Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Les alentours de la ville / Re : Carnival Of Rust [Ieosa]
« le: vendredi 28 février 2014, 01:09:33 »
Père leur avait dit que la majorité des cartomanciens, des médiums, et autres magiciens d’opérette n’étaient rien de plus que des charlatans, des escrocs qui entendaient profiter de la naïveté des gogos pour s’enrichir. Il n’y avait là rien de bien méchant. Il était humain de profiter de la bêtise des uns pour enrichir les autres. Le cas le plus courant était sans conteste celui de cette jeune adolescente voulant savoir si ça allait marcher avec son nouveau Jules, et qui, poussée par une quelconque amie, allait voir une cartomancienne vaudou, qui, à l’aide de trois grigris et d’un vieux jeu de cartes, dans une ambiance parfumée, lui balançait, à l’aide d’une patte d’oie, que sa romance se porterait bien. Père se moquait ce genre de choses, qu’il racontait le soir, autour d’un bon scotch, pour s’amuser. Il le voyait, et, à chaque fois qu’il assistait à une de ces séances de divination, il en pouvait s’empêcher de s’amuser. Taquin, il adorait assister aux séances d’ésotérisme... Ces séances où de jeunes adolescentes (encore elles) s’amusaient à se parer de robes noires, et à professer des formules incantatoires, en espérant invoquer des démons, en retrouvant un vieux grimoire perdu dans le grenier. On avait généralement plus de chances de gagner au Loto que de réussir à invoquer un démon, mais, parfois, Père se faisait passer pour une manifestation démoniaque, s’amusant de voir ces jeunes femmes courir dans tous les sens en hurlant comme des possédées. Père, en réalité, était un grand farceur.

Cependant, il n’avait pas demandé à sa fille de se déplacer pour rien. Il ne lui avait pas demandé d’aller voir cette femme parce qu’elle était un charlatan, mais parce qu’il avait senti en elle le pouvoir... C’était une véritable cartomancienne, quelqu’un qui, en manipulant les cartes, parvenait à avoir des visions approximatives du futur. Le futur, en effet, était toujours fluctuant, jamais limpide, surtout le futur individuel. Le futur collectif, lui, était différent. Père le leur disait sans arrêt : il était possible de prédire le destin global d’une civilisation en étudiant la manière dont elle se comportait, et en se référant aux pratiques du passé. C’était le principe de la psychohistoire, connu sur Terre comme étant une théorie de science-fiction, mais connu dans l’autre dimension pour être pratiquée, au moins en théorie, par des académiciens dans des planètes éloignées de Terra. Le principe de la psychohistoire, n’ayant rien à voir avec la cartomancie, était de permettre de deviner les évolutions sociales d’une société par le biais de calculs mathématiques complexes. Oui, Père aimait beaucoup ce genre de choses. Et ce que Père aimait devait fatalement attirer l’attention de ses filles.

Natalia pénétra donc dans la tente, et fut rapidement saluée par la cartomancienne... Ou taromancienne, comme elle aidait se présenter. Une belle femme avec de longues nattes retombant sur ses épaules, et un chapeau de sorcière.

« Que puis-je pour vous ? » demanda-t-elle sur un ton calme et assuré.

Natalia n’était pas une magicienne, mais le cristal qu’elle avait avec elle, relié à son âme, et qui permettait de générer son armure, lui, était magique, et était sensible aux émanations magiques, puisqu’il s’en nourrissait. Elle le sentit vibrer, et comprit que Père avait effectivement raison. Cette femme était bel et bien dotée d’un don, d’un véritable pouvoir. La magie existait en toute personne, mais était latente chez la plupart d’entre eux, endormie, ensommeillée, inerte. Natalia s’avança lentement, et ne tarda pas à lui répondre :

« J’ai entendu parler d’une femme qui aurait des talents certains pour prédire le futur des autres, mais qui peinerait à envisager son propre futur. Ne trouvez-vous pas cela ironique, chère dame ? »

Natalia s’était assise, sans attendre la permission de la dame, et planta calmement son regard sur le sien.

