Elle a l'air seule...
Qui ? Elle ?
Oui... Je sens un grand pouvoir en elle. Elle est comme Ren.
Comme moi ? C'est à dire ?
Une arme...
Un quatuor insolite étaient perché sur un arbre, en train d'observer une maison dans un village abandonné. Il pleuvait à verse, mais les gouttes semblaient ne pas les déranger outre mesure. Il y avait un vieil homme dans la force de l'age, une très belle femme habillée avec une magnifique robe, un homme d'une vingtaine d'années avec l’œil gauche caché par ses cheveux, et une petite fille dans un uniforme d'écolière d'un style datant de plusieurs siècles déjà. Les quatre se connaissaient depuis de très nombreuses années, en dépit de leur age apparent. En effet, la plus jeune, qui était l'ancienne geisha, avait plus de 200 ans.
Comment ça ? Une arme qui a pris une forme humaine ? Comme moi ?
Sauf que elle a ses deux formes depuis sa création.
Que comptez-vous faire Mademoiselle ?
Je vais lui parler.
Elle sauta à terre, un saut de plus de dix mètres, et se réceptionna parfaitement, sans même fléchir les jambes, avant d'avancer tranquillement vers la maison ciblée et de disparaître à mi-chemin. En même temps que les trois autres personnes.
Elle marchait sans bruit. En vérité, Enma Ai se trouvait derrière la jeune femme qu'elle avait repéré, celle avec des cornes. Elle semblait seule et mélancolique. Comme elle en fait. Depuis le départ de ses deux derniers assistants, la maison semblait bien vide et silencieuse. Et puis, pour les missions sur Terra, avoir quelqu'un qui connaissait bien ce monde serait beaucoup plus pratique, car elle ne saisissait pas vraiment les mœurs des gens de ce monde étrange. En fait, ce monde ressemblait à une allégorie, il y avait de tout emmêlé. Elle continua à avancer et la dépassa, entrant ainsi dans son champ de vision. Elle continua sur quelques mètres et elle s'arrêta. Ses cheveux volaient au vent s'engouffrant dans la fissure béante qu'il y avait dans le mur, lui donnant un air sauvage de dos. Puis elle se retourna et s'assit en face d'elle, les genoux surélevées. Son regard centenaire reflétait une tristesse infinie, de ceux qui n'ont pas le droit au repos, de ceux qui ont vu des horreurs qui n'auraient jamais dû arriver. Deux yeux rouges comme le sang qui coulait dans ses veines.
Bonjour.
Sa voix était douce, mais semblait assez monotone, comme si aucune émotion ne se dégageait d'elle. On lui avait conseillé de fermer ses émotions, et c'est une habitude qu'elle avait de parler avec froideur. Après tout, conduire des personnes jusqu'aux enfers n'était pas une tâche de tout repos...