Ororo n’avait même pas réalisé que son chandail était toujours ouvert. Minos avait beau avoir fui en l’emmenant, le fait est que l’aphrodisiaque coulait encore dans leurs veines, et, chez Ororo, les conséquences pouvaient s’en faire ressentir de manière durable. En effet, quand le professeur Xavier était venu la chercher au Congo, Ororo avait souvent l’habitude d’être nue. Déesse des éléments, elle avait toujours adoré voler dans la pluie, et le faisait nue, car les vêtements, après, la gênaient. Autrement dit, Tornade avait instinctivement une culture du nudisme, de telle sorte que se promener les seins à l’air ne la choquait pas plus que ça. Il avait fallu qu’elle arrive à Westchester pour qu’elle apprenne les conventions sociales régissant le port des vêtements.
Pour l’heure, sa soif de sexe était contrebalancée par le fait d’avoir peut-être trouvé un mutant ! Cette journée était en réalité totalement folle... Ororo avait commencé par le réaliser avec Shani, cette secrétaire française sensuelle qui l’avait embrassé dans le fond du secrétariat, contre la photocopieuse, et la journée avait ensuite continué à sombrer, avec Maki et sa petite orgie estudiantine. Ororo était habituée aux écoles bizarres. Après tout, elle venait de l’Institut Xavier, école où, en matière de bizarrerie, on tenait la dragée haute. Mais là, il fallait admettre que c’était... Inattendu.
*J’ai entendu parler de ces procès pour atteinte aux bonnes mœurs, et pour la réputation sulfureuse du lycée, mais je dois bien admettre que ce n’était pas ce que j’avais en tête, initialement, en y songeant...*
Minos lui avoua ne pas être un mutant, trouvant le terme un peu « péjoratif », avant d’avouer qu’il ne savait pas vraiment ce qu’il était, et qu’April était sa « sœur jumelle ». Ororo hocha lentement la tête.
« Toi et ta sœur partagez le même corps, donc ? C’est fascinant... »
Elle le disait sans arrière-pensée. Ce n’était pas un pouvoir lié aux Inhumains, alors, par définition, April et Minos étaient forcément des mutants. Ororo exultait, et lui sourit.
« Et le terme n’est pas péjoratif, Minos. Du moins, pas venant de ma bouche... »
Ororo se concentra alors, et ses yeux virèrent à un blanc laiteux, tandis qu’elle se mit à léviter. Sous les yeux probablement surpris de Minos, les pieds de la belle femme noire décollèrent, ne touchant plus le sol, et elle se concentra un peu. Dehors, des cumulus se formèrent brièvement, surprenant les individus situés dans la cour, qui levèrent la tête, peinant à comprendre pourquoi le temps passait subitement d’un grand ciel bleu à d’épais nuages gris. Ororo se concentra encore, et un coup de tonnerre se fit entendre, assombrissant le couloir dans lequel elle se trouvait en compagnie de Minos...
...Puis les yeux d’Ororo retrouvèrent leur apparence normale, et les nuages disparurent automatiquement. Une démonstration valant mieux que mille discours, elle lui sourit encore, et, probablement encore sous l’influence latente de l’aphrodisiaque, se pencha vers Minos, et déposa un baiser sur son front.
« Moi aussi, je ne suis pas une simple professeure, Minos... Je suis une mutante. »