Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Elena Ivory

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Le palais d'ivoire / Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]
« le: lundi 04 mars 2019, 01:04:16 »
Un silence circonspect accompagna les révélations d’Alexander, que ce soit sur ses visions ou sur celles d’Alina, sa cousine, si Elena avait bien retenu la généalogie de la famille de Galdur. Un silence qu’on aurait pu interpréter comme le voile, pudique, qu’on faisait quand on avait affaire à un fou... Mais il suffisait de voir, tant le regard d’Elena, que celui d’Adamante, pour voir que les propos d’Alexander n’étaient pas remis en doute. Elena, après ce qui sembla être un long moment d’hésitation, soupira finalement par les narines, et tourna la tête vers Adamante, comme pour recueillir son approbation. Celle-ci pencha alors la tête.

« Montre-lui le tableau. »

La Reine hocha doucement la tête, et regarda de nouveau Alexander, ses yeux semblant s’empreindre d’une certaine gravité :

« Suivez-moi, Sire Galdur. »

Elle ne distillait pas encore ses explications, et le trio quitta la pièce de recherches. Fort heureusement, ils n’eurent pas trop loin à aller. Elena remonta le couloir, et ouvrit une porte sur sa gauche. Celle-ci donnait sur une pièce assez sombre, sentant le renfermé. Rapidement, la main d’Adamante libéra de petits boules de feu qui allèrent enflammer les bougies et les candélabres, éclairant ainsi l’ensemble. Alexander put voir une série de meubles et de tableaux entreposés là, les meubles étant recouverts d’une bâche, tout comme certains grands tableaux.

Sentant bien que quelques précisions s’imposaient, tout en se rapprochant d’un mur, Elena alla les fournir :

« Nous avons entreposé tous les objets artistiques de ma mère.
 -  Nöly Ivory aimait beaucoup les artistes, et elle collectionnait certaines œuvres d’art, notamment des tableaux. »

On pouvait voir des couchers de soleil, essentiellement de l’impressionnisme, et quelques toiles relevant de courants artistiques modernes, abstraits. Elena attrapa un drap blanc recouvrant un tableau, et tira dessus. Le drap tomba, révélant une surprenante toile. On y voyait des tâches rouges s’étalant sur le sol, avec, en arrière-plan, une structure sombre.

« C’est ça, la vision de Dame Alina, n’est-ce pas ? Le Premier Sanctuaire des elfes quand ils arrivèrent sur Terra...
 -  Can-‘Ka No Rey. C’est comme ça qu’on l’appelle. Le Champ des Roses Rouges.
 -  Et la Tour qui surplombe les fleurs rouges. »

Tout cela avait sans doute de quoi confondre encore Alexander, même si ses explications pouvaient sans doute aussi le rassurer, notamment sur le fait que les visions de sa cousine semblaient correspondre à une certaine réalité... Sauf à supposer que la Reine de Nexus était victime de la même hallucination collective. Mais, à vrai dire, Elena avait fondamentalement confiance en Alexander, ce qu’elle n’arrivait toujours pas à s’expliquer.

« On dit que cette tour fut la demeure des Dieux, et qu’elle assure depuis toujours l’intermédiaire entre les humains et les Dieux. Elle est le pivot central qui relie le monde mortel au monde divin en transférant l’énergie issue de la foi aux Dieux, et en régulant les flux magiques... Si j’ai bien compris.
 -  C’est à peu près ça, selon certaines théories. Enfin, la plupart disent que cette tour n’existe pas, qu’elle n’est qu’une vision de l’esprit, ou l’expression de vieux contes et légendes datant d’il y a des âges. »

Elena se racla doucement la gorge, puis Adamante reprit, évoquant un autre sujet, bien que connexe à celui du Sanctuaire :

« Quant à vos songes... Avez-vous entendu parler des Grands Anciens ? »

2
Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: vendredi 22 février 2019, 13:49:48 »
Elena se pinça doucement les lèvres en voyant Luria s’allonger devant elle. Le cœur de la jeune Reine palpait furieusement dans sa poitrine, témoignant de la bouffée d’excitation qu’elle ressentait en ce moment.  La belle Nexusienne retira certaines pièces d’armure, montrant ainsi son corps somptueux, avec ses collants moulants, ses cuissardes en cuir... Elena la trouvait vraiment très belle ! Elle se pinça les lèvres doucement en la regardant, et frémit quand Luria caressa son visage. Elles s’embrassèrent à nouveau, la gêne disparaissant progressivement, au profit d’une vague de plaisir qui croissait en elle. Elena en tremblait doucement sur place, et observa encore les magnifiques seins de sa partenaire, qui la fit alors sortir de sa douce rêverie, après leur sensuel baiser.

« Hmmm... »

La Reine sourit donc, et observa alors plus attentivement le corps de Luria. Elle était vraiment belle... Ce qui ne manqua pas de provoquer chez elle de nouvelles rougeurs, qui s’affichèrent délicatement sur sa joue.

« Je peux m’en sortir toute seule, Luria, c’est juste que... J’étais absorbée dans la contemplation de ton corps... » avoua-t-elle piteusement.

Difficile de faire preuve de second degré dans cette situation, tant elle était embarrassée... Et excitée ! Elle hocha donc la tête, et ôta son lourd pull. Ce dernier, qui masquait ses formes, tomba au sol, et, sous ce dernier, elle portait une légère chemise blanche en coton, qui mettait en valeur sa poitrine. Elena était alors à califourchon sur le corps de Luria, et, après un bref regard derrière elle, comme pour s’assurer que personne ne l’observait, elle retira la chemise à son tour. Elle portait une tenue très moderne, composée d’un soutien-gorge soutenant et dissimulant ses seins.

Se pinçant une nouvelle fois les lèvres, elle observa Luria en lui souriant, et se pencha alors en avant. Les deux femmes s’embrassèrent à nouveau, les seins d’Elena venant se heurter à la tunique rouge de sa belle guerrière, et elle prolongea volontiers le baiser, collant et serrant son corps contre le sien.

« Par contre... Je vais peut-être avoir besoin d’aide pour le pantalon, je ne suis pas habituée à en porter... »

Mentait-elle ? Retirer une ceinture n’était pas très compliqué, après tout ! Mais il était après tout encore plus excitant de sentir les mains de Luria s’attaquer à son corps...

3
Le palais d'ivoire / Re : Premiers liens [pv Elena Ivory]
« le: lundi 11 février 2019, 07:42:43 »
« Le public s’abstient de commenter » répliqua rapidement Adamante, une lueur amusée brûlant dans le firmament de ses yeux.

Elena haussa les épaules à son tour. Elle n’attendait pas spécialement d’avis, la danse, à son sens, n’en demandait pas. Le gramophone avait cessé de tourner, et l’intermède était terminé. Il était temps de revenir à des sujets plus sérieux, comme la raison de la présence de Takael ici. Et il valait mieux le faire avant qu’Adamante ne veuille aussi danser. La magicienne était une Mélisaine, elle était précisément du genre à se laisser aller. Adamante se montrait aussi facétieuse qu’on pouvait l’imaginer, mais Takael n’était pas venu ici pour danser.

