Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Enothis/Emaneth

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Aujourd’hui …. Était de ces jours relativement exceptionnel. Pour être tout à fait honnête, il s’agit de ces jours que l’on marque généralement d’une pierre blanche. Du moins, lorsque l’on connaît les habitudes fort peu dépensières d’Enothis ! Car oui, en cette belle journée de samedi, en cette belle fin de semaine avant que n’approche les vacances printanières, la jeune égyptienne s’était laissée tenter par une de ses camarades de classe. Cela remontait d’ailleurs au milieu de la semaine. Oshizu, une élève de sa classe qui avait, depuis quelques temps, cherchée à se rapprocher de l’étrangère, avait finalement fait le choix de mettre les pieds dans le plat, et de l’inviter à une sortie entre fille, organisant par la même occasion une petite séance shopping avec deux autres amies, sûrement afin de ne pas rendre les événements trop étrange pour l’égyptienne. Enothis, de prime abord, ne s’était pas vraiment sentie à l’aise à cette idée. Non pas qu’elle ne puisse pas vraiment sortir avec des camarades de classe ou des amies, mais parce que depuis son arrivée à Seïkusu, elle s’était plus ou moins restreinte à son appartement et ses déplacements pour aller en cours, voulant passer le moins de temps à l’extérieur de milieu … que l’on pouvait catégoriser de sûr. Mais face à l’engouement de la jeune fille, de son air décidé, et du petit brin de courage qu’elle avait sut déceler dans cette entreprise soudaine, elle n’avait pas eut le coeur à lui refuser sa participation. Ainsi, peu après, elle lui avait donner son accord, la promesse d’être présente en cette journée, ce qui avait occasionné quelques craintes, mais l’amenait aujourd’hui à attendre impatiemment le début des hostilités…

Elle s’était levée avec la même lenteur que d’habitude, mais la petite croix rouge sur son calendrier l’avait rapidement rappelée à l’ordre, si bien qu’elle s’était empressée de se préparer. Une belle tenue, quelque chose peut-être d’un peu moins masculin que d’habitude, fut sa première idée pour se vêtir, puis elle observa rapidement sa garde-robe, avant de finalement se dire qu’elle ne pouvait clairement pas se laisser aller à pareille facétie. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une grande majorité de ses jupes et robes restaient bien trop élaborée ! Normal dans le fond, c’était là le reste de ses tenues rituelles, l’ensemble de ce qu’elle portait quand elle n’était encore qu’une simple figure de Foi, une jolie poupée que l’on présentait comme une élue sans jamais que ne soit réellement mis en avant son existence ou sa personnalité. Alors bon, entre les voiles, les tenues brodées de fil d’or, ou les longs oripeaux religieux, il n’y avait rien qu’elle ne puisse porter lors d’une éventuelle sortie avec de simples camarades qui faisaient leur vie tout naturellement et tout simplement dans la cité nippone, loin des considérations religieuses et politiques qu’Enothis avait connue dès l’enfance. Donc elle dut rapidement se rabattre sur des tenues qui étaient …. Eh bien moins féminine, plus provocante même si on se laissait la possibilité d’écouter les paroles vieillottes et conservatrices de l’adulte japonais moyen. Un short blanc, un débardeur et un veston par-dessus, et puis l’on pouvait ajouter à cela des baskets, comble du confort pour la jeune femme, mais qui avait souvent peu d’attrait pour les autres « respectables » membres de la société nippone. Tant pis, elle était un peu déçue de ne pas être plus « passe-partout » mais elle allait faire avec. Après tout, c’était peut-être aussi ce genre de tenue qui lui allait le mieux, alors autant l’accepter.

Un bon déjeuner dans l’estomac, une tasse de thé, et la voilà déjà à quitter son petit appartement. Elle n’avait pas vraiment beaucoup de temps devant elle, et quitte à être présente un peu en avance, elle préférait attendre plutôt que de voir l’ensemble de ses camarades réunies avant même qu’elle ne soit arrivée. Tout en appliquant l’habituelle trajet pour atteindre le centre-ville, elle observa les arrêts défiler depuis sa rame du tramway avant de voir passer celui où elle descendait normalement pour rejoindre son lycée. Mais aujourd’hui, point besoin de répondre à son envie de sortir, elle avait encore cinq autres arrêts avant de finalement quitter le milieu bondé, et de s’élancer dans les rues de la cité nippone. Dans ces moments là, seule mais dans le brouhaha permanent, elle avait tendance à discuter tout bas avec sa compagne de vie, Emaneth, pourtant aujourd’hui, l’ensemble de son trajet se fit dans le silence complet. Sa « moitié » était en repos. Rien de bien grave, mais les récents événements qu’elle avait connue, depuis son arrivée au Japon, avait largement atteint les réserves d’énergie de la Djinn, tant et si bien qu’en dépit de leur habituelle prudence, elles avaient jugées toutes les deux bons que l’esprit du désert prenne son temps afin de se ressourcer, de récupérer. Qui sait, peut-être qu’elles auront d’ici peu l’une de ces configurations stellaires permettant, par quelques incompréhensibles raisons, à la Djinn de reprendre l’ensemble de sa forme et de son activité. Mais pour l’instant, en lieu et place des réponses qu’Enothis recevait normalement, tout ce qu’elle pouvait entendre dans son esprit était le long et bas ronronnement de sa compagne rêvassant paisiblement.

Aussi, quand elle arriva bien en avance, ce fut pour s’installer sur un banc, et attendre paisiblement, dans le calme, observant les passants et les élèves vacanciers faire leur petite vie. Ce fut presque comme si elle était soudainement devenue une personne parfaitement commune, des plus normale et banale. Sincèrement, ce n’était pas un mauvais sentiment. Ni une sensation désagréable. Elle aurait rêvée de cette normalité suffisamment de fois pour que la situation actuelle ait presque un semblant de paradis dans l’aspect. Dès lors qu’elle vit ses camarades de classe s’approcher, elle se présenta à nouveau, comme si elle n’avait que pour la première fois l’occasion de les rencontrer, une réaction qui en fit sourire deux sur les trois, puis elles passèrent la matinée à se balader, tantôt pour se poster devant les magasins et observer les beaux habits qui s’y trouvaient, tantôt pour s’arrêter devant un restaurant ou un café, observant la carte et décidant si l’une des consommations pourrait les intéresser après leur marche. Finalement, ne s’y connaissant que très peu, Enothis se contenta de suivre, donnant de temps à autres ses avis, bien humble pour l’occasion. Visiblement son goût pour les tenues n’était pas franchement le même que celui de ses amies, mais cela amena des discussions relativement intéressantes, certaine cherchant à connaître la vision de l’égyptienne, l’une notamment appuyant la question de savoir ce qu’appréciait porter les gens de son pays. Autant dire qu’Enothis se sentit bien mal à l’aise quand elle leur expliqua que vivant dans un lieu plutôt éloigné des grandes villes, elle ne pouvait guère les informer sur la mode des pays arabiques et maghrébins.

Finalement, elles trouvèrent place à un café proposant boissons diverses, gazeuses, sucrées ou alcoolisées, tant et si bien qu’elles se détendirent autour des préférences de chacune en terme de collations, avant de chercher un lieu où déjeuner. C’est là que la discussions prit soudainement uen tournure … surprenante :

« Dis, Enothis… Je ne sais pas trop comment l’amener mais… Tu n’aimerais pas les femmes par hasard ?
- Pffffrrrr que que … Quoi ? »

Sans explications, Oshizu venait d’amener cet étrange sujet sur le tapis alors que l’égyptienne était en train de prendre une grande gorgée du café au lait qu’elle avait commandée. Autant dire qu’elle manqua s’étouffer et eut l’instinct de déglutir avant de s’étouffer sous la surprise. Le pire fut qu’au-delà de cette question somme toute intéressante, même si un peu déplacé, la jeune femme remarqua que les discussions entre ses deux autres camarades de classe avaient alors immédiatement cessée, comme si le goût de la rumeur et l’arôme de l’information juteuse venait de faire vibrer leur sens. Rougissante, la jeune femme à la peau bronzée ne put s’empêcher de détourner le regard, comme si on venait de la prendre sur le fait d’une action délinquante, puis se rendit compte qu’en se comportant de la sorte, elle ne pouvait que paraître plus suspecte pour ses camarades, et donc par là sceller la discussion sans retour réel de sa part, mais un aveu sous-jacent qui pouvait en dire bien plus que ce qu’elle ne ressentait vraiment à ce propos. Alors elle posa sa tasse, balbutiant un peu, tout en ronchonnant, avant de finalement mettre de l’ordre dans ses mots, reprendre le contrôle de sa langue et de son sang-froid, puis de présenter sa version des choses :

« Je… Oui et non en fait. Dans le fond j’ai pas vraiment d’attachement au fait qu’une personne soit un homme ou une femme. Disons que je peux être attirée par les deux ? Mais qu’est-ce qui te fait dire ça ?
- Bah… Le fait que certains élèves t’ont déjà fait des avances et que tu as refusée… Il y a aussi cette histoire avec Nakajima-senpaï, ça a fait du bruit dans le fond. Il paraît que tu as eut une échauffourée avec un homme en ville, et puis … Eh bien disons que quant tu ne portes pas ton uniforme tu as des choix plus … masculin ?
- Eh beh … Première fois que j’entends ça pour les élèves qui seraient venu me voir pour me « faire des avances ». Le reste je crois voir. »

Gênée, elle se reposa sur sa main de manière à cacher un minimum son visage. Plus qu’à espérer que cette discussion soit effectivement sans autre arrière-pensée… Ou qu’une oreille traînante n’y trouves pas de mauvaises motivations pour se lancer.

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« Enothis ! C'est Damien ! Désolé de te réveiller, mais j'ai trouvé ce qui cloche et je crois pouvoir régler ton problème. »

Procédons dans l’ordre. Non seulement le jeune homme de l’autre côté du fil semblait autrement plus dynamique qu’elle, mais surtout il avait là une certaine forme de tonalité dans la voix qu’elle ne parvenait pas trop à comprendre, mais qui était étrangement désagréable. Elle n’aurait su dire exactement ce qui la mettait mal à l’aise, mais quoi que cela pouvait être, il y avait là … peut-être une forme d’expression, une façon de dire les choses, un elle-ne-savait-quoi qui ne parvenait pas à être digéré par son esprit. Malgré tout, elle n’eut cette impression qu’une courte demi-seconde, la suivante lui laissant quand même se rappeler qu’elle venait à peine de s’éveiller, qu’elle avait cherchée sont téléphone dans l’ensemble de l’appartement, et qu’ainsi avait-elle sûrement développée un peu de nervosité fort tôt dans sa journée, ce qui pouvait expliquer son ressenti. Aussi rejeta-t-elle en bloc cette impression désagréable, s’en collant la responsabilité par une intention louable, celle de s’estimer coupable de sa propre incompréhension. Elle se permit donc de répondre, même si encore engluée par la fatigue, tentant maladroitement par la même occasion de faire bonne figure : La voix la plus claire possible, le ton le plus uniforme, pas de baîllement maladroit ou de signe d’une quelconque torpeur.

« Bonjour Damien. Ne t’en fais pas, je me devais de me lever de toutes manières. Tu … crois avoir trouvé ? Comment ça ?
- Je t'expliquerai. Tu as cours aujourd'hui ? On peut se retrouver dans le hall à midi. Je vais avoir besoin de toi. Quand tu t'habilleras, il va falloir que tu te mettes en jupe, et sans culotte. D'accord ? A tout à l'heure.
- Hein de quoi !? Attends, qu’est…. »

Plus de communication, seulement une tonalité terrible, signe que son interlocuteur venait de raccrocher. Attends que de… Qu’est-ce-qu’il… Comment… HEIN !? Il fallut de longue seconde à la jeune égyptienne pour mettre de l’ordre dans sa tête, pour comprendre ce qu’il venait de se passer, de ce qu’elle venait d’entendre. Pantoise, le téléphone encore en main avec, marqué dessus, le numéro de Damien, elle resta un long moment silencieuse, comme si les mots qu’il s’était permit de prononcer mettaient un temps infiniment long avant de vraiment lui arriver à l’esprit, afin d’y être décrypter. Ce fut donc au bout de ce court instant de silence absolu qu’Enothis ne put s’empêcher de s’exprimer à nouveau, ayant grand besoin d’extérioriser son ressenti immédiat, et qu’elle emplit l’ensemble de la pièce d’une interjection sonore qui parût rebondir sur chacun des murs pour lui revenir en pleine figure : « QUOI !? ». C’était quoi ces conditions ? C’était quoi cette demande ? En quelle honneur, pour quelles raisons, de quelles manières qui que ce soit pouvait se permettre de faire pareille demande à … à n’importe qui en fait ? Toutes les fibres de son corps semblaient signaler une certaine forme de colère, mais très rapidement, son esprit prit une tangente évidente : Alors comme ça, parce qu’il l’aidait, ce petit con se permettait de lui sortir de pareilles bêtises ? Très bien, si il le prenait ainsi, elle n’allait pas le décevoir. Bondissant du canapé, elle retourna dans sa chambre, et ne manqua pas de se vêtir de la manière la plus évocatrice de son refus : Un pantalon épais, un t-shirt à manche longue, un bon pull bien épais -il ne manquerait plus qu’elle attrape froid, n’est-ce-pas ?- et avec ceci une belle écharpe dont la longueur sera du plus belle effet pour couvrir son corps. Bien entendu, sous-vêtement inclus. Non mais pour qui il se prend ?

Sortant de son appartement après un évident petit-déjeuner, elle consulta l’heure sur son portable. 11H10. Elle avait un bon trois quarts d’heure pour faire le trajet jusqu’au lycée, aussi ne devait-elle pas chômer durant le déplacement. Ce n’était pas parce qu’elle avait uniquement cours l’après-midi qu’elle n’allait pas pour autant se montrer respectueuse quant au rendez-vous de Damien. Au contraire d’ailleurs, c’est en prouvant qu’elle pouvait honorablement répondre à sa demande qu’elle allait aussi pouvoir faire bon cas de ses mœurs, de son bon droit, et lui envoyer dans la figure que si il se permet encore une seule fois de lui faire une blague de si mauvais goût, il pouvait tout aussi bien aller se trouver un petit copain affectueux dans les quartier de la Toussaint afin de se faire refaire le fondement façon bonnes œuvres urbaines ! Elle enrageait que ce petit saligaud se soit permit un tel propos, elle avait tout simplement envie de … de … de l’égorger, proprement, de ne plus jamais lui permettre de sortir à nouveau ce genre de saloperies dégradantes. L’avait-il prit pour une prostituée de bas étage ? Tandis qu’elle avait gagnée la ligne de tram et qu’elle occupait déjà l’une des rails des transports de la cité, elle ne put s’empêcher de venir mettre un grand coup de pied rageur dans l’une des portes automatique en face d’elle. Ça lui fit mal, mais au moins cela la détendit un peu pour le reste du trajet !

