Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

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Kohana

Humain(e)

Les ombres s'étendaient sur le sol aride et caillouteux. Le peu de végétation qui y perdurait tâchait le sol de grandes traînées sombres. Des dessins aux allures cauchemardesques prenaient forme dans toutes les landes dévastées : des sorcières aux longs doigts crochus, des serpents aux langues fourchues et biseautées, des corbeaux noires aux ailes dentelées, des montres difformes aux dents acérées ou bien encore, tout un tas d'immondices rempant, tentant d'attraper les chevilles de l'infortunée qui se trouvait là, allongée à même le sol, le front ruisselant de fièvre.
La folie menaçait d'envelopper cette femme au corps frissonnant dont les hallucinations prenaient petit à petit le pas sur sa vision du réel, transformant les ombres effrayantes en horribles prédateurs. Alors que des cris et des gémissements s'échappaient de sa bouche, on sentait la peur l'envahir. Ses membres gourds et douloureux tremblaient, sa langue était pateuse, son regard vitreux et ses doigts s'aggrippaient coûte que coûte à l'énorme protubérance qui lui faisait office de ventre.

En effet, bien que sa raison était ébranlée, elle restait active et totalement concentrée sur une seule chose : ce ventre si rond, cette peau si tendue à craquer, ce deuxième coeur qui battait à une cadence bien plus rapide que le sienne, ces petits coups de pieds et ces contractions de plus en plus rapprochées qui lui arrachaient des pleurs, cette présence en elle qui lui rappelait tant le géniteur dont elle n'avait pas eu de nouvelles depuis des mois...
Elle sentait son propre pouls augmenter au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient et que le ciel se teintait de rouge sang. Dans cette contrée, dans laquelle elle vagabondait depuis plusieurs semaines déjà, heureuse de bientôt être mère et appeurée par le monde dans lequel allait naître son enfant, le ciel ne se parait jamais de couleurs chatoyantes et rassurantes, tout comme le paysage, il restait sombre, froid ou menaçant.

A présent, les nuages s'amoncellaient, annonçant un orage prochain. Kohana n'avait nul endroit où s'abriter pour que son bébé vienne au monde au sec. Et de toute façon, son état la privait de tout ces mouvements. Elle n'arrivait même plus à se traîner contre le sol qui lui égratignait le dos. Bien que la fièvre soit handicapante, elle l'aidait cependant à supporter la douleur qu'elle ne ressentait presque plus, à moitié inconsciente du monde qui l'environnait. Une bête aurait pu venir reniflait ce corps bouillonnant, la jeune femme ne l'aurait même pas remarquer jusqu'à temps qu'il la morde, assoifée à la vue du sang qui s'écoulait des erraflures qui perlaient sur ses bras et ses jambes.

Retenant son souffle, Kohana sentit un liquide chaud s'écouler de son sexe. Pourtant, rien ne l'excitait ou n'aurait pu l'exciter, trop appeurée qu'elle était et concentrée sur la sécurité et le bien être de son enfant.
Ce fut alors comme un violent coup de marteau porté depuis l'intérieur de son être qui lui arracha un cri qui résonna dans la nuit à des kilomètres à la ronde, vibrant sur le sol rocheux et infertile. Sa respiration se coupa durant quelques secondes, et ses yeux se retournèrent dans leur orbite. Elle perdit conscience une fraction de seconde puis reprit conscience dans la douleur et la fièvre, se mordant les lèvres avec tant de hargne qu'une perle rouge affleura. Calmant sa respirationn, la jeune fille écarta instinctivement les jambes, prête à mourir pour l'être qu'elle chérissait le plus au monde.

Belial

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Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 1 vendredi 22 mai 2009, 00:46:59

Idiote, je t'avais pourtant bien dit de m'appeler quand tu me voudrais et que j'apparaîtrais alors. Heureusement que c'était l'heure de la surveillance quotidienne de mon esclave favorite.

Ces mots venaient de se faire entendre aussi clairement qu'une source, portés par une voix douce, harmonieuse et charmeuse. Elle semblait provenir de nulle part et partout à la fois, embaumant l'espace même de sa présence, de sa consistance. Ce fut ensuite au tour de Belial lui même d'apparaître. Ce fut comme si l'image de son corps apparaissait peu à peu, comme perçant une sorte de brouillard, devenant de plus en plus tangible jusqu'a se matérialiser totalement. Il avait pour l'occasion prit son apparence originelle dans toute sa splendeur, son corps à la douce couleur violette, ses grandes ailes aux plumes d'ébène, ses élégantes cornes tout aussi sombres, ses élégantes arabesques parcourant tout son corps et toute la beauté et la séduction qui émanait naturellement de lui.

Il s'avança alors sur Kohana, un fin sourire affectueux éclairant ses traits. Se comportant comme si la situation était des plus ordinaire, il se posta devant elle et, les yeux dans les yeux, déposa un délicat baiser baiser sur ses lèvres. En même temps que la douceur du contact se propagea alors dans tout le corps de la jeune femme une énergie nouvelle et revitalisante, toute la fatigue passée s'évanouissant comme par enchantement, ses légères blessures se guérissant par la même occasion. Puis le prince infernal se redressa gracieusement, et contempla un bref instant la future mère devant ses yeux. Il pouvait deja voir l'enfant qu'elle abritait dans son ventre et qui ne demandait à présent plus qu'a sortir. Son sourire s'accentua alors qu'il étendait lentement ses doigts, des petits arcs électriques pourpres dansants dans ses mains.

Un dôme etheré s'éleva alors dans les airs.  tout autour d'eux. Aussitôt le vent cessa de se faire ressentir, de même que le froid, l'obscurité et le bruit. Comme si il s'agissait d'une bulle qui les avaient coupés de l'extérieur et du monde. L'air ambiant paru d'ailleurs se réchauffer, gagné par une douce et paisible chaleur. Chaleur qui vient soutenir Kohané, l'apaisant et calmant ses douleurs suite à ses contractions. En fait, Belial venait tout simplement d'entendre son aura naturelle dans un environnent confiné, qui n'acceptait donc aucune perturbation. C'était un peu comme si il avait bercé son esclave dans ses bras tout collé contre elle. De plus, le sol sous la jeune femme venait d'être aplani et adoucis, pareil à un lit, par le phénomène. Cela formait du coup un endroit bien plus propice à la naissance de l'enfant.

Ensuite Belial vient s'asseoir et se glisser derrière son esclave, prenant délicatement sa tête entre ses mains pour la faire repose entre ses jambes. La contemplant depuis là, il lui lança un long regard bienveillant avant de reprendre tendrement la parole.


He bien, ce n'est pas mieux comme cela à présent? Tu vas pouvoir comme cela donner naissance à notre enfant en toute quiétude. Je fairais passer ta douleur avec le plus exquis des plaisirs...

Se disant, il passa langoureusement ses mains sur son visage puis sa nuque, ses épaules, sa poitrine, toujours caressant et séduisant, s'appliquant dans les prémices de ce qu'il allait suivre.


« Modifié: vendredi 22 mai 2009, 04:03:58 par Belial »

Kohana

Humain(e)

Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 2 vendredi 22 mai 2009, 19:11:55

L'air autour d'elle semblait imprégné d'une présence nouvelle, une présence qu'il ne connaissait pas, mais que la jeune femme elle avait longuement eu le plaisir de savourer. Ses narines s'entrouvrirent, et, alors même que ses yeux n'avaient pu encore reconnaître celui qui se trouvait à ses côtés, son ouïe et son odorat avaient démasqué l'arrivant.

Bientôt, une lente sensation de paix s'imprégnait en elle. Ses muscles s'apaisaient et se décontractaient, laissant le corps se reposer lourdement sur le sol qui ne paraissait plus si douloureux. Les aiguilles qui entravaient ses poumons disparurent, les poignards qui cisaillaient son ventre s'arrêtèrent, les insectes rampants qui s'attaquaient à ses membres endoloris fuirent... tout devenait cotonneux.
Si elle n'avait pu percevoir l'être qui lui prodiguait tout ces soins, elle aurait cru que la mort s'emparait d'elle. Mais rien de tout cela n'arrivait et l'enfant pourrait sortir de son ventre en toute sécurité : Bélial, le démon aux majestueuses arabesques, le maître à l'attention divine, père du futur bébé, se tenait accroupi là.

Kohana sourit.
http://www.deezer.com/#music/album/301773

Son battement de coeur régulier résonnait contre ses tempes et adoucissait ses pensées. Elle leva l'un de ses petit bras gracieux et l'emporta dans les airs, à la recherche de celui pour qui elle avait donné sa vie. Cette peau douce et chaude, vibrante et rassurante, aux teintes violacées aussi chaudes que le coeur, le corps et l'âme de cet être venu des enfers. Les doigts de la jeune femme se promenèrent sur le torse nu, sculpté et arborant de multiples dessins noirs qui, pour Kohana, n'étaient que des symboles de puissance et de protection.
Elle accueillit avec plaisir ce baiser si frêle qui semblait s'envoler plutôt que se poser sur ses lèvres dont la couleur rose avait repris sa place. Anesthésiée, en complète plénitude, l'adolescente se laissa replacer, afin de se retrouvée semi-assise contre son adoré.

Les contractions qu'elles ressentaient ne la faisait plus souffrir, les larmes avaient séché sur ses joues, sa température était redescendue et plus aucune hallucinations ne venaient perturber la quiétude de la jeune femme, future mère.
Kohana sentait un poid pressé contre son bas ventre. La tête de l'enfant semblait avide de respirer l'air apaisant qui planait autour de ses parents, protégés par un dôme magique.


Votre absence fut si longue... pourtant je vous reconnais comme si je ne vous avais jamais quitté maître... mais je ne voudrais être un fardeau pour vous...

Alors qu'elle prononçait ses mots, Kohana savait déjà qu'ils étaient inutile et que le démon du vice allait prendre un malin plaisir à s'occuper d'elle. Mais tout ce qu'elle percevait de cet être démoniaque était l'apparente bienveillance qu'il lui portait. Et l'avènement des caresses fut accueillie par une cascade de baisers de la jeune femme.
Ses doigts retrouvèrent le dessin parfait des arabesques, ses lèvres retrouvèrent la douceur de la peau de l'être aimé, sa langue tenta dans dessiner de nouvelles, ses yeux se fermèrent en toute confiance, ses joues s'empourprèrent progressivement, tandis que ses jambes restaient grandes ouvertes, prêtes à enfanter.