Ils s’assirent sur des fauteuils autour d’une table basse. Elena disposait de boissons non alcoolisées pour l’occasion, vu qu’il était encore un peu tôt pour sortir l’alcool. Et puis, elle savait que les elfes n’appréciaient pas forcément l’alcool... Du moins, sauf les elfes vivant avec les humains, ou certains royaumes elfiques que d’autres estimaient décadents. Mieux valait donc ne pas froisser la susceptibilité de son hôte en lui proposant une boisson normalement utilisée par les Nains. De son côté, Takael expliqua donc qu’il faisait partie d’un escadron que l’Ordre Immaculé entendait déployer à Nexus pour renforcer la coopération militaire entre Nexus et le Saint-Siège contre les Ashnardiens.

La Reine l’écouta silencieusement. L’histoire entre Nexus et l’Ordre était riche, faite de périodes de rapprochements et d’hostilité, généralement quand les périodes de rapprochement débouchaient sur des vagues de fanatisme.

« Et bien... À vrai dire, Commandant Nerimor, je ne sais pas comment je dois prendre le déploiement de... 1 200 soldats supplémentaires de l’Ordre Immaculé dans le royaume. »

Elle attendit quelques secondes, jetant un bref regard vers Adamante, qui haussa les épaules, avant de poursuivre :

« Nexus et l’Ordre sont des alliés historiques, oui, mais je ne sais pas quelles sont les véritables intentions du Conseil en ayant suggéré ce déploiement massif. S’agit-il vraiment de nous aider dans la lutte contre les Ashnardiens, ou y-a-t-il d’autres objectifs derrière ? »

Elena posait des questions ouvertes, et sincères. Elle se méfiait de l’Ordre, mais ce n’était pas comme s’il n’y avait aucune raison de le faire. Ce qu’elle n’osait pas encore dire à Takael, c’est qu’elle soupçonnait que l’Ordre cherchait à profiter de l’affaiblissement du pouvoir royal, consécutivement au décès de ses parents, pour étendre son influence sur Nexus. L’idée de voir des patrouilles de croisés avancer dans les rues de Nexus n’était pas pour plaire à Elena, mais, à travers ses questions, on pouvait deviner sa méfiance.

La Reine avait encore le droit de refuser ce déploiement, mais elle tenait déjà à en savoir plus :

« Quant à votre base de rattachement... Je suppose que cela commence déjà par savoir où vous entendez opérer.
 Au sein de la capitale, ou dans la province ? Quelles sont vos ordres de mission de la part du Conseil ?
»

Des menaces, il en existait après tout aussi bien dans la capitale qu’ailleurs...

4
Le palais d'ivoire / Re : Premiers liens [pv Elena Ivory]
« le: lundi 04 février 2019, 01:26:03 »
Certes, Elena devait s’occuper de tout un royaume, mais cela ne signifiait pas qu’elle ne devait pas aussi s’occuper tout simplement d’elle, et profiter des plaisirs simples que la vie avait à offrir. Et cet appareil en faisait partie. Comme il était assez usé pour les Tekhanes, et ne nécessitait pas de composants trop perfectionnés, il ne rentrait pas dans la catégorie des technologies prohibées par le traité de non-prolifération technologique conclu entre Nexus et Tekhos. La Reine pouvait donc l’écouter sans problème, et Adamante et ses proches s’amusaient à compléter sa collection en lui trouvant des bobines en cire. Le résultat était toutefois assez réussi, et Elena se faisait soudain plaisir à les écouter quand elle était seule, et qu’elle était occupée à lire. Le quotidien d’une Reine orpheline impliquait beaucoup de lecture, et une lecture souvent fastidieuse. Elle passait son temps à lire des rapports, des enquêtes, des analyses, afin de tout savoir de Nexus, tout en suivant les enseignements privés donnés par ses percepteurs. Elle se devait de tout savoir, et de connaître un grand-nombre de sujets sur le bout des doigts.

En l’occurrence, Elena ignorait pourquoi elle avait choisi de faire écouter ce gramophone à Takael. Qu’était-il, pour elle ? Elle ne l’avait encore jamais vu auparavant. Parfois, le comportement de la Reine était des plus lunatiques, relativement inattendu, comme elle venait de le démontrer à l’instant. Néanmoins, Takael sembla ravi de ce que ses oreilles perçurent, et elle sourit, gloussant même, en le voyant répondre à haute voix, se rappelant ce qu’Adamante lui disait à ce sujet.

*Inutile d’hurler, on m’entend très bien... Mais, pour autant, j’oublie à chaque fois.*

Quoi qu’il en soit, les deux s’étaient trouvés, et Takael la surprit même en tendant sa main vers elle, l’invitant... À danser. Elena écarquilla doucement des yeux, et Takael put avoir le ravissement de voir les joues de la délicate Reine s’empourprer légèrement.

« Takael, voyons ! Ce... »

Elle se pinça les lèvres. Elle allait dire que c’était « inconvenant », mais prit elle-même conscience de l’inconvenance de ce terme. Elle sourit donc, et haussa les épaules.

« Je ne danse pas très bien, vous savez... »

La bobine de cire venait de se terminer, et Elena en mit une autre, un peu plus grosse. Elle enclencha alors la bobine, et laissa ensuite le gramophone diffuser la musique. Elle ignorait où Adamante avait trouvé cette bobine, mais elle lui avait expliqué qu’il s’agissait d’un genre musical très particulier, qu’on entendait de plus en plus dans les tavernes de Nexus, le jazz.

Sa main attrapa celle de Takael, et elle lui sourit. Elle ignorait totalement comment le jazz se dansait, et décida de faire une sorte de valse avec Takael. Elle n’était pas convaincue que ce soit la meilleure danse adaptée pour ce type de musique, mais... Pour être honnête, c’était bien la seule danse qu’elle connaissait. De fait, Elena se livra à une valse assez particulière, car, tout en joignant sa main avec celle de Takael pour quelques mouvements, elle se laissa aussi porter par les courants de la chanson, par les accents de trompette et les mouvements de piano. Elle imaginait volontiers des marins se laisser aller, car les pianos étaient de plus en plus fréquents dans certaines auberges de la ville.

Leur danse improvisée dura le temps de la chanson, et se termina alors qu’ils se tenaient chacun la main, Elena souriant de toutes ses dents. En ce moment, on voyait en elle la jeune fille qu’elle n’avait jamais cessé d’être, et qui disparaissait sous le visage imposé d’une femme mûre, appelée à gouverner un puissant pays au bord du chaos et de l’effondrement.

« Et bien... Vous vous en sortez comme un chef, Takael ! » le félicita-t-elle.

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: mardi 29 janvier 2019, 08:32:47 »
Pourquoi Adamante n’avait jamais pris la virginité d’Elena ? Pourquoi n’avait-elle jamais brisé son hymen ? La question était intéressante, et la réponse le serait tout autant... Mais, à la vérité, elle-même n’avait aucune idée des raisons l’ayant poussé à ne pas faire ce que tout un chacun pensait qu’elle avait déjà fait. Certes, elle avait initié Elena au sexe, elle lui avait appris le fonctionnement de son corps, et elle avait même pu constater que la jeune Reine ressentait un plaisir inattendu quand on s’attaquait à ses délicates fesses royales, mais elle avait préservé sa pureté virginale. Peut-être qu’inconsciemment, elle s’était dite que ce geste appartenait à quelqu’un d’autre ? Hinata Kaguya avait été l’un des principaux choix, mais, quand les deux souveraines s’étaient croisées, Hinata n’avait pas franchi le cap, même si elles avaient dormi ensemble, et s’étaient retrouvées dans une situation très intime. Alors, peut-être que se rait finalement à Luria que ce rôle échoirait... Compte tenu du statut très particulier d’Elena, qui était la dernière des Ivory, sa virginité n’avait que très peu d’intérêts lors du mariage. Elle avait déjà une liste de prétendants interminables, et le nombre ne risquait pas de s’amincir avec le temps.

