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Messages - Erika Landry

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Les terres sauvages / Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]
« le: dimanche 17 mars 2019, 20:09:49 »
Erika tournait de nouveau un regard sourcillant envers lui, se demandant depuis quand avait-il décidé de la tutoyer. Pas que la chose l'avait dérangé, elle devait même s'avouer n'y accorder que peu d'importance, mais il lui arrivait rarement de changer ce type de politesses en une heure de temps. "La vie est pleine de surprise..." se répétait-elle, phrase qu'elle avait prononcé un peu plus tôt.

Lorsqu'il trouva le bord d'un précipice, Erika abandonna son recoin pour le rejoindre et y jeter un coup d’œil à son tour. S'accroupissant, les coudes sur les genoux, elle pencha légèrement la tête par-delà le vide pour considérer la chose. Plissant légèrement les yeux et le front, elle comptait sur son excellente vision, pour y déceler, peut-être, quelques petites formes se dénoter où que ce soit, mais c'était peine perdu. Quoi que ce soit se planquait en contre-bas n'avait, à priori, pas grand chose à craindre.

- Nous faisons un bruit monstre depuis tout à l'heure... murmurait-elle, rabattant ses mèches de cheveux gênants son visage derrière les oreilles. Et pas un bruit. Le souffle s'engouffre de l'entrée de la cavité et tournoie au fond, continuait-elle en pointant de son doigt ganté. Elle s'asseyait ensuite au sol et laissa le talon de sa botte glisser de quelques millimètres au bord du gouffre, comme pour se rappeler de cette limite durant sa réflexion, et repérer où était le point où elle pourrait glisser. Je le suppose cependant. L'air ambiant, refroidi, nous attire vers le fond. Ce qui veut dire soit que la seule entrée se trouve là où nous avions trouvé repos... Soit qu'il y a une seconde source de courant d'air en plein milieu, tout en bas. Quoi qu'il en soit, ce n'est rien de grand. Et vu l'odeur... Erika plissait du nez plusieurs fois alors qu'elle parlait, repérant des senteurs qui lui étaient peu agréables. Si ce sont bien des créatures multiples, j'ai l'impression qu'elle sont en posture défensive. Sans lumière, on va s'en prendre plein la tronche. Si on remonte, on pourrait espérer qu'on nous laisse tranquille... Mais qui sait si ça peut organiser une quelconque attaque préventive ?

Erika exprima un long et profond soupire, teinté autant d'une réflexion intense et d'agacement. Se relevant, elle éclaira le visage d'Ars un long moment dans le silence, figeant ses yeux dans les siens, sans pour autant sembler poser de question. Elle avait la forte impression d'être testée, observée comme une enfant en pleine expérience, et cette sensation ne lui plaisait guère si elle n'était pas dite. D'un autre côté, il y avait ce côté curieux, et cette manière d'alterner entre ces quelques rares sourires et son expression impénétrable, ou ses pointes d'agacement, difficilement perceptibles.
Erika considéra sa manière de s'adresser à lui un instant, mais décida finalement d'aller en son sens.

- Tu es voyageur qui brasse des connaissances depuis bien avant ma naissance, rappelait-elle, le ton neutre. Alors que sais-tu faire, et que juges-tu de mes mots ?

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Les terres sauvages / Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]
« le: dimanche 17 mars 2019, 13:28:52 »

Au fur-et-à mesure de leur marche, que ce soit avant, pendant ou après avoir parlé, Erika levait souvent les yeux vers Ars, comme pour essayer de comprendre ses réactions. Lorsqu'il s'était retourné, laissant flotter un instant du silence le plus étrange qu'elle ait pu connaître, Erika s'était arrêtée et avait soutenu son regard, sourcillant légèrement et la tête inclinée. Une sensation étrange lui parcouru la nuque, mais allez savoir ďoù cela venait.

La marche reprit son cours, toujours sans réponses. Lorsqu'ils débouchèrent sur une obscurité nette, Erika s'avança de quelques pas pour constater l'ampleur de ce vide humide. Immobiles un instant, elle retira son gant a l'aide de ses dents, l'autre main occupée par la torche, et claque un coup des doigts. Le son se répercuta longuement jusqu'à disparaître on ne savait où, et à cela elle exprima une moue intriguée.

- Hm. Soit une grosse bête, soit l'antre de plusieurs. Nos torches ne vont pas tenir longtemps, surtout dans cette humidité.

L'envie de continuer l'étreignait  autant que sa raison lui intimait de faire demi tour. Mais était-ce réellement mieux a l'entrée ?


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Les terres sauvages / Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]
« le: samedi 16 mars 2019, 20:19:11 »
- Vous avez faux cette fois-ci, souriait-elle.

