On lui en avait parlé. Une lycéenne qui aimait un peu trop les animaux. Mélinda vouait une grande importance aux petits potins. Un lycée, c’était un peu comme une espèce de microsociété. On y venait officiellement pour apprendre des choses, acquérir des connaissances. En réalité, on y venait pour s’intégrer dans une communauté, qui, comme n’importe quelle communauté, comprenait ses boucs-émissaires, ses groupes, ses symboles, son histoire... C’était comme aller au travail, en somme. La vampire avait ainsi entendu parler de la petite Yozora. Une jeune fille mignonne, avec une poitrine assez petite, qui était très discrète en cours. Extrêmement timide, elle ne se faisait pas spécialement remarquer, et avait donc naturellement suscité la curiosité de Mélinda. Sachant à qui il fallait s’adresser, elle avait ainsi obtenu sur elle un petit dossier.
Yozora venait de Tokyo, la grande ville du Japon. Elle avait été bouc-émissaire, et avait perdu son père dans un accident de la circulation. Elle avait obtenu une copie d’un article de presse mentionnant l’accident dans la rubrique « Faits divers ». Rien de bien palpitant pour le moment, mais c’est ensuite que ça devenait intéressant. Yozora avait trouvé une petite résidence dans une cité universitaire. C’était une spécificité du lycée Mishima : les lycéens pouvaient, soit vivre dans les dortoirs intégrés au lycée, soit au milieu des étudiants, dans une cité universitaire. Mishima était un tel complexe lycéen qu’il était possible de faire ça. Et, dans ce genre d’endroits, il était difficile d’avoir des secrets. C’était le genre d’établissement où on tapait à votre porte pour vous demander si vous n’aviez pas un peu de sel, où les machines à laver étaient sur le palier. Un genre de placard à balais pour Mélinda. Or, une rumeur persistante courait sur cette petite Yozora, timide et réservée. On l’avait entendu gémir de plaisir, parfois. Le genre de gémissement qu’on ne pouvait pousser que dans une seule circonstance. Seulement, Yozora était célibataire, et ne sortait avec personne. Se masturbait-elle devant des films pornos ?
Les informateurs de Mélinda étaient généralement les otakus du lycée, ces petits passionnés d’informatique et de jeux vidéos. Elle n’avait aucune difficulté à obtenir d’eux des enquêtes sur des individus qui l’intriguaient, en échange d’une nuit dans son manoir. Personne ne lui refusait ça. Un pirate avait ainsi envoyé un mail groupé bidon, et, quand Yozara l’avait ouvert, un petit virus, discret, était entré dans son ordinateur, et avait permis au pirate d’obtenir tous ses fichiers personnels. Il avait ainsi découvert quelques vidéos compromettantes. Elles avaient été filmées avec une caméra amateur, et montrait Yozora en train de copuler avec un chien. Le pirate qui lui avait passé les vidéos ne les avait pas regardé, se contentant d’envoyer des listings de données sur le PC portable de Mélinda, qui demandait ensuite quels fichiers elle souhaitait voir.
C’est de cette manière que la vampire avait appris que Yozora la timide, la réservée, la frigide, était en fait une belle petite salope zoophile. Elle avait ensuite appris que cette dernière avait un chat, et avait compris que les gémissements de Yozora étaient probablement liés au chaton. Ayant réussi à obtenir son emploi du temps, elle avait également appris que la jeune femme avait un contrôle de mathématiques, et avait décidé d’entrer dans sa chambre pendant qu’elle faisait son test. Son valeureux chat était en train de faire la sieste, et elle évita de le réveiller. Naturellement, il n’y avait aucun dossier sous le lit avec des photos zoophiles, mais elle avait déjà ce dont elle avait besoin. Ayant dans la poche une clef USB, elle s’approcha de l’ordinateur personnel de Yozora, l’alluma, et enfonça la clef USB dans un port, puis prit la souris. Elle double-cliqua sur l’un des fichiers de la clef USB, une image .JPEG où on voyait Yozora sous un chien énorme, qui était en train de la défoncer. Elle mit cette image comme fond d’écran, puis récupéra sa clef, et envisagea de sortir... Avant de se raviser.