Mais, pour l’heure, Elena se pinçait les lèvres en voyant Luria se rapprocher. C’était bien elle, cette femme solide et belle qui avait toujours veillé sur elle, une guerrière entraînée. Elles se retrouvèrent l’une contre l’autre, et Luria l’embrassa doucement. Un geste empreint de tendresse, de délicatesse, qui fit doucement soupirer la jeune Reine. Celle-ci se hissa sur la pointe des pieds en fermant les yeux, afin de savourer au mieux le baiser de la jeune femme.

« Hmmm... »

Les lèvres de Luria étaient effectivement très tendres, d’une ravissante douceur, et les mains d’Elena s’appuyèrent sur les épaules de la belle femme pendant toute la durée du baiser. Elles se collèrent l’une à l’autre, et la jeune Reine sentit son corps se mettre à frémir, se réveillant tout doucement, profitant joyeusement de cette délicieuse étreinte. Le baiser se termina ensuite, et Elena se mit à sourire doucement, son regard croisant celui de la jeune femme, qui lui proposa de s’allonger. Les yeux de la Reine brillaient de plaisir, et elle se mordilla tendrement les lèvres, tout en acquiesçant.

« Ça me paraît être le mieux, oui, ma Luria... »

Et elle se laissa tomber en arrière, s’asseyant sur le drap tiré et posé par Adamante. Elle s’appuya sur ses mains, et écarta ensuite ses jambes, tout en regardant Luria, un sourire coquin se dessinant progressivement sur ses lèvres. Elle pencha alors la tête sur le côté, comme pour l’inciter à venir, tout en plissant les yeux et en se mordillant à nouveau les lèvres, des signes distinctifs chez elle, des éléments montrant qu’elle commençait à être doucement excitée, et en tout cas qu’elle aimait beaucoup ce qui se passait en ce moment.

« Alors, tu viens ? J’ai envie de sentir tes lèvres et tes mains sur mon corps, ma Luria... »

Même la voix d’Elena devenait plus chaleureuse, plus sensuelle, comme si son ton se devait d’exprimer le désir qu’elle ressentait... Et c’était sans évoquer ses joues, qui avaient pris une délicieuse teinte cramoisie.

Un ravissant spectacle pour les yeux, non ?

6
Le palais d'ivoire / Re : Premiers liens [pv Elena Ivory]
« le: lundi 21 janvier 2019, 01:19:41 »
L’elfe accepta le rafraîchissement, et Adamante se chargea d’aller chercher à boire. Autre anachronisme, la Reine disposait d’une sorte de réfrigérateur médiéval, une pièce gelée alimentée par une orbe de Glace qu’Adamante rechargeait régulièrement, qui se trouvait dans une pièce annexe. Le temps qu’elle s’y rende, Takael s’était rapprochée du phonographe, manifestant son intérêt pour cet objet. Elena sourit brièvement.

« Ma mère disposait d’une boîte à musique qu’un navigateur lui avait offert, dit-on... J’aimais beaucoup l’écouter le soir, quand j’étais au monastère. Le phonographe fonctionne sur un modèle assez similaire... »

Au moins, la Reine pouvait évoquer sa mère. Une certaine mélancolie régnait toutefois dans ses yeux vairons, comme si elle portait toujours en elle le deuil de ses parents, ou le poids de toute une nation. Pour autant, elle était encore capable de sourire, et de se détendre. Elena rejoignit donc l’étonnant appareil, qui comprenait une manivelle sur le côté.

« En vérité, je ne saurai pas trop vous dire comment cette machine fonctionne dans les détails, confessa Elena. On doit cette invention aux nains. Ils utilisent des systèmes mécaniques dans les mines pour transmettre les sons rapidement, notamment en cas d’alerte. Les Tekhans ont amélioré le système. Bref, il y a donc cette manivelle. Il faut la tirer pour enrouler le ruban situé à l’intérieur... »

Elena s’exécuta, provoquant à chaque fois une série de claquements à l’intérieur de la machine, et continua à donner plusieurs moulinets, jusqu’à un claquement plus sec. À côté du pavillon du phonographe, il y avait un petit appareil cubique, le cylindre de cire sur lequel le chanteur avait enregistré sa voix.

« C’est comme ça que ça fonctionne... Le chanteur qui souhaite s’enregistrer utilise un cylindre de cire qu’il fixe sur cette machine, et chante dans le pavillon. En faisant ça, la membrane grave sur le cylindre la voix du chanteur, et on peut l’écouter ainsi... Du moins, jusqu’à ce que la cire s’épuise. »

Elle avait remonté la manivelle, et s’arrêta donc, prête à lancer la chanson.

« C’est Adamante qui me les fournit, vous savez... Les rouleaux de cire se trouvent en contrebande à Nexus, mais nous les achetons auprès des autorités tekhanes. »

Elle lança alors la musique, et s’écarta en souriant. Très rapidement, une note forte se fit entendre... Puis une série de sifflements, avant que la musique ne résonne. Une mélodie entêtante, chantée dans une langue étrangère. Une musique qu’Elena appréciait beaucoup, et on pouvait d’ailleurs la voir tressauter sur place, remuant légèrement en harmonie avec la musique, avec les accords sifflants et rythmés de cette musique.

« Alors ?! hurla-t-elle brusquement, peu encore habituée à parler avec cet appareil qui fonctionnait à proximité. C’est sympa, non ?! »

7
Le palais d'ivoire / Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]
« le: lundi 21 janvier 2019, 01:19:27 »
Elena n’avait pas l’habitude de parler de tout ça à d’autres. Évoquer les Grands Anciens était un sujet sensible, le genre de sujets qui pouvaient facilement vous faire passer pour une personne folle à lier. On ne parlait pas impunément de ces créatures ancestrales, ces monstres plus dangereux encore que les démons, qui rappelaient les anciens temps, les anciennes légendes, où on disait que la simple vue de ces créatures suffisait à vous plonger dans la démence. L’existence même des Grands Anciens était d’ailleurs souvent remise en cause par certains historiens, philosophes, ou autres pragmatistes, qui se refusaient à admettre que de telles créatures puissent exister dans cette réalité, tant elles redéfinissaient le concept de puissance et de divinité. Elena n’avait, elle, pas besoin d’y croire, Adamante avait entr’aperçu leur puissance au cœur de la Machine, quand le Portail avait été ouvert. De son propre aveu, Mandus lui-même, dans ce qui s’apparentait à un sursaut de lucidité, avait détruit le réacteur de la Machine, permettant ainsi d’éviter le pire, à savoir l’émergence d’un Grand Ancien au centre de Nexus, mais cet épisode avait démontré plusieurs choses : d’une part, que la menace était réelle, et, d’autre part, que les ennemis de la Reine étaient puissants, organisés, et disposaient de soutiens bien implantés dans la ville, qui avaient réussi à dissimuler la création d’une telle structure sous l’abattoir Mandus.

