Ce soir, la jeune Idole avait un peu le tract. Pas le genre de tract que l'on ressent avant de monter sur scène, mais plutôt lorsqu'on fait quelque chose dont on n'est pas habituée, et c'était précisément ce que Makoto ressentait en ce moment. Pour tout dire, son agence avait reçue plusieurs coups de fils, de plusieurs boites, répondant ainsi à une annonce de la manageuse de la lycéenne, qui cherchait un nouveau lieu, pour le prochain concert de l'Idole. N'ayant pas assez de personnel pour toutes les inspectée, Makoto avait donc dû se rendre à l'une d'elles.
Pour éviter d'être reconnue et attirée les groupies, la jeune fille était donc venue incognito, dans un style gothique, avec une perruque brune lui descendant jusqu'aux fesses, des verres de contacts vert émeraudes et du rembourrage dans son soutien-gorge. Certes, une jeune femme aussi bien foutue et pourtant relativement petite pour l'âge qu'elle est sensée avoir durant cette soirée, ça fait louche, mais le personnel - et le videur tout particulièrement - étant au courant pour sa visite, ne firent comme si de rien était.
Après une petite heure passée, Makoto décida que l'ambiance lui plaisait plutôt bien. Il n'y avait peut être pas trop de monde, mais le plus important restait la structure de la salle et sa sonorisation. La scène des instruments était ni trop proche du public, ni trop éloignée et le bar était relativement proche. Selon ce qu'elle savait, il y avait également une séance de questions/réponses, comme une mini conférence, avec le public.
C'est pendant que la jeune fille sirota son cocktail sans alcools, qu'une personne qu'elle ne pensait jamais croiser dans ce genre d'endroit l'interpella. Surprise, Makoto en recracha sa gorgée en toussant, avant de ce tourner vers sa prof de sport, se demandant également comment elle avait bien pu la reconnaître, malgré son déguisement.
- Pardonnez moi, mais vous êtes bien Kikuchi Makoto ?
- N... Non non, vous vous trompez... Je... Je ne suis qu'une simple étudiante qui prend... Une... Une pause... Oui, c'est ça, j'ai eu beaucoup de travail et... Euh...
A la réflexion, inventer une excuse ne servait pas à grand chose, vue que la femme reconnaitra sans doute sa voix. Bah, après tout, elle était ici pour le travail, non ? Et le personnel de la boite était au courant, donc à part une remontrance de sa prof, il n'y avait pas mort d'homme.
- Laissez tomber Sensei... C'est mon agence qui m'a envoyée ici, pour faire les repérages avant un futur concert... Mais s'il vous plaît, n'en parlez à personne... C'est sensé être secret pour le moment...