Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Zorro Wolfen

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Zorro Wolfen

Pages: 1 [2] 3 4 5
16
Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: dimanche 19 mars 2023, 18:52:41 »
- Allez, allez, dépêchez-vous !

Dans le campement, c’était l’effervescence. De là où il se trouvait, Zorro entendait distinctement les cris et les appels aux armes qui résonnaient à travers les tentes, ponctués de hurlements à glacer le sang. Il avait demandé à Yukka d’attirer l’attention le plus possible. Elle l’avait manifestement pris au mot. Il espérait juste qu’elle n’en ferait pas trop ; même s’ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, il appréciait sincèrement la jeune femme et son foutu caractère, et il ne supporterait pas que les brigands lui fassent du mal. Et surtout ne la blessent gravement.

Inquiet, anxieux même, il essayait d’inciter les villageois prisonniers à accélérer le mouvement. Une chaîne s’était formée entre l’immense cage et l’orée de la forêt où les premiers évadés s’étaient réfugiés, accélérant l’organisation, mais la fuite demeurait bien trop lente.
Trop lente, et trop bruyante, risquant d’attirer une attention inutile de la part des esclavagistes. Et la situation empira encore lorsqu’un jeune enfant, apeuré par la tension ambiante, se mit à pleurer bruyamment, entraînant les autres avec lui, malgré l’intervention paniquée des adultes essayant de les calmer.

Les secondes s’égrainaient, interminables, épaisses comme la poix sortant d’un chaudron. Peu à peu la cage - combien de personnes peut donc contenir une foutue cage ! – se vidait. Il ne restait plus qu’une poignée de prisonniers. Plus que cinq. Plus que deux.

- C’est quoi ce bordel !?

Ce que Zorro craignait venait d'arrivait. Un esclavagiste était apparu. Il tourna la tête, la bouche grande ouverte pour donner l’alarme de ce côté-là, les poumons déjà remplis d’air. La lame tourbillonna en vrombissant comme un frelon furieux, accrochant dans sa course létal un éclat sombre venu du ciel, comme une promesse, avant de se teinter brusquement de pourpre. Un gargouillis bref, à peine audible, et le bandit s’effondra, la gorge à jamais emplie du dernier cri qu’il n’avait pas eu le temps de pousser.

- Courez ! Ne vous retournez pas !

Pas le temps de regarder si les derniers fuyards disparaissaient bien dans les fourrés protecteurs. Et tant pis pour l’idée des chevaux ! Le mercenaire filait comme le vent, la lame à la main. Malgré le chaos qui régnait au centre du campement, son ouïe sensible avait perçu un ordre, rapidement suivi d’un cri de douleur. D’une voix qu’il connaissait. Un murmure fila entre ses lèvres, emporté par le vent de sa cavalcade.

- Merde, Yukka … Plus vite !

Soudain, la chance sourit au mercenaire.
Alors qu’il avait abandonné toute idée les concernant, les chevaux apparurent soudain dans son champ de vision. Presque sur sa route. Et manifestement déjà affolés par le combat qui faisait rage à plusieurs mètres de là. Sans hésiter, il dévia sa course. Sa lame siffla dans le vent, tranchant violement les cordes qui constituaient la barricade.
Les bêtes n’eurent même pas besoin d’être encouragées. A peine la barrière était-elle tombée qu’ils partaient au grand galop, comme un torrent enragé, droit vers le cœur des affrontements.
Sautant de côté au dernier moment, le mercenaire esquiva de justesse la cavalcade furieuse, évitant de se faire renverser et piétiner à mort, avant de bondir à nouveau dans la masse. Sa main saisit la crinière volante d’un étalon et il parvint à se hisser sur son dos, profitant de l’inertie du destrier et retombant lourdement avec une grimace. Pas de selle, évidement, ni de rênes. Qu’importe, le troupeau affolé filait dans la bonne direction.
Agrippé à la crinière de sa monture, Zorro atteignit le cœur du campement bien plus rapidement qu’il ne l’aurait pu. Ou même qu’il ne l’aurait voulu.

Le chaos régnait tout autour de lui. Que ce soit à cause de l’arrivée des chevaux ou de la fureur des combats, un incendie s’était déclenché, dévorant rapidement les tentes les plus proches et se propageant au toit de la bâtisse en bois.
Dans la lueur sanglante des flammes, le guerrier aperçu Yukka, brandissant hache et magie, abattant ses ennemis et les gelant sur place, telle une déesse vengeresse de glace et de sang. Elle était terrible et magnifique, une vision propre à fouetter le sang de ses alliés et à pétrifier ses adversaires d’effroi.
Hélas, pour redoutable qu’elle fut, et malgré les corps qui gisaient déjà autour d’elle, malgré l’arrivée impromptue des chevaux hallucinés, les brigands demeuraient nombreux. Bien trop nombreux. Et c’était sans compter sur les archers qui, profitant de leur portée, tiraient volée sur volée, faisant pleuvoir une pluie de flèches sur la combattante nunaat.

Soudain, la monture de Zorro fit une embardée, sauta par-dessus un brasero renversé qui crachait son magma incandescent, et retomba lourdement, une flèche plantée dans la cuisse.
Alors que l’animal flanchait et s’écroulait, le mercenaire se redressa et bondit vers les archers, se réceptionnant en roulade, sans s’arrêter.
Deux moururent alors qu’ils s’apprêtaient à décocher. Un troisième tomba avant d’avoir pu réagir. Un autre se retourna et, apercevant le corps de ses camarades, poussa un cri d’alarme tout en tirant sur l’homme qui lui fonçait dessus. Le projectile mortel siffla furieusement aux oreilles de l’hybride sans le ralentir, et il percuta l’archer. Le choc fut rude. Soulevé de terre, l’homme lâcha son arme, l’air quittant violement ses poumons en un cri étouffé, avant de se retrouver embarqué dans la course du combattant. Un instant plus tard, un choc sourd résonnait dans l’épaule de Zorro, et le poids qu’il transportait s’affaissa soudain, deux flèches plantées dans le dos.

Sans ralentir, l’hybride chargea les deux derniers archers, propulsant de toute ses forces le corps qu’il transportait. Le premier brigand fut renversé sous le coup. Il n’eut jamais l’occasion de se relever. Le second, plus agile, évita le corps et lâcha son arc. Quand le mercenaire vint sur lui, il avait sorti sa lame et donné l’alarme, en dépit du chaos qui régnait. L’acier teinta contre l’acier. Parade. Feinte. Douleur. Le dernier archer tomba.
Zorro dégagea sa lame et se retourna, juste à temps pour bloquer une attaque. Il se dégagea, sa lame crissant affreusement contre celle de son nouvel adversaire. L’alarme avait porté ses fruits, les esclavagistes s’étaient séparés en deux groupes ; un pour Yukka, l’autre pour Zorro.

L’homme leva son épée, accrochant un reflet vif sur le sang qui y coulait, semblable à celui qui scintillait dans ses yeux assombris. Et le chaos s’accentua.

Parade. Coup. Esquive. Coup, encore et encore. Douleur vive, vite oubliée dans le courant du combat. L’odeur du sang, de la fureur, celle des flammes qui à présent embrassaient toute la clairière, transformant l’endroit en véritable enfer. Un goût métallique dans la bouche, une sensation poisseuse sur la peau. Le sel de la sueur, dans les yeux, sur les plaies. Les cris, de rage ou d’agonie. Et soudain un contact contre le dos. Puissant, grand.

- Salut Yukka. Comment va ?

La voix du mercenaire, légèrement moqueuse, presque enjouée, devait sembler surnaturelle dans la violence qui les entourait, un contraste marquant avec l’intense concentration qui se voyait dans son regard émeraude.
Comme un serpent, il se détendit et sa lame vola, trouvant une faille dans le cuir qui protégeait un coupe-jarret, juste au creux de l’aisselle, avant de filer à l’opposée et de dévier le coup de masse qui était destiné à lui défoncer le crâne.
A nouveau, l’épée, prise plusieurs semaines en arrière à un autre malfrat, usée et mal-entretenue par son précédent propriétaire, émit une plainte de mauvais augure, une première fissure apparaissant sur son tranchant. Zorro grimaça. Encore deux coups comme ça, et l’arme volerait en éclat.
Il repoussa son adversaire, une femme massive tout en muscles, d’un puissant coup de pied en plein ventre et jeta un œil sous le bras de Yukka, aux prises avec ses propres adversaires, moins imposants mais plus nombreux dans l’immédiat.

- Yukka ! On échange !

La jambe prête à le propulser, le mercenaire n’attendait plus que la réaction de la nunaat pour échanger leur place et leurs adversaires, la hache et le style de combat de la jeune femme étant probablement plus adaptés pour affronter des colosses comme la pillarde que l’épée ébréchée du mercenaire.

17
One Shot / Re : Et pour quelques pièces d'or de plus [PV Zorro]
« le: dimanche 18 septembre 2022, 21:25:00 »
La lumière de la lune baignait la chambre dans un clair-obscur mystérieux, dissimulant sous son voile argenté les détails de la pièce dans lequel le lycan avançait après s'être annoncé, ne provoquant qu'un murmure chez la générale, murmure qui avait fait sourire l'hybride.

Concentré, veillant à ne pas faire de bruits afin de ne pas déranger plus la belle endormie qu'il distinguait, étendue sur son lit, Zorro marcha soudainement sur quelque chose que le voile nocturne lui avait caché. Quelque chose d'infiniment doux, comme de la soie, ou comme un nuage. Fronçant les sourcils, il se pencha, ramassant du bout des doigts l'objet incongru avant de l'identifier avec surprise. Un vêtement. Plus précisément la chemise qui, il y a à peine quelques heures, couvrait encore le dos et le buste de la Forestière, et qui portait encore, imprégné dans le tissu, un soupçon de la chaleur de l'elfe et la douceur de son parfum, comme un souvenir.

Avec une grimace, le mercenaire ouvrit ses pupilles en grand. Aussitôt la chambrette changea d'aspect à ses yeux, gagnant en clarté ce qu'elle perdait en couleur, lui révélant les secrets qui s'étaient cachés dans le jeu d'ombres et de lumières de la lune, dans les arabesques dessinées par les veines du parquet ; une piste d'habits éparpillés avec soin, de plus en plus légers, qui semblaient appeler le semi-elfe.

Immobile, il suivit cette piste des yeux, maîtrisant tant bien que mal les battements de son cœur, craignant autant qu'espérant ce qu'il devinait au bout, comme un oiseau remontant une piste de miette de pain sachant qu'à la fin se trouverait un véritable trésor mais aussi un terrible piège.
Lentement, son regard glissa sur les atours étendus au sol, quittant la chemise qu'il tenait encore entre ses mains pour passer sur les bottes un peu plus loin, puis le pantalon de cuir vert, les bas aussi légers qu'un souffle d'air, la brassière finement ouvragée, la délicate culotte de soie posée sur le coin du lit. Et sur le lit en lui-même …

La respiration de Zorro se bloqua et sa poitrine se comprima douloureusement alors que son sang s'échauffait brusquement. Sur le lit, comme il le redoutait et l'espérait, un trésor l'attendait, une vision insoutenable. Une vision enchanteresse. Sylvanas, telle une déesse des temps anciens, étendue, complètement nue, sa peau diaphane brillant doucement, son beau visage encadré par l'auréole de ses cheveux, la bouche entrouverte comme pour un baiser, la volupté de ses formes douloureusement dessinée dans la lueur de la lune, une main posée sur sa poitrine parfaite, l'autre main étendue vers des jambes non moins parfaites. Et entre ces jambes ouvertes, offertes avec une érotique indécence à la vue de l'explorateur, se profilait les lèvres intimes de Sylvanas, sculptées avec délicatesse par un maître artisan, luisant légèrement d'une énigmatique humidité.

