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Messages - Elena Ivory

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Le palais d'ivoire / Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]
« le: lundi 24 septembre 2018, 01:08:45 »
Cette cérémonie était extrêmement formelle. Elena se devait d’être à la fois autoritaire et suffisamment apaisée pour éviter de déclencher un incident quelconque. Elle ne devait pas humilier les Baldur, tout en les rappelant à l’ordre, afin que personne ne doute de son autorité. La scène avait plus d’importance qu’on pouvait le croire, car beaucoup de gens doutaient de la capacité d’Elena à pouvoir diriger Nexus. Et les doutes étaient réels, vu son âge, et le fait qu’elle avait passé les dix premières années de sa vie en-dehors de la capitale. Elena avait sur elle l’image injuste d’une Reine séparée de son peuple, vivant dans les tours du Palais d’Ivoire, sans se soucier du reste du peuple.  Elle devait donc concilier avec les nobles et les puissantes familles aristocratiques de Nexus, sans savoir jusqu’à quel point elles pouvaient se fier à eux. Et c’était typiquement le cas avec les Baldur. Jusqu’à quel point étaient-ils fiables ?

Alexander, après avoir prononcé son serment, affirma à la Reine qu’il voulait travailler le plus rapidement possible pour restaurer le lien de confiance entre sa maison et la Couronne. Elena hocha doucement la tête, gardant sur elle une expression impassible et neutre. Un jeu d’apparences dans lequel elle avait appris à se mouvoir. Qu’elle le veuille ou non, Elena était la Reine de Nexus. C’était autant son fardeau que sa bénédiction.

« La Couronne prend note de votre engouement, Sire Baldur. »

Elena n’avait pas encore mis fin à la séance, et elle se rassit pesamment sur son trône, faisant face au jeune duc. Il était plutôt mignon, et en tout cas avait l’air sincère dans son approche. D’un autre côté, Nexus était un véritable panier de crabes, rempli de traîtres potentiels. Elle ne pouvait pas juste barrer d’un trait la présence des Galdur. Réfléchissant pensivement pendant quelques secondes, elle laissa les murmures se répandre dans la salle, avant de se racler la gorge, et de se pencher en avant.

« Puisque vous êtes là, Sire Galdur... Comment se porte le duché de Galdur ? Votre famille légitime a-t-elle pu reprendre le contrôle entier des Cataractes Blanches et de la Plaine de Galdur ? »

La principale erreur qu’on pouvait commettre avec Elena, c’était de croire qu’elle ne se renseignait pas sur les autres, qu’elle ne travaillait pas ses dossiers. En réalité, la jeune femme passait énormément de temps à lire les études et les rapports que la Couronne commandait, et avait une capacité mémorielle phénoménale, retenant ainsi une quantité phénoménale d’informations.

Et elle n’avait manifestement pas envie d’en terminer trop rapidement avec Sire Galdur...

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Le palais d'ivoire / La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]
« le: lundi 24 septembre 2018, 01:07:40 »
Au Palais d’Ivoire, on célébrait ce soir une fête particulière. L’Amiral Edward Vanberg était revenu conquérant d’une campagne navale le long des colonies maritimes de Nexus. C’était une succession d’îles et d’archipels situés à la mer. Ces lopins de terre étaient des possessions nexusiennes, mais qui faisaient régulièrement l’objet d’attaques de la part de monstres marins, notamment les Sahuagins... Ou encore des hordes de pirates. Le Conseil royal avait autorisé une mission très spéciale, et avait diligenté à cette fin l’Amiral Vanberg. Plusieurs colonies s’étaient plaintes d’attaques régulières de pirates, qui avaient été jusqu’à une bataille navale rangée où plusieurs navires militaires avaient été coulés. Visiblement, les pirates, non seulement disposaient de solides navires, mais aussi de monstres qu’ils libéraient sur les navires. Vanberg s’était livré à une campagne militaire éreintante, explorant de nombreuses îles, déployant des soldats afin de trouver le port secret des pirates.

Ceux-ci, bien organisés, formaient une véritable armée sauvage, très certainement soutenus par les Ashnardiens. À plusieurs reprises, la flotte de Vanberg s’était battue en mer, constatant que les pirates disposaient de l’aide de multiples Sahuagins, et même d’un kraken ! Leur meneur était un homme se faisant appeler « Le Commodore », un magicien redoutable qui avait récupéré des artefacts magiques lui permettant de commander les Sahuagins. En filigrane, le Commodore s’était surtout allié avec les ennemis du royaume des sirènes d’Arcnos, un royaume océanique aquatique éloigné, et les ennemis d’Arcnos y avaient vu l’occasion de déstabiliser Nexus. Vanberg s’était livré à une enquête approfondie, débusquant les traîtres des forts maritimes, protégeant ces derniers des assauts du Commodore, jusqu’à assiéger sa base rebelle.

La flotte de l’Amiral avait affronté les troupes du Commodore au milieu d’une intense tempête, un puissant ouragan, mais la victoire avait finalement été à bout du chemin. Le Commodore avait été neutralisé, et son butin récupéré. Couvert de victoire, auréolé de sa splendeur, Vanberg, jeune Amiral aux cheveux blonds, était retourné à la capitale en emmenant avec lui une cohorte de prisonniers, dont le mystérieux Commodore, un mage noir qui avait commandé divers groupes et confréries de piraterie pour les liguer sous son autorité. Les vivats avaient raisonné dans toute la ville, et Elena lui avait discerné l’une des plus prestigieuses récompenses de la Couronne, avant d’organiser une soirée en son honneur.

Pour l’occasion, les traiteurs de Nexus avaient ramené quantité de merveilles culinaires émanant des colonies, essentiellement des fruits de mer. Crevettes, assortiments de gambas, huîtres, moules marinières agrémentées d’onctueuses sauces, crabes, homards... La gastronomie nexusienne était à la hauteur de sa réputation, et Elena, portant une élégante robe de soirée, une superbe robe blanche de haute couture, légèrement transparente vue de dos. Une tenue très réussie, faite sur mesure, qui confirmait que la Couronne avait encore les moyens. Elena se sentait en réalité assez intimidée dans un tel accoutrement, mais, comme Adamante n’avait cessé de le lui dire, c’était une occasion exceptionnelle. L’armée n’aurait pas compris que la Reine ne se montre pas à la hauteur.

« L’Amiral Vanberg est très populaire, non seulement au sein de l’armée, mais aussi au sein de la population. C’est un véritable génie militaire.
 -  J’ai lu ses états de service, oui. Ils sont... Très impressionnants. »

Elena le pensait sincèrement, et elle avait été ravie de s’entretenir avec l’Amiral, de le saluer, et de l’honorer lors de la cérémonie officielle. Maintenant, elle se baladait dans la soirée, en profitant pour discuter avec les différents représentants des colonies. La jeune Reine n’était pas une femme frivole, et avait une bonne connaissance des dossiers, des familles, des liens de noblesse, et de l’influence des différentes colonies. Elle faisait tout pour gommer la mauvaise image qu’elle avait aux yeux du peuple de la capitale, afin de montrer qu’elle était, non seulement très compétente, mais aussi très proche de ses sujets.

