Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Enothis/Emaneth

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« Enothis, nous avons à peine commencé ! »

S’en doutait-elle ? Oui bien assurément, il n’allait pas juste lui faire une petite vanne au vue de la pression qu’il avait appliqué lors de son précédent discours. Avait-elle pour autant espérée pouvoir s’en sortir malgré tout avec le minimum d’affront et de honte mêlé ? Oui aussi. Elle aurait aimée, appréciée, désirée que cela se termine le plus rapidement possible, non sans savoir que ce genre de vœu ne pouvait absolument pas trouver la moindre forme de réalisation logique. Les êtres humains, comme les êtres de puissances tel qu’Emaneth, profitaient toujours de leur position de supériorité pour en demander encore et toujours plus, jusqu’à ce qu’il puisse se lasser de la situation avec un mélange d’ennui et de dépit, pour enfin rejeter au loin leur jouet d’un instant. Ce … Petit fils de coprophage ne manquait clairement pas à ce genre de tâche, que ce soit par le biais de son sourire victorieux et amusé, mais aussi par l’élégance charitable et suffisante qu’il lui servait tout en lui répondait, autant de signes annonciateurs d’un futur sombre et déplorable aux yeux de l’égyptienne. Tant pis, elle allait devoir trouver la force de passer par-delà l’humiliation, poursuivre ses longues réflexions pour trouver la faille qui la libérera de son emprise, et se venger en temps et en heure. Elle avait encore le soutien de la Djinn après tout, il viendra un temps où elle pourra, sûrement, mettre en avant ce don et le prendre par surprise. De là à l’imaginer pourrir dans un jardin public avec les corbeaux qui lui mange les fesses, il n’y avait qu’un pas. Mais ce sera pour plus tard, pour l’instant, elle allait simplement serrer les dents et encaisser :

« Nous avons encore le temps d'aller manger. Tu as cours, cet après-midi ?
Si monsieur avait l’occurrence d’avoir le minimum de logique, il saurait que les samedi sont exempt de cours l’après-midi... »

Bon, encaisser ne voulait pas dire ne pas lui manquer de respect, surtout qu’elle n’avait aucune raison de tenir sa langue : Non seulement parce qu’il avait déjà les pleins pouvoirs dans leur relation actuelle, mais surtout que ce n’était pas parce qu’il pouvait la contraindre à l’action la plus déplorable qu’il possédait toutefois un droit sur sa façon de penser ! Obéir, oui, s’assujetir, non ! Elle n’allait pas aller contre lui, mais Enothis l’avait exprimé tout de go : ce n’allait pas être un plaisir de sa part de jouer les midinettes en pleine servitude, alors autant qu’il se prépare à ses piques incessantes ! Que le salopiaud en face d’elle s’en offusque, elle ne fera que mine de ne pas s’en soucier, ou feintera quelques manques d’aisance ou de compréhension, comme si elle était assez stupide pour ne pas comprendre la portée de ses paroles. De toutes manières, lui-même s’affairait à se donner des airs pour mieux prendre au piège ses proies, alors pourquoi ne pouvait-elle pas dissimuler ses intentions revanchardes derrière une franchise un poil trop véhémente pour ne pas être le fait d’une cinglée inconsciente de la situation, hein ? Enfin, l’homme voulait déjeuner visiblement, et elle se devait de le suivre, étant donné qu’il avait souligné que tout deux pouvaient avoir le temps de se sustenter. Aussi emboîta-t-elle le pas de cet étrange personnage, se laissant guider tandis que les tressauts et mouvements de sa jupe manquaient, par instant, de lui rosir les joues de gêne. Assez maladroitement, et preuve de son embarras, elle passait son temps à remettre les plis de sa tenue en place, par peur que celle-ci monte un peu trop haut, et révèle sa triste condition. Un comportement instinctif, plus révélateur qu’autre chose, malheureusement.

« Alors, à quoi dois-je m’attendre de la part de ce maître chanteur ? Celui-ci veut me faire bouffer ma pitance dans une gamelle ? Peut-être me pousser au milieu de la foule pour révéler ma situation ? A quel misère dois-je m’attendre pour observer encore un peu plus pitoyablement la satisfaction sur ton visage ? »

Le ton était railleur, agressif. Elle veillait à se prononcer quant nulle autre oreille autour d’eux ne pouvait les écouter, même à la dérobée, mais quand l’occasion se présentait, ce n’était clairement pas pour qu’elle puisse présenter les plus dignes des comportements. Déjà, le couloir était suffisamment étroit pour qu’elle craigne de devoir se rapprocher de Damien lorsqu’un autre élève croisait leurs pas… Alors quand elle voyait un petit groupe approcher, elle ralentissait instinctivement son pas pour se faufiler derrière, avant de se mordiller la lèvre de honte. Que le type qui l’avait foutu dans une telle situation lui serve de bouclier face à l’embarras était d’une ironie qui lui embrasait l’âme. Une fois ces jeunes gens passé, elle se décalait à nouveau sur le flanc de l’homme, et le regardait avec quelques dagues qui partaient de ses yeux pour se planter dans son corps de jeune adulte plain de suffisance. Quel malheur qu’elle ne pouvait le faire que subjectivement, car elle aurait adorée en avoir le réel pouvoir en l’instant. Ils retrouvèrent en peu de temps le milieu un peu plus actif du coeur de l’établissement, tant et si bien que le malaise de la jeune étrangère à la peau de cuivre ne manqua pas de grimper encore d’un ou deux niveau, et rapidement une de ses mains vint compulsivement triturer le bas de sa jupe, comme pour la garder bien en place vers le bas. Cela l’amenait à montrer un pan de sa hanche sans qu’elle n’y fasse trop attention, préférant encore ce genre de vision à celle de son fruit défendu se révélant aux yeux de tous. C’était suffisamment difficile d’être une gaïjin, pour ne pas non plus se retrouver targuée du titre d’exhibitionniste ! Et comme pour voiler son embarras, elle reprit la parole avec toujours autant de sincérité :

« Bon et sinon, tu m’emmènes où ? Le self doit tout juste servir des restes à l’heure qu’il est, faudrait peut-être que tu te remues les miches ! »

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« Hiiii ! »

Visiblement… Enothis avait fait le mauvais choix. Non pas qu’elle n’ai put se douter de ce que provoquerai son retour de bâton, sa colère et son emportement, mais pour autant sa réaction venait de la mettre dans une situation … ô combien complexe ! Pourquoi ? Parce qu’alors même qu’elle avait tentée de pousser la folle aux cheveux quasiment blanc dans un geste qui exprimait à la fois sa fatigue et sa détresse, la pauvre égyptienne alors en pleine vocifération vit les mains d’apparences délicates de Nanika se diriger en sa direction, paume ouverte. Eut-elle le temps de comprendre ce que signifiait un tel geste, qu’elle prit d’ailleurs durant une demi-seconde comme la plus simple et innocente des manières de mettre une barrière entre elles, Enothis constata juste après l’excessive puissance de celle qui l’avait kidnappée, et de la pire des manières avec ça ! D’abord, il s’agit d’une pression, puis d’un lourd appui sur l’ensemble de son être, avant que finalement l’intégralité de la force cinétique d’origine mystique ne lui arrive de plein fouet dessus, la décollant du sol d’oreiller pour lui faire traverser la pièce tandis qu’elle avait le souffle coupé par l’impact. La fin ne fut pas plus agréable, sa rencontre avec le mur ne produisant pas plus de dégâts sur son corps, non sans qu’elle ne comprenne bien par quel miracle, mais elle n’en resta pas moins étourdi, se frappant durement le crâne contre la surface oblique. Le monde tournoyait devant ses yeux, et elle se battait contre ses propres poumons pour inspirer la plus petit bouffée d’air, tandis que la voix distordue de sa ravisseuse ne lui parvienne à l’oreille. Elle n’en comprit que la moitié, et se demanda même si elle n’en avait pas déformé le sens dans sa confusion légitime :

 « Arrête … euuuuuh…. Méchante…. vais t’apprendre …. manières moi.
hhhhu… ah.. ah.. »

A part quelques hoquets plaintifs, tentatives désespérés de la jeune femme pour récupérer un peu d’air frais dans ses poumons, Enothis ne put guère répondre aux termes chaotiques et sans le moindre sens de Nanika. Elle ne peut pas non plus réagit quand elle vit, au milieu de sa vision floutée, la forme terrible de cette entité inexplicable fondre sur elle, et commencer à s’attaquer à sa tenue. Ni une, ni deux, elle entendit les bruits de vaines résistances de ses vêtements face à l’assaut impitoyable de cette cinglée aux cheveux roses, sentant par ailleurs le tissu se rompre le long de ses courbes, et se retrouver arrachés, encore, et encore, en pleins de petits morceaux qui se baladaient sous ses yeux. Bien sûr, elle chercha à mettre un bras en avant, ou une jambe pour se dissimuler dans un brin de pudeur, mais c’était peine perdu : Non seulement Nanika avait des forces bien au-delà de la compréhension humaine, mais surtout, la pauvre étudiante égyptienne n’avait pas elle-même l’ensemble de ses capacités physiques sous le coude. Au moins, de chercher à se rattacher au fait de se couvrir le corps, de ne pas montrer plus de faiblesse aux yeux de la psychopathe sexuelle qui l’avait emmené ici, fut le point de départ d’une certaine reprise de conscience. Lentement, sa vue commença à reprendre en clarté, ce qui l’aida aussi à bien remarquer qu’elle n’avait plus grand-chose sur elle, à part peut-être le reste d’une demi chaussette et ses baskets. Sinon, elle n’avait plus la moindre barrière physique à l’observation salace de la démone, et si elle ne put vraiment se cacher, elle entama quelques pénibles mouvements pour rapatrier ses bras et ses jambes dans une tentative de dissimuler sa vertu.