« Je m’appelle Natalia, et je ne suis pas venue vous demander de lire mon avenir dans vos cartes. Je suis venue vous demander de lire le vôtre. »

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Les alentours de la ville / Carnival Of Rust [Ieosa]
« le: mardi 25 février 2014, 02:03:46 »
Les lumières tournoyaient dans le ciel, vibrant et remuant joyeusement, à l’image du public. Hurlements, pleurs, rires, cris, photographies, tout était une cacophonie d’odeurs, de lumières, et de sons. Au milieu de cette mélomanie, Natalia s’avançait lentement. Elle portait un blouson noir recouvrant son corps, et un air enfantin sur le visage qui avait amené certaines personnes à envisager de se rapprocher d’elle. Une jeune femme seule qui errait dans un parc d’attractions, ce n’était pas banal, après tout. Elle les avait repoussés, et, quand l’un d’eux avait assisté, en la tenant par l’épaule, elle l’avait sèchement repoussé, l’étalant sur le sol, mettant fin à l’hilarité ambiante de ce petit groupe.

« Allez, reste pas là, tu vois bien qu’elle est cinglée !
 -  Mais quelle tarée, on voulait juste te parler ! »

Natalia ne leur avait même pas répondu, et avait repris sa marche. Seikusu entretenait un parc d’attractions à temps complet, et, même si une partie des revenus servait à financer les clans criminels qui s’occupaient de l’organisation du parc et de sa protection, Natalia savait que la ville touchait une partie des revenues. Elle n’était pas venue pour le saboter, ou pour commettre une quelconque exaction. Elle n’était pas non plus venue ici pour son propre plaisir. De manière générale, les plaisirs de Natalia impliquaient rarement de se mettre avec autant de monde. Le contact étranger la faisait fuir. Elle s’avançait donc, et s’arrêta un petit moment devant le carrousel. Il y avait des enfants, qui rigolaient joyeusement. Elle cligna des yeux, ses pensées indéchiffrables, puis reprit sa route.

Père lui avait dit qui elle devait aller chercher, et où elle la trouverait. Elle dépassa un stand d’autos tamponneuses, où, encore une fois, elle entendit les mêmes rires, entrecoupées des bruits de choc des voitures. Elle ne comprenait pas, en réalité. Elle ne comprenait pas pourquoi les gens cherchaient à se faire peur, ce qu’ils trouvaient amusant dans le fait de se suspendre à toute allure au-dessus du vide. C’était la même logique qu’elle appliquait au cinéma. Natalia ne comprenait pas non plus pourquoi les gens étaient friands de films d’action, de films de guerre, ou de films tout court. Un film ne servait à rien, pour elle, si ce n’est à vous permettre de voir une autre vie. Pour Père, le succès du cinéma était la plus belle preuve de la soumission fondamentale de l’être humain, plus enclin à apprécier la vie des autres, que la sienne. En définitive, c’était l’illustration du caractère misérable de la condition humaine.

La belle femme aux cheveux blancs coupés courts continuait sa progression, et finit par se rapprocher de la grande roue. En ce début de soirée, elle flamboyait de mille feux. Le train fantôme et le manoir hanté n’étaient plus loin, et la tente de la cartomancienne était à proximité. Natalia finit par l’apercevoir, et s’avança. Un tapis rouge menait à l’entrée, et plusieurs instruments de décoration étaient placés devant, tandis qu’un écriteau indiquait que la cartomancienne était prête à lire votre avenir.

*Oui, c’est elle...*

Généralement, les diseuses de bonnes aventures n’étaient rien de plus que des escrocs, des prestidigitateurs, mais Père lui avait dit que celle-ci avait un réel talent... Et qu’il voulait la rencontrer. Il aurait pu y aller en personne, mais il avait préféré y envoyer Natalia. Cette dernière n’avait naturellement pas refusé, ne pouvant rien lui refuser. Comme il n’y avait pas foule devant la tente, un peu excentrée des autres attractions, Natalia rentra sans hésitation.