Erika ne répondait pas tout de suite à ses questions en détails, comme si elle ne les avait pas entièrement entendue. Elles restaient néanmoins tapies dans un coin de son esprit, le temps de se préparer pleinement à reprendre une activité physique.
Elle le trouvait tout de même bien curieux, malgré le fait qu'il lui ait exposé cette personnalité quelques minutes plus tôt. En tous points, la jeune femme ne trouvait pas ses soucis quotidiens particulièrement intéressant, surtout pour un inconnu, après tout.
 
- Si vous le voulez bien, je vais ouvrir la marche, avait-il conclu.

Elle hocha la tête et lui ouvrit le passage en se décalant d'un pas et d'un signe de la main. Alors qu'ils commençaient à s'engouffrer un peu plus en profondeur dans la cavité, Erika observait les lieux d'un air distrait, ne constatant pour l'heure aucune différence notable. Seule l'humidité s'intensifiait, quelques gouttes tombant, une par une, perçant le silence religieux des environs.

- Prendre la route n'est pas plus dangereux que de vivre en pleine civilisation... finissait-elle enfin par répondre, la voix posée, presque dans un murmure. Se penser en meilleur sécurité entre quatre murs est une illusion ridicule. Dans la nature et dans les différentes villes, je rencontre diverses personnalités, des plus ignobles aux plus étranges, tout comme de nombreuses bêtes et créatures, ou je dois faire face à une flore capricieuse. Mais les humains, entre eux, valent tout autant de danger que tout cela. Ils sont impitoyables et s'égorgeraient salement pour un bout de pain.

L’écho de leurs pas s'étendait bruyamment dans l'ensemble de la galerie. Erika considéra les alentours et abaissa sa voix, pensant qu'il serait préférable de ne pas attirer quiconque ou quoi que ce soit habitant ces lieux.

- Récemment, je me suis faites sermonner d'avance pour quelque chose dont je n'avais pas tellement l'intention. Mes neveux semblent attachés à mes histoires d'escapades, alors que leur père cache les siennes sous les paroles de Sainte Marie leur mère. Sa voix se teintait d'une légère amertume, qu'elle réfréna aussitôt. Comme si j'allais les enlever ou les forcer à me suivre. Ils feront bien ce qu'ils leur plait, au bout du compte. Erik devra se faire à l'idée qu'un jour, il ne pourra aller contre leurs envies.

La jeune femme repensait aux mots qu'elle avait eut envers lui. Il lui avait paru ridicule de lui demander d'éviter de faire germer ses idées dans la tête de ces enfants. Mais qu'était-il en train de faire, de son côté ? Les restreindre à l'idée qu'il n'existe que leur ville, et rien d'autre d'intéressant ? Leur père rejetait pourtant ce manque de liberté de choix. Et en tant que véritable fils de David, Erika aurait pensé qu'il aurait été moins con.

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Dictature d'Ashnard / Re : Invasionnons gaiement [PV Erika]
« le: samedi 16 mars 2019, 19:58:27 »
Les bras croisés, Erika observait Scipion encourager ses hommes d'une certaine admiration, marquée sur son visage. Ce n'était pas la première fois qu'elle assistait à des batailles, mais c'était toujours de loin ; elle n'avait jamais eu l'occasion de voir un chef d'armée à l’œuvre, et elle devait se l'avouer, la chose lui apparaissait impressionnante. Il dégageait une aura d'autorité naturelle et s'imposait comme un meneur né, sa voix puissante portant aux oreilles de tous.
Elle ne s'était jamais sentie partisane de la guerre en toutes ses représentations. Cette manière de chercher à montrer sa puissance et d'asservir sa domination avait toujours été une idée qu'elle trouvait ridicule, à laquelle elle n'avait pu trouver de réponse logique. Sans nul doute était-ce sa compassion qui guidait son opinion, bien qu'elle ne sortait pas de sa position d'observatrice.
Il était tout de même impressionnant d'assister à une telle ampleur d'esprit combatif.

Quant aux machines, elle n'arrivait à en avoir le même sentiment. Ces choses lui semblaient peu attrayantes, autant dans l'esprit que dans leur utilité. Peut-être est-ce là une arme redoutable et particulièrement efficace, mais Erika appréciait les choses à l'ancienne, que ce soit pour se déplacer, se nourrir ou se défendre.
Le vacarme des tirs de canons lui arrachait l'ouïe douloureusement, mais elle tentait de passer outre. De sa position, elle n'arrivait que de trop peu à apercevoir les dégâts effectués, mais elle songeait au fait que c'était sans nul doute préférable. Elle entendait néanmoins les hurlements lui parvenir, et à cela elle réprimait, tant bien que mal, toute émotion futile. On ne peut contrer l'inévitable... songeait-elle. Les hommes se battront, quoi qu'il advienne.

- LE PROBLEME DES COLINES, C'EST QU'ELLES BOUCHENT LA VUE.

