Répétition très privée (avec Doutzen)

Noah l’avait vu protester, relachant l’etreinte sur sa verge pour se redresser, portant toujours son corset. Noah n’avait pas vraiment laissé passer une once de protestation. Il l’avait écouté, silencieusement, puis avait laissé un silence, assez pesant, s’installer entre eux. Il avait l’air de réfléchir, mais il avait aussi ce petit sourire narquois. Se contentant de la fixer, elle attendait certainement sa réaction mais elle ne venait pas. Il la faisait attendre, volontairement pour la mettre mal à l’aise. Ou du moins essayer. La verge toujours tendue vers le haut, dressée, narguant Doutzen,  il n’avait pas peur de tout perdre. De toute façon depuis le début, il se disait qu’il n’avait rien à perdre et tout à gagner. C’était la vérité et si elle pensait pouvoir le faire fléchir,elle se trompait. Il ne doutait pas de lui

« Tu es libre de partir comme je te l’ai dit. »

Baissait-il les bras ? Pas forcément, car comme on pouvait le penser, il avait de la suite dans les idées. La situation n’avait pas changé, il le savait et elle aussi.

« Je n’ai jamais exigé de coucher avec toi Doutzen. Si tu t’en souviens bien, je voulais juste que tu me masturbes un peu pour me soulager et que tu me laisses profiter de ton corps. C’est toujours d’application d ‘ailleurs. D’ailleurs t’étais plutôt d’accord il y a 5 minutes et t’avais même l’air pas si dégoutee que cela »

Il n’inventait rien. C’était bel et bien le cas. Et elle ne pouvait pas le démentir ou le nier. Ou alors ce serait de la pure mauvaise foie.

« Comment tu as dit déjà….J’ai l’impression que ton oiseau demande à sortir de sa cage... Je constate qu’il n’a pas eu l’occasion de prendre son envol depuis longtemps... »

Il souriait, la mettant face à ses propres contradictions. Venant lui caresser le visage, alors qu’elle était déjà toute proche de lui, il continuait de mener une forme de guerre psychologique. Le jeune homme de 17 ans ne se démontait pas et sous ses airs angéliques se cachaient un monstre manipulateur et pervers

« Ce serait dommage que je doive expliquer à Mina que tu es venue ici pour répéter avec moi. Que pour briser la glace , tu as proposé un jeu de questions-réponses qui a vite dégénéré en une forme de jeu de séduction.  Certes, tu ne m’as pas forcé, mais j’expliquerai à Mina que tu as pris un malin plaisir à me demander de t’embrasser, et que tu as même dit que si je te donnais pas un orgasme, tu me considérerais comme un branleur . Le tout en m’exhibant ton joli corset rouge.»

 Il marqua une pause, laissant le temps à la jeune femme de réfléchir à tout ce que cela voulait dire pour elle.

«  Tu passeras pour celle qui chauffe l’ex d’une amie à elle.  Certes tu protesteras, mais tu penses que Mina croira qui ? Celle qu’elle aime comme une folle ou son amie qui finalement attend que la place soit libre pour se positionner. D’autant qu’en plus je n’aurais pas vraiment besoin de travestir la vérité. Tu pourras dire que je t’ai proposé un marché, mais le doute sera jeté sur ta personne et quand je me confondrais en excuses larmoyantes à Mina en expliquant que j’ai fait une erreur  en la quittant, son cœur ne résistera pas. Tu passeras alors pour la salope du lycée, sentiment renforcée par le fait que tu quitteras la pièce de théâtre évidemment. Pourquoi le ferais tu si tu n’avais rien à reprocher ? Alors oui peut être que tu n’en auras rien à faire toi, mais au fil des semaines, des mois tu te retrouveras isolée au sein du lycée et ta réputation te suivra partout. Tu seras comme une paria. Et tu sais comme au japon ce genre de choses peut poser des tracas même des années plus tard.  »

