Centre-ville de Seikusu / Re : Une enchère aux allures maudites? [PV Keleth]
« le: mardi 06 juillet 2021, 23:06:43 »-Allons, allons… Je ne suis pas ici pour le salon en lui-même.
J’éteignais la tablette devant moi. Ou du moins, j’appuyais sur le bouton qui permettait de la mettre en pause afin qu’aucune mauvaise manipulation puisse être faite par cet individu. Je ne connaissais pas ses intentions, mais en levant légèrement les yeux, je le voyais jouer au déménageur dans la pièce pour glisser son siège en face de moi, derrière cette table basse. Visiblement, sa visite était bien précise et ciblée. Malheureusement, cela tombait sur moi. Je pouvais aisément deviner de quoi il s’agissait. Si c’était un concurrent pour l’objet que je venais d’acquérir … Enfin c’était la logique qui le voulait. C’était le seul objet que j’avais acheté donc la conclusion que je faisais était simple. Je sentais que j’allais passer une lourde soirée.
Mon regard se posait alors sur elle lorsqu’elle faisait pivoter le siège qu’elle s’était octroyé. Oui, je pouvais clairement voir que c’était une femme, mais quelque chose me chiffonnait. J’avais déjà senti cette odeur qui commençait à envahir la pièce maintenant fermée. Cette odeur commençait à souffler celle du champagne et je cherchais dans ma mémoire ou j’avais déjà senti une chose similaire. Cela datait … je dirais même que cela faisait au moins … trois siècles.
-Peut-être souhaiteriez vous une présentation, mais je n’en ai guère à donner. Vous venez de faire l’acquisition d’un objet que je dois mettre au rebus, et face à l’ampleur de la situation, j’ai préférence à venir vous voir directement plutôt que de perdre du temps à lutter à coup de menue monnaie. Je ne viens pas non plus procéder à un échange, même si foncièrement cela pourrait être possible. Mes termes seront donc ceux-ci : dois-je agir cordialement ou voulez-vous me forcer à trouver des procédés bien moins cordiaux ?
Je posais alors lentement mes coudes sur mes genoux avant d’entrelacer mes doigts entre eux en joignant mes mains. Je laissais alors quelques bruits de métal à cause des objets que j’avais sur les doigts résonner dans la pièce et je posais ensuite mon menton sur mes doigts. J’observais silencieusement la jeune femme … J’essayais de me souvenir … Je n’avais aucune idée de qui elle était. Mais je restais prudent avec des gestes qui n’étaient pas agressifs afin de ne pas provoquer de tôlée. J’avais l’impression de me retrouver dans une assemblée politique soudainement. Mais je ne pouvais pas la laisser éternellement dans le silence.
-Voyons … Vous savez très bien que pour le moment que les procédés moins cordiaux ne marcheront pas. Cela aurait été votre réelle intention, vous auriez placé cette menace en premier choix. De plus, je pense savoir que vous savez que je n’ai pas encore l’objet en ma possession et que s’il m’arrivait quelque chose, il vous sera d’autant plus compliqué de récupérer l’objectif. Même s’ils restent ne reste que des humains … Cela ferait que trop de bruit …
En effet ! L’objet resterait en sécurité. Si j’étais découvert sans vie, une enquête serait surement menée et comme je venais d’acheter l’objet, il finirait en pièce à conviction. Même si cette femme était puissante, elle n’était certainement pas idiote. J’avais d’ailleurs exprès de traiter les petites fourmis de cet immeuble d’être humain pour lui faire comprendre que j’avais compris qu’elle n’en était pas une. Son odeur l’avait trahi, bien que je ne puisse mettre le doigt dessus.
Je me levais ensuite lentement afin de me diriger vers le bar. Une fois derrière, je sortais toute sorte de bouteille et je me permettais de sortir deux verres. Je ne toucherais plus à mon champagne et … ce n’était pas une boisson pour parler dans un tel contexte. Je levais alors les yeux vers la demoiselle.
-J’ai déjà senti cette odeur quelque part … hmm … Dans tous les cas, je ne pourrai pas récupérer mon gain avant la fin des enchères. Et elles vont durer un moment vu la liste des trucs sans valeur qui doivent encore passer. Ce qui nous laisse entièrement le temps … même toute la soirée. Donc, nous avons devant nous de quoi discuter. Vu la somme que j’ai mise pour l’avoir …
Je soupirai et celui la…on pouvait l’entendre. Je n’avais même pas remarqué que j’avais dit le début de ma phrase à haute voix. Mais le fait d’avoir entendu qu’elle devait le mettre au rebus m’intriguait beaucoup. Que pouvait bien cacher cet objet ?
-Vous désirez quelque chose à boire ? Il y a de tout dans le bar … Et … me donneriez l’honneur de me parler sous votre vrai visage ?