«
Je croyais que vous aviez pris votre indépendance de votre père... -
On n’abandonne jamais vraiment ses racines. -
C’est quelque chose que je peux comprendre » acquiesça l’homme.
Il tenait un verre de
saké à la main, sans s’étonner que son invitée en ait refusé. Des ombres noires voletaient autour d’elle, lui donnant une allure infernale, mais il en aurait fallu plus pour impressionner l’élégant personnage, qui l’avait accueilli dans sa villa japonaise, un manoir typique situé le long des falaises entourant Seikusu. C’était une grande demeure, très agréable, dont, depuis l’extérieur, on pouvait voir quelques toits, des balcons, ainsi que le mur en cernant l’accès.
«
Votre père a choisi de partir de la Terre... -
Pour en revenir. Il a pris un coup, mais vous savez de quel bois est fait Kagan. -
Lui et moi fûmes ennemis jadis, acquiesça l’homme.
J’étais donc bien placé pour m’allier à lui pendant la guerre. »
Nul n’oserait contester l’expérience de ce vieux vampire, ce seigneur qui avait connu la plupart des grandes périodes historiques du Japon, de sorte que personne ne savait de quand il venait. En revanche, ce que tout le monde, c’était que, au Japon,
Zetsu Amon était un puissant vampire, et qu’il était en ce moment sur un gros coup... Quelque chose similaire à ce qu’un autre seigneur vampire, Kagan, avait entrepris de faire il y a quelques années : utiliser le sang humain pour modifier l’atmosphère.
Et Seikusu, pour ça, était un endroit formidable. Tout se déroulait dans les usines de la
keiretsu qu’Amon contrôlait, et qui lui servait de couverture officielle pour mener à bien ses projets. Mais, ce soir, tout en discutant avec
Ephemera, Zetsu était loin de se douter que sa soirée allait être perturbée dans le sang par la même personne qui, jadis, avait détruit les plans de domination mondiale de Kagan...
La zone industrielleSituée près du port, la ZI de Seikusu s’étalait sur plusieurs kilomètres de béton, de quais, de cheminées, d’entrepôts, et d’usines. Un endroit qui avait connu la crise économique ayant frappé le Japon dans les années 1990’s. La zone était proche du quartier de la Toussaint, car, historiquement, la Toussaint abritait les ouvriers et autres dockers allant y travailler. La zone industrielle était en reconstruction, mais comprenait encore beaucoup d’entrepôts abandonnés, de locaux n’ayant pas trouvé de repreneurs... Et d’autres en profitant pour des activités illégales. On trouvait de tout, allant du simple trafic de stupéfiants à la traite... Et à des trafics plus obscurs encore.
«
Vite, vite ! -
Putain, ‘traîne pas, mec ! »
Pressés, courant comme si les flammes de l’Enfer les traquaient, deux hommes remontaient une ruelle sinueuse. L’un d’eux regarda derrière lui, et heurta un parpaing qui ressortait du sol. Dans un soupir, il s’affala sur le sol, sans que son comparse ne cherche à le retenir. L’homme fila sur la gauche, et entendit un bref hurlement dans son dos.
«
Putain, putain, putain ! »
Dire qu’il était paniqué tenait de l’euphémisme. L’homme vit une ombre filer au-dessus de lui, et des claquements résonner le long des conteneurs, le faisant sursauter à chaque fois.
«
MONTRE-TOI ! J’AI PAS PEUR DE TOI !! » hurla-t-il, dan sun bref excès de courage.
Mais comment oublier cette vision de cauchemar ? Elle était tombée sur eux comme le Diable en personne, ses lames tranchant dans la nuit, repeignant les murs de rouge, tranchant, éviscérant, égorgeant, sans pitié, sans ménagement. Il n’avait jamais vu ça, une telle rapidité, une telle efficacité... Il s’avança encore, quand la silhouette bondit brusquement sur lui. Une lame s’enfonça dans son épaule, ressortant de l’autre côté, et il s’effondra sur le sol en hurlant, un visage grimaçant devant son visage.
«
Tu es l’un des laquais à la solde d’Amon... Parle ! »
Et il parla, tout en hurlant.
Aussi bien de peur que de douleur, puis surtout de douleur.
«
Tu as vraiment un corps bien fait, ma chérie... »
Oyoshi n’était pas un vampire de première classe au sein du clan Amon, mais il était tout de même suffisamment bien placé pour diriger cette opération. Une opération importante, qui avait nécessité que le clan se rapproche des criminels locaux, notamment le clan yakuza des Guramu, clan avec lequel Amon était en lien depuis des années. Oyoshi n’avait en soi aucun problème à travailler avec des Yakuzas, mais la présence de cette femme l’agaçait... Tout en l’excitant. Le Grand Maître avait été informé qu’une étrangère, tueuse redoutable, risquait d’arriver pour faire gâcher cette opération. Oyoshi était donc ravi d’avoir réussi à la capturer. Le Maître serait content, mais, en attendant, ça ne l’empêchait pas de profiter d’elle, d’autant plus que cette salope n’avait pas été facile à capturer.
Ses hommes commençaient à palper ses seins, et l’un d’eux lécha son fondement, puis Oyoshi se déplaça, et tira sur les liens la retenant. Ces derniers étaient reliés à un treuil, et il s’en servit pour la forcer à s’abaisser, finissant à quatre pattes, avec les mains ficelées au-dessus de sa tête, les jambes écartées, mettant ainsi ses fesses en valeur.
«
Voilà... J’vais te baiser, salope ! Qu’est-ce que tu en dis, hum ? »
Il souriait, son pantalon étant déformé par une belle érection.
C’était tout un programme qui s’annonçait, tandis qu’il se glissait dans le dos de sa prisonnière...