Il ne dit rien, le sexe toujours à l’air libre, se le caressant sans aucune gêne. Doutzen avait le temps d’imprimer les infos dans son disque dur normalement. Et surtout de comprendre ou était son intérêt. Mettre son orgueil de coté et éviter de se pourrir la vie ou aller au bout de sa logique et passer pour la catin de toute l’école

« Alors Doutz’ me dit pas qu’elle te laisse indifférente. Et puis c’est le meilleur moyen pour toi de m’éloigner de Mina. Ce qui est assez ironique j’avoue»

Il lui avait pris la main fermement pour la poser sur sa verge. Il avait maintenu sa main un instant par-dessus la sienne puis avait fini par la lâcher. C’était à elle maintenant de décider de la suite des événements.

Comment avait-elle pu se faire avoir à ce point ? Quelle gourde ! Doutzen avait commencé à jouer son jeu, et elle savait qu’il ne comptait pas la laisser partir aussi facilement. Ce qu’il demandait était un viol, rien de plus. Elle n’avait aucune envie de coucher avec lui, et, en un sens, c’était regrettable. S’il avait été moins vicieux, moins cruel, elle aurait couché avec lui, et elle y aurait pris plaisir, malgré sa gêne pour Mina. Au lieu de ça, très rapidement, Noah avait mis Mina dans la partie, comme s’il voulait que Doutzen souffre. Sur quelle espèce de sadique était-elle tombée ? Un de ceux similaires aux victimes de Reto, ces vieux pédophiles qui aimaient coucher avec des gamines. Doutzen avait déjà vu ça chez certaines personnes. En privé, ils exhibaient volontiers leurs photos, où elle pouvait les voir en train de violer des gamines de dix ans. Oh, elle ne couchait évidemment pas systématiquement avec des pédophiles, mais elle en avait eu... Et, pour eux, elle était bien contente quand elle savait que Reto allait leur pourrir la vie. Une maigre consolation... Noah n’était pas un pédophile, mais son regard était similaire à celui de ces banquiers et avocats peu scrupuleux, qui, pendant qu’elle leur suçait la queue, montraient les photos de jeunes filles en train de pleurer. Des e^tres cruels, qui prenaient plaisir en torturant les autres, en les faisant souffrir... Et, avec le temps, Doutzen avait compris qu’ils n’étaient pas des loups... Plutôt des furets, des singes ayant pris l’apparence d’un tigre.

Noah la menaçait de tout dire à Mina, de briser sa vie... Encore un peu, et il irait jusqu’à dire qu’elle allait s’ouvrir les veines si elle tournait les talons. Elle sourit lentement, et haussa les épaules, le regardant lentement. Il se masturbait sans aucune gêne, excité comme un paon devant elle. Visiblement, son petit scénario lui plaisait, et elle esquissa un léger sourire, goguenard.

« Tu surestimes ta propre influence, mon cher. Dans ce genre de cas, c’est ta parole contre la mienne... Moi, je peux tout à fait dire que je suis venue ici en pensant avoir affaire à une scène de répétition, et que tu as révélé être en fascination pour moi depuis longtemps. Je pourrais dire que tu es un maniaque sexuel, un pervers qui a pris des photos de moi depuis des mois, me suivait et me pistait, un taré qui est sorti avec Mina uniquement pour se rapprocher de moi. Qui crois-tu que le sgens croiront ? Un blondinet mal luné, ou une déléguée de classe, populaire et appréciée ? Tu n’es pas en état de me menacer, Noah, ni en position de jouer avec moi. »

Doutzen n’avait pas peur. Elle avait Reto comme père adoptif. Lui, il était un chaton face à cet homme. Rreto n’était pas qu’un manipulateur, il était aussi brutal et violent... Et il avait du sang sur les mains. Noah, lui, était juste un petit chaton aux griffes limées se prenant pour un tigre. Elle secoua la tête, gloussant légèrement.