Comme on pouvait l’attendre de tout souverain digne de ce nom, en vérité !

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Le palais d'ivoire / Re : L'Oiseau Noir et l'Or Blanc [PV: Elena Ivory]
« le: lundi 17 septembre 2018, 00:51:51 »
« Les nécrophages, oui.. Ce sont des monstres qui vivent dans les mines, et s’aventurent parfois dans les cimetières. Ils sont une plaie constante pour les nains, mais aussi pour nos mineurs. »

Les créatures nécrophages des mines étaient généralement des putréfacteurs, des hordes de monstres assez laids, à l’odeur infecte, qui pouvaient cracher de jets d’acide, et étaient souvent menés par un bullvore. Il y avait aussi les charognards, ou des monstres plus connus, comme les goules, les algoules, les graveirs, les dévoreurs, les décharneurs.. Jadis, les propriétaires de mines ou de carrières fermaient leur exploitation en appelant des sorceleurs pour qu’ils fassent le ménage, mais la prolifération de nécrophages avait augmenté avec la guerre. La putréfaction attirait ces créatures, les faisant ressortir des entrailles de l’Outremonde pour s’en prendre aux mineurs.

Rickard était venu pour demander un appel de fonds, et probablement l’aide des Paladins d’Haven afin de résoudre cette menace. Nöly devait d’ailleurs s’occuper de ça, car le Conseil Royal devait justement se réunir pour en discuter. Mais, pour l’heure, en jeune Reine frivole qu’elle était, elle préférait passer du bon temps avec Serenos. Devant la fontaine, celui-ci lui fit alors un petit tour. Nöly sursauta en voyant le décor évoluer autour d’elle, se recouvrant d’un voile bleuâtre, tandis qu’une espèce de colonne mystique blanchâtre jaillit de la fontaine, tournoyant sur place, libérant des vagues d’énergie. Intriguée, Nöly cligna des yeux à plusieurs reprises, mais ne sentit aucune agressivité émanant de ce flux immaculé.

« Serenos... » murmura-t-elle.

Elle contempla la petite peluche qui se trouvait près d’elle, et que Serenos lui présenta comme étant l’un des esprits mystiques, tout en lui expliquant que les esprits veillaient sur eux. Nöly, qui avait tout de même un esprit assez cartésien, en resta silencieuse. Elle savait que la magie existait, qu’elle était puissante sur Terra, mais... Et bien, les fontaines à vœux relevaient avant tout de la superstition. Néanmoins, l’image n’en restait pas moins plaisante, et celle-ci se volatilisa finalement. Elle esquissa un léger sourire quand Serenos jeta ensuite la pièce dans la fontaine, puis se retourna vers elle, en lui expliquant qu’il était là pour elle, et qu’il voulait être... Un « héros » pour elle.

La jeune Reine l’observa silencieusement pendant quelques secondes, puis releva sa main, et lui caressa tendrement la joue, un sourire sur le coin des lèvres.

« Serenos... Tu n’as pas à être mon héros, tu sais. Tu as à être un Roi, c’est une activité bien plus difficile, mais bien plus gratifiante aussi. »

Elle rajouta ensuite, après quelques secondes :

« Et puis, nous nous apprêtons à signer la paix avec Ashnard. Des jours magnifiques s’offrent à nous, Serenos. »

La paix, la promesse de la paix... Elle était désormais palpable, Nöly pouvait la sentir du bout de ses doigts. La paix ! Cette seule idée suffisait à emplir son cœur de joie.

« Alors, maintenant que la paix est à nos portes... Que pourrais-je bien craindre ? »

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: dimanche 09 septembre 2018, 15:36:24 »
Cette soirée improvisée se poursuivait donc. Après leur séjour à l’auberge, Luria avait montré à Elena l’un des premiers secrets de ses parents : un refuge d’amour avec vue sur la mer dans un faux-plafond d’un entrepôt. Et maintenant... Face à la fontaine, Elena entendit alors Luria lui réciter l’une des comptines de sa mère. Comme Adamante l’avait dit, Nöly aimait l’art, et les chansons. C’était sans aucun doute un héritage mélisain, car, dans les Îles Mélisi, les artistes étaient très bien vus. Les Mélisains aimaient les chants, et les Mélisains étaient, de manière générale, connus pour leur côté festif. Elena sentit son cœur se serrer quand Luria, face à elle, ferma les yeux, et commença à chanter. Une mélodie qu’Elena n’avait jamais entendu, mais qui ne manqua pas de l’émouvoir. Silencieuse, elle regarda Luria la réciter, calmement, progressivement, comme si, à chaque syllabe, Luria se rappelait les fois où Nöly lui avait chanté cette chanson.

*Étoile, étoile...*

Jamiël, qui avait été la meilleure amie de Nöly, lui répétait souvent qu’elle voyait Elena comme son « étoile », sa raison de vivre. Elena savait combien il avait été difficile pour ses parents d’avoir un enfant, et, quand la grossesse d’Elena avait enfin commencé, l’instinct maternel de Nöly en avait été renforcé. C’était pendant sa grossesse que Nöly avait répété à Luria cette mélodie, et, même si Luria chantait sans musique, Elena pouvait entendre la musique venir. Les mains d’Adamante s’illuminaient en effet, dotant la chanson de Luria d’un nécessaire accompagnement musical.

Elena l’écouta donc, sans réaliser qu’elle était en train de pleurer, en voyant le corps de Nöly se superposer à celui de Luria. Nöly qui, enceinte, souriait à Luria, et laissait la jeune enfant caresser le ventre rond de la Reine, tout en lui récitant la comptine.

*Étoile, tu es mon univers...*

La jeune Reine ne put que fermer les yeux à un moment, un élan mélancolique s’emparant d’elle. Des larmes de tristesse, bien sûr, mais surtout de joie. Même après sa mort, l’aura de Nöly continuait à rayonner. Elena n’avait d’elle aucun souvenir, aucune autre souvenir que ce que Jamiël lui avait dit, que ce qu’elle lisait dans les rapports et dans les livres d’Histoire. On lui rapportait l’image d’une femme aimante, qui avait soigneusement veillé sur son bébé, qui l’avait aimé jusqu’à sa mort, et qui, même au-delà, continuait encore à lui apporter son amour.

Luria termina finalement, et lui sourit ensuite... Elena sourit légèrement, puis... Sans crier gare, elle lui sauta dessus, et s’enfouit dans ses bras, la câlinant. Luria ne put que la serrer en retour, et la Capitaine dut alors sentir le corps d’Elena devenir plus fébrile. La jeune femme se taisait, la Reine ne disait rien, mais son corps tremblait nerveusement.