À peine arrivée à son arrêt, elle bondit, fulminante, de son tramway, et commence à s’élancer à pas vif dans les rues de la cité menant jusqu’au lycée. Elle croise déjà quelques élèves, mais très honnêtement, elle en ignore la présence, aveuglée qu’elle était par la rage et l’envie de sauter à la tronche de celui qui s’était permit de l’insulter. Dans son sac, elle avait emportée sa tenue scolaire, et pensait très honnêtement à se changer une fois son entrevue avec Damien réglée, mais il était de son devoir de lui faire passer un message clair, et pour cela, tant pis si elle se faisait un peu houspiller par un professeur ou un surveillant un peu trop strict sur le règlement. En parlant de ça, elle en vit un à la grille d’entrée de l’établissement : M.Fukudora. Un court instant, elle manqua se dire qu’elle allait encore lui donner du grain à moudre à celui-là, le gardien de l’établissement ayant déjà eut grand mal avec sa présence, par le simple fait qu’elle était une jeunette bronzée, une étrangère qui ne devrait pas profiter du bon système éducatif bien portant du Japon. Honnêtement, elle était tant et tant encolérée qu’elle ne fit même pas mine de réagir à ses vociférations. Si il jugeait qu’elle était éhontée et insultante, tant pis pour lui, qu’il arrête de penser avec ses petits préjugés de vieux nippons embourbés dans sa vision salace des étrangères. Elle lui passa devant sans un autre geste que celui de le distancer de sa simple marche rapide, occasionnant quelques rires indélicats, puis ouvrit la porte vitrée du hall dans un mouvement pour le moins … incontrôlé. La porte claqua contre son butoir, installé au cas où une telle situation surviendrait, ne manquant pas de signaler son entrée soudaine. Quant à Enothis, elle n’eut aucun mal à voir que son insolente rencontre de la journée précédente était déjà présent, légèrement en avance, tout comme elle l’était, même si de peu.

Alors elle ne fit pas mine d’être une gentille petite élève qui souhaite bien se faire voir. Elle ne fit pas non plus le moindre effort pour cacher son approche envers Damien. Non, elle s’approcha telle une furie du jeune homme, et de certains spectateurs auraient même put avoir la maladresse de la comparer à quelques figures relativement connue du folklore japonais, ces oni dont le faciès est toujours gouverné par l’ire la plus sauvage. Il vient un instant où l’égyptienne eu presque la volonté de l’attraper par le col, physiquement, mais elle ne souhaitait pas non plus atteindre ce stade où elle se comporterait comme une loubarde, à rouler des mécaniques et intimider par la force. Non, elle voulait juste qu’on la respecte… Et ainsi, elle s’arrêta à un petit mètre de Damien, plongeant son regard dans le sien avec une certaine détermination, puis s’exprimant avec une clarté limpide, prenant le temps de bien décomposer ses mots afin de s’assurer qu’il ne puisse pas y avoir la moindre méprise :

« Premièrement, j’ai accepté ton aide, gracieusement présentée, mais je ne te l’ai pas demandée, aussi n’ai-je rien à te devoir. Deuxièmement, si tu penses que tu peux te permettre n’importe quel propos au téléphone, tu peux aussi bien te barrer immédiatement, je n’en ai cure. Enfin, si tu as le malheur de me sortir à nouveau un tel propos, je te jure que je ne réponds plus de rien, c’est clair ? C’est couillon, t’avais presque l’air sympathique hier, alors si c’est pour agir comme le plus gros connard que cet établissement abrite actuellement, franchement, te donne pas cette peine, et oublie moi, ça ira mieux pour nous deux. Est-ce qu’on est d’accord ? »

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Ses explications oscillait entre eux éléments contraires. Enothis voulait être claire auprès de Lissandre, ne pas se voiler derrière sa méfiance naturelle, sa conscience aussi qu’elle n’était pas du tout une personne normale dans ce monde où le mysticisme est absent, mais elle ne voulait pas non plus trop en dire, devenir une étrangeté aux yeux de celle qui l’avait tant soutenue en ces dernières heures. La galerie des horreurs qu’elles venaient toutes deux de traverser ne les avait pas laisser sans blessures, et de sortir de but en blanc qu’elle était l’abri d’une entité extra-naturelle comme Emaneth pouvait aussi être la pire des choses à faire. Lui avouer que la dite entité avait déjà produit un effet sur elle, et que cet effet avait été, dans son cas, de la privé du ressenti de la douleur, pouvait encore plus créer un gouffre entre les deux femmes. Et la simple idée que Lissandre puisse ainsi lui en vouloir, ou la jalouser, parce qu’elle avait été en mesure de « profiter » des mauvais traitements qu’elle avait subie… Eh bien, était suffisamment effrayante pour influer sur la volonté de transparence de l’égyptienne. Elle ne savait pas comment Lissandre réagirait, comment elle pourrait l’entendre, le comprendre, le traduire. Il paraît que les mots changent de sens d’une bouche à une oreille, et Enothis en prenait conscience. Rajoutons la drogue et l’état de sa psyché, il était clair qu’elle ne saurait clairement pas s’exprimer avec la rigueur qu’elle souhaitait. Mais ce n’était pas grave, elle essayait. Et la réponse de Lissandre, soulignée de douceur et de considération, alla pour calmer ses peurs :

« Enothis. C’est normal que ce soit le bordel dans ta tête. Comme tu l’as dit, il nous est tombé une pluie de merde dessus. On va mettre du temps à s’en laver. D’ailleurs… »

Suivant le mouvement de son amie, de sa compagne d’infortune, l’égyptienne déplaça lentement son visage de manière à ne pas la quitter des yeux. Point besoin de l’imaginer se tordre la nuque quand la française se redressa, Enothis ne fit que la regarder au niveau du ventre, ne parvenant pas à redresser son faciès plus haut sans avoir une impression de vertige, sûrement la faute de ce qui coulait dans ses veines. En revanche, elle comprenait assez aisément les paroles réconfortantes de son amies, et pourrait encore la remercier mille fois pour cela. L’évocation de quelques formes de lavage ne fut pas non plus obscure aux yeux de la jeune femme, même si elle se demandait vraiment si ça avait encore de l’importance, avant de se rappeler combien … Les salopiauds et tête de gazon s’était permit de tristes comportements auparavant. Oui, effectivement, elle savait déjà ce dont allait parler Lissandre, et elle n’allait guère lutter contre :

« Je pense qu’on devrait retirer ces vêtements. On va les jeter et les oublier. Ce sont de mauvais souvenirs et on va jeter ses souvenirs en même temps. »

La demoiselle à la peau halée ne se fit pas vraiment attendre, et même si elle ne répondit pas à ses propos, elle alla quérir la main de son amie dans la sienne, s’en aidant sans trop forcer pour se redresser. Elle aurait put le faire seule, ses jambes étant encore largement assez solide pour le lui permettre, mais le simple fait de tenir cette main, de sentir qu’il y avait entre elles ce contact, aussi bienveillant que délicat, était en soi une bénédiction qu’elle ne se sentait pas du tout capable de refuser. Alors, quand ensuite son amie rompit cette approche pour finalement commencer à chercher, sur sa tenue, les quelques moyens d’en ôter les attaches, de la priver de cette protection aussi malsaine que nécessaire pourtant quelques instants plus tôt, elle n’eut aucune forme de rejet. Enothis se laissa faire, lui présenta même comme elle le pouvait les différents points de cette étrange affublement par lesquels la française saurait lui ôter ce fardeau ridicule. Et elle l’écoutait parler sans mot dire. Calme et silencieuse, timide demoiselle mais confiante, baignée par la lumière bleutée qui prenait de plus en plus de place sur sa peau.

« Ensuite, je vais t’aider à prendre une douche. Ou un bain chaud si tu préfères.
- Je … n’ai pas de préférences Lissandre. »

Elle voulu ajouter quelque chose, mais une sensation l’arrêta. Sa compagne de la soirée s’était mise à trembler. Elle le sentit tandis que le corset attaché à sa tenue s’était défait, délivrant alors le haut de son corps à la pénombre légère des lieux. Par quelques raisons, quelques procédés d’esprit dont elle ne pouvait être au courant, une pensée terrible venait d’affecter cette précieuse personne à ses côtés, et l’empêchait désormais de poursuivre son action, comme atteinte en plein coeur par une terrible vérité. Enothis se trouvait actuellement dos à la française, ayant dû se laisser faire, mais surtout présenter les failles de son costume aux yeux de la demoiselle pour qu’elle l’aide, l’accompagne dans ce lent et méticuleux effeuillage. Et en cet instant, elle ne savait comment réagir. Les doigts de Lissandre étaient imprécis, maladroits, faillibles. Ils résumaient à eux seuls l’état de son amie. Et sa voix, qui plongeait lentement sous les flots de l’émotion, sous les larmes qui elles provenaient du coeur, cherchant à passer au dessus de la contenance de son aînée pour emplir sa gorge et envahir son regard… Elle n’en voyait rien, mais elle l’entendit, distinctement, pinçant son coeur durement :

« Je ne peux pas me déshabiller… Ma peau de naissance est moins jolie que ma peau d’adoption… Et… En plus, ma peau de naissance n’a jamais été aussi vilaine… Ils l’ont souillé… Je suis… … sale… »

Les mots de sa belle amie à la tenue rose ne manquèrent pas de résonner aux oreilles de l’étrangère. Foncièrement, les deux avaient connus la même situation, mais ni l’une ni l’autre n’avait la même nature, les mêmes faiblesses, les mêmes… réactions. Beaucoup de choses avaient amenées Enothis à prendre le dessus sur ses blessures du soir : L’orgueil, l’inconscience, la colère. Finalement, et avec grande honte, la drogue qu’on lui avait forcée à ingérer avait eut aussi une action particulière sur sa psyché, l’amenant à prendre le dessus sur ce qu’elle vivait, à accepter l’horreur, quitte à s’y baigner entièrement. Une course tête baissée que Lissandre n’avait pas pu connaître, n’avait pas pu partager. Enothis ne découvrait que maintenant le degré d’importance de cette seconde peau qu’elle portait, et à quel point cette première atteinte qu’elle avait subie était sûrement la plus grave qu’on avait pu lui infliger. L’égyptienne entendait les larmes de sa précieuse alliée, s’en mordilla cruellement la lèvre, percée en plein coeur par un sentiment honteux de culpabilité : Elle n’avait pas déceler, même au plus clair de son esprit, même au moment où elle l’avait prise dans ses bras, quelques heures plus tôt, combien il s’était joué quelque chose de crucial aux yeux de Lissandre… Alors en cet instant, elle eut la volonté d’agir, d’avoir le bon mot, la bonne réaction. Mais rien ne lui venait. L’ambiance aussi bleutée que ne l’est la tristesse, le calme aussi pesant que les sanglots de sa chère camarade étaient audibles, l’impuissance aussi insupportable que la peine que devait ressentir la française. En ce court instant de flottement, Enothis se sentit parfaitement inutile.

Puis le coup de fouet. Peut-être un trop plein ? Peut-être que les effets des drogues s’estompaient ? Une lucidité nouvelle en tout cas reprenait place dans l’esprit de l’égyptienne, comme si la logique venait enfin recoller les morceaux disparates et confus de son être pour leur offrir un semblant de sens. Les événements lui parurent bien plus clairs. Ce qu’elle se devait de faire aussi.

« Lissandre, je… Peut-être que je vais être … incorrecte, alors… ne m’en veux pas, s’il-te-plaît. »

Son amie ayant déjà fait tout le travail, il ne resta plus à Enothis qu’à tirer sur l’un des rubans de sa tenue qui enserrait sa taille, et ainsi, faire tomber le reste de son maudit costume. En un instant, elle se trouvait ainsi entièrement nue, livrée finalement à l’observation éventuelle de quiconque aurait le malheur de se trouver dans la pièce, ou de les espionner, mais cette idée ne frôla pas un instant son esprit. Non, au lieu de cela, elle se retourna, faisant face alors à la française en proie au plus terrible des chagrins, à la plus douloureuse des peines. La distance entre elles était infime. Pourtant, après un infime instant, la lycéenne fit un pas en direction de son aînée, se posa contre elle, sa poitrine appuyant légèrement sur celle de Lissandre, tandis que ses bras vinrent se passer de part et d’autres de ses flancs, l’enlaçant dans une étreinte aussi délicate que possible. Il y avait de l’amour dans ses gestes. Difficile de parler de se sentiments sans y apporter mille détails, toutes les formes d’amour ayant leur part de particularités. Ici, il y avait de l’attirance, de la bienveillance, de la bonté, de l’écoute, quelque chose de triste aussi dans la lenteur mesurée qu’appliquait Enothis à cette approche. Comme si son amie pouvait, d’un simple geste, lui signifier de cesser, couper court à cette action. Mais la jeune femme l’amena à terme, attira à elle la détresse personnifiée, vint la quérir dans une étreinte où la demoiselle avait une posture que l’égyptienne aurait, normalement, détester avoir, tant on la lui avait forcer à prendre : celle d’une sauveuse, celle d’une rayonnante et intouchable entité divine. Un ange gardien. Elle n’était rien de cela dans le fond… mais elle voulait soulager sa précieuse amie, sa précieuse camarade :

« Lissandre, c’est… terrible. Combien t’entendre souffrir me peine, me déchire le coeur, c’est insoutenable. Alors, je me doute que mes mots n’ont pas vraiment de poids face à l’outrage que tu as subit… Mais tu es merveilleuse à mes yeux, et j’aimerais avoir le pouvoir d’être, si ce n’est l’origine du moindre soulagement, au moins l’âme qui te soutiendra en toute instant. Mes mots de plus tôt étaient sincères, malgré mon état. Si je dois m’écrouler cette nuit dans la pire des lubricités, je veux au moins avoir le droit de désirer que ce soit avec toi… ainsi seulement serais-je capable de le subir. J’aurais déjà perdue la tête sans toi. J’aurais perdu, tout simplement. »

Elle savait que c’était déplacé… mais elle approcha ses lèvres des siennes, les y apposa avec chasteté, caressant seulement celles de Lissandre comme pour venir y apposer le sceau de ses aveux, de ses promesses. Le baiser suivant, elle l’offrit à cette peau que Lissandre semblait tant haïr, celle de sa naissance. Un baiser simple, encore une fois, une simple marque d’attention.

« Je t’apprécies Lissandre. Sincèrement. Dans ta peau d’adoption, ou avec cette peau qui semble te faire craindre les pires apparences. Tu peux me rétorquer que je ne sais pas de quoi je parle, et c’est sûrement vrai… Mais alors, permets moi de laver mes affronts en prenant soin de toi, comme tu souhaites prendre soin de moi. Tu… Tu n’as pas de rôles à prendre envers moi, tu sais ? Cette nuit nous… Nous avançons ensemble, et je souhaite, juste, juste… être présente pour toi. Pour te laver quant tu me laveras, pour t’accompagner quand tu te déplaceras, pour te tenir contre moi quand tu dormiras. Tombons ensemble, redressons nous ensemble, tenons bon ensemble. »

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Prélude / Re : Victoria Campbell, Occultiste ambitieuse
« le: dimanche 18 avril 2021, 22:18:36 »
Eh bien la bienvenue à toi Victoria ^^

Pour un premier forum de type adulte, tu as ici toute liberté et possibilité. J'espère que cela te sera profitable, et que tu trouveras ici des personnes avec qui jouer gaiement et sans avoir à te prendre la tête.

Et surtout ne t'en fais pas, tout le monde commence quelque part, donc pas besoin de t'excuser avant même d'avoir eu la moindre occasion d'écrire.

Donc encore une fois, bienvenue ! Poses toi dans le salon, fais ta commande de café et de petits pains tièdes, la validation arrivera d'ici peu ^^

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Prélude / Re : Asep'Tisumoth
« le: lundi 12 avril 2021, 18:44:47 »
Eh bien ... Bienvenue parmi nous monsieur.

Prends une bonne place, sers-toi un café, et profite d'un bon cigare. Après tout, autant trouver un coin confortable avant de se lancer dans le fo'.