« Tu es pathétique... J’aurais pu coucher avec toi, si tu avais été sincère... Mais j’ai connu de biens meilleurs maîtres-chanteurs que toi. Laisse-moi en paix, et laisse aussi Mina... Sinon, je te garantis que, moi aussi, je pourrais faire pousser la chansonnette. »

Hésiterait-elle à envoyer Reto s’occuper de lui ? Si Noah voulait attaquer la réputation de sainteté de Doutz’, il se heurterait, de fait, à Reto... Mais, si l’homme venait s’occuper de lui, ce ne serait pas beau à voir... Et, même si ce type était un salopard, Doutzen n’avait pas envie de le briser en le mettant sur le chemin de Reto... Du moins, pour l’heure.

Remballant sa marchandise et se redressant, Noah était amusé. Doutzen jouait les outrées ?Elle voulait faire celle qui avait des principes ? Comme c’était pathétique. De son propre aveu elle aurait pu coucher avec lui. Et maintenant, elle le traitait de tous les noms ? Noah avait des défauts mais lui assumait ce qu’il était. Il ignorait  ce à quoi elle pensait et qui était Reto mais l’envoyer serait le meilleur moyen d’attirer l’attention sur elle. Tu parles d’une discrétion. C’était la pire occasion de se faire reperér. Quant au viol, Noah s’il l’avait entendu lui aurait bien sûr dit que ce genre de choses  arrivaient quand une personne n’avait pas le choix.Or ici elle l’avait. Encore une fois elle était à côté de la plaque. Ce qui était pour le moins fatiguant de son point de vue. Mais bon puisqu’elle n’avait rien dit, il n’aurait pas la chance de pouvoir la mettre face à ses contradictions.Du moins pas celle-là.

« Tu es libre de partir et pourtant tu es toujours là. Tu me bassines avec Mina en jouant la carte de l’amie et dans le même temps tu dis être prête  à baiser avec moi. Sérieux tu te rends compte à quel point t’es ridicule ? »

Le ton de la voix était toujours aussi calme. Simplement il en avait assez de ses jérémiades et de ses remontrances qui étaient tout sauf honnêtes.  Par contre, elle venait de confirmer ses soupçons : la jolie étudiante avait sa face cachée et elle venait de l’admettre à sa façon.

« Ainsi tu as donc connu d’autres maitre chanteur. La gentille étudiante modèle aurait donc des choses à cacher ? »

Souriant, la regardant, il n’avait pas peur de se confronter avec elle. Il n’avait rien à perdre.Il savait déjà comment embobiner  Mina le moment venu de toute façon. Il l’avait déjà fait et il allait le faire de nouveau. Tout ce qu’elle pouvait dire, c’était du vent. Et encore une fois, elle ne faisait que se persuader d’avoir ses chances.

« Je suppose que tu n’auras aucun mal à montrer les photos dont tu parles. Et puis pour un taré qui s’est servi de Mina pour se rapprocher de toi, pourquoi la plaquer alors ? »

 Il se mit à sourire devant l’absence de toute logique dans ce qu’elle pouvait dire. Cela ne tenait pas la route.

« Enfin libre à toi de vouloir tester cela.Je suis certain que Mina préférera croire son amie de toujours qui finalement n’est pas aussi sage qu’elle le dit plutôt que le garçon qu’elle aime et qui a  toujours fait en sorte d’être irréprochable. Ca me semble clair et net qu’elle va d’office te croire, surtout quand tu briseras les illusions qu’elle a sur  l’homme qu’elle désire. Elle va certainement bien prendre toutes les horreurs que tu balanceras sur moi. D’autant que Mina est réputée pour sa force de caractère. Non tu as raison, c’est une bonne idée. D’autant qu’en plus, visiblement, tu n’es pas le genre de fille qui semble vouloir cacher certaines choses »

Toujours détendu, il alla chercher son téléphone et revint vers elle, toujours debout

« Alors je l’appelle tout de suite ou on répète ?sauf si bien sûr tu préfères t’en aller.Ce qui est ton droit »

