L'attention dont elle faisait preuve en aurait surpris plus d'un. Solace buvait chacune des paroles d'Helel, hochement doucement la tête, approuvant, souriant. Le nœud dans son estomac se défit lorsqu'il la rassura sur son avenir en ces lieux. C'était la déception qu'elle avait peur de causer, plus que les obligations qui auraient pu teinté son séjour en Enfer. Seule sa présence suffisait. Solace dégustait ces mots qui affirmaient son statut divin. Elle était l'un de ces êtres ! Ils la considéraient comme tel et cela solidifiait les fondations de ses pensées, de l'identité évanescente qui n'avait jamais pu absorbé cette donnée. Déesse ? Elle ne s'était jamais autant sentie déesse qu'en cet instant. Qu'important les autres créatures, les démons, les succubes, les incubes, ce n'était finalement pas eux qui la faisait se sentir dans son élément, enfin à la place qu'occupait ses semblables olympiens.
C'était lui. C'était Helel avec le traitement somptueux réservé à la divinité qui lui faisait enfin prendre conscience de sa nature. On aurait pu lui rabâcher sans cesse son état. Rien n'y aurait fait. Le démon n'avait pas usé d'artifices décelables. A travers ses mots, ses paroles, ses murmures, il avait fait d'elle la déesse qui se tenait à quelques pas de lui. Avec attention et crainte, Solace attendait malgré elle la réponse à la question posée quelques instants plus tôt. La jeune femme l'avait négligé, mais au fond d'elle, celle-ci paraissait capitale, comme si quelques simples mots forgeraient à tout jamais son futur. Et c'était bien le cas.
L'admiration, les sentiments du démon a son égard la nourrissaient, la rendant plus forte à chaque instant qui trépassait sous leurs étreintes. Jamais la solitude ne viendrait s'emparer d'eux, à chaque moment passé en sa compagnie était l'occasion d'une nouveauté, d'une découverte de leurs corps et de leurs personnalités. C'état un carnaval perpétuel d'échanges enfiévrés, de violence sans pareille. Jamais elle ne s'était sentit à la fois si fragile et si forte sous les doigts d'un homme, d'une femme, d'un mortel ou d'une créature. Rien n'était impossible, le monde s'offrait à elle, nu, n'attendant que d'être piller, violer, plier par leur deux êtres, par leur force combinée.
La réponse qu'il lui apporta résonna avec une vivacité féroce. Elle était accompagnée par une légère caresse qui la mettait en condition pour accepter les délicates paroles. Sa déesse, son épouse... La jeune femme en était étourdie. Pouvait-t-elle être tout cela pour Helel ? A ses yeux se révélèrent soudainement la pureté des instants partagés avec une netteté troublante. Elle voulait être tout cela, avec toute la force que pouvait fournir son être, se donner à lui, qu'il la prenne éternellement jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus survivre sans lui, sans ce qu'il pouvait lui donner.
Elle voulait s'offrir à lui sans concessions, pleine et entière, qu'il la malmène, la maltraite sous les assauts sans pitié, qu'il joigne bientôt ses forces aux autres démons afin de marqué son corps. Peu importe ceux qui pénétrerait le sanctuaire divin car un seul maître continuerait à régner en ses lieux. La poitrine de Solace fut pressé un peu plus contre le torse du démon, alors qu'elle laissa s'écouler un silence apaisant entre eux.
« Je le promet. » chuchota la déesse, si bas, comme si elle souhaitait que lui seul ne l'entende. Ce n'était pas un secret murmuré mais quelques mots, comme un trésor à chérir, dont lui seul profiterait en cet instant. Une plainte vint appuyer cette promesse, sentant ses doigts brûlant se resserrer sur son cou. « Je serais ta putain, je serais ton esclave... je serais ton épouse, ton amante, à tes côtés. Tu seras mon prince, mon roi, le dieu, l'homme a qui j'appartiendrais tout entière. » Le désir la submergeait, manquant de la faire vaciller sous les chaudes vagues d'un appétit qui se réveillait.
« Entre tes mains, je veut être plus chétive que je ne l'ai jamais été, je veut que tu me fasses chanceler sous les attaques incessantes. » soupira-t-elle. « Je veut ne rien être à tes yeux qu'une conquête de plus, et l'instant d'après être l'Unique à ton regard. » Ses paroles furent bientôt étouffées par un petit gémissement qui franchit ses lèvres tremblantes. La dureté de l'instant était impitoyable à son égard, comme si leurs caresses valaient un ébat rude, une chevauchée destructrice. Il lui semblait manquer de défaillir. « Oui, oui.... je veut être unie à toi. Ton épouse te vouant une fidélité sans bornes, vivant chaque nuit à tes côtés, ta déesse a qui tu vouera ton admiration et qui te dédiera chacun de ses fidèles, la putain insatiable que tu manipuleras de ton seul désir, empliras, engrossera, qui te donneras descendance, qui ne pourra vivre sans te sentir vivace dans ses entrailles. »
Bientôt, ils s'enfonceraient ensemble dans la bestialité la plus pure. Ce ne serait pas une mise à l'épreuve, elle était déjà passée, le démon avait eut un avant-goût de ses soifs, de sa délicieuse endurance. Bientôt, ils seraient unis dans le sang, le stupre, la débauche de la manière la plus décadente et enivrante qu'il soit. Inconsciemment, il avait peu à peu préparé son corps qui désormais réclamait plus : la violence la plus pure que fournirait les participants de l'orgie qui approchait. La force de ce qu'elle vivait était telle que l'exaltation continuait à la submerger, lui inspirant les paroles qu'elle déclamait sans reprendre son souffle.
« Je suis à toi. Tout entière. Tes coups et tes ordres ne seront que douceurs. Tu modèleras mon devenir et à chacune de tes envies je serais autre, pute, jouet, esclave... mais toujours tienne. » acheva-t-elle avant de clore cette promesse les unifiant avec un baiser passionné, rompu avec des longues secondes pour lui permettre d'ajouter quelques mots. Ses doigts glissèrent jusqu'au creux des cuisses, caressant sensuellement le tissu qui occultait à son regard la partie tant convoité. « Uses-moi, prends-moi... je t'appartiens. » ajouta-t-elle en se pressant contre lui, profitant de sa chaleur, laissant échapper un long soupir d'extase au creux de son oreille.