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Point de souci mon bon Kroxi, prends le temps dont tu as besoin, personne ne vas venir te fouetter pour avoir quelques formes de retour.

Fais attention à toi, accorde-toi le temps dont tu as besoin pour te ressourcer, et si par moments tu te sens le besoin d'échanger avec qui que ce soit que tu jugerais capable de t'aider, n'hésites pas non plus.

De notre côté, nous attendrons ton retour impatiemment ^^

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La route défile, et les concurrents encore en lisse semblent bien décidés à ne pas se laisser faire, ni par leurs adversaires, ni par les organisateurs de ce tournoi clandestin aux désirs biens violents ! Très honnêtement tout cela passait un peu au dessus de la tête de l’esprit du désert, mais elle pouvait tout de même leur offrir ce petit bout de mérite, celui d’être tous, du conducteur aux spectateurs en passant par les têtes-pensantes de cet événement, particulièrement zélés, assez pour lui offrir un divertissement qu’elle ne s’était guère attendue à connaître en cette soirée ! Et puis il y avait son protégé, qui l’avait enfin reconnue, et qui donc avait accepté son éminente supériorité sur l’univers ambiant, si bien qu’elle possédait enfin ce droit de pouvoir se détendre, l’observer, et savoir que quelque part dans cette petite tête se trouvait le minimum de considération qu’elle était en droit d’attendre. Donc tout se passait pour le mieux, et elle avait enfin son pass pour la soirée, celui qui lui permettait de jouer avec ce charmant jeune homme à l’âme si particulière, de s’assurer de s’offrir une belle tranche de distraction, puis de retourner à la maison comme si de rien n’était, ressourcée et prête à attendre le prochain heureux événement où elle pourrait passer à l’avant de la scène. Que du bon, si bien qu’elle était dans les meilleures dispositions. De certains la traiterait de lunatique, mais pas le moins du monde réellement, elle était juste plus sensible que d’autres aux petits détails de la vie qui font la beauté ou l’intérêt de l’instant présent ! Rien que cela. Et là, de rouler à toute vitesse, dans ce petit habitacle, avec le jeune homme quasiment collé à elle, mais surtout avec ce fantastique spectacle de l’autre côté de la vitre, tout était parfait.

Enfin hormis la réponse qu’elle attendait. Après tout elle s’était engagée auprès de lui : Il avait été clair avec elle, obéissant, et telle la bonne maîtresse qu’elle était, la juste et glorieuse déesse chance qu’elle se devait de représenter, elle ne pouvait se permettre de lui faire défaut sur ses propres règles ! Aussi, elle lui devait un petit acompte pour sa sagesse, la base de leur relation finalement, il acceptait de jouer selon ses lois, donc elle se devait de le récompenser à l’aune de cela. Mais il ne semblait pas vraiment savoir où aller, ce doux jeune homme, on pouvait même lui attribuer une certaine forme de … de crainte ? De doute ? D’instabilité ? Difficile de définir ce qui l’affectait, elle allait tout réunir sous une seule bannière : Il semblait encore assez mal à l’aise, assez troublé par les événements, que ce soit ceux autour de la Djinn que la pauvre excuse d’épreuve sportive qu’était ce tournoi. Du coup, malgré le fait qu’elle lui servait sur un plateau d’argent l’usage de ses pouvoirs, de son être, ou toute autre forme de gain, le voilà qu’il reste pantois, concentré sur sa conduite, et qu’il ne semble même pas capable de lui offrir la moindre réponse, ce qui est … eh bien, un peu dommage, non ? Elle s’apprêtait à le relancer, presque à l’inviter à quelques idées qu’elle pouvait sortir de nulle part, ne serait-ce que pour réenclencher le cerveau du damoiseau, mais elle s’arrêta tout aussi rapidement qu’elle voulut s’élancer : Levant doucement la main, il semblait enfin faire un geste envers elle… Et qu’elle ne fut pas sa surprise quand elle sentit les doigt de l’homme se glisser sous le drapé de sa tenue, allant chercher le réconfort de sa poitrine, ses doigts s’enroulant et pressant la tendresse de sa chair.

« J'ai besoin de me détendre pour reprendre mon calme. Et t'es plutôt pas mal quand on regarde bien.
- Ooooh ? Et c’est pour ça que mon petit champion vient quérir ma poitrine ? Ils te plaisent tant que ça ? »

Elle n’allait clairement pas être vexée par un comportement aussi peu mesuré, même si la justification qu’il lui servait ne lui allait pas vraiment. Besoin de se ‘’détendre ‘’ ? Allons, il ne fallait pas présenter les choses ainsi, il aurait put être plus honnête, encore plus quand elle le voyait profiter de sa chair avec une certaine envie ! Mais bon, il était mignon à ne pas réussir à exprimer clairement son envie, alors même que l’égyptienne bombait légèrement le torse pour mettre en avant ses attributs, les offrant bien généreusement aux attentions de Souta. Mais il ne reste point en ce seul endroit de son corps, il se permet même une caresse le long de sa nuque, adressant ses doigts à quelques recherches un peu maladroites sur son visage. Emaneth ne peut qu’en sourire, jouant le jeu, adressant même à son index un petit coup de langue quand il vient taquiner ses lèvres, moyen simple de lui accorder ce petit message qu’elle délivre par ses bonnes prédispositions : Elle lui octroie le droit d’agir comme il le souhaite, si bien qu’il ne risque pas de se retrouver avec une trace de crocs sur la main si il ose aller trop loin. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et  l’occasion d’un virage un peu serré, le voilà bien obligé de ramener sa pogne au volant, reprenant un contrôle total du véhicule. Tout ce qu’il lui offre en sus, c’est quelques mots un peu confus, suffisant pour faire comprendre à la Djinn que son champion est en train de manquer de courage, ou bien de jugeote pour pouvoir se décider quant à sa première récompense. Et malheureusement pour lui, il lui donne la main, si bien que la femme aux yeux d’émeraude ne peux s’empêcher de laisser naître un sourire amusé sur ses lèvres :

« Tu pourrais m'aider à me calmer, non ? T'as l'air de savoir comment t'y prendre.
- Oh bon ? Serais-tu en train de sous-entendre que j’ai l’air d’une prostitué, mon vilain champion ? Fais attention à ce que tu dis. »

Hormis les mots, il n’y avait rien d’agressif dans sa voix, surtout une forme de moquerie gentillette, un moyen de piquer un peu la fierté du jeune homme qui se retrouvait dans l’embarras. Mais elle avait bien entendu son appel et elle comptait y répondre : Il avait besoin de ‘’détente’’, quel que soit le sens qu’il apportait à ce mot, et lui demandait de lui en offrir. Emaneth trouvait cela tellement large comme demande que son instinct joueur aurait put lui donner envie d’en profiter. Après tout, les Djinns ont cela de commun avec les esprits qu’ils aiment jouer avec les sens et les limites. Parfois, une demande un peu vague peut vite devenir une terrible malédiction selon les prédispositions de l’entité qui se voit réaliser les vœux d’autrui. Mais comme dit plus tôt, Emaneth était de très bonne humeur, et elle voyait bien que l’aspect sexuel avait, aux yeux du jeune adulte en pleine course automobile, cette prédominance à le calmer nerveusement. Donc… Qu’allait-elle lui faire de cet ordre, maintenant qu’il lui remettait si gentiment les rênes entre ses mains ? Elle voulait continuer à jouer, ne pas trop en faire, chercher à le taquiner plus qu’à lui offrir pleine satisfaction. Après tout, il était question d’un avant-goût, rien de trop important … Alors elle se contorsionna, commençant à s’installer de manière à être en partie allongée sur le ventre, ses jambes arquées pour suivre la ligne de la portière avant, tandis que son buste cognait contre la cuisse de l’homme. Et sa tête, elle, se trouvait juste au-dessus de son entre-jambe, cet air malicieux collé au visage comme autant d’aveu de sa future plaisanterie :

« Un peu de détente donc pour ce petit monsieur bien audacieux, c’est cela ? Tu as intérêt à me remercier de ne pas m’être vexée. »

Elle ne peut s’empêcher de ricaner avant de faire s’ouvrir le pantalon du jeune homme d’une simple  pensée, puis de s’amuser à libérer son charmant guerrier de son sous-vêtement sans utiliser ses mains, approchant simplement son visage et mordillant le tissu pour ensuite le tirer. L’objectif ? Libérer son sexe bien entendu, et profiter de la vision de ce beau morceau au plus près ! Malheureusement pour elle, et ce même si son compagnon semblait avoir quelques désirs bien honnêtes envers sa plastique, son outil de plaisir était loin d’être dans la meilleure de ses formes, ce qui ne manqua pas de lui faire gonfler les joues dans un signe de désapprobation :

« Dis donc, il est pas très content de me voir ! »

Enfin, elle disait cela, mais elle se doutait qu’elle lui avait provoquée quelques frayeurs juste avant, sans parler de la course qui n’était pas vraiment source d’excitation physique, ce qui pouvait expliquer l’état de son sexe. Tant pis, il lui revenait de droit de faire ce qu’il fallait alors pour le remettre d’aplomb : Elle le prend d’une main, commençant à le caresser doucement juste au devant de son visage pour chercher à le tendre, passant quelques fois ses lèvres par dessus. L’effet est progressif, mais efficace, et voilà que l’outil du jeune homme, quoi qu’il en dise, se met à faire le fier, prenant lentement sa forme des grands jours, tendu et arqué. Elle ne sait pas à quel point cela doit le déconcentrer, mais elle n’en a rien à faire dans l’immédiat, il a jeté un peu trop vite son droit à garder les événements sous contrôle, maintenant elle comptait bien s’amuser un peu plus : Alors maintenant qu’il était en pleine érection, elle s’amusa, passant doucement sa langue de la base de son membre à l’extrémité, tirant un peu sur la peau de son membre pour en libérer, avec amusement, ce gland qu’elle prit en partie en bouche afin de le mordiller un court instant, et le relâcher juste après. Entre caresses et approches buccales, elle ne va jamais au bout de ses gestes mais continue taquineries sur taquineries, appréciant ce petit jouet qui montre enfin un désir de participer. Et la course dans tout ça ? Eh bien elle n’y veille plus beaucoup, encore en confiance pour l’instant. Elle avait du temps avant de devoir surveiller à nouveau les tristes comportements des organisateurs, autant de temps pour chercher à pousser à bout son petit protégé !

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Le jeune homme, malgré son air amical et sa relative délicatesse restait bien mystérieux encore aux yeux d’Enothis. Pourtant, le voilà avec ses documents administratifs dans les mains, à pouvoir lire la moindre information qui s’y trouvait. C’était un pari, peut-être un peu risqué d’ailleurs pour la jeune femme, mais elle n’avait pas vraiment de raisons de rester ici, figée et inactive, dans l’attente d’une bonne et miraculeuse nouvelle alors qu’elle avait bien conscience que rien n’irait en son sens à ce rythme. Il semblait être capable de l’aider, du moins l’assumait-il avec un peu de suffisance, ou de confiance en lui, alors … Alors elle faisait le choix de s’y essayer, et si les choses prenaient une tournure plus singulière, moins agréable, elle demanderait sûrement à Emaneth de lui zapper sa mémoire comme on gomme une faute d’orthographe sur un devoir de littérature japonaise. Au moins, elle l’observait faire, commencer à passer entre les différents documents avec quelques signes simples sur le visage, allant de l’étonnement avec un petit sourcil relevé à la désapprobation, marquée quant à elle par un long mouvement de tête de droite à gauche. Au moins semblait-il vouloir faire bien les choses, elle ne pouvait pas vraiment le lui ôter. Pas sûr que cela l’aide à partir en croisade contre ce temple de la perfidie humaine qu’est l’administration, mais au moins elle s’en trouvait un peu rassurée : Il y avait en ce jeune homme suffisamment de bonne volonté, de zèle, si elle pouvait se permettre un tel mot, pour qu’elle puisse s’imaginer qu’il allait vraiment essayer de l’accompagner dans sa démarche. C’était plaisant, avouons-le.

« Bien entendu. Je m'appelle Damien. Enchanté, Eno... Enothis !
- Enchantée, Damien. Écoutes, j’sais pas à quel point tu pourras faire quelque-chose, mais en tout cas merci du coup de main. »

Elle était un peu monotone dans son ton, mais ce n’était pas vraiment contre lui, bien plus à cause du temps qu’elle avait déjà perdue à se battre pour trouver une solution. Elle s’apprêtait à se relever quand elle le vit tendre la main dans un signe amical, et sur le coup, manqua se demander si il s’attendait vraiment à ce qu’elle lui sert la main de manière si … officieuse, alors même qu’ils ne semblaient pas avoir eux un échange si professionnel que cela ? Enfin, cela ne lui coûtait rien, aussi elle fit le minimum, et vint prendre sa main dans la sienne pour la serrer avec un geste rapide, commune à toute poignée de main qui se respecte. Autant dire que le jeune homme ne dût pas percevoir grand-chose quand elle lui prit sa pogne, la force de la demoiselle n’étant guère de nature à pouvoir s’imposer. Enfin, le geste fait, elle se redressa, et put entendre ce compagnon fort courtois faire de même. Visiblement, maintenant que les documents avaient été échangés, il était temps pour chacun de revenir à ses activités naturelles : Lui, elle ne savait pas trop, mais elle, elle allait profiter de sa journée libre pour retourner à ses travaux et révisions. Ce n’était pas parce qu’elle allait manquer d’aides qu’elle se devait pour autant de négliger ses études, après tout elle était au Japon notamment pour cela ! Toutefois, Damien sembla avaoir encore quelque-chose à lui dire, aussi attendit-elle qu’il s’exprime avant de prendre congé, ce qui ne tarda bien sûr pas le moins du monde :

« Je ferais mieux de m'y mettre, en tout cas. J'ai ton numéro dans le dossier, j'imagine ? Je t'appellerai ce soir ou demain pour te donner des nouvelles, ça te va ?
- Si tu trouves quoi que ce soit qui puisse m’aider, bien entendu. Page trois tu as mes coordonnées je crois, c’était ma demande officielle avec l’adresse correspondante sur le sol nippon. Hummm et tant que j’y pense, demain c’est le week-end, donc si au pire tu veux me répondre un peu plus tard, tu pourras, hein ? Je crois que je serais plus à ça prêt de toutes manières... »

Elle fit quelques pas pour quitter le hall en ronchonnant, puis s’arrête en chemin, et se retourne pour lui faire un dernier signe avant de retourner à sa petite vie habituelle :

« Hey… Merci pour le coup de main. Bon courage et bonne journée. »

Puis elle partie. Retour à la maison d’abord, puis à ses études. Elle ne manqua pas de se questionner dans la journée, de chercher à savoir si elle avait bien fait, non seulement d’accorder sa confiance aussi rapidement, mais aussi d’avoir laisser entre les mains d’un jeune homme (même si un peu plus vieux qu’elle) autant d’informations personnelles. Parfois, elle se trouvait idiote d’avoir agit ainsi, et à d’autres moments de la journée, elle se convainquait du fait qu’un tel damoiseau ne pouvait guère avoir de lien avec les membres de son culte, et qu’ainsi il était tout à fait improbable que les recherches qu’il allait faire finissent par apparaître aux yeux et aux oreilles de ses poursuivants. Finalement, elle eut le bon choix d’assommer ses turpitudes à coup de café, et de simplement laisser son esprit se focaliser sur son boulot, la jeune égyptienne ayant fort à faire encore sur le plan scolaire, et ayant besoin de progresser rapidement si elle souhaitait prouver qu’elle était capable de réussir ses tests de mi-année. Alors elle y passa la journée, entre les documents de ses professeurs sur les mathématiques appliquées, ou les manuels de langue. Finalement, elle se rendait bien compte qu’elle avait de réelles capacités dans certaines matières, mais elle avait besoin de tant de temps pour déchiffrer certaines consignes qu’elle finissait toujours à devoir rattraper le temps perdu. Au moins, à passer la journée ainsi, elle ne se prit pas plus la tête que ça. Elle fut même assez surprise quand elle remarqua, à quelque vingt-deux heures de la soirée, qu’elle n’avait même pas chercher à attendre un éventuel coup de fil de son allié providentiel. Au moins n’avait-elle pas stressée à ce propos : Elle attendra sûrement le lendemain matin pour voir si il avait quelques retours.