« Co-Comment est-ce possible, Luria, hein ? »

Elena renifla fortement, puis releva son visage. Elle avait les joues rouges, et souriait... Tout en pleurant.

« Je ne me souviens pas de ma mère... Je n’ai aucun souvenir d’elle, aucun... Alors... Comment est-ce qu’elle peut me manquer, hein ? COMMENT ?! »

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Le palais d'ivoire / Re : L'Oiseau Noir et l'Or Blanc [PV: Elena Ivory]
« le: samedi 08 septembre 2018, 15:23:20 »
Nöly était sincère. Elle avait envie de visiter Meisa, d’en savoir davantage sur Ayshanra et sur toutes les localités peuplant ce monde lointain. Mais, pour l’heure, Nöly avait des priorités plus importantes en tête, notamment la possibilité d’alliance entre Nexus et Ashnard. Au sein de la Cour, ce sujet était le plus important. La paix, cette situation tant attendue... La guerre entre l’Empire d’Ashnard et le royaume de Nexus avait profondément déstabilisé le monde. Les Terres Centrales étaient maintenant appelées dans le bas-peuple « Contrées du Chaos ». Des pays dépendant des soutiens financiers de Nexus s’étaient vus couper les vivres, et avaient progressivement sombré dans l’anarchie, sous l’invasion des monstres, la prolifération des bandits... La guerre avait connu une forte période ascendante, lorsque Nexus accusait les Ashnardiens d’être à l’origine de ces vagues de monstres, mais, après de nombreuses années de négociation, un horizon paisible pouvait enfin s’envisager. Liam y consacrait tous ses efforts, tout comme Nöly. Si le Roi cherchait à convaincre les pouvoirs militaires de l’opportunité de cette alliance, Nöly, elle, s’entretenait régulièrement avec les acteurs économiques, qui étaient particulièrement puissants à Nexus. Les marchands, les guildes économiques, les syndicats d’ouvriers... Il y avait de nombreux interlocuteurs, et la tâche était loin d’être aisée. Nöly devait continuellement concilier des intérêts, tout en songeant aussi à leurs projets de réformes économiques, notamment l’abolition de l’esclavage, qui était une volonté commune des deux souverains. Nöly avait lu trop de rapports sur les pratiques esclavagistes et vu trop d’abus pour pouvoir continuer à fermer les yeux là-dessus.

Serenos semblait en tout cas ravi de l’idée que Nöly puisse aller à Meisa, tout en lui rappelant brièvement ses performances au lit, ce qui la fit sourire. Les mœurs nexusiennes n’étaient toutefois pas les mœurs meisaennes, mais la jeune Reine n’insista guère là-dessus. Tandis que le duo marchait, ils croisèrent alors le frère aîné de Liam, Rickard Ivory, un homme entreprenant, un commandant militaire réputé. Mais il existait entre lui et Liam une certaine tension, une rivalité d’enfance. Si Liam avait rejoint l’ordre des paladins d’Haven, Rickard, lui, avait suivi une voie plus chevaleresque. Nöly le salua brièvement, puis Serenos supposa que Rickard Ivory en voulait toujours à Liam d’avoir été nommé Roi à sa place.

« Oh, je dirais plutôt qu’il te surveillait, Serenos... N’oublie pas que tu parles à la Reine de Nexus ! »

Il fallait tout de même assurer un minimum la protection de la Reine...

« Pour le reste, il y a longtemps que nous avons aboli la règle de la primogéniture. »

Encore en vigueur dans des provinces nexusiennes et dans bien des royaumes, cette règle de succession voulait, pour éviter les litiges, que l’enfant aîné soit désigné successeur du titre de noblesse dont son parent était titulaire. La Couronne avait aboli ce système. Désormais, le futur souverain était librement choisi par  le souverain en place dans le cadre d’un testament authentique, avec un contrôle du Conseil Royal, et un contreseing nécessaire des Conseillers Royaux. Le système n’était toujours pas parfait, mais, effectivement, en suivant la règle de la primogéniture, Rickard Ivory aurait été choisi.

Nöly savait que les deux garçons avaient été rivaux pendant l’enfance... Comme bien des garçons, à la réflexion. Pouvait-on le leur reprocher ? Rickard restait actuellement un membre solide de la famille, proche des militaires, et qui s’était impliqué dans les négociations avec l’Empire d’Ashnard.

« Il devrait retourner vers le duché de Kovar bientôt. Le duc fait face à une invasion préoccupante de créatures nécrophages dans ses mines, et a appelé la Couronne à l’aide. Ne t’inquiète pas pour ça... »

Nöly continua à marcher, jusqu’à se rapprocher de la fontaine, et présenta à Serenos une pièce, avant de lui sourire.

« Tu connais la tradition... Il faut faire un vœu... »

Et elle-même jeta une pièce dans la fontaine...

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Le palais d'ivoire / Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]
« le: lundi 27 août 2018, 00:55:26 »
Elena ne pouvait agir autrement. Pas envers un banneret qui était soupçonné d’être, à défaut d’un traître, au moins un individu non loyal. Avec son passé trouble, Alexander était plutôt mal vu, et le duc de Kovar ne l’appréciait pas beaucoup. Une position qu’Elena pouvait comprendre par des raisons assez économiques, les deux duchés étant plutôt des rivaux. Au-delà de ça, Elena était jeune, considérée comme faible, et devait donc se montrer inflexible. Elle accueillit donc l’homme avec froideur, avec autorité, lui rappelant qu’il était en retard sur son serment de fidélité. Face à la Reine, Alexander devait jouer serré. Toute la Cour le regardait, ainsi que des diplomates, des conseillers, des sages... Il y avait également des elfes ici, comme Althuin, l’un des représentants du Bosquet de Nexus. La Sylve entretenait toujours d’étroits liens avec la Couronne, et Althuin était un homme réputé comme appartenant à une ligne assez dure et autoritaire. Il était là pour tenter d’apaiser les tensions grandissantes entre humains et elfes dans la cité royale.

Alexander lui fit le baiser de paix, et Elena eut une ombrelle de sourire sur les lèvres. L’homme n’en avait pas fini, car il avait encore un ultime cadeau à lui présenter. Restant silencieuse, Elena le vit alors brandir une très élégante épée, provoquant un léger frisson dans l’assemblée. La femme observa la lame, et Adamante, à côté d’elle, frémit sur place, sentant les runes magiques qui ornaient l’épée. Alexander lui présenta ensuite l’épée, et Elena l’observa lentement.

« Connúibÿr... » répéta-t-elle doucement.

Elena se retourna vers Althuin, qui était dans l’assemblée.

« Vénérable Althuin ! Puis-je avoir votre expertise sur cette lame ? »

L’elfe sortit de la foule. Il portait une légère toge, et arborait une longue chevelure argentée. Ses yeux bleus étaient très froids, et il s’inclina respectueusement devant la Reine, puis attrapa Connúibÿr, et sortit de sa main aux longs doigts filiformes une poussière spectrale, qui se répandit sur la lame. Des runes s’illuminèrent alors, et Althuin hocha doucement la tête, l’air grave dans les yeux.

