digéré la nouvelle, deux mois après l'officialisation de leur divorce. Son travail, ses relations avec ses amis et sa famille s'en ressentaient.
Enchainant les longues soirées dans les bars, il était devenu méconnaissable.
Plus personne ne voulait le cotoyer dans sa famille alors qu'il avait toujours été là pour eux quand ils étaient dans le besoin. Son ex femme lui aura tout volé... Sa famille, son honneur, sa vie !
Sa propre fille qu'il a élevé avec amour et à qui il n'avait jamais osé refuser le moindre caprice durant toutes ces années le traitait, elle aussi, comme un étranger en refusant de le voir ou de répondre à ses appels.
« Ma vie est fichue... Je n'ai jamais fait de mal à personne et voilà où cela m'a mené. »
Déboussolé, perdu, dénué de toute joie de vivre, Kozan est assis sur un banc du parc public. Seul, en pleine nuit et avec pour seul compagnon une bouteille de vodka qu'il n'a même pas le courage d'ouvrir. Il s'avait déjà ce qui l'attendait s'il venait à déboucher cette bouteille au liquide transparent.
A savoir se gâcher la santé, encore un peu plus, pour se réveiller plusieurs heures plus tard sans aucun souvenir et au milieu d'une ruelle avec un peu de chance. C'était en général des amas de sacs poubelles qui lui servaient de matelas lors de soirées trop arrosées.
Le parc où il se trouvait était généralement désert à partir de 22h. Pas parce qu'il était fréquenté par de mauvaises personnes mais plutôt à cause du qartier chic où il se trouve. Les gens du coin ne sortent pas de chez eux le soir, ou pas à pieds. Ils prennent un taxi ou un chauffeur régulier.
Ce qui en fait l'endroit parfait pour être tranquille.
« N'importe quel homme digne de ce nom aurait envie de tuer cette... Cette... Et ce... »
Sa bonne nature l'empêche de pouvoir haïr les deux personnes qui ont fait de lui une loque sans avenir. Que faire ? Se suicider ? Le courage lui manquait pour procéder à un tel acte. Pas forcément croyant, il n'avait juste pas assez de force mentale pour mettre un terme à son existence.
Il se remémore alors les paroles de son ex-femme le jour où elle lui a jeté ses valises par la porte. La garce n'a pas été tendre avec lui, déballant tout leur linge sale en public. L'humiliant devant tout le monde.
Elle l'avait traité de sous-homme, d'impuissant, allant jusqu'à remettre en question son hétéro-sexualité. Que ce fut lors de leur première fois durant leur adolescence ou leur dernier rapport intime, Kozan n'a jamais été très porté sur le sexe. Se contentant d'une seule position et de maigres préliminaires.
Sa femme lui avait souvent proposé de visionner des films pour adultes en sa compagnie pour élargir leurs horizons, s'opposant à son refus. Le problème venait sûrement de son éducation prude prodiguée par sa mère en l'occurence.
On lui a appris que le sexe n'était qu'un vulgaire moyen de se reproduire, que le plaisir n'avait aucune importance et qu'un couple qui s'aime sincèrement ne doit pas en dépendre.
A quoi bon y repenser aujourd'hui ? Tout est trop tard maintenant que sa femme l'a quitté. Qui voudrait d'un homme de son âge ?