Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Lied Mueller

Pages: 1 [2] 3 4 ... 6
16
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: samedi 14 octobre 2023, 10:44:18 »
Plus de bonbooooooons !
Ze veux bien i3 sitoplé

17
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: vendredi 13 octobre 2023, 08:27:16 »
Mais... mais elle est adorable cette image !!
Je veux bien L6

18
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: jeudi 12 octobre 2023, 06:27:32 »
Mhhhh. Go pour H3.

19
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: mercredi 11 octobre 2023, 08:16:15 »
Ze veux bien le H4

20
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: mardi 10 octobre 2023, 13:07:09 »
Uaiiiiiis encore des bonbons !
E5 !

21
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: lundi 09 octobre 2023, 12:15:33 »
J'ai eu un BONBON ! DU SUUUUUUCRE !!
Je veux bien le D4 sitoplé.

22
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: dimanche 08 octobre 2023, 10:07:08 »
L2 !
Et je prends de ce pas rendez-vous chez un ophtalmo.

23
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: samedi 07 octobre 2023, 13:12:31 »
Comme d'hab je vise comme une merde '-'
L4 du coup

24
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: vendredi 06 octobre 2023, 17:46:13 »
Kiwi vote E3 aujourd'hui.

25
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: jeudi 05 octobre 2023, 15:34:18 »
Kiwi vote L3 !

26
La bienvenue par ici !
Attrape un cupcake au vol (navrée ils ont un peu pris la poussière depuis le temps, mais promis ils sont délicieux !), et profite donc de ce monde qui s'offre à toi !
Des pouyous et au plaisir,

Signé Lied la kiwinatrice

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Prélude / Re : La selkie condamnée à vivre sur la terre.
« le: vendredi 10 septembre 2021, 16:24:46 »
Oh bah tiens tiens, déjà de retour ?
Ne t'a-t-on jamais dit de ne jamais écouter le vil petit kiwi ? 'w' Mouéhéhéhé...
M'enfin ! Rebienvenue parmi nous !

28
Prélude / Re : June Williams
« le: jeudi 02 septembre 2021, 23:49:56 »
Bienvenue à toi parmi nous !
Je suis sincèrement navrée pour toi concernant la perte de ton écrit... Dis-toi que ce ne sera que pour nous faire un beau DC avec une fiche deux fois plus longue et fournie pour te rattraper \o/
En attendant, prends tes aises, la validation va bien se passer !

29
De tous les véhicules possibles et accessibles, il fallait toujours qu'elle tombe sur les plus pourris. Lied pestait, accoudée à la fenêtre de la voiture chargée de la reconduire chez elle, en regardant défiler les paysages ennuyeux et tristes, du moins, quand elle le pouvait, puisque la route était si mal fichue qu'elle gigotait dans tous les sens, passant son temps à s'enfoncer le poing dans le menton. Cette foutue bagnole roulait à peine ! Elle n'avait aucune suspension, prenait les virages n'importe comment, et bon dieu qu'elle sentait mauvais ! Les ressorts ressortaient au dessous de ses fesses, les vitres ne pouvaient pas être baissées, aussi, il faisait une chaleur torride dans l'habitacle, et il ne restait que huit petites heures avant d'être à la maison. Huit. Heures. Le temps de traverser les huit cercles de l'enfer, oui ! Si la conductrice ne disait pas un mot, sa copilote, elle, tentait d'être positive, essayant d'alléger la lourde atmosphère et de divertir la sénatrice qui s'ennuyait profondément. Elle était gentille, et c'était adorable de sa part, Lied le remarquait bien, mais elle n'en pouvait déjà plus.

La sénatrice revenait d'un rendez-vous avec un dirigeant lointain, qui souhaitait simplement actualiser les termes du contrat qui liait feu son père, et si cette visite n'était pas d'une durée extravagante ou d'une complexité ardue, il se trouvait que ce dirigeant était doué d'un phallus, et par conséquent, aucune autre personne que Lied n'avait accepté de faire le déplacement. Elle en payait d'ailleurs les conséquences, se retrouvant avec le pire véhicule possible qu'on ait pu lui allouer. Pour une visite aussi insignifiante, on ne lui avait accordé qu'une escorte, celle qui essayait désespérément de remettre du baume au cœur à ce retour à la capitale, en plus de sa conductrice qui était plus silencieuse que les cailloux dans le désert qu'elles traversaient. La plupart des militaires tekhanes étaient de cet acabit : droite, silencieuse, professionnelle. Un peu comme les meilleures mercenaires, d'ailleurs. Mais en général, Lied se méfiait un peu de ces demoiselles-là.