Le sang du mercenaire ne fit qu'un tour, rugissant avec fureur dans ses veines enflammées, comme une bête fauve libérée de sa cage. Le désir s'empara de ses sens déjà malmenés par la fragrance qui embaumait la pièce, les affutant au-delà du raisonnable.
D'un pas souple, assuré, prédateur même, il se rapprocha du lit où reposait la sublime créature, le sang tapant avec rage dans ses veines, ses yeux émeraude brillant d'une lueur qui ne devait rien aux reflets de la lune.
Lentement il se pencha sur le matelas, y posa les mains dans un geste empli d'une puissance difficilement contenu sans détacher son regard de la générale, son torse nu scintillant d'une légère sueur se soulevant avec force.
Puis il leva une jambe, puis la seconde, grimpant sur le lit, son poids déformant le matelas et attirant l'elfe vers lui. A quatre pattes, il se rapprocha de sa proie, doucement, comme pour ne pas la faire fuir, comme un loup en chasse. Le buste au-dessus d'elle, il la dévora du regard, s'attardant sur ses lèvres attirantes, sur les longs cils de ses yeux de biches. Il leva la main, dominant complètement le corps alanguit, et s'immobilisa à quelques centimètres d'elle, le corps bouillant, une veine gonflée sur son cou.

Le temps sembla se figer, les secondes s'allongeant encore et encore.
Puis finalement Zorro poussa un profond soupir alors qu'un étrange sourire se dessinait sur ses lèvres.

-Tu as raison, je suis un imbécile …

Avec douceur, il posa sa main sur la joue de l'elfe et se pencha en avant pour déposer un baiser sur ses lèvres, aussi léger qu'un songe, avant de se laisser tomber à côté d'elle, sur le flanc, le visage proche du sien, un bras passé autour de la fine taille de la forestière.

-Enfin, je suis un imbécile, et toi une imprudente, ma belle générale…

Il remonta son bras, caressant celui de sa compagne, jusqu'à sa joue, passant sur son épaule. Sa voix n'était qu'un murmure, ses caresses un effleurement, mais son cœur battant encore lourdement dans sa poitrine, son corps restait bouillant. Et son pantalon peinant toujours à dissimuler son membre qu'un désir furieux faisait palpiter visiblement. Ce même désir qui continuait de saturer l'esprit du mercenaire, déjà torturé par l'odeur érotique et la volupté de son corps, d'images, de scénarios où il les voyait tout les deux étroitement enlacés, leurs corps pressés l'un contre l'autre, couverts de sueur, le souffle court, ses lèvres dans le cou de l'elfe qui le chevauchait, ses mains sur ses seins, sur ses hanches, sur ses fesses … et il devait se faire violence pour que ses mains ne suivent pas le chemin de ses fantaisies.
Sylvanas endormie, il s'y refusait. Eveillée en revanche. Si elle était éveillée …

18
Prélude / Re : Hate, le Voyageur [Anéa]
« le: samedi 27 août 2022, 17:57:58 »
*Fracasse Eight à coup de bienveillance dans la gueule*

WelCUMe to LGJ !

19
One Shot / Re : Et pour quelques pièces d'or de plus [PV Zorro]
« le: vendredi 29 juillet 2022, 02:15:26 »
L'ambiance dans l'auberge était … conviviale.

Malgré l'heure tardive à laquelle Zorro et Sylvanas étaient arrivés, la salle principale était encore pleine. Néanmoins, à la différence des tavernes des quartiers et des villes plus animés, le volume général restait raisonnable, entre les conversations animées des convives, le bruit des couverts qui s'entrechoquaient ou des timbales qu'on remplissait, les aller-venues des serveurs et le petit orchestre qui jouait un air léger, accompagné par la voix suave d'une jeune elfe aux cheveux noirs. Au moins n'y avait-il pas en ces lieux les cris de fêtards enivrés, le beuglement des disputes nées de l'alcool ou les cris blasés des serveuses harcelées par des mains baladeuses.

En d'autres termes, l'endroit était idéal pour une conversation discrète entre le mercenaire et la générale, aucun des deux ne détonant trop par rapport aux autres clients, que ce soit le demi-elfe, avec son armure de cuir, la cape rejetée sur son dos et la poignée de la lame dépassant de son épaule, ou la haute-elfe toute emmitouflée dans sa cape de forestière qui dissimulait habilement et ses traits et ses courbes enchanteresses.
Encore que de là où il se trouvait, le sang-mêlé en avait tout de même un léger aperçu fort plaisant. Mais l'heure n'était pas au plaisir.


Après que leur serveur ait apporté leurs consommations, Sylvanas avait aussitôt commencé la discussion, souhaitant une confirmation de la part du mercenaire. Une confirmation qui, de toute évidence, n'était pas à son goût.
Le nez plongé dans sa chope d'hydromel, le combattant avait vu le beau regard de la Forestière s'assombrir, laissant présager de la gravité de la situation. Et grave, la situation l'était réellement.

Alors que Sylvanas la lui expliquait, le mercenaire ne la quittait pas du regard, observant ses moindre faits et gestes, tâchant de voir à travers le beau visage ce qui la tourmentait le plus. A l'écoute, il la laissait parler sans l'interrompre, sans même toucher à son verre d'hydromel, notant intérieurement tout ce qui lui semblait important, se faisant son propre résumé des difficultés à venir. Des nombreuses difficultés.

Noblesse corrompue, royauté impliquée jusqu'au cou, voire jusqu'aux oreilles, ennemie intouchable car protégée par les puissants de la société … Et c'était sans compter les forces démoniaques en œuvre ou la présence de gardes du corps surpuissants. A vrai dire, ces deux derniers points allaient sans doute être les moins problématiques : contrairement au reste, cela pouvait se régler avec une bonne lame, de l'expérience et une bonne dose de chance. Hors l'hybride avait une excellente lame et de l'expérience à revendre. Quant à la chance … s'il en avait réellement, il ne se serait sans doute pas retrouvé dans un tel pétrin. Une fois de plus. Mais qu'importe.


Les explications de Sylvanas se terminèrent sur une déclaration que Zorro jugea quelque peu grandiloquente. Véridique, probablement, mais un peu trop théâtrale à son goût.
D'un geste lent, confiant, il saisit son verre d'alcool et prit le temps de boire quelques gorgées en fixant les superbes yeux de la Forestière de son regard émeraude, finissant par faire claquer sa langue sur son palais d'un air satisfait alors que le breuvage réchauffait ses entrailles et terminait de ramener de la vigueur dans ses membres et son esprit malmenés par sa dernière mésaventure. Son père l'avait pourtant prévenu, bien des siècles plus tôt : si tu ne connais, tu évites de toucher.


- Ha ! Un des meilleurs hydromels que j'ai eu l'occasion de boire. Donc nous disions … Si je résume bien, nous sommes actuellement dans un sacré merdier politique et si nous nous foirons, nous risquons de perdre la tête. Au minimum.

Il poussa un profond soupir et grimaça, dissimulant l'inquiétude sourde qui battait en lui derrière une mimique tordue.

- Je me fais trop vieux pour ces conneries. En plus, je ne suis clairement pas assez payer pour se foutoir. Il faudra que je songe à revoir mes tarifs une fois l'affaire réglée … Mais tu as de la chance ô magnifique combattante …

Il se pencha par-dessus la table pour prendre les mains de Sylvanas entre les siennes avant de les porter à ses lèvres pour un baiser léger, avant de la relâcher doucement et de lui sourire.

- Je t'aime beaucoup, tu le sais non ? Alors je vais rester avec toi jusqu'au bout, même si je râle à propos de mon salaire ! Et puis, de toute manière, je te l'ai déjà promis il me semble.

Le sourire qu'elle lui offrit en retour fit ciller l'aventurier, son cœur ratant un battement. Heureusement, le sérieux de la conversation l'aida à se reprendre rapidement … du moins jusqu'à ce que la Générale lui expose son plan.
Alors qu'il buvait les dernières gorgées trainant au fond de son verre, le demi-lycan avala de travers et se mit à tousser fortement, attirant momentanément l'attention de quelques clients, qui reprirent bientôt leurs conversations légères.


- Un costume de soirée ? Attend non, tu ne veux pas …

- C'est décidé. Demain, nous nous rendons au quartier des teinturiers pour acheter de quoi te vêtir à la dernière mode. Puis nous enfilons nos plus beaux atours et nous faisons mine de nous dévergonder pour enquêter à la Loge Ecarlate.


Si, elle voulait. A son grand désespoir. Le regard noir que lui lança le mercenaire ne sembla avoir aucun effet sur l'elfe qui se mordillait les lèvres, avec une expression si légère et si adorable, si désirable, que l'homme sentit malgré lui son mécontentement fondre comme neige au soleil.
Avec un grognement renfrogné, il se rejeta dans son fauteuil, affichant une mine de mauvais augure qui n'aurait convaincue absolument personne, faute à la commissure des lèvres qui se relevait en une ébauche de sourire.


- Bon, ce n'est pas comme si j'avais vraiment le choix. Mais je te préviens, je refuse de porter du jaune. Ca ne me va vraiment pas au teint ...


Ce ne serait pas la première fois que Zorro porterait un costume, et généralement ceux-ci lui allaient bien, mettant en avant ses épaules carrées et le dessin de son buste. Mais il ne les avait jamais vraiment supportés, ces vêtements ayant la fichue tendance à limiter ses mouvements.
Les bras toujours croisés, il observa sa compagne boire une dernière chope et se lever, lui permettant de noter, une fois encore, l'élégance et la sensualité extrême de sa silhouette, en dépit de la cape qui la dissimulait quelque peu, et haussa un sourcil étonné à l'annonce des deux chambres, sans toutefois commenter la chose, se contentant de la regarder partir.


A peine deux ou trois minutes plus tard, Zorro montait à son tour, laissant derrière lui la salle principale de l'auberge, où les conversations fleurissaient encore, pour gagner sa chambre.
Poussant la porte de bois qui s'ouvrit en grinçant légèrement, un bruit inaudible pour qui n'avait pas une ouïe suffisamment fine, et pénétra dans la pièce.

A sa grande surprise, la chambre était spacieuse. Tout du moins, sans être luxueuse non plus, elle offrait bien plus d'espace que celles dont le mercenaire avait l'habitude. Outre le lit, d'aspect confortable et assez grand pour deux personnes, elle était aussi meublée d'un bureau, situé juste sous une fenêtre à travers laquelle filtrait la lumière de la lune, d'une chaise assortie et de deux tables de chevets avec une lanterne sourde chacune. Chose curieuse pour le demi-elfe, les lanternes n'avaient aucune bougie en leur sein. A la place, elles disposaient d'un petit cristal jaune, relié à un dispositif pour régler la puissance de la lumière. Du moins à ce que supposait l'hybride car pour l'heure, aucune des deux lumières ne brillaient.
Dans un coin de la pièce, éloigné de la porte et en partie dissimulé par un paravent, se trouvait une petite bassine, parfaite pour prendre un bain, à condition de ne pas être trop grand.
Enfin, au pied du lit, à même le parquet de bois rouge, était posé un coffre ouvert, la clé reposant sur le bureau et, à l'opposé du bain, non loin de la tête de lit, une porte était entrebâillée.