« C’est une lame elfique d’excellente facture... Un artefact légendaire, si j’ose dire. C’est... Fascinant. »

Althuin hocha doucement la tête, s’humectant les lèvres, puis remua doucement la lame, avant de la retourner vers la Reine. Elena l’attrapa encore, et la glissa dans son fourreau, puis considéra encore Alexander. Elle hésita un peu sur la marche à suivre. Ce genre de trésor était souvent très bien vu des familles nobles. Ne risquait-elle pas, en le confisquant, de courroucer l’honneur des autres bannerets ? Gouverner était toujours affaire de compromis, de choix, et, dans le cas d’Elena, elle savait sa position fragile. La noblesse était partagée sur son cas entre ceux lui restant loyaux, ceux ne rêvant que de l’évincer, et ceux doutant tout simplement de ses capacités, et critiquant la séparation qui avait lieu entre la Couronne et la noblesse depuis les années passées au monastère de Saint-Antoine... Ça, ainsi que le rapprochement avec les Mélisains.

Or, les Baldur constituaient une noble famille nexusienne. Elena, en soupesant rapidement le pour et le contre, tint Connúibÿr entre ses mains.

« Votre présent est considérable, Sire Baldur... Mais vous n’êtes pas sans ignorer que notre pays est en guerre. Les ennemis sont à nos portes, et une semblable épée ne saurait rester derrière une vitre. Sa place est entre vos mains, afin de l’utiliser pour défendre Nexus ! »

Elle le lui rendit donc, tandis que quelques hochements de tête, notamment de la part des Maréchaux, vinrent saluer cette brève remarque d’Elena, une tentative habile d’éviter de froisser des susceptibilités.

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Le palais d'ivoire / Re : L'Oiseau Noir et l'Or Blanc [PV: Elena Ivory]
« le: lundi 27 août 2018, 00:44:29 »
À la réflexion, Nöly aurait sans aucun doute dû se renseigner davantage sur le pays d’où venait Serenos. Outre Meisa, il y avait, de manière plus générale, les terres d’Ayshanra. Une terre éloignée, au sud, nécessitant notamment de passer par les îles Skellige, puis de traverser la mer. Nöly avait toutefois été très occupée dernièrement, avec les préparatifs de paix à Gilead, et la signature d’un traité de paix avec Ashnard. Un évènement majeur se préparait, la fin d’une guerre commencée il y a déjà presque deux siècles. Un conflit mondial qui avait connu de multiples évolutions, de nombreux rebondissements, mais touchait à sa fin. Certains bardes et historiens préparaient déjà des textes, car les crieurs publics avaient annoncé la tenue des négociations dans l’État ancestral de Gilead. Liam avait donné son accord à la signature d’un traité de paix. Ce n’était maintenant plus qu’une question de semaines avant que les émissaires royaux ne reviennent, emmenant avec eux le précieux traité, dûment signé par les Nexusiens et les Ashnardiens, et qui serait ensuite ratifié par l’Empereur Mordret et par Liam Ivory. Un moment de paix s’annonçait, avec une nouvelle ère pour Terra. Le monde commençait à sombrer. Les monstres proliféraient d’un bout à l’autre de Terra, sans les légendaires pistoleros de Gilead pour défendre les terres, et avec les Ashnardiens et les Nexusiens occupés à se faire la guerre entre eux.

Nöly réalisa que, plus Serenos parlait de Meisa et d’Ayshanra, et plus elle-même pensait à son propre royaume, à son continent... Ce qui était sans doute la preuve qu’elle était une Reine dans l’âme. Au moins, Serenos avait l’air... Très occupé avec Meisa et Ayshanra. Nöly faisait une bien mauvaise élève, puisqu’elle n’avait pas retenu grand-chose de ses programmes de réformes politiques, et sourit ensuite quand l’homme se montra encore assez tactile avec elle, caressant sa joue, et la fit même glousser légèrement en évoquant son apparence efféminée.

« C’est vrai que tu ne fais pas très royal comme ça... » le taquina-t-elle.

Elle se pencha alors, et l’embrassa brièvement sur la joue.

« Mais tu n’en restes pas moins très mignon, tu dois être l’amant idéal de bien des Meisaennes ! »

Nöly se retourna ensuite, et continua à marcher. Nexus était une ville riche, très agréable, et elle-même se sentait pleine d’allégresse en marchant. Elle rejoignit ainsi une agréable grande place, avec une fontaine au centre, où de multiples oiseaux se trouvaient là. Une fontaine aux miracles, là où on jetait des pièces d’or en invoquant les Anges de venir vous aider. De fait, il y avait, au centre de la fontaine, la statue d’un Ange, mains serrées et tête basse, en posture de prière, une ombrelle de sourire sur le visage.

« Bientôt, notre continent sera enfin en paix, Serenos... Je pourrais enfin penser à autre chose que la guerre, et au monde que je vais léguer à mes enfants. »

En disant ça, la jeune Reine observait le ciel, voyant quelques légers nuages blancs au milieu d’un vaste ciel bleu. Une légère bise venait de la mer, faisant virevolter quelques drapeaux installés le long de la place, et la revigorant. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, puis regarda ensuite Serenos.

« Je serai ravie, sincèrement ravie, de découvrir ta Meisa, Serenos ! Je te promets que je m’y rendrais ! » déclara-t-elle avec certitude.

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Le palais d'ivoire / Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]
« le: dimanche 19 août 2018, 22:06:57 »
« Le duc de Galdur...
 -  Un homme peu faible, Majesté, analysa, avec sa froideur habituelle, le Grand-Duc Arnaud de Maizière. Son duché ressort de troubles politiques importants, et les rapports que nous recevons sur lui dépeignent un homme dur, marqué par le conflit, autoritaire... Et qui n’a toujours pas prêté serment à la Couronne.
 -  Un délai inhabituellement long pour un duc, ne manqua pas de souligner le fils du duc de Kovar, Kovik Kovar, autorisé à représenter le puissant duché de Kovar en l’absence de son père. La tradition est claire. Dès l’intronisation du nouveau souverain, les ducs doivent renouveler leur serment d’allégeance envers la Couronne. Je dis que cette lenteur est suspecte, mes chers amis.
 -  Mais vous relevez vous-mêmes qu’il y a eu des troubles politiques à Galdur, je gage que le jeune duc avait d’autres priorités plus importantes qu’entreprendre un voyage vers Nexus.
 -  Des priorités plus importantes ?! s’étrangla Kovik. Rien n’est plus important, en ces temps difficiles, que d’afficher publiquement son soutien à la Couronne. Vous savez ce qui circule sur Alexander Galdur, Majesté... On dit que c’est un traître, qui fomente une armée parallèle et prépare dans son Nid du Vautour une armée pour rejoindre les Ashnardiens.
 -  Des accusations dénues de fondement, jeune Kovar ! gronda un baron. Majesté, Alexander a eu une enfance difficile...
 -  Il a été éduqué par le brave Terrik Baltar, qui a veillé sur lui et sa famille pour les protéger !
 -  Beau résultat, vu qu’ils ont été capturés par des Barbares en mer...
 -  La preuve qu’ils ne sont pas fiables ! Les enquêtes que nous avons mené montrent que Sigmimr, le jarl responsable de ce raid, travaillait de concert avec les Ashnardiens. Ils ne sont pas fiables ! » insista Kovik Kovar.