Sylphe lui avait fait remonter dernièrement de drôles de fréquentations dans les rangs de l'armée, non pas qu'elle était certaine, d'où qu'elle en parla à son amie et non la sénatrice qu'elle était, et préférait la mettre en garde, juste au cas où. S'il y avait bien une chose supérieure à la fierté chez une tekhane, c'était bien l'appât du gain, et l'armée, dont le budget faisait du yoyo, était une cible parfaite pour les hommes contre cet empire au féminin. Alors quand elle posait ses yeux bleus sur la nuque dégagée de la conductrice, au dessous de son col kaki et ses courts cheveux noirs, Lied se méfiait d'autant plus.
La voiture fit soudainement une embardée, poussant la jeune femme à crier alors qu'elle s'accrochait à ce qu'elle pouvait pour ne pas percuter par accident quelque chose. Est-ce qu'elle s'était empêtré dans un énième trou ? Ou alors, une pierre plus pointue que les autres avait-elle percé un pneu ? Aucune idée, mais en tout cas, la conductrice fit s'arrêter le véhicule, en fit rapidement le tour, avant d'inviter tout le monde à descendre au travers de la phrase suivante, d'un ton neutre et serein... militaire :


« Le pneu arrière droit a explosé, je vais devoir le changer, il vaut mieux que tout le monde soit dehors. »


La demoiselle aux cheveux roses sortit alors, restant près de sa garde pour observer la soldate ouvrir le coffre. Elles étaient au milieu de nulle part. A l'horizon, elle ne percevait même pas encore les hautes tours de Tekhos, encore moins les tuiles rouges des toits du petit pays qu'elle venait de quitter, seuls les ombres des nuages qui obscurcissaient le sable orangé et les petites pierres grises. A part regarder ce spectacle navrant, il n'y avait rien à faire. Peut-être aurait-elle faire plus attention. Quand elle vit du coin de l’œil une barre métallique s'abattre sur son visage, Lied s'en voulut. Elle était trop naïve, et en payait le prix, s'écrasant dans la poussière alors que sa conscience disparut.

___________________________


Il y avait beaucoup de bruits autour, accentuant le mal de crâne qui prenait la tête de la demoiselle. Pas moyen d'ouvrir les yeux pour l'instant, la douleur la rendait groggy, il fallait attendre qu'elle s'apaise, juste assez pour voir ce qu'il se passait. Le premier indice qu'elle récolta fut le fait qu'elle entendait des voix d'hommes. Ils étaient nombreux, avec un timbre sec et grave, à la manière des ivrognes des pires quartiers qui soient. La seconde fut le sujet de leur discussion. Certes, ils parlaient beaucoup du fait qu'ils avaient enlevé une sénatrice, que c'était super... Oui d'accord, bon, ça, elle s'en moquait, elle le savait déjà, puisque c'était elle, la sénatrice ! C'était le pourquoi, qui l'intéressait, et qu'elle eut sans mal, à faire semblant d'être encore inconsciente.


« Maintenant qu'on a c'te pétasse, on va pouvoir récupérer la marchandise.
- Et t'crois qu'elles vont pas la chercher ? Si c'tait aussi simple, on l'aurait fait d'puis longtemps !
- C'est plus facile de chopper une autorisation et aller récupérer les rejetons comme ça. »


Clairement, elle n'était pas tombée sur les kidnappeurs les plus futés de Terra. Enlever une sénatrice pour récupérer des esclaves, franchement, elle pensait avoir tout vu des plans improbables de ces stupides hommes, mais là, c'était le pompon. Est-ce qu'ils avaient vraiment la moitié de la cervelle qui tombait pour leur créer des couilles, pour ne pas être capable de réfléchir deux minutes à leurs idioties ? Ils auraient pu acheter les forces de l'ordre qui gardaient leur marchandise, braquer l'entrepôt, mais non ! Il fallait qu'ils fassent la plus grosse connerie de leur vie ! Il y eut quelques bruits de pas, puis Lied se prit une claque alors qu'on lui criait de se réveiller. La douleur fraîchement disparue revint, sonnant comme une cloche acide dans son crâne. Quand elle leva les yeux vers l'individu, elle ne put que les refermer de dégoût. Il sentait mauvais, une odeur de vinaigre qu'il devait sans doute appeler alcool, voire bière, et qu'il sirotait comme le lait d'un nourrisson. Ses dents étaient noires, pour celles qui restaient dans sa bouche, lui donnant un sourire immonde au derrière de ses lèvres violacées. Sa peau avait commencé à brunir sous la crasse, et fort heureusement, elle n'eut pas le temps de juger de son accoutrement, de peur de voir dépasser par un trou dans ce qui lui servait de pantalon une touffe de poils habitée par des poux, ou pire, son outil de viol mal entretenu. Combien de ses « rejetons » avaient subi ce qu'elle cherchait à ne pas voir ? Elle n'osait même pas approfondir sa pensée.