Aussi chercha-t-elle simplement à finir la journée devant une ou deux émissions dont le potentiel de distraction était proportionnel au degré d’abrutissement qu’elles provoquaient. Un plat de riz avec quelques légumes, vautrée dans le canapé, et un combat de scarabée, autant dire que la soirée ne suivait pas vraiment le degré intellectuel de la journée. Mais encore une fois, tant qu’Enothis pouvait ne pas penser à ses problèmes, cela lui convenait. Elle fit donc le minimum possible du reste de son temps, contempla avec l’esprit vide ce que la télévision japonaise proposait de plus … étrangement savoureux, puis vint à éteindre son poste de distraction avant de s’enfuir mollement jusqu’à ses couettes, laissant au lendemain le soin de réparer les soucis de la matinée. Quand elle vit sur son radio-réveil qu’il était plus d’une heure du matin, elle manqua se demander si son camarade était encore debout, lui, en train de passer au peigne fin les informations qu’elle lui avait confiée… Et finalement, elle rejeta l’idée avec un soupir las, comprenant que son interrogation ne saurait mener à quoi que ce soit de constructif : Elle ne pouvait même pas lui envoyer un message pour lui demander si tout allait bien, étant donné qu’elle était partie sans faire le moindre échange de numéro. Franchement, socialement, elle avait encore des progrès à faire. C’est donc après avoir tout reporté à la journée suivante qu’elle s’endormit, avec le léger espoir qu’au lendemain une solution lui soit présentée. Et si ce n’était pas le cas, tant pis, elle aura au moins essayée.

*
*   *

Son radio-réveil ? Pour tout dire, elle ne l’avait pas désactivé, aussi se mit-il à sonner tôt dans la matinée, sans même qu’elle n’y fasse attention. Lourdement assoupie, elle ne fit pas le moindre geste pour se tirer de sa couette, ni même pour éteindre le petit appareil dont la mélodie résonnait dans l’ensemble de l’appartement. En revanche, et même si ce fut quelques heures plus tard, quelque chose la tira immédiatement de ses songes, la força non seulement à ouvrir les yeux, mais surtout à se rendre immédiatement disponible pour ce qui allait suivre. Il s’agissait de son téléphone. Alors qu’elle sommeillait toujours, le portable se mit à vibrer d’abord, puis à lancer sa petite musique habituelle, signe qu’on l’appelait. La première seconde, elle s’éveilla, et la seconde, elle comprit malgré sa torpeur ce qu’il se passait. Autant dire que la réaction fut immédiate : Sautant de son matelas maladroitement, elle chercha d’abord du regard si elle ne trouvait pas son appareil, puis s’élança vers ses vêtements pour les secouer en tout sens, espérant y trouver le précieux téléphone. Résultat zéro, et le portable entamait déjà sa troisième sonnerie, aussi courut-elle dans le salon, avant de l’apercevoir, magnifique et providentiel, sur son canapé. Ni une, ni deux, elle bondit pour l’attraper, se vautrant sur son mobilier avec aise étant donné le confort de celui-ci, puis appuie immédiatement sur le bouton pour répondre, lançant la communication immédiatement, avec le bon espoir que la personne de l’autre côté du fil n’avait pas coupé par dépit :

« Enothis Anekhtotehm, oui, que puis-je pour vous ? »

Tant pis pour la voix ensommeillée et le manque de dynamisme.

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Le métro et la gare / Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]
« le: dimanche 28 mars 2021, 19:22:50 »
Enothis n’avait pas la moindre forme de défiance envers les comportements et les choix de Lissandre. Pourquoi ? Peut-être que certaines personnes, après les longues et difficiles turpitudes qu’elles avaient put connaître durant leur petite escapade nocturne, auraient facilement trouvées dans le doute et la suspicion le petit grain de réconfort permettant de rejeter la faute sur autrui, c’est vrai. Pour Enothis ? Eh bien plusieurs petits éléments faisaient qu’il était tout simplement impossible qu’elle soit dans cet état d’esprit. Tout d’abord, dès le début de cette aventure involontaire, Lissandre avait été une personne qui l’avait aidée, sans la connaître ni d’Eve, ni d’Adam, afin qu’elle échappe à la présence tout simplement terrifiante d’un des membres de son ancien culte. Ensuite, et ce malgré la tournure finale des événements, elle avait bien plus remarquée les efforts produit par la jeune femme pour tenter par monts et par vaux de les éloigner du danger. Le fait que quelques connards en profitent n’était pas du fait de la française, et ainsi elle ne pouvait pas en vouloir à sa compagne d’infortune, mais bien plus à tout ces enfoirés qui s’en prenaient à elles en rejetant toute forme de moralité. Enfin, et ce n’était pas là la moindre des raisons, mais elle était encore et toujours dans un tel état d’étourdissement, de confusion, et d’enivrement à coup de drogues et d’effets magiques qu’elle n’avait pas la possibilité de produire une pensée suffisamment solide pour pouvoir chercher à se perdre dans la vilenie humaine la plus basique. Au contraire, cet état la poussait vers un autre domaine, plus commun, plus instinctif, le sentiment d’appartenance. Que cela soit d’une meute, d’un couple, ou d’un rapprochement entre semblable : Lissandre était celle à qui elle se raccrochait, et elle était un pilier pour que Lissandre puisse s’y tenir aussi de plein gré. Rien de plus, rien de moins.

Quand Lissandre parle d’un endroit de dépravation, l’étrangère confuse ne peut pas vraiment y voir une forme de malignité, mais d’autres auraient put s’attendre à quelques pièges terribles si leurs esprits avaient déjà cédés à la peur et au doute. Non, elle fit confiance à son amie, et se retrouva surtout à observer les lieux avec une certaine forme de curiosité. Les couloirs d’un rouge délicat, les lieux autrement plus luxueux d’apparence qu’ils ne doivent réellement l’être. L’ensemble de l’établissement faisait faux à ses yeux, comme si quelque chose clochait, mais elle n’avait pas vraiment la tête à refuser à la demoiselle de la suivre dans quelques endroits que ce soit, tant qu’elle avait la confiance de s’y trouver, c’est que les événements ne pouvaient que bien se dérouler. Enothis donc se laissa simplement balader au bras de la demoiselle, amusée par cette proximité qui s’était installée entre elles avec la délicatesse de deux femmes blessées par un bourbier tout simplement incompréhensible et à la moralité discutable en tout point. Et oui, elle avait conscience de l’étrangeté de ces éléments mais c’était le cas. Quelque chose dans l’instant où elle s’était lovée contre elle, où elle avait cherchée à rassurer la femme à la belle tenue rose, où elle lui avait appliqué avec mesure un baiser qui n’avait rien d’anodin, avait suffit pour les amener finalement à cet instant de grâce, là où la confiance et le soutien régnait. Elle sourit délicatement en l’entendant parler de love hotel, connaissant de réputation ces lieux mais n’ayant, en l’instant, aucune raison d’y voir plus de débauche qu’elle n’en avait subit durant les dernières heures, et acquiesça légèrement lorsque son amie évoqua le fait de lui parler de son passé en ces lieux. Elle aurait été ravie de le savoir dès maintenant, mais semblait devoir attendre :

« Tu me laisses quelques minutes. Je vais voir Hana et je reviens avec les clés d’une chambre.
- Points de souci, je ne vais pas non plus disparaître n’ai crainte. Je t’attends Lissandre. »

Elle mettait, malgré elle, l’emphase sur le prénom de son amie. Il y avait quelque chose d’important pour elle dans le fait de l’appeler par son prénom d’abord, puis de s’adresser directement à elle ensuite, comme pour la rassurer. Aussi, prononcer ce mot était un véritable plaisir, et elle y avait appuyée le ton qui y convenait… du moins pour elle. Elle attendit dans le hall avec confiance, ne fit même pas mine de devoir bouger, ou changer de place, de peur que quelques hurluberlus s’y glissent et la prenne pour l’une des travailleuses de l’établissement. Ce qui aurait put être le cas au vu de sa tenue, tenant plus du costume érotique pour vieux pervers que du véritable habit capable de protéger sa nature et ses mœurs. Clairement, elle n’allait pas sortir de cette soirée indemne, une fois qu’elle aura reprit ses esprits, mais il y avait tant de choses mélangées, dans le pire comme dans le bon, qu’il était aussi difficile pour la jeune femme de ne pas accepter simplement ces événements comme une accumulation étrange de défis, d’épreuves incongrues provoquées par quelques divinités saugrenues, tant et si bien que sa foi naturelle la protégeait presque de l’horreur totale, la gardait … positive. Et quand finalement, elle vit son amie ressortir avec le pass électrique tout en lui tendant le bras, elle ne se fit pas prier, se glissa de nouveau auprès d’elle avec un mouvement vif et agile, captant le membre tendu entre les siens pour la suivre gaiement, comme si nul histoire ne saurait endommager son bonheur présent. Et de temps en temps, elle levait les yeux, observait chez sa compagne de la soirée les marques naissantes de la tranquillité, de la sûreté, du bonheur.

C’est ainsi qu’elles se perdirent dans les couloirs. Enfin, qu’Enothis s’y perdit, ne comprenant que mal les environs, et ayant clairement du mal à ce que ses yeux s’habituent à la lumière un peu plus conséquente de l’établissement, étant donné que les produits qu’elle avait consommée malgré elle avaient dilatés ses pupilles à leur maximum. Soyons honnête, cela allait malheureusement aussi très bien dans le sens de son aspect gothic lolita du moment. Seule jurait sa peau qui n’avait pas vraiment la bonne couleur pour ce genre d’accoutrements, du moins selon les trois-quart des pervers de ce monde, chose qui finalement ne la touchait pas trop quand elle s’en permit la réflexion. Enfin, elle put suivre sa dame d’un mur à un autre, s’amusant de la voir prendre soudainement une posture bien plus stricte, bien plus droite qu’elle ne l’avait jamais montrée jusqu’ici, comme si elle avait un rôle à tenir en ces lieux. Puis elles finirent leur rapide marche jusqu’à une porte solide, protégée par une serrure automatique répondant au pass de Lissandre. Le genre de système qu’il fait bon de voir après avoir subit plusieurs embrouilles d’affilée. Elle se glissèrent toutes deux dans la pièce qui se trouvait par delà cette ultime limite, et tandis que la française s’assurait que l’ensemble des lieux soit bien verrouillé, Enothis se laissa aller à faire quelques pas dans cette majestueuse chambrée. La lumière, bien moins vive, lui fit du bien. La légère teinte bleutée qui s’y couplait l’apaisait aussi. Elle se laissait plus ou moins bercée par les environs, et quand elle entendit sa douce amie s’écrouler sur le lit, elle fut invitée d’en faire de même… Mais elle attendit, encore un peu.

« J’espère que tu aimes cette chambre, Enothis.
- C’est très agréable Lissandre, ne t’en fais pas. Tout ce que tu as fais jusqu’ici, toujours, a été des plus agréable. »

Elle ne sut vraiment pourquoi, mais l’ambiance globale des lieux, l’aquarium paisible où quelques poissons de chatoyantes couleurs se baladaient, le plafond faussement étoilé, la petite porte un peu plus loin menant sûrement à une douche, tout cela la ramena à une réalité bien plus simple, bien plus modeste. Et cela l’apaisait, l’aidait aussi à lutter un peu plus contre le produit qui mettait son esprit sans dessus dessous. Aussi, elle se sentit le besoin de respirer. Elle inspira profondément, expira longuement. Son coeur battait vite, autant par les effets de la drogue que par le surplus d’activité et d’émotions qu’elle avait connue jusqu’ici. Il était peut-être temps qu’elle mette un minimum d’ordre, après tout elle était désormais en sécurité avec la française, aussi avait-elle le temps de se concentrer sur elle-même, mais aussi de déconstruire un peu la barrière d’illogisme complet que son esprit avait construit pour lui permettre d’agir malgré le chaos total qui était né en son esprit. Les lieux appelait à bien des choses, elle allait devoir… comprendre, être honnête, et expliciter l’ensemble de son état à la miss qui l’accompagnait. Cela n’allait pas être simple, mais elle se sentait capable d’en faire l’effort.

Elle se tourna vers le lit, visiblement aux couettes épaisses et moelleuses au vu de l’enfoncement du corps de Lissandre en elles, puis s’approcha doucement, à pas léger. Alors, elle s’installa auprès de sa compagne de la soirée, préférant s’agenouiller au sol, au bord du lit, et s’y accouder pour observer le visage clairement apaisé de la française. Difficile de dire ce qui dominait en cet instant, en son coeur. Autant dans celui de Lissandre que le sien, tant et si bien que l’égyptienne voyait mal comment reprendre la discussion, comment s’engager sur les quelques points dont elle avait l’envie, le besoin, et sûrement la nécessité de lui exprimer. Préférant alors se référer à son instinct plutôt que son esprit toujours aussi maladroit au vu de l’ensemble des effets qu’il subissait encore, elle tendit la main délicatement pour aller la passer sur la joue de sa compagne d’infortune, y apportant quelques douces caresses avant d’éloigner une mèche de cheveux, libérant plus ou moins le regard de la française pour qu’elle puisse, toute deux, s’adresser leurs regards, et ainsi y trouver confiance et honnêteté chez l’autre. Puis, doucement, Enothis s’exprima :

« C’est assez étrange tu sais ? Je veux dire, on va honnêtement pas dire que cette soirée était fort agréable. Mais une si belle rencontre au milieux de toute cette merde, c’est quand même une sacrée chance. Y’a pas mal de choses que je devrais t’avouer, je crois, rien que … eh bien parce que tu mérites que j’ai cette confiance envers toi Lissandre. »

Elle soupira un peu, détournant le regard. La douce lumière bleutée n’était pas suffisante pour maquiller la légère rougeur qui gagnait ses joues, laissant deux belles tâches pourpres naître à la vue de la française. Puis elle reprit avec un air un peu grommelant, un peu boudeur, qui allait parfaitement avec sa tenue :

« Normalement je… Je ne me mets pas dans ce genre de situation. En fait, ça fait genre … longtemps, très longtemps, que quelqu’un veille sur moi, et m’évite ce genre de problèmes. D’ailleurs, l’existence de cette protectrice est la raison pour laquelle je fuyais, à l’arrêt de métro. J’ai … pas baignée dans les meilleurs milieux et… J’ai encore une foule d’idiots qui pensent devoir me trouver et me récupérer pour que je… Eh bien que je sois l’idole d’un culte dirigé par un sombre connard avide de pouvoir. Donc en gros je ... »