De la voir jubiler ne l’aida pas à se sentir moins faible, moins mal à l’aise. Quelle saloperie !

« Voilà, là tu es bien plus jolie.
- Va chier… Connasse ... »

Elle avait encore du répondant, pour sûr, mais …. pour combien de temps encore ? Non seulement elle ne pouvait pas défier cette chose qui lui faisait face, elle ne pouvait pas la convaincre non plus, sans parler du pire : Visiblement, étant complètement dérangé et de nature magique, elle doutait même qu’Emaneth ait put la tirer d’un tel mauvais pas si elle avait été active. C’était juste un énorme puits de problème que cette femme sans la moindre forme de logique, et désormais mise à nue, l’égyptienne peinait à trouve le moindre moyen, la plus petite forme d’espoir, la motivation intérieure, de trouver une échappatoire. Elle se sentait … vaincue ? C’était rare qu’elle se disait cela, mais elle était juste sérieusement prise au piège, et lentement son esprit se sentait capable d’accepter l’idée qu’elle ne pourrait s’échapper de là. Instinctivement, elle en serra les dents de rage. Elle voulait l’insulter de tout les noms, s’apprêtait même à le faire, quand elle vit soudainement le tour de passe-passe de cette malade, et surtout ce qu’elle fit apparaître avec.

Soyons honnête, si ce n’était la forme, relativement équivoque, Enothis n’aurait sûrement jamais été en capacité de comprendre ce que venait de produire la cinglée aux cheveux roses. Mais là… Aussi monstrueux, aussi épais, aussi … Dangereux, avec la majuscule s’il-vous-plaît, elle ne pouvait qu’avoir une réaction, aussi malsaine qu’effrayante : Instinctivement, elle se fit l’image mentale de si cette tarée osait user de cette chose sur elle. Et ce qui en résultat n’était clairement pas beau à voir, étant donné qu’elle se voyait plutôt baigner dans une montagne de viscères qu’y prendre le moindre plaisir. D’ailleurs, assez étrangement par la même occasion, le petit sourire triomphant de Nanika lui fit gentiment comprendre que la psychopathe avait parfaitement conscience qu’un corps humain non-entraîné ne peut CLAIREMENT PAS encaisser un tel choc, encore moins une lycéenne ! A moins que ce soit la réel expression de peur sur le visage d’Enothis qui lui apporte une telle satisfaction ? Allez savoir !

« Si tu continues à faire n’importe quoi je te met ça dans les fesses. Tu veux avoir ça dans les fesses ?
P-p… pitié non ! … J-jamais ! »

Ok, elle craquait. La douleur dans son corps, le risque qu’elle rencontrait en cet instant, cette …. PUTAIN DE MALADE MENTALE avec son ENORMISSIME arme de destruction vaginale entre les mains… c’était beaucoup trop à encaisser en un instant. La logique aurait voulu qu’elle tente encore une fois de se barrer, mais la force n’y était plus, elle avait trop mal aux jambes, et à part le réflexe de couvrir son anus quand la cinglée avait prit le temps de lui parler d’enfoncer cette monstruosité dans ses fesses, elle n’avait pas non plus l’énergie pour mouvoir ses bras. Dans sa position, elle peinait à cacher son intimité par ailleurs, laissée alors à moitié visible pour la terrible et avide chose inhumaine qui se la jouait maternelle du dimanche, et ne s’en rendait pas bien compte. Tout au plus espérait-elle trouver un moyen de s’en sortir en parlant, peut-être même en …. jouant le jeu de son adversaire ? Mais elle en avait marre, elle n’en pouvait plus de ces sagouins qui en avaient tous auprès de son corps d’étrangère soi-disant « dévergondée ». Franchement c’était à ne plus savoir comment faire pour avoir un minimum la paix ! … Enfin, elle savait aussi que ce n’était pas parce que d’autres se comportaient ainsi avec elle que cette chose allait comprendre et la laisser tranquille. Non, elle n’avait pas le choix… Elle se devait de se sauver, et cela entendait… accepter aussi la défaite, malgré la rage que cela provoquait en son esprit !

« Pitié arrête… C’est bon, j’vais… j’vais pas fuir… Mais va bien te faire mettre si tu crois … si tu … si tu crois que j’fais ça de bon coeur… chier ... »

Elle avait envie de pleurer mais se retint, par fierté principalement.

« Alors, elle va faire quoi la folle, maintenant ? … Ou qu’est-ce que tu vas me faire faire… hein !? »

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La claque sonore, puis l’appel dont Enothis elle-même n’avait pas la pleine conscience … Autant de choses qui purent, à un instant, briser la sérénité béate du jeune homme, le ramener à la raison, pour le meilleur. Quand Enothis vit les pupilles de Kaïto reprendre une teinte normale, et par là, elle entendait qu’il ne semblait plus mirer un abîme inconnu, un vide sans nom qui laissait entendre qu’il était en effet sous l’emprise de quelques influences, elle ne s’en sentit que joie. Cela ne les obligeaient pas à s’en sortir, mais au moins, elle savait que dans cette situation, ils avaient un peu plus de chance de pouvoir s’échapper, alors que jusqu’ici la situation était parfaitement irrémédiable. Elle le sentit se redresser un peu, et déjà le poids sur sa poitrine se réduisant drastiquement, elle se sentit enfin la capacité de respirer, et d’observer l’ensemble de la situation d’un œil nouveau, sans perdre de force dans une lutte qu’elle ne pourrait … pas gagner au vu de la différence de gabarit entre elle et son aîné. Clairement, l’évolution des événements ne convenait pas du tout à l’entité qui avait manquée de peu de faire du jeune adulte son pantin, et les gargouillis rageurs de celle-ci, non sans parler des volutes maladroites et obscènes de ses appendices, ne laissaient clairement aucun doute sur ses intentions futures. Il n’avait plus le temps, ni de parler, ni de craindre pour leur vie. Il se devait de fuir, et Enothis voulut se remettre sur ses jambes quand elle sentit enfin toute l’infinie faiblesse dans laquelle elle se trouvait. Si son esprit avait survécut aux attaques de l’entité, son corps lui s’était abandonné aux effluves : Ses jambes ne répondaient pas à ses appels, ni même ses bras qui peinait à la tirer du sol.

Soudainement, l’envie de se laisser à la panique manqua prendre le dessus. Du moins, avant qu’un autre événement ne la prenne de court :

Alors même qu’elle s’efforçait de faire quelques mouvements pour opérer une fuite malhabile, elle se sentit soudainement tirée du sol par son aîné. Manquant de peu de partir en arrière à cause de la vivacité du mouvement, elle battit des bras maladroitement, les joues relativement rose de la surprise et de l’audace de son compagnon, avant de redresser ses yeux en sa direction, observant alors la mine sérieuse et décidé du damoiseau, visiblement prêt à tout pour réparer sa précédente erreur. Ou alors se faisait-elle des films, et cherchait-il simplement à l’impressionner ? Visiblement, tout du moins de tout ce qu’elle avait observée jusqu’ici, ce n’était pas vraiment le style de ce senpaï, plutôt d’un naturel réservé. Cela ne rendait l’initiative que plus charmante, suffisamment d’ailleurs pour qu’elle fasse elle-même un effort, et qu’elle cherche à assurer sa prise autour du cou de Kaïto, lui évitant ainsi de porter le pire des fardeaux en direction de la sortie. Ne manquerait plus qu’elle ne soit qu’un poids mort qui viendrait réduire leurs chances de s’échapper de ce traquenard ! Non, elle fit simplement ce qu’elle pouvait faire, à la hauteur de ses forces. Elle le sentit, plein de détermination, s’élancer en direction de la porte tandis que les volutes noirâtre de la chose cherchait encore et encore à prendre le contrôle, à l’envelopper de ses promesses trompeuses, à l’arracher à son bon-sens pour lui offrir l’occasion la plus délectable de se jeter sur la jeune femme affaiblie qu’il tenait entre ses bras. Incapable de faire plus, Enothis ne fit juste pas de commentaires, se laissa transporter malgré tout, le serrant contre elle de manière à lui signifier qu’elle était d’accord et agréait pleinement à son acte héroïque. Après tout, peut-être avait-il simplement besoin de cela pour trouver les dernières forces qui l’éloignerait de la vile forme de vie trompeuse ?

Dès qu’ils passèrent enfin la porte des vestiaire, toute la pression mystique qu’ils portaient sur leurs épaules sembla soudainement les abandonner. Ce fut comme si soudainement une chape de plomb venait de glisser de leurs épaules pour s’effondrer avec fracas sur le sol dallé, l’égyptienne en manquant même de couiner de surprise. Mais avaient-ils vraiment le temps d’en profiter ? En tout cas, Kaïto se retrouva à la poser au sol, et sincèrement, Enothis ne put que le comprendre au vu de l’effort titanesque qu’il venait de fournir. Elle n’en aurait pas été capable, et même si elle était désormais bien moins limité par leur incompréhensible adversaire, elle gardait encore les stigmates de son état précédent, ses jambes tremblant légèrement sous son propre poids. Elle se redressa pour observer son aîné. Il avait le souffle court, les joues cramoisies, et ses tempes étaient constellés de gouttes de sueur, laissant entendre l’intense pression mentale et physique dont il avait fait l’objet lors de son pas de course héroïque. Et lui se redressa d’un coup, planta ses yeux dans les siens, l’observant avec une telle insistance qu’elle manqua détourner le regard de gêne. Kaïto-senpaï, ce n’est pas gentil du tout de dévisager une jeune fille  comme ça !