A pas de loup, Zorro s'en approcha, s'arrêtant juste à côté du seuil pour s'adosser au mur, yeux fermés. A travers l'ouverture, il pouvait sentir l'odeur de Sylvanas et entendre les légers bruits que la belle elfe faisait dans sa chambre, confirmant que les deux pièces étaient reliées.
Il resta ainsi plusieurs minutes, attentif à ne pas se laisser trop distraire par les doux effluves qui s'échappaient de la pièce et venaient lui chatouiller les narines, tentateurs.

Ce n'est que lorsqu'il entendit la respiration de la Générale se faire plus profonde qu'il quitta son poste d'observation pour se diriger vers le paravent.

Dans la bassine clapotait une eau claire. Zorro y trempa le doigt. Le liquide était frais. Mais sur les bords du bassin, une gravure métallique comportait des dessins explicites. Il effleura la représentation d'une flamme et une légère lueur se mit à scintiller au fond de la cuvette.
Pendant que l'eau chauffait, le mercenaire se déshabilla, gardant un poignard à la lame effilée à porté de main et ne fermant pas le paravent, afin de réagir plus rapidement s'il entendait quoique ce soit de suspect dans la chambre de son employeuse.
Par chance, rien ne se produisit, et il pût se laver en toute sérénité, maugréant à l'idée de l'épreuve qui l'attendait le lendemain.


Finalement, il sortit de l'eau qui s'écoula à travers d'ingénieuses fentes pratiquées dans le parquet, se sécha et se dirigea vers son lit, nu, le corps propre et légèrement parfumé par l'eau du bain, tout comme ses cheveux noirs.
Après un instant d'hésitation, il enfila son pantalon et se coucha, posant le reste de ses affaires à côté de sa tête de lit et dissimulant sa dague sous son oreiller.


Les minutes passèrent, longues et silencieuses, s'égrainant par dizaines. La lune s'était levée, haute, filtrant à travers la fenêtre, baignant la chambre dans sa lumière argentée et se reflétant dans les prunelles émeraudes du mercenaire qui se tournait et se retournait dans sa couche. Il n'arrivait pas à s'endormir.
Plus tôt, dans la grande pièce à manger, il n'en avait rien laissé paraître pour ne pas déranger Sylvanas, mais il était inquiet. Mettre à jour une obscure affaire comme celle qui les préoccupait n'était jamais une partie de plaisir. En particulier quand la noblesse était impliquée. Sans même parler de la royauté !

Par le passé, ailleurs, il s'était déjà retrouvé impliqué dans un tel imbroglio, à la différence près qu'à cette époque, il faisait parti d'un petit groupe d'aventurier, et qu'ils avaient le soutien, discret mais efficace, des têtes couronnées. Ou du moins d'une d'entre elles. Cette fois-ci, en revanche, rien n'était moins sûr. A plus forte raison qu'à en croire la Forestière, cette Tealia Solstice jouissait d'une très forte influence.
Pourtant, ce n'était pas ce qui le tourmentait le plus. Plus il y réfléchissait, plus un élément en particulier le perturbait. Certes il n'avait pas tous les éléments en main, mais la bijoutière exceptée, les précédentes attaques avaient essentiellement visé des Forestiers. C'est-à-dire, indirectement, Sylvanas elle-même et peut-être, à travers elle, la maison Coursevent.
En d'autres termes, la magnifique elfe était peut-être plus en danger que ce qu'elle-même soupçonnait.


Poussant un juron assourdi, Zorro repoussa sa couverture et se releva, ramassant sa dague au passage. Sylvanas était en danger et lui il était, à essayer de dormir dans une chambre à part. Reliée à celle de la Générale certes, mais séparée tout de même.
Sans bruit, il se dirigea vers la porte qui séparait les deux pièces et en franchi le seuil.
De l'autre côté, la chambre était en tout point identique à la sienne. Seule différence mineure, la porte qui les séparait ne se trouvait pas contre le mur du lit mais vers celui de la baignoire, dont le paravent était placé différemment. La pièce toute entière baignait dans la délicate fragrance de l'elfe qui s'était lavée plus tôt dans la soirée, laissant flotter un parfum subtil qui berçait agréablement les narines du semi-lycan, accélérant son cœur le temps d'un battement de cils.
Toujours en silence mais ne cherchant pas à se dissimuler, afin de pas paraître trop suspect, il se rapprocha du lit où il voyait la silhouette étendue de Sylvanas, drapée dans la lumière de la lune, ses longs cheveux blonds formant comme une auréole autour de sa tête.


- Ne t'inquiète pas ma belle Générale, ce n'est que ton garde du corps préféré.


Sa voix n'avait été qu'un murmure, destiné à rassurer la belle si elle ne dormait pas tout à fait.

Toujours à pas de loup pour ne pas la déranger, l'hybride continua de contourner le lit jusqu'à se trouver du côté de la porte d'entrée, attentif à une éventuelle réponse de l'elfe, le parquet craquant très légèrement sous ses pieds nus. Une bonne chose d'après le mercenaire.
Il comptait, si aucune réponse ne venait, s'asseoir sur à même le sol, dans l'ombre du lit, et y rester toute la nuit en se plongeant en méditation, un état qui lui avait été enseignait des siècles plus tôt et qui lui permettait de reposer son esprit - moins son corps – tout en restant réceptif à son environnement. Au moindre bruit, il serait prêt à réagir et à défendre sa … à défendre Sylvanas.

Et si la haute-elfe lui répondait … Il aviserait à ce moment-là, et surtout lui expliquerait son intention. Après tout, il n'était pas du genre à s'inviter dans la chambre d'une dame sans bonne raison. Même si la dame en question avait une furieuse tendance à semer le trouble dans son esprit !

20
Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: jeudi 30 juin 2022, 15:02:04 »
*Regarde Kaixiu*

Hmmm, j'suis sûr que tu pourrais bien te vendre. Allez, je prend ton corps !

Uno !

21
One Shot / Re : Et pour quelques pièces d'or de plus [PV Zorro]
« le: mercredi 29 juin 2022, 23:34:31 »
-Par le Puit du Soleil … c'est … un fragment d'âme … Zorro ! Non ! Attend !

L'avertissement résonna trop tard. Les yeux rivés sur la magnifique forestière, interrogateur, le mercenaire ne s'était pas aperçu que sa main était descendue si près de l'étrange cristal miroitant. Bien trop près.

Alors que l'éclat, le fragment d'âme, explosait avec un tintement harmonieux, Zorro tourna vivement la tête et retira sa main. En vain. L'hybride avait beau être doté d'une vitesse surhumaine, l'étrange fumée surgie du fragment fut bien plus rapide que lui. Déjà, elle était sur sa main imprudente, traversant l'épais gant de cuir comme s'il n'existait pas, entrait en contact avec sa peau...
L'homme écarquilla les yeux. Ses pupilles se dilatèrent, emplissant tout l'espace de ses yeux émeraudes. Sa vision se troubla, se dédoubla, traversée d'éclairs rouges et noirs. Il se sentit partir en arrière ; tenta de se rattraper, mais déjà son corps ne lui répondait plus. La dernière chose dont il eut conscience fut la douceur de la poitrine de Sylvanas, qui s'était précipitée pour le retenir contre son buste. Puis son esprit sombra, de plus en plus loin, de plus en plus vite, droit vers cet immense éclat miroitant qui remplissait tout l'espace. Instinctivement, le combattant essaya de croiser les bras pour amortir le choc.

Puis ce fut le noir. Le Vide. Le Néant. Total. Profond. Silencieux. Non, pas silencieux. Pas complètement. Comme venue de très loin, d'un autre monde presque, il entendait, ou plutôt il percevait comme une voix, ou un chant qui semblait l'appeler ou cherchait à le tirer des ténèbres. Comme un double de son esprit, de son âme qui refusait de le laisser être possédé par cette étrange magie. Ou comme la berceuse d'une mère.
Dans les tréfonds de son esprit, Zorro se débâtit avec rage, cherchant à reprendre le contrôle. Et brusquement, il vit de nouveau. Il vit, mais il n'avait plus de corps. Devenu pur esprit, ses sens étaient comme décuplés, bien au-delà de tout ce qu'il avait connu. Il voyait tout, entendait tout, sentait tout. Ressentait tout. Avec une intensité presque douloureuse. Non, pas presque douloureuse. Réellement douloureuse. Mais une douleur qui n'était pas la sienne, il le sentait. Mut par un instinct étrange, il donna une impulsion avec son esprit, se redressa et regarda autour de lui.

Il était toujours dans la même pièce, mais celle-ci lui semblait différente. Plus nette et plus floue tout à la fois. Et surtout, là où aurait dû se trouver Sylvanas et son corps, il y avait maintenant deux elfes.

L'une, aux cheveux violets, vêtue d'une robe pourpre des plus suggestives, se tenait debout à côté de l'appareil de torture. L'autre, blonde, nue, y était attachée, sa poitrine anormalement gonflée à la merci de la première, qui prenait un plaisir manifeste à la torturer.
C'était de la blonde que provenait la douleur qui taraudait le semi-lycan. La douleur, mais aussi le plaisir. La terreur et l'excitation la plus extrême.
A nouveau, il tenta, en vain, de reprendre le contrôle de son corps, de sortir de ce … de ce souvenir ?

De ce souvenir … Si vraiment il s'agissait de cela, alors peut-être que … Comme de toute manière il ne parvenait pas à revenir à la réalité … Pas encore … Alors autant essayer d'en savoir plus. Avec résignation et un puissant soupir mental, Zorro se retourna et assista, impuissant, à la scène, essayant de tenir à distance les émotions de l'elfe blonde qui tentaient de pénétrer son âme. Des émotions qui gagnèrent soudain en intensité quand, après un bref dialogue entre la tortionnaire et sa victime, six orcs puissamment pénétrèrent dans la pièce, emplissant les lieux d'une odeur prégnante de sueur, de bestialité, de corruption … et de désir.

Impuissant, Zorro assista à la scène, grimaçant avec dégoût mais ne pouvant y échapper, prisonnier qu'il était du souvenir.
Plus les évènements avançaient, plus il lui était difficile d'y échapper. Lorsque le premier orc pénétra l'elfe blonde, lui arrachant un orgasme, le mercenaire eu la sensation d'être traversé par une flèche de feu, venue tout droit des sensations de la malheureuse victime. Une sensation qui devint vite permanente, alors que les orcs la violaient avec brutalité, deux par deux.

Le calvaire dura longtemps, toujours plus intense, au point que l'hybride cru devenir fou lui-même. Bien qu'incorporel, il avait la sensation qu'une sueur grasse lui coulait dans le dos et, bien malgré lui, il sentait le plaisir brutal de l'elfe le pénétrer, sans discontinuer, à mesure que les membres torturés des orcs la ravageaient jusqu'à ce qu'enfin, Taelia s'approche de la bijoutière.

-Voilà … C'est bien … c'est bien … Ton âme est prête ma chérie, tu vas faire ton premier pas vers le bonheur infini …

Les doigts de la sorcière s'enfoncèrent dans le crâne de l'elfe blonde. Zorro hurla, ayant la sensation qu'ils se glissaient dans son propre crâne. Mais à travers son propre cri silencieux, il entendit à nouveau une voix lointaine.
Dans un sursaut de volonté, il s'y raccrocha, de toute son âme. Lentement, le monde qui l'entourait perdait en netteté. La vision se brouilla, se déchira comme un drap de soie, de plus en plus alors, que dans l'esprit du mercenaire, la voix se faisait plus nette soutenue par une force animale.