La jeune Reine n’aurait su dire pourquoi, mais elle avait confiance en Alexander Galdur. Une sorte de confiance profonde, ressemblant à de la foi, comme si, intuitivement, elle était convaincue que le Galduréen, malgré els rumeurs circulant à son propos, était de son côté. Elle n’avait aucune explication à fournir pour justifier de cela.

*Serait-il l’un des Immortels ?*

L’idée la frappa subitement. Les Hauts-Elfes du Bosquet avaient expliqué à Elena qu’elle était au cœur d’une antique prophétie, visant à réunir autour d’elle les douze Gardiens qui avaient jadis permis de sceller la Tour de Dei, et qui avaient été chargés par Arthur Eld de protéger les douze Sphères de l’Arc-En-Ciel. De ce qu’elle avait compris, la réunion de ces douze fragments permettait de reconstituer l’artefact ayant jadis été utilisé par les Dieux pour sceller les Grands Anciens. Tous les Dieux connus s’étaient réunis pour concevoir cet artefact, qui était l’union de tous leurs pouvoirs, le Prim-God. Elena ignorait encore tout des tenants et aboutissants de cette prophétie, si ce n’est qu’elle impliquait de réunir ces guerriers pour permettre d’éradiquer la menace posée par le Roi Cramoisi. D’ailleurs, elle ignorait encore qui était vraiment cette créature, ce qu’il était, ou ses motivations... Si ce n’est qu’il lui était arrivé de faire des cauchemars sur lui.

Alexander évoqua ensuite plusieurs anecdotes qui semblaient corroborer la version d’Elena, mais dont celle-ci n’avait jamais entendu parler, ce qui l’amena naturellement à demander des précisions :

« De quel archimage parlez-vous, Sire Galdur ? Et... Quelles sont les visions de votre cousine ? »

8
Le palais d'ivoire / Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]
« le: lundi 14 janvier 2019, 00:47:22 »
« Je l’imagine très bien, Sire Galdur, je ne fais même que ça. »

Elena se redressa doucement, et invita l’homme à la suivre. Les appartements royaux comprenaient un certain nombre de pièces, un petit ensemble labyrinthique qui l’avait effrayé au début. Après tout, la jeune Reine avait passé ses dix premières années dans un monastère insulaire, dormant dans une cellule de moine. Une vie spartiate, simple et humble, où les moines lui avaient appris à labourer le sol, à panser des plaies, et non à se prélasser dans la soie et les dorures. La Reine rejoignit une porte sur la droite, et présenta à l’homme une sorte d’improbable atelier.

Adamante alluma en claquant des doigts les bougies, ce qui permit à l’homme de voir plusieurs bibliothèques remplies de parchemins et de manuscrits, avec un bureau en bois sur lequel il y avait d’autres prospectus, ainsi que des notes et des carnets.

« C’est ici que j’ai réuni toutes les données concernant la mort de mes parents. Les comptes-rendus, le manifeste de la capitainerie de Nexus le jour de leur départ, l’itinéraire du yacht, les rapports d’enquête… »

La liste était très impressionnante. Une énorme collection, qu’Elena avait, par l’intermédiaire d’Adamante, de Zephyr, et d’autres de ses agents, pu reconstituer. Elle n’avait jamais oublié cette affaire, même si, officiellement, on avait attribué le décès de ses parents à un accident. Une tempête survenue dans une zone où il n’y avait jamais eu de tempêtes de ce genre, et où aucun signe annonciateur d’un cyclone de cette importance n’avait été signalé avant. Elena avait consulté les expertises météorologiques. Les Nexusiens avaient beau n’être que de technologie médiévale,  ils avaient des connaissances pointues sur tout ce qui concerne la météorologie maritime, précisément parce qu’ils étaient avant tout une puissance maritime.

Elena avait consulté les rapports des capitaines avant qu’ils n’embarquent, et rien n’annonçait une tempête de ce genre. Avait-elle trouvé en Alexander Galdur un allié potentiel pour lui faire part de toute sa théorie ? De cette histoire extravagante ?

*Enfin, il est trop tard pour faire marche arrière, maintenant…*

La Reine se dirigea vers une étagère, et attrapa un dossier qui s’y trouvait. Sur la couverture, on pouvait lire deux mots :

« OSWALD
MANDUS
»

Elena observa silencieusement le Galduréen, avant de reprendre :

« Avez-vous entendu parler d’Oswald Mandus, Sire Galdur ? »

L’homme avait été un riche Nexusien, un homme d’affaires et un propriétaire terrien qui était connu pour ses voyages et ses excursions dans des régions dangereuses de la planète. Il s’était également rapproché des Tekhanes pour ses affaires. Après un long voyage dans la jungle sauvage de Zerrikania, Oswald était revenu à Nexus, et avait consacré une partie de sa fortune à concevoir un abattoir au cœur des bas-fonds de Nexus, afin d’y traiter les cochons qu’il avait dans ses porcheries.

« C’était officiellement un projet très noble, qui avait beaucoup fait parler, car il visait à donner du travail dans un quartier marqué par le chômage, par la pauvreté… »

Elena soupira lentement. L’histoire de l’abattoir avait fait le tour de Nexus et du monde magique, car, il y a quelques mois, l’abattoir avait été le point d’origine d’une attaque de monstres horribles qui avaient déferlé dans les bas-fonds, des mutants abominables, des hommes-porcs qui avaient attaqué les Nexusiens… Puis l’abattoir avait été détruit par une explosion magique d’une intensité incroyable*.

« L’abattoir abritait une installation souterraine, une… Une espèce de sinistre usine.
 -  Oswald avait rénové un ensemble de cryptes souterraines et utilisé certains égouts pour concevoir cette installation souterraine. Il capturait dans l’abattoir de nombreux individus alentour, et les transformait en monstres, en hommes-porcs… Pour les plus chanceux d’entre eux. Les autres… Les autres allaient dans le cœur de sa Machine infernale. »

Dans le manoir de Mandus, Elena avait obtenu quelques croquis, des éléments, des preuves… Comme ce conduit, ou encore ce schéma plus complet.

« Le fonctionnement de cette Machine m’est encore inconnu, mais… Ce que je sais, c’est qu’elle absorbait l’énergie des gens à travers leur sang pour les concentrer dans une pièce centrale afin… »

Adamante se tut brièvement, fermant les yeux. Contrairement à Elena, elle s’était retrouvée dans les entrailles de la Machine, et, même si la Mélisaine avait la tête sur les épaules, elle avait enduré de sacrées épreuves là-bas.

« …Afin d’invoquer un Grand Ancien », compléta Elena.

Un silence lourd accompagna cette révélation. Mais quel était le rapport entre Oswald et leur histoire ?

« Oswald n’a pas agi de manière isolée. Il était soutenu, soutenu par des gens qui l’ont aidé à construire sa Machine. Et les plans qu’il a eu en tête pour la concevoir… Il les a obtenus lors de son séjour à Zerrikania.
 -  Nous avons des agents à  Zerrikania, et nous y sommes même allées récemment*. »

Nexus disposait d’une colonie militaire là-bas, menée par un espion très connu de la capitale, le redoutable Sigismund Dijkstra, très bien informé de la situation.

« Tout est lié, Sire Galdur. Zerrikania, la Machine, la mort de mes parents… Et même la guerre avec Ashnard. Tous ces évènements ont un point commun.
 -  Tout cela est l’œuvre de quelqu’un qui est lié aux Grands Anciens… Le Roi Cramoisi. »



* : Cf. RP « A Machine For Pigs »;
** : Cf. RP « Zerrikania (Tome II) ».

