Cette lumière au loin n'est pas celle du train, mais celle de la justice ! [pv]

Les Skavens... ce peuple d'hommes-rat venu du plan de Terra jusqu'à la Terre pour venir détrousser les humains de cette planète. Comment font-ils pour maîtriser la magie des ombres et de la fumée, alors qu'ils ne sont pas capables de parler la moindre langue civilisée ? Cela fait plusieurs années que je les traque à travers la surface du globe de cette planète bleue, ils se faufilent à travers l'obscurité et se cachent sous des manteaux à capuchons pour ne pas que les humains les découvrent. En plus de dépouiller les gens, ils mettent l'existence secrète de Terra en péril, ils ne méritent pas de vivre. Pourquoi suis-je le seul à m’intéresser à leur cas ? Je l'ignore, mais je m'en vais les faire goûter de mon épée de Justice, Elénia ! se dit Yeratel en descendant les marches vers le quai du métro.

Il faisait nuit depuis plusieurs heures à Seikusu. Les dernières rames de métro passaient avant la fin du service, les quelques voyageurs qui restaient n'étaient pour la plupart que les sans-abris du coin qui y dormaient. Yeratel se mit au bord du quai et regarda à droite puis à gauche, plongeant son regard dans les tunnels obscures du réseau sous-terrain. Les regroupements des témoignages de victime avaient finis par payer, il était maintenant persuadé d'une bande de skavens se terraient quelques part en ce quai et un autre de service, relié avec celui où il se trouvait par le tunnel sur sa gauche. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus eu d'informations qui parlaient de Skavens au Japon, ces rats étaient tellement furtifs qu'il perdait souvent leurs trace, mais là quelque part dans ces ténèbres, ces bandits étaient prêts à le recevoir.

Yeratel se rapprocha du bout du quai et sauta dans le tunnel. Il fit quelques pas et se débarrassa de sa veste longue qui découvrit son armure de métal, qui aurait brillé de milles feux s'il avait été sous la lumière du soleil. Il continua à s'aventurer plus profondément dans le tunnel, il fit briller ses yeux qui lui permit de voir un peu mieux, mais il n'était pas pour autant nyctalope. Et quand bien même, sa magie ne lui permettait pas de voir à travers la fumée que produisait les Skavens.
Quand il aperçut la lumière du quai suivant, il s'arrêta. Il était maintenant au milieu du tunnel qui reliait les deux quais.

Elénia ! invoqua-t-il. Son épée de lumière apparût au creux de sa main. Guide-moi !
L'épée se mit à léviter au-dessus de la paume de sa main et se mit à tournoyer lentement. Soudain, elle se propulsa vers un mur de brique devant lui et se planta dedans. Yeratel s'approcha et tâta le mûr. Au bout d'un moment, il entendit un cliquetis et un bout de la paroi pivota telle une porte. Il venait de découvrir un passage secret.

Pas le temps de s'y aventurer qu'un bruit étrange se fit entendre. Il fit un bond en arrière pour revenir au milieu de la voir et rappela son épée dans sa main. Il était prêt à se défendre...

Non loin de là, un bar ouvert jusque tard le soir accueillait encore quelques clients et clientes. Valadhiel en faisait partie, quand l’ange déchu n’était pas à la recherche de viles créatures de la nuit ou de démons, elle prenait du temps pour le passer avec les humains et les découvrir, les comprendre. Ce fut d’ailleurs l’un des principaux reproches qu’elle fit tout le long de son existence pendant son statut de milicienne céleste. A quoi bon protéger les créations de Dieu si nous n’apprenons même pas à les connaitre ? Bien entendu, tout n’était pas si blanc. Les hommes et les femmes qui peuplaient cette planète portaient autant le bien que le mal, certains plus que d’autres. Mais comme qui dirait, le bien et le mal ne sont qu’une question de point de vue.

L’ange noir ne faisait plus partie des troupes divines, certes. Mais, ça ne l’empêchait pas d’accomplir toujours son devoir et de protéger les innocents mortels. Jamais elle n’assassinat un des siens par pure soif de sang ou vengeance, pas comme l’a fait un autre ange déchu, désormais roi de l’Enfer, souverain des démons et du Mal à l’état brut. Non, non, il n’y avait pas à tergiverser… Lucifer représentait bien l’incarnation du mal. Et pourtant, certains anges et archanges voyaient désormais Valadhiel comme lui, comme cet infâme démon.