Aujourd’hui, la réunion du Conseil royal était principalement tournée autour de l’évènement à venir d’ici quelques jours, un évènement suffisamment important pour justifier que ce sujet prenne une bonne place de l’ordre du jour de la session ordinaire du Conseil : le serment d’allégeance d’Alexander Baldur. Le fringant et aventurier duc avait toutefois traîné, et Elena Ivory, qui assistait au Conseil, attendait depuis maintenant deux années qu’il jure serment. La tradition imposait à tout duc, lors du couronnement d’un nouveau souverain, de venir lui prêter serment. Dans le cas d’Elena, les faits étaient toutefois particuliers, car elle n’était pas encore officiellement intronisée Reine, le Conseil de régence gérant les affaires en son nom.

Toutefois, son retour à Nexus, après avoir passé plus de dix ans à un monastère reculé, avait fait grand bruit, et les ducs étaient spontanément venus, les uns après les autres, pour jurer de servir Elena Ivory, en profitant surtout pour proposer leurs fils, ou eux-mêmes. Kovik Kovar était vu comme le favori, en raison de son jeune âge, de ses talents, et de la richesse du duché de Kovar, un duché minier comprenant de nombreuses carrières et autres gisements, produisant ainsi  des fortunes considérables.

Tandis que ses conseillers débattaient, Elena, elle, réfléchissait, étudiant les éléments qu’elle avait recueillies sur ce fameux duc. Il avait été porté mort après sa capture par les Barbares du jarl Sigmimr, et était revenu chez lui, soutenu par le duc d’Altenberg, Rodrik Warberg-Altenberg, son oncle, qui avait d’ailleurs écrit pour soutenir le duc, en exposant la situation difficile du duché, et, surtout, le fait qu’Alexander se méfiait des ombres de Nexus. Elena avait lu cette missive avec la plus grande attention, et, au fur et à mesure que les conseillers débattaient, cette idée s’imposa en elle.

« Je le recevrai, Messires, et j’accepterai son serment. Il m’expliquera les raisons de son silence, mais je ne compte pas gouverner en m’appuyant plus tard sur des rumeurs infondées et des accusations sans preuve. Ce n’est pas ainsi que Nexus fonctionne, et ce n’est pas ainsi que j’entends respecter la mémoire de mes parents. »

Le duc De Maizière hocha doucement la tête, reconnaissant en elle la digne fille du Lion.

« L’affaire est entendue, donc. »



La Cour royale se réunissait dans la glorieuse Salle du Trône, et il y avait du monde. Elena était assise sur un énorme trône au fond de la grande salle. À droite et à gauche, il y avait, entre les piliers, d’énormes ouvertures, le vent de la mer remuant de larges rideaux. De nombreux gardes étaient là, ainsi qu’Adamante Mélisi, la fidèle conseillère d’Elena, qui était près des marches, ainsi que le Grand-Duc Arnaud de Meizière, l’une des personnalités les plus influentes du royaume.

Elena avait reçu plusieurs doléances, et un page annonça ensuite le Duc Alexander Galbur. Les trompettes rugirent dans un concert bruyant tandis que plusieurs coffres apparurent, portés par des serviteurs, le Duc Alexandre Galdur menant fièrement la marche. Elena l’observa silencieusement, repensant encore à la lettre de Warberg, puis se redressa quand il s’agenouilla, lui présentant des coffres remplis d’or.

La Reine observa silencieusement les pièces brillantes, puis ses sujets. Les ducs du Conseil étaient là, ainsi que les barons, et, de manière plus générale, les scribes, les courtisans, et toute la noblesse de robe, celle qui avait depuis longtemps oublié comment chevaucher un cheval. Elena observa ensuite le duc. La Reine portait une couronne légèrement argentée. C’était la couronne du Dauphin, preuve du fait qu’elle n’était toujours pas, officiellement, la Reine, ainsi que de fins gants blancs, sur lesquels elle avait mis l’Anneau d’Ivory, un anneau doré avec une légère pierre précieuse de couleur rouge.

« Sire Alexander Galdur ! L’or importe moins à la Couronne que de savoir en qui placer sa confiance. Depuis des siècles, les ducs de Galdur ont toujours prêté serment d’allégeance envers la Couronne de Nexus. Plus que jamais, la Couronne a besoin du soutien indéfectible de ses fidèles sujets. L’ennemi nous menace, alors, Sire Baldur, la Couronne vous demande solennellement, en ce jour, de renouveler l’allégeance de votre famille, et du duché dont vous avez la responsabilité, à la Couronne et au Royaume de Nexus ! »

Elle lui tendit sa main, attendant le baiser, voyant les Huissiers et les scribes, prêts à noter et à immortaliser ce moment...

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Prélude / Re : Alexander Galdur - Fiche
« le: mardi 14 août 2018, 08:24:42 »
Re-Bienvenue, mon brave.

Maintenant, il faudrait penser à me faire serment d'allégeance  >:(

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Prélude / Re : Honey & Salt ღ Maddie
« le: mardi 07 août 2018, 22:19:08 »
Trop choupi !

*Enverra à Madeleine ses meilleurs apothicaires pour la guérir afin qu'elles puissent jouer ensemble à la dînette è_é*

Re-Bienvenue, en tout cas ^^

J'espère que LGJ n'a pas trop changé depuis la dernière fois :P

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Ville-Etat de Nexus / Re : Le Champion et la Reine [Pv: La Reine Ivory]
« le: jeudi 02 août 2018, 10:40:02 »
« Mais… Une centaine de gardes pour m’escorter, n’est-ce pas un peu trop…
 -  Cesse de remuer, petite Reine rebelle ! »

Adamante la sermonnait en tirant sur la ceinture, et Elena sursauta en sentant l’air se couper brusquement.

« Hey ! Pas si fort !
 -  Hmmm… Auriez-vous pris quelques kilos, Majesté ?
 -  Adamante ! la rabroua-t-elle. Je ne te permets pas de… Haaa !! »

La magicienne tira encore un coup sec sur la ceinture, faisant taire Elena, avant de cesser ses plaisanteries. Elle attacha la ceinture de son pantalon en cuir, et observa le jeune Reine dans le miroir. Si Adamante portait toujours sa robe de magicienne pour la sortie à cheval, elle avait habillé Elena pour l’occasion, en la dotant d’un pantalon en cuir, d’une veste et d’un gilet. Ainsi habillée, la Reine s’observa dans le miroir. Elle était peu habituée à porter des pantalons, et remua doucement sur place, espérant que ce vêtement ne moulait pas trop ses fesses… Car Adamante était tout à fait capable de lui faire ce genre de choses !