Elle s’embrouillait, ça faisait beaucoup d’un coup, elle ne trouvait pas comment être plus ou moins claire, et surtout elle se doutait que Lissandre pouvait tout aussi bien ne rien en avoir à faire, encore plus maintenant qu’elle avait trouvée un lieu où pouvoir se reposer sans crainte. Mais non… Elle se devait de finir, elle ne pouvait pas rester au milieu de son explication. Qu’est-ce qu’elle voulait lui dire ? Qu’est-ce qui, en cet instant, était le plus important, le plus nécessaire à mettre en avant ? Dans le fond, où est-ce qu’elle voulait aller avec cet ensemble de propos plus ou moins maîtrisés ? Elle faisait la moue en regardant sa précieuse amie, puis se laissa tomber un peu en arrière pour s’asseoir sur le sol, ramenant ses jambes vers elle pour s’accouder sur ses genoux. Elle soupira encore, en se traitant intérieurement d’idiote, puis reprit avec un ton un peu plus hâtif, sûrement bien maladroit, mais autrement plus honnête et direct, peut-être …. peut-être que c’était ça qu’il lui fallait tout simplement. De la spontanéité et de la fraîcheur :

« En gros… J’ai vu des merdes, j’en ai vécu aussi. Et franchement, tout les connards du monde pourraient se trouver actuellement dans les rues que je n’aurais jamais abandonné. Mais être avec toi, devoir… Te faire subir cela… Je te demandes pardon, Lissandre. Parce que te rencontrer m’a été juste … extrêmement précieux. Et je te dois beaucoup. « Nous » te devons beaucoup, moi et celle qui normalement me protège. Et je tiens à toi… Alors j’aimerais faire ce que je peux pour… pour … Rah, pour t’aider à te sentir mieux. Voilà, je… Désolé, j’essaye d’être claire mais franchement, ma tête est un bordel sans nom et j’arrive à peine à rester logique. »

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La position dans laquelle ils se trouvaient étaient …. terriblement gênante. Non seulement Enothis ne se sentait pas du tout à l’aise, mais d’avoir provoquée, par son empressement, un moment aussi difficile à vivre l’amenait presque à s’en vouloir. Non mais quelle cruche franchement ! Bon, elle avait agit dans l’urgence, au moins on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir d’avoir tentée de préserver les bonnes mœurs de Kaïto aux yeux d’éventuelles camarades du lycée ou de l’université, mais voilà la scène : Elle était collée à lui, dans un espace monstrueusement étroit, et surtout dans une position qui ne leur permettait guère de mouvement, ce qui était, au final, bien pire que de s’être trouvé à quelques distances que ce soit au milieu de la pièce. Pourquoi ? Mais parce que bon sang, forcément que les nouvelles-venues avaient très clairement remarquées qu’il y avait eut du bruit dans le vestiaire, alors BIEN SÛR, elles allaient inspecter les lieux pour être certaines que quelques garçons mal-intentionnés ne s’étaient pas glissés en quelques endroits pour espionner ! Alors quoi, ils allaient se faire chopper, en deux temps trois mouvements, se retrouver à balbutier quelques maladroites explications pour tenter de sauver leur honneur ? Comme si ça allait marcher de quelques manières, les japonais avaient cette horrible tendance à vouloir propager milles histoires et rumeurs, alors une de plus ou de moins … Sauf que ça allait leur tomber dessus, et l’égyptienne voulait conserver la vie scolaire la plus calme possible. Mais dans quelle sorte de misère elle venait de les mettre ?

Visiblement, dans une misère qui allait pas aller en se simplifiant… Son camarade d’infortune, voulant évidemment trouver une position un peu plus confortable, ce qu’elle lui comprenait sans la moindre suspicion, ne trouva pas mieux qu’un geste maladroit à accomplir. En un mouvement, la moitié de son chemisier se trouva agrippée par les doigts fins du blondinet, tant et si bien qu’ils abandonnèrent leur poste, libérant sa poitrine à la vue du damoiseau dont la nature alerte quant à ce genre de détail n’était plus vraiment un secret. Elle manqua de lui faire la morale un court instant, mais se retint, jurant simplement en elle-même qu’il n’ait pas le mauvais comportement auquel elle s’attendait dans ce genre de situation, mais malheureusement… Elle vit les yeux du jeune homme se poser directement sur son opulente poitrine, dont la proximité faisait en plus largement mettre en avant les rondeurs exquises. Elle ne put s’empêcher de rougir, et de lui faire les gros yeux quand il se rendit compte de son erreur, cherchant à fuir cette vision qui l’appelait tant, déboulant ainsi sur la moue boudeuse accompagnée des sourcils froncés de l’égyptienne. Elle faillit gronder, mais elle ne le fit pas, elle ne voulait pas répéter la situation de leur premier échange, celui-là même qui les avait menés, tout les deux, à se retrouver dans une si sordide situation. En revanche, elle sentit le jeune homme s’approcher de son oreille, si bien qu’elle eut la crainte soudaine qu’il ait quelques mauvaises idées. Bien-heureusement ce ne fut pas le cas, elle l’entendit simplement, chuchotant le plus bas qu’il lui était possible, quémander si par quelques manières elle pourrait les sauver de leur future et évidente sentence. Et elle ne put sincèrement lui répondre mieux qu’ainsi :

« Excuse moi pour ton chemisier mais au point où on en est ... tu peux ... l'autre toi, elle peut pas revenir faire quelque chose parce que là, ça craint vraiment. Sans tuer personne ni rien mais juste les faire s'endormir d'un coup et ... ne pas me casser la figure au passage si possible …
- Non, malheureusement… Emaneth est inutile dès lors qu’il y a trop de monde, ça puise bien trop dans son énergie d’agir quand trop de gens observent ses forces et peuvent l’identifier... »

Les pas et les propos au dehors se rapprochaient… Bon dieu de bon sang de …. Ça ne lui arrivait guère de jurer normalement, encore plus qu’elle était une croyante assumée et accomplie, mais là, la situation était telle qu’elle ne parvenait pas à exprimer sa frustration autrement. Pourtant …. Pourtant le plus étrange et incongru survint. L’imminence de la découverte fut remplacée par la surprise d’un bruit sourd, celui d’une personne se retrouvant malencontreusement au sol après une maladresse peu explicite. Mouvements intrigués et curiosités attentives, en tout cas les autres demoiselles à l’extérieur semblèrent s’éloigner ne serait-ce qu’un court instant avant que … Que quelque chose de plus étrange alors survienne, faisant hausser un sourcil à Enothis qui eut la plus grand des difficultés à croire ce qu’elle était en train d’ouïr à l’extérieur de son abri d’infortune. Des gémissements ? Non seulement ça en avait tout l’air, mais surtout si ce n’était d’abord que d’une seule voix qu’ils étaient exprimés, ce fut rapidement pour être accompagné par les trois autres comparses de la pauvre en plein émoi. Incompréhensible, tout simplement … Non mais que se passait-il à l’extérieur ? Finalement la réponse allait leur apparaître, clairement, bien assez vite : Sursautant avec Kaïto quand un coup soudain fut porté au casier qu’ils occupaient, ils n’eurent pas plus de temps pour réagir qu’ils furent soudainement aveuglés, la lycéenne ayant ouvert grand la porte et fait entrer l’ensemble de la lumière de l’extérieur dans leur abri. L’instant d’après, quand ils purent s’habituer à ce soudain changement de luminosité, les voilà pantois devant la jeune femme en train de furieusement se masturber, l’air hagard… Et derrière elle, cette épaisse fumée noire aux tons malsains.

« HHHaaannn je savais qu'il y avait quelqu'un.
- Mais, qu’est-ce qui t’a... »

Même pas le temps de poser une question que la jeune femme part en arrière, reprenant ses viles pratiques sans la moindre autre forme d’hésitation, alors qu’elle vient tout juste de trouver les coupables du raffut qu’elles avaient précédemment entendu. Enothis manque un instant s’inquiéter, mais son premier geste volontaire, celui de se rapprocher des pauvres damoiselles en plein émoi au milieu des vestiaires est plus ou moins avorté par la retenue de son camarade de cache-cache, plus en alerte : Il ne lui fit pas remarquer ce qu’il avait aperçu, cette brume noirâtre cherchant à prendre forme, mais en un sens, le fait qu’il l’ai gardé contre lui permit à le jeune femme d’y faire attention. Cette chose, entité dont la nature restait encore à définir, était sûrement la cause de l’état des lycéennes, et si Enothis le remarqua un peu en retard, cela ne manqua guère de lui faire de l’effet. Elle voulut rester immobile, loin de cette chose qui la mettait sincèrement mal à l’aise. Malheureusement pour elle, le sentiment n’était pas partagé par cette créature informe : S’approchant de prime abord du casier désormais grand ouvert, la chose fondit sur elle et lui attrapa la cheville, la tirant hors de son abri avec le pauvre étudiant en prime. Ce contact seul fut aussi écoeurant que troublant, et tandis qu’elle fut projeter au sol, le garçon au dessus d’elle, elle ne put empêcher la vibration qui traversa son coeur de s’exprimer avec un fond terrible d’inconfort. Elle produisit un délicat gémissement, puis ses pensées s’embrumèrent, s’égarèrent. Elle respirait lourdement, et au-dessus d’elle, elle trouva le jeune Kaïto, un peu perdu, un peu troublé… Que se passait-il ? Leur lèvres étaient si proche, le souffle … si court. Comme si soudainement le danger était au loin.

« Enothis ... Je crois que ce truc peut être détruit par … par des sentiments sincères.
- Des… sentiments ? »

Drôle de réflexion. Elle n’en comprenait ni la teneur, ni la logique, mais elle ne pouvait pas pour autant lutter, quelque chose l’aidait à « accepter ». Quoi que ce soit, elle ne comprenait plus trop, sentit le poids du jeune homme au dessus d’elle, se mit lentement à rougir quand elle le sentit devenir plus pressant, plus direct. Comment ça, encore, des sentiments ? Il n’y en avait point, ce n’était pas… enfin… Elle pouvait apprécier le jeune homme mais de là à … Et puis pourquoi ces baisers, dans son cou, commençait lentement à la faire ronronner, à lui donner envie d’un peu plus encore. Finalement, n’étaient-ils pas en train de faire exactement ce que cette chose attendait ? Mais à peine se posait-elle la question qu’elle l’oubliait, ne parvenait pas à lutter contre l’étrange influence qui parvenait, par quelques sombres effets et dons, à la leurrer, tout autant elle que sa vigilance. Finalement elle se laissait faire, ondulait sous son aîné, se laissait emballer par les événements, ne cherchaient même plus à s’éloigner du danger dont l’existence avait même été occultée par ce dernier. Puis elle eut mal. Très mal. Quelque chose qui lui vrilla le crâne, qui l’obligea à fermer les yeux un court instant, jusqu’à ce qu’elle entende, par miracle, les mots d’une personne qu’elle connaissait très bien, qui elle était restée parfaitement alerte, et qui comptait bien ne pas laisser cette horreur reprendre du poil de la bête, encore plus dans le monde réel :

« QU’EST-CE QUE VOUS FOUTEZ ? BARREZ VOUS, IMMÉDIATEMENT ! »

Comme un vilain coup de savate en plein ventre, cette gueulante sortie tout droit du message télépathique d’Emaneth eut au moins le don de rappeler l’égyptienne à l’ordre, de lui faire ouvrir les yeux de nouveaux, et surtout, de la rappeler à la réalité. Kaïto au-dessus d’elle, l’air bien partie pour se tailler une belle tranche de peau bronzée et moelleuse, les quatre autres filles dont le manque terrible de contrôle et les propos tout simplement immondes allaient crescendo, mais surtout… Cette forme environnante qui ondulait, claquait, si dense autour des jeunes femmes en pleine dépravation mais qui peinait pour l’instant à gagner de la forme autour du duo. Cette chose…. Elle se nourrissait de ces actes, elle avait besoin que cela aille plus loin, et ils étaient juste en train de lui offrir, sur un plateau d’argent, la nourriture même dont elle pouvait se servir pour devenir plus dangereuse, plus tangible, et aussi plus vorace. Les sentiments dont parlait Kaïto, il n’y avait rien de cela dans cette histoire, ce truc allait tout simplement se servir dès lors que leurs actes deviendraient plus important, plus … charnel. Et pour cela, elle les avait bien facilement trompés, jouant de quelques dons mystiques pour leur suggérer qu’ils étaient à l’abri. Saloperie ignoble. Enothis tourna son regard vers Kaïto, et manqua se dire que décidément, elle allait tout lui faire vivre à ce rythme… Mais elle n’avait pas le choix : Elle libéra une de ses mains de l’emprise de son compagnon blond, puis étendit son bras, cherchant la position la plus pratique pour pouvoir le rappeler à l’ordre d’une manière … percutante !

« Pardonne-moi senpaï ! »

Et elle décoche son assaut. Une claque magistrale, soudaine, terrible, un retourne-tête avec tout ce qu’elle avait dans l’instant pour chercher à le ramener le plus directement à la raison. Sa paume sur la joue du charmant compagnon produisit un bruit terrible, qui résonna dans l’ensemble des vestiaires avec autant de répétition qu’il fallut pour qu’Enothis se sente odieusement coupable d’avoir agit ainsi ! Mais elle ne le devait pas, elle ne devait pas se laisser leurrer, la moindre faiblesse d’esprit de sa part pouvant être autant de failles que cette chose saurait utiliser contre elle afin qu’elle s’assagisse, qu’elle retourne sous son emprise. Puis, dans l’espoir qu’Emaneth puisse, au moins un court instant, avoir la moindre action efficace sur l’esprit de Kaïto au cas où l’attaque soudaine ne fut pas suffisante, elle avança son front contre celui de son camarade tout en lui attrapant les joues, manières de l’obliger à rester au contact. C’est tout ce qu’elle pouvait faire, car si le beau blond restait au-dessus d’elle… Elle n’avait aucune chance de pouvoir fuir. Alors elle pria, qu’Emaneth soit capable de réveiller son ami, de lui dire ce qu’il fallait faire, mais surtout que Kaïto parviendrait à réceptionner son message le cas échéant.

« Attrapes Enothis et barre-toi gamin ! Ce truc est mourant, si vous fuyez, il n’a plus aucune chance de prendre forme ! Alors DÉGAGEZ ! »

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Bon, elle était dans l’une des plus fâcheuse situation qu’elle n’avait jamais put connaître, mais dans le fond, elle savait bien que les rats à la solde d’Ishar pouvaient très bien se permettre toutes les exactions possibles et imaginables, si bien qu’elle s’y était préparée bien à l’avance. Ne pas se laisser aller à la moindre forme de faiblesse, tenir la tête haute et l’oeil vif, garder en toute circonstance sa posture impériale, ne pas leur laisser la place dans la discussion et s’assurer qu’ils puissent craindre ses dons, autant de choses qu’elle s’était assurée de conserver si pareille situations venaient à survenir. Mais pour le coup, elle n’entendit ni chuchotements troublés, ni vague de doute autour d’elle. Cela lui parut étrange. Normalement, n’importe quelle personne connaissant un minimum les pouvoirs d’Emaneth, aussi connue comme « L’esprit Divin » selon les Choeur du Créateur, auraient immédiatement pressentis que quelques terribles événements pouvaient se produire. Le genre d’instinct qui force généralement les coeurs à s’ouvrir, tandis que les craintes ressortent et créent la zizanie dans un groupe, même si celui-ci pourrait avoir travailler ensemble depuis des années. Ici, non, elle n’eut pas du tout la réaction escomptée, mais est-ce que cela pouvait sous-entendre que la personne qui s’en était prise à elle n’avait rien à voir avec les choeur ? Elle se posait sincèrement la question désormais, et se trouvait bien embêtée de ne pas pouvoir observer ses environs afin d’identifier son agresseur. Pour autant, elle ne fut pas longtemps seule dans ces ténèbres : Une voix, assez délicate il fallait l’avouer, vint amener son verbe provocant à son oreille.