«  ... Enothis … Ça va toi? Tu ... je ... Qu'est-ce qu'il se passe enfin ? Qui es-tu ? Qui êtes-vous ?
Je …. Je vais tout t’expliquer maiiiiis… »

Elle s’était résolue à lui expliquer tout ça, mais … Mais là n’était pas le moment, et que ce soit par le tremblement dans sa voix, ou son air inquiet, voire même une simple réflexion personnelle, il fut visiblement tout aussi clair pour le jeune adulte qu’il ne pouvait décemment se croire désormais en sécurité. Alors elle le sentit lui attraper la main. Elle sursauta, mais n’eut pas le temps de chercher un moyen de dissimuler son émoi qu’elle se trouva à l’accompagner dans la fuite la plus hâtive qu’ils n’avaient sûrement jamais connu. Les couloirs défilèrent sous leurs pas, puis ce furent les halls, les portes des salles de classes, les escaliers, le tout en une masse flou qui ne manqua pas de rappeler un peu le danger imminent qui était peut-être encore à leur trousse. Mais finalement, ils s’échappèrent de l’établissement. Ils retrouvèrent les grands espaces sans murs ni plafond, profitèrent de l’air frais pour pouvoir enfin se permettre de respirer à plein poumon, et continuèrent leurs course, désormais bien moins vive, les deux étant de toutes manières bien trop fatigués pour continuer le marathon qu’ils avaient entrepris, mais suffisamment pour s’assurer de ne plus jamais rencontrer le cauchemar qu’ils avaient vécus. A courir dans la ville, main dans la main, ils attiraient assurément les regards des autres, passants, étudiants et femmes aux foyers attendries. L’égyptienne n’en avait cure, ils s’enfuyaient pour leur propre survie, pour se sentir en sécurité, et quelques propos amusés sur leur audace de jeune couple n’aurait clairement pas la capacité de la faire douter de son comportement immédiat.

Un court dérapage maladroit, Enothis qui manqua trébucher en avant, et ce fut le signal qu’il était désormais temps qu’ils cessent de fuir le démon. Si la jeune femme n’avait pas du tout prit le temps de chercher par où ils s’étaient échappés, elle ne manqua pas de remarquer qu’ils étaient désormais dans un large espace vert, l’un des grands jardins de Seïkusu, milieu agréable où se balade les jeunes couples, les groupes de potes, et les parents heureux avec leurs mômes en plein éveil. Un lieu sain, calme…. Parfait pour qu’enfin ils puissent s’arrêter. L’allée sur laquelle ils se trouvaient bordait une longue rangée d’arbres ancestraux, des centenaires aux troncs noueux et au feuillage épais… Parfait pour avoir un peu d’ombre et d’enfin détendre ces muscles qui fonctionnaient à plein régime depuis plus de deux dizaines de minutes. Éreintés, le corps hurlant, Enothis se laissa faire quelques pas mollassons et maladroits en direction d’un banc, et Kaïto sembla faire de même, les deux s’y écroulant lourdement, produisant un long et bruyant soupir à l’unisson. Grand dieu, ils s’en étaient sorties ! La simple idée de ne plus se trouver dans un tel danger perpétuel valait à lui seul son petit pesant d’or. Ils avaient survécus à cet enfer ésotérique ! La belle jeune femme à la peau ambrée se laissa simplement récupérer, son corps épuisé et son esprit à bout lui faisant tourner légèrement la tête. Et tandis qu’elle récupérait, elle entendit Kaïto se mettre à parler, tant et si bien qu’elle se redressa respectueusement pour l’écouter :

« Je pense qu'il est temps que l'on se parle sans rien se cacher Enothis. Pour ma part, j'ai été très honnête avec toi depuis le début. J'ai sûrement été maladroit je te l'accorde et m'en excuse encore une fois. Je comprends aussi qu'a un certain moment je n'ai pas été moi-même et je ne sais pas pourquoi. Je compte sur toi pour m'éclairer. Ce qu'il s'est passé n'est pas de mon fait je te l'assure. Maintenant, je t'en veux ... je vous en veux  un peu car ton ... alter ego n'avait pas à me traiter de la sorte. Si elle est si forte, elle pouvait savoir que j'étais honnête mais bon ... non, en fait je ne vous en veux pas, tout est arrivé si vite pour nous. L'essentiel est tu ailles bien. Bon ... que vous deux alliez bien. Tu veux bien m'expliquer qui tu es? Et ce qui nous est arrivé s'il te plaît? Et puis ... Enothis, il faut que je t'avoue que j'ai beaucoup d'affection pour toi.
Je ... »

Tant de choses, et tant d’éléments auxquels répondre. Finalement, elle en fut tellement gênée qu’elle commença par agir avec un ton un peu taquin, cherchant à ironiser sur la situation tout en prenant une voix un peu enfantine, comme si elle se trouvait être une de ces « lolis » dans l’un de ces dessins animés typiquement japonais :

« Dis doooooonc Senpaï, c’est vilain de me dire tout ça après avoir voulu m’arracher ma tenue afin de me faire gémir avec ton gros instrument ! »

C’est à peine si elle ne gesticula pas en même temps en écrasant ses seins entre ses deux avant-bras pour les mettre en valeur. Mais elle ne laissa pas l’amusement et la dérision s’installer. Juste après ce propos, meilleur moyen qu’elle avait eut pour esquiver les dernières paroles de Kaïto dont le sens la gênait encore bien trop pour qu’elle se sente d’y rebondir, elle reprit un air sérieux, ses sourcils se fronçant légèrement tandis qu’elle quitta Kaïto du regard, observant le petit chemin de terre battue à leur pied. Oui, elle s’était décidée à lui avouer les grandes lignes de sa vie, après tout le summum d’étrangeté avait été atteint bien avant et de lui expliquer son propre cas n’était plus qu’une affaire de confiance… Confiance qu’il avait largement gagnée lors de la dernière demi-heure au vue des efforts herculéens qu’il avait fournit pour les tirer du bourbier. Aussi ramena-t-elle ses jambes de manière à s’installer en tailleur, une position qui lui était à la fois naturelle et rassurante, puis tourna-t-elle la tête de manière à observer le jeune homme plein de questions. Comment entamer cette histoire, par quelle question allait-elle débuter ? Elle opta pour ce dédoublement qu’il avait déjà longuement découvert et vécu un peu plus tôt, dans les vestiaires :

« Comme tu l’as compris, je ne suis pas seule dans ce corps. Cohabite avec moi une Djinn, ce que vous nippon appelleriez plus ou moins un Kami. Elle s’appelle Emaneth, et veille sur moi depuis que j’ai sept ans. On ne peut pas dire que nous étions dans les meilleurs termes autrefois, mais avec le temps nous avons apprit à nous connaître, et nous apprécier. »

Elle prit une inspiration, puis observa autour d’elle avant de se munir d’un bâton, avec lequel elle se mit à tracer quelques petits dessins dans la terre battue. Une représentation très grossière de la terre, avec un peu plus de précision pour le Nord de l’Afrique et le Japon, ainsi qu’un graphique, avec lequel elle cherchait à lui représenter les pouvoirs d’Emaneth, afin de répondre à une autre de ses questions :

« Emaneth est très puissante, mais elle souffre de mon éloignement de l’Égypte. Vois-tu, dans le désert, près de son milieu de prédilection, rien n’aurait sut la supplanter, mais nous avons quasiment fait la moitié du globe pour venir au Japon. Désormais, elle est au plus loin qu’elle le pourrait de sa source naturelle de force, ce qui fait que ses dons sont très limités. Sans compter que ... »

Elle passa au graphique, montrant une courbe en quart de cercle qui plongeait de plus en plus vers le bas à mesure qu’elle avançait :

« … Plus elle doit influencer de monde avec ses dons, plus il y a de « spectateurs », et plus elle s’épuise vite. Agir face à toi n’était pas compliqué, tu étais seul… Mais dès que les filles sont apparues, Emaneth a sut qu’à la moindre observation, elle flancherait irrémédiablement, d’où sa fuite soudaine et immédiate. Tout au plus a-t-elle put avoir le temps de porter un coup fatal à l’entité… même si elle s’est débattue par la suite. »

Elle souffla un grand coup. Cela faisait déjà une certaine dose d’information à digérer pour son ami, compagnon et sauveur, mais elle était encore loin d’être entrée dans le détail. Sûrement se trouvait-il actuellement avec encore plus de questions que de réponses, et elle savait très bien qu’elle ne pouvait pas non plus le laisser dans le doute et la confusion. Alors, avec un certain signe de malaise, elle jeta rapidement le petit bâton dont elle venait de se servir au loin, le laissant chuter doucement dans l’herbe proche, puis prit une grande inspiration, avant de longuement souffler. Le but, se calmer avant de raconter à quelqu’un, et ce pour la première fois, son passé. Enothis n’allait sûrement pas donner trop de détail, mais au moins le plus évident, ses raisons pour être partie en urgence de chez elle, et s’être cachée en un lieu si lointain, un endroit où pourtant sa meilleure protection ne pouvait pas toujours être là pour la sauver :

« Quand au… fait que je sois venue ici, le plus loin possible de l’Égypte, et qu’Emaneth m’a aidé pour cela malgré l’effort que ça allait lui demander… C’est parce qu’avant d’être une lycéenne paumée avec un niveau d’étude dégueulasse de médiocrité, j’étais l’Idole d’une secte dirigée par un fada d’occultisme doublé d’un mégalomane patenté. Et qu’il est celui qui a installé Emaneth en moi avant de me faire passer pour une Élue divine aux yeux des membres de la secte, me forçant à faire miracle sur miracle pour engranger adeptes et contributeurs espérant que je les sauve de ce monde en décrépitude. En gros … voilà … Désolé pour le coup de marteau. »