Plus sérieusement, Elena avait été surprise d’apprendre qu’une escorte de plus d’une centaine d’hommes l’accompagnerait. Cette journée allait les amener à se promener à divers endroits symboliques de la région d’Alserac, en commençant par les Collines aux Monarques, des collines connues pour les envolées de papillons. Elena espérait aussi bien voir les furolucioles du lac d’Alserac. Mine de rien, cette région reculée était assez riche, et, dans les carnets de voyage de sa mère, Elena avait consciencieusement lu les éléments concernant Alserac. Et Jamiël lui avait confirmé que sa mère avait adoré les furolucioles d’Alserac. Ces lucioles lumineuses sortaient à partir du crépuscule, et on disait qu’elles pouvaient exaucer les vœux.

« Ta sécurité est plus importante que tout. Le Commandant Maxime ne veut pas que le moindre incident arrive.
 -  Oui, enfin, avec autant de gens, je ne suis pas sûre de pouvoir vraiment profiter de ce moment, moi. Mes parents n’avaient qu’une dizaine de chevaliers près d’eux, et ils restaient à distance !
 -  Oui, mais Elena Ivory n’est pas encore la Lionne de Nexus, et tu es plus précieuse que ne le furent tes parents. »

Elena Ivory était la dernière Ivory en vie. Sa place était donc fondamentale, car sa mort signifierait la fin de la légendaire dynastie des Ivory, une famille qui dirigeait Nexus depuis la fin du Triumvirat. Nexus n’avait connu qu’une seule famille royale, et le royaume n’était pas encore prêt à devoir changer de famille. Elena acquiesça donc, et sortit. Elle avait plutôt bien dormi, et déjeuna tranquillement, mangeant de la nourriture locale. Elle avait tenu à manger local, et goûta donc à du fromage avec du pain. Un repas frugal, mais qui illustrait la nature de la jeune Reine, qui avait été éduquée dans un monastère.

Elle se rendit ensuite aux écuries, et haussa les épaules en voyant qu’un escabeau lui avait été préparé pour qu’elle grimpe sur Blanche.

« Je ne suis pas totalement incompétente ! » rappela-t-elle.

Elle grimpa sur le cheval sans l’aide de l’escabeau, et sursauta en sentant le coussin. Ses joues s’illuminèrent de colère, et elle attrapa le coussin, puis le jeta à un écuyer.

« Donnez-le à un orphelinat, pour qu’un jeune garçon puisse s’y asseoir, je n’en ai pas besoin ! »

Adamante chevaucha également un cheval. Sa robe étant ample, elle ne l’empêcha nullement de se positionner, puis le duo sortit. Elena leva la main devant la foule vivace qui s’était accumulée, un grand sourire ravi sur les lèvres. Oh, il y avait du monde ! Beaucoup de gens s’étaient regroupés ici, témoignant encore de l’affection que Nexus ressentait pour sa Reine au-delà de la capitale. Heureuse, Elena serait bien restée plus longtemps, mais elle était au cœur d’un véritable défilé militaire, qui les amena ensuite dans le bois.

La forêt d’Alserac était très sauvage, avec de multiples arbres, et des montagnes visibles tout autour, formant un impressionnant mur de rocailles et de rochers.

*C’est vraiment une région très particulière…*

Un dépaysement total par rapport au Palais d’Ivoire ! Elle suivait donc la troupe le long de la forêt, profitant de la paix ambiante pour humer l’air frais, ses fins doigts gantés caressant parfois quelques feuilles...

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Les terres sauvages / Re : Zerrikania (Tome II) [Nümba]
« le: samedi 21 juillet 2018, 22:00:21 »
Elena s’était renseignée de son côté, mais elle avait le sentiment que Dijkstra en savait beaucoup. Langley se méfiait de lui, et, au sein de la Cour, le nom de Sigismund Dijkstra était toujours prononcé avec attention et lourdeur. Le maître-espion était redoutable, et avait eu le temps de faire un solide dossier. Il faisait partie de ces très rares personnes qui savaient que la grossesse de sa mère avait été compliquée par un empoisonnement. Ses parents avaient consulté les druides, mais c’était les elfes qui avaient réussi à soigner Nöly contre ce poison. Et, visiblement, Nümba allait jouer un rôle important ici. Elena avait encore énormément de questions à poser, et ne se priva d’ailleurs pas, encore soucieuse d’en savoir plus sur ses parents :

« Ceux qui ont empoisonné ma mère... Vous ne les avez jamais retrouvés ? »

Le regard du maître-espion, posé sur Nümba, dériva ensuite sur Elena. Plusieurs secondes s’écoulèrent, avant que l’homme ne boive un peu de vin, et ne lui réponde :

« Non. Nous avons retrouvé la servante qui donnait à la Reine son lait-de-chèvre au petit matin. Les investigations ont démontré que le poison était ingurgité de cette manière. Celle-ci a été retrouvée égorgée chez elle, et son appartement était totalement dévasté. Nous avons enquêté autour d’elle, de ses connaissances... Elle avait visiblement eu une relation adultérine peu avouable, et envoyait de l’argent à un orphelinat. Son enfant a également été tué. Elle était forcément employée par quelqu’un, un individu haut placé, et qui dispose de talents alchimistes rares. Nous avons interrogé les plus talentueux alchimistes de Nexus. Croyez bien que cette enquête a été suivie avec minutie, mais nous n’avons rien trouvé... Ou presque. »

Dijkstra but encore.

« C’est un élément qui n’a pas été retranscrit sur le compte-rendu d’autopsie et de perquisition de la maison. Le tueur de cette servante avait laissé sa signature, une trace... Une pétale de rose rouge. Une pétale très particulière, appartenant à une rose unique en son monde. Même séparée de sa fleur, cette pétale dégageait encore de puissants signes magiques. J’ai longtemps cherché l’origine de cette pétale, et je n’ai finalement obtenu que très récemment des explications sur celle-ci...
 -  Auprès de qui ?
 -  Permettez que je garde encore cette information pour moi, Majesté. Ce que vous devez savoir, c’est que cette pétale provient d’une rose qu’on ne trouve qu’à un endroit du monde... Au-delà d’Ashnard, près de l’Olympe, dans un sanctuaire elfique très ancien... Can-‘Ka No Rey. Et il est dit que les racines de ces fleurs contiennent un poison meurtrier, aussi rare que puissant.[/b][/color] »

Elena encaissait tout cela. Can-‘Ka No Rey, un sanctuaire elfique... Est-ce de ça que les Hauts-Elfes de la Sylve avaient parlé à leurs parents quand ils étaient venus les voir ?