Saïl Ursoë

Créature

Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 3 samedi 23 mai 2009, 19:48:11

Formidable et vigilant gardien des Contrées du Chaos, Khral galopait de long en large et en travers par delà les vastes étendues à l’aridité et à l’hostilité variable selon le degré d’éloignement avec des zones naturellement humides telles que les forêts giboyeuses, les lacs poissonneux ou les marais impénétrables. C’était ce qu’il appelait son tour d’horizon, ce parcours exécuté à grande vitesse sans cependant qu’il laissât la moindre parcelle des terres visibles inexplorée par ses yeux vifs et son ouïe développée, et qu’il s’astreignait à suivre autant par un instinct territorialiste purement animal que par un altruisme tout humain qui n’allait pas sans se teinter d’une curiosité scientifique certaine dont il ne se dédisait pas, même si celle-ci était, selon l’aphorisme populaire, « un vilain défaut ». C’est que la soif de découvrir, de comprendre et de résoudre était le carburant qui nourrissait son ardeur à la tâche et le permettait de mener sa vie avec toujours le même allant fait d’un invincible optimisme qui le faisait toujours aller de l’avant : à cœur vaillant rien d’impossible, comme on disait, et celui qui battait dans la poitrine de ce loup-garou était assez puissant pour qu’il supportât bien des épreuves en en ressortant toujours en un seul morceau, quitte à devoir prendre un moment pour lécher ses blessures avant de repartir tout de go à l’assaut du prochain problème qui voudrait se présenter aux portes de sa vie. Il avait toujours été comme ça, même à l’époque où il avait « seulement » été un savant qui passait plus de temps à travailler sur de grands projets dans son laboratoire qu’à directement mettre les mains dans le cambouis, mais sa transformation avait donné une nouvelle dimension à son credo, sa forme d’une force et d’une résistance sans commune mesure à celle de l’humain qu’il avait été lui permettant de s’impliquer beaucoup plus directement dans les troubles auxquels il pouvait être confronté… et des troubles il y en avait dans des régions aussi inhospitalières que celles qu’il arpentait en ce moment même, et Dieu savait que les aides qu’une personne en détresse pouvait y trouver étaient fort rares, et le plus souvent intéressées.

Cependant, pour ce coup-ci, il ne semblait pas y avoir quoi que ce fût pour lequel il aurait pu se mettre en était d’alerte : certes, il n’avait jusqu’ici passé en revue que les terres sauvages, qui n’étaient pas l’endroit le plus dangereux de toutes les Contrées, et les Landes dévastées dans lesquelles il avait commencé à pénétrer avaient habituellement leur lot de –mauvaises- surprises en réserve, mais pour le moment, il pouvait diagnostiquer un R.A.S qui…
Hum, le lecteur sera sûrement au courant de ce syndrome qui veut que dès que l’on paraît être assuré que tout ira bien et qu’on commence à se conforter dans cette idée, les évènements commencent à partir en vrille. Hé bien c’est justement cette loi qui s’appliqua à Saïl lorsque, alors qu’il se disait qu’il pourrait tranquillement rentrer chez lui pour continuer ses recherches sans rien avoir rencontré de fâcheux, un son déchirant lui parvint aux oreilles qui lui mit aussitôt tous les sens à vif et provoqua une brusque poussée d’adrénaline en lui : un cri de femme ! Qu’est-ce que les monstruosités coutumières de ces lieux avaient encore bien pu tenter contre une de ces représentantes du beau sexe dont elles étaient friandes, n’hésitant pas à prendre les risques les plus invraisemblables pour satisfaire leurs ignobles appétits ? Il ne tarderait sûrement pas à le découvrir étant donné qu’il redoubla sans tarder l’allure, ses quatre pattes s’activant à plein régime pour le lancer dans la direction du hurlement de souffrance avec une vitesse qui aurait fait pâlir d’envie un coureur de Marathon : il fallait faire diligence et ne pas perdre une seule seconde avant qu’il ne fût trop tard pour la victime !

En vérité, on peut dire qu’il s’était attendu à tout, mais il n’empêcha que la vision qui frappa ses pupilles le déstabilisa fortement bien qu’il ne se permît pas de ralentir sa progression un seul instant ; et pourtant la scène avait de quoi frapper d’ébahissement même le vieux de la vieille le plus averti ! Que l’on juge plutôt : une humaine qui devait tout au plus avoir à peine atteint la majorité si l’on en jugeait par son gabarit ainsi que par ses traits juvéniles était allongée à terre, de toute évidence en proie aux douleurs de l’enfantement comme l’indiquait son ventre démesurément arrondi qui ne laissait que peu de place au doute. Ce spectacle à lui seul frappait par son incongruité au sein des Contrées du chaos, mais ce qui était encore plus ahurissant était l’être en compagnie duquel la jeune se trouvait, et dont la physionomie, bien qu’inédite pour l’homme-loup, laissait peu de place au doute quant à sa nature : une peau d’une teinte améthyste parcourue de motifs ésotériques inintelligibles qui n’avait rien de commun, des ailes à la noirceur pareille à celle du plus vil des cœurs, des cornes de la même couleur qui pointaient vers le ciel comme un défi impie aux puissances célestes du bien, et enfin ces globes oculaires d’un blanc laiteux légèrement colorés de violet… Saïl n’était pas vraiment un spécialiste de l’occulte et de la démonologie, mais il n’y avait pas besoin d’être un prodige dans ces domaines pour se rendre compte que ce qu’il voyait, de ses yeux voyait, ne pouvait être qu’un représentant de l’espèce des démons. Même dans un monde aussi incroyable que Terra, il n’aurait pas cru qu’il lui serait donné d’en rencontrer un, et il aurait bien été curieux d’en savoir plus sur une entité pareille si les circonstances n’avaient pas été aussi peu favorables à un examen digne de ce nom, car dans le cas présent, ce qui obnubilait l’esprit du loup-garou était de savoir ce que cette adolescente dont la tête reposait sur les genoux de l’ange déchu (car c’était ce qu’étaient les démons bibliquement parlant) pouvait bien avoir subi entre ses vilaines pattes. Comme toute personne un tant soit peu cultivée, le sieur Ursoë avait entendu parler du mythe des incubes, et à voir l’attention que le cornu portait à l’humaine, il était bien en droit de se demander s’il n’avait pas attiré jusque dans des régions aussi reculées sa victime précédemment engrossée pour réclamer son dû. Bon, il y avait bien des chances pour que ce ne fût pas exactement ce qui se passait, mais la posture dans laquelle se trouvait le duo laissait peu de place au bénéfice du doute, aussi ce fut d’une voix grondante résonnante de menaces que Khral interpella l’humanoïde maléfique après s’être arrêté à une demi-douzaine de mètres de sa position dans un crissement retentissant issu du raclement de ses griffes contre le sol rocailleux, surplombant la scène du haut de sa plus qu’imposante stature :

« Démon ! Qu’est-ce que tu as l’intention de faire ?! »
« Modifié: vendredi 29 mai 2009, 17:40:41 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Belial

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Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 4 dimanche 24 mai 2009, 20:17:37

Belial sourit gentiment à son esclave quand celle-ci lui parla de sa petite voix enchantée. Cette petite était décidément étrange, elle disait qu’il lui avait manqué, et pourtant n’avait pas songée une seule fois à l’appeler, comme il le lui avait dit. Lui laissait toujours beaucoup de liberté à ses propres esclaves. Ils pouvaient aller n’importe où et vaquer à ce qui leur plaisaient, du moment qu’ils se souvenaient à qui ils appartenaient et lui obéissaient quand il le désirait. Il avait donc crut que durant ces quelques mois, la jeune femme avait souhaitée s’isoler un peu, et donc, magnanime, lui avait fichu la paix, se contentant de l’observer de temps à autres. Après tout, brusquer une future mère n’aurait pas été le meilleur moyen d’améliorer les choses. Mais apparemment, Kohana avait désespéré de son absence. Il retenait donc, penser à venir à elle, même si elle n’en disait rien, bien au contraire.

Il la laissa redécouvrir son corps, la couvant d’un regard possesif et doucereux. Puis ses propres mains descendirent plus loin encore sur le corps de la jeune adolescente, parcourant chaque parcelle de sa peau qui s’offrait à ses caresses, y goûtant avec un plaisir consommé. Sa bouche descendit à nouveau sur son visage, pour venir l’embrasser langoureusement à l’envers.

Il allait continuer dans cette voie quand un problème survint. Problème sous l’apparence d’une grosse chose poilue arrivant à toute allure dans leur direction. Belial poussa un bref soupir à cette vue. Après tout, les terres autour d’Ashnard étaient plus que peuplées de tas de monstres en tout genre, un loup-garou comme celui là n’était donc pas une surprise. Mais cela n’en était pas moins une contrariété, car le simple charme protecteur qu’il avait placé autour d’eux ne suffirait pas à repousser une telle masse. Il allait donc devoir prendre des mesures supplémentaires. Aussi, subtilement, sans que rien ne s’en ressente autour d’eux, le prince infernal modifia la composition du bouclier délimitant leur zone de confort. SI la bestiole essayait de passer en force comme elle en avait l’air, cela sentirait bientôt le roussi pour elle, sous forme d’éclairs pourpres dés qu’il toucherait la limite de la zone.

Mais voila que, consciemment ou pas, l’animal stoppa quelques mètres avant la frontière fatale. Plus encore, il interpella directement Belial. Cela eut au moins le coup de le surprendre. Voila qu’un lycan s’intéressait à ce que pouvait faire un démon à une jeune femme, autrement que pour en faire son diner. QU’est ce qui pouvait bien se passer dans la tête de celui là ? Y avait il des idiots protecteurs de la veuve et de l’orphelin sur les landes dévastées et parmi les fils de la lune ? Après tout, il avait vu bien pire…

Ce qui n’enlevait pas le coté ennuyeux de la situation, au contraire. Apparemment, au ton sur lequel il avait parlé, le gros chien ne semblait pas gouter à ce qu’il faisait à Kohana. Chose idiote vu que la jeune femme, elle, appréciait pleinement la chose. Et depuis quand on venait se mêler de ses affaires ? Qu’il s’occupe plutôt de ses puces à la place d’en chercher chez les autres. Le démon n’avait guère côtoyé de loups-garous, femelles trop sauvages pour qu’elles soient intéressantes plus de quelques fois. Quoi qu’il en était, celui-ci l’embêtait quelque peu…pas assez pour qu’il le pulvérise dans l’instant (et puis cela manquait considérablement d’élégance !) mais assez pour qu’il eut envie de s’en débarrasser.

Il prit donc la parole à son tour, et sa voix transperça avec froideur l’air pour venir heurter l’ouïe du lycan. Belial montrait rien que par là que le loup n’avait pas choisit le meilleur endroit où venir, et qu’il l’agaçait quelque peu.


Qu’est-ce que cela peut bien te faire? Mon esclave préférée et moi pouvons bien faire ce qui nous chante, que cela ne te regardera pas pour autant. D’autant que nous avons une affaire pressente en cours, même quelqu’un comme toi doit bien voir qu’elle va accoucher. Si tu pouvais donc bien débarrasser les environs de ta présence, tu t’épargnerais des poils en moins sur ta carcasse et nous fairais de l’air.

Tout en disant cela, le prince des profondeurs continuait de tenir délicatement la jeune femme dans ses bras, la portant contre lui d’un air rassurant et affectueux. L’atmosphère n’avait en rien était influé par le bref changement d’humeur du démon, dont l’aura délicieuse perdurait malgré tout.