Les heures suivantes, Lied fit de son mieux pour ne pas ouvrir la bouche. Ces crétins ne savaient même pas où on avait rangé leur marchandise, et cherchaient en plus à s'approprier un moyen de retourner les chercher en utilisant son nom. Certes, elle défendait les droits des hommes, mais pas des porcs. Même un terranide avait plus de valeur à ses yeux que ces abrutis-là. Et n'importe qui s'en serait rendu compte, jamais personne ne les laisserait rentrer dans un entrepôt militaire. Evidemment, cette réponse ne leur plairait pas, alors la jeune femme ne disait rien. Peu importe ce qu'on lui envoyait à la figure, elle faisait de son mieux, même si elle n'était pas entraînée à ce genre de choses, elle ne pouvait qu'essayer. Imaginer un cupcake à la cerise pour ne pas sentir le goût du sang dans sa bouche, ses couvertures douces et moelleuses sur sa peau pour oublier les coupures sur ses bras, … Les hommes à l'entrée commencèrent à faire du boucan, tandis que les portes grondaient. Lied hésitait entre le fait qu'on cherchait à les tordre ou à les plier par le milieu, c'était incompréhensible, autant pour elle que pour quiconque dans cette pièce. Des cris dans tous les sens, qu'elle ne comprenait pas vraiment, sans doute du fait que la tête lui tournait, sa vision oscillant entre le sombre et le noir complet. Avait-elle été blessée quelque part ? Ou était-ce simplement un contrecoup de la barre qu'elle s'était prise sur le crâne ?

Le résultat fut cependant que lorsqu'elle vit de nouveau mieux, l'énergumène qui s'amusait jusqu'alors avec elle n'était plus là. Au sol traînait... un cadavre. Sa tête ne tenait au reste du corps que grâce à quelques tendons, son cou ayant été arraché ou déchiqueté jusqu'à ce que le reste ne se détache progressivement. A mieux y regarder, ce n'était pas le seul cadavre des lieux : des bouts de corps traînaient ça et là, comme s'ils étaient devenus des piñatas pour une meute d'enfants en quête de bonbons. Elle s'était effacée quoi, cinq minutes à peine, moins peut-être ? Comment un tel carnage avait-il pu avoir lieu ?! L'explication était peut-être la figure qui se découpait dans la pâle lueur qui s'infiltrait par la porte défoncée, élancée et plutôt imposante, de ce qu'elle voyait, un homme, donc, encore un. Celui-ci s'avança vers elle, crispant la pauvre Lied sur sa petite chaise branlante, sans parvenir à dévier son regard de chaton effrayé de lui... sauf quand il passa dans son dos. Les misérables cordages qui retenaient ses mains furent déliés, lui permettant de ramener ses poignets à l'avant pour frotter les larges marques rouges sur sa peau diaphane. Elle se racla la gorge difficilement, afin d'essayer de prononcer doucement le petit mot le plus à même d'être prononcé dans cette situation.


« M... Merci.. »


Vu la réaction suivante, ce n'était sans doute pas par bonté de cœur qu'elle venait d'être sauvée. Elle était face à une bête. Ses yeux brillaient dans le noir et la fixaient avec une espèce de dédain qu'elle ne comprenait pas, un peu hébétée par la situation. Ce ne fut que pire lorsqu'il ouvrit la bouche et que ses mots ne parvinrent à ses oreilles, comme si elles étaient bouchées par de l'eau. Elle lui demanda bien maladroitement de répéter, mais ne fut clairement pas certaine d'avoir réussi à formuler sa phrase. La demoiselle commençait à se sentir penaude, d'autant plus qu'elle remarquait que son sauveur s'impatientait, ou s'agaçait, voire les deux en même temps. Son attitude transparut lorsqu'il lui tendit la main, paume ouverte, doigts légèrement écartés, signe qu'il attendait quelque chose. Une récompense, sans doute ?