Erika pivotait vers Scipion en fronçant les sourcils. Pourquoi voulait-il jeter un œil par-delà ces collines ? Pour observer sa victoire ? Ou pour adapter sa stratégie ? Elle aurait souhaité lui poser la question, mais était-ce vraiment le moment ?
Jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, elle ne percevait plus un chat dans les rues. Ils s'étaient tous éloignés, elle en soupirait d'un soulagement marqué. Tant mieux. S'ils atteignent la ville...
Elle se laissa contempler les évènements encore quelque peu avant de se rapprocher de Scipion, posant sa main sur son épaule pour qu'il abaisse sa tête jusqu'à elle, grand comme il était. En essayant de ne pas crier, elle réfléchit un instant à ses mots.

- Vous savez qu'ils n'abandonneront jamais leurs terres ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup d'en arriver jusque là ?

Erika savait pertinemment que c'était là des questions inutiles à poser, mais elle n'avait pu s'en empêcher, bien qu'elle ne soit pas sûre d'avoir été entendue.

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Dictature d'Ashnard / Re : Invasionnons gaiement [PV Erika]
« le: vendredi 15 mars 2019, 10:42:25 »
Erika accompagnait son rire d'un rictus amusé. Les bras et les jambes croisées, elle s'enfonçait dans son siège une fois son assiette engloutie. Cet homme semblait fière de sa prestance et de ses troupes, et cette arrogance ponctuant ses dires dénotaient. Tant que c'était assumé et franc, rien de bien embêtant pour la jeune femme. A l'image de son père, Erika considérait ces personnalités particulières comme sources de connaissances humaines.

- Ah. Vous êtes un homme de cartes, soufflait-elle néanmoins. Ce sont des outils pratique, je le conçois... Mais je n'en utilise que peu. Elles ne contiennent pas de quoi s'adapter en fonction du climat et des obstacles, et ont tendances à attirer mon attention de manière trop dirigiste à mon goût. Plutôt que de me centrer sur la position du soleil ou la venue du vent, je me réfère aux jolies dessins. C'est dommage...

Sa voix calme et patiente traduisent une expertise d'une nomade rêveuse. Erika ne se rendait pas bien compte qu'il s'agissait là d'une passion. Autant qu'elle ne possède aucune connaissance militaire suffisante pour exercer naturellement comme Scipion semblait le faire, elle s'étonnait cependant toujours qu'on lui demande des cartes à foison.
Lorsque l'alarme retentit, elle tournait la tête vers la porte de l'auberge. Scipion se leva et s'excusa, non sans un petit commentaire sur la gloire de sa patrie. Quant à sa proposition de boire un verre, elle n'y avait pas répondu, se contentant de suivre des yeux chaque soldat quitter les lieux.

Percevant le son de l'agitation extérieure, les oreilles dressées, Erika se relevait à son tour et vint régler sa note à l'aubergiste. Celui-ci, l'air faussement imperturbable, s'occupait de son comptoir sans un regard. Elle arrivait néanmoins, force de patience, à capter son attention quelques secondes, suffisante pour remarquer cette force de l'habitude dans son expression figée de fatigue. Après un long moment d'observation, elle se permit de briser le silence ambiant :

- Vous savez... Ces gens-là, ça va et ça vient. Un coup vous êtes sous le joug de Rome, un autre vous serez sous celui d'Ashnard. Peut-être même qu'un jour ces terres seront contrôlées par un peuple que nous ne connaissons pas encore.

L'homme haussait les épaules et roulait des yeux, l'air agacé, mais surtout exténué. Son silence lui suffisait à comprendre ce qu'il ne souhaitait lui répondre. Sans nul doute devait-il déjà savoir tout cela, mais Erika ne voulait qu'observer cet humain exercer le pire des métiers. Accueillir et virer autant les ivrognes, que les prostituées et les soldats de tous horizons, et le tout dans un recul monstrueux, ce ne devait pas être un quotidien de tout repos.

Erika tapotait l'épaule de l'aubergiste avant de se décider à sortir la dernière. A l'extérieur, la poussière se levait sous les pas des combattants se réunissant autour de leurs supérieurs, alors que d'autres plus réservés, les habitants, s'agglutinaient au centre-ville, les uns sur les autres, alors que les derniers s'enfermaient chez eux. La jeune femme préféra aller à leur rencontre.

- Que faites-vous ? Vous voyez bien que vous vous exposez inutilement ! Vous n'avez aucun sous-terrains pour vous protéger ? Aucune réponse, aucun regard. Erika plissa des yeux, soufflante. Vous n'allez pas me dire qu'après toutes les attaques que vous vous essuyez... Vous n'y avez pas pensé ?
- Bien sûr que si,
finissait par répondre un tout jeune homme, s'avançant parmi la foule. Mais nous n'avons plus personne pour nous y emmener.

Erika tournait la tête vers le bourgmestre, encore crucifié à la vue de tous. Se passant la main dans la nuque, grimaçante, elle retourna son attention vers eux, jusqu'à croiser le regard de l'adolescent.