Le petit studio comprenait un grand placard de rangement. Elle écarta l’une des portes coulissantes, et rentra à l’intérieur, se dissimulant parmi les porte-manteaux, et le referma, attendant ensuite sagement que la femme revienne. Ce serait plus amusant ainsi.
*J’ai l’impression d’être une espèce de collegiénne…*
Mélinda n’eut fort heureusement pas trop à attendre avant que la porte ne s’ouvre. Yozora entra, et son chat, qu’elle appela Tigrou, ne tarda pas à se réveiller. La vampire n’avait qu’une envie : qu’elle aille sur son ordinateur voir l’image.
« Oui mon gros matou je suis rentrée. Pfouuuu ça fait du bien, ce test de maths est enfin terminé. »
Vu le câlin qu’elle offrait à Tigrou, et les ronronnements intensifs de ce dernier, il était plus qu’évident qu’il appréciait beaucoup ce traitement. Mélinda esquissa un léger sourire amusé devant ce geste d’affection, commençant à se douter que ses intuitions allaient se confirmer. Plusieurs minutes s’écoulèrent, pendant lesquelles Yozora s’amusait à câliner son chat. Ce dernier était bien docile, car il ne bougeait pas. Quand Mélinda faisait ça avec l’un de ses chats, en le tenant, il finissait toujours par se rebiffer. Mais, ici, il n’y avait rien de tel. Tigrou restait sage et calme, heureux et parfaitement détendu. Sa propriétaire finit par le poser très précautionneusement sur le lit.
« Reste là Tigrou, je vais chercher le Nutella hum ? »
Le Nutella ? Depuis quand les chats étaient friands de chocolat ? Mélinda sentit que quelque chose d’important allait se passer. Yozora se rapprocha du coin cuisine, et ouvrit un placard, cherchant un pot.
*Mais qu’est-ce qu’elle fout ?*
Tigrou semblait particulièrement impatient, remuant sa queue, et Mélinda vit la jeune femme se déshabiller. Elle était presque devant elle, mais était trop absorbée pour la voir, ou même pour songer à allumer son ordinateur. Elle retira ses deux chemises, ainsi que son soutien-gorge, exhibant ses petits seins devant le chat. Torse nue, Yozora alla s’allonger sur le lit, et le chat, en vibrant, se redressa, et posa ses petites pattes sur son ventre.
« Oh Tigrou... » soupira la jeune femme.
Il y avait un tel élan dans sa voix que Mélinda comprit que ça allait arriver. Elle plongea un doigt dans le pot, et se tartina le bout du sein. Tigrou s’avança alors, une patte après l’autre, et pencha la tête vers le sein de Yozora, et se mit à le lécher, remuant voracement sa langue sur son téton. Ceci ne semblait pas laisser indifférente sa Maîtresse, loin de là.
« Haaaa...Oui mon beau...continue... »
Elle soupirait de plaisir, et Mélinda comprit que tout était vrai. C’était une zoophile, et, en l’absence d’un gros chien poilu pour la défoncer, elle se rabattait sur un chaton. C’était assez mignon, dans le fond. Une image touchante, qui aurait presque donné envie à Mélinda de ne pas la briser... Mais, si elle avait eu de telles intentions, elle n’aurait jamais repris le marché de son père. Bonne princesse, elle attendit toutefois quelques instants, plusieurs longues secondes, avant de poser sa main sur le rebord de la porte coulissante, et l’écarta rapidement, et sortit, près du lit, avec une vue imprenable. Son regard croisa celui de Yozora, et on pouvait lire dans celui de Mélinda une intense perversion.
Contrairement à Yozora, Mélinda ne portait pas son uniforme scolaire, mais sa longue robe dorée habituelle.
« Je tombe mal, sans doute ? » demanda-t-elle, en souriant.