- Zorro ! Réveillez-vous mon ami … réveillez-vous ! Zorro !

Le souvenir se déchira complètement alors que Taelia sortait le fragment d'âme du crâne de Julia, avant de s'évaporer dans un tourbillon de couleurs flous.

Brutalement, Zorro réintégra son corps, ressentant comme un choc violent. Haletant, il cligna des yeux, sa vision encore brouillée.
Peu à peu, il reprit le contrôle de ses sens, sentant le sol dur sous ses jambes, puis les doigts dans ses cheveux, et l'odeur de Sylvanas, douce, fraîche, apaisante, qui l'enveloppait.
Un grognement sourd, et il ouvrit ses yeux d'émeraude, contemplant le beau visage à l'air triste qui le regardait. Avec difficulté il leva un bras pour lui caresser la joue et grimaça un sourire douloureux alors que la main de la Forestière rejoignait la sienne.

-Ca y est, je suis mort et tu es un ange qui vient me chercher ?
- Je suis désolée beau gardien … mais vous êtes encore en vie, et ce n'est que moi…

Une violente quinte de toux secoua le mercenaire et il laissa retomber son bras sur son torse qui se soulevait avec force, à un rythme qui, lentement, s'apaisait.

- Être toujours en vie et avec toi, c'est encore mieux …

Il tenta de se redresser mais retomba aussitôt, lourdement, avec un léger râle.

-Si tu veux bien, j'aimerais rester encore un peu comme ça. Tes genoux sont vraiment confortables.

Il adressa un vague clin d'œil à la Générale, encore trop secoué pour faire mieux et remua faiblement pour s'installer un peu mieux, la nuque raide, et la regarda avec intensité alors qu'un magnifique sourire apparaissait sur le beau visage. Le premier véritable sourire que Zorro lui voyait.

- En principe, c'est la Générale qui dicte ses préférences … mais pour vous … je vais faire une exception …

Ce qui suivit prit l'aventurier complètement au dépourvu. Avec la légèreté d'un oiseau, il sentit les lèvres de Sylvanas se poser sur les siennes, douces, parfumées.
Une onde parcourue son corps, encore marqué par les réminiscences du souvenir, réveillant le désir qu'il avait planté en lui, et avant qu'il ne puisse se contenir, il se retrouva à répondre au baiser de l'elfe. Du reste, aurait-il eu la parfaite maîtrise de son corps qu'il aurait probablement agit de même.
Ce baiser au goût de paradis, d'éternité, se prolongea avant de cesser doucement, aux regrets inavoués de l'homme.

-J'aime tes exceptions Sylvanas …

Il lui offrit un nouveau sourire, doux et sincère, qui se transforma en grimace alors qu'il se résignait à briser l'enchantement.

-J'ai … J'ai été absent longtemps ? J'ai eu l'impression que cela durait des heures.
- Au moins vingt bonnes minutes…

Le demi-elfe écarquilla les yeux, le reflet des lampes illuminant ses yeux verts. Vingt minutes ! Aussi longtemps ? Bon sang !
Avec un effort visible, il parvint cette fois à se redresser mais fut aussitôt prit d'un vertige, et sans la présence de Sylvanas, il serait sans doute retombé.

-Par la Sainte Culotte de la Déesse ! J'ai l'impression d'avoir une gueule de bois monstrueuse, sans avoir bu une goutte ! C'est normal ça ?
- Vous avez consommé un fragment d'âme... c'est une sorte de morceau de l'esprit de quelqu'un, qui lui a été arraché et qui contient les souvenirs, les sentiments et les sensations de cette personne à ce moment-là. Pendant quelques instants, votre propre psyché a fusionné avec la sienne. En fonction de ce que vous avez vécu ou vu, c'est normal que vous vous sentiez mal. Ca peut même être mortel...
-Mortel hein … En fait, ce n'est pas si mal de n'avoir que la gueule de bois. Et des vertiges. En plus, par chance, une superbe femme m'accompagne pour me soutenir !

Nouveau rictus, presque souriant. Il avait beau se sentir terriblement faible, il ne voulait pas que sa compagne s'inquiète trop. Elle avait déjà l'air si … torturée. Au-delà même de son travail qui consistait à la protéger, il ne voulait surtout pas ajouter à son angoisse.

- Pas de bravade mon ami, j'ai étudié la nécromancie et la démonologie, je sais à quel point ajouter à son âme un morceau d'une autre peut être traumatisant. Restez calme, ne craignez rien, je suis là, vous allez vous sentir mieux très vite.

L'hybride pouffa de rire avant de se tenir le front d'une main, le crâne traversé par une vive douleur.

-Ne rien craindre ? N'est-ce pas moi qui suis censé te protéger ô envoûtante Générale des Forestiers ? Mais tu as raison, je vais vite m'en remettre. L'avantage d'être un lycan, même à moitié. On récupère vite.

Souriant à nouveau, il regarda la jeune elfe avec une espèce de tendresse dans le regard et, soudain, mû par une impulsion impérieuse, il la prit dans ses bras et la serra contre lui. Etroitement.

-Et arrête de prendre cet air inquiet. Bravade ou non, il en faut malgré tout plus que ça pour m'arrêter. Aucun risque que je t'abandonne. D'accord ?

Avec douceur, il se dégagea et lui adressa un sourire, un beau sourire, tout en lui caressant la joue, avant de se pencher pour y poser un baiser.

- Et puis, tu es encore plus belle quand tu souris !

Un doux instant de complicité passa, avant que Sylvanas ne revienne au sujet qui les préoccupait, demandant au mercenaire s'il avait quelque chose qui pouvait les aider.
Le regard lointain, il la garda contre lui, la berçant légèrement sans s'en rendre compte, la main perdue dans la soie de ses cheveux blonds.

-Hmmm … J'ai vu … beaucoup de choses. Trop, si tu veux mon avis. Quant à savoir si cela peut nous aider … Taelia, ce nom t'évoque quelque chose ? Ou bien la Loge Ro…

La main de Sylvanas se posa sur ses lèvres, lui coupant la parole. Il lui jeta un regard surprit, se retenant d'embrasser les doigts de la femme.