9
Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: mardi 08 janvier 2019, 08:34:09 »
Beaucoup de gens soupçonnaient qu’Elena et Adamante étaient des amantes... Ce qui était parfois une source de moqueries. Bien que Nexus soit un pays ouvert et tolérant, l’homosexualité était souvent mal vue en public, a fortiori quand, comme Adamante, on était une magicienne parfois injustement accusée de manipuler à distance la Reine. Mais le fait est qu’elles avaient effectivement l’amour... Et ce à plusieurs reprises. Adamante ne s’en voulait nullement, car il était de son rôle de former la Reine, et de tout lui apprendre. Elena, en tout cas, rougissait doucement devant Luria, qui lui expliqua qu’il n’y avait rien de mal dans ce qu’elles voulaient faire. Du moins, c’est ce qu’Elena comprit, et elle hocha doucement la tête. Luria... Elle appréciait beaucoup sa capitaine, une femme héroïque et brave, qui s’entraînait régulièrement, mais qui n’était pas aussi paternaliste que Sire Langley. Elena savourait donc sa présence, et se pinça doucement les lèvres.

« Luria... » soupira-t-elle.

La Reine se rapprocha alors, Adamante dans son dos, qui avait pris soin de retirer son chapeau, dévoilant ainsi sa chevelure courte. Elle rejoignit Luria, et lui sourit brièvement.

« Je n’ai pas peur, Luria, mais... Je ne veux pas que tu te sentes obligée, tu sais...
 -  Et tu ne trahiras pas le serment fait à Nöly, Luria, je t’en assure. Nöly venait des Îles Mélisi, tu sais... Je ne fais qu’éduquer Elena en la matière... Mais je reconnais ne lui avoir jamais pris son hymen. Elle est toujours vierge, même si je la fais jouir à chaque fois. »

Elena rougit timidement, ce qui, en soi, ne faisait que la rendre plus belle encore. Adamante était très douée de sa langue, de ses doigts, et elles pouvaient faire longuement l’amour. Grâce à elle et à ses consignes, Elena s’épilait régulièrement, enlevant ses poils pubiens, mais la magicienne mélisaine n’avaient pas encore osé lui ravir son précieux hymen. Elle aurait sans doute pu se contenter de cela, mais ce serait mal connaître Adamante, qui avait toujours été une grande provocatrice, ce dont elle faisait à chaque fois preuve.

La magicienne rajouta ensuite :

« Enfin, elle est vierge de ce côté-ci... »

Elena frémit en rougissant plus fortement encore.

« ADAMANTE !! » la rabroua-t-elle encore.

Pour seule réponse, Adamante se contenta d’un sourire narquois. Elena déglutit à nouveau, n’ayant nullement envie de parler des détails, et de ce qu’Adamante faisait avec son corps. Au moins, la magicienne essayait de détendre un peu l’atmosphère en mettant l’accent sur d’autres scènes gênantes, même si Elena était en sueur. Son cœur bondissait nerveusement dans sa poitrine, et ses mains se saisirent de celles de Luria.

Elle la regarda alors, et cligna des yeux à plusieurs reprises... Puis se hissa sur la pointe des pieds, et ferma les yeux en embrassant la femme sur les lèvres. Un baiser bref, où les lèvres de l’une se frottèrent aux lèvres de l’autre, avant qu’Elena ne se recule encore, se pinçant encore les lèvres, nerveuse, espérant que son baiser ait plu à sa Nexusienne...

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: lundi 07 janvier 2019, 20:40:01 »
Huit, et c'est tant mieux, car j'ai besoin de ma Luria adorée pour me protéger des vils maraudeurs !

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Le palais d'ivoire / Re : Premiers liens [pv Elena Ivory]
« le: lundi 07 janvier 2019, 00:48:22 »
Tout en marchant, Takael ne put s’empêcher de conter à Adamante une anecdote militaire, lui racontant comment lui et sa compagnie avaient défait une secte démoniaque qui avait cherché à invoquer sur Terra un puissant démon en utilisant une Porte de l’Enfer abandonnée. Adamante avait entendu parler de cette histoire. Le culte démoniaque était une secte qui avait recruté des fidèles à Nexus, des fidèles dont le seul rôle était de se sacrifier pour augmenter les pouvoirs des meneurs de cette secte, des nécromanciens dont plusieurs avaient étudié à l’Académie magique de Nexus, avant d’être bannis pour utilisation de sortilèges magiques non autorisés. Ce genre de magiciens faisaient ensuite l’objet d’une inscription sur un registre spécial, mis à destination de toutes les académies magiques de la planète. Quand on s’intéressait au monde de la magie, on réalisait vite que celui-ci était une organisation à part du monde politique. Officiellement, les mages étaient d’ailleurs apolitiques, formant ensemble une vaste congrégation visant à la préservation de la magie. Dans les faits, les magiciens étaient très souvent des conseillers politiques, proches des Rois et des puissants nobles dirigeant le monde. Une situation qui n’était pas sans peine dans le contexte de guerre mondiale actuelle, mais toujours est-il que les Loges et les Cercles de magiciens continuaient à communiquer entre eux. C’est par ce biais que les magiciens de Nexus avaient appris que les étudiants renégats avaient été endoctrinés par un mage noir ashnardien, lui-même renégat. Un mage noir dément qui avait endoctriné le châtelain supposé le diriger, et qui utilisait les villageois locaux pour de sinistres expériences afin de créer des zombies.

Largon, le mage noir ashnardien, avait sûrement dépassé les attentes de ses commanditaires, qui n’avaient sans doute pas apprécié qu’il prenne ainsi le contrôle sur le domaine. Largon avait fui, et avait ensuite fondé sa secte. Adamante savait que l’action de Takael et de ses hommes dans la grotte avait durement ébranlé cette secte, mais Largon était encore en fuite. Une cible activement recherchée par la Couronne et par Nexus.

Quand Takael lui demanda son avis sur cette bataille, Adamante répondit avec son flegme habituel, un sourire moqueur sur les lèvres :

« Ce que j’en pense, Commandant Nerimor, c’est que ce n’est pas en parlant de zombies et de corps calcinés que vous séduirez les gentes demoiselles. »

Adamante était connue pour son piquant, pour sa verve taquine et son mot facile. Pendant la tirade de Takael, le duo avait rejoint un escalier, croisant au passage moult gardes et pages. Personne ne songeait à arrêter Adamante, et la magicienne grimpa les marches. Adamante attirait aussi à elle l’hostilité naturelle envers les mages, qu’on accusait communément de manipuler les dirigeants. Une accusation gratuite, mais qui était loin d’être infondée. Très souvent, les mages se chargeaient de l’éducation des jeunes dirigeants, leur enseignant les rudiments nécessaires de la magie pour résister aux tentatives d’attaques magiques. Il y avait souvent un lien fort entre la magicienne et le jeune nobliau, qui se répercutait des années plus tard.

La magicienne rejoignit une élégante double porte qui s’ouvrit sur son passage, et rejoignit ainsi le couloir menant aux appartements de la Reine. C’était un élégant couloir avec un tapis rouge, et de multiples bougies et chandeliers éclairant les lieux. Une autre porte se trouvait au fond du couloir, et Adamante l’ouvrit également.