« Que... quoi ? Je n'ai rien sur moi, je... Je suis désolée, je ne sais même pas où sont.. mes affaires... Il faut que- »


Lied devint muette. Ce n'était pas la bonne réponse, visiblement. C'était sans doute l'acte de trop, la goutte qui fait déborder le vase, car même si, en soi, elle ne l'envoyait pas brouter l'herbe, elle ne pouvait rien lui offrir. Rien. Elle était fatiguée, abrutie par la douleur, et ne voulait qu'une chose : rentrer à la maison, en sécurité. Son sauveur, lui, avaient les traits qui ressortaient dans ce maudit éclairage, lui donnant des allures de monstre furieux, et un monstre, ça ne restituait pas gentiment la mignonne princesse à ses parents. Ca avait plutôt tendance à l'emprisonner et lui faire vivre mille tourments. Ceux de Lied ne faisaient que commencer, visiblement.

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Quand Lied était petite, surtout malade, on lui contait une histoire. On lui avait offert sa première tablette où elle pouvait en lire plein, toute seule, mais aussi avoir ses mamans qui lui en lisaient. Elle se rappelait notamment un conte où trois petites construisaient chacune une maison pour se protéger d'un méchant insecte géant, qui parvint à détruire deux maisons, sauf la dernière, celle de la petite fille qui adorait la technologie. Alors quand elle se retrouva avec des pans de murs sur le sol comme s'il s'agissait d'une feuille de papier arrachée à un livre, Lied était figée sur place, écarquillant plus encore les yeux quand elle vit celui qui venait de l'agresser coupé en deux, comme passé au fil à couper le beurre. La suite, elle ne la vit guère : par réflexe, elle porta les mains à ses yeux pour ôter ce carnage de sa vue, ayant pour seul indice des événements le crépitement d'un feu et les gargouillis humides de ce qui avait été la gorge du pauvre homme, à présent réduite en cendres. Mais quelles cendres pouvait-elle voir, alors que tout se recouvrait de poussière à mesure que la bâtisse s'écroulait ? Elle avait survécu à l'un pour se faire écraser par les dégâts de l'intervention de l'autre ? Quelle triste fin...

Puis plus rien. Plus de gravats, plus d'écroulements, plus rien. En rouvrant les yeux, la main sur son nez et sa bouche, Lied ne put que constater que le plafond était encore en suspens, sans murs. Incompréhensible. Et la seconde suivante, elle se prenait une fumée répugnante dans la figure, la poussant à se reculer dans la poussière et la crasse en toussant. Pire ! Cette drôle d'énergumène s'amusait à tapoter son épaule avec sa pipe, elle la lui aurait bien mise dans un de ses orifices, s'il ne s'était pas soudainement mis à parler.


« Rembour... Quoi ? Mais c'est quoi encore que cette histoire ?! »


Rien ne faisait sens. La seconde suivante, c'était un tourbillon de poussières, la jeune femme rabattant ses coudes sur son visage pour finir par constater, en les retirant, qu'elle se trouvait toujours au même endroit, mais avec autour un nouveau lieu, et ce drôle de type qui la fixait à la manière d'un roi devant son bouffon. Rien qu'au sourire qu'il tirait, elle avait envie de lui en coller une, mais décida, à la place, de jouer au plus idiot avec lui. Soit, il posait une question elle allait tâcher de lui donner une réponse, mais juste une seule.


« Je sais faire du popcorn au micro-ondes et des projets de loi. »


Lied se racla la gorge, l'odeur l'entêtait, elle n'avait qu'une envie, c'était de sortir de là.