19
Vous nous quittez déjà ? / Re : Je suis venue te dire que je m'en vais...♫
« le: mercredi 07 juillet 2021, 21:00:21 »
Bon courage Anéa, et profites bien de ce temps à toi, quelque soit les raisons de ces instants ^^

Pleins de bises et prends soin de toi

20
Il ne fallut pas grand-chose pour que sa colère, déjà fort présente, ne soit qu’un peu plus attisée lors de la vision du jeune homme au sourire fier dans le hall. Cette petite arrogance, somme toute naturelle chez quelqu’un capable de sortir des propos aussi désagréables au téléphone, était attendue, mais autrement plus difficile à avaler par la même occasion. Ils n’entretenaient aucun rapport, n’avait pas eut le moindre échange outre le petit instant de rencontre dans les bureaux d’hier matin, alors de devoir se farcir ce genre de facilité orgueilleuse de la part de ce petit salopard lui restait en tête et nourrissait ses aigreurs personnelles. Elle voulait lui arracher la gorge, mais elle en le ferait pas. Elle n’en avait ni la force, ni la vilenie, simplement un ressentiment qu’elle laissa échapper avec la plus grande des sincérités ! Un flot ininterrompus d’arguments plus ou moins bien amenés, ce qui lui sembla suffire pour communiquer au mieux sur la situation qu’ils rencontraient, et par la même occasion lui fermer son petit clapet de gamin un brin trop certain de lui et de ses charmes. Il l’avait prit pour quoi franchement ? Une petite jeunette en manque de savoir qui s’apprêtait à se dévoyer pour obtenir quelques menus kopecks ? Elle n’était ni une prostituée, ni une gamine en recherche d’approbation et de soutien ! Et elle espérait que le message serait le plus clair possible pour ce jeune homme. Même, sincèrement, elle espérait que la surprise d’un refus le remette un peu droit dans ses bottes, et qu’il retrouve ainsi le minimum de comportement professionnel que l’on pouvait attendre chez quelqu’un qui a tendu sa main pour l’aider. Mais bien au contraire, elle rencontra désinvolture et désintérêt, jusqu’à l’heure fatidique annoncée :

« Enothis... Ce serait dommage d'arrêter déjà. Je n'ai pas vraiment hâte d'expliquer aux types de chez Turich ce que tu fais ici. »

Grincement de dent immédiat, comme si son flot de parole venait de subir un freinage paniqué et urgent face à l’imminence d’un danger aux conclusions dramatiques. Silence. La mention de Turich n’était pas des plus anodines, même si il semblait sortir le propos comme s’il s’agissait d’une formalité. Pour elle, ce groupuscule était techniquement le synonyme de « prison ». Elle les connaissait suffisamment pour savoir qu’ils avaient un lien plus qu’évident avec les Choeur du Créateur. Aussi, la plus petite bribe d’informations à son sujet qui leur parviendrait résulterait en sa récupération immédiate à grand renfort de soutien logistique, par la police, ou plus encore. Si le début de cet échange ressemblait à une mauvaise vanne faite par un jeune homme qui aurait eut envie de profiter d’un moment de faiblesse de sa part, cette simple réponse faisait bifurquer ce scénario en direction d’un terrible et odieux chantage dont elle ne pouvait que difficilement se défaire. Quelle merde ! Mais elle n’eut pas le temps de trouver les mots pour réagir, son « interlocuteur » se redressant lentement pour montrer le couloir le plus proche de sa position, l’invitant par la même à emprunter ses pas et le suivre. Direction les bureaux administratifs, là même où ils s’étaient précédemment rencontrés, et le chemin fut parsemé des explications autrement désagréables de Damien, tandis qu’elle contenait comme elle le pouvait ses envie de lui sauter à la figure pour l’éliminer :

« Vois-tu, j'ai bien examiné ton dossier et je sais quel est le problème. Tu n'existes pas. Pas vraiment. Pas dans les registres d'état civil, en tout cas. Parce que tu n'es devenue une personne que depuis peu. Je dois continuer ou tu as compris que je sais ce que tu ne veux pas qu'on sache ? Bon, on dirait que tu ne veux pas parler tout de suite… »

Non, elle ne voulait pas parler, pas dans cette situation. Plus il blablatait, plus elle prenait conscience du degré de recherche que cette andouille avait put mettre en œuvre, et si il n’avait pas les premières informations, du moins de visu, il commençait déjà à en savoir bien trop. Mais quel… quel … enfant de putain ! Elle ne s’était pas doutée qu’il irait aussi loin. C’était une possibilité certes, mais en surface, tout aurait dut se dérouler de la manière la plus superficielle possible, et il n’aurait jamais put mettre la main sur des documents aussi sensibles que ceux où l’on pouvait visiblement voir qu’elle avait manipulée nombre d’informations ! Pour dire, elle s’était reposée sur les pouvoirs d’Emaneth à ce moment là, donc effectivement son état-civil était vide de sens, mais … Il s’agissait d’un putain de dossier administratif dont la simple consultation ne pouvait pas revenir de droit à un simple étudiant comme Damien ! Alors comment ? Comment ce rat avait put plonger si loin dans ses informations pour pouvoir se permettre de faire le lien avec les Choeurs, non sans parler de leurs différents pied à terre au Japon ? Elle avait besoin de comprendre pour lutter, encore plus que le jeune homme était en train de prendre le dessus de manière magistrale et qu’elle ne pouvait compter sur la Djinn pour lui rendre la pareille, celle-ci étant très clairement en phase de repos. Enfin bon, à peine arrivée dans la grande salle d’attente où ils s’étaient rencontrés, il se tourna enfin vers elle avec un air triomphant, qui lui fit mal. Là, il avait la situation en main, et elle sentait qu’elle n’allait pas apprécier la suite :

« Tu as déjà été dans ce rôle alors ça devrait être simple pour toi : tu vas t'exécuter jusqu'à ce que tout soit fini ou que je me lasse. Et si tu fais tout ce que je dis, ton dossier passera sans problème la prochaine fois. Est-ce que tu me comprends bien ? Voyons si tu as compris : je t'avais dit de venir sans culotte. Les toilettes sont juste là.
Si je m’étais attendue à devoir subir ce genre de saloperies. J’espère que tu ne t’attends pas à ce que j’agisse avec le sourire ... »

Avait-elle le choix… Techniquement oui, elle avait le choix de lui pourrir son groove, de le mettre dans la pire des situations possibles en ouvrant clairement sa gueule et en exprimant à haute voix la situation problématique qu’elle subissait. Il n’y avait pas grand monde dans les environs, voire même personne, mais … De l’exprimer aurait sûrement le don de le couper dans son petit délire. En revanche, il allait bien assurément répondre de la pire des manières, à savoir en l’envoyant directement retrouver son petit culte de frâlés et lui souhaiter un bon retour en Egypte, chose qu’elle ne se sentait, bien sûr, absolument pas capable de revivre désormais. Donc, elle pouvait réagir… et tout perdre, simplement. La situation était donc aussi évidente que sinistre, et c’est avec une haine colossale que la jeune femme à la peau de cuivre accepta ce qui allait se passer, non sans maudire plus d’une fois ce porc qui la regardait d’un visage neutre, mais la victoire au coeur. Elle prit ses affaires et se dirigea d’un pas preste en direction des toilettes, manquant le bousculer au passage, puis s’y enferma non sans claquer lourdement la porte, incapable de maîtriser sa colère au degré même où elle parviendrait à la dissimuler. Elle ne voulait pas lui donner la moindre satisfaction, mais … elle ne pouvait pas faire autrement. Impossible qu’elle retourne en Egypte, qu’elle finisse à nouveau comme la petite poupée docile d’un gourou mégalomane. Alors elle chercha, une fois seule, à lentement reprendre le dessus sur ses émotions, soufflant longuement pour tenter de détendre ses nerfs… Puis accepta bien malgré elle son sort, ôtant son dessous avec colère, le faisant glisser le long de ses jambes, chaque centimètre lui rappelant honte et colère face à ce chantage des plus odieux.

Puis elle abandonna enfin le contact léger du coton… Cela l’écoeurait, à la fois de devoir se comporter aussi, mais de se retrouver à obéir face à ce genre de chantage encore plus. Elle aurait tout fait pour ne jamais avoir à connaître encore ce genre de procédés, et voilà que ça lui retombait dessus de la pire des manières ! Il lui fallut encore un peu de temps pour ne pas ressortir des toilettes sans être prête à exploser au moindre petit désagrément, mais Enothis parvint enfin à prendre une grande inspiration, à écraser son dessous dans le creux de sa main pour le dissimuler aux yeux des autres, puis à pousser la porte pour enfin retrouver le visage désormais insupportable de Damien… Et de le cueillir avec les propos les plus cyniques qu’elle pouvait lui offrir :

« Et maintenant, ce crapaud est-il satisfait de son petit jeu ? »

Tout dans son être exultait d’une rage contenu mais prête à se faire entendre au moindre relâchement… Quel dommage qu’elle ne puisse s’abandonner à son envie de se venger.

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Eh bien....

Bienvenue à toi et félicitation pour ta validation, profites bien des lieux !