« Nous y sommes, Commandant Nerimor… Et, pour votre gouverne, votre exploit dans la caverne a beaucoup plu à Sa Majesté. »

La porte s’ouvrit au même moment, éclairant un vestibule. Deux marches internes menaient ensuite à un grand salon central, avec une mezzanine à gauche sur laquelle il y avait plusieurs bibliothèques abritant de multiples livres. Sur la droite, il y avait une épaisse cheminée. Un feu crépitait dedans, et, en guise de décoration, un énorme tableau avait été accroché sur la cheminée, représentant… Liam & Nöly Ivory. Les anciens souverains de Nexus, les parents d’Elena. Les deux posaient sur le tableau, un très beau tableau peint à l’huile, et montrant un jeune bébé qui était posé devant le couple. Elena Ivory.

Au cœur du salon, il y avait plusieurs fauteuils, une table basse, et, dans un coin, le phonographe mentionné par Adamante. Un objet incongru, anachronique, posé sur un meuble. À l’intérieur du meuble, il y avait des cylindres en étain, qu’on utilisait pour diffuser de la musique.

« Vous voilà enfin ! »

La voix fluette de la Reine émanait de la mezzanine. Elle venait d’apparaître depuis une porte, refermant d’une main le livre qu’elle le tenait, et le posa sur une table. La jeune femme avait une tenue assez légère, avec un châle transparent recouvrant ses épaules.

« Je vais sûrement répéter ce qu’Adamante vous a déjà dit, Commandant Nerimor… Mais je vous souhaite la bienvenue à Nexus ! Souhaitez-vous une collation quelconque ? »

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Ville-Etat de Nexus / Re : Le Champion et la Reine [Pv: La Reine Ivory]
« le: lundi 07 janvier 2019, 00:46:47 »
ELENA IVORY

C’était une chance qu’Elena n’ait pas été à côté du Commandant Maxime lorsqu’il fit sa tirade. Toutefois, la jeune Reine se formalisa quand on lui refusa l’accès aux blessés graves, en indiquant que cette place ne convenait pas à une jeune Reine. Le tempérament du Lion de Nexus bouillonnait alors dans ses yeux.

« Mon père s’est battu sur la ligne de front ! Ma mère l’accompagnait dans les superforts quand les Ashnardiens chargeaient ! Vous croyez que je ne sais pas à quoi ressemble une rotule brisée ? Des corps déchiquetés et lacérés ? Je ne suis pas une poupée, je suis Elena Ivory, la Reine de Nexus ! »

Elle s’énervait, avant de secouer la tête. Ce n’était pas le lieu pour ça. Il y avait ici des blessés, et elle ne voulait pas perturber les soins. Adamante posa ainsi ses mains sur les épaules d’Elena, lui demandant à voix basse de se calmer, de laisser les médecins agir. La Reine avait alors les mains trempées de sang, et resta silencieuse. Personne ne l’avait dit, mais ils la traitaient comme une « Reine de porcelaine », un surnom méprisant auquel elle avait régulièrement le droit quand elle était au Palais d’Ivoire. Entre ceux qui la dédaignaient en voyant en elle une gamine incapable au cœur tendre, élevée par des moines et ayant appris à planter des betteraves, et ceux voulant la surprotéger parce qu’elle était la dernière des Ivory, Elena était toujours considérée comme faible, ce dont elle avait par-dessus tout horreur. La vérité, c’est qu’elle avait vu des corps dans des salles d’autopsie, qu’elle avait regardé les ravages de la guerre de très près.

Personne ne la comprenait, personne sauf Adamante. Même Jamiël, sa marraine, ne savait pas ce qu’Elena pensait vraiment. Il n’y avait qu’Adamante, sa fidèle Adamante, la seule à pouvoir la calmer, et qui la guida dans une réserve, où elle utilisa une bassine d’eau avec une serviette pour nettoyer ses mains.

« Ne leur en veux pas, Elena, ils ne sont pas habitués, tu sais… Nexus n’a pas eu de Roi et de Reine depuis plus de quinze ans, et les nobliaux au Palais sont connus pour leur dédain et pour leur mépris.
 -  Je ne leur en veux pas, Adamante… Mais je ne suis pas qu’une survivante ! Je… »

Adamante fronça alors brusquement les sourcils, et tourna la tête.

« Adamante ? »

Elle venait de sentir quelque chose d’impressionnant…

…Comme une explosion de magie émanant de la forêt.




Démérios avait plus d’un tour dans son sac, et réussit l’exploit de capturer la fille de la Reine, Nizira. Il l’emmena avec l’aide de son assassin, Zork, dans son repaire, par le biais d’un Portail, tandis que Fransesca se tenait l’épaule. La Reine de Dol Blathanna ne se laissa toutefois pas intimider, et resta de marbre, comme à son habitude :

« Je crois plutôt que c’est toi qui as mal jaugé nos forces. Crois-tu que ton assassin aurait pu contourner nos sphères de perception, ou les sens aguerris de nos elfes ?
 -  J’ai entendu ce porc siffler, il respire comme un bœuf…
 -  Tu vas avoir ta réponse, Démérios… D’ici… Maintenant. »

Un Portail se forma alors, et le corps de Zork apparut, s’effondrant sur le sol, roulant à plusieurs reprises, tandis que des éclairs en sortirent. Des éclairs étincelants, très forts, qui frappèrent tout autour du groupe. Enid avait effectivement dévoilé ses tours… Mais avait sagement conservé pour elle la raison de la présence de sa fille ici, dans un campement militaire. Elle aurait en effet pu l’envoyer dans les profondes forêts de Brokilone, où la Reine dryade, Eithén, vivant dans l’arbre-monde Duén Canell, se serait fait un plaisir de la recevoir et de la protéger.

Flottant dans les airs, Nizira était entourée d’une sphère énergétique lumineuse, qui crachait de multiples éclairs autour d’elle. Une véritable tempête magique tourbillonnait autour de la jeune femme, qui était l’épicentre de cette incroyable déferlante magique. Enid s’avança alors, et ses yeux s’illuminèrent à son tour. Elle parla alors dans une voix forte, elfique :

« <Paix, ma fille ! Paix !> »

Elle répéta cette mélopée, jusqu’à ce que Nizira ne finesse à terre, et ne se blottisse dans les bras de sa mere. Fransesca, de son côté, avait bu un élixir, qui soigna sa plaie.

« Vous ne pouvez me séparer de ma fille, Commandant ashnardien. Et, par votre arrogance, les mages de Nexus ont dû percevoir les fluctuations magiques de ma fille. Nous allons devoir évacuer ce camp avant que les forces nexusiennes n’arrivent. Je n’éprouve nul désir de faire affaire avec un homme qui a menacé ma fille. »

Nizira était une Source magique, soit une fille dotée d’immenses pouvoirs magiques dès la naissance. Du moins, c’est ainsi qu’on définissait communément les Sources. Le problème est que Nizira avait bien du mal à contrôler ses pouvoirs, et que c’était en grande partie pour cela qu’Enid avait fait le voyage jusqu’ici, et qu’elle s’était assistée de l’une des magiciennes les plus puissantes de Terra, Fransesca Findabair. Elle ne comptait néanmoins guère révéler à cet Ashnardien abject cette information. Le simple fait que Nizira ait pu générer un contre-Portail suffisait à démontrer la dangerosité de la gamine.