« Oh mais je me passerais de ta volonté, ici tu es toute à moi … De ce que j'ai pu comprendre le courroux ça ne sera pas grand chose … Montre moi le si tu en a le courage ... »

Elle ne répondit pas, pour deux raisons : non seulement le fait qu’il amena soudainement un contact avec sa peau mise à nue ne manqua pas de la troubler, suffisamment pour qu’elle ait un mouvement instinctif de recul, mais elle eut en plus une soudaine révélation qui vint lui emplir l’esprit. « Montre moi », c’est ce qu’il avait dit avec le propos le plus malheureux du monde, parce que ces deux petits mots lui permettait de pouvoir assumer en toute confiance qu’il ne faisait aucunement partie de son ancien culte. Personne dans les Choeurs n’avait manqué une des représentation divine d’Enothis, ses actions mystiques valant plus que toute autre forme de légitimité aux yeux des croyants, aussi était-il tout simplement impensable que quelqu’un ait ainsi l’audace de lui demander d’en faire la démonstration. Emaneth, dans sa furie, était capable de condamner quelqu’un à la folie,  de maudire n’importe quel badaud pour que le reste de son existence ne soit que misère, aussi de devoir agir ainsi, de se rebiffer contre la puissante Djinn, était une forme d’inconscience proprement  suicidaire pour qui en connaissait les dons. Lui, en face, s’en amusait. Et si il était capable de s’en amuser, alors il ne pouvait tout simplement pas avoir la moindre information tangible de qui elle était, et de qui elle abritait. Cela rendait la situation à la fois plus simple à comprendre, mais aussi plus complexe à gérer : Sur quel fou était-elle tombée, capable de la kidnapper dans la nuit, sans qu’elle n’y fasse attention, avant de lui parler aussi suavement dans un lieu qui sentait autant l’humidité que la crasse ? Et cette douleur dans son coeur qui l’empêchait de réfléchir sainement, de ne pas interrompre ses quelques gymnastiques mentales … Elle n’allait pas avoir d’autre choix que de chercher l’aide d’Emaneth, en espérant qu’elle saura leur trouver une porte de sortie.

« Montre moi tout … que je brise cette volonté pour te rendre conciliante … amuse moi … et épate moi !
- Comme si j’allais faire plaisir à un connard sans courage. »

C’est ce qu’elle lui dit, mais elle allait bien devoir s’assurer que sa chère amie agisse. Elle ne voulait pas le faire tant qu’il serait à proximité, mais quelle fut son soulagement quand ce salopard quitta son oreille et commença à joyeusement se diriger vers ses machines en chantonnant, juste assez fort d’ailleurs pour lui assurer de pouvoir elle-même chuchoter sans se faire prendre. Enothis ne pouvait pas parler mentalement à la dame qui se trouvait en son être, elles ne partageaient pas le même esprit, seulement la même chair, aussi devait-elle toujours s’exprimer à haute voix, de façon à ce que sa propre voix passe par son canal auditif, et qu’ainsi la Djinn puisse ouïr ses demandes et ses besoins. Ici, dans cette situation, elle souhaitait le faire sans que son ravisseur n’en soit conscient, mais ils semblaient très clairement s’être un peu éloigné, pour faire sa petite bravade musicale dans une langue que l’égyptienne ne comprenait absolument pas. Tant pis, ça n’allait pas lui occuper l’esprit bien longtemps : Elle baissa la tête, et se mit à parler dans un simple petit souffle, cherchant tout au plus à ce que les mots résonnent dans sa boîte crânienne jusqu’au canal auditif, plutôt qu’elle ne les laisse prendre réellement forme dans les airs, et puissent malgré tout éveiller l’attention de son geôlier. Au moins, une chance pour elle, mais Emaneth avait, elle, le pouvoir de communiquer mentalement avec la pauvre petite humaine toute simple qu’elle était, et cela allait leur éviter d’être indiscrète :

« Emaneth… Emaneth, je t’en prie, réveilles-toi. C’est la merde…
- Hmmm … comment ?
- Je … Je suis mal. Je ne vois rien, il fait noir et… et quelqu’un semble m’avoir enlevée… pas les Choeurs, quelqu’un d’autre.
- Que…. COMMENT !? Quel horrible bousier a pu se permettre de…
- Chhh… Calme. Est-ce que tu peux … As-tu assez de force pour nous sortir de là ?
- C’est un cas de force majeure, je vais faire ce que je peux. Dès qu’il sera à nouveau au contact, j’y mettrais toutes mes forces, donne moi juste le top. »

Ce ne fut pas un top, mais la petite demoiselle à la peau bronzée fut forcer de cesser cette communication immédiatement : l’homme était revenu vers elle, et même lui tournait autour avec la lenteur d’un prédateur. Oh bien sûr elle ne le voyait pas, mais elle entendait ses pas, même légers, se  répéter autour d’elle. Forcément, Enothis n’ayant quasiment pas de contact actuellement, et une vision absolument nullifiée par la présence du bandeau, elle se vouait à ses autres sens avec une certaine rigueur, se forçant à faire la part belle entre les différents bruits qui avaient envahis les lieux : le vrombissement de la machinerie qui se trouvait au fond de la pièce, la quincaillerie étrange qui semblait produire de fines vibrations dans l’air …. Qu’est-ce que ce pourceau avait bien put activer ? Un engin de torture ? La simple idée de cela manqua la perturbé, et elle sentit un instant un tremblement s’emparer de sa mâchoire… Qu’elle calma bien vite, pour ne pas montrer de signes de faiblesse ! Ce fut bien sûr le moment qu’il choisit pour se jeter sur elle par derrière, écrasant dans ses mains ses deux monts de chairs. Elle couina, surtout de surprises, avant de sentir ces doigts palper ce que la nature avait fait de si clairement présent chez elle, ces deux seins ronds qui ne tenaient même pas dans les paumes de son agresseur. La honte et un brin de plaisir charnel la fit rougir, mais intérieurement, elle bouillait de le voir souffrir d’une juste punition de la part de sa compagne de toujours. Elle allait juste attendre le meilleur des moments.

« Pour ce que tu sais de ses desseins … C'est pas compliqué d'être docile … Tu ne voudrais pas me forcer la main quand même ? Enfin tu peux résister, ça ne me dérange pas, montre moi tout … Ce qui est dedans hein, dehors je le vois déjà bien !
- Espèce de …. petit connard de pourceau sans vergogne ! »

Il jouait de ses nerfs, il s’amusait avec sa chair, et quelques petits filets de sensations diffuses traversaient son corps de manière ô combien désagréable, lui rappelant que bien souvent, malgré l’esprit, le corps pouvait parfois réagir dans les pires des situations. Mais elle n’allait sûrement pas le laisser gagner la moindre forme d’affrontement psychologique. Qu’il joue avec ses seins, qu’il cherche à la faire soupirer, qu’il maltraite ses tétons qui se tendaient lentement sous le traitement léger qu’il y appliquait… Elle allait bientôt avoir le dernier mot, mais elle voulait s’assurer qu’il soit suffisamment collé à elle pour qu’Emaneth le sente sans le moindre souci quand elle allait prendre le dessus pour le foudroyer sur place. Alors elle prit son mal en patience, et se mit même à fomenter un complot pour l’amener à fauter. Si elle avait envie de gémir, peut-être qu’il cherchera à la forcer à être plus honnête ? Oui, elle se doutait que ce genre de pervers aurait la merveilleuse idée d’y aller plus fort, rien que pour l’entendre gémir et lui offrir quelques paroles biens misogynes sur le fait qu’elle était une catin qui n’attendait que ça, d’être humiliée. Alors …. Alors elle eut cette idée, feindre un gémissement, puis sceller ses lèvres pour avoir l’air de tenter de se retenir, et ce juste pour venir parfaire la provocation. Si elle avait bien un abruti qui en avait après son corps en plus de ses secrets, il chercherait alors à lui garder la bouche ouverte, non ? Et si elle lui mord les doigts, difficile pour lui de rompre le contact, ce qui donnera touuuuut le temps à Emaneth d’agir. Oui, elle allait faire ça, quitte à manquer de se déshonorer quelques secondes. Elle fit l’effort de se tenir comme il faut, prit son courage à deux mains, puis… :

« Hnnnn… Oh non, je …. ! »

Puis se taire, se mordre la lèvre, se cacher. Faire croire qu’elle ne l’avait pas fait exprès.

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One Shot / Re : Une proie pour en chasser une autre { Pv ~ Setyhs/Tetyhs }
« le: dimanche 07 mars 2021, 19:10:08 »
Désormais à l’intérieur de la haute bâtisse, il était tout simplement inconcevable que la petite sœur puisse l’y poursuivre, du moins si elle désirait encore la prendre par surprise. Même si les lieux étaient encore en construction, découverte qui l’avait bien surprise quand elle y était passée il y a peu, l’ensemble de l’immeuble avait déjà été grandement formé, ce qui en faisait un milieu bien sombre, aux couloirs vides, aux bureaux béants, mais surtout à la luminosité parfaitement absente. Aussi, une présence telle que celle de sa poursuivante était tout simplement inefficace dans ce genre de bâtiment, la moindre approche étant tellement claire et évidente que Belphégor aurait tôt eut fait de deviner sa position, et donc de se garantir du moindre assaut qu’elle produirait. Pour autant, elle ne voulait pas chercher à défaire cette collante opposante une fois de plus, surtout que son unique solution pour frapper l’immatériel aurait été de tirer à nouveau K’leir de ses affaires, ce qui n’était pas envisageable quant on considérait que son objectif se trouvait fort peu éloigné désormais. Alors non, elle enchaînait surtout les escaliers à vitesse grand V, avalant les marches par quelques enjambées dont elle seule avait le secret pour ne pas mettre plus de quatre pas à monter les étages. Une course à la montre, et une approche de l’ultime objectif d’ici peu de temps, la femme se devant d’atteindre le toit le plus rapidement possible avant de s’en jeter, afin d’atteindre le portail qui se trouvait à mi-hauteur. Une cabriole d’apparence tout à fait incohérente, mais qui était somme toute relativement compréhensible une fois que l’on comprenait comment fonctionnait une majeure partie de ces trous de vers entre les dimensions.

Enfin … La dernière volée de marches étant en train de filer sous ses pas, la mercenaire tekhane se retrouvant, avec la plus grande joie du monde, devant la lourde porte qui barrait son passage vers les sommets encore en construction de ces bureaux. Elle ne fit pas mine de ralentir pour passer cet ultime barrière, prenant une grand impulsion avant de venir frapper cruellement cet obstacle inerte du talon, l’enfonçant d’abord, puis l’expulsant de ses gonds par la suite, l’énorme morceau partant avec elle pour venir s’écraser sur le sol de béton nu. Bon ! Elle était bonne pour faire un de mi-niveau de grimpette encore, et elle savait que les larges poutres de métal en chaque coin de la bâtisse étaient parfaitement suffisant pour cela… En revanche, elle n’avait pas prévu l’étrange feu follet qui vint bondir depuis les bord de l’immeuble et lui fondre dessus, amas de lumière enragé qui semblait définitivement ne pas vouloir lâcher l’affaire quant à sa soeurette adorée. Bon sang, elle aurait put mille fois s’en vouloir de ne pas l’avoir zigouillée plus tôt, cette sauveuse éperdue aux paroles clichées, mais il fallait le reconnaître, une telle détermination forçait presque le respect au bout d’un moment ! Alors qu’elle espérait pouvoir souffler deux secondes avant de grimper, Belphégor n’eut d’autre choix que de reprendre sa course, mais l’orbe lumineuse était autrement plus rapide qu’elle, se mettant à lui tourner autour tel quelques phalènes en proie à l’hypnose d’une chandelle un peu trop vive. Mais quel enfer franchement ! Elle ne voulait pourtant pas perdre plus de temps à la gérer, une nouvelle fois !

« C'est fini ! Je ne sais pas ce que tu lui veux, mais je vais t'arrêter pour de bon! J'ai compris que je n'avais aucune chance contre toi si je t'attaquais directement. Alors…
- Effectivement t’as pas fini de me soûler, minette. »

Elle voulut tirer son arme, mais elle n’eut guère le temps, alors que cette chose lui fonça dessus, accumulation d’énergie brûlante qui entama de lentement lui brûler la peau et les sinus. Elle ne parvenait qu’à peine à respirer, et de gesticuler en pestant n’y fit rien, ces horreurs volantes, ces particules s’immisçaient graduellement dans ses voies respiratoires et sa tenue, rendant le contact aussi atrocement douloureux qu’inexpugnable. Intérieurement, elle bouillait. Autant à cause de l’attaque de cette obscure désespérée que par sa propre rage. Elle détestait ce genre de procédé, et c’était en ce sens qu’elle avait autant de problèmes avec les mages. Et c’est pourquoi elle eut une certaine perte de contrôle. Se relâchant, elle se mit à déglutir, puis se concentra sur cette petite once d’énergie dévorante qu’elle possédait encore en son être, malgré tout le temps qu’elle avait été séparée de ses origines de néantique. La jeune fille voulait être surprise ? Elle voulait comprendre qu’elle ne pouvait rien contre elle ? Cela allait être le bon moment pour en prendre conscience : Appelant à elle cette once de pouvoir impie qu’elle ne pouvait normalement plus utiliser, elle chercha à en faire gonfler l’ignoble nature, se concentrant dessus malgré la chaleur intense  qui dévorait sa chair et sa gorge désormais. Puis elle l’avala. Tout ce qui était dans son corps, elle l’avala, et l’énergie dont faisait usage la pauvre jeune fille disparu aussi vite qu’elle s’était immiscée dans le corps de la Tekhane. Plus une seule once de lumière calcinante ne subsistait en son être, elle venait littéralement de les annihiler. Mais le contre-coup allait être sévère, elle le savait bien. D’ailleurs cela commençait déjà, sa tête lui faisait un mal de chien, non sans parler de son équilibre qui devenait graduellement hasardeux, vacillant. Elle n’avait pas le droit d’user de ce genre de don, elle en payait toujours le prix.