« Il existe un dénominateur commun entre l’empoisonnement de votre défunte mère, la Machine de Mandus, et cette jungle puante... Je sais que ma nomination ici, si loin de la capitale, apparaît comme une sanction, mais c’est en réalité là où je voulais me trouver, Majesté... Parce que la réponse à nos questions se trouve ici, dans cette jungle. Je ne pouvais pas vous en parler auparavant, car cela aurait attiré le soupçon de nos ennemis, des traîtres qui pullulent à la Cour.
 -  Mais de quoi est-ce que vous parlez ?
 -  Ne me dites pas que vous ne le savez pas. La machine de Mandus était un Portail destiné à Les réveiller. Et les roses rouges de Can-‘Ka No Rey ont toutes été infectées par un poison corrosif qui ne devrait pas exister sur notre monde. Et Zerrikania... Ce même poison court dans l’air de cette jungle infernale. Vous savez de qui je parle, Elena. Les légendes anciennes continuent à les évoquer, les vieux druides continuent à en cauchemarder. N’est pas mort ce qui à jamais dort... »

La Reine déglutit doucement. Oui, elle le savait, mais elle n’osait pas le dire, comme si elle-même prenait conscience que le véritable ennemi, celui qui était responsable de tout ce chaos, était une force ancienne qui la dépassait totalement. Mais Dijkstra n’avait pas sa pudeur, et, tout en regardant gravement les femmes devant lui, acheva sa démonstration :

« Les Grands Anciens sont en train de se réveiller. »

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: jeudi 21 juin 2018, 07:30:14 »
La mort tragique de ses parents avait sensiblement accru leur popularité auprès de la population. Une popularité amplement méritée, tant ses parents avaient cherché à améliorer la condition de vie de tous les Nexusiens. Elena laissa Luria se glisser dans son dos, et sourit doucement quand celle-ci lui avoua qu’elle avait juré il y a des années à sa mère de défendre Elena.

« Mes parents ont eu du mal à m’avoir, rappela Elena. Je ne suis pas étonnée de ce serment, même si... C’est touchant. »

Et, somme toute, assez typique des Flowashield, une famille valeureuse, qui avait toujours été très loyale à la Couronne. Pour le reste... Elena préférait conserver pour elle ses investigations sur le responsable du meurtre de ses parents. Elle ne voulait pas casser l’ambiance. Adamante pouvait aussi le comprendre, et répondit en tout cas aux remerciements de Luria :

« Tu n’es pas la seule à avoir juré de protéger Elena, Luria, mais... Des gardiens, notre Reine en a déjà beaucoup, tu sais. Ce dont Elena a besoin d’avant tout, ce sont surtout des amis.
 -  Je suis là, vous savez...
 -  Oh, mais je l’ai bien remarqué, ça ! »

Luria rajouta alors qu’elle connaissait plein d’anecdotes sur sa mère. Elena sourit doucement. Sa capitaine avait été trop jeune pour pouvoir figurer sur le yacht royal il y a des années, et avait, de cette manière, pu échapper au terrible cataclysme qui avait entraîné le massacre de la famille royale. Et, en étant la pupille de Sire Langley, elle avait eu l’occasion de voir Nöly à plusieurs reprises. Elena se blottit contre le torse de la femme, et, le regard distrait, observant les étoiles qui dansaient dans le ciel, soupira lentement :

« Parle-moi d’elle, oui... »

Luria avait connu Nöly étant petite. La Reine était comme on le disait : douce, charitable... Oh, il lui arrivait parfois de s’énerver, et ses colères étaient aussi terribles que rares. Luria avait veillé sur Elena à l’époque, jouant occasionnellement le rôle de baby-sitter, la surveillant quand elle dormait dans le berceau pendant que les parents devaient assister à tel ou tel conseil. Mais, s’agissant précisément de Nöly, Luria ne put que lui confirmer ce qu’on disait sur elle. Elle s’intéressait au « bas peuple », et ne congédiait jamais trop rapidement Luria. Au contraire, car la présence de Luria apaisait Elena. Quand le jeune bébé pleurait, Luria la calmait en la prenant dans ses bras, et en lui chantant une comptine.

Elena sourit encore à cette idée, et releva la tête.

« Oh... Je savais bien que tu avais l’âme d’une chanteuse, Luria...
 -  Nöly invitait beaucoup de bardes et organisait régulièrement des concerts. Elle aimait beaucoup la musique. Tu as hérité ça d’elle, Elena. »

La jeune Reine sourit doucement. Un sourire un peu triste, marquée par une certaine mélancolie. Les souvenirs qu’elle avait de ses parents étaient inexistants. Elle était trop jeune à l’époque. D’eux, elle ne savait que les propos qu’on lui rapportait. Comment était-il donc possible que des individus dont elle ne conserve aucun souvenir puissent lui manquer à ce point ? Elena refoula les larmes supplémentaires qui menaçaient en baissant la tête pendant quelques secondes, puis la tourna vers Luria... Et se retourna ensuite contre elle, venant l’enlacer brusquement, et tendrement.

« Merci d’être là, Luria. »

Adamante n’avait pas tort sur ce point. Des gardes, Elena en avait toute une tripotée avec Sire Langley.

Des amis, elle pouvait en compter sur les doigts d’une seule main, et elle espérait bien pouvoir inclure Luria dans ce cercle extrêmement restreint...

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: jeudi 03 mai 2018, 01:04:21 »
Même si elle n’était pas encore officiellement Reine, Elena prenait ses futures responsabilités très au sérieux. La situation à Nexus était extrêmement problématique, ce qu’elle savait. Il y avait la guerre contre Ashnard, qui avait entraîné une hausse alarmante de la population à Nexus, le tout engendrant un accroissement de la paupérisation et de la ghettoïsation de certains quartiers populaires, le tout avec la mainmise d’énormes guildes commerciales sur le commerce. Une véritable classe sociale supérieure était en train de naître, une sorte d’ultra-bourgeoisie qui s’implantait sur la petite bourgeoisie nexusienne. Tous les rapports et les études universitaires économiques concouraient au même constat : une distorsion énorme, qui allait en s’aggravant, entre les revenus de richesse. Plus de pauvres, et plus de riches. Et, malheureusement, cette fracture économique s’accompagnait aussi d’une fracture sociétale. Les elfes et les nains s’appauvrissaient, les Terranides étaient asservis... Rien de tout ça n’était bon signe. Plus le temps passait, et plus Elena avait l’impression que Nexus était une sorte de poudrière explosive. Elle se devait donc d’être exemplaire, de trouver des solutions. Son propre bonheur lui était bien insignifiant, même si elle savait que le mariage était de plus en plus envisagé. Compte tenu de la fragilité de la lignée, la main de la Reine était très importante, et, paradoxalement, les grandes familles de Nexus se déchiraient entre elles, chaque famille sachant que l’heureux élu qui se marierait avec Elena disposerait de la mainmise sur les prochaines générations royales. C’était une occasion unique, inespérée, car, même si la Couronne faisait actuellement face à une vague de mécontentement au sein de la population, tout le monde savait que personne d’autre que les Ivory ne méritaient de porter la couronne royale.

