Aujourd'hui, le soleil, l'eau et le vent sont de la partie. Ces puissantes forces de la nature se sont conjuguées pour leurs plus grand plaisir. Les cinq planches glissent sur l'eau à toute vitesse. Elles sont bien alignées. Des cris de joie fusent pour finir absorbés par le bruit des vagues. Ces manifestations de joie proviennent de cinq amis qui filent sur les éléments tels une vive armada de liberté. Ethan, l'aîné, en tête guide la faction de surfeur fous et ivres de bonheur. Soudain, une géante se forme. Ces cinq conquérants gonfles d'adrénaline s'y insèrent appuyé contre ce mur d'eau les uns derrières les autres. Ils sont tous beaux, jeunes et doués. Mais Ethan est incontestablement le meilleur. Il vole littéralement sur la crête. Il chevauche cette vague avec nonchalance. Il improvise même d'improbables acrobaties. Il est suivi d'Aurelie, la plus jeune, 20 ans, qui s'accroche et donne le meilleur d'elle. Gail est juste derrière pour la surveiller. Puis vient Steve qui s'époumone à en perdre la voix et enfin Délia qui ferme la glisse. Le vent agite leurs cheveux mouillés. Leurs peaux halées et miroitantes reflètent les rayons du soleil. Ces maîtres de l'équilibre se paient littéralement du bon temps.
La journée a été magnifique. Cette vague, la plus belle, sera la dernière. Le soleil va bientôt se coucher. Presque en même temps, la géante à raison des trois derniers. Comme presque à chaque fois, épuisé mais satisfait, ils se mangent la salée. Devant, Ethan accompagne la vague jusqu'à sa belle mort, jusqu'à ce que le fond de sa planche racle le sable. Aurélie, elle, doit abandonner 5 mètres plus tôt.
Dans le prolongement du faible élan résiduel de sa planche et à la même vitesse, Ethan marche quelque pas sur la plage comme s'il venait d'atterrir en douceur sur un nouveau monde. Il se retourne pour accueillir de justesse sa suivante qui se jette dans ses bras en exultant de fierté.
- Youhou, deuxième derrière toi !
Elle précise deux tons plus bas...
- Mais c'est la meilleure place pour une femme.
Elle accompagne sa phrase d'une tape sèche sur le fessier d'Ethan à travers son maillot bien ajusté. Le champion lui sourit sans relever le sous entendu. Ils regardent les trois autres fatigues mais heureux sortir de l'eau tels des zombies aquatiques tirant leur planche respective comme un fardeau. Gail vient s'écrouler sur la sable à leurs pied face au soleil. Il expire profondément.
- Qu'elle journée les amis !
Il redresse le torse sur ses coudes et accompagne les regards des quatre autres rivés sur le début de couché de soleil. Après les explosions de joie vient un moment de calme et plénitude. L'infatigable océan continue de les narguer. Le reflet du soleil orange à sa surface semble vivant. Ethan est le premier a briser le silence.
- Allez les enfants, il est temps de rentrer au camp. Nous avons de la route.
Il se saisi galamment de la planche d'Aurelie et sans qu'aucun ne rechigne, ils partent en file indienne à travers la plage et les dunes chacun a sa vitesse. Devant, les deux filles se mettent côte à côte. Dalaï est curieuse... A vois basse.
- Alors ? Tu as réussi à faire fondre la glace ?
Aurélie fait la moue... En regardant ses pieds avancer...
- Ce ne sera pas encore pour cette fois. Il est resté de marbre. Je crois que sa séparation avec Janis n'a pas été sans séquelles.
Dalaï en doute... D'un air moqueur...
- Ou que tu n'est décidément pas son genre ?
Avec fierté, la pupille s'insurge en la poussant amicalement. Bombant le torse pour mettre en évidence la perfection de son physique.
- Des nèfles ! C'est moi la plus belle. Na ! Et puis, tu le sais bien, blonde aux yeux bleus, il ne peut y résister.
- Mouai, pas si sur que ce soit les yeux qu'il regarde en premier.
Derrière, Gail observe les deux filles rire ensemble. Plus loin encore, Steve rejoint Ethan. Toujours emballe par cette journée magnifique, il l'interroge.