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Les landes dévastées / Re : De nouveaux résidents. (PV)
« le: samedi 31 août 2013, 15:32:31 »
Les quatre filles restaient silencieuses, dans le dos de Flagg. Elles étaient venues pour se battre, mais elles avaient le sentiment qu’elles allaient encore devoir attendre, avant de passer aux choses sérieuses. Elles auraient pu s’affronter ensemble, mais ce genre de chamailleries ne menaient à rien, car elles ne se battaient pas sérieusement. Entre elles, elles ne se battaient pas pour tuer. La femme, la dirigeante d’Ameyn, Eyma, leur remit de curieux bracelets, tout en leur disant que les premiers affrontements seront aquatiques. Ce fut la seule information que les filles retinrent, car c’était la seule d’importance. Le reste n’était que de la paperasse inutile. Flagg remercia Eyma à l’aide d’une légère révérence, puis se retourna, les ourlets de sa robe dessinant des motifs différents à chaque fois qu’elle ondulait. Si on n’y faisait pas attention, on n’aurait pu voir en cette robe une vulgaire robe d’illusionniste, mais la vérité, bien sûr, était bien différente.

Il leur fallait donc aller voir ce mystérieux Kraal. Pour ça, Sharly allait les guider. Elle avait été appelée par Eyma, qui avait utilisé une voix tonitruante... Une véritable souveraine. L’idée amusa Flagg, et le groupe sortit, Flagg étant, comme toujours, en tête, ses quatre filles le suivant silencieusement. Le serviteur s’avançait rapidement à travers les tentes, filant vers Kraal. Les Beauties, de leur côté, regardaient autour d’elles, observant les autres candidats. Des gladiateurs s’entraînaient dehors, combattant sur du sable, leurs épées s’entrechoquant, tandis que d’autres essoraient et entretenaient leurs armes, ou méditaient.

« Cette compétition attire vraiment beaucoup de monde... nota Shaina.
 -  Ça fera encore plus de minables à massacrer », rétorqua Keriya.

Leur père leur avait assez peu parlé du contenu des épreuves, préférant leur laisser la surprise. En réalité, Flagg savait que les adversaires les plus dangereux d’Ameyn seraient les champions de la région. On disait même qu’Eyma, parfois, se battait. C’était pour ça qu’il avait tenu à la voir, à lui parler en personne, pour voir de quoi elle était capable... Et il n’avait pas été déçu. On vantait sa redoutable beauté, ainsi que ses talents au combat. Les deux n’étaient pas erronés. Elle pouvait représenter un défi intéressant pour ses filles. Il aurait pu leur faire part des informations qu’il avait en stock, mais ça n’aurait pas été intéressant. Autant leur laisser la surprise, il les avait formés pour qu’elles sachent réagir rapidement à n’importe quelle situation imprévue.

Toutefois, il savait qu’Eyma les considérait avec importance. Flagg doutait que tous les gladiateurs présents ici soient invités à sa table ce soir. Et, vu comment elle leur avait parlé, elle tenait probablement à ce qu’ils soient près d’elle. L’idée était séduisante, Randall Flagg aimait bien être à côté de belles femmes. Le beau sexe, quand il était beau, avait pour lui d’être très agréable à regarder... Et, après tout, il n’était qu’un homme. Il avait veillé à entretenir la beauté de ses filles, et ce n’était que parce qu’il savait que la beauté était une arme indispensable dans ce monde. Le groupe s’avançait donc.