Kohana

Humain(e)

Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 5 lundi 25 mai 2009, 10:14:26

Lorsqu'elle vadrouillait, volontairement seule avec l'enfant qui grandissait en elle, elle se croyait heureuse. Heureuse d'être mère, heureuse et fière de pouvoir s'occuper de l'enfant qu'on lui avait offert, heureuse d'être proche de son maître par l'intermédiaire de son enfant, sans avoir besoin de les déranger dans ses affaires. Pourtant, en cet instant, dans les bras de Bélial, inondée de baisers et de caresses subtiles, chacune de ses respirations lui semblait être celle d'une nouvelle vie, d'un nouveau départ, une bouffée de bonheur.
Se ventre qui lui ôtait les pieds de la vue n'avait rien de disgracieux, il semblait empli de joie et de gaiété, et les légers mouvements dont il était parcouru ne symbolisait que le plaisir que le futur bébé prenait à voir ses parents unis et heureux.

Fini les longs moins de souffrance où parfois Kohana avait dû mal à se nourrir suffisamment dans ses plaines arides, fini la peur qui lui tenaillait le ventre lorsqu'elle se cachait sous des abris de fortunes pour échapper aux monstres galopant dans les landes, fini cette sensation de manque qu'elle ne comprenait pas et qui n'était autre que l'absence de Bélial, fini ses nuits pleines d'angoisse où le moindre bruit réveillait l'adolescente, fini ses journées accablantes de chaleur, fini ses fièvres hallucinatoires qui s'emparaient d'elle lorsqu'elle ne se sentait plus assez forte pour résister aux assauts des maladies, fini tout cela, fini.
L'esclave se berçait de l'illusion qu'elle ne vivrait plus jamais de la sorte, qu'à présent, son maître, leur enfant et elle, vivraient heureux dans un cocon confortable que leur donnerait le démon. Elle qui depuis plusieurs mois bataillait pour se débrouiller seule, pour pouvoir subvenir à ses besoins et à ceux de son enfant sans dépendre de son maître, afin qu'il puisse vaquer à ses occupations, c'était elle qui finalement s'abandonnait totalement, corps et âme, à l'être assis derrière elle, sans même plus réfléchir à la suite des évènements.

Néanmoins, un bonheur ne peut s'établir sans être noirci par quelque individu mal intentionné. C'est d'ailleurs ce type d'invidu qui montra son nez, ou plutôt sa truffe, à quelques mètres des futurs parents. Ses longs poils lui donnait un air affectueux et on aurait eu envie de le serrer dans nos bras tel une peluche, si son envergure n'avait pas été si impressionnante et sa voix si agressive lorsqu'il s'adressait au prince des enfers.


*Comment ose-t-il ?*

Cependant, alors que la colère voulait monter en elle, elle se trouvait bloquer par une force invisible. En effet, les pouvoirs magiques de son maître l'obligeaient à rester dans un état de complaisance, de quiétude et de paix, et ces sentiments ne laissaient aucune place à la colère. C'est donc sans aucune animosité que la jeune femme observa l'animal, qui était un peu trop loin pour ses pauvres yeux d'humaine. Elle ne pouvait discerner qu'une masse impressionante de poils, des yeux noirs et luisants, des pattes surdimensionnées par rapport à celle des loups dont l'étranger semblait descendre et une posture altière, comme s'il se trouvait sur son propre territoire.

Comme elle ne pouvait mieux analyser l'être qu'elle avait sous les yeux, elle les ferma et se laissa bercer par les caresses que Bélial continuait à lui prodiguer. Elle sentit le torse de son maître se soulever, puis celui-ci vibra et une voix grave et démoniaque s'échappa des lèvres du colosse. Cette voix aux élans agressifs sonnait à l'oreille de Kohana comme une douce mélopée, non parce qu'elle était plongée dans un état éthérique, mais plutôt parce qu'elle se sentait protégée, en sécurité et aimée. Or qui l'avait véritablement aimée tout en la dominant ? Qui avait su se montrer à l'auteur d'être son maître tout en lui portant des attentions dignes d'une princesse ? Qui ? si ce n'est le propriétaire de cette voix suave ?

Alors que cette berceuse commençait à l'endormir sous les gratouilles données dans ses cheveux, un coup un peu plus violent s'abattit sur la jeune fille.


Ah !

Malgré la magie de Bélial, l'être installé dans le ventre de la mère devenait plus combattif et tentait de sortir de manière plus brutale qu'un autre bébé. En effet, cet hybride avait à la fois du sang d'humain et de démon en lui, et c'était à présent le côté démoniaque qui prenait le dessus et qui tentait une sortie forcée, au détriment de la sécurité pour la vie de Kohana.
Les yeux de l'adolescente s'embrumèrent, sa vision se troubla et si elle n'avait pas senti le coeur vaillant de son maître contre sa tempe, elle se serait sans doute évanouie. S'armant de courage, les traits de son visage se plissant, elle banda ses muscles et attendit l'arrivée d'un autre coup.

Elle ne pouvait le voir de l'endroit à cause de son ventre, ni Bélial de l'endroit où il se trouvait, mais du sang perlait de l'entrejambe de la jeune fille, et l'accouchement ne s'annonçait pas sans douleur, malgré les soins apportés par le démon ; une bataille entre la vie et la mort allait se tenir sous les yeux d'un inconnu aux allure de loup-garou.

Saïl Ursoë

Créature

Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 6 lundi 25 mai 2009, 19:39:04

Hum… quelque chose clochait dans l’atmosphère, il pouvait le sentir comme on sent une odeur incongrue telle que celle, par exemple, d’une fragrance mentholée au beau milieu d’un désert : au premier abord, il paraissait pourtant simplement que le démon avait fait usage de ses pouvoirs pour mater l’humaine et l’empêcher de se débattre, et même l’expression apaisée de cette dernière ne plaidait pas en la défaveur de cette théorie, car Saïl était à peu près certain que des entités surnaturelles de ce genre avaient des moyens de manipulation mentale à leur disposition. Cependant, ce qui lui faisait se dire que ce n’était pas une scène de coercition était un élément beaucoup plus subtil sur lequel il ne parvenait pas à mettre le doigt et qui pourtant lui faisait lui dire qu’il aurait eu tort de dégommer l’humanoïde violet. Peut-être était-ce la délicatesse de l’étreinte dépourvue de toute violence qu’il exerçait sur la soumise ; peut-être était-ce une sorte d’ambiance suave et douce qui imprégnait les alentours immédiats comme un invincible cocon ; peut-être était-ce l’expression d’une indifférence planante avec laquelle la jeune fille le contemplait… il n’aurait pas su dire mais en tout cas, il avait le sentiment que son attitude actuelle de bête farouche parée à bondir était fort inconvenante pour la scène à laquelle il assistait.
Cependant, quelque bonnes que fussent ses intentions et si bien disposé qu’il fût à l’égard du couple, il restait que le cornu ne le laisserait de toute évidence pas les approcher si facilement : par le biais des quelques grains de poussière, caillasses et saletés diverses portés par le vent ambiant qui approchaient le duo, Khral pouvait sentir une très légère mais bien présente odeur cuivrée propre à la circulation d’un courant électrique qui semblait émaner directement de la créature des Enfers, ou plutôt de ce qui l’entourait. Evidemment, il ne serait pas resté aussi nonchalant en la présence d’un être tel qu’un loup-garou sans avoir au préalable pris quelques précautions pour se préserver de ses éventuels assauts, et le loup-garou en question se doutait bien qu’il pouvait s’attendre à une mauvaise surprise du genre foudroyant si jamais il s’avisait de franchir d’un bond la distance qui les séparait histoire de coller un bon bourre-pif à cet intrus aux intentions peu claires.

Quoi qu’il en fût, l’homme-loup était bien conscient de ce que sa posture avait de menaçant et d’hostile, et s’empressa donc d’en adopter une plus posée, ramenant ses bras contre son torse qu’il serra puissamment pour évacuer la tension que la situation qu’il avait à gérer faisait monter en lui tandis que sa queue battait l’air comme une entité indépendante rendue nerveuse par le caractère dangereux et potentiellement explosif des circonstances : ce n’était même pas une question de rapport de forces, car par principe d’altruisme, il se serait rué pour venir en aide à quiconque aurait pu en avoir besoin sans permettre que les risques inhérents à sa décision influençassent son désir de secourir autrui, mais plutôt de décence. Même si ce qu’il avait devant les yeux pouvait laisser peu de place au bénéfice du doute, il se devait de faire preuve d’autant de civilité que possible, n’aurait-ce été que pour éviter que l’adolescente si vulnérable dans la posture où elle était fût blessée dans l’affaire ; et même si ses instincts d’animal impulsif et jalousement territorialiste le poussaient à réduire ce démon de malheur en charpie, il aurait été indigne de la part d’une personne aussi calme et intelligente que lui de sauter directement aux conclusions violentes sans avoir au préalable testé des approches moins sanglantes.
Ainsi, même lorsque son interlocuteur le rembarra aussi effrontément que s’il avait eu affaire à un manant gêneur rabaissé au rang d’insecte nuisible, il se contenta d’un grognement de colère étouffé, se retenant de reprendre son élan précédent pour jaillir sur lui et déchiqueter cette gueule d’incube insolent, même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait ! Arh, il avouait donc que cette pauvrette n’était pour lui que son esclave, et le qualificatif de « préféré » n’amoindrissait pas l’ignominie inhérente à une telle manière de concevoir les choses : la politique Terranienne pouvait considérer une pratique aussi odieuse que l’esclavage d'un l’œil aussi bienveillant qu’elle le voudrait, Saïl ne pourrait jamais se résoudre à cautionner une pratique aussi archaïquement crasse, entachée de notions absurdes et révoltantes telles que celles d’inégalité ou de déshumanisation d’un être. Et que dire de ce qu’il avait l’air de penser de lui ? Il le prenait pour une sorte de sauvage demeuré incapable de reconnaître une femelle en gestation du premier coup d’œil ou même d’en saisir les principes les plus basiques alors qu’au contraire, pour quelqu’un s’aussi instruit que lui, le corps humain n’avait aucun secret, et il aurait sans doute pu le coller vite fait bien fait sur le sujet histoire de lui montrer qui pouvait estimer que l’autre était un ignorant ici. Qui plus était, le loup n’était pas moins offensé que le scientifique de se voir rabaisser au rang de sale cabot crasseux que l’on aurait pu faire fuir en couinant, la queue entre les jambes, d’un simple coup de pied bien placé sur sa « carcasse ». De concert, les deux parties de l’homme-loup sentaient la rage leur échauffer la bile et commencer à bouillonner en eux, mais toute velléité guerrière s’envola, brisée en morceaux par le brisque cri de la femme enceinte qui semblait définitivement au plus mal : yeux vagues, muscles comprimés, sudations anormalement fortes, et surtout saignements vaginaux. Tous les signes étaient là pour rappeler que l’attention d’une personne habilitée à l’accouchement était requise et que son intervention devait avoir lieu au plus vite sous peine que la mère et le bébé subissent d’importantes lésions au moment de la mise à bas proprement dite. Par réflexe, Saïl commença à s’avancer, tendant machinalement la main en direction de celle qu’il considérait comme sa patiente, mais fut bien vite forcé de la retirer lorsque, dans un arc d’étincelles violettes qui lui arracha un cri de souffrance, sa patte se retrouva soumise à un choc électrique d’une rare violence. Etant donné sa nature, il se remettrait très vite d’une telle atteinte, ses tissus commençant déjà à se reformer grâce à son impressionnante vigueur, mais dans l’était actuel des choses, impossible de s’approcher de l’adolescente, et encore moins d’opérer convenablement donc.