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Enothis était sérieusement en boule quant à ce qu’il s’était passé ! Et même si elle était désormais loin de ce souci, en sécurité dans un lieu clos, et surtout dans une activité où nul crétin ne viendrait s’immiscer le temps de celle-ci, elle ne pouvait pas s’empêcher de continuer à maugréer, l’envie de s’attaquer encore un peu plus à la personne responsable de son état ne manquant pas de se raviver par à-coup. C’était dommage … Franchement dommage. Elle n’avait souhaitée qu’une sortie simple, et tout était en train de glisser vers un mauvais souvenir pour le seule comportement d’une idiote qui n’avait pas eut le don de réfléchir un tant soit peu à la manière de se présenter, et surtout de présenter son quelconque intérêt pour sa plastique. Honnêtement, l’égyptienne ne voulait pas se montrer grossière, même au sein de ses pensées mais …. MERDE à la fin ! Elle a besoin de tranquillité, de calme, de détente, de vivre une vie simple, loin des barges qui ne pensent qu’à suivre quelques lois d’illuminés notoires, ou des folles accrocs aux sexes qui veulent lui refaire le cul ! Et tandis qu’elle se répète ces mots en gardant au visage un air exaspéré, elle parvient de manière extrêmement lente à se calmer, sentant la colère s’échapper par une sortie quelconque, la laissant simplement épuisée moralement. Finalement, en un gros quart d’heure de film, elle parvient tout juste à enfin baisser sa garde, à accepter de se détendre et de contempler, lasse, les images qui défilent à l’écran. Un petit mot de son amie de temps à autres, une poignée de pop-corn… Et le temps qui va simplement effacer la brûlure de sa colère, jusqu’à ce qu’il n’existe plus la moindre trace de ce mauvais moment.

Du moins elle le pensait.

Allez savoir ce qu’elle remarqua en premier. Ce petit geste du coin de l’oeil qui lui annonçait l’approche de la main, peut-être même plus tôt le frottement du siège derrière elle annonçant que la personne dans son dos s’était déplacée, voire même la simple forme de pressentiment, comme si quelque chose allait survenir. Ce dernier point pouvait exister de par son lien avec la Djinn, un lien suffisamment puissant et ancien qui lui permettait, parfois, d’avoir une demi-seconde d’avance sur ce qui allait lui arriver. Mais là ce ne fut pas le cas, et elle sentit soudainement cette main se plaquer sur sa bouche, et lui bloquer le menton. Une main fine, du genre qu’elle put croire incapable de vraiment l’empêcher d’ouvrir la bouche et de s’exprimer … mais qui dans le fond était incroyablement plus forte que ce qu’elle estimait. Elle tenta de faire un bruit, de crier, mais elle n’en eut même pas réellement le temps, quand elle entendit ce qui vérifia ses craintes :

«  Chuuut »

Ce petit ton suave, cet amusement dans la voix, même la manière dont cela avait été dit, elle sentit toute sa colère remonter d’un coup. C’était elle ! L’albinos, dans toute la splendeur de sa stupidité, était revenu pour pousser encore un peu plus son harcèlement sexuel, de manière à atteindre une espèce de paroxysme ! Grand dieu elle allait … Quoi ? La frapper ? L’agonir de reproches ? L’insulter jusqu’à ce qu’elle soit dûment blessée et se barre ? Tant de possibilités, mais autant qui n’eurent même pas l’occasion d’être mise en œuvre : Alors qu’elle tente de faire enfin un geste envers son agresseur, Enothis se sent soudainement … nauséeuse. Une lumière jaillit devant son regard, un scintillement aveuglant qui la perturbe suffisamment pour qu’elle arrête son geste et ferme instinctivement les yeux, pire des choses à faire. La confusion n’aide pas, par ailleurs. Qu’est-ce-qu’il se passait ? Elle se sentit un court instant comme secouée, tiraillée dans tout les sens, comme si elle se trouvait sur le pont d’un bateau au beau milieu d’une terrible tempête. Puis elle eut rapidement un haut-le-coeur, comme lors d’un voyage en avion, à l’atterrissage ! Et elle n’a pas non plus le temps de s’y habituer, la situation changeant à nouveau alors qu’elle se sent poussée en arrière, enfin libérée de ces drôles d’impressions, mais comprenant immédiatement qu’elle …. eh bien, qu’elle ne se trouve plus sur le siège du cinéma, quelque chose de passablement difficile à envisager. Étourdie, perturbée, elle comprend peu à peu qu’il lui est arrivé quelque-chose de parfaitement surnaturel… Mais peine à se reprendre, ouvrant difficilement les yeux, puis cherchant à se déplacer, avant de sentir ce poids sur son bassin l’intimant à rester en place.

Finalement, le fait de sentir qu’il y a quelqu’un qui la pousse à rester au sol la réveille un peu plus rapidement. Un coup de fouet qui l’amène à se secouer la figure compulsivement avant de regarder ce qui se trouve autour d’elle : Une pièce, de rouge et de velours, des coussins un peu partout, dont un monticule qui est visiblement sous elle actuellement. En gigotant, elle pourrait sûrement déstabiliser sa position, et donc se libérer de l’emprise de celle qui la maintient au sol de son pied, pour autant elle ne comptait pas le faire de suite. Elle leva le regard en direction du visage de l’albinos, car il s’agissait bien d’elle et nota bien des choses : l’expression lubrique de son visage, l’air vainqueur aussi qu’elle arborait, non sans parler de la légère lueur de ses yeux rouges, soudainement bien moins intrigants et beaucoup plus flippants ! Ok, donc sans le savoir, elle avait jouée avec le feu, elle avait provoquée une entité, et que celle-ci soit plus ou moins puissante qu’Emaneth, elle ne pouvait de toutes manières pas chercher à le jauger pour la simple et bonne raison que la Djinn, en elle, dormais à poings fermés, épuisées par les derniers événements qu’elles avaient connues depuis leur arrivée à Seïkusu. Grand dieu ça allait être un merdier sans-nom. Elle vit l’auteure de ce kidnapping entre-ouvrir ses lèvres, aussi ne fit-elle rien de plus, le temps de comprendre ce qu’elle faisait là, mais surtout espérant que celle qui se trouvait en face d’elle allait se trahir, et lui donner les quelques pièces d’informations nécessaires à la combattre efficacement. Autant mettre toute les chances de son côté non ?

« Tu vas apprendre ce qu’il en coûte de me repousser. Surtout avec tant de grossièreté… »

Ok, donc tant pis pour les informations… Surtout que là, elle venait de prendre de grands airs et essayait de lui faire la morale, mais dans le fond, il fallait garder une pièce d’informations en tête : la première à avoir été maladroite, grossière, et invasive, ce n’était pas l’égyptienne. Ça, elle comptait bien être plus que claire à ce propos, et elle allait le lui faire comprendre …. crûment :

« Tu veux savoir ? Ouais, t’es jolie. Par contre, à côté de ça, je ne sais pas ce que tu es, mais il n’y a que les plus gros abrutis que cette terre ai put concevoir pour penser qu’on peut s’inviter comme ça dans une discussion et pas se faire envoyer chier comme j’ai du t’envoyer chier. Maintenant, si tu as trois grammes de jugeote, tu vas être mignonne, me lâcher la grappe, et surtout... »

Son ton montait à mesure que l’égyptienne était en train de perdre le contrôle de ses nerfs. Non seulement elle n’appréciait pas les mauvais comportements dont elle faisait l’objet actuellement, mais surtout, elle se sentait agressée depuis bien trop longtemps pour ne pas finalement riposter. Alors elle avait enlevée ses gants, et commençait à frapper. D’abord une remarque blessante, puis un coup à l’égo, elle utilisait sa langue comme une lame et comptait bien la planter cruellement dans le coeur de cette excitée qui en avait visiblement après ses fesses. L’idée ? Aller si loin que cette femme aux cheveux blancs serait dégoûtée et ne chercherait plus à l’emmerder. Devenir une connasse chiante à ses yeux, et pas un petit jouet récalcitrant qu’il est amusant de taquiner. En tout cas, elle lui attrapa la jambe d’une main ferme, puis profita qu’elle était sur un sol instable pour se pousser de côté, emportant avec elle une belle quantité de coussins, mais surtout déstabilisant l’obsédée qui se trouvait au dessus d’elle. L’instant d’après, elle forçait de son bras pour la tirer et la forcer à chuter dans ce mouvement, se disant que la mettre au sol allait au moins lui assurer de gagner un peu de temps, suffisamment tout du moins pour mettre un minimum de distance entre elles ! Que ce geste soit réussi ou non, de toutes manières, elle se remet alors rapidement sur pied, et commence déjà à reculer en observant les alentours par de petits coups d’oeil rapides. Elle avait besoin d’une sortie, une porte, une fenêtre, ou une trappe, quoi que ce soit. En revanche, elle termina enfin sa phrase, sur un ton toujours aussi désobligeant, et surtout, qui exprimait l’ampleur de son désaccord :

« … TU VAS APPRENDRE QUE NON, C’EST NON ! Je n’en ai aucune envie, donc tu me lâches la grappe, tu me ramènes immédiatement au cinéma, et ensuite TU TE BARRES ! C’est clair !? »

23
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: lundi 10 mai 2021, 14:48:38 »
14:47

Il ne faut pas s'en faire allons Mei ^^ Tout le monde a ses présences ou non !
Dans le fond le forum est juste fait pour s'y distraire et échanger avec des gens qui ont la même passion de l'écrit... et du cul (souvent).

14:48 D'ailleurs faut que j'écrive moi ... Je prend trop mon temps.

24
Le coin du chalant / Re : Walk like an egyptian
« le: mercredi 05 mai 2021, 16:36:29 »
Hey o/ Non ce n'est pas un upping sauvage !