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Le palais d'ivoire / Re : Premiers liens [pv Elena Ivory]
« le: vendredi 04 janvier 2019, 01:21:05 »
La pièce dans laquelle se trouvait l’elfe abritait quelques tableaux de peintres impressionnistes, rappelant l’époque de la belle Nexus, quand les bas-fonds étaient encore, pour la plupart, des quartiers populaires, remplis d’artisans, de peintres de rues, de jongleurs, de lanceurs de feu… Des endroits sympathiques, des quartiers de bohémiens où l’on pouvait faire la fête la nuit. Aujourd’hui, avec la crise économique, ces quartiers s’étaient sensiblement paupérisés. Les petites boutiques avaient dû fermer, car les clients ne venaient plus par peur de se faire trousser.

Les tableaux que Takael regardait montraient essentiellement des scènes navales : le soleil se levant sur la baie de Nexus depuis une barque de pêche sous le regard contemplatif et nostalgique d’un vieil homme à la barbe grisonnante, des tableaux plus militaires montrant des galères et des voiliers nexusiens se mettant en position, quittant un arsenal pour se battre. Un autre tableau montrait une tornade d’eau dans une tempête. La tornade se trouvait au milieu du tableau, et on pouvait voir, au premier plan, un navire militaire nexusien, voulant éviter la tornade, tandis que, en arrière-plan, on devinait, derrière les nuages noirs, les silhouettes sombres et menaçantes de navires ennemis.

Voir ces tableaux amena l’elfe à une réflexion qui fit légèrement sourire Adamante, qui s’empressa de lui répondre :

« Oui… Raison pour laquelle la Couronne démène pour protéger de nouveau les artistes. »

Adamante devait bien admettre ne pas être une grande spécialiste d’arts plastiques. Elle restait de marbre devant les tableaux avant-gardistes, représentant des silhouettes incompréhensibles pour elle. L’art abstrait était également quelque chose qu’elle peinait à comprendre. Elle aimait bien en revanche ce type de tableaux, qu’on pouvait présenter dans un salon sans trop de problème. Quoi qu’il en soit, Takael lui demanda finalement qui elle était, et elle sourit doucement :

« Adamante de Mélisi, Conseillère en magie de Sa Majesté Elena Ivory. »

Quiconque connaissait Elena avait forcément dû entendre parler du rôle important que jouait Adamante. Elle était la meilleure amie d’Elena, son amie d’enfance. Elena et elle avaient grandi ensemble au monastère de Saint-Antoine, et il était admis qu’Elena plaçait en Adamante une indéfectible confiance. Ses détracteurs en profitaient volontiers pour affirmer qu’Adamante jouait double jeu, et qu’elle était l’instrument des Mélisains, qui cherchaient par ce biais à contrôler la Couronne. De fait, pour les critiques, le lien fort entre Adamante et Elena mettait en doute l’objectivité et l’impartialité de la Reine. D’aucuns affirmaient au contraire qu’il était important que la Couronne s’associe avec ses alliés historiques, et que jeter l’opprobre sur Adamante, c’était exprimer une vision politique xénophobe et très conservatrice, visant à se méfier des alliés. Ce qu’Elena en pensait, elle, c’est que le Palais d’Ivoire était un panier de crabes, et qu’elle ne pouvait pas se fier à beaucoup de monde.

La magicienne vit le regard de l’elfe osciller vers ses formes généreuses… Qui étaient parfaitement mises en valeur par sa tenue sensuelle, et même assez provocante, ce qui était typique des Mélisains, un peuple insulaire connu pour leur frivolité. Adamante sourit brièvement, et hocha la tête :

« Oui… Mais vous pouvez digresser sur l’art, Sa Majesté apprécie beaucoup l’art. Nous lui avons offert un phonographe, une ancienne technologie tekhane, qu’elle utilise dans ses appartements pour écouter de la musique. »

Adamante s’avança dans les couloirs agréables du Palais d’Ivoire. Les appartements de la Reine se trouvaient dans le donjon central, et il y avait donc un peu de marche, car le Palais d’Ivoire était une forteresse assez grande, avec de multiples couloirs, salons, ailes secondaires, et escaliers. Un ensemble en réalité très labyrinthique, même si, à force d’utiliser les couloirs, on finissait par s’y repérer.

« Comment se porte votre compagnie, Commandant Nerimor ? J’ai cru comprendre que vous meniez des missions dangereuses… Vous avez souvent eu l’occasion de visiter la capitale ? »

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Le palais d'ivoire / Re : Premiers liens [pv Elena Ivory]
« le: jeudi 27 décembre 2018, 21:33:11 »
« La Couronne a toujours entretenu des relations ambivalentes avec l’Ordre Immaculé, Elena, et, même s’ils sont objectivement nos alliés, je me méfie toujours de leur absolutisme. »

Elena ne pouvait qu’acquiescer. Elle connaissait l’histoire du royaume, et se rappelait notamment d’un épisode très compliqué, qui avait été assez décisif dans l’évolution du pouvoir royal : le règne sanglant de Maegor Ivory, un ancêtre surnommé, à juste titre, « Maegor le Cruel ». Le Roi avait régné il y a quelques siècles, et avait succédé au Roi Aenys, un Roi faible, indécis, incapable de prendre la moindre décision sans consulter ses conseillers au moins quinze fois, et repoussant toujours au lendemain les décisions à prendre. Maegor avait fini par prendre le pouvoir à une époque confuse, car il s’était heurté à une vague de révoltes, la plus importante émanant d’un ordre religieux extrémiste, la Foi Militante. La Foi avait développé un chapitre guerrier, les Fils du Guerrier, et un ordre monastique sévissant dans les campagnes, les Pauvres Compagnons. La Foi Militante était née en raison de plusieurs motifs, la trame de fond étant un bras de fer entre le pouvoir royal et le pouvoir religieux, le premier ayant cherché à museler le premier en lui interdisant d’avoir des armées et de porter des armes. Cet édit avait provoqué une vague de colère dans le pays, une lame de fond sur laquelle les prédicateurs de la Foi Militante avaient surfé, dénonçant les complaisances de cardinaux et d’évêques plus prompts à accepter les généreux pots-de-vin de la Couronne que de défendre la foi.

L’élément déclencheur avait été, à l’époque, l’absence de morale religieuse, les mariages polygames et incestueux au sein de la noblesse, dont la famille royale. La révolte avait ourdi sous le règne du Roi Faible, Aenys, qui avait fait tout ce qu’il était en son pouvoir pour étouffer cela, refusant de mener des actions militaires. Sous Maegor, une guerre de religion avait finalement éclaté, la Guerre de la Foi, les religieux étant aussi soutenus par d’autres nobles qui imploraient un changement de dynastie royale, décrétant que les Ivory avaient fait leur temps.

La rébellion avait duré quelques années, et il se trouvait encore des historiens pour défendre les positions radicales de Maegor, en expliquant que le Roi n’avait pas eu d’autres choix, compte tenu du contexte et de la passivité de son prédécesseur, que de renforcer le pouvoir royal. La bataille s’était finalement terminée par la victoire des Ivory, le démantèlement de plusieurs familles nobles, et l’interdiction pour l’Ordre Immaculé d’entretenir des troupes militaires. Un édit royal qui fut abandonné au bout de plusieurs siècles. Elena, qui avait longuement étudié cet épisode, en avait tiré une leçon essentielle : le pouvoir temporel et le pouvoir séculaire ne devaient pas se heurter l’un l’autre, mais cohabiter ensemble.