- Pas ici, pas maintenant... Ne dit plus rien sur ce nom et cette loge, allons ailleurs. Où tu veux mais pas dans Lune d'Argent...

~~~~~~¤ Plus tard, dans une auberge éloignée de la ville. ¤~~~~~~

La nuit était tombé comme un linceul sur le monde, le drapant d'un voile obscur et nuageux où seul perçait la lumière de la lune.

Une fois Zorro en meilleure forme, les deux enquêteurs avaient fouillé plus avant la boutique abandonnée de la bijoutière, par acquis de conscience, sans rien trouver de probant, avant de quitter la ville.

En cours de route, le mercenaire avait fait le récit de sa vision à la Générale des Forestiers, lui épargnant tout de fois les détails scabreux.
Maintenant, ils étaient attablés dans un coin discret. Zorro avait rejeté sa capuche en arrière, révélant sa crinière de cheveux sombres qui dissimulait ses oreilles rondes, appliquant le principe selon lequel pour être discret, il ne fallait pas chercher à l'être à tout prix.
Néanmoins, malgré la faiblesse qui lui taraudait encore les membres, il avait pris soin de s'installer de manière à ce que sa silhouette dissimule Sylvanas, depuis l'entrée de la taverne, et qu'un miroir sur un mur proche lui permette de surveiller les lieux.
Quelques instants après, un homme, ou plutôt un elfe aux cheveux blancs et au sourire aimable, vint prendre leur commande, le semi-elfe prenant un verre d'hydromel et une tasse de thé fort.

Il dodelinait encore un peu de la tête, ce qui ne l'empêcha pas, après que leur serveur ai apporté leur commande, de lever son verre en l'honneur de Sylvanas et de la regarder avec un sourire.

- Du coup, quelle est la suite du programme ?
-Tu es bien certain que c'était Taelia ? Tu es certain d'avoir bien entendu ? C'est très important …

Zorro prit le temps de réfléchir, avalant une gorgée de l'alcool de miel, avant d'opiner du chef.

-Affirmatif. Taélia, c'était ce nom. Une elfe, cheveux violets, fort maquillage rouge, comme sa robe. J'en déduit que c'est quelqu'un de connu ?

22
Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: mercredi 29 juin 2022, 19:33:43 »
Zorro souriait, jouant distraitement avec sa cuillère. Le couvert, fin et léger, tournait entre ses doigts, accrochant des reflets venant des lampadaires proches, avant de s'arrêter et de repartir en sens inverse alors qu'il le faisait rouler entre ses doigts.

Il souriait parce que Céleste l'amusait. Alors même qu'il essayait de la rassurer, le petit brin de femme amoureuse des fraises en faisait de même avec lui, cherchant à le réconforter sur ses capacités. Elle l'amusait et surtout, elle l'attendrissait, elle qui, de ce qu'elle venait de lui raconter, avait eu une vie des plus sinistres, du moins depuis leur enlèvement par les forces ashnardiennes et qui, pourtant, demeurait profondément gentille. Profondément humaine.
Tellement humaine en fait, qu'il avait envie de prolonger leur discussion, de la connaître un peu mieux. Il prenait un plaisir sincère à sa compagnie, maintenant qu'ils avaient arrêté de se taper dessus, et aurait pu parler avec elle toute la nuit.
Malheureusement l'heure filait, et comme le mercenaire le craignait, la gladiatrice risquait de se faire punir si elle restait trop longtemps dans les rues. Un état de fait qui fit grogner Zorro intérieurement. Si au moins il pouvait l'aider …

Ils se levèrent tout les deux, la jeune femme passant devant l'homme qui eu un bref aperçu de sa silhouette filigrane alors qu'elle passait la porte de la terrasse. En bas, dans la salle comble de l'auberge, emplie du bruit des discussions et des rires des clients, dont beaucoup parlaient encore du dernier combat dans l'Arène, celui qui avait vu Céleste et Zorro s'affronter, ils passèrent à côté du tenancier minotaure, la jeune femme lui demandant de tout mettre sur son ardoise.
Le demi-elfe fronça les sourcils. Un froncement qui se mua en grimace discrète en voyant l'air de profonde réprobation qu'affichait l'aubergiste. Discrètement, il laissa Céleste prendre de l'avance et se tourna vers le tenancier, sortant quelques pièces brillantes de sa bourse.

- C'est elle qui a décidé de tout prendre sur son ardoise alors je ne devrais pas mais … Je ne peux simplement pas les choses se passer comme ça. Voilà pour le repas. Délicieux d'ailleurs. Et … et merci d'être son ami, ajouta-t-il après une brève hésitation, avant de filer agilement entre les tables pour rejoindre la jeune femme, sentant dans son dos le regard du minotaure.


Il la rejoignit juste avant qu'elle ne sorte.
Dans la rue, elle lui pointa un bâtiment du doigt, à quelques rues de l'auberge. Le bâtiment était imposant. Moins grand qu'un château, certes, mais impressionnant tout de même, il dressait sa haute silhouette bien au-dessus des maisons l'entourant et projetait son ombre immense loin dans les rues nimbées des lumières du soir.

Une idée passa dans la tête de Zorro, lui arrachant un éclat de rire.

- Et tu vis au sommet de cette tour ? Excuse-moi mais … une belle jeune femme, ayant pour amis deux lions, pour gardien un rustre avec un caractère de dragon sous rage de dents, et qui vit dans une tour … je vais vraiment t'appeler Princesse maintenant !

Il lui fallut un bon moment pour se calmer complètement. Un bon moment et surtout voir le regard inquiet de Céleste qui fouillait les rues et dévisageait les passants.
Il savait ce qu'elle cherchait. Ou du moins, il était sûr de le savoir. Après tout lui-même, en dépit de son hilarité, surveillait les alentours, attentif à ne pas le croiser. Le croiser lui, le "gardien dragon".

Cette simple idée faillit le faire repartir dans son fou rire, mais la question de sa compagne le prit au dépourvu. Il s'arrêta soudain et la regarda. Nulle colère et nulle indignation dans son regard émeraude. Juste une surprise sincère. Un sourire bienveillant ce dessina sur les lèvres de l'hybride et il s'apprêta à répondre, mais déjà la jeune femme poursuivait, se grattant la nuque comme pour chasser sa gêne.

-Et aussi pendant que j'y pense … Pour te remercier de m'accompagner jusqu'à chez moi … Est-ce que tu voudrais … Qu'on … Les deux …

Zorro haussa à demi un sourcil, sans rien dire, la regardant rougir et fixer ses pieds, curieux de voir où elle venait en venir.

-Continue de boire un verre dans ma chambre ? J'ai aussi des gâteaux !

Un nouveau rire, frais, joyeux, lui échappa, avant qu'il n'ébouriffe les cheveux de jais de la Valkyrie en un geste affectueux et spontané.

-Alors s'il y a des gâteaux, c'est avec plaisir, Princesse Céleste ! Mais avant ça, je voudrais fixer une règle.

Soudain sérieux, il croisa les bras sur sa poitrine, laissant le silence s'étirer, peinant à dissimuler l'étincelle narquoise dans son regard.

-Une seule et unique règle. Une seule condition, très importante…

Cette fois, impossible de dissimuler le coin de ses lèvres qui se relevait en un rictus taquin.

-N'ai pas peur d'être franche avec moi. Si tu as des questions, pose-les sans crainte de gaffer. Au pire, je t'enverrais un coussin dans la figure !

Avec un clin d'œil, il lui tira la langue avant de reprendre la route, marchant au même rythme qu'elle.

-Donc tu voulais connaître le mystère de mes origines ? Hmmm, comment dire … Déjà, il faut savoir que j'ai beaucoup voyagé avant d'arriver ici, donc je ne sais pas si les choses fonctionnent de la même manière. Mais disons, pour faire simple …


Tout en marchant vers la tour, il parla un peu de lui, de sa naissance et de sa vie. Hybride d'un elfe mage et d'une lycan guerrière, en vie grâce à la magie de son père qui a réussi à lier les deux sangs, voyageur et mercenaire, explorateur. Il aborda deux ou trois des ses voyages, sans entrer dans les détails afin de laisser un peu de champs aux récits plus tard, mais répondant aux éventuelles questions.
C'était un des plus gros défauts de Zorro. Bien que prudent dans ce qu'il révélait, une fois qu'il commençait à parler, il avait tendance à le faire beaucoup. Et même en plusieurs siècles d'existence, il n'avait pas réussi à se débarrasser de cette manie. Au contraire même : plus il vivait, plus il avait d'histoire à raconter.


Ce n'est que parvenu au pied de la tour, plongés dans l'obscurité par l'ombre de l'édifice, qu'il stoppa enfin sa faconde.
Debout à côté de Céleste, il leva le visage vers le ciel, impressionné par la hauteur de l'édifice. S'il avait déjà vu plus haut et plus imposant, le bâtiment dégageait une sorte d'aura qui le faisait paraître plus massif encore.

-Et donc tu habites tout en haut ? Bon et bien quand il faut y aller … Après toi Princesse.

Il s'inclina en une semi-révérence, bras tendu, pour laisser passer la combattante, et lui emboîta le pas.

23
One Shot / Re : Et pour quelques pièces d'or de plus [PV Zorro]
« le: lundi 06 juin 2022, 02:39:47 »
Si proche.
Entièrement focalisé sur la piste qu'il remontait et ayant d'ores et déjà rangé la Forestière dans le groupe de ses alliés, même provisoires, si Zorro avait vaguement senti le regard de Sylvanas sur son dos alors qu'il suivait l'odeur ténue menant à la bague, il n'avait en revanche absolument remarqué que la belle elfe se tenait si près de lui. Tellement près que lorsqu'il se retourna pour lui présenter le bijou, il manqua de lui rentrer dedans.

Par pur réflexe, afin d'éviter la collision, il eu un mouvement étrange du bras, passant ce dernier au-dessus de la chevelure d'or de sa partenaire et le redescendant en suivant les courbes sensuelles de sa silhouette, comme s'il les caressait sans toucher sa peau de velours, avant de s'immobiliser, la main flottant à quelques centimètres des reins de la Générale, le corps vaguement penché en arrière pour éviter le contact, leurs bassins et leurs poitrines tout proche l'un de l'autre, séparés d'un unique cheveu.
Probablement aussi surpris l'un que l'autre, ils restèrent ainsi un instant très bref, le temps d'un battement de paupière, un instant qui suffit au mercenaire pour remarquer le regard brûlant des yeux azuréens fixés sur lui, pour percevoir la chaleur enivrante de ce corps presque collé au sien et pour respirer, non sans un plaisir à peine dissimulé, le parfum envoûtant qui émanait de la Forestière, bien plus présent maintenant qu'ils s'étaient éloignés de la scène du carnage.

L'instant passa, laissant sur le visage de la Haute-Elfe une douce rougeur qui fit imperceptiblement sourire le mercenaire, alors que lui-même reprenait le contrôle de son cœur qui s'était soudainement emballé, et tout deux se penchèrent sur le bijou, toujours aussi près l'un de l'autre mais à nouveau pleinement professionnels.

-Tu dis donc que cette bague proviendrait du quartier des bordels et autres lupanars ? Si ce n'était pas aussi terrible, ce serait presque amusant. Dans tout les … les endroits que j'ai pu visiter, les cultes démoniaques, quand il y en a, aiment à se cacher dans ce genre d'endroit. Ça, où alors dans le sous-sol des quartiers nobles. C'est à croire que la luxure et la corruption du pouvoir sont des terreaux de choix pour ce genre d'abjections …

L'hybride se redressa, bras croisés, adressant à sa partenaire d'enquête une grimace tordue, mélange de cynisme et de résignation. Et d'une légère pointe de gentille moquerie à la fin de sa tirade.

- Direction le quartier rouge je présume. En toute franchise, je ne m'imaginais pas le découvrir en de telles circonstances. Ni en aussi plaisante compagnie !

•-----○○○-----•

Le quartier Rouge de Lune d'Argent portait son nom à merveille.
Là où dans le reste de la ville se dressait d'élégants bâtiments d'albâtre et d'or aux tours élancées, le quartier des plaisirs et de la débauche faisait la part belle au rouge. Sans pour autant se départir de la subtil esthétique elfique, le quartier présentait une ambiance plus feutrée, plus intime presque. Plus sulfureuse aussi.
Feutrée, avec ses tentures rouges à toutes les fenêtres, ses massifs de fleurs cramoisies, ses arbres aux feuillages pourpres, ses arabesques ondoyantes parée de grenat et l'éclairage lui-même, qui avait était modifié, plus doux, teinté d'incarnat et d'or.
Sulfureux, avec les rires éthérés des consommateurs d'alcool et de drogues, les gémissements et les râles, de plaisir ou de protestation, qui s'échappaient des nombreuses halles des plaisirs et surtout les odeurs. Odeurs de chair moite, de parfums enivrants, lourds même, fumet de sexe et de stupre, de fumée d'opium ou d'encens.

C'est dans cette atmosphère de douce débauche, entre les brumes matinales et celles qui s'échappaient des fumoirs, que progressaient Sylvanas et Zorro, se faufilant de bâtiments de bâtiment en bâtiment, ombres furtives drapées du vert des forestiers.
En son for intérieur, le mercenaire n'approuvait pas cette façon d'avancer. Il s'avait, d'expérience, que progresser d'ombre en ombre dans ce genre d'endroit était le meilleur moyen de se faire repérer. Mais la cheffe des Forestiers avait l'air tellement inquiète qu'il n'avait rien dit, se contentant de garder un œil sur elle tout en surveillant les alentours. Du reste, lui-même n'était pas particulièrement serein. Sans même parler de leur mission et des dangers qu'elle représentait, il se sentait épié depuis qu'ils étaient revenus en ville. Et il avait beau être aux aguets, il n'avait jusqu'à présent rien pu discerner, si ce n'est une fois, une ombre qui aurait très bien pu n'être qu'une illusion dans cette ambiance fantasmagorique.
Néanmoins, si son inquiétude comme sa vigilance étaient réelles, elles ne l'empêchaient nullement d'apprécier la présence de sa compagne. Alors qu'il la suivait parmi les ténèbres, il ne pouvait s'empêcher de remarquer l'élégance féline de sa démarche, la fluidité quasi sensuelle de ses gestes, l'arôme de son odeur, si frais au milieu des lourdes senteurs environnantes, le tressautement légers des ses hanches ou de sa poitrine quand elle posait un pied au sol… Les circonstances auraient été différentes, l'hybride se serait certainement laissé séduire par l'elfe superbe. Ceci étant dit, dans sans ces circonstances, il ne l'aurait sans doute jamais rencontrée. Du moins pas en ces lieux.

A force d'avancées prudentes, ils parvinrent finalement dans une petite ruelle, une impasse isolée qui se termine par une porte, surmontée d'une enseigne facile à comprendre, une rose délicate, enroulée sur elle-même, au cœur de verroterie, dominant un J et un S finement ouvragés. Ils étaient arrivés.
Surveillant leur arrière, Zorro laissa sa partenaire frapper à la porte, qui s'ouvrit avec un bruit infime sous les coups pourtant légers. Aussitôt, une odeur dérangeante, poisseuse bien qu'encore faible, vint frapper l'odorat sensible du semi-elfe. Détournant les yeux de la ruelle obscure, il croisa le regard de Sylvanas, empli de peur et d'une farouche détermination, et la précéda dans la boutique silencieuse, furtivement, à demi accroupi, une main sur la poignée d'épée qui dépassait de son épaule.

La boutique, faiblement éclairée par des cristaux à l'éclat rosé, semblait déserte. Le seul bruit provenait d'une fontaine, proche de l'entrée, qui glougloutait faiblement.
Prudemment ils s'avancèrent dans le bâtiment, le demi-loup ouvrant la voie, la main toujours sur sa lame. Ils descendirent une volée de marches, l'odeur dérangeante se précisant de plus en plus, à peine dissimulé par le parfum prégnant de femmes, maintenant mêlée de sang, de sexe et de cet âpre relent de souffre et de brûlé. Et de peur. Et de souffrance.

En bas, un spectacle sinistre, glauque et révulsant à la fois, les attendait.
Au centre d'une pièce ressemblant à s'y méprendre à la salle centrale d'un lupanar de luxe, décoré de soieries lie-de-vin et cuisse de nymphe, trônait un assemblage torturé, manifestement conçu pour attacher une personne, le tout baignant au milieu d'une mare répugnante de sang, de bave et d'un fluide épais, blanchâtre, à l'odeur lourde qui, à moins d'une grave erreur, laissait peu de doute quant à son origine.