- Tu es le seul à t'être avancé et m'avoir répondu ; ça pourrait te paraitre peu extraordinaire, mais c'est déjà beaucoup. La tête du jeune homme prit une expression circonspecte, à laquelle Erika répondit d'un sourire plus doux. Si tu sais où ça se trouve, garde cet esprit d'initiative en tête, et aide-les à s'y rendre.

Elle avait croiser trop de groupes sociaux exprimant une détresse difficilement contenue, qui les amenaient souvent à ne pas se concerter au mieux. Toute espèce vivante a besoin d'un chef ou d'un guide, en toutes circonstances, c'était tout du moins le fond de sa pensée.
Laissant les quelques habitants aux bons soins du plus jeune, Erika tournait les talons et se promenait au milieu des troupes s'organisant. Un coup d'oeil à droite, un autre à gauche, elle finit par repérer Scipion, qu'elle avait perdu de vue, et le rejoignit. D'un bref contact de la main sur l'avant-bras du militaire, Erika attira son attention brièvement.

- Je veux bien me poser dans un coin pour "constater la force de Rome", mais si vous avez besoin d'un coup de main...

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Les terres sauvages / Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]
« le: vendredi 15 mars 2019, 10:03:19 »
Elle n'avait toujours pas encore faim, mais elle ne se sentit pas de refuser de nouveau. Elle prit alors un petit bout de viande et le mangea, les mains sur les hanches en examinant les parois des yeux et des mains, curieuse de découvrir ce qui avait amené Ars à en faire une analyse si minutieuse en peu de temps.

- J'atteins bientôt ma trentaine. Elle décroche son regard de la cavité pour tourner les yeux vers lui et le détaille un instant de la tête aux pieds. Vous n'avez pourtant pas l'air si vieux, souriait-elle. Vous parlez comme si cela se comptait en centaines. Cependant... Il est vrai qu'une seule année d'expérience riche peut terrasser celle de quiconque n'a que ce peu d'écart. Ce n'est d'ailleurs pas qu'une question de temps. Je vous ai parlé de mon frère, il y a quelques minutes. Depuis qu'il voue sa vie à son foyer, il se déconnecte de la réalité extérieure et ne s'y adapte que de peu désormais. Je dis ça... Mais moi-même j'ai l'habitude de rencontrer multitudes d'emmerdes. Pourtant, ça ne m'empêche pas de me faire avoir par une meute de loups affaiblie.

Erika laissait ses paroles suivre sa réflexion, ne prenant pas, pour l'heure, le soin d'organiser ses idées. Ces dernières phrases étaient ponctuées d'un ton de dérision, sa frustration envolée pour n'en faire qu'un souvenir déjà anecdotique.
La jeune femme récupérait son soufflet, le bois qu'il restait, et sortait deux torches façonnées à la main de sa grande sacoche. Ravivant le feu avec soin, elle utilisait un peu d'huile pour enflammer prudemment les tissus. Elle récupéra ensuite son épée, soufflant de soulagement de ne pas avoir été touchée par sa main dominante, et tendit une torche à Ars.
Elle dépliait et repliait ses doigts, jouait du poignet et tournait le bras doucement en tout sens, à la fois pour s'échauffer et se rendre compte de l'ampleur des dégâts, et de la douleur qu'elle pouvait supporter. Souriante de se savoir pas encore invalide, elle levait les yeux vers lui.

- A moins que vous ne préféreriez vous reposer avant de partir en exploration ?

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Dictature d'Ashnard / Re : Invasionnons gaiement [PV Erika]
« le: jeudi 14 mars 2019, 23:33:15 »
Erika l'écoutait sans broncher, la fourchette plantée dans sa viande et un autre bout dans la bouche. Le coude posé sur la table, on y voyait tout de même, malgré un langage plus ou moins soutenu, une sacrée différence d'éducation. Elle penchait légèrement la tête sur le côté, cillant à chacun de ses arguments comme si essayait-elle de comprendre son raisonnement.
Un milliard de questions foisonnaient en son esprit : quel sens donner au devoir ? Certains y verraient une forme de justice commune, d'autres d'honneur et de fierté. Contribuer à la gloire d'une nation, c'était là chose qu'elle se savait avoir beaucoup de mal à comprendre. Pourquoi aurait-on besoin de gloire ? Quand on recherche surtout la survie depuis l'enfance.
Le terme de "professionnalisme" lui paraissait également bancal. Dans quelle mesure pouvait-on se définir ainsi ? Si elle avait eut le temps de parler de tout cela, ça aurait certainement été un débat sans fin.
L'idée la plus absurde à son sens fut la dernière. "Communiquer avec ses voisins, imposer une certaine vision du monde, devenir immortel". L'histoire se répétait, avait-elle pu remarquer. Rome pourrait autant gagner en terrain qu'échouer lamentablement, du jour au lendemain.

Erika cilla un instant lorsqu'elle sentit qu'elle reprit ses esprits. Elle fit signe au tavernier un instant, et lui demanda poliment une bière, tout en réfléchissant à sa réponse.