Assise sur une chaise à siroter une bière tout en écoutant les quelques japonais discuter, elle n’arrêtait pas de ressasser certaines périodes de sa vie. Enfin. Pouvait-on appeler ça une vie ? En tout cas, celle qui se faisait passer pour une certaine Aurora avait un franc succès et beaucoup n’arrêtaient pas de la fixer des yeux. Il fallait dire qu’une Européenne, ici… c’était plutôt rare. Si sa crinière blonde existait toujours, ça n’aurait été encore que plus plaisant pour toute cette populace. Les locaux devaient imaginer que la brune, toujours assise seule sur une chaise à une table isolée, ne comprenait pas un traître mot.

Alors que la créature ailée cachait sa présence, elle en sentit une autre. Il ne s’agissait pas de n’importe quoi, de n’importe qui. La magie utilisait appartenait à celle des cieux, de la Lumière divine. La conclusion, bien que hâtive, semblait évidente. Un ange se trouvait à quelques pas d’ici. La femme brune paya l’addition en adressant un bref merci dans la langue des autochtones. Arrivée en plein milieu de la rue et lorsque tous les regards n’étaient plus dirigés vers la belle brune, les ailes sombres de l’ange se déployèrent et elle s’envola en direction de la source de magie.

Son voyage l’emmena à quelques pas, une station de métro. Sa tête se pencha vers le tunnel, d’où venait cette utilisation de divines forces. Valadhiel sauta sur les rails, par chance, à une heure pareille… aucun tramway ne circulait et les stations furent abandonnées jusqu’au petit matin. Une magnifique cuirasse ébène aux symboles antiques apparut le long de son corps à la place de ses vêtements de ville. Cette armure lui moulait parfaitement ses formes, mais, que serait une guerrière sans une arme ? En l’occurrence, sa magie ténébreuse fit apparaître deux lames longues jumelles entre ses mains.

Arrivée à la hauteur d’un homme, ou plutôt d’un ancien camarade de champ-de-bataille, l’ange noir aux ailes déployées grimaça mais ne dit aucun mot. Aucune émotion belliqueuse ou haineuse ne s’échappait de l’aura de Valadhiel, elle semblait juste… indécise en attendant la réaction de son opposant.

Le revers de fortune de sa lame, Yeratel tentait de cacher son aura quand il était en mission, mais Elénia était orgueilleuse. Elle irradiait de toute sa magie quand elle apparaissait, pour répandre la crainte de son courroux divin à toutes les créatures Maléfiques aux alentours. Et à ce moment précis, l'épée de lumière était impatiente, l'ange de la justice pouvait la sentir fébrile dans sa main. Quelle raison ? Elle est simple, un ange noir venait de s'engouffrer dans le tunnel et l'épée avait soif de justice. Mais Yeratel la retenait, la propre aura de cette créature, fort bien charmante au passage, ne dégageait rien de malsain.

L'ange n'était pas rassuré pour autant, les cibles qu'il traquait pouvaient être n'importe où et venir de toutes parts sans qu'il n'en s'aperçoive. Il préféra jouer la prudence, même avec l'ancienne consœur qui se tenait à quelques mètres devant lui. Celle-ci pouvait toujours être la main invisible qui dirigeait ces vils voleurs et son aura ne serait qu'un vieux sentiment de tristesse à l'idée de tuer un ancien frère d'armes. Fort de cette nouvelle réflexion, Yeratel décida de taire le silence qui s'était installé.

Je me doutais que ces rats ne pouvaient être aussi difficile à arrêter sans qu'ils aient le soutien d'un être magique. Est-ce toi leur chef, où t'es-tu abaissée un servir un être encore plus vil que toi ? dit-il d'un ton agressif et réprobateur. Une fois fait, il pointa son épée dans sa direction. Ce n'était pas un geste de provocation juste une sorte de mise en garde.

Ses ailes n'étaient pas déployés et le tunnel était encore très sombre. Yeratel tentait de cerner ce qu'il se passait dans le passage qu'il venait d'ouvrir, mais il ne pouvait le faire avec la présence de l'ange noir. Il espérait que la situation se débloquerait avant que les troupes de Skavens ne rappliquent.