J'ajoute à mes propositions deux petits sujets de type O-S, à l'attention des éventuels curieux qui aimeraient participer à ce genre de sujets, et dont l'envie serait titiller par ces derniers ! Les voici :



Héroïne en herbe :

Dites non à la délinquance dans les rues ! Dites non au bizutage et au racket ! Une charmante justicière de tout les jours protège les collégiens et les petites vieilles face aux terribles mauvaises graines de Seïkusu... Jusqu'à ce que ces derniers décident de prendre le problème "à bras-le-corps", au sens figuré comme littéral.

Opération d'intimidation et de chantage, bientôt notre héroïne connaîtra un retour de bâton exemplaire !



Alors c'est ça un OOB ? :

Petite génie du net, hackeuse professionnelle, virtuose de l'électronique, voici votre défi. Le nouveau MMORPG grandeur virtuelle est en marche ! "Eternal Divergence" se promet absolument fabuleux, et le bêta testing n'attend que vous, dans un cadre particulier : Vous allez avoir le droit à la nouvel ingénierie dernier cri, faites pour "VIVRE" votre aventure. Mais qui dit bêta, dit bug, et vous allez en abuser... au point d'être considéré comme un virus par le système de jeu. Vous en sortir ou vous faire punir, seul le hasard saura le définir !

OS de hasard pour les amateurs de jet de dés. Demandera sûrement un peu de discussion pour savoir vers quoi nous nous dirigerons.

25
« Itoka Ankla Heshatelo Rak Ekosha O Shak Ekosha ? »

Pourquoi ces eaux permettaient de voyager entre leurs deux mondes ? Très honnêtement Emaneth n’en avait pas les réponses. Elle s’était réinstallée près du feu de manière à pouvoir calmer un peu les terribles sensations que lui avait provoqué le « voyage » de son outil, et maintenant qu’elle s’apaisait un peu, elle voyait mal comment un lieu tel que celui-ci pouvait abriter pareille pouvoir. De tout temps, les écrits mythologiques, les contes et légendes des humains, voire même les racontars de villages faisaient la part belle à l’existence de bêtes et de monstres provenant d’autres univers, mais là, on dépassait de loin le stade de l’histoire que l’on raconte au coin du feu pour faire peur, ou rendre les enfants plus sage. Non seulement l’une de ces créatures s’était retrouvée sur Terre, mais surtout, elle avait par le plus grand bonheur rencontrée une entité capable de la comprendre. Imaginons donc ce qui aurait put survenir si, par quelques terribles événements, le Kroxigor était apparu au beau milieu de la ville, sans même que quiconque ne comprenne son apparition ? Honnêtement, l’esprit du désert voyait parfaitement bien le résultat d’une telle rencontre : L’un se serait défendu, les autres auraient cherchés à «éliminer le danger » sans chercher à en apprendre plus. De là à ce qu’il ait fini dans un laboratoire, et que les humains, dans leur bon abus de la science, l’étudient afin de découvrir son origine et son espèce… Les aboutissants d’une telle situation seraient proprement dramatique, amenant Emaneth à souffler longuement en un signe de soulagement, avant de lui offrir une réponse qu’elle trouve elle-même… assez décevante :

« Je ne sais pas. Mais tu n’es pas apparu en ville. C’est mieux. Ça aurait été dangereux. »

Elle aimerait lui répondre. Après tout, être une entité extra-naturelle dans un monde humain était la pire des choses à connaître. Les êtres qui avaient conquis l’ensemble de la Terre étaient mauvais, avide d’un pouvoir et d’un savoir qui ne leur appartenait pas, tant et si bien qu’ils avaient créé milles manières de les prendre de force. On ne pouvait pas leur ôter un certain génie pour cela, mais la cruauté, l’horreur avec laquelle l’Homme avait réussi à s’approprier toutes ces techniques, certaines obscures, d’autres proprement monstrueuses, pour dominer les êtres qui leur paraissaient « différents » avait quelque-chose d’effroyable, même pour les plus puissantes et anciennes entités. Emaneth en était le premier exemple : Enfermée dans le corps d’Enothis, dont elle avait put plus tard comprendre l’innocence et la pureté d’âme, elle s’était malgré tout sentie trahie, contrainte, enchaînée contre sa volonté par un être dont les valeurs morales faisait bien pâle figure face à ses désirs les plus sombres. L’idée de voir une autre espèce, bien différente de la sienne certes, devoir subir ce genre de traitement était en soi suffisamment déchirante pour que l’esprit du désert puisse se jurer qu’elle devrait assurer sa protection un maximum de temps. Alors que faire ? Pour l’instant, elle ne pouvait tout simplement pas le renvoyer chez lui, car son état à son arrivée était tel que la possibilité qu’il ré-emprunte le même chemin pouvait signer son arrêt de mort. Bien honnêtement d’ailleurs, elle n’avait pas non plus les ressources suffisantes pour le renvoyer chez lui avec ses pouvoirs. Aussi la seule solution… était qu’il attende un maximum de temps en ces lieux, au moins jusqu’à ce que la douce chaleur du jour réchauffe le bassin.

Elle reprit donc la parole, avec calme :

« Ce monde n’est pas fait pour ceux qui te ressemble. Tout ce qui n’est pas humain est ennemi pour eux. La nuit passée, le soleil réchauffera le passage, et tu pourras l’emprunter pour retrouver ton monde. »

Se redressant, elle s’approcha du Kroxigor à pas lents. Dans le fond, utiliser ainsi ses pouvoirs pour échanger avec le puissant saurien la fatiguait passablement, aussi désirait-elle mettre un terme à cette situation. Elle allait retourner dans le corps d’Enothis, et y trouver un repos vigilant, afin de prévoir une éventuelle réaction si quelques intrus autre que Kromcota vo Sharleko venaient à s’approcher. Sauf qu’elle ne pouvait le faire tout en laissant seul à seul les deux êtres incapables de se comprendre. Elle allait donc faire un dernier effort, commençant à manipuler son essence pour en produire un don, qu’elle comptait attribuer au Kroxigor et à sa protégée le temps de la nuitée. Elle restait une Djinn, et même si elle était diminuée, sa nature était celle d’une faiseuse de miracle. Levant la main, paume ouverte, dans un signe passablement pacifique envers le puissant personnage assis en tailleur, elle vint placer cette dernière au milieu du poitrail du reptile humanoïde, puis insuffla immédiatement une part de son essence au travers des écailles épaisses de la bête.

« Que ceci aiguise tes sens, Kromcota vo Sharleko. Que ton esprit soit libéré des entraves de la parole et du langage. »

Savez vous que les Djinns produisent leurs dons à la manière de souhait ? Emaneth, en tout cas, venait de le faire de manière à renforcer la puissance de son pouvoir, de modéliser son essence sous la forme d’une action visant à supplanter la logique du monde. En somme, le fait de « souhaiter » lui permettait « d’imposer » son désir sur ceux qui recevait alors une part de sa nature. Désormais, même si le Kroxigor conserverait son dialecte originel, il saura comprendre et se faire comprendre d’Enothis, et c’était là tout ce qui comptait aux yeux de l’esprit du désert. Elle allait en faire de même sur le corps de sa compagne et hôte, afin que les deux puissent échanger simplement. Peut-être, avec un peu de chance, qu’ils sauront trouver des sujets d’ententes, ou pourront s’offrir quelques informations sur leurs mondes respectifs. En tout cas, ils découvriront cela de leur côté, étant donné qu’Emaneth commençait déjà à retirer sa conscience du corps d’Enothis afin de repasser au second-plan, ce qui apparut aux yeux de Kromcota vo Sharleko par le biais d’un énorme baîllement de la part de la femme en face de lui :

« Je vais veiller à votre sécurité. Mais je laisse la place à la prêtresse, Enothis. J’ai besoin de repos, et si je veux vous protéger plus tard, je dois garder une part de mes ressources. Peut-être à plus tard, peut-être à jamais, Kromcota vo Sharleko. »

Sur ces mots, la jeune femme sembla s’assoupir un instant. Soudainement paisible, mais toujours debout devant la forme titanesque du saurien humanoïde, il fallut quelques secondes avant qu’elle n’ouvre les yeux à nouveaux, y aillant perdu toute lueur émeraude, retrouvant par ailleurs cet air inconscient, innocent qui caractérisait la présence de l’égyptienne aux commandes du corps. Enothis était de retour, et elle eut un léger frisson quand sa chair se rappela à elle, non sans compter qu’Emaneth s’était permise une petite balade, quasiment nue au milieu du blizzard. Rapidement, elle se mit à grelotter, mais commença malgré tout par saluer à nouveau le puissant invité de la soirée, simple marque de respect signifiant par la même occasion qu’il avait changé d’interlocutrice :

« Encore bonsoir. Klaus, c’est ça ? Désolé Emaneth a dut te… te … aaa...AAATCHA »

Bougeant rapidement sa tête pour ne pas éternuer sur le Kroxigor, elle se couvrit la bouche par pur réflexe avant de redresser sa tête, les joues rosies et les yeux humides. Bon dieu qu’elle avait froid, tout son corps se rappelait à elle, et d’une manière bien vive, une grande partie de sa tenue étant humide et sa peau ayant malgré tout souffert de la sortie sous la neige. Elle alla se rapprocher du feu rapidement en finissant son propos, ayant bien conscience qu’elle venait de perdre de sa superbe, mais honnêtement, que pouvait-elle faire quand sa nature de petite humaine fragile reprenait le dessus :

« … A du te surprendre. Toutes mes excuses mais j’ai … monstrueusement froid, j’ai besoin de me réchauffer. »

26
« Enothis… »