« Alors petite garce ? Surprise ? Faut savoir contre quoi on se bat avant d’agir ainsi ! Imagine si tu avait été toute entière en moi. Hop, plus de petite lycéenne insupportable, disparue, plus rien. Enfin, j’imagine que quand tu vas reprendre ta forme normale t’auras pas bonne mine ! »

La tête lui tournait durement, et elle se mit à tituber, avant de vomir. Le ciel s’était déjà lourdement couverts d’épais nuages, si bien que de voir la boule lumineuse n’en était qu’encore plus facile, sans compter la nuit qui s’était installée ! Et visiblement, ce qui restait de la lumineuse demoiselle qui cherchait à protéger sa sœur était en bien mauvais état. Combien de cette énergie avait-elle absorbée ? Quelque chose entre cinq et quinze pourcent ? Sûrement bien suffisant pour que si elle cherche, en quelques instants, à reprendre forme humaine, elle se trouverait bien blessée. Peut-être même pourrait-il lui manqué un morceau de corps ou deux. Une main en moins, ou une jambe ? Au moins elle ne pourrait plus l’emmerder à vouloir sauver la jeune femme qu’elle portait à l’épau…

« PUTAIN ! MERDE ELLE EST OÙ ? »

Quand cela s’était-il passé ? Elle ne le savait pas, trop concentrée qu’elle avait été sur le fait d’appeler l’énergie néantique en elle, mais la petite Setyhs n’était plus sur son épaule, ni autour d’elle. Avait-elle feint d’être encore inconsciente quand sa sœur l’avait attaquée ? De manière à pouvoir fuir ensuite dès lors que la tekhane aurait été bien trop concentrée sur son adversaire pour se rendre compte de son soudain changement de comportement ? Belphégor ne le savait pas, mais elle enrageait, de toute son âme. Bon sang, à elle deux, ces petites avait sû gagner assez de temps pour pouvoir chercher à s’échapper d’entre ses griffes. Mais elle ne comptait pas leur laisser cette gloire : Si l’une pouvait voler sous sa forme lumineuse, elle était désormais bien trop diminuée pour continuer encore et encore ses assauts, tandis que l’autre devait à peine se remettre de son état confus. Alors, et ce même si Belphégor avait plus envie de vomir qu’autre chose, l’ensemble des lieux tournant autour d’elle comme si elle se trouvait au milieu d’un manège mécanique à triple sens, elle attrapa fermement le manche de K’leir, le tira de son abri, et bondit  dans les airs pour prendre un peu plus d’élan. L’arme voulut un instant se défendre qu’une utilisation aussi brutale ne saurait pas être agréable pour sa personne, mais la femme aux cheveux de sang n’en avait rien à faire. Elle savait que les deux n’avaient pas encore put aller bien loin, et que même s’ils s’étaient engagés dans l’escalier menant à l’étage du dessous, il y avait encore des solutions pour elle afin de s’assurer qu’ils ne puissent fuir. Notamment … Celui de briser le sol sous ses pieds, afin de faire s’écrouler cette partie de la structure sur l’étage du dessous :

« Belphégor, je t’en prie, ça va faire supeeer maaaaaaaaaal »

Abattant l’arme avec toute la détente de son corps, Voilà que Belphégor produit d’abord une gigantesque faille dans le toit encore instable du bâtiment… Puis un lourd grondement suit, précédant l’effondrement de morceaux épais du toit, puis de sa totalité, sur le dernier étage qui avait été formé par les honnêtes travailleurs de Seïkusu. Un amas continu de béton brut, de gravas, et de poussières de plâtre qui vinrent rapidement envahir l’atmosphère, se dispersant en tout sens dans un capharnaüm terrible. Tout un étage, en un coup, qui vint encombrer celui qui se trouve en dessous, couvrant l’espace d’un épais nuage dont les particules légères ne sauraient mettre que bien du temps avant de retrouver le sol. Et comme un démon, au milieu de cet amoncellements de déchets urbains, une mercenaire aux yeux et cheveux de sang se tire de ces multiples gravats avec la force d’une damnée. K’leir comme un bâton de marche afin de soutenir son poids, et son autre bras prêt à attraper la moindre forme qu’elle verrait passer au milieu de la poussière ambiante, elle se met à avancer, lentement, faisant fi des blessures et égratignures qu’elle s’est elle-même infligé par cet acte pour le moins audacieux.

« Bon, très bien, j’ai compris. Bravo à vous, j’aurais peut-être dû vous prendre un peu plus au sérieux dès le départ. Maintenant, j’imagine que l’une de vous deux est tellement mal en point qu’il me suffira de l’achever, et je récupérerai l’autre dans la foulée, nous sommes d’accord ? A moins que cette demoiselle veuille bien se montrer maintenant pour ne pas que je vienne planter mon arme dans le bide de sa jumelle ? »

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« Ha ! Ca leur ressemble bien, ça, d'exposer les problèmes sans jamais les résoudre. Si tu savais combien de fois j'ai dû porter croix et bannière contre eux pour avoir des réponses... Mais enfin : ce n'est jamais une fatalité, d'accord ? Rassure-toi !
- Jamais une fatalité ? Dis moi, t’as les chiffres associés aux nombre d’étudiants qui doivent abandonner en cours de route faute de revenus pour pouvoir sortir une… Ouais, non, scuze, j’suis sur les nerfs »

Au moins eut-elle l’intelligence de ne pas se laisser aller à a nervosité du moment, parce qu’elle ne manqua que de peu de sauter à la gueule de son cordial interlocuteur pour lui massacrer l’esprit à coup de logique. Franchement, le jour où elle parviendra à répondre sereinement à autrui sans se foutre dans une colère noir à cause du plus petit bout d’incommodité allait être à marquer d’une pierre blanche. Le pire ? Normalement elle abritait Emaneth en elle, cette Djinn si peu propice à la délicatesse envers l’être humain, si bien que chaque fois que son moral partait en vrille, l’entité spirituelle en rajoutait une couche, la rendant tout simplement tellement irascible qu’elle pourrait décapiter un bébé phoque avec les dents ! En ce moment, ce n’était pas le cas, l’esprit du Désert étant déjà tant et tant fatigué à cause de quelques nuitées un peu tendues qu’elle avait eut besoin d’un juste et plein repos, mais malgré tout, il fallait regarder les choses en face : Point d’excuses pour Enothis, la jeune femme ne pouvait guère mettre sa nervosité naturelle et son manque d’amabilité sur le dos de sa compagne, elle s’en sortait très bien toute seule ! Et pendant ce temps là, son compère d’infortune lui faisait le plus grandiose des sourire tout en bombant le torse, comme si il était parfaitement passé au-dessus de sa soudaine agression, à tel point que cette sérénité apparente faisait presque mine de super-pouvoir interne. Une espèce de sérénité du Bouddha naturelle. Bon dieu qu’elle ne savait pas gérer ce genre de cas, les gens trop bon, trop doux, trop confiant. Elle n’en avait jamais vu, jamais côtoyé, et pour être parfaitement honnête … Il la mettait franchement mal à l’aise pour le coup !

« Dis-moi : est-ce que tu connais au moins le problème ? Je souhaite t'aider, mais je dois savoir de quoi il retourne. Hors de question que tu restes sans le sou !
- T’es sûr de pouvoir faire quelque chose ? Non pas que je veuille te remettre sur quelques chemins tout tracés, mais tu semble à peine plus vieux que moi. Alors à moins d’avoir le physique d’un personnage d’animé japonais je me vois mal … Ouais je sais pas à quel point tu peux faire quoi que ce soit face à cet enfer administratif ... »

Malgré le fait qu’elle ait été en possession, dès son plus jeune âge, d’une entité surnaturelle capable de briser les fondations du monde et de la physique newtonienne, Enothis restait avant tout une réaliste, et comprenait bien comment l’univers humains fonctionnait. Tout se jouait par marchandage. L’on t’offre quelque chose, c’est dans l’attente de recevoir autre chose en retour. On te donne un conseil pour se sentir mieux par rapport à soi-même. On veille sur toi parce que l’on voit dans ton existence quelques avantages dont on ne saurait se passer. Malgré tout les bons airs de ce jeune homme, elle ne saurait pas s’ôter cela de la tête. Elle se demandait donc une seule chose, pourquoi cet inconnu avait soudainement tant envie de lui donner un coup de main ? Est-ce qu’il s’agissait juste d’une personne bien-attentionnée qui voulait se sentir bien en offrant à quelqu’un d’autre un coup de main, une sorte de petit scout urbain prêt à tout pour faire sa bonne action de la journée ? Est-ce qu’il s’agissait plutôt de ces étudiants un peu trop sûr d’eux qui voulait avant tout pouvoir se montrer sous le meilleur des angles face à une proie potentielle de leurs désirs charnelles, et qui cherchaient à obtenir quelques faveurs et rapprochements en échange de leur bienveillance ? Autant de possibilités faisaient qu’elle ne pourrait toutes les énumérer, mais il restait alors une forme de méfiance instinctive, suffisante d’ailleurs pour qu’elle reprenne une bonne gorgée de sa boisson en regardant dans le vide, sourcils froncés, avant de soupirer lourdement, comme pour se libérer du poids de ses propres doutes…

… Parce qu’elle avait bon dos de douter, mais dans le fond, elle n’était pas plus avancée. Et de rejeter de l’aide dans une telle situation pouvait être tellement stupide que l’ensemble du panthéon nippon et ses cent mille millions de dieux pourraient allégrement se moquer d’elle. Elle se tourna à nouveau en direction de la bouille fière et avenante du jeune homme à ses côtés. Tellement de suffisance et en même temps tellement d’assurance, un vendeur de tapis pourrait paraître plus honnête que cette large entaille sereine qui barrait le visage de cet aîné, mais elle allait finalement rendre les armes, et se laisser guider par la possibilités d’un dénouement plus propice à ses besoins. Elle avait besoin de ces thunes, et autant qu’elle sacrifie un peu de sa prudence à ses besoins immédiats, sinon elle n’avait même plus de raisons d’en avoir, de la prudence. Alors elle s’humecta les lèvres en ronchonnant, puis leva tranquillement le dossier qui se trouvait entre ses mains, comme pour signaler qu’elle parlait de cela. Non content que ses mots firent le même travail :

« Ouais, écoutes, j’vais t’en causer, soyons fou. En gros, j’ai reçu hier un mail comme quoi mes bourses d’aides universitaire pour citoyen étranger avaient été soudainement annulées. Et par là, j’entends qu’on ne me verse plus le moindre centime tant que je n’ai pas réglé les soucis correspondants. Sauf que je n’ai aucune idée de ce qui cloche, mes papiers sont tous en règles, preuve en est que ça fait deux mois que je les touche, ces bourses. Donc je me suis déplacée ici, en urgence… Mais bon, à part me dire que je dois patienter ici et qu’on vienne m’enfermer dans un bureau pour que nous discutions des soucis concernant mes demandes, je n’ai pas plus de détails... »

Petit mensonge, mais mensonge quand même, l’égyptienne ne s’était pas risquée à faire entendre au jeune homme qu’elle avait falsifiée l’ensemble de ses documents, n’ayant tout simplement aucuns liens réels en Égypte en dehors de l’enfoiré qui avait joyeusement installé Emaneth en elle dans sa recherche de pouvoir. Sans parler même de ses certificats scolaires, tous aussi faux que pouvait l’être les légendes entourant la création du Japon, par exemple. Mais bon, si elle commençait par avouer les extrémités par lesquelles elle était passée pour pouvoir vivre sereinement au Japon, autant qu’elle se colle immédiatement une balle dans le pied. Surtout que connaissant les habitudes japonaises, elle se doutait bien que quelques caméras devaient se trouver dans la bâtisse, et avec un peu de malchance, qu’elles seraient toutes équipées de micros pour pouvoir enregistrer quelques discussions gênantes. Alors oui, autant qu’elle finisse de jouer son jeu à fond, même si elle se retrouvait à en parler avec une personne qui ne semblait pas vraiment avoir de lien avec l’administration elle-même ! Prenant le dossier qu’on lui avait donné, avec les quelques feuillets qui lui avait été confiés au passage pour l’en garnir, elle le tendit à ce compagnon involontaire, avec un léger sourire railleur, de ceux qui n’exprime pas la joie, mais bien plus une forme de provocation somme toute bien piquante. Il voulait gagner de bons points auprès d’elle ? La draguer ? Quoi que ce soit d’autre ? Eh bien qu’il mette la main à la pâte, on verra après si elle aurait l’envie de le remercier, n’est-ce-pas ?

« Tiens, c’est cadeau, je te laisse lire et tu me dis si tu vois quoi que ce soit qui saurait nous éclairer ? Oh, et vu que tu vas voir mon prénom, commence peut-être par te présenter ? J’veux pas dire, mais bon, on est quasiment de l’ordre de l’intimité si tu lis mes documents administratifs ! »

Là, pour le coup, elle ria presque de bon coeur, si l’aigreur de la situation n’avait pas teint son éclat de joie d’une note un peu plus railleuse.

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Le métro et la gare / Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]
« le: dimanche 07 mars 2021, 19:05:27 »
Toutes les plus belles paroles du monde auraient-elles pu convaincre la fantastique jeune femme qu’Enothis avait devant elle ? Elle ne le savait guère, mais le baiser qu’elles venaient de partager, ce soupçon d’amour et de plaisir qu’elles s’offraient mutuellement, avait eut un goût de paradis. Et ce délicat parfum de satisfaction mutuelle s’était lentement prolongé à mesure qu’elles étaient collées, l’une à l’autre, dans cet instant sauvage où tout le chaos et la vilenie du monde ne sauraient les déranger. L’égyptienne pouvait, par là, gagner un court instant ce bonheur qu’elle cherchait à faire sien, celui de s’assurer que la femme lui appartienne, à elle, pas à ces connards, et de lier par cette action son devoir de prendre soin d’elle et de subir avec elle la moindre situation qui saurait encore leur tomber dessus. Bien sûr, tout cela venait d’un esprit tellement embrumé, par le plaisir, par les drogues, par les « bénédictions » traîtresse d’Emaneth, qu’on ne pouvait pas vraiment y percevoir une logique saine, mais c’était celle qu’elle avait put mettre en place afin de ne pas se faire submerger par les émotions les plus basses et les plus terribles pour sa santé mentale. Elle se défendait, comme elle le pouvait, en prenant de force ce qu’elle désirait, ce qui dans l’instant présent revenait à sa liberté, sa sexualité, son corps et ses règles. Elle espérait simplement que sa compagne de la nuit ne la repousse pas, ne vienne pas lui ôter ce moyen gracieux de gagner à nouveau les droits sur son être. Elle ne semblait pas vouloir la pousser loin d’elle, la déshériter de son droit au bonheur… Surtout qu’en levant ses yeux, en les plongeant dans ceux de Lissandre, la demoiselle à la peau bronzée ne pouvait qu’y voir l’écho de ses désirs. Pourtant …

« Enothis. Pardon d’être crue et directe mais nous sortons toutes les deux d’un viol. Et je ne veux pas te violer à mon tour sous couvert de pédophilie.
- Lissandre, allons, je … Pourquoi ? Pour... »

Elle n’eut ni le temps de protester, ni le temps de faire la moindre nouvelle action auprès de sa partenaire si précieuse à ses yeux. Cette dernière, comme soudainement enragée par la situation qu’elle vivait avec sa petite compagne, venait de quitter ses bras, de s’échapper de l’emprise d’Enothis pour se ruer comme une furie sur celui qui, depuis tout à l’heure, se délectait du spectacle qui se déroulait sous ses yeux. L’égyptienne eut à peine le temps de se tourner afin d’observer la situation qu’elle vit le balancement furieux, et sûrement horriblement douloureux, de la jambe de son alliée de la nuit, celle-ci appliquant une pression percutante entre les cuisses du vieil homme. Le bruit qui en provint fut un mélange flasque de chair broyée et d’un claquement sec, accompagné par la déformation inhumaine du visage du vieux pervers, comme si soudainement l’ensemble de ses traits venaient à se sur-exprimer. L’ensemble était une forme aussi curieuse que repoussante d’expression de douleur pure, et l’espace d’une courte seconde, Enothis eut l’impression de pouvoir comprendre l’ensemble de la souffrance de l’homme, même si elle fut rapidement ramenée à la réalité de cet instant crucial. Observant sa comparse, elle la vit continuer sa ruée pour se glisser dans le dos de l’homme, puis lui sauter à la gorge, pour commencer à l’étrangler par derrière. La scène était tout simplement … incompréhensible pour la demoiselle encore en pleine prise avec la drogue qu’on lui avait fait consommer en cachette, mais elle se mit tout de même à se gratter compulsivement le crâne, comme pour y déterrer la marche à suivre pour elle.