« C'est quoi cette histoire de dette ? Moi je veux juste qu'on me laisse tranquille, c'était qui, ce type, un de vos amis ou bien ? »


Ce type était des plus étranges. Il avait une apparence complètement dépareillée, entre sa coiffure digne de quelqu'un qui se serait fait arracher la moitié des cheveux, et ses habits avaient l'air.... démodés, comme venus d'un autre monde. A son regard, et les marques étranges qu'elle percevait, Lied se doutait qu'il n'était pas humain, que c'était une créature douée de magie et donc que s'en débarrasser ne serait pas simple, surtout avec la façon dont il la fixait à cet instant. Il avait le regard d'un chat, de ceux qui observent la souris au coin de la pièce, coincée entre deux murs, avec pour seule échappatoire le petit creux entre ses deux pattes. En l'occurrence, l'étranger amorça un mouvement, sans la quitter des yeux. La demoiselle aux cheveux roses sentit comme un frisson dans son dos, le pressentiment qu'elle ne devrait pas rester là, que c'était une situation trop dangereuse pour elle. C'était comme s'il se crispait et que son regard durcissait, à croire qu'entre eux d'eux, c'était elle, l'espèce d'hallucinée qui déboulait de nulle part et posait des questions bizarres. Sa conscience lui donna un conseil bref et rapide, qu'elle se décida alors à suivre : fuir.

Lied fit demi-tour et se rua en arrière. Plus rien n'était comme avant. De la cuisine, il ne restait rien, pas même le sol défoncé. Pire, il y avait à présent une porte sur la pièce suivante, la grande pièce de cette bicoque, contre laquelle son petit corps s'écrasa en cherchant à l'ouvrir. La poignée tournait dans le vide, non pas comme si elle était verrouillée, mais bel et bien comme si, derrière, il n'y avait rien, absolument rien. A vrai dire, même la cuisine n'avait plus l'air d'être une cuisine, plutôt un air de petit salon. Mais elle ne voulait rien en savoir ! Que les rideaux soient rouges ou verts, elle s'en moquait, elle voulait partir ! Poursuivant sa course, elle se heurta à l'un des fameux rideaux et s'écrasa piteusement dans ce qui ressemblait à un couloir. Au moins put-elle admirer le tapis qu'elle avait sous le nez quelques instants, juste assez pour entendre le fin bruit du cuir qui se plie, ou plutôt, qui se déplie. Le couloir était assez long, en ligne droite, et pourvu de plusieurs portes. Elle ne chercha même pas à en ouvrir une, cherchant plutôt un passage libre, sans raison apparente, qu'elle trouva en une porte entrouverte vers la fin du couloir, à côté d'une entrée dépourvue de porte, mais donc la lumière orangée l'inquiéta assez pour qu'elle ne l'évite. Lied se retrouva ainsi dans le noir complet, ayant refermé la porte derrière elle.

Il n'y avait aucune lumière dans la pièce, et ne savait pas le moins du monde où elle se trouvait. Rien ne faisait sens. Elle était effrayée et au bord des larmes. Pourquoi cela devait-il lui arriver à elle ? Pourquoi personne ne venait l'aider ? A tâtons, elle chercha à trouver quelque chose derrière lequel s'asseoir. Sa tête était lourde, elle avait chaud, et se mordait la main pour ne pas gémir, finissant par sentir sous l'autre une surface dure qui ressemblait à un paravent, ou peut-être une sorte d'étagère. Il y avait de l'espace derrière, aussi s'y faufila-t-elle pour enfin s'asseoir et tenir son crâne douloureux. Qu'est-ce que c'était que ce malade ? Qu'est-ce qu'il lui voulait ? Pourquoi parlait-il d'une dette de vie, alors que tout était sa faute ?! Elle n'avait pas besoin de lui, de ses tours de passe-passe, de ses amis étrangleurs, ou de ses questions à la con !

Le temps lui paraissait si long... Il n'y avait aucun bruit. Pour passer le temps et son angoisse, Lied avait commencé à masser sa nuque, sentant déjà les marques sur sa peau à cause de la chaleur qu'elle dégageait, ou encore sur sa main qu'elle avait mordu jusqu'au sang. Elle ne l'entendait pas venir, et ne l'entendrait sans doute pas venir, après tout, le couloir avait un lourd tapis, même avec un plancher grinçant, elle n'aurait pu l'entendre arriver avec la porte close. De même, lorsqu'il ouvrirait la porte, il serait trop tard, quand bien même la pièce comportait une autre sortie, elle ne pouvait la voir et s'y diriger. Alors elle espérait. La demoiselle aux cheveux roses, assise sur le sol, fermait fortement les yeux, et espérait de tout cœur qu'il s'en aille, se lasse et la laisse tranquille. Qu'elle pourrait bientôt rentrer chez elle et voir ses mères, se faire consoler comme une enfant, et manger quelque chose ayant un minimum de goût et de chaleur.

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