« Laissez-moi vous aider, la maïeutique n’a pas de secret pour moi ! » Clama-t-il en serrant les dents ainsi que son membre blessé contre lui pour s’exprimer un tant fût peu convenablement. « Vous voyez bien que ça ne se passe pas bien ! Je vous jure par le serment d’Hippocrate que je ne lui ferai aucun mal ! »

Ce n’était même plus une question de fierté désormais, mais simplement d’impératif professionnel : les mots qu’il avait utilisés n’avaient pas été choisis au hasard, car non seulement le terme de « maïeutique » n’était pas à la portée du premier imbécile venu –à plus forte raison quand l’imbécile en question était un loup-garou- et prouvait ainsi que Saïl ne s’exprimait pas à tort et à travers, mais en plus le serment d’Hippocrate était un credo au caractère littéralement sacré pour un praticien, qui défendait de la manière la plus absolue de porter atteinte à une personne requerrant une attention médicale, et que le savant suivait rigoureusement. Tous les signes étaient donc là pour plaider en la faveur des bonnes intentions de l’homme-loup et indiquer que les choses qu’il proférait n’étaient pas des menteries ; restait à voir ce que ce peu amène démon en penserait…
« Modifié: vendredi 29 mai 2009, 17:21:31 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Belial

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Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 7 mercredi 27 mai 2009, 03:04:41

Une chose était en tout cas sûre, c’est qu’avec tout ça, cette boule de poil lui avait un court instant fait perdre de vue le plus important, l’accouchement de Kohana. Son charme avait beau être efficace, il en résoudrait pas la situation  lui seul. Il allait donc être temps d’agir. Restait à savoir comment. Il faut bien dire que le prince du vice n’avait guère d’expériences d’accouchements. Généralement, cela se passait bien après qu’il ait lui-même œuvré, et donc ne le concernait pas vraiment. Il avait bien assister quelques fois à la chose, mais cela ne finissait pas bien pour la génitrice. Après tout, les rejetons du démon étaient bien souvent assez robustes pour s’en sortir malgré tout, mais cela avait été au détriment de leur infortune mère. Hors, pour une fois, le prince des plaisirs ne désirait pas un tel sort pour son esclave.

Le moyen le plus évident restait évidement d’utiliser directement sa magie infernale. Avec cela, il pourrait extraire directement l’enfant de sa mère, lui épargnant bien des problèmes. Seulement, il n’était alors pas sûr que cela ne fasse rien de grave à Kohana au passage. Après tout, il n’était pas vraiment un expert de la chose et ne pouvait pas garantir que l’énergie démoniaque n’altère pas la jeune femme. Allez savoir, avec ces humains fragiles, à farfouiller dans leur corps pour en extraire quelque chose sans mal pouvait suffire à être toute une épreuve. Mais bon, ce n’est pas comme si il avait eu d’autres choix ni d’autres plans. Après tout, son esclave préférée n’aurait pas à craindre tant que cela d’etre infiltrée par sa magie, elle qui avait reçu son essence elle-même.

C’est à ce moment là que la bête essaya de franchir la zone de protection. Tentative aussi vaine qu’inutile. Il eut au moins la présence d’esprit de se retirer directement avant d’en ressentir plus encore. Il aurait pourtant cru les loups-garous doté d’un fort instinct, qui l’uarait ainsi averti du danger. Car quand Belial défendait quelque chose contre quelqu’un, il ne le faisait généralement pas à moitié. La seule raison pour laquelle le premier coup n’était mortel était que le démon appréciait de savoir que la victime souffrirait de nombreuses fois avant d’expirer sans jamais avoir atteint son but. La souffrance est après tout un vice tout aussi délectable que les autres.

Seulement, voila que la bête se mettait ensuite à parler. Et encore plus fort, à s’ériger en médecin, rien que cela. Dans les landes dévastées des contrées du Chaos, sous les traits d’un loup-garou, c’était soit totalement fou soit imbécilement optimiste. Mais en tout cas, la boule de poil prouvait enfin qu’elle était plus qu’une brute sauvage. Un bon progrès pour éviter d’agacer encore plus Belial. Venait ensuite sa proposition. Evidement à exclure totalement, se dit Belial dans un premier temps. Mais alors qu’il allait congédier le lupin d’une magnifique envolée magique, il revint à ses choix précédents. Qui en fin de compte ne lui plaisaient pas plus. Trop de risques de voir quelque chose de mauvais arriver à l’adolescente pendant l’opération. Et il n’avait clairement pas le temps de les amener dans un hôpital, de menacer un pratiquant de la médecine et de la faire accoucher. Finalement, puisqu’ils avaient une personne, bien qu’inconnue, qui se dévoue, pourquoi ne pas s’en servir ? Cela garantissait au moins un moyen sûr pour son esclave préférée d’enfanter. Et puis après tout, ils n’avaient rien à perdre, si cela ne fonctionnerait pas ou mal, il userait en un instant de ses pouvoirs et réglerait malgré tout la situation. 

Tout en prodiguant ses caresses rassurantes à Kohana, et en enivrant ses sens de son aura doucereuse et sensuelle, anesthésiant sa douleur, et en lui murmurant des mots doux et séduisants à l’oreille, Belial se tourna vers la bête, puis l’interpella d’une voix franche et directe, mais en rien menaçante ni incisive. Seul son regard promettait milles souffrances, et plus encore, si quelque chose se passait mal.


Pourquoi pas finalement. Elle est humaine, mieux vaut alors pour elle accoucher de façon humaine. Mais tu vas reprendre évidement ta forme humaine pour opérer, sinon il va t’arriver des bricoles en pénétrant dans la zone de protection. Et au delà de ton imagination si tu lui fais malgré toi ou pas, le moindre mal.



[Hrp]Je sais bien que tu ne peus pas retransformer ton perso, mais Belial lui, non!^^ Et puis cela sera l'occasion de te faire un présent temporaire ensuite! ;)[Hrp]

Saïl Ursoë

Créature

Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 8 jeudi 28 mai 2009, 02:49:38

Ouf, apparemment, les choses prenaient une tournure bien meilleure qu’il ne l’aurait pu craindre, car en constatant les moyens défensifs considérables que le démon avait à sa disposition, Saïl s’était douté qu’il devait en avoir des offensifs d’une puissance équivalente, et qu’il aurait ainsi pu le pulvériser d’un claquement de doigts si cela lui avait chanté : de toute évidence, il n’avait pas affaire là à une entité de petit calibre, et s’il n’avait pas été aussi résolu à respecter la promesse de praticien qu’il venait de faire, il aurait probablement eu des doutes sur le bien-fondé de son entreprise. Mais bon, le fait était qu’il avait le feu vert pour l’entreprise qu’il s’était proposé d’exécuter, et comme l’autre avait l’air d’être du genre à respecter sa parole, que ce fût pour son salut ou pour sa perte, il pouvait être rassuré sur ce point. En effet, il ne craignait même pas les répercussions d’une erreur médicale de sa part, car il était si assuré de ses capacités en la matière que l’idée ne l’effleura même pas qu’il aurait pu faire preuve de maladresse et molester la jeune fille déjà bien tourmentée par ce qui lui arrivait. En réalité, ce qui le fit déglutir et se sentir mal à l’aise, ce fut la perspective de quitter son apparence de loup-garou pour retrouver celle avec laquelle il avait passé la majeure partie de sa vie : non pas qu’il considérât cela comme une mauvaise chose étant donné que cela ne pourrait que lui être utile pour opérer avec plus de facilité qu’avec ses grosses pattes griffues, mais l’idée n’était pas quelque chose d’évident à assimiler. D’ailleurs, est-ce que le bougre cornu était aussi sûr que cela de ce qu’il avançait ? Qu’est-ce qui lui disait qu’en prenant le risque de réitérer son approche, il ne serait pas cette fois-ci réduit en charpie par un autre prodige magique de sa part ? Rien, mais de toute manière, comme le dit le sage, qui n’avance pas recule, alors au lieu de tergiverser, le mieux à faire était de tenter sa chance sans discuter et à Dieu allait !

Le cœur battant, les membres tremblotants, les gestes incertains mais déterminés, l’homme-loup s’avança, prenant par réflexe une inspiration avant de franchir le seuil fatidique, s’attendant à tout instant à déclencher il ne savait trop quoi de cataclysmique dans une cacophonie de folie. Malheureusement pour les amateurs de sensations fortes, il n’y eut ni coup de tonnerre ni flammes infernales ni gouffre de ténèbres, mais simplement une sensation de fourmillements, de démangeaisons et d’agitation interne, comme si le processus qu’il avait subi il y avait maintenant dix-sept mois était en train de s’inverser, ou plutôt de se résorber alors qu’il pénétrait dans l’aire d’influence du sortilège : comme dans un rêve, il se sentit rapetisser sensiblement alors que son pelage fourni redevenait de simples poils tout ce qu’il y avait de plus humain, sa crinière se réduisant à une touffe de cheveux brouillonne, que son faciès animal retrouvait les traits honnêtes et chaleureux de ce qu’il avait été, que ses jambes arquées reprenaient leur droiture passée et que ses griffes prenaient la forme d’ongles inoffensifs. Bien entendu, la maison ne faisant pas les miracles –enfin, pas à ce point en tout cas-, il resta aussi dépourvu de vêtements qu’il l’avait été, et son pagne désormais beaucoup trop large pour lui se mit rapidement à choir, rattrapé machinalement des deux mains par le désormais humain aussi éberlué que s’il venait juste de naître, ne sachant véritablement pas par quel bout prendre ce qui lui arrivait. Il n’en croyait pas ses yeux, et si les circonstances n’avaient pas été aussi sérieuses, il se serait probablement laissé aller à éclater d’un rire joyeux à se voir reprendre cette apparence si chère à son cœur, même si ce n’était que pour un moment limité.
Toutefois, s’il n’était plus homme-loup, il restait toujours aussi protecteur et, cessant rapidement de se contempler le nombril, il se dépêcha de rejoindre sa patiente, grimaçant en sentant la rocaille des landes lui écorcher la chair maintenant qu’il n’allait plus pattes nues mais pieds nus, traînant presque avec difficulté son kilt désormais démesuré qu’il maintenait sur lui par souci de décence étant donné que c’était là son seul vêtement. La réflexion lui vint qu’il aurait d’ailleurs normalement dû être bien davantage éprouvé que cela par les rudes conditions météorologiques ambiantes, mais un regard rapide autour de lui lui fournit la raison d’une telle quiétude : si aux alentours, les lieux conservaient leur même hostilité naturelle, l’influence localisée de la magie infernale semblait avoir constitué un dôme qui tempérait grandement la rudesse du climat, et qui expliquait également pourquoi l’adolescente avait l’air aussi béate entre ses élancements de souffrance.