« Hey ! Mate-les ! entendit-il, de la part de deux gladiateurs attablés autour d’une table à jouer aux cartes. Tu en as entendu parler ? C’est elles qui ont massacré Kliggert !
 -  On dit que du sang s’échappait de ses oreilles et de son nez, comme i une partie de son cerveau avait explosé...
 -  Je déteste ces saloperies de télépathes. »

Visiblement, les rumeurs se propageaient vite dans le camp. Flagg s’ennuyait un peu, et se rapprocha donc de Sharly, le domestique zélé. Vu comment Eyma lui avait hurlé dessus, il avait probablement des choses intéressantes sur elle, des potins croustillants. Par expérience, Flagg savait que le pouvoir de l’information s’exerçait autour de ces gens de seconde zone, qu’on négligeait énormément quand on avait le pouvoir : les esclaves, les laquais, les pages, les servants... Des individus qui savaient s’effacer dans le décor, pour être invisibles, mais qui savaient aussi tendre l’oreille. Le milieu de l’espionnage s’intéressait beaucoup aux gens comme ça, afin d’obtenir des informations. Le mythe de la prostituée-espionne, celle qui vendait ses charmes à un camp, et les confidences sur l’oreiller à l’autre, n’était pas totalement dénué dé fondements. Mais il ne pensait pas que Sharly la trahirait. Non, pour être aussi près d’Eyma, il devait être un serviteur dévoué... Dans tous les sens du terme.

Au moins avait-elle bon goût.

« Alors, dites-moi, glissa Flagg en se mettant à hauteur du dévoué Sharly, la reine Eyma est-elle enjouée à l’idée des combats à venir ? »

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Les landes dévastées / Re : De nouveaux résidents. (PV)
« le: mercredi 21 août 2013, 16:44:45 »
Il savait qu’Ameyn avait une bonne réputation. Leurs tournois attiraient quantité de gladiateurs redoutables, et c’était ce qu’il souhaitait. Il voulait que ses filles s’endurcissent, et, pour ça, elles avaient besoin d’adversaires de valeur. Oh, Flagg savait qu’elles étaient fortes, très fortes, même. De redoutables guerrières, endurcies et entraînées, avec un moral inflexible, mais il savait aussi que l’être humain était tout, sauf parfait. Elles étaient fières, et la fierté entraîne l’arrogance. Le Magicien en savait quelque chose, car, malgré sa redoutable intelligence, et sa grande clairvoyance, il était également soumis à ce genre de choses. L’arrogance était le signe distinctif de deux types de groupes : les sots et les gens puissants. Son orgueil n’était pas démesuré comme pouvait l’être celui d’un minable dissimulant sa faiblesse derrière une excessive confiance en soi. Non, elle résultait de ses talents légendaires, et de ce qu’il savait, que les autres ignoraient. Il méprisait l’existence pathétique et ridicule que les humains se livraient. Il ne détestait pas l’humanité, il détestait cette humanité, ce gaspillage immense, intolérable, perpétuel, qui subsistait à toutes les guerres à et toutes les avancées technologiques. L’humanité était un gigantesque gâchis de compétences et de talents. Plus il pensait, et plus ça l’attristait, tout en lui donnant la motivation nécessaire de poursuivre son œuvre.

Flagg menait le groupe, et entra dans la tente de la femme. C’était la souveraine, il le savait, il le sentait. Eyma. Une belle dame, avec un nez proéminent, et une redoutable beauté. Un charme légèrement asiatique qui lui rappelait ses longues excursions dans des civilisations asiatiques. Elle avait la peau pâle, était légèrement vêtue, exhibant fièrement un pistolet, tandis qu’un petit dragon tournait autour d’elle.

Randall Flagg l’observait silencieusement, ressemblant à une espèce de vieillard ridée. Qu’on ne s’y trompe pas, son pouvoir était terrifiant, même s’il avait appris à le dissimuler. Il la laissa parler, tandis que ses filles restaient en retrait, silencieuses. Elles ne parlaient pas par respect, même s’ils pouvaient deviner leurs pensées. Il n’y avait même pas besoin de lire dans leurs esprits, il les connaissait trop bien. Keriya était surtout attirée par ce petit dragon, se disant qu’il deviendrait un jour un immense dragon furieux, et qu’il incendierait des villages entiers. Shaina observait cette femme en se demandant comment elle pouvait être la dirigeante d’Ameyn, et même sa créatrice. Natalia se disait qu’elle était plutôt belle, et qu’elle se verrait bien lui faire l’amour, tandis que Maria s’imaginait qu’elle avait un pouvoir politique, commandait à une ville, et pouvait donc ordonner à des peuples entiers de mourir pour elle.