« Enothis !! Récupère la télécommande pour sortir d’ici ! »

La télécommande ? Ouais elle …. Elle était au sol, pas loin des pieds de ce vieil homme qui essayait, malgré la douleur, de se libérer de son fardeau humain, de la jolie jeune femme qu’il avait tenté de faire  chanter un peu plus tôt avec le plus terrible des irrespects. C’est vrai qu’il existait lui, il était là depuis le début, c’est aussi lui qui avait tenté de la droguer pour pouvoir faire quelques horribles proposition à la belle demoiselle en tenue rose. Mais c’est qu’il avait tenté de mettre son horrible engin dans SA Lissandre quand elle y pensait ! C’était inacceptable. Proprement inacceptable, tu m’étonnes que la belle française n’avait pas put se sentir à l’aise avec elle si ce salopard était encore dans les environs pour les observer de son œil torve ! En fait si elle se refusait à Enothis, c’est bien parce qu’elle se trouvait encore en présence de cette immondice, ce tas de vieux débris qui ne pense qu’avec son outil de masculinité ! Oui, tout cela faisait enfin sens dans sa petite tête, suffisamment d’ailleurs pour qu’elle arrive enfin à se lâcher la tête et à prendre un peu plus conscience de ce qui était en train de se jouer : L’homme s’écroulait au sol, tandis que la sauvage guerrière qui avait voulut la protéger se trouvait au-dessus, la sueur perlant sur son front alors qu’elle raffermissait sa prise comme elle le pouvait afin de s’assurer d’amener le vieil Oga à s’endormir. La belle jeune fille à la peau sombre fronça les sourcils, fit quelques pas en direction de ce duo, observant avec haine la forme encolérée du vieil homme qui commençait à desserrer les bras de Lissandre de son cou. Non, elle n’allait pas permettre ce genre de retournement de situation :

Elle prit un peu d’élan, appliqua la bonne distance pour ne pas toucher malencontreusement sa précieuse alliée… Et vint frapper de toutes ses forces le visage au sol de monsieur Oga, son talon venant percuter le crâne du vieil homme dans un claquement singulier. Déséquilibrée, la demoiselle eut tôt fait de finir son mouvement en chutant en arrière, sur ses fesses, mais eut pour la première fois le bonheur de sentir la couche de vêtements gothiques amortir sa chute. Quant au vieil homme, il perdit instantanément le reste de ses forces, Lissandre pouvait sentir le corps sous elle se détendre d’un coup, tandis que la tête du vieil homme s’écroula au sol net. La jeune fille n’avait sûrement pas assez de force pour tuer un homme d’un coup de pied, mais visiblement, elle avait frappée au bon endroit : Assommé, ce vieux pervers était en train de baver au sol, les yeux légèrement révulsés, encore un nouveau tableau qui ne laissait pas entrevoir les meilleurs aspects de ce salopard manipulateur ! Mais il était dans les pommes, même complètement out, ce qui permit sûrement à l’aînée des deux demoiselles de souffler un peu. Elles étaient sauvées de sa triste influence après tout ! Enothis ne manqua pas d’offrir l’un des plus grand sourire possible à sa précieuse amie, comme pour la gratifier de ce superbe résultat, puis elles purent récupérer la petite télécommande qui allait leur servir à fuir, non sans avoir le coeur bien plus léger. L’égyptienne se sentait fière en cet instant, même si elle avait bien conscience que l’ensemble de sa petite tête ne marchait pas du tout normalement à cause des produits qu’elle avait ingéré… Elle eut en revanche une bonne idée, alors qu’elles ouvraient tout juste le portail de ce garage maudit.

« Attends juste une seconde, je reviens ! »

Elles avaient toutes les deux envie de partir, c’était un fait, mais pour le coup l’esprit embrumé de la jeune femme avait eut l’intelligence de lui donner envie de se permettre une ultime vengeance sur le vieux actuellement dans les vapes. Alors elle se glissa à nouveau dans le fond du garage, sans attendre que son amie lui dise quoi que ce soit qui pourrait aller à l’encontre de ce rapide désir de nuire, et elle alla se camper auprès de la large armoire où l’homme semblait avoir eut le désir d’afficher l’ensemble de ses tristes conquêtes. Ce qu’elle allait en faire ? Rien dans l’immédiat, mais elle chercha autour d’elle, et finit par attraper un gros sac en toile se trouvant dans le garage, dont elle vida le contenu au sol (des pièces mécaniques et autres conneries s’y trouvant), pour enfin retourna face aux étagères dont elle vida une grande partie dans sa nouvelle trouvaille. Elle traîna alors son bagage avec elle jusqu’à retrouver son amie, la gratifiant d’un nouveau sourire, et d’un roucoulement amoureux en se frottant contre son bras, pour ensuite se mettre en chemin avec elle. Elle ne savait pas où, mais Lissandre semblait avoir trouvée, à quelques occasions inconnues, le temps de choisir une destination proche, et de pouvoir s’être assurée y aller sans qu’elle ne risque grand-chose de plus, ce qui paraissait donc une excellente idée. Tout ce qu’elle fit, avec le plus grand des amusements, c’est suivre la demoiselle si précieuse à ses yeux, et se mit à allègrement jeter les cassettes enregistrées du vieil homme à mesure qu’elles progressaient, les laissant traîner sur la route et les trottoirs. Bien sûr, ce n’était pas un comportement très écolo, n’importe qui la huerait pour cela… Mais voilà, elles étaient seules dans la rue et personne n’irait contre une juste revanche envers un connard qui profitait des pauvres femmes du coin, n’est-ce-pas ?

En tout cas, elle se laissait aller à ce simple et doux plaisir que de pouvoir naviguer dans la ville, inconsciente du moindre problème environnant tant elle était à l’ouest, car après tout, au vu de ces états mentaux et moraux, elle n’avait pas la possibilité de se sentir à nouveau en danger. Lissandre était  ses côtés, le danger était derrière elle, sous la forme d’un vieux croûlant qui était en train de baver sur le sol, assommé par son puissant coup de pied, et surtout, elle avait accepté que cette nuit pourri, elle lui survivrait avec la force d’une déchaînée, quitte à abandonner toute vertu. Peut-être que c’était juste son esprit embrumé qui cherchait à la conforter dans sa capacité à garder le contrôle sur la situation, mais les faits étaient là, elle ne saurait pas se laisser vaincre par ce genre d’horribles événements sans sens autre que celui de mettre encore plus d’embûches sur le chemin de deux simples jeunes femmes voulant profiter d’une bonne soirée, toutes les deux ensembles. L’égyptienne restait d’ailleurs captivée par son amie, lui parlait de tout et de rien, glissait une caresse sur sa joue, un regard provocant, comme si elle tentait de s’assurer qu’elle était bien au coeur des pensées de son amie. Elle ne fit d’ailleurs même pas attention quand les deux s’engouffrèrent sous la lumière rouge d’un joli petit établissement, ne se faisant comme seule réflexion que les reflets ardents de l’éclairage offrait l’air les plus ravissant de gêne et de manque d’assurance palpable sur les traits de sa divine compagne de la nuit. Elle se colla d’ailleurs à elle, maintenant qu’elles avaient ralentie le pas, s’accrochant avec amusement au bras de Lissandre.

« Alors, où donc m’as-tu emmenée ma belle et chère ? »

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« J'm'appelle Souta. Ou connard... Ca dépend des personnes que je croise.
- Eh bien en voilà d’un bon comportement. »

Comment dire que le fait que les événements se prêtent enfin à accomplir ce qu’elle attendait d’eux ne manqua pas de la mettre dans ses meilleures prédispositions ! Il faut dire qu’au bout d’un moment, il était compliqué de toujours lutter envers soi-même et les autres, alors que tout pouvait être si simple une fois qu’un minimum d’échange avait été mis en place pour permettre à tous de se comprendre. Souta donc ? Comme cela se trouvait simple. Pour être parfaitement honnête, elle s’était presque attendue à un nom de gros dur, ou à un surnom, mais le fait d’avoir eut le droit immédiatement à son prénom, fort mignon qui plus est, fut aussi une bonne raison de la rendre heureuse. C’était le bon début qu’elle attendait, sûrement n’aurait-elle pas eut à tant se prendre la tête si il l’avait fait dès leur entrevue dans la rue ? Bon après, elle avait peut-être forcée un peu le trait à ce moment là, mais normalement Seïkusu ne possédant pas de forme d’activités anormales, elle s’était dit que ça aurait put être suffisant pour convaincre le jeune homme de sa valeur et son utilité. Maintenant qu’elle y repensait, il avait vraiment agit bizarrement à ce moment-là, elle devra lui poser la question à nouveau histoire d’être sûre et certaine qu’il n’y avait pas eut quelques confusions en ce court instant. Mais pour l’instant, elle allait surtout lui demander le plus nécessaire, et glisser au passage ses mielleuses expressions, comme pour jouer encore un peu plus avec les instincts de ce petite loubards plein de contradiction. Même si elle fut presque déçue de ne pas voir quelques honnêtes réactions au creux de son pantalon, elle pensait quand même le troubler plus que cela !

« Reprendre ? Ouais, ce serait bien. Sauf que t'es un peu devant moi. Et j'ai pas le pouvoir de voir à travers les gens.
- Parfait Souta ! Je me réinstalle alors. Oh et… Pardon mais ça secouera quand même un peu, même si je ne compte pas plus endommager le véhicule. »

Il ne fallut qu’un instant pour priver son champion de son contact, retournant à nouveau sur le siège passager pour finalement observer un peu les environs avant de rompre les effets de son enchantement. Autour d’eux, pas de spectateurs directs, mais un sacré lot de caméra, ainsi que la présence de quelques personnes en bords de piste. Suffisamment de moyens engagés pour faire flipper une grande compagnie d’événementiel, le type qui avait mit tout cela en œuvre doit sûrement avoir bien d’autres motifs que celui simple de se permettre une petite distraction entre amis. Ce n’était pas l’observation la plus difficile, mais tandis qu’Emaneth leva la main pour lentement rendre au temps son court naturelle, elle ne manqua pas de se sentir un brin alerter pour son adorable petit champion : Si elle s’assurait de sa victoire, et elle y comptait bien, il était plus que probable que les organisateurs se sentent plus ou moins … attaqués dans leur amour-propre, voir dans leur porte-monnaie si la teneur des paris venait à leur coûter cher. Autant de points qui pouvaient mener à la ruine le fougueux damoiseau à ses côtés. Elle allait sûrement devoir le protéger plus que de raisons, mais ça ne sera que plus amusant, finalement. Sur cette pensée, elle rompit définitivement et brutalement son sort, ramenant enfin la voiture à son inertie naturelle alors qu’ils étaient déjà en partie redescendus, occasionnant un soudain impact au sol, mais un redémarrage en fanfare, son poulain appuyant sur l’accélérateur immédiatement pour profiter de ce nouveau départ pour prendre bonne place dans la suite de la course. Quel merveilleux champion elle avait prit !

« Bon bon bon, j’imagine que nous pouvons nous entendre désormais. Et puis tu as enfin reconnu ma grandeur, alors pourquoi ne pas discuter … De tes récompenses ? »

D’un point de vue extérieur, elle aurait un peu amené le sujet de but en blanc, mais dans le fond elle trouvait cela plus qu’important ! Il avait enfin accepté ses idées, son petit jeu avec tout ce que cela impliquait d’étrange et de perturbant, alors il fallait bien qu’elle s’assure de respecter ses propres règles et engagements ! Par contre elle n’allait pas lui faire le plaisir de choisir pour lui, ça non. Elle comptait bien voir jusqu’où le damoiseau pouvait aller dans ses demandes, surtout que techniquement elle lui avait apporté cette possibilité sur un plateau, et de manière suffisamment suggestive pour qu’il puisse s’imaginer mille et une possibilités. En y réfléchissant, peut-être aurait-elle dût mettre quelques limites à ce qu’il pouvait demander, dans le fond cela aurait sûrement aidé le jeune homme afin qu’il puisse se décider sans trop se prendre la tête. Mais il était trop tard désormais : Il était non seulement bien trop concentré sur la route pour l’écouter déblatérer clauses et engagements, mais surtout elle-même ne voulait pas devenir une source de problèmes, alors même qu’elle comptait bien le voir gagner au maximum par ses propres moyens. Ils passèrent le premier tour à ce moment, s’engageant dans le second, mais ni traces de poudres, ni farces, ni pièges ne semblaient avoir été ajoutés pendant la fin du parcours qu’ils venaient de traverser. Finalement, une bonne nouvelle pour l’esprit du désert, qui se permit donc de déblatérer avec un ton fort courtois soudainement, comme si elle cherchait à mettre un brin en confiance le drôle de compagnon à ses côtés :

« Tu peux me demander quasiment tout ce que tu veux, mais réfléchit bien à ce qui te fait envie. Ce n’est pas parce que j’ai des dons sans communes mesures que je peux tout faire, et surtout que ça puisse réellement te satisfaire. D’ailleurs, ma première proposition tiens toujours, tu as été assez mignon pour mériter une première gourmandise. Je t’écoutes donc attentivement quant à celle-ci ! »

La particularité avec les esprits du désert, c’est que chacun avait ses propres manières de faire. Emaneth tirait son aspect fluctuant du félin, et en ce sens, elle pouvait paraître aussi tranchante en un instant que mielleuse à celui d’après. C’était simplement sa nature, et c’est ce qui se jouait actuellement auprès du pauvre Souta, qui devait réellement se demander à quel point le puissant esprit était vraiment sain d’esprit, ou si il était juste tombé sur le genre d’entité surnaturelle dont on parle dans certains bouquins occultes. Ces démons et autres lutins qui ne vivent que pour tourmenter le genre humain… Pourtant rien de cela ici, juste une forme de vie puissante et féminine qui prenait un malin plaisir à s’amuser, et qui comptait profiter de chaque instant de la soirée. Peut-être le lui avouer-t-elle, qu’elle ne cherchait rien d’autres dans les événements qu’un peu de changement, de distraction, mais ce n’était pas encore le moment, et surtout cela restait désormais en arrière-plan. Ce qu’elle voulait, c’était son honnêteté à lui ! Qu’il s’ouvre, qu’il lui conte tout ce qu’il pouvait avoir dans la tête. Imaginez donc comment elle pourrait s’amuser si, sur le coup de la confiance, il se permettait de lui avouer qu’il voulait se taper la fille d’un chef de la mafia, se révélant être un Roméo des temps moderne ? Dieu qu’elle en apprécierait le goût, la suave saveur de son aveu serait le plus délicieux des nectars. Enfin, elle se montait la tête toute seule pour l’instant, et ne devait pas vraiment se laisser aller à ce genre d’étrangetés : Après tout, il allait bien lui demander quelque chose, quoi que ce soit !

Alors elle restait pendue à ses lèvres, attendant le moment fatidique où Souta se trouverait dans la bonne situation de conduite pour enfin se détacher de la route et lui répondre. Deux grands yeux d’émeraude le scrutait avec une attention sans limite, et il serait clair pour n’importe qui l’observant en cet instant qu’Emaneth … Était dans un tel état d’excitation qu’elle aurait tout aussi bien put se laisser aller à ses instincts félins, et commencer à s’élancer dans un petit quart d’heure de folie qui aurait le malheur de créer bien trop de problèmes. Pour elle, pour Souta, pour Seïkusu tout entier. Allez Souta, ne la fait plus attendre, cette petite Djinn ne demande qu’une honnête réponse et … elle est à la limite de s’impatienter !

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