- Hey, Man ? Il m'a semble avoir vu ton tattoo flamboyer lorsque tu volais par dessus la vague. C'est d'la balle. Comment fais tu ça?
Silencieux, Ethan fronce légèrement un sourcil de contrariété. Il infirme avec sympathie mais conviction.
- Ce n'était que la lumière du soleil, Steve.
Devant, les deux filles s'arrêtent net. Étonnes, Les garçons les rejoignent. Gail les taquine...
- Ben alors, les meufs, plus de jus....
Il ne fini pas sa phrase. Les cinq amis sont à l'arrêt, leurs attentions rivées sur un van noir qui trône au beau milieu de leur campement. Gare En marche arrière, La roue arrière gauche du véhicule à partiellement écrasé la tente de Dalia et Steve. Celle ci le remarque et s'insurge immédiatement en se précipitant sur les lieux du drame.
- Qui est le CON qui ...?
A t'elle à peine fait un pas de plus vers leurs campement que les deux portes arrières du van s'ouvrent brusquement. En sort trois hommes armes de pistolet. Celui du milieu, plus âge, manifestement le chef de la petite bande prend la parole, un rictus haineux au lèvres.
- Je corrige ma belle, "LES" cons !
Faisant des signes de la pointe de son magnum 357 argenté.
- Recules et reste avec les autres.
Tous sont pétrifiés de surprise et glace d'effroi. Qui sont ils ? Pourquoi ? Le seul a ne pas se poser ces questions est évidement Ethan. Il a compris que son passé vient de le rattraper plus tôt que prévu. Voulant éviter d'éventuel dommage collatéraux, il tempère immédiatement. Il s'avance d'un pas.
- Laissez les partir, ils n'ont rien à voir avec les raisons de votre présence.
Le chef dévisage le surfeur de bas en haut. Il sourit, satisfait de constater qu'il est immédiatement pris au sérieux mais surtout qu'il a bien fait d'attendre un peu avant de se saisir de sa cible. Il va faire d'une pierre deux coup, s'assurant d'un moyen de pression peut être inutile mais toujours pratique.
- Ethan Adams ? Je présume. Mon employeur veut vous voir. Il s'impatiente depuis votre sortie de prison.
Il rajoute mystérieusement.
- Il y a des dettes qui collent ... à la peau. Si je puis dire.
Les deux hommes de main rient au jeu de mot qu'ils sont seuls à comprendre. Les filles sont terrorisées. Aurélie se met à pleurer. Gail et Steve, le visage fermé, les entourent d'un bras protecteur. Intérieurement, Ethan est furieux. Il est en colère mais surtout contre lui même. Cette situation lui pendait au nez.
- Allez tous dans le van ! J'emmène tout le monde.
Il crois devoir se justifier mais cela sonne surtout comme une franche menace en jouissant de son stratagème.
-Je tiens à m'assurer que tu restes sage l'ami.
La nuit tombe. Sans ménagement, Ils font monter en premier Steve et Dalia qui vont s'accroupir au fond de la surface de chargement. C'est au tour de Gail et Aurélie. Celle ci gémi de détresse. Soudain contre toute attente, elle se défait vivement des bras de son ami. Criant d'hystérie, elle se met à courir n'importe où pour s'échapper. Le chef ne perd pas ses moyen et la vise de son arme. Il voit la l'opportunité de faire un exemple. Ethan saisi le poignet du yakusa avec une vivacité surnaturelle. Hélas trop tard pour empêcher le pire. Sans sommation, Le coup de feu est tiré.
PAN! Le bruit est sec, assourdissant et effrayant. Il résonne à des kilomètres. Aurélie est projetée en avant. Une gerbe de sang colore son omoplate droite. Son corps sans vie s'étale lourdement sur le sable.
- NOOONNN !
Dalia hurle d'horreur. On vient d'abattre son amie sous ses yeux. Dans la foulée, Ethan reçoit un coup de crosse de revolver en plein visage.
- P´tit con ! Entre dans le van sinon j'en descend un deuxième.
À contre cœur, les yeux rives sur Aurélie, le jeune surfeur obtempère. Une fois toutes leurs prises installées, un des acolytes frappes le flan du véhicules. Les phares s'allumer et le moteur démarre immédiatement. Avec un peu de difficulté, le van quitte les dunes.