« Je me doutais que ces rats ne pouvaient être aussi difficile à arrêter sans qu'ils aient le soutien d'un être magique. Est-ce toi leur chef, où t'es-tu abaissée un servir un être encore plus vil que toi ? »

Un éclair vint frapper Valadhiel, même s'il s'agissait plus d'une mise en garde, elle prit ces mots pour de la provocation et la colère bouillonnait en l'ange noir. Il ne fallait pas bien longtemps avant de la voir serrées les poings autour des pommeaux de ses lames respectives. L'aura de la sombre créature, plutôt calme et apaisée auparavant, vira dans une spirale de haine et de rage. Grâce au tunnel assez épais, la femme brune prit son envol en déployant ses ailes et pour répondre à cette attaque verbale, fonça tout droit vers son ancien camarade de bataille. La vitesse de la chose ailée fut sans appel, en quelques secondes, elle se retrouva presque au contact de Yratel.

Toutefois, ses deux épées empalèrent un rat géant, se tenant sur deux pattes. Ce dernier s'apprêtait à donner un coup de poignard à Yratel qui n'avaient d'yeux et de rancœur pour sa camarade déchue. Tout devint plus clair. Ce ne furent pas les mots de l'ange pur qui la provoquèrent, mais, de remarquer une présence si malsaine et vile qui passa inaperçue jusqu'à maintenant. L'éclaireur des Skavens perdit rapidement la tête, les armes de Valadhiel se chargeant de cette abomination sans le moindre scrupule. La femme armée se tourna ensuite vers l'homme blond et lui adressa un mince sourire.

« Je ne suis pas ton ennemie, quoi que Père ou les autres t’aient dit. »

L'ange noir se pencha alors au dessus du cadavre de la bestiole infecte, l'inspectant, cherchant divers objets qui pourraient éventuellement la renseigner sur le clan dont il faisait parti. Mais, comme elle s'y attendait, il ne s'agissait là que d'une avant-garde. Ce tas de chair et d'os ne possédait aucune information susceptible de l'aider.

« Je croyais que la milice n'agissait jamais seule, que fais-tu ici à chasser en solo ? »

Yeratel plissa les yeux de mépris face à la vague de colère que l'aura de l'ange noir venait de dégager. Mais ce ne fut pas la chose la plus importante qu'il ait eue à gérer à ce moment-là, car l'ange déchue fondit sur lui grâce à ses ailes. Lui ne les avaient pas déployées ce qui le rendit bien moins rapide qu'elle. Il aurait eu du mal à parer son attaque si celle-ci l'avait visée, mais au lieu de cela les sombres lames vinrent trancher la tête d'un Skaven qui attendait le bon moment pour frapper l'ange de la justice. Du à l'effet de surprise, Yeratel déploya ses ailes blanches qui irradièrent le tunnel de lumière et révéla son aura magique de pureté. Il les ramena le long de son corps et baissa l'intensité de leur lumière.

Avec un léger sourire aux lèvres, elle lui raconta qu'elle n'était pas son ennemie. C'est vrai que ce n'était pas la tâche de Yeratel de s'attaquer aux anges noirs, lui ne dirigeait que les troupes de séraphins qui combattaient les forces hautement démoniaques. Et puis, il n'était pas pour traquer leurs anciennes alliées. Il n'avait jamais été tenté de succomber aux enfers alors il ne pouvait juger celle qui s'y était perdue. L'ange de la justice incapable de juger, en voilà une première...

Je me fiche de son avis ou de celui du conseil des archanges. Ce ne sont pas eux qui doivent se retrouver sur le terrain. Je ne traque pas les gens comme toi. expliqua-t-il d'un ton décidé et sincère maintenant qu'il avait compris son erreur sur elle.

Il la regarda se pencher sur le cadavre. C'était bien un de ces skavens, sa piste était la bonne, restait plus qu'à la remonter et anéantir la bande. Il surveilla les alentours avant de reporter son regard sur elle quand elle l'interrogea sur sa venue ici et seul de surcroît.

C'est exact. Seulement c'est simple, mes troupes de séraphins ont eu leurs ordres, ils savent quoi faire. Alors en attendant j'ai décidé de reprendre une vieille piste, à tout hasard. J'aime me battre et être sur le terrain autant que vous, les mercenaires solitaires. Je ne suis pas un de ces commandants qui reste dans sa base à se tourner les pouces pendant que ses hommes sont sur le front. dit-il avec une pointe d'énervement.