Mais à ce propos, allons, il ne fallait pas tergiverser une seconde de plus, et le médecin habillé de manière bien originale fit bien rapidement abstraction de tous les détails et de toutes les pensées parasites qui lui venaient à l’esprit, les chassant d’une grande inspiration apaisante pour mieux se focaliser sur l’objet de ses soins, s’agenouillant sans cérémonie devant les jambes largement écartées, se servant du vêtement de peau comme d’un tapis de façon à s’accorder un minimum de confort. En tout cas, pas besoin d’être un génie pour voir que la naissance s’inaugurait bien mal : une jupe telle que l’enceinte en portait était bien pratique pour cela, mais pas le fait de garder ses sous-vêtements comme c’était le cas !

« Vous m’excuserez… » Marmonna-t-il avant de retrousser d’un geste sec la jupe puis de déchirer la culotte imprégnée de sang sans autre forme de procès, montrant ainsi qu’il avait manifestement conservé un peu du muscle de son apparence précédente. « Je m’appelle Saïl Ursoë et je vais m’occuper de vous. Ne vous inquiétez pas, tout se passera bien, vous êtes entre de bonnes mains. »

Paroles qui pouvaient sembler superflues, mais il était important de familiariser la patiente à la présence d’un médecin et de la rassurer de manière à éviter que la nervosité de celle-ci n’entravât le bon déroulement de l’accouchement ; et jamais les mots qu’il prononça ne parurent résonner avec davantage de véracité et de conviction qu’en ce moment où il retrouvait soudain ce qu’il avait été, se montrant dans toute la splendeur de son aptitude à opérer dans un tel cas. Pour parachever son discours, il adressa au duo un de ses sourires si chaleureux dont il avait le secret avant de se remettre à l’objet légitime de ses attentions comme s’il avait été dans une salle d’hôpital : de fait, Saïl était désormais en pleine action, et plutôt qu’un démon et sa servante en face de lui, il voyait tout simplement un couple qui avait besoin d’assistance, une assistance qu’il était plus que ravi de leur offrir sans se permettre de se soucier sur le coup de savoir qui ils étaient, ce qu’ils faisaient là et ce qu’étaient leurs intentions. L’état de l’adolescente était bien assez préoccupant sans qu’il s’encombrât l’esprit d’autre chose, car bien que son vagin fût dilaté d’une manière qui annonçait un accouchement, les lèvres présentaient un aspect trop contracté pour dire que tout allait normalement… sans parler de ces saignements diablement inquiétants !
Réfléchissant à voix haute, marmonnant diverses suppositions quant à l’origine du mal, il dirigea machinalement ses mains sur le ventre généreusement arrondi, mais à peine eut-il le temps d’apposer ses paumes sur la peau tendue qu’il reçut à travers la paroi de chair un choc qui le fit aussitôt se rétracter alors que la future mère poussait un gémissement de souffrance. Par la mère de Socrate, voilà un bébé qui était déjà bien remuant ! Cela pouvait sûrement s’expliquer par ses origines démoniaques –même si, évidemment, cela restait de l’ordre de la théorie puisque aucun livre de médecine ne faisait état d’une naissance de ce genre-, mais plus important que sa brutalité était la raison des difficultés à mettre bas : pour que le jeune homme eût reçu un coup de pied à un endroit aussi incongru, l’enfant était forcément en mauvaise position, les pieds tendus vers la voie de sortie au lieu de la tête. Voilà pourquoi sa génitrice ne pouvait l’expulser de son utérus, et aussi pourquoi ses souffrances étaient aussi démesurées en dépit de l’effet apaisant que son partenaire exerçait sur elle… d’ailleurs il aurait été de bon ton de lui toucher deux mots à ce sujet :

« Le bébé est mal positionné. Je vais devoir mettre ma main dans votre utérus pour le remettre bien. Ne vous inquiétez pas, c’est sans danger. »
Tout cela avait été dit sans aucune trace d’hésitation, sur un ton que seul pouvait prendre un professionnel assuré de ses capacités, et ce fut avec les mêmes intonations qu’il adressa la parole au démon. « Vous feriez mieux de ne pas l’anesthésier comme vous le faites. Je sais que c’est douloureux, mais il lui faut toutes ses capacités pour accoucher, sinon elle n’aura pas la force nécessaire pour pousser suffisamment. »
« Modifié: jeudi 04 juin 2009, 14:02:53 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Kohana

Humain(e)

Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 9 jeudi 28 mai 2009, 14:05:04

L'enfant tant attendu semblait pressé, pressé de sortir de ce ventre, pressé de rencontrer ses géniteurs, pressé de faire ses preuves. Mais cette ardeur qu'il déployait s'annonçait fatale pour la jeune mère. Une humaine, bien qu'adolescente et au meilleur de sa forme, ne pourrait supporter longtemps encore les assauts du bébé, ses coups de pieds et de poings, cette bataille qu'il engageait contre un utérus fragile d'où s'échappait déjà un liquide rougeâtre. Pourtant, Kohana ne s'inquiétait pas de la tournure des évènements. A mesure que les secondes s'écoulaient, elle se rendait compte qu'elle l'avait toujours su et que c'était pour cela qu'elle avait passé sa maternité loin de toute âme qui vive, seule avec son enfant ; elle n'avait jamais imaginé dépasser le stade de l'accouchement, elle n'avait jamais imaginé tenir un jour son enfant dans ses bras, elle n'avait même jamais imaginé quel pourrait être son visage. Aujourd'hui, elle prenait pleinement conscience. Durant ces derniers mois, les derniers mois de sa vie, elle avait profité de l'enfant à qui elle succomberait. Et ses retrouvailles avec son maître qui lui procuraient tant de satisfaction, n'étaient en fait que les derniers instants qu'elle passerait avec l'être quel aimait plus que tout et à qui elle devait tout. Et si elle se sentait si bien à ses côtés en ces instants, ce n'était que parce que cela la rassurait de savoir qu'il tenait à elle, qu'il serait là pour la regarder partir et qu'il serait là aussi pour s'occuper de l'enfant à qui elle donnerait vie, à qui elle donnerait sa vie.

Après tout, ce n'était qu'un échange. Une vie pour une autre. Quel mal y avait-il à cela ? La jeune femme ne portait aucune haine contre l'être qui la faisait tant souffrir et qui allait certainement écourter son existence. A la place d'une quelconque animosité, elle ressentait une grande fierté. La fierté de mettre au monde un être capable de se battre jusqu'à la mort pour vivre, un être combattif et ambitieux, un être dominatif comme tout ceux qu'elle avait vénéré durant sa vie d'esclave. Et comme à chaque fois, plus la domination était importante, plus elle adulait le dominateur, en bonne esclave qu'elle était. Celui qui allait mettre fin à ses jours était donc le plus cher à son coeur, et c'était avec joie qu'elle se laissait voler son existence.
Elle ne cherchait plus à lutter. Ses paupières se fermaient et la douleur devenait petit à petit aussi anesthésiante que la magie de Bélial. Elle ne ressentait plus son corps et avait la sensation d'être déjà à moitié partie de ce monde. La seule parcelle de son corps qui restait active et pleine de vie était celle qui abritait l'enfant. Elle n'était pas seulement en vie, mais aussi en feu et en sang, mais cela n'affectait plus Kohana, apaisée et tranquille, prête à laisser sa place.

Alors qu'elle commençait à s'évader, un homme à demi-nu s'approcha d'elle. Bien qu'elle fut certaine de ne jamais l'avoir vu, les traits chaleureux de son visage lui rappelait quelqu'un... mais ses esprits n'étaient pas assez clair pour se souvenir du loup-garou qu'elle avait observé quelques minutes plus tôt et avec lequel son maître avait eu un échange de paroles. C'est donc sans aucune réaction qu'elle se vit arracher son sous-vêtement, ou tout du moins, ce qu'elle supposait l'être, car elle ne vit passer devant ses yeux qu'un bout de tissu imbibé de sang. Son propre sang. Un sang qu'elle perdait et qui la vidait petit à petit de sa force, sans même qu'elle s'en rende compte, trop assomée par l'état éthérique dans lequel elle naviguait.
Comme si celui qui s'était auto-déclaré médecin de la situation lui parlait derrière un écran d'eau, elle perçut qu'il s'adressait à elle, mais ne put discerner avec précision ce qu'il évoquait. Elle crut reconnaître son nom dans la vague de sonnorités graves qui lui éclaboussa les oreilles, mais n'aurait pu le répéter si on lui avait demandé, trop préoccupée par l'écume qui voilait à présent son regard et s'éparpillait dans le paysage en menus papillons brillants, rejoignant le ciel qui se perlait d'étoiles.

Sa bouche était pateuse. La salive l'avait délaissé depuis trop longtemps pour que Kohana puisse articuler le moindre mot. Elle se contenta donc d'esquisser un sourire tordu, démontrant la confiance qu'elle accordait au praticien. En temps normal, peut-être ce serait-elle méfier, mais aujourd'hui ses sens perdaient de leur efficacité. Et, de par sa nature, la jeune fille faisait toujours confiance trop facilement aux hommes qui prenaient les devants. Les timides et les dominés avaient tendance à la faire fuir, tandis que les colosses impressionnants l'emplissaient de désir. Elle se serait sans doute méfier d'un loup-garou, n'ayant jamais été confrontée à ce genre d'hybride, si ce n'était le pseudo-Libérateur à l'esprit tellement mal tourné qu'il ne comprenait pas les avantages de l'esclavage. Mais devant elle, ce n'était pas un loup-garou qui c'était accroupi, c'était un homme au regard emprunt d'une certaine expérience et dont les gestes étaient savament maîtrisés.

Son maître semblait toléré la présence de l'intru dans le dôme et si proche de son esclave préférée, Kohana ne voyait donc pas pourquoi elle ne pourrait pas lui accorder sa confiance.
La jeune femme n'était pas convaincue que l'enfant qui la rouait de coups avait besoin d'une quelconque assistance pour sortir de son utérus, et elle était même persuadée qu'il s'en sortirait très bien seul dans les meilleurs délais, mais si l'aide d'un médecin pouvait tranquiliser le père, alors l'adolescente l'acceptait. Elle le laissa donc déposer sa main sur son ventre rebondi quand...


AAAH !

L'enfant qui était en elle ne semblait pas du même avis. Demander l'aide d'une tierce personne, c'était comme entâcher et sous-estimer sa vigueur et sa capacité à s'extraire seul de l'orifice sexuel de la jeune femme. Il smeblait donc hors de question, pour lui, de recevoir une aide quelconque.