Se tournant à demi, Zorro adressa une grimace à la Générale derrière lui, avant de lui faire signe de ne pas bouger.
Tirant un peu plus sa lame, il contourna le macabre ouvrage, s'approchant d'une porte un peu plus loin qu'il ouvrit très légèrement. Là, il s'immobilisa, un genou à terre, les yeux fermés, concentré. Lentement, il effaça de son esprit tout ce qui l'environnait. La pression du sol tapissé sous son genou, la présence de Sylvanas un peu plus loin, son odeur et son aura. Puis il s'effaça lui-même, oubliant sa propre respiration, ses propres battements de cœur.
Devenu pure perception, il projeta son esprit autour de lui, inspectant les pièces autour de lui, se glissant sous les portes, s'insinuant à travers les murs. Quand il revint à lui quelques instants plus tard, papillonnant des yeux après sa transe profonde, il était sûr d'une chose : à moins d'un camouflage magique, chose toujours possible dans cette ville, ils étaient absolument seuls dans la boutique. Seuls, mais pas nécessairement en sécurité.

Avec une expression plus détendue, il revint vers la Forestière en laissant retomber sa lame dans son fourreau avec un chuintement feutré, et posa une main rassurante sur l'épaule de l'elfe.

-A moins qu'on ne se cache de nous par magie, nous sommes seuls ici.

Un sourire, puis il désigna l'étrange structure centrale, sans encore avoir lâché l'épaule de sa partenaire.

- Une idée de ce que c'est ? Pas l'objet, il me semble que son usage est assez clair, malheureusement, mais cet éclat miroitant au milieu de cette … flaque ?

Lâchant finalement l'épaule féminine, il s'agenouilla et tenta de prélever le fameux éclat avec prudence, de sa main gantée, esquivant soigneusement les fluides répandus autour, avant de se retourner vers la Général avec un air interrogateur.

24
Prélude / Re : Hina pour vous servir [terminée] [Keira]
« le: lundi 14 février 2022, 19:19:07 »
Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas fait ça moi ...

*Mord Hina*
Gnalut !

25
Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: lundi 27 décembre 2021, 21:57:14 »
Les premiers mots de l’ashnardienne surprirent le mercenaire. En lui proposant de parler la première, il s’attendait à ce qu’elle l’interroge, ou du moins lui révèle les raisons de son attente un peu plus tôt, devant l’infirmerie de l’Arène. En aucun cas il n’avait prévu qu’elle lui présente des excuses. Encore moins alors qu’il s’estimait lui-même fautif pour son propre manque de délicatesse !

Il allait lever la main, lui dire qu’elle n’avait rien à se faire pardonner, mais déjà la jeune femme poursuivait. Il se renfonça discrètement dans son fauteuil, buvant une seconde gorgée de thé brûlant, appréciant la morsure enflammée du breuvage dans sa poitrine, un plaisir simple soudainement amoindri par les paroles de sa compagne.

Ainsi son geôlier battait Céleste, ne la traitant au final avec guère plus d’égard qu’un vulgaire chien de combat ? En apprenant cela le Loup dû réprimer un grognement pour ne pas couper la jeune femme dans son élan. Mais s’il n’avait pas craint d’empirer la situation il se serait déjà levé pour aller discuter avec cette enflure. Et lui présenter des arguments percutants, au besoin. Au lieu de cela, il s’avança vers la table, attentif, observant Céleste, son regard s’assombrissant au fil du récit. Un récit que le mercenaire sentait si chargé en émotion qu’il aurait pu durer des heures et des heures, des heures durant lesquelles la jeune gladiatrice sembla se vider de choses qu’elle gardait en elle depuis bien des années.

Pourtant, lorsqu’elle se tut finalement, achevant sa confession sur un timide pardon, et malgré les courtes pauses qu’elle fit, le thé était encore assez chaud pour que l’on se brûle sans y faire attention et la crêpe du voyageur laissait toujours s’échapper quelques fumerolles parfumées.

Méditatif, Zorro laissa Céleste manger enfin la fraise dominant sa tarte, avec un bonheur si évidant qu’il lui arracha un pouffement de rire.

-On dirait que quelqu’un raffole des fraises, je me trompe ?

Le regard pétillant, il roula sa serviette en cône et délicatement essuya la tâche de crème que la jeune femme avait laissé tomber sous sa lèvre au cours de son récit. Puis, toujours penché par-dessus la table, il donna une pichenette sur le nez de la Valkyrie.

-Et laisse moi te dire une chose : tu n’as rien à te faire pardonner. Compris ?

Finalement, il se laissa retomber dans sa chaise et attaqua la première bouchée de son dessert. Alors que la pâte, fine et légère, cédait sous ses dents, le chocolat fondu s’écoula lentement sur la langue du combattant, lui arrachant un frisson de plaisir.

-Ho quel délice ! Y a pas ça, d’où je viens, du moins aux dernières nouvelles. Si seulement je trouvais un moyen d’y remédier …

Il savoura encore sa première bouchée avant d’en prendre une seconde.
La moitié de sa crêpe disparue, il se lécha les doigts avec délectation, puis, sentant que le moment était venu, il s’installa plus confortablement et regarda Céleste dans les yeux, émeraude et tourmaline se reflétant l’une dans l’autre.

-Tu n’es pas un monstre Céleste. Et même si je ne suis pas en mesure de t’interdire quoi que ce soit, je t’interdis quand même de le croire. Et plus encore de croire les abrutis qui pourraient te le dire.

Un silence, et il reprit, le menton appuyé sur ses doigts croisés.

-A ce sujet, je tiens réellement à m’excuser d’avoir employé ce terme tout à l’heure. Du fond du cœur. C’était… maladroit de ma part, à tout du moins. Donc c’est moi qui te demande pardon.

Il lui adressa un sourire contrit, sincère, et s’humecta les lèvres avec une gorgée de thé. La saveur du breuvage, amère après tout le sucre du chocolat, lui tira une grimace comique.

-Ark ! Enfin bref. Si tu veux mon avis, tu dois être comme moi : une hybride, le mélange de deux espèces de ce monde. A la différence près que toi, t’es pas à moitié foirée !

Nouvelle grimace alors qu’il se passait la main dans la nuque, un peu gêné. Rares étaient les personnes à connaître ses origines, même parmi ses anciens compagnons.

-A titre d’exemple, je suis issu de deux races qui ne devraient même pas pouvoir avoir d’enfant ensemble. Résultat des courses, je n’ai même pas la moitié de leurs capacités : je ne me régénère pas aussi vite que ma mère, je ne maîtrise pas la magie comme mon père, bref … Tu vois le tableau !
Toi en revanche, j’ai l’impression que tu es complète, mais que tu ne maîtrises pas encore tout. C’est normal au final ! J’ai connu des gens qui mettaient une vie entière à y arriver. Et encore, ça ne les empêchait pas de renverser la moitié de leur broc d’eau en essayant de se servir par lévitation !


Un nouveau sourire amusé ourla ses lèvres alors que son regard brillait à ce souvenir.

-En tout cas je suis surpris. Quand je t’ai laissée commencer, je croyais que tu allais en profiter pour me poser des questions. Pas que tu allais répondre aux miennes avant même que je ne les pose ! Trop forte Princesse !

Le mot lui était venu spontanément, amical. Et il était bien parti pour lui rester, que cela plaise à Céleste ou non.

Un ange passa, baigné dans la douce lumière du crépuscule naissant et des lanternes de la terrasse où ils se trouvaient. Dans la rue en contre-bas, les bruits s’amenuisaient peu à peu, à mesure que la vie diurne s’estompait. Un peu plus loin on pouvait entendre les échos des premiers fêtards nocturnes, en avance sur les autres, mais pour l’heure la petite auberge du minotaure semblait être entourée d’une bulle de calme, à l’abri du monde et de sa rumeur.

A nouveau enfoncé dans sa chaise, ses longues jambes étirées sous la table, presque sous l’assise de Céleste, Zorro profitait de sa dernière bouchée de crêpe et d’une seconde tasse de thé tiède, tout disposé à répondre aux questions de sa compagne quand une interrogation subite lui vint.

-J’y pense. Ca ne devrait pas mais vu le caractère de merde de ton « gardien »… Tu n’as pas d’horaire à respecter rassure-moi ? Sinon je te raccompagne volontiers !

Il se leva à demi, prêt à partir si le besoin s'en faisait sentir.

26
Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: samedi 21 août 2021, 18:46:13 »
Dans le village dévasté, l'air était lourd. Lourd de cette odeur pestilentielle de sang et de mort. Lourd de la terreur des villageois massacrés, de la soif de carnage de leurs assaillants. La forêt, le vent eux-mêmes s'étaient tues, plongeant les lieux dans un silence angoissant, comme la crypte de quelque cruel animal, à peine éclairés par la lueur sanglante des feux qui brûlaient encore.

Alors que Yukka éteignaient ces quelques incendies, empêchant les flammes de se propager au reste de la forêt, Zorro marchait parmi les décombres, errant au milieu des cadavres mutilés et des maisons effondrées. Et sous son regard éteint se rejouaient des scènes semblables, vues tant et tant de fois qu'elles finissaient par se fondre dans un brouillard grisâtre. Des scènes auxquelles il n'avait jamais su s'habituer réellement.
Il ne cherchait pas de survivant. Le silence inhabituel qui régnait en ces lieux, l'odeur qui dominait… Cela lui suffisait pour savoir qu'il n'y en avait aucun. Du moins pas ici.
La tête penchée, le pas lent, il observait les traces au milieu du chaos, cherchant à comprendre comment s'était déroulée l'attaque. Qui, combien, pourquoi. Parfois il s'arrêtait, examinant une piste, ou retirant d'un corps l'empan humiliant d'une flèche brisée. Autour de lui, la plupart des morts étaient soit des personnes âgées, soit des hommes. Les femmes et les enfants n'étaient guère présents. Et il n'était pas très difficile de deviner ce qui leur était arrivé.

L'attaque avait dû être fulgurante. Les agresseurs, une bonne vingtaine, étaient arrivés en milieu d'après-midi, à l'heure où les hommes, épuisés, rentrent de leur dur labeur. Quelques cavaliers, une poignée d'archers et le reste à pied. Des hommes durs, violents et sanguinaires, à l'image des trois qui étaient sortis de la forêt devant la nunaat et le mercenaire.
Ils n'avaient laissé aucune chance aux villageois. Les maisons incendiées, les vieillards, inutiles, éliminés, toute résistance réprimée par le fer et le sang. Un carnage éclair et unilatéral…

Il revint vers sa compagne alors que celle-ci poussait un profond soupir.

-Ca pue … Mais c'est par-là qu'on doit aller, alors autant faire d'une pierre deux coups, non ?

Il répondit d'un bref grognement. Puis sans attendre plus longtemps, il se mirent en route, suivant les traces clairement visibles du chariot et des brigands.
Ils marchaient ainsi de plusieurs minutes, concentrés, lorsque Yukka brisa le silence qui s'était installé, sa voix résonnant étrangement entre les arbres dense. Zorro haussa un sourcil et laissa échapper un sifflement entre ses dents, couverts par le souffle agacé de sa compagne.

Pas une question de justice hein ? Juste empêcher ces monstres d'arriver jusqu'à chez toi ? Allons Yukka, cesse de jouer les cyniques. Je ne dis pas que tu ne veux pas effectivement protéger ton foyer, mais tu cherches autant que moi à faire s'abattre la justice sur le crâne de ces ordures.
Et même si je te connais mal, j'ai bien vu que tu manifestais une rage inhabituelle, violente, lorsque tu as affronté les deux esclavagistes tout à l'heure. Parce qu'il s'agit sûrement de foutus esclavagistes !
Alors quelque chose me dit que même si ce n'est pas pour les villageois, tu cherches tout de même la justice pour toi. La justice, et la vengeance.


Mais il garda tout ça pour lui, se contentant de lui adresser une grimace peu convaincue et un bref hochement de tête. Et tant pis si son expression dubitative froissait la jeune femme ! De toute manière, elle n'avait pas l'air de croire elle-même à ses propos …

Ils poursuivirent leur route.
La piste, qui menaient toujours plus loin vers les montagnes, était maintenant plus ouvertes, les arbres plus espacés, le sol plus rocailleux et une pente légère commençait à se faire sentir. Sans y être totalement, ils approchaient des premiers contreforts des massifs tout proches.
Au-dessus de leurs têtes, la lune se cachait timidement derrière un voile sombre, enveloppant le monde dans un linceul ténébreux. Ils continuaient de suivre la piste, avec plus de difficultés, quand soudain, au détour d'une crevasse, une dizaine de points lumineux en entourant un plus gros percèrent l'obscurité. Là, un peu plus bas, se dressait le camp des ravisseurs.

D'un même mouvement, l'herboriste et le mercenaire s'accroupirent, l'homme nettement plus bas qu'elle et s'approchèrent un peu plus, aussi furtivement que possible.
Alors qu'elle exposait sa proposition, Zorro jeta un œil à sa compagne, avec un sourire à moitié moqueur.

-Pour la discrétion, je ne dis pas, tu es une femme remarquable. Dans tout les sens du terme, ajouta-t-il, charmeur. Mais pour ce qui est de porter secours aux autres, c'est exactement ce que tu t'apprêtes à faire !

Il détourna le regard, observant la configuration des lieux, la maisonnette, les tentes, les feux, l'emplacement de la cage.

-Le souci c'est que si on fonce dans le tas, ils risquent fort de se servir des prisonniers comme otages. Tu as beau ne pas être du "genre à porter secours", je doute que tu veuilles aggraver leur situation. Laisse-moi une minute …

En silence, il fixa intensément le campement en contrebas, remuant les lèvres sans bruit, comme s'il calculait, ou planifiait. Finalement il se tourna vers sa compagne.

-Voilà ce que je te propose. Je vais m'infiltrer dans le camp, par derrière, et essayer de libérer les villageois, discrètement. Toi, tu te planques derrière le bosquet là-bas. Dans … Six minutes, tu lances l'assaut. Soit la plus bruyante possible. Utilise le feu, la glace, tout ce que tu veux. Si tu peux, incendie les tentes et la baraque. Je veux que ça pète comme un feu d'artifice. Ca couvrira la fuite des prisonniers. Si j'ai le temps, j'en profite pour libérer les chevaux et les faire charger. Ca ajoutera à la confusion. Dans tous les cas, je te rejoins en les prenant à revers. Tu es prête ?

Avec cet air d'assurance et d'autorité qu'il avait à l'époque où il était leader de commando d'éclaireurs dans son ancien monde, il planta son regard d'émeraude dans les yeux de lait de Yukka, attendant qu'elle soit sûre, puis il se releva, à moitié courbé.

-Au fait, tu devrais arrêter d'être aussi cynique. Et surtout… Ne meurs pas.

Avant qu'elle ne puisse répondre, il avait disparu dans les ombres.

-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-

La première sentinelle ne vit absolument rien venir. Elle marchait dans le noir, peu attentive, en sifflotant. La morsure glacée d'une lame fut la dernière chose qu'elle perçut.
La seconde n'eut pas beaucoup plus de chance. Elle s'était éloignée pour soulager sa vessie. Elle n'avait pas fini quand la mort vint l'emporter.
La troisième fut plus attentive. Une ombre à la lisière de son regard l'alerta. Elle se leva, suspicieuse, sortant son poignard du fourreau. Un bref mouvement, à sa droite. Elle fendit l'air de sa lame. Son bras fut brutalement bloqué. Un choc violent à la tempe l'étourdit. Un second lui fit perdre l'équilibre. Puis ce fut le noir.

Deux hommes se tenaient devant la cage aux esclaves, regardant les femmes aux frusques déchirées qui s'y blottissaient, apeurées, cherchant à rassurer les quelques enfants. Dans le regard des hommes brillaient une lueur malsaine, avivées par le vin et un sentiment de supériorité.

-Bonnes prises cette semaine !
-Ouais, on a bien bossé ! Tu crois qu'le chef nous laisserait en avoir une ou deux avant de …
-J'sais pas. P't-être.
-Tu choisirais laquelle toi ?
-Hmmm … La gamine là. J'les aime bien plus jeunes …