La non-violence était un principe que Doutzen avait tenté de développer en elle, comme un moyen de contrebalancer celle qu’elle voyait quotidiennement, et celle qu’elle savait que Reto utilisait. Elle n’était pas naïve, elle savait ce que son père adoptif faisait, et comment les « affaires » marchaient. Doutzen savait que, quand des hommes de mains de Reto lui interdisaient l’accès dans certaines pièces, notamment au sous-sol, c’était bien parce qu’il s’est passé des choses peu recommandables à l’intérieur... Et, curieusement, alors que Noah parlait, elle l’imaginait bien à la place des malfrats et des autres types qui avaient le malheur de finir dans cette pièce. Il était bien décidé à ne pas lâcher le filon, et le prouva en allant chercher le téléphone. Doutzen le regarda en fronçant les sourcils, puis regarda autour d’elle, jusqu’à voir sa chemise, et se pencha vers elle, la récupérant. Sortir, oui, mais elle n’allait pas le faire en corset. Elle tenait quand même à sa dignité ! De fait, avec le recul, qui peinait toutefois à venir, une voix lui disait que tout cela était ridicule. Qui était Noah ? Un nain, au lycée. Il voulait juste l’impressionner, et il n’avait aucune preuve recevable de ce qu’il avançait, rien d’autre que sa bonne foi. La « force de caractère » de Mina n’était qu’un argument très superficiel, la preuve en étant qu’elle n’arrivait pas à l’oublier, alors même qu’ils avaient rompu.

Elle mit sa chemise sur ses épaules, et, sans encore la boutonner, lui répondit :

« Rassure-toi, je ne compte pas rester davantage, je côtoie suffisamment de pervers et de malades mentaux sans devoir m’en farcir de nouveaux pour de stupides pièces de théâtre. Tu n’es qu’un petit singe face à ceux que je connais, Noah, alors, laisse-moi bien te dire ceci... Si tes singeries font de nouveau déprimer Mina, je vais, moi aussi, pousser la chansonnette. Tu te prends pour le Grand Méchant Loup dans cette histoire ? Tu n’es qu’à la cheville de celui qui lui torche le cul. Trouve-toi d’autres poulettes à torturer psychologiquement que moi ou mes amies, je passe mon tour. »

Son téléphone ne l’impressionnait pas. Elle aussi, elle pouvait menacer les autres, et s’imaginer tout un tas de scénarios. Dans les faits, elle doutait que Reto aille envoyer une équipe pour briser les genoux d’un simple lycéen. Son père adoptif tenait à elle, mais le sort de Mina lui était indifférent, et, de fait, Doutzen préférait éviter de trop le rapprocher... Elle ne savait jamais vraiment comment Reto pouvait réagir ou se comporter... Mais, en l’état, ce Noah lui sortait par les yeux. Quelle conne ! Oui, elle pouvait tout à fait s’insulter. Naïvement, elle avait cru que cet homme serait romantique... Et, en soi, elle pouvait éventuellement comprendre qu’il puisse se sentir désolé d’avoir dupé Mina, de s’être rapproché d’elle uniquement dans le but d’en savoir plus sur Doutzen. C’était une démarche intellectuelle malhonnête, mais qui pouvait aussi n’être rien de plus qu’une maladresse... Mais, là, ce n’était pas de ça dont il s’agit. C’était un pervers, l’un de ces hommes qui aimaient voir pleurer les femmes... Non, Doutzen n’avait décidément rien à faire ici.

Elle se mit quelques boutons, puis tourna les talons, et, sans plus attendre, se dirigea vers la sortie.

« Trouve-toi une autre nana avec qui tu pourras jouer à tes petits jeux pervers, et oublie-moi... C’est mieux pour nous tous. »

Doutzen devait se mordre les dents pour ne pas l’insulter de tous les noms, et, tout en disant ça, elle le laissa avec son téléphone, ses vaines paroles, et fila vers la porte.

topic terminé