Quand le scientifique rendit son jugement, Kohana l'entendit de toutes ses oreilles. Ses sens n'étaient plus du tout endormis et toute son attention c'était à nouveau portée sur la scène qui se déroulait. Bien que la plaine se tâchait de sang, tout comme les mains du praticien, aucune peur ne s'empara de la jeune fille ; elle connaissait déjà le sort qui l'attendait.
Tout en caressant son ancien partenaire sexuel, non plus pour se rappeller les arabesques de son torse ou les traits de son visage, mais tout simplement pour le rassurer et lui faire comprendre qu'elle maîtrisait la situation, elle se redressa à demi, s'aidant de son coude pour se maintenir à hauteur suffisante pour pouvoir observer cet étranger positionné entre ses deux jambes écartées.
Le regard qu'elle lui lança n'était ni celui d'une mère en furie ni celui d'une gamine apeurée, mais celui d'une femme prête à affronter ce qui l'attendait. Et c'est sur un ton empli d'intonations calmes et contrôlées qu'elle s'adressa au médecin.


Si tu fais cela, je ne crois pas que l'enfant appréciera. Il ne veut pas de toi.

Elle avait volontairement employée la deuxième personne du singulier pour s'adresser à l'inconnu, non pas pour discréditer ses dires en tant que scientique, mais pour lui montrer que la nature gardait ses droits face à la science, et que dans le cas présent, la nature réclamait d'être seule.

Il veut sortir, seul. Laisse-le faire. Il s'en sortira très bien.

Sur ses mots, la main qui caressait la chevelure du démon vint se poser près du nombril de l'adolescente et le sourire d'une mère protectrice et compréhensive se dessina sur son visage. Elle avait déjà choisi son maître, et il était loin d'être habillé d'un pagne. Le maître qu'elle s'était choisi était encore logé en elle, mais plus pour longtemps. Il n'allait plus tardé à sortir, elle le savait, et cela la comblait de joie. Avec un dernier regard pour le loup-garou à apparence humanoïde, elle se rallongea, trop épuisée et à bout de forces pour pouvoir supporter plus avant une position semi-assise. Et c'est donc pleine de confiance et de fierté envers son enfant qu'elle commença à ressombrer dans cette espèce de torpeur apaisante dans laquelle la maintenait Bélial.
Lui aussi restait son maître. Pourtant, les désirs de l'enfant devenaient à présent une priorité sur ceux de son maître. Elle continuerait toujours à lui obéir. Un toujours qui se raccourcissait de plus en plus, mais un toujours tout de même. Cependant, si l'une de ses demandes contre-carraient les plans de l'enfant, Kohana si opposerait avec force volonté.

Belial

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Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 10 vendredi 05 juin 2009, 01:09:27

Belial ne quitta pas des yeux le loup-garou alors qu'il rentrait dans le périmètre enchanté. Pas la peine de le proclamer pour comprendre qu'il était sur ses gardes, bien qu'il n'ait aucunement l'air, détendu et tranquillement installé auprès de son esclave. Et si cet humain avait à un moment donné la mauvaise idée de faire quoi que ce soit qui nuise à la mère ou à l'enfant, il se retrouverait dans l'instant réduit à l'état d'une petite chose, certainement visqueuse et repoussante et dénuée de toute vie......à moins qu'il ne prenne un aller direct pour l'enfer personnel de Belial. Le prince du feu ne rigolait en effet pas avec ceux qui lui tenaient à cœur. Pour peu qu'il aime bien une personne, ladite personne pouvait recevoir d'immenses largesses selon ses envies, y compris donc une protection instantanée. Ce qui était le cas évidement de Kohané et de son enfant. Le démon avait vu bien des gens proclamer tel ou tel serment pour les rompre plus tard, aussi n'y avait il aucune confiance. Ce qui expliquait pourquoi ses pouvoirs étaient prêts à être déchainés à tout moment contre ce danger potentiel. Un innocent bienveillant peut parfois être des plus dangereux quand il considère finalement tel acte maléfique juste, et rien ne lui garantissait que le docteur ne chercherais pas à s'en prendre finalement à l'enfant quand il verrait sa nature. Le second de Lucifer veillait donc au grain.

Il veillait bien évidement de même sur sa protégée et ce qu'elle portait. Il notait au fur et à mesure chaque variable de leur état à tout deux, grâce à la fois à tout ses sens et à ses pouvoirs, surtout pour surveiller l'enfant encore enfermé en ce qui concernait ces derniers. Enfant qui d'ailleurs pour sa part semblait aller plus que bien, se démenant d'ailleurs de lui même pour sortir. Il avait ainsi clairement prit de l'héritage démoniaque de son père. De quoi faire sourire le prince du vice. Voila une fille qui s'avérait prometteuse! Car évidement, il pouvait clairement voir à travers le corps de son esclave les formes de leur enfant sur le point de naitre. Il n'avait jamais eu jusque là le loisir de voir la descendance qu'il avait rependu depuis son arrivée, c'était donc pour cela que le moment était tout aussi nouveau pour lui aussi. La scène le fascinait irrémédiablement, ne pouvant s'empêcher de penser à tout ce qui découlerait de cet événement.

Il n'en oubliait pas pour autant le praticien à l'œuvre. Qui d'ailleurs pour l'instant semblait agir en parfaite conséquence de cause et professionnalisme. Un bon point pour lui, ce qui équivalait à des chances réduites pour le lycan de finir en chair à pâtée. Puis vint l'admonestions que lui adressa cet étrange médecin concernant son "anesthésie". Belial aurait alors pu s'offusquer du ton péremptoire sur lequel ces mots avaient été prononcés, si ce n'était qu'il ne prenait que très rarement la mouche, et que pour l'heure, il préférait laisser entendre un petit éclat de rire amusé. Son regard fit alors face à celui du toutou, et c'est avec la même ironie qu’il lui répondit d'une voix enjôleuse et décontractée.


C'est là tout l'avantage de la magie sur votre "science". Je calme ses mauvaises sensations sans pour autant saper sa conscience ni son énergie, lui laissant autant de capacités si ce n'est plus qu’une femme dans un accouchement "ordinaire". Ne me sous estimez pas à ce point, tout de même!

C'est à ce moment là, alors que Belial allait rappeler à l'invité surprise son devoir, que Kohana intervient. Et annonça une chose à laquelle même le démon ne s'attendait pas. A savoir qu'elle sentait les désirs de son enfant, et qu'elle était bien décidée à les exaucer. Il faut dire qu'après tout la situation n'était pas assez compliquée comme ça, mais bon, aux yeux du prince infernal, cela ne rajoutait dans le fond qu'un peu de piment à la situation. Curieux de vérifier si tout cela était vrai et non un délire dut à une possible fièvre, il vint caresser langoureusement le visage de la jeune femme, s''attardant délicatement sur chacun de ces traits. Il se mit alors par l'intermédiaire du corps de la mère à entrer en contact avec les embryons de pensées que le futur nouveau-né ressassait dans sa tête. Et effectivement, la petite avait une conscience bien précise de ses désirs, et tenait bel et bien à sortir seule, non pas seulement par instinct comme il avait cru, mais aussi par sa propre volonté. L'expression enjouée et ravie du démon ne s'accentua qu'encore plus au su de cela. Car pour lui non plus, les désirs de l'enfant ne lui posaient aucuns problèmes.

Mais ce n'était pas pour autant qu'il allait laisser son esclave préférée se laisser tuer par sa progéniture. Ainsi alors qu'elle allait de plus en plus sur le chemin de sa mort, Belial fit une fois de plus appel à son pouvoir. Un flot de vitalité traversa alors tout le corps de l'adolescente pour ensuite s'y nicher confortablement, redonnant la vie à sa servante. Sans un mot ni une parole, tout dans les gestes, il revitalisa ce corps à l'abandon, l'ancrant ferment à la vie. C'était simple, Kohana n'aurait pas le droit de mourir tant que le prince infernal ne l'y autoriserait pas!

Saïl Ursoë

Créature

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Réponse 11 lundi 08 juin 2009, 12:34:17

Toujours ces comparaisons entre la magie et la science, domaines que Saïl lui-même ne pouvait s’empêcher d’aborder suivant une conception dualiste selon laquelle chaque art procédait d’une manière qui lui était propre pour parvenir à un résultat donné, quelqu’un pouvant ainsi très bien enflammer un monceau de paille par un sortilège de feu que par une bonne vieille loupe captant convenablement les rayons du soleil ; et il n’aurait pas permis que l’on rabaissât le second domaine à un degré supposément inférieur au premier, ça non ! Bien sûr, les enchantements divers que certaines entités comme ce démon à la puissance considérable ou des personnes naturellement douées nommées E.S.Per étaient capable de mettre en œuvre avaient indéniablement le plus souvent l’avantage de la facilité, tout semblant ainsi se faire « d’un coup de baguette magique » au sens le plus littéral du terme, mais les domaines tels que la biologie, la physique ou la chimie, étaient pour leur part infiniment expansibles dans ce que l’on pouvait provoquer comme effet divers, lui-même en étant l’exemple vivant puisqu’il avait réussi –plus ou moins volontairement certes, mais bien réussi- à se métamorphoser en une créature aux capacités corporelles proprement surhumaines, exploit qu’il défiait un pratiquant d’occultisme d’accomplir ! Bon, d’accord, l’être à la peau violette parvenait bien à inverser le processus en un clin d’œil comme si de rien n’était, mais ses capacités étaient sans commune mesure avec tout ce auquel le scientifique aurait pu le comparer, sa puissance l’érigeant pour ainsi dire au rang d’un dieu, pensée qui fit frémir intérieurement l’homme-loup temporairement jeune homme d’un tressaillement qu’il se garda bien de laisser se répercuter sur son corps : il était un professionnel que diable, et non pas un petit laborantin de seconde zone tripoteur de cons, et ce n’était pas parce que l’enfant dont il devait aider à la mise à bas était un semi démon qu’il n’allait pas la mener à terme aussi bien que tous ceux au déroulement desquels il avait participé, d’autant plus qu’avec un « assistant » comme le Papa (on comprendra pourquoi des guillemets ont été mis !) pour maintenir la patiente dans un état stable, il pouvait opérer en toute tranquillité selon ses dires dépourvus de toute trace d’hésitation ou de forfanterie, ce qui montrait que ce tricheur avec la réalité était soit une entité aux grands pouvoirs, soit un fat, et étant donné ce qu’il avait pu voir jusqu’ici, il pesait en toute logique pour la première hypothèse !