-Ouais mais laisse tomber, le patron voudra pas. Valent trop chers.
-Pas faux. Celle-ci al
-Bonsoir messieurs.

Les deux bandits se retournèrent, surpris, clignant de leurs petits yeux stupides pour essayer de distinguer la silhouette qui se découpait à contrejour.

-Que … ?

Son crâne percuta violement celui de son compagnon, les envoyant tout les deux au pays des songes.

-Sales ordures...

Avançant vers la cage, Zorro se retint de cracher sur les corps étendus. A la place, il saisit une torche allumée et éclaira son visage, souriant aux prisonniers pour les rassurer.

-Pas d'inquiétudes, nous sommes venus vous aider, mon amie et moi.

Au même instant, un terrible vacarme retentit à l'autre bout du campement.

-Quand on parle du loup … Voilà les renforts. Il va falloir faire vite. Fuyez aussi loin et rapidement que possible ! Et écartez vous un instant.

Le mercenaire leva haut sa lame et en abattit le pommeau sur le cadenas qui fermait la cage. Celui-ci se gondola. Un second coup, et il tomba au sol, la porte s'ouvrant dans un grincement stridant.

-Allez-y. Fuyez ! Vite !

Dès que les villageois seraient sortis, il foncerait vers l'enclos des chevaux avant de filer aider Yukka. Il fallait faire vite : aussi formidable soit-elle, à une contre trente ou quarante, elle n'allait pas pouvoir tenir éternellement !

27
*Mord Sennefer* Agaza miamiam ?

Ce qu'on peut grossièrement traduire par "Bien le bonjour parmi cette joyeuse bande m'sieur. Ou bien le bonsoir."

À ne pas confondre avec Agazamiamiam ! Ni avec Agaza miamiam (même écriture mais pas la même prononciation)

28
Les contrées du Chaos / Re : Une question de calibre (Sarah)
« le: lundi 28 juin 2021, 00:19:10 »
Pour innocente qu'elle soit, la brève étreinte que Zorro et Sarah avaient échangé avait semé le trouble dans le cœur du mercenaire. Dans le cœur ou plus exactement dans son corps, accélérant son rythme cardiaque et lui échauffant les sangs. Il avait beau savoir se contenir, se comporter en gentilhomme et faire comme si de rien n'était, il n'en demeurait pas moins que la jeune femme, son odeur caressante, l'élégance de ses courbes amples, sa voix affirmée, le dessin de ses lèvres et ses discrètes tâches de rousseurs, tout cela envoûtait l'homme qu'il était. En bref, il la trouvait superbe. Superbe et ô combien désirable.

Alors qu'elle s'éloignait, affirmant être une femme forte – affirmation avec laquelle il était tout à fait d'accord – il inspira discrètement, tentant de reprendre le contrôle de ses sens.
Peine perdue ! A peine la rouquine s'était-elle détachée de son torse que sa serviette glissa de plusieurs centimètres, offrant au regard de l'homme le spectacle affolant de son décolleté voluptueux et du dessin de ses aréoles pâles. Sarah ne sembla pas s'en soucier outre mesure, aussi le voyageur ne fit-il pas de commentaire. Même quand elle lui sourit et lui adressa un clin d'œil tout en lui caressant la main, lui faisant brusquement prendre conscience de là où elle était.

Par la sainte culotte de la Mère, cette fille était en train de lui faire perdre la tête ! Il la regarda, peinant à calmer l'étincelle de désir qui s'était allumée dans sa poitrine, et lui rendit son sourire alors qu'elle lui parlait.

-Je vais me mettre en place …
-Tu veux que je te …

Trop tard.

Il n'avait pas fini sa phrase pour lui proposer de la laisser seule quelques instants que déjà elle lui tournait le dos, à genoux sur le matelas, et ouvrait en grand sa serviette. Si le tissu masquait encore les fesses de l'armurière, en partie du moins, leur forme demeurant visible, moulée par l'éponge humide, il ne dissimulait en revanche en rien la chute marquée de ses reins, pas plus qu'elle ne cachait la courbe ample de ses seins sur les côtés de son torse élancé ou les deux adorables fossettes dans le bas de son dos.
Alors que son souffle se bloquait dans sa poitrine et que son cœur tambourinait violement, surpris, Zorro resta de marbre, incapable de détacher ses yeux de la belle alors qu'elle s'installait sur le matelas, à plat ventre, ses jambes douces frôlant les siennes.

"Bon sang Zorro, tu n'es plus un adolescent depuis longtemps, et ce n'est pas la première fois que tu vois une femme nue, ou presque. Qu'est-ce qui te prend, elle t'a ensorcelé ou bien ? Ou alors c'est la lune qui te travaille ?"

En son for intérieur, le demi-lycan s'avait fort bien qu'aucune des deux options n'étaient vraies. Sarah n'était pas mage, elle n'en avait de toute manière pas besoin, et il s'en fallait de plusieurs jours que la lune ne l'affecte. Non, c'était simplement que la jeune femme éveillait sa libido de manière particulièrement puissante. Une libido qui, depuis qu'il était en ce monde, avait d'ailleurs tendance à être plus aigüe qu'auparavant.

-Je vous en prie Monsieur, Madame n'attend que vous …

La voix de la rousse le tira de ses pensées, lui arrachant un pouffement amusé. Il se secoua et se déplaça sur le lit tandis qu'elle dégageait sa nuque, lui répondant sur le même ton.

-Alors si Madame est prête, je vais commencer mon œuvre. Que Madame me dise si elle désire quelque chose !

Il se plaça au-dessus de ses fesses, remerciant les dieux connus et inconnus qu'elle lui tourna le dos. Ainsi elle ne pouvait voir la bosse qui déformait son pantalon, le serrant désagréablement.
De nouveau il respira profondément, tentant de se calmer, et s'assit avec précaution sur les cuisses galbées de Sarah, veillant à ne pas trop peser dessus et à ce que sa bosse ne s'appuie pas sur elle.

-Si la serviette te gêne tu peux toujours … la pousser à ta guise !

Zorro haussa les sourcils. Ca, il ne s'y attendait pas. Et pourquoi donc la voix de la jeune femme avait-elle été aussi basse sur la fin de sa phrase. Est-ce que par hasard … Il secoua la tête, refusant pour le moment d'envisager cette éventualité, refusant d'interpréter ce que son odorat sensible lui soufflait, en particulier depuis que son hôte avait dégagé sa nuque, libérant son odeur suave et enivrante.

-J'y penserais, au besoin.

Sans plus de cérémonie ni te détour, il termina de s'installer, ses fesses pressées contre les jambes féminines, le buste courbé vers l'avant, ses mains aux paumes larges et aux longs doigts appuyées sur les omoplates de la demoiselle.

-De ton côté, n'hésite pas à me dire ce que tu veux. Plus fort, moins fort, là, pas là … Et si je n'ai pas les mains trop froides !

Il gloussa au dernier commentaire. Lui ? Les mains trop froides ? Peu probable, à moins de les plonger dans la neige avant ! Il avait naturellement le corps chaud, et les émotions que Sarah agitait en lui le rendait d'autant plus brûlant.
Il ferma les yeux pour ne plus voir la vision de rêve qu'elle lui offrait, même s'il devenait ainsi plus sensible à la douceur de sa peau marquée par les légères boursouflures de ses cicatrices, et il se concentra.

Doucement, ses mains s'animèrent. Avec douceur, presque une caresse, il les passa sur les épaules de la jeune femme, insistant au creux de sa nuque avant de remonter jusqu'à la base de son crâne, juste sous ses cheveux de feu. De ses pouces, il massa avec délicatesse le creux qui s'y trouvait, avant de descendre le long de sa colonne, décrivant de petits cercles tout en pétrissant doucement la peau sur les côtés.
Lentement, il poursuivit jusqu'aux fossettes du dos de la rouquine, puis plus bas jusqu'à sentir sous ses doigts les bords de la serviette. Tranquillement, il en suivit le contour jusqu'à atteindre sa taille puis remonta avec la même lenteur, glissant et pressant sur ses flancs, le bout de ses doigts frôlant les lignes de sa poitrine écrasée contre le matelas.

-Tu veux un oreiller peut-être ? Pour être mieux installée ?

Il attendit sa réponse, ses désirs, avant de reprendre. Il lui massa longuement les épaules et la nuque, glissant ses index et majeurs sur la courbe de sa mâchoire pour dénouer son cou avant de poursuivre.
Parfois, il changeait de position, venant à côté de la jeune femme, creusant le matelas sous son poids, pour masser un côté de son dos à deux mains, appliquant largement ses paumes d'un côté, puis de l'autre. Parfois il se couchait presque sur elle, le torse à quelques centimètres de son dos, pour faire doucement rouler son coude le long de ses vertèbres. Parfois au contraire, il s'asseyait carrément sur ses cuisses, ne prenant nullement garde au placement de son membre sur les fesses de la belle, et appuyait sur son dos jusqu'à entendre un crac des plus satisfaisants.

Il procéda ainsi de longues minutes, variant la pression et les gestes selon les besoins, les yeux toujours étroitement clos, imperméable à tout ce qui n'était pas Sarah, repoussant de son mieux les assauts de son désir qui se manifestait toujours, sans même se rendre compte qu'à force de changer de position, la serviette avait glissé et se retrouvait en petit tas contre la hanche de sa "patiente".

Au bout d'un moment, les yeux encore fermés, il se redressa, faisant craquer son propre dos, et changea de position.

-Aux jambes maintenant.

Il attendit un instant, si jamais Sarah protestait. Après tout, initialement, il ne devait lui masser que le dos. Il estimait simplement qu'un massage réellement détendant passait aussi par le soin des jambes de la personne. Et puis pour être totalement honnête avec lui-même, il devait bien reconnaître qu'il avait envie de prolonger encore un peu le contact avec la belle armurière, de savourer la douceur de son corps sous ses mains.

En l'absence de protestation, à demi assis au creux de son dos, il entreprit de lui malaxer doucement les cuisses, enfonçant ses pouces dedans presque avec tendresse, lentement, d'abord avec hésitation puis avec plus d'assurance lorsqu'il eut fini de prendre ses repères. Il descendit jusqu'à ses fins mollets, n'hésitant pas à lui plier le genou pour le caresser, le masser à deux mains, allant même jusqu'à s'occuper de sa cheville, de la plante de son pied, puis de recommencer à la seconde jambe.
Puis, à tâtons, il vint se placer à ses pieds et reprit en sens inverse, à demi couché sur elle, son bassin et sa bosse frôlant ses orteils, massant l'intérieur de ses mollets puis de ses cuisses, lentement, avec attention, attendant de sentir la serviette pour s'arrêter et repartir en sens inverse.
Une serviette qui n'était plus là.

29
Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: lundi 28 juin 2021, 00:12:14 »
Deux heures. Deux heures entières. Alors qu'il ne comptait faire qu'une petite sieste le temps que ses points de sutures cessent de le tirailler ou que le médecin – un homme presqu'aussi charmant qu'un nain avec une rage de dents perdu au milieu d'elfes – le mette dehors, Zorro s'était finalement endormie pendant deux heures pleines, sombrant sans même s'en rendre compte dans un sommeil de plomb, dépourvu, pour une fois, du moindre rêve ou du moindre cauchemar. Une illustration particulièrement parlante de sa fatigue, bien plus importante qu'il l'imaginait.
Ce sommeil imprévu avait cependant eu bien plus d'effets positifs que négatifs. Si le dos du mercenaire était raid à cause de la dureté de sa couche, encore moins confortable que le sol où il dormait quand il voyageait, il se sentait particulièrement reposé. Mieux encore, la plupart de ses plaies étaient maintenant refermées, et même celle que l'Ashnardienne lui avait infligé au flanc, et qui avait failli l'emporter, n'avait plus guère besoin des points de suture pour rester fermée.

Les yeux toujours clos, l'homme esquissa un léger sourire, avant de prendre une profonde inspiration, évacuant les derniers lambeaux de sommeil. Sa poitrine musclée, nue, se souleva avec force, jusqu'à faire légèrement craquer ses os, puis il expira en clignant des paupières, ses iris de tourmaline captant la lumière d'un brasero non loin.

Une seconde inspiration, puis il se redressa en position assise avec un grognement sourd, les muscles encore endoloris des efforts fournis lors de son dernier combat contre Céleste. Avec un demi-sourire, il palpa distraitement la ligne irrégulière parcourant son flanc avant de secouer la tête.
En baillant, il s'étira, achevant de faire craquer sa colonne vertébrale, ébouriffa sa crinière de jais puis se mit debout. Avisant ses affaires toute proche, et sans remarquer la silhouette ombreuse vaguement derrière les grilles de la porte des lieux, il se rhabilla, grimaçant en voyant l'état de sa tunique : il était bon pour en acheter une nouvelle. Heureusement qu'en dépit de sa défaite finale il avait amassé assez pour se permettre cette dépense ! D'autant qu'elle n'était pas si importante. Ce n'était pas comme s'il avait dû racheter une armure complète.

Une fois équipé et ayant vérifié qu'il n'oubliait rien, il se dirigea vers la sortie de l'infirmerie et tomba nez à nez avec Céleste.
Surpris, il marqua un bref temps d'arrêt, papillonnant des yeux en croisant le regard d'émeraude de la jeune femme, puis une grimace amusée ourla ses lèvres, révélant une canine effilée.

-Une Valkyrie pour m'accueillir à mon réveil ? Serais-je en réalité mort et au Valhalla ?

Il ignorait si la légende de la Halle des Morts Glorieux existait dans ce monde, mais Céleste étant surnommée du nom des guerrières divines, la plaisanterie l'amusait.

-En tout cas, si c'est le cas, les lits ne sont pas dignes des légendes !

Tout en parlant, il l'observa, sans aménité.
Apparemment la guerrière avait été soignée, et mieux que lui. A moins que ses facultés de guérison ne soient à ce point efficaces ? A la réflexion, c'était l'hypothèse la plus probable. Après tout, il l'avait déjà vu se remettre en très peu de temps de blessures fatales, en particuliers suite au combat qu'elle avait mené contre le cyborg Zogare. Et puis de ce qu'il avait compris lors de leur propre "conversation", les gardiens de la gladiatrice n'avaient pas l'air du genre à vraiment prendre soin d'elle …
En tout cas, pour autant que le mercenaire puisse en juger, elle ne portait plus la moindre trace de leur affrontement. Elle s'était même changée, troquant sa tenue de combat pour une robe à la transparence étudiée, noire comme une nuit sans lune, moulante juste ce qu'il faut pour émouvoir sans obscénité. Une robe qu'elle portait avec la prestance d'une noble dame, du moins de l'avis du sang-mêlé.

Sans se départir de sa grimace enjouée, il mima une demi-révérence.

-Puis-je quelque chose pour toi Ô Princesse Guerrière ? Parce que je présume que tu n'es pas ici par hasard. Et soit dit sans offense, tu ne m'as pas l'air assez cruelle ou monstrueuse pour vouloir achever un adversaire.

Monstrueuse. Le terme était peut-être mal choisi. Plus tôt, dans l'arène, la Valkyrie avait eu l'air particulièrement perturbée par sa transformation.
A vrai dire, Zorro – et probablement l'ensemble des spectateurs - -avait lui aussi été surpris par cet évènement. Pour autant, il était sincère en disant ne pas la trouver monstrueuse. En fait, elle lui rappelait les Elians de son monde d'origine, des personnes qui, parfois, pouvaient vivre toute leur vie sans éclat, et se découvrir soudain capables de choses extraordinaires et se trouvaient … perdus.

Conscient de l'avoir peut-être vexé, il leva une main, tête baissée, coupant net toute protestation ou remarque éventuelle.

-Je te demande pardon, ce n'est pas ce que je voulais dire. Pour autant, je suis sincère : je ne trouve absolument pas que tu sois un monstre. Pas plus que je ne te pense cruelle.

Il releva le visage pour planter son regard vert, franc, honnête, dans celui tout aussi vert de ce petit bout de femme maigrelet mais pourtant si redoutable.

-En guise d'excuses, puis-je t'inviter à boire un verre quelque part. Et puis pour être tout à fait honnête, je voulais te parler aussi. Ce que tu m'as révélé tout à l'heure m'a … on va dire que ça m'a touché.