Il y avait du trouble dans cette voix. Du doute et de la crainte. De l’incompréhension et de la confusion. Il y avait l’aveu honnête de Lissandre, qu’elle n’exprimait pas par des mots, mais par l’ensemble de son être, de sa posture à ce tremblement qu’elle ne semblait pas comprendre dans ses mots. En un sens, un court instant, Enothis ne put s’empêcher de se féliciter d’avoir en grande partie dégrisée. Elle savait que ce n’était pas que de son fait, que les lieux, délicats et à l’ambiance ouaté, lui avait permit de reprendre ses esprits, au moins suffisamment pour qu’elle ne soit plus une jeune femme en pleine crise de contradiction, mais une femme qui en avait souvent bien assez vu pour savoir que l’horreur d’un moment pouvait mener aux plus complexes des blessures. Ce que la belle aînée en face d’elle traversait n’était pas un cas impossible à comprendre, ni même un mystère de l’âme humaine. Il s’agissait, et elle l’analysait de plus en plus finement, de la balance entre la force morale et la force mentale d’une personne. Lissandre, comme tout autre, s’était construite sur des points que l’égyptienne ne pouvait pas connaître, ayant fait la rencontre de la française il n’y a que quelques heures. En revanche, elle avait actuellement la capacité de remarquer que ces points cruciaux s’étaient effondrés. Qu’ainsi, la belle femme aux deux peaux se trouvait perturbée, instable, perdue, et n’ayant plus la capacité de se raccrocher à ses valeurs ou ses croyances, elle était en train de perdre pied. De ce genre de situation, il existait deux finalités : la dépendance ou la renaissance.

Du moins, ce blabla, elle le connaissait bien pour l’avoir entendu bien trop souvent des lèvres d’un hommes aux mœurs autrement plus vile que tout les salopards qu’elles avaient croisées cette nuit. L’actuel chef du culte dont elle avait fait partie. Le type qu’elle fuyait comme la peste. Et si elle n’aimerait jamais avoir à lui accorder un brin de raison, elle savait qu’il se cachait derrière ces mots une part de vérité : Une personne affaiblie dans ses fondations, dans son être, pouvait être suffisamment fragile pour trouver dans la présence d’une personne confiante son ultime moyen de ne pas s’effondrer. Sauf qu’elle ne voulait pas faire subir cela à Lissandre. Elle ne voulait pas être le pilier de sa raison. Elle voulait l’aider à dépasser cette horreur par elle-même. Elle voulait être une amie, pas un mentor ou un gourou. Et cela allait se jouer sur une corde très, peut-être trop, fine.

« Je ne sais pas… Peut-être que… Je… »

S’apprêtant à lui répondre, la jeune femme à la peau de cuivre n’eut pas le temps d’entre-ouvrir ses lèvres que son amie quitta définitivement son contact, s’éloignant précipitamment pour aller chercher quelques objets à l’intérieur de la proche salle de bain. Si Enothis ne pouvait pas vraiment se permettre de l’en empêcher, elle fit toutefois le choix de la suivre, de se mouvoir en direction de la porte, et de venir se placer curieusement dans l’encadrement, observant de cette place respectueuse de l’intimité de Lissandre ce qu’elle était en train de faire. Peu à l’aise avec les affaires du sexe, ou tout du moins trop peu versée dans ce monde pour s’en trouver impassible, la vision des sex-toy ne manqua pas de la surprendre, la perturbant suffisamment pour qu’elle en vienne à rougir un peu, détournant le regard prudement en premier lieu. Puis le retour de sa curiosité. Envers Lissandre, envers ces objets aussi, comme une jeune fille qui se retrouvait à voir pour la première fois quelques interdits que ses parents lui aurait sommé de ne pas franchir. Et si ce fut d’abord ces outils de plaisir qu’elle contempla avec les yeux d’une jeune vierge un peu effarouchée, ce qu’elle n’était pourtant plus depuis quelques temps maintenant, elle fut finalement attirée par le comportement de cette précieuse compagne au coeur de la salle de bain, dont les tremblements, les soubresauts et les gémissements craintifs laissaient entendre une toute autre forme d’urgence. L’égyptienne fit un pas en sa direction, puis deux, avant de sursauter quand elle vit soudainement son amie s’effondrer, tombant à genoux, dos à elle. Elle ne voyait pas ce qu’il se passait, mais ne pouvait ignorer la gravité qui s’était installé dans l’air. Quelque chose de crucial se produisait, et la corde fine à laquelle elle pensait plus tôt venait de se tendre encore un peu plus, s’apprêtant à rompre.

Quand le regard de Lissandre se tourna vers elle. Quand son visage bordé de larmes se révéla à ses yeux. Quand elle vit le brillant des ciseaux scintiller entre les doigts de la française, elle comprit.

« Je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à aller jusqu’au bout. Ça me fait trop mal. Vois comme je saigne tant…
Attends moi Lissandre, d’accord ? »

Elle le lui dit instinctivement. Et ce ne fut pas pour s’éloigner, non, mais pour lui intimer de ne pas en faire plus tant qu’elle ne s’était pas encore trouvée à ses côtés. Sans un mot de plus, elle parcourut en un rien de temps la distance qui les séparait, et avec grand calme vint s’agenouiller derrière son aînée, plaçant ses mains délicatement sur les bras de la française. Un contact léger, un contact qu’elle souhaitait apaisant. Elle avait deux choix devant elle, et ne savait pas lequel favoriser. Car elle savait que si elle prenait les devant, si elle agissait au détriment des peines et des difficultés de Lissandre, elle ne lui permettrait pas d’avancer, elle l’enfermerait dans ses problèmes, la rendrait … Dépendante de sa présence pour lutter contre ses maux. Mais si elle cherchait à enjoindre Lissandre de finir elle-même son action, de venir lutter contre ses troubles, contre les illusions et les créations de sa psyché, elle pouvait aussi provoquer autre chose, une blessure infinie, une forme de destruction que personne ne pourrait réparer. Un choix draconien. Elle fit glisser ses mains le long des bras de sa compagne d’infortune, amenant ses doigts à effleurer seulement son corps, sans jamais n’y apposer la moindre pression. Être une amie, une forme de réconfort, ne pas appliquer la moindre forme de force, ne pas apporter le moindre signe de prise de pouvoir, de supériorité. C’était déjà un premier objectif qu’elle pouvait se fixer, tandis qu’elle approchait des poignets de son amie, qu’elle était déjà en partie contre elle, le nez dans ses cheveux, le souffle sur sa nuque. Peut-être… Peut-être qu’elle pouvait faire quelque chose. Sans être lâche et sans être tyrannique :

« J’ai confiance en toi Lissandre, tout comme… Tout comme je crois que tu me fais confiance. Et tu sais que je ne te ferais pas de mal, n’est-ce-pas ? Alors concentre toi sur cela. Que je ne te ferais pas de mal. Que je ne peux te faire du mal. Que si mon geste accompagnes le tien, nous arriverons à accomplir cela. Parce qu’avec cette confiance, nous pouvons nous assurer que tu ne souffriras pas. Je tairais les tremblements de ta main afin de te permettre d’aller au bout. »

Des mots, les plus rassurants qu’elle pouvait avoir. Un peu de suggestion aussi, celle que sa présence, dans l’instant, serait à même de l’amener à en pas souffrir. Honnêtement, Enothis n’appréciait pas vraiment d’agir ainsi, de contrer l’illusion par une autre. Mais dans ses évocations, elle cherchait à assurer la place centrale de Lissandre dans cette action. C’était elle qui faisait ce choix, c’était elle qui ferait le mouvement finale. De cette manière, l’égyptienne souhaitait lui faire passer ce message : « Elle, Lissandre, était la personne qui pouvait faire cela, en son âme et conscience, car elle en était capable sans souffrir ». C’était… tordu ? Maladroit ? Au moins espérait-elle que ce ne sois pas mauvais de sa part. Elle ne voulait pas ressembler au connard qui l’avait manipulé, qui avait manipulé Emaneth, et l’ensemble des membres du Choeur. Elle cherchait par son action à ce que Lissandre reste indépendante. Bien sûr, Enothis se rendait bien compte que ce n’était sûrement pas aussi simple et aussi tranché que son esprit le concevait actuellement, mais elle ne pouvait pas faire mieux que de se raccrocher à cette volonté pour assurer à la belle française de ressortir de cette épreuve sans en porter une éternelle blessure. En tout cas, après avoir laissée ses mots glisser dans l’oreille de son aîné avec toute la tendresse qu’elle pouvait y allouer, l’égyptienne acheva son mouvement, et plaça ses doigts sur le dos de la main ‘‘armée’’ de sa compagne. Un toucher timide mais présent, un contact léger mais tangible. Un accompagnement délicat qu’elle souhaitait lui offrir, en prouvant aussi qu’elle-même ne tremblait pas, qu’elle avait de la force à revendre, et qu’elle la lui confiait volontiers.

« Respire doucement Lissandre. Je t’accompagne, du début à la fin. Du moment le plus doux au moment le plus dur. Je suis avec toi pour t’aider à faire le pas, et te suivrais jusqu’au bout. Je n’attends que ton signal pour m’assurer que tout se passe au mieux. Et si tu souhaites que je fasse le premier geste, dis le moi. Mais je respecterai ton choix. »

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Bienvenue parmi nous petite demoiselle.

Écoutez, les choses ne semblent pas facile pour vous, mais profitez en ! D'ici à votre validation, installez vous dans nos canapés, commandez un café, c'est le moment de se détendre ^^

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Prélude / Re : Bélial, le démon chuchoteur
« le: mercredi 28 avril 2021, 10:20:08 »
Oh qu'il est mignon !