D’ailleurs, quand il lui fit la remarque de l’efficacité supérieure de ses impulsions d’énergie sur sa « science » (les guillemets étaient perceptibles dans sa voix, et cela agaçait Saïl), il aurait pu lui rétorquer quelque chose comme « C’est bon, je ne pouvais pas savoir ! » ou « Contentez vous de me donner les informations au lieu de vous vanter. » par esprit revanchard, mais autant parce qu’il savait que cela ne serait pas apprécié que parce que de tels propos de discorde auraient été bien mal venus au beau milieu d’un cas d’accouchement fort sensible, il se contenta de le fixer droit dans les yeux sans sourciller, ce qui ne s’avéra pas évident, et de répondre par un :

« Bien. »


Difficile de faire plus laconique, et surtout plus neutre, mais il n’aurait eu aucune raison d’en dire plus ou de faire preuve de davantage d’emphase étant donné qu’il avait une opération à mener et n’avait donc pas de temps à accorder à des trivialités telles que celles qui ont été mentionnées précédemment : si Monsieur pouvait aider au bon déroulement des manœuvres, alors c’était pour le mieux, et il n’y avait rien à ajouter à cela. Mais ce fut alors que l’expert en maïeutique allait se décider à entrer plus directement en action et à mettre directement la main à la pâte pour donner au bébé la posture qui aurait bien davantage convenu à ce qu’il ne s’étouffât pas que la mère se redressa et, avant qu’il eût pu lui intimer l’ordre de ne pas trop bouger, prit la parole pour prononcer ce qui pouvait difficilement être autre chose que des billevesées dignes d’un délire de femme enceinte… mais en étaient-ce vraiment ? Au fond, le monde de la médecine était peuplé de curiosité diverses, et il devait avouer de ses propres lectures que d’autres avant lui avaient été confrontés à des cas de symbiose bien plus étranges que ça ; à ajouter à cela que Terra était précisément le monde de l’étrange, et vous aviez de quoi être perplexe ! Mais quand même « Il ne veut pas de toi. », il fallait garder la tête sur les épaules : ce n’était encore qu’un être qui n’avait même pas absorbé ses premières goulées d’air ; il était en toute logique impossible qu’il eût des désirs, et encore moins qu’il fût capable de les transmettre à sa génitrice ! Toutefois, il ne fallait pas oublier qu’au vu de l’ascendance masculine de la créature à naître, qu’elle pût faire preuve d’un comportement aussi incroyablement réfléchi n’était pas une possibilité à exclure, et d’ailleurs, en parlant de masculin, l’intéressé corrobora les propos de la jeune fille d’un sourire parfaitement maîtrise –et assez intimidant- qui signifiait de manière assez éloquente que tout était sous contrôle et qu’il n’y avait par conséquent pas de souci à se faire.

Saïl aurait bien remis leur parole en doute, mais un mouvement à l’intérieur du ventre de la mère où l’agitation ne faisait que redoubler le fit changer d’avis, médusé : un choc sur la partie supérieure de l’abdomen, et à moins que le fœtus se fût mis par quelque bizarrerie suprême à donner des coups de poing ou des coups de tête, cela voulait dire qu’il avait changé de position lui-même, comme s’il avait exactement su ce qu’il y avait à faire ! Sacrebleu de nom de nom, il ne put s’empêcher de murmurer quelques paroles de stupeur inintelligibles avant de se reprendre et de se décider à se montrer plus professionnel au lieu de gober les mouches en attendant que l’effet se fît : il avait beau avoir un démon en guise de sage-femme, celui-ci remplissait fort bien son office à grand renfort d’influx d’énergie magique, et puisqu’une entité d’un tel calibre se chargeait de l’apaiser et de minimiser l’état d’épuisement et de souffrance dans lequel elle se trouvait, il ne lui restait plus qu’à mettre les choses en place ! Bien entendu, il allait devoir faire avec les moyens du bord étant donné que comme salle d’accouchement, c’était certes la plus grande qu’il eût jamais vue, mais aussi la plus mal équipée : c’était un monde ça tout de même, une naissance d’une ampleur pareille se préparait, et il n’y avait même pas le moindre lit pour installer la dame ! Enfin bon, heureusement qu’il portait toujours des bandages, compresses et autres tissus stériles sur lui dans le cas où il aurait fallu opérer d’urgence sur un blessé, dont une large pièce de coton qu’il tira d’un sac plastique sorti d’une de ses poches avant de la déplier pour la disposer juste sous l’aine de la future maman.

Normalement, des tendeurs auraient été de bon ton pour soutenir les jambes de la demoiselle durant le labeur, mais en l’absence d’un pareil matériel, le docteur s’en saisit (les jambes, pas le matériel, suivez un peu) avec toute la délicatesse du monde pour les disposer sur ses épaules, fournissant ainsi un point d’appui stable pour qu’elle pût être correctement positionnée pour expulser l’enfant. Maintenant qu’il avait fait ce qu’il était possible de faire, il commença à donner ses instructions sans quitter des yeux l’orifice vaginal qu’il avait sous le nez :

« Respirez profondément : inspirez… expirez… inspirez… expirez… voilà, comme ça… » Ce disant, il guetta les réactions du col de l’utérus, poursuivant dans ses recommandations de la même voix ferme et tranquille jusqu’à ce que vînt la dilatation qu’il attendait, point auquel il affirma avec autorité : « Là ! Poussez maintenant, de toutes vos forces ! »

Tout était paré pour recevoir le petit être qui allait très bientôt pouvoir prendre ses premières goulées d’air, et Saïl se tenait prêt à le recevoir, guettant la venue du bébé pour informer le couple de la progression de la sortie, paré à réceptionner le nouveau-né dans les langes disposées pour l’accueillir. En tout cas, ce qui était sûr, c’était qu’avec une expérience pareille à son actif, il allait pouvoir sacrément gonfler son CV : il voyait ça d’ici, « A officié en tant que maïeuticien pour l’accouchement d’un semi-démon. », voilà quelque chose qui vaudrait les meilleures universités du monde… ainsi qu’un séjour à l’asile si jamais il venait à se vanter d’une chose aussi délirante, mais bon, il ne fallait pas être aussi rabat-joie dans la vie, et voir le bon côté des faits ! Par exemple, il était en ce moment même en compagnie d’une entité infernale qui aurait certainement pu le vaporiser en clignant des yeux si jamais il venait à faire un faux mouvement de nature à léser son « esclave préférée », mais d’un autre côté, c’était littéralement le but de l’existence de Saïl que d’appliquer en toute circonstance le Serment d’Hippocrate, alors de quoi aurait-il été en droit de se plaindre ?
« Modifié: lundi 29 juin 2009, 18:15:24 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Kohana

Humain(e)

Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 12 mardi 09 juin 2009, 11:43:19

Les secondes comme des grains de sable s'écoulaient lentement le long du sablier du temps. En quelle saison étions-nous ? Dans les landes dévastées, il était difficile de se faire une idée du temps qui passait, le paysage ne changeant presque pas. Seuls les nuits et les jours qui se pourchassaient permettaient de se représenter le temps. Mais depuis des mois déjà, Kohana avait perdu le compte. Maintenant, ce n'était plus les saisons mais les heures même qu'elle ne reconnaissait plus. La nuit venait-elle de tomber ? Etait-elle en place depuis des heures, des jours ou des années ?
La jeune femme évoluait dans une autre dimension, sous un dôme artificiel qui participait à la perte des repères. Pourtant, Kohana gardait tout ses sens en éveil. Ceci lui permettait de percevoir tous les mouvements du bébé, tous les mouvements que celui-ci décidait de faire afin de pouvoir sortir de ce ventre le plus rapidement possible, avec ou sans la vie de sa mère. Aucune expérience dans la vie de l'esclave de ne l'avait préparé à cela, et sa vie passée, sur Terre, alors qu'elle séjournait encore chez ses parents lui semblait si loin... pourtant étrangement, c'était à présent qu'elle s'en sentait encore le plus proche. Parce que rien ne l'avait préparé à cela si ce n'est les documentaires qu'elle avait pu visionner à la télévision ou toutes les informations qu'elle avait glânées dans ses bouquins qui étaient jadis son quotidien. Elle se rendait bien compte qu'il n'était pas logique de ressentir les sentiments du bébé, mais que ressentait-elle d'autre ? N'était-ce qu'une lubie de son imagination ?
Les coups qu'elle ressentait dans son ventre lui prouvaient le contraire. En effet, l'enfant était en train d'opérer un mouvement de rotation lui permettant de plonger vers la sortie de l'utérus, la tête la première. Les coups de pieds se firent alors plutôt vers le haut de son abdomen. Ceux-ci étaient plus violents que les précédents, indiquant le désir inassouvi et impatient du bébé. Heureusement, la magie de Bélial l'hypnotisait et elle se relaxait tranquillement dans un havre de douceur, ponctué de quelques trébuchements qui, au lieu de provoquer une hémorragie interne, ne la condamnerait qu'à quelques bleus.

Tendant les mains en arrière, elle s'aggrippa au cou de son maître et bascula la tête vers lui. Son regard était impreigné de douceur et de confiance, aucune once de doute ne venait perturber le calme noir de jais des pupilles démoniaques. Ce regard était le même que celui qu'elle avait connu lorsqu'il s'était rencontré, lorsqu'il s'était découvert, et lorsqu'il avait fait l'amour pour la première fois. Cette fois qui scella le destin de la jeune fille et renforça son serment de fidèlité en tant qu'esclave. Avec la faible force qui lui restait, elle s'approcha de son être adoré et l'embrassa paisiblement. Le médecin qui se tenait entre ses jambes ne la gênait pas le moins de monde, elle avait l'habitude d'être observée, elle n'était plus pudique depuis longtemps et le voyeurisme ne la dérangeait pas non plus.
Alors que le praticien se rapprochait d'elle et lui écartait les jambes pour les déposer sur ses épaules, un sourire se dessina sur les lèvres de l'esclave. Cela faisait des millénaires lui semblait-il que personne ne lui avait écarté les jambes pour observer ses lèvres de plus près. Bien évidemment, les intentions de l'ancien loup-garou n'avaient rien de lubriques puisqu'elles n'avaient qu'un intérêt scientifique, mais tout de même, la fierté de la jeune femme fut réhaussée. En effet, pour elle, se faire dominer par un homme supplémentaire était loin d'être une tare. Elle le vivait même plutôt comme une victoire, ravie de pouvoir rendre service à l'autre sexe. Les femmes étaient en vie pour satisfaire le désir des hommes, et même si le désir du médecin n'était pas un appétit sexuel, il voulait tout de même assouvir un désir : celui du scientifique, excité par l'attrait d'une nouvelle expérience, voulant mener à bien son opération tout en protégeant la vie de sa patiente.

Kohana était cajolée des deux côtés. Et son enfant était aux anges car il sentait que la fin était proche. La fin d'une vie ? Ou la fin d'un accouchement difficile ? Peu importait, pour le bébé comme pour la génitrice. Il fallait à présent profiter des derniers instants qui réunissaient deux âmes dans un même corps. Cet instant touchait à sa fin et promettait de débuter sur des moments encore plus intenses et plus magnifiques. La mère sentait que son maître était à ses côtés plus que jamais, il était même en partie en elle en lui délivrant cette essence de vie. La fusion de ses trois êtres allait donner naissance à une créature hors du commun qui en émerveillerait plus d'un, celui qui était aux premières loges en ferait les premiers frais.
Laissant ses jambes se reposer lourdement sur les épaules musclées du médecin, Kohana en profita pour explorer la peau de l'individu. Par des mouvements quasi imperceptibles, elle frotta ses molets contre les clavicules saillantes du médecin. L'apparence humaine qu'il avait à présent n'était peut-être pas exactement celle qu'il avait eu dans sa jeunesse, elle était celle d'un homme fort et à la pilosité assez importante, rappelant sa nature animale. Mais, cette particularité intéressait la curiosité de la jeune fille, qui, malgré la solitude, ne s'était pas tarie.