Elena s’écarta finalement du corps de Luria, en lui souriant. Elle était vraiment heureuse de la revoir. Luria avait toujours été sérieuse, très sérieuse, mais, à sa manière, Elena l’admirait beaucoup. Elle resta donc près d’elle, heureuse d’avoir Luria, ainsi qu’Adamante autour d’elle.

« Je suis heureuse d’être avec vous, Luria et Adamante...  Sincèrement, je... J’ai toujours eu envie de voir Nexus autrement que depuis mes balcons... »

La magicienne sourit, et pinça affectueusement la joue de la Reine.

« Allons, allons, Elena, depuis quand es-tu si sentimentale, hum ? »

Elena rougit légèrement, et secoua la tête.

« C’est juste que... Voilà ! »

Elle se racla la gorge, gênée. Luria en profita alors pour leur proposer d’aller voir un autre endroit, quelque chose qui devrait leur plaire, et Elena acquiesça. Elles se déplacèrent alors, et empruntèrent un petit escalier en bois longeant l’herbe, et qui menait près du port. En bas de l’escalier, il y avait plus précisément une promenade à faire qui filait sous la falaise, permettant de voir de sympathiques paysages, et, sur la gauche, on retournait vers le port. C’est la route que Luria prit, et, intriguée, Elena la suivit. Comptait-elle les ramener dans une auberge ? Pourtant, cette partie-ci du port était assez calme. Il s’agissait d’entrepôts généralement fermés, entreposant du matériel pour les longs trajets.

Toujours aussi curieuse, Elena suivit donc Luria, qui amena Adamante et la Reine à travers l’entrepôt, par une discrète entrée latérale. L’endroit sentait le renfermé, le moisi, et Elena se demanda si la compagnie qui gérait cet entrepôt n’avait pas des difficultés financières quelconques.

« Mais où nous emmènes-tu, Luria ? »

Mystérieuse, la guerrière ne leur répondit pas immédiatement, et préféra grimper à une échelle. Elle leur montra ainsi, en ouvrant un volet, une solitaire vue romantique. Elena sourit alors quand Luria lui expliqua qu’il s’agissait du nid d’amour de ses parents. La fenêtre donnait sur la mer, avec des bouées équipées de torches éclairant le pied de la falaise, qui plongeait dans l’eau. Au loin, on pouvait également voir les contours d’une île. Elena avait une lueur romantique dans les yeux, presque mélancolique.

« Il y a la place de s’allonger ici pour deux corps... »

Adamante sourit alors, comprenant les sous-entendus de son amie ici. Elena papillonna des yeux, et essuya du doigt les larmes qui venaient de couler sur son visage. Elle imaginait bien ses parents se coucher ici, avec un petit lit de paille, une bouteille, et passer la nuit, l’air frais de la mer caressant leurs corps nus et entremêlés.

« Les deux partageaient cet amour, Luria... Autant ma mère que mon père.
 -  Mais ça ne les a pas empêché de s’aimer éperdument.
 -  Oui... Oui, c’est vrai. »

Elle sourit alors, tout en continuant à pleurer silencieusement. Après tout, toutes les larmes n’étaient pas un mal, surtout celles-ci...

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Le palais d'ivoire / Re : L'Oiseau Noir et l'Or Blanc [PV: Elena Ivory]
« le: lundi 16 avril 2018, 00:38:51 »
Le passé de Nexus était aussi riche que légendaire. Il fallait remonter à quelques millénaires auparavant, à une époque où les historiens n’étaient pas aussi bien formés que maintenant. Une époque où il était difficile de dissocier la vérité des mythes. Le « Premier Roi de Nexus », par exemple, était une personne dont l’authenticité historique était difficile à déterminer. Bien sûr, la formidable lignée généalogique des Ivory incluait bien un fondateur, mais que dire de lui ? Les recherches archéologiques sur Nexus avaient permis de s’assurer que, à l’origine, Nexus avait été une terre elfique, probablement fondée à l’époque des Anciens Temps, quand les elfes avaient dominé Terra, et que les royaumes elfiques étaient nombreux. Les elfes de l’époque avaient, dit-on, venu depuis la mer, afin d’y installer une colonie riche et fertile. On trouvait des traces d’eux dans les grimoires et les parchemins du Bosquet. Selon certaines versions, le Premier Roi humain avait été un conseiller, qui avait réussi à récupérer le pouvoir en étant élu, mais d’autres versions évoquaient au contraire un putsch. En tout cas, le Premier Roi était connu pour avoir remporté beaucoup de défis, de quêtes difficiles et de croisades impossibles. Le Bris des Chaînes, l’Hydre Géante des Îles d’Aurora, le Grand-Serpent d’Yggthärr... Les légendes étaient multiples, et Nöly les connaissait. Elle avait passé son enfance à lire les exploits du Premier Roi.

Serenos était donc devenu Roi pour se faire entendre, pour mieux contrôler son pays, et pouvoir le diriger. Il indiqua être devenu un Roi fort, et Nöly ne put s’empêcher d’être légèrement nerveuse en l’entendant ainsi parler. L’ivresse du pouvoir... Elle espérait vraiment que Serenos ne finisse par perdre le contrôle.

« J’espère que tu sais ce que tu fais, en tout cas... » dit-elle.

Pour le reste, elle n’avait rien de plus à dire. C’était son propre royaume, après tout, et elle-même avait suffisamment de problèmes comme ça à gérer. Entre les invasions ashnardiennes, la toute-puissance des guildes et des corporations commerciales, Nöly et Liam avaient de quoi faire. Ce dernier lui montra ses doigts, et elle hocha la tête en les observant.

« Meisa est une région violente, hein ? »

Jadis, le continent était protégé des incursions et des vagues de monstres par les pistoleros de Gilead. Mais l’ancien royaume était moribond, et ses soldats n’assuraient plus la protection des terres et des forêts comme jadis. Les monstres proliféraient, et Serenos avait visiblement dû également faire face à des rivaux politiques. Nöly espérait en tout cas que son règne serait long et plus paisible ! L’homme se laissa ensuite aller à quelques confidences, et Nöly lui sourit encore.

« Tu es un sacré flatteur, Serenos, tu sais... Mais je comprends ça, je suis aussi très heureuse de te revoir, tu sais. »

Nöly lui sourit à nouveau, et observa ses mains.

« Tu comptes faire quelque chose pour tes doigts ?
 -  La magie blanche existe pour ce genre de choses... »

La Reine acquiesça doucement, se pinçant nerveusement les lèvres, avant de reprendre :

« Je ne pensais pas que Meisa était aussi violente, en tout cas... »

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