- Je ne suis pas bien sûr vers où je me dirige... Peut-être que j'irais rendre visite à quelques connaissances au nord. Elle croisait les bras et levait le nez, songeant aux chemins qu'elle connaissait. Tout dépend de l'effectif que vous avez derrière vous, et de la place que vous prenez. Prendre la route principale me semble peu judicieux, elle ne vous ferait que de vous ralentir. Les rencontres y sont nombreuses et peu commodes. En déviant, il est possible de faire un léger détour, mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus plat et de facile d'accès. D'autant plus que... Pardonnez-moi, mais vos hommes n'ont pas l'air de porter la discrétion sur les épaules, finissait-elle dans un léger sourire, presque amusé.

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Les terres sauvages / Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]
« le: jeudi 14 mars 2019, 18:11:42 »
Erika observait Ars dans ses déplacements, et fit promener un regard plus que curieux sur les parois, tout en l’écoutant avec beaucoup d’attention. De cet homme se dégageait une aura dense de connaissances et d’une certaine forme froide de sagesse, chose qu’elle avait pressenti, mais pas tant à ce point. Ses pensées restaient néanmoins tournées vers la cavité, où elle penchait la tête, comme si elle espérait y voir débarquer une quelconque créature.

- Si c’est artificiel… Ne vaudrait-il mieux pas aller faire un tour à l’intérieur et aux alentours ?

Elle devait se l’avouer… C’était là plus par curiosité que par mesure de prévention. Elle tournait ensuite la tête vers l’extérieur. Se déplacer et changer de zone, était-ce une solution possible ? La pluie s’intensifiant, il n’était que peu envisageable d’espérer pouvoir escalader une roche aussi lisse sans encombre.
La jeune femme se redressa et s’étira longuement, détaillant longuement l’environnement.

- Vous avez vu ça vite… Quelle expérience. Depuis combien de temps réunissez-vous ces connaissances ?

24
Dictature d'Ashnard / Re : Invasionnons gaiement [PV Erika]
« le: jeudi 14 mars 2019, 18:08:29 »
- Faites, faites, je vous en prie mademoiselle. Vous venez d'arriver en ville ?
- Oui et non…
répondit-elle en s’installant en face de lui, hochant la tête en signe de remerciement. Disons que j’ai connu, à l’époque, une ville dont l’atmosphère était… sensiblement différente.

Erika jetait un œil à la tenue de son interlocuteur. Il n’y avait aucun doute, il n’était pas des environs. De sa stature droite et de son apparence soignée, il n’était non plus difficile de deviner son rôle au sein de cette invasion.

- Oui c'est… regrettable mais, c'est la guerre.

« C’est la guerre » qu’il lui dit. Le fameux argument du « c’est triste mais c’est comme ça. » Elle réprima un soupire, levant les yeux vers le comptoir en l’attente de son repas.

- J'espère que mes troupes ne vous ont pas embêté. Les hommes n'ont pas eu le droit à un pillage en bonne et due forme.
- Non non,
répondait-elle en secouant doucement la tête. Ils devaient être trop occupés pour s’occuper d’une simple voyageuse.

Elle préférait répondre succinctement, et ce malgré sa curiosité naturelle. Des invasions et des batailles, qu’elles se soient vues vouées à l’échec ou à la réussite, ce n’était pas la première qu’elle avait vue, en particulier entourant Ashnard, bien qu’elle n’a que rarement l’occasion d’observer cette technologie à l’œuvre. A l’extérieur, les machines étaient en plein travail, mais elle ne se sentait pas bien à l’aise à leur côté.
Rien ne valait qu’une épée de bonne manufacture et un peu de débrouillardise.

- Hm, au fait, je ne me suis pas présenté, Lucius Cornelius Scipion Fulgur. Mais appelez-moi Scipion, mademoiselle.

Alors qu’on vint lui apporter son assiette, elle tenta durant un court instant de figer dans sa mémoire son nom entier. Sans succès.

- Scipion, oui, répétait-elle pour elle-même. Moi c’est Erika Landry, mais plutôt que mademoiselle, Erika convient parfaitement.

Erika se défait de ses gants et de sa cape, repoussant ses quelques affaires du bout du pied sur le côté jusqu’au mur. Elle entama ensuite son dîner calmement plutôt que de se jeter dessus, certainement par politesse.

- Dîtes-moi… Elle marqua un temps, se mordant la lèvre et plissant le front, alors qu’elle se demandait si elle devrait vraiment se permettre, finalement, d’être curieuse. J’ai l’impression que les invasions se multiplient en territoires Ashnardiens en ce moment. Ne prenez pas à mal la question qui va suivre, ce n’est là que la réflexion d’une femme sans terre ni repos, mais... A quoi vous servent ces conflits sans fin, finalement ?

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Les terres sauvages / Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]
« le: jeudi 14 mars 2019, 11:02:31 »
- Vous êtes alors une sorte d'érudit-voyageur, souriait-elle. Voyager n'est pas toujours une mince affaire... Qu'est-ce qui vous pousse à partir de chez vous ? Ce qui vous intéresse tant sur le monde et les autres ?