Lorsque les ordres surgirent, l'adolescente s'appliqua à les suivre à la lettre. Elle avait toujours été appréciée pour sa capacité à obéir très docilement de manière exemplaire. Elle voulait attirer ainsi l'attention d'un nouvel homme, lui prouvant sa bonne nature et qu'elle connaissait son métier de femme, qu'elle savait pour quoi elle était faite, qu'elle l'avait compris très jeune et qu'elle était capable du meilleur. C'était par sa dolicité qu'elle avait compris les bienfaits de l'esclavage dans les bras de Don, c'était ainsi qu'elle avait découvert la véritable fonctionnalité des femmes ; et c'était contre le corps de Bélial qu'elle avait accompli du mieux qu'elle pouvait son destin ; et maintenant, elle s'apprêtait à donner vie, à engendrer la progéniture du démon qui la possédait plus que tout autre.
Elle sentait déjà l'enfant s'éloigner d'elle et prendre son envol, se construire en tant qu'entité et se découvrir une identité. Elle le sentait arpenter son utérus vers la sortie, au fur et à mesure que les contractions se succédaient, elle poussait de toutes ses forces, ou plutôt elle poussait aidée par les forces démoniaques... jusqu'au cri de la délivrance.

Elle eut l'impression que son corps se fendait en deux, que ses os étaient broyés sous l'effort. Une sorte de craquement intérieur lui fit comprendre qu'elle était maintenant prête à donner naissance à son enfant. Ses hanches semblaient s'être éloignées pour laisser passer un individu nouveau, un nouvel être, pressé de découvrir le monde environnant.
Ses projets de séduction et d'obéissance s'envolèrent immédiatement. Kohana poussait, inspirait et expirait en poussant encore plus fort, mais ce n'était plus pour montrer sa docilité et sa soumission. Maintenant, elle le faisait parce qu'elle ne pouvait faire autrement. La tête de son enfant était sur le point de passer à l'extérieur d'elle même.
De joie et de peine, des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Son bonheur était si grand qu'elle avait l'impression de suffoquer, noyée dans celui-ci. Son enfant lui envoyait des ondes de plaisir, ravi qu'il était de s'échapper de ce corps trop étroit. Et Kohana l'était tout autant, exhultante de savoir qu'enfant, cet être qu'elle avait en elle prenait vie dans le monde qu'elle connaissait, et prenait vie en la dominant, en lui montrant sa force par rapport à sa faiblesse de femme et d'humaine. Pourtant, en même temps, l'adolescente étouffait, ensevelie sous les affres de la douleur. Pas une douleur physique que Bélial aurait pu pallier, mais une douleur morale. Celle d'une mère qui perdait une relation privilégiée avec son enfant et qui avait l'impression de le perdre lui par la même occasion. Celle d'une mère qui, malgré la fierté, s'inquiétait au plus au point pour son bébé, si fragile, malgré sa force de caractère, qui allait maintenant devoir affronter un monde rempli de dangers seul. C'est dans cet instant  que toute mère fait le serment de protéger son enfant au détriment de sa vie, et c'est ce que Kohana fit, sans la moindre hésitation, au moment même où la petite extrayait le haut de sa tête du conduit vaginal dilaté.

Belial

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Re : un (heureux ?) évènement [pv : Belial + libre]

Réponse 13 vendredi 12 juin 2009, 00:18:15

Belial, lui, restait immobile. Il était bien le seul visiblement, mais apparemment, il en fallait un, qui reste là à ne rien faire, relégué au rang de spectateur. Le corps du démon ne bougeait pas, tenant avec délicatesse le haut de celui de la jeune femme contre lui. Il était immobile, mais tel un rocher, il servait d'appui, de point fixe dans la déferlante pour celle qui traversait un océan de sensations. Ne se mouvant pas pour ne rien perturber, restant inlassablement là, pour que l'on s'appuie sur lui et évite de sombrer. Un lieu d'encrage pour la vie à la dérive qu'était celle de l'adolescente au cœur d'un événement qui pouvait lui être fatal. Les démons étaient réputés pour cela après tout, et Belial n'échappait visiblement pas à la règle. Tout enfant de ces sombres origines, avant même de naitre aguerrissait deja son esprit tortueux de démon, et mut par sa volonté toute neuve, s'appliquait de toutes ses forces à réaliser ce qu'il désirait. Ce qui se résumait dans un premier temps par sortir. Les plus bouillonnants démons déchiquetaient carrément leur génitrice de l'intérieur, se taillant un chemin d'eux même sans précautions. D'autres faisaient véritablement mourir d'épuisement leur mère pour extraire leur masse, tandis que parfois ils causaient de fatales hémorragies internes en se débâtant pour sortir. Ce n'est pas pour rien que les autres races donnent rarement d'enfants semi-démon, car à part d'avoir la nature, la vitalité et la puissance d'une démone pour contrôler son nouveau-née, bien souvent l'accouchement finit sur une sinistre issue. Une aide parlementaire à celle d'un médecin est alors nécessaire. Ce qui est quelque part logique: pour faire naître un être magique, nécessaire est la magie.

C'est ce que faisait donc à l'heure actuelle Belial. Tenant affectueusement son esclave dans ses bras, il écoulait lentement en elle un long flot de magie vitale, lui insufflant ce qu'il lui fallait pour acquérir la constitution nécessaire à l'opération, lui donner bine plus d'énergie vitale et de résistance qu'elle n'en avait. Et pour lui éviter des souffrances inutiles, soulageait donc ses sens. Le prince infernal faisait tout cela en silence, sans rien en montrer, se concentrant uniquement sur celle qui allait faire naitre sa descendance. Le loup-garou aurait aussi bien pût cesser d'exister en cet instant pour lui. Sauf si il faisait quoi que se soit à Kohana. Car comme tout mammifère le sait, le moment de l'accouchement est celui où l'être vivant est le plus fragile. Aussi Belial était en ce moment véritablement bardé de pouvoir magique, à tel point qu'il aurait presque clignoté naturellement et que l'air se serait embrasé tout autour de lui. Car le prince démon n'oubliait pas qu'il avait des ennemis. Que ce fusse un envoyé céleste ou un démon avide de promotion, beaucoup auraient aimés l'atteindre en s'en prenant à son enfant ou à celle qui le portait. Et l'occasion présente pouvait être trop belle. Mais il était prêt. Pour résumer, la première manifestation surnaturelle qu'il sentirait apparaitre ici se verrait gratifier d'une carbonisation express d'une de ces flammes que mêmes les ifrits et les volcans craignent. Il ne comptait en effet pas leur laisser une seule occasion de frapper. Si il n'avait pas dissimulé soigneusement son déferlement, un être à la perception magique aurait alors pu voir que les environs autour d'eux trois était plus dense en magie qu'en oxygéné.

Mais pour l'instant, l'accouchement arrivait à sa phase critique. Caressant delicatement et sensuellement le corps de la jeune femme, il augmenta l'apport en énergie dans son corps, coup de pouce pour franchir les dernières étapes. Son esprit aussi bien à l'écoute de celui de son esclave et de son enfant, il sentait la joie de naître de sa fille, et la douleur de sa mère de sentir sa chair se séparer d'elle. Il rassura cette dernière par des pensées appétissantes qu'il glissa dans son esprit, lui rassurant que leur enfant serait toujours une partie d'elle, ou qu'il soit, qu'ils seraient toujours liés, d'une façon différente mais tout aussi profonde. Car quoi qu'on en pense, Belial était très généreux et attentif envers ceux qu'il appréciait. Il entreprit ainsi de rassurer son esclave chérie tout en la soutenant de sa magie, son fin sourire aux lèvres, son profond regard rassurant rivé sur elle. Le baiser qu'il lui donna fut comme un regain de vie et de plaisir pur, issue de la nature elle même du prince pour être partagée avec la jeune mère. Avec cela, elle pourrait aller jusqu'au bout normalement sans s'éteindre tel un éphémère fauché par les flammes.

En ce qui le concernait, Belial éprouvait une curiosité de plus en plus grande pour l'événement. Même lui et ses millénaires d'expérience n'avait pas assisté à cela. Il faut bien dire que ce n'était guère son milieu habituel. On le trouvait bien souvent à la source de toute naissance, mais présent pour assister à la naissance elle même, pas une fois. Non pas qu'il dénigre par la suite les enfants qu'il pouvait avoir, non, il se faisait d'ailleurs un plaisir de leur transmettre son éducation sous tout ses rapports. Mais il avait estimé que l'instant ne l'intéressait vraiment pas, recelant après tout bien peu d'intérêt. Et puis les démones n'avaient besoin de personne pour y arriver très bien par elles même, et auraient d'ailleurs pour la plupart peu appréciées une telle présence à ce moment. Quand aux autres êtres vivants que Belial avait rencontré depuis son arrivée en ces mondes, le prince du vice avait la tâche de les féconder, et non de les pouponner ensuite pendant des mois, au contraire, passer le plus possible d'une victime à l'autre. Après tout, les bébés démons peuvent grandir d'eux même sans problèmes, ils n'avaient eux aussi pas besoin d'aide (de manière générale, personne ne semble avoir besoin d'aide chez les démons, car qui dit aide dit débiteur dit faiblesse dit mort très prochaine!^^). Et il ne s'était jamais attaché assez à une de ses rencontres pour éterniser leur rencontre pour son simple plaisir. Kohana avait été la première à retenir ainsi son attention. Et le voila du coup en train d'assister par lui même à la chose. Et deja, cela lui donnait des idées mal placées...dignes de lui, quoi! Mais il verrait une autre fois pour ce genre d'expérimentations, où la pauvre humaine n'y survivrait pas, soutient magique ou pas.

Aussi le prince infernal resta sagement assis contre sa soumise. Et plus il la sentait se tendre et s'efforcer pour extraire le bébé, plus les mains du démon entamaient de gracieuses caresses, relaxantes et surtout intensément sensuelles et plaisantes, parcourant chaque parcelle de son corps avec une attention méticuleuse et  doucereuse, amenant les sens de la jeune femme à se stimuler, envers la difficulté de la situation, et à se laisser aller tout en maintenant son énergie dans ses efforts. Il l'aidait juste à prendre plaisir malgré la souffrance, et pour cela son corps était expert, se moulant contre celui de l'adolescente pour lui insuffler milles sensations et délices en réveillant ses sens par ses caresses et en les avivant par de douces pénétrations dans sa chair. Finalement, il ne serait pas si inactif que cela au final!


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