Enfin, bienvenue à toi ! Poses tes fesses sur un de nos divan, fais toi servir le café, la modération arrivera bien vite ^^

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Prélude / Re : De l'innocence à la luxure.
« le: mardi 27 avril 2021, 10:13:43 »
21 ans plus tôt :

- Notre... Notre fille est née... Avec des cheveux roses !
- Oh non... C'est une protagoniste ! Que va-t-il nous arriver ?


Eh bah visiblement, ce fut un sacré bordel pour la petite. Bienvenue à toi, installe-toi confortablement et bois un bon café, la modération arrivera sûrement d'ici peu.

Et ne t'en fais pas, des horreurs et des scénarios choc, on en a eut énormément ici. Le thème est libre.

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La jeune femme était honnête avec ses camarades, la compagnie féminine, comme masculine d’ailleurs mais là n’était pas le propos, n’était en rien un problème pour elle. Mais elle n’aimait pas en discuter. Pas comme ça, en pleine rue, à la terrasse d’un café. Dans le fond, le fait d’évoquer en plus ses éventuelles attirance était un brin gênant, aussi souhaitait-elle en éviter la possibilité, l’amenant à regarder autre part, à chercher au loin quelques éléments qui lui permettrait de fuir si la situation venait à évoluer dans le mauvais sens. Une diversion, en somme. Elle voyait depuis sa chaise la présence d’une animalerie par exemple. Des petits animaux, quoi de plus mignon pour attirer l’attention de lycéenne en manque de sujets de conversations ? Il y avait aussi, un peu plus loin, la forme des plus intéressante d’un cinéma, et si elle ne connaissait guère les différents films à l’affiche, elle pouvait espérer y trouver un moyen de changer non seulement la discussion, mais peut-être même d’amener ses camarades à s’occuper d’autre chose, de se laisser divertir deux petites heures sans que nulle ne pense à nouveau à lui faire part de ses questionnements quant à ses intérêts sexuels. Et puis franchement, pourquoi elles en avaient quelque chose à faire, hein ? Elle était certes d’un autre pays, elle pouvait s’imaginer que les jeunes femmes y voyaient donc la possibilité d’autres mœurs, d’une autre façon de voir les choses, les relations humaines, mais quand même, rien ne pouvait prétexter une quelconque forme d’attrait particulier de sa part ! Ce n’est pas comme si elle avait cherchée, par n’importe quel moyen un peu étrange, à draguer une femme devant les autres membres de sa classe !

Non franchement, elle ne comprenait pas, et s’apprêtant à inviter ses amies à passer à d’autres sujets, quelle ne fut pas sa surprise quand elle entendit soudainement la chaise près d’elle être tirée, et quelqu’un s’y installer sans la moindre gêne :

« Je suis sûre que les femmes t’aiment aussi… »

Oh bon dieu ! Non contente de sursauter lors de cette soudaine intrusion, Enothis se retourne avec un empressement incontrôlée, débarquant en un instant devant les deux grandes pupilles rouges qui l’observent. Non mais c’est qui cette folle ? C’est quoi, un maillot de bain qu’elle porte ? Avec une espèce de voile ? Bon sang, effectivement il fait chaud en cette période, mais quand même, se trimballer dans une telle tenue à Seïkusu … C’est quoi son objectif, aller se perdre dans le quartier de la Toussaint dans l’espoir que quelques peu glorieux personnages lui refassent les fesses façon mauvais porno japonais ? Enfin, elle s’emportait un peu là, mais quand même, entre cette surprenante entrée en matière et la façon plus ou moins altière de se vêtir, il y avait là un énorme problème comportemental de la part de cette invitée inopportune. Et cette main qui caressait la sienne, brrr, non merci ! Non comptant le fait qu’elle devait suivre leur discussion pour se permettre ainsi de se glisser au milieu de leurs échanges, aussi Enothis ne manqua pas de lui décocher un regard plein de désapprobation. C’était fort pau agréable de sa part, et si elle ne connaissait cette jeune femme ni d’Eve, ni d’Adam, elle allait quand même se permettre de la remettre à sa place ! Non mais franchement, dans quelle genre de situation tu te sens suffisamment à l’aise pour te permettre une telle approche. Reprenant donc une posture plus claire, tandis que ses amies semblent être encore sous le choc de l’approche et de la … *hum hum* vision de rêve qui se trouvait en face d’elles, l’égyptienne se préparait à une riposte sévère envers cette sans-gêne. Sauf qu’à l’instant où elle voulue s’exprimer, la voilà coupée à nouveau par l’albinos, celle-ci reprenant de plus belle avec ses avances :

« Suis-je à ton goût ? »

Consternation. Très honnêtement, en d’autres circonstances, peut-être lors d’une rencontre simple avec quelques mots auparavant, une discussion sympathique, un ou deux verres d’alcool pour se délier la langue ( même si techniquement elle n’y avait guère le droit au vu de son âge), la belle jeune femme à la peau basanée aurait répondue positivement à cette question. Mais là, en cet instant, ce n’était guère le cas. Elle avait l’impression, déjà amorcée par ses amies, même si dans un cadre autrement moins agressif, que l’on venait s’immiscer dans son intimité, et ce n’était pas le moins du monde agréable ! Alors bien malgré elle, et même si son visage présentait avant tout une expression surprise, elle serra instinctivement le poing dans son énervement immédiat. Un court instant lui fut nécessaire pour ne pas réagir purement avec colère, et après un grand soupir, elle répondit enfin. Et au diable la politesse, elle eut un ton qui exprima à lui tout seul à quel point elle n’avait pas appréciée ce qu’elle prenait à l’instant comme une attaque.

« Bonjour déjà, et ensuite … Non mais qu’est-ce-que vous foutez ? Je ne vous connais pas, alors ayez la gentillesse de me laisser tranquille, d’accord ? »

Elle n’allait pas lui laisser le temps de répondre, elle regarda ses amies, hésita un instant à les secouer pour qu’elles l’aident, mais opta plutôt pour un autre comportement, histoire peut-être de coller un peu plus la honte à celle qui venait, bien grossièrement, de lui faire des avances aussi énorme que l’anneau de Jupiter. Aussi, elle se redressa de son siège assez sèchement et attrapa son sac, avant de se tourner vers ses camarades, allant pour ignorer cordialement l’albinos et ses propos tout simplement déraisonnable :

« Désolé les filles, mais je vous propose qu’on écourte notre pause. Ça vous dit un ciné ? »

Voilà, deux heures dans une salle noir, et pas de problèmes supplémentaires, au moins comme ça elle s’assure de ne pas avoir plus de problèmes, ou de questions gênantes. J’vous jure, devoir agir ainsi pour profiter de la seule sortie qu’elle se permet depuis des mois, franchement, ça lui pèse, mais elle souhaite avoir la paix, et avec un peu de chance, elle pourra repartir de bon pied une fois le film finit. Par chance, sûrement parce que l’approche parasitaire de cette inconnue à sut surprendre un peu tout le monde, personne ne va contre la réaction d’Enothis, certaine prenant leurs affaires tandis qu’Oshizu observe la scène avec encore un peu de doutes, ne sachant ou donner de la tête. Mais finalement, l’air encoléré de l’égyptienne la décide, pas besoin d’appuyer un peu le propos de la femme en maillot de bain, cela risquerait de créer seulement des soucis supplémentaires. Aussi, en quelques faillis secondes, les voilà debout, toutes les quatre, et c’est avec un rapide regard noir en arrière qu’Enothis s’écarte de cette impromptue rencontre, filant en direction du cinéma en toute vitesse. La seule qui reste un court instant, non sans s’assurer que son amie ne l’observe pas faire, c’est encore une fois Oshizu, qui semble déceler une forme de déception dans le visage de l’albinos. Elle lui fait un petit signe, comme pour attirer son attention, puis sort un petit papier de l’une des sacoches de son sac.

« Je suis désolé, je sais bien que c’est pas facile pour des filles de faire de bonnes rencontres, lui en voulez pas. Si vous voulez, laissez moi votre numéro, j’essaierais d’intercéder en votre faveur un peu plus tard ? J’vous donne le mien, vous pourrez me laisser un message. »

Et les voilà partie. Honnêtement, Enothis se fichait de voir un film ou un autre, tant et si bien qu’elle laissa ses camarades faire le choix de ce qu’elles allaient regarder une fois qu’elles furent à l’abri de l’albinos, hors de sa vue, bien mélangées à la foule du cinéma. Maugréant en voyant arriver Oshizu un peu plus tard, elle ne manqua pas de lui expliquer combien c’était déagréable de se faire aborder de la sorte, propos auquel la lycéenne lui répondit positivement, ne voulant pas plus attiser les flammes dans lesquelles baignait le coeur de l’égyptienne. Finalement, les quatre demoiselles optèrent pour un film historique, et après avoir acheté un lot de confiseries à dévorer, rageusement pour l’une d’entre elle, elles finirent par se glisser dans la salle n°5, et trouvèrent quelques places confortables pour ne pas connaître de nouvelles inconvenances. Placée entre Oshizu et une autre de ses camarades, la demoiselle à la peau cuivrée ne manqua pas de souffler lourdement avant de finalement commencer à se détendre, à relâcher un peu sa nervosité soudaine. Pourquoi fallait-il qu’elle tombe comme ça sur une barge, franchement ?

« Tu sais, je te comprends Enothis, ce n’était pas facile… Mais peut-être voulait-elle simplement te complimenter ?
- Y’a des manières de faire tout de même. Un peu plus et elle serait aller me tâter les miches, franchement ! Mais bon, c’est derrière nous. J’espère juste ne pas la recroiser ! »

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