Elle se savait, pour sa part, apprécier voyager par habitude et nostalgie. Mais de ce qu'elle avait pu observer, la condition humaine et les diverses créatures peuplant Terra gardaient les mêmes habitudes et les mêmes réflexions sur des générations. Des combattants durs aux plus grands cœurs, des familles qui se font petites et ne demandent qu'à vivre en paix, des travailleurs épuisés, des esclaves... Tous lui semblait avoir le même comportement.
Elle-même se sentait-elle assez commune. D'autant plus lorsqu'il est, à première vue, aussi facile de l'analyser. Erika réprima un soupire de frustration discrètement, en repensant aux remarques justes d'Ars.

Les odeurs de viande enrobaient la cavité de douces senteurs. Erika avait déjà mangé, mais son côté gourmand lui fit apprécier ces effluves comme d'un cocon de tranquillité. Jetant un oeil là où le chemin rocheux s'enfonçait dans la montagne, elle se mit à songer qu'il existait peut-être, un peu plus loin, quelques créatures appréciant elles aussi ces bonnes odeurs.

- Il serait peut-être plus judicieux de se reposer à tour de rôle...
ajoutait-elle en baissant la voix, le regard toujours tourné vers la caverne naissante.

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Dictature d'Ashnard / Re : Invasionnons gaiement [PV Erika]
« le: jeudi 14 mars 2019, 10:46:28 »
Comme toujours lorsqu'elle s'enfonçait dans les terres composant Ashnard, Erika se sentait perdre un temps fou. Entre les difficultés du terrain, sa lubie du voyage à l'ancienne et ses diverses rencontres, pas toujours sereines, elle s'était mise à regretter sérieusement de revenir y poser le pied. Pourtant, elle n'avait plus le choix ; il faut de l'argent pour se nourrir lorsqu'on ne peut cultiver ses propres terres et lorsque la faune manque à l'appel lors de certaines parties de chasse.
L'odeur sur ces terres la fascinait toujours. Un mélange de terre boueuse foulée par centaines chaque jour, de fer, de sueur et de pleures. Rien de bien joyeux, recomposer les événements par l'odorat, aussi étrange faculté cela pouvait-être, n'était pas son activité favorite, mais cela avait au moins le mérite de lui occuper l'esprit et d'éloigner les mauvais souvenirs.
En percevant quelques toitures se profiler à l'horizon, Erika plissa le nez à une senteur qu'elle ne percevait que rarement, mais toujours désagréablement. Une odeur forte de poudre et de feu émanait de Nordarvenk à petites effluves dispersées. Elle connaissait les nombreux conflits qui animent ces terres, bien qu'elle les évitait au mieux sauf si cela lui était nécessaire, mais cette petite odeur inhabituelle la faisait toujours grimacer, pour le peu de fois où elle eut l'occasion de la sentir néanmoins.
Erika hésita longuement à continuer sa route droit à la ville. La prochaine, cependant, lui aurait demandé quelques jours de marche encore, sans compter le détour considérable qu'elle devrait entreprendre. "J'aurais dû acheter un cheval, pendant que j'y étais..." songeait-elle dans un léger regret.

En pénétrant dans l'enceinte de la ville, le silence pesant d'une population encore fébrile à retrouver ses marques lui agrippait le cœur dès le premier regard. Son frère lui expliquait ce qu'elle ne pouvait comprendre, elle qui ne s'était jamais attaché à un lieu, quel qu'il soit : "L'amour de son milieu fait d'un homme le plus indifférent à ce qui vient nuire à sa tranquillité. Pourtant, au fond, on ne pense qu'à notre femme et nos enfants. Mais garder sa maison, ses voisins, ses habitudes, c'est tout aussi important." Une drôle de conception de vie pour la jeune femme, qui préférait s'adapter en toutes situations.
Avançant tranquillement près des murs, Erika fit promener ses yeux d'un bout à l'autre des ruelles, toutes parcourues par autant d'habitants que d'occupants. Les soldats, d'un accoutrement qui lui semblait étrange, avaient, pour la plupart, découverts leur visage et discutaient entre eux. En baissant la tête, elle pu observer chacun d'en eux, un fusil à la main. "Et voilà...", soupirait-elle alors. "Des armes à feu."
A chaque ville ses règles et ses astuces. D'un endroit à l'autre, d'une situation à une autre, il lui fallait soit mettre son épée à la ceinture en évidence, soit la planquer derrière sa cape pour ne pas trop se faire remarquer. Dans le doute, Erika préférait se pencher vers la seconde solution, puis se détendre si la situation s'y prêterait. Quant à son arc de chasse à l'arrière de son dos, sa vue n'avait jamais choqué personne. En tout les cas, dans sa tenue peu découverte et avec sa chevelure auburn, il n'y avait que la pâleur de sa peau qui dénotait du reste. Autrement, elle passait toujours inaperçue, si ce n'était quelques clampins décidés à faire une fixette sur sa condition féminine.