~~~~~~OoOoOoOoO~~~~~~

Une demi-heure plus tard, Zorro et Céleste étaient attablés à la terrasse supérieure d'une taverne prisée de la capitale, éclairés par les premières lueurs d'un soleil couchant. La soirée venait de commencer, et il s'en fallait encore de plusieurs heures avant que l'astre du jour ne disparaisse derrière la ligne d'horizon. Pourtant, les deux combattants étaient seuls sur le balcon dominant une place en pierre de taille. Pour une raison que le mercenaire ignorait, lorsqu'ils les avaient vu arriver, le tenancier, un minotaure aussi impressionnant qu'affable, avait fait partir les quelques clients présents sur la terrasse avant d'y installer le duo, offrant un sourire sincère à la Valkyrie et un autre, tout aussi aimable mais plus professionnel que sincère, au Loup Noir.
Il s'était enquit de la commande du combattant, sans prendre celle de la jeune femme, comme s'il la connaissait déjà, et était revenu peu de temps après, posant devant Zorro une théière avec une tasse et une crêpe au chocolat – un délice qu'il avait découvert tout récemment – et son plat favoris devant Céleste.

Délicatement, le voyageur se servit une tasse de thé, en proposant à sa compagne, avant de siroter lentement le breuvage brûlant en faisant claquer sa langue de satisfaction.

-Rien de tel qu'un thé en terrasse. Surtout en bonne compagnie.

Il leva sa tasse à l'attention de Céleste avant de s'enfoncer dans sa chaise.

-Bon, honneur aux dames, commença-t-il avec un sourire galant.

30
Prélude / Re : Re : Victoria Campbell, Occultiste ambitieuse [Anéa]
« le: lundi 19 avril 2021, 00:01:05 »
Prends tes aises, personne ne va te croquer

*Croque Victoria*
Ha que coucou à toi ! Amuse-toi bien dans cette famille de fous !

Pages: 1 [2] 3 4 5