Pour plusieurs conseillers de la Reine, une guerre religieuse n’était pas à exclure. Le pouvoir royal avait perdu beaucoup d’influence avec la mort des Ivory, tandis que, grâce à la guerre contre Ashnard, l’Ordre Immaculé avait considérablement cru à Nexus. Ce déséquilibre des pouvoirs n’était jamais bon, car c’était la Reine qui représentait l’État. C’est dans ces circonstances que le Conseil de régence avait accepté de recevoir un bataillon de chevaliers croisés appartenant à un ordre militaire de l’Ordre Immaculé. Régulièrement, l’Ordre ordonnait des croisades dans divers recoins de Terra, généralement pour affronter des Ashnardiens. L’Ordre, qui disposait de ses propres États pontificaux, de ses propres villes et bastions, formait ses propres soldats, mais demandait régulièrement des levées de fonds afin de financer des croisades onéreuses.

La convocation du bataillon s’inscrivait d’ailleurs dans les préparatifs d’une nouvelle croisade envisagée par le Conseil Œcuménique de l’Ordre Immaculé. Une croisade destinée à reprendre le contrôle d’une forteresse abandonnée au cœur de Terra, et qui, d’après les informations de l’Ordre, était devenue une nécropole au service de cultistes démoniaques.

« Ce que nous devons surtout savoir, Adamante, c’est ce que l’Ordre sait vraiment sur le Roi Cramoisi, et à qui nous pouvons nous fier.
 -  C’est pour cette raison que j’ai fait mander le Commandant Nerimor. C’est un Haut-Elfe, plutôt proche de Nexus et patriote...
 -  Et en quoi pourra-t-il nous aider ? s’enquit la Reine.
 -  Peut-être a-t-il entendu parler de notre séjour au Bosquet ? »

Elena était bien placée pour savoir que Nexus était un panier de crabes, et que les traîtres étaient nombreux. Difficile de savoir à qui se fier, surtout quand son adversaire, son réel adversaire, ne cessait chaque jour de prouver sa dangerosité. Pour toutes ces raisons, la Reine se méfiait.

C’est ce qui amena Adamante, sa fidèle amie, magicienne, et conseillère, à accueillir Takael. Le Palais d’Ivoire était un immense palais, serti de tours blanches, qui réfléchissaient la lumière du soleil au matin. Bâti sur une énorme falaise, il était visible en s’en approchant, et, depuis les tours et les balcons du Palais, on avait une grande vue sur la ville ou sur la mer. Un palais très vivant, avec une foule de domestiques, de gardes, de courtisans, de négociants...

Adamante retrouva Takael dans un petit salon reculé, avec un feu qui crépitait dans l’âtre d’une cheminée. Elle portait une élégante robe violette, avec un décolleté plongeant, une tenue vestimentaire propre aux habitants des Îles Mélisi, et lui fit un sourire charmant, ses yeux dorés papillonnant dans leurs orbites.

« Bienvenue au Palais d’Ivoire, Commandant Nerimor ! J’espère que vous avez fait bon voyage jusqu’ici ! »

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Ville-Etat de Nexus / Re : Le Champion et la Reine [Pv: La Reine Ivory]
« le: lundi 17 décembre 2018, 00:41:10 »
Jhorne lui expliqua qu’il devait avant tout sa force à son mental, à son absence de peur, expliquant n’avoir jamais ressenti la peur, et faire preuve d’un courage inébranlable. Elena sourit doucement en le regardant, et haussa les épaules, répondant rapidement à cela :

« L’absence de peur, ce n’est pas du courage, Sire Jhorne, c’est de la témérité. »

Et ce n’était pas du tout la même chose. Le véritable courage, c’était de surmonter ses peurs, non de feindre l’ignorer. Mais Elena n’allait pas se lancer dans une discussion philosophique avec Jhorne. Au demeurant, elle restait sceptique sur le fait que ses pouvoirs ne viennent que de son seul courage, elle allait devoir se renseigner sur lui. Mais, pour l’heure, Elena préféra sortir de la pièce isolée où le Commandant Maxime l’avait placé, et préféra aller voir les blessés. Évidemment, la présence de la Reine de Nexus dans le hall des blessés attira bon nombre de murmures et d’élans de surprise.

Devant elle, les guérisseurs la regardèrent, surpris, et Elena les empressa de continuer.

« Je ne veux pas vous déranger, je viens juste vous soutenir ! »

De fait, Elena avait appris les soins de premiers secours au monastère, et rejoignit même plusieurs infirmières, aidant à éponger des plaies, ce qui ne manqua pas de surprendre le personnel présent.

« Majesté, voyons...
 -  C’est mon devoir, j’ai appris à panser les plaies, je vous rassure ! »

Très clairement, Elena dérogeait à cette image qu’on lui donnait, celle d’être une femme fragile réfugiée derrière sa tour d’ivoire. On pouvait encore mieux comprendre pourquoi le comportement du Commandant Maxime l’avait irrité, lui qui n’avait pas hésité à la mettre en repli, à la protéger... De manière bien trop excessive selon elle. Alors, elle faisait acte de présence, elle aidait ces soldats...

...Parce que c’était son rôle, tout simplement !



« Tu te crois en position de supériorité, Ashnardien ? »

Enid se tenait face à lui, nullement inquiète par le ton péremptoire de Démérios. Fransesca se tenait à côté d’Enid, et elle était réputée pour être une magicienne elfique aussi belle que puissante, l’une des plus puissantes magiciennes elfiques. Mais Enid disposait aussi de vifs pouvoirs magiques, sans parler des multiples elfes qui avaient pointé leurs flèches sur Démérios et sur sa troupe. Mais il fallait aussi rajouter à cela les Tréants qui remuaient lentement, les dryades et les druides commandant les animaux sauvages. Démérios était au cœur du campement, et, même si Enid ne s’expliquait pas comment il avait fait pour retrouver son camp, elle n’était pas inquiète outre mesure.

La Reine dirigeait Dol Blathanna, un royaume elfique réputé pour être une terre d’asile des espèces non-humaines à proximité de Nexus.

« Mes motivations ne te regardent pas, Ashnardien. Je t’offre cinq secondes pour relâcher ton pied du cou de Sig’nith, ou Iorveth te tranchera la gorge.
 -  Il y a une ouverture à hauteur de son cou, dans la trachée. De ma position, dh’oine, je t’atteindra l’œil fermé. »

La magie s’auréolait déjà autour de Fransesca, et le sol tremblait doucement sous Démérios et ses hommes.

« Croyez-vous pouvoir menacer la Reine de Dol Blathanna en ma présence ? L’arrogance des Ashnardiens n’a aucune limite... »

Très clairement, si Démérios était venu pour négocier, il était parti du très mauvais pied.

« Il a un mage avec lui... Il se dissimule derrière un voile d’Illusion.
 -  Ce qui implique qu’il va dévier ta flèche, Iorveth.
 -  Je hais les mages. »

Fransesca ne releva pas l’affront.

« Votre mage ne vous sauvera guère, Démérios. Vous sentez le sol trembler, n’est-ce pas ? Regardez ces arbres autour de vous, si vous les reconnaissez. Ce sont des saules centenaires, aux racines profondes et épaisses. Je n’ai qu’un geste à faire, et ces racines vous transperceront, peu importe les boucliers et les voiles de votre couard de mage. »

Le ton était donné, et il était très tendu...

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