La nuit tombante, Erika se décidait à s'offrir le luxe d'une chambre à l'auberge. Depuis plusieurs semaines se fatiguait-elle à se reposer dans la nature, et bien que cela ne l'incommodait pas tant que ça, il lui restait fatiguant d'installer son petit camps et de le protéger des créatures nocturnes, puis de ne dormir que d'un œil. La ville semblait régit sous le calme si particulier d'une occupation installée, aussi ne craignait-elle pas tant que ça la moindre bataille. Pour une nuit, au moins, elle serait tranquille.
L'entrée de l'auberge donnait sur la grande salle composant la taverne. Du monde était déjà attablé par-ci, par-là, rien de bien étonnant à ces heures-ci. En toutes circonstances, certains humains ne perdaient vraiment pas le nord. De la bouffe et de l'alcool, l'histoire de toute une vie, pour certain. Quant aux voyageurs, autre type d'étranger qu'elle représentait, elle n'en décelait pas d'autre en salle, mais captait le regard de quelques habitants, sourcillant à se demander s'ils l'avaient déjà aperçu près de chez eux, ou non.
Peut-être que certains se rappellent de cette gourde qui avait coursé les jumeaux de la ville, qui fuguaient et fuyaient leur parents pour les faire tourner en bourrique. Seul exploit d'Erika depuis son dernier passage. En balayant de nouveau la salle du regard, elle ne put s'empêcher un rire contenu à ce souvenir.
Il ne restait que peu de place au sein de la taverne, et le ventre de la demoiselle criait famine. Elle aurait pu s'installer au comptoir, mais les quelques chaises avaient eu l'air de s'être faites dérobées par un groupe conséquent sur sa gauche, entourant une petite table pas décidée à les accueillir. De l'autre côté, une table était occupée par un seul homme, dînant seul et en silence hors du petit vacarme ambiant, où il restait quelques places qui paraissaient plutôt sereines.
Soufflante à l'idée de devoir déjà converser, ne serait-ce qu'un tant soi peu, Erika se décida tout de même à faire signe à l'aubergiste pour signifier la venue du repas, avant de se planter devant l'attablé, sa mine sympathique naturelle au visage.

- Bonsoir. Puis-je vous déranger ? Il n'y a que peu de place restante.

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Les terres sauvages / Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]
« le: jeudi 14 mars 2019, 00:23:44 »
Erika penchait la tête sur le côté, observant calmement Ars alors qu'il lui répondait.

- Vous parlez... comme mon père, lâchait-elle, la ressemblance devenu si frappante qu'elle s'en sentie partiellement perturbée.

Erika releva une dernière fois les yeux dans sa réflexion. Elle qui arpentait le monde sans objectif ni destination, elle en venait à conclure qu'il soit incroyable qu'elle ne l'est pas déterminé jusque là. Voulait-elle évoluer ? Se poser ? Mettre de côté son passé et grandir ?  Trop de questions pour une seule soirée. Un petit souffle résigné à l'idée de reporter le tout plus tard sortit avant qu'elle ne reprenne.

- Bien, assez parlez de moi. En retour, puis-je me permettre d'en savoir un peu plus sur vous ? Ce n'est pas une obligation, bien sûr, mais tant que la discussion est lancée...

La demoiselle ne cachait pas avoir beaucoup de curiosité à son égard. Que ce soit de sa tenue, à ses questions et remarques, puis à cet air imperturbable, elle ne pouvait que s'en sentir intriguée.

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Les terres sauvages / Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]
« le: mercredi 13 mars 2019, 22:22:54 »
Les yeux grandissant de surprise, Erika se sentit prise au dépourvue par ces questions. Un pincement au coeur lui fit retenir sa respiration pour quelques secondes, le temps de réaliser la portée de ses paroles. Elle tentait, tant bien que mal, d'engloutir la boule qui venait de se former dans le creux de sa gorge.
Erika avait le regard figé sur Ars, sans ciller. Il lui fallut quelques longues secondes avant d'inspirer de nouveau, de lever les yeux vers le plafond, comme pour fuir un contact qui commençait tout juste à se faire envahissant, puis expirer, longuement, doucement. Un petit sourire faussement amusé se dessina sur ses lèvres. Elle se passe alors la main au visage et dans les cheveux, avant de se décider à retourner son attention vers lui, toujours souriante, mais d'une pointe de sympathie.

- Vos mots sont justes et francs, Ars, répondit-elle dans un léger rire cynique. Je passe ma vie sur la route, à retourner ces pensées, encore et toujours. Mais cette conclusion n'a jamais été formée comme cela, si ce n'était quelques ressentis réprimés.

Au final, Erika se trouvait peu réceptive au ton particulier de son interlocuteur. Il n'avait que peu exprimé depuis leur rencontre, mais elle considéra que ce n'était pas plus mal. Plutôt que d'être plainte, elle appréciait ses remarques pertinentes ; à vrai dire, elle y sentait une pointe de nostalgie, se rappelant que son père eut, à une époque, toujours ce type de réponses à la bouche.

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Les terres sauvages / Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]
« le: mercredi 13 mars 2019, 19:37:06 »
Erika ne semblait aucunement embêtée que le sujet fût approfondi. Les convenances et la fuites dès la première confidence, c'était quelque chose qu'elle ne connaissait que de trop peu. Elle recensait cette histoire au quotidien en son esprit, et en parler à voix haute ne la gênait guère. A son sens, il ne s'agissait que de bêtes histoires de famille, rien de sensible à partager.

- Je lui ai répondu que j'essayerai, que j'y réfléchirai. Et les cieux seuls savent ce que j'ai pu essayer. Vivre auprès de mon frère et de ses fils ne me dérangeait pas, je trouvais assez d'activités pour m'occuper, quand bien même je regrettais la terre aux pavés. Pendant un temps, peut-être. Mais mon frère s'est marié, et cette femme n'apprécie pas tant ma présence. J'ai autre chose à faire que de faire des courbettes pour des histoires de bonne femme.

Erika haussait doucement des épaules en roulant des yeux. Dans ses paroles et dans son ton, elle passait du tout au tout. D'une grande politesse et douceur à de la colère ou de la fermeté, on y décelait une spontanéité assumée. On sentait également qu'elle avait été élevée auprès d'hommes.

- Je les aime... A n'en point douter. Mais ça n'amenait qu'à des conflits futiles. Qu'il pense qu'il ne s'agit que d'un caprice ne me dérange non plus. Enfin, à moindre mesure.

La jeune femme laissait son dos glisser contre la paroi jusqu'à ce que ses fesses touchent le sol, et appuyant ses bras sur ses genoux dans une posture de détente, la tête posée. Elle avait les yeux figés dans ceux de son interlocuteurs, sourcillant légèrement d'une étrange curiosité. Son côté sauvage lui fit remarquer qu'elle s'étonnait à ce qu'on lui pose autant de questions sur elle, et bien que ça ne l'a gênait pas, elle cherchait à comprendre l'origine de cette intérêt.

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Les terres sauvages / Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]
« le: mercredi 13 mars 2019, 18:35:56 »
Erika attrapa la bestiole, mais refusa poliment le couteau d'Ars. Elle se contenta de récupérer le sien, accroché à sa ceinture, qu'elle lui montrait brièvement dans un sourire, un simple geste signifiant son attache sentimentale à celui-ci. On aurait pu penser qu'elle prendrait le soin de ne pas en émousser sa lame si elle y tenait tant, pourtant Erika considérait que ce serait un gâchis terrible de ne pas lui faire honneur.
Elle s'accroupit en déposant la carcasse devant elle et en soulevant de nouveau ses manches, fit tourner légèrement dans ses mains pendant qu'elle considérait la taille du lapin, puis s'adonna à sa tâche en le maintenant par les oreilles ou par le flanc. Chaque geste répété transpirait l'expertise et une habitude solide. Les yeux dans le vague, elle exécutait le tout en réfléchissant à la question qu'il lui avait posé.

- C'était, oui. Il paraîtrait que je suis née de l'union de deux commerçants nomades, mais cette version change souvent. Quoi qu'il en soit, je n'en ai que trop peu de souvenirs. Quand je parle de famille, je pense surtout à mon père adoptif. C'était un mercenaire plutôt apprécié, mais son travail l'obligeait à ne jamais rester à un seul et même endroit pour trop de temps. Je suis une pièce rapportée, pourtant ce sont bien mon père et mon frère.

Erika s'accorda une légère pause dans ses quelques mots, ses yeux s'assombrissant de quelques mauvais souvenirs. En arrachant la peau du lapin progressivement, elle soufflait comme si elle y trouvait une forme d'exutoire.

- Mon père est mort sous le coup de l’inattention. Il y a quatre ans, ah, déjà... Elle roula des yeux vers le plafond, puis se permit un petit rire nerveux. On me dit souvent que je cherche à me faire subir ce qu'il a subit, mais cette pensée me laisse perplexe. Comprendre comment ça a pu arriver à un homme comme lui, oui. Vouloir faire de même ? Hmm...

Elle secoua la tête pour détourner le sujet. Ravivant la flamme presque éteinte du feu précédent, elle prit le soin d'accrocher le lapin à l'aide de bois restant.

- Mon frère a fondé sa famille non loin de Nexus. Il m'avait proposé d'en faire de même, mais pour quel intérêt ? Quand je le vois s'engourdir le cerveau des mots vides d'une nation qui n'est pas la sienne...

Elle souffla de nouveau, lentement, comme si elle ne trouvait pas les mots pour exprimer son agacement.

- Je vous l'avais dit, pas grand chose d'intéressant.

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