Elle imposa ses exigences. Le tournoi se déroulerait en quatre manches, mais, en contrepartie, ils devraient payer. Ils n’avaient effectivement aucun gîte, aucune tente, mais ils n’en avaient pas besoin. Ses filles savaient dormir à la belle étoile. Elle parlait rapidement, leur expliquant qu’elles voulaient connaître leurs conditions. Flagg, toujours très diplomate, comprit que ce fut à lui de parler quand elle se releva, en leur souriant.

« Les humbles voyageurs que nous sommes présentons nos remerciements pour votre accueil, noble et belle Eyma. On m’avait conté depuis les belles auberges des hauts-quartiers de Nexus la redoutable beauté de la gouverneure d’Aymen. Le spectacle de la beauté rajeunit toujours le cœur boursouflé qu’est le mien. »

Il exécuta une élégante révérence, et, pendant quelques secondes, on put voir sa robe verte rapiécée se transformer, changeant de couleur, des formes et des motifs runiques complexes apparaissant dessus. Ce n’était pas un simple habit, et, tandis qu’il le faisait, tout son visage sembla brièvement rajeunir, sa longue chevelure grise devenant brune et longue, ses rides s’évanouissant comme par enchantement pour révéler un visage plutôt long, élégant. Il ne semblait pas être une beauté sculpturale, mais être tout simplement beau, de cette beauté anodine et ordinaire qu’on avait envie d’avoir... Mais cette image ne dura que quelques secondes, avant que les plis de la robe ne retombent sur le sol, et que Flagg ne retrouve sa contenance.

« Je crains fort de ne pas pouvoir participer à ces jeux. J’ai donc pris la liberté d’y inviter mes charmantes filles. Il va de soi que leurs compétences sont redoutables. »

Un léger sourire amusé termina cette remarque, empreinte d’une certaine forme d’ironie. Il imaginait sans peine la foule de gladiateurs se présentant à Eyma en affirmant être invincible, refusant de payer le moindre acompte, en prétextant qu’il la rembourseraient à l’aide des gains obtenus pendant la compétition.

« De gauche à droite, nous avons donc, suivant leurs noms d’artistes : Crying Wolf, qui préfère les terrains naturels et sauvages, Laughing Octopus, qui se battrait volontiers dans une flaque d’eau, Raging Raven, qui privilégiera toujours les espaces grands, de préférence aériens, et Screaming Mantis, dont le terrain importe peu. Oh, bien sûr, précisa-t-il, je ne donne que leurs terrains de prédilection. Mes filles sont à l’image du beau sexe, polyvalentes, et naturellement douées en tout art. »

Un ton légèrement charmeur et moqueur. Se moquait-ils d’elles ? Ou du sexe féminin en particulier ? Était-ce une manière de s’amuser des préjugés impliquant naturellement le sexe féminin, quand on savait que, sur Terra, ce qui était beau était forcément précieux ? Il la laissa prendre le temps d’obtenir ces informations, et précisa rapidement :

« Je dois bien vous admettre ne pas être au courant du système monétaire en vigueur sur Ameyn. Par conséquent, avant d’aller voir Kraal l’Intendante, j’aimerais savoir si cette modeste pierre saura vous ravir. »

La main de Flagg s’ouvrit alors, et, entre ses doigts, une pierre précieuse turquoise apparut alors. Une magnifique améthyste, qu’il brandit devant le regard d’Eyma, attendant sa réaction.

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Les landes dévastées / Re : De nouveaux résidents. (PV)
« le: dimanche 11 août 2013, 20:48:03 »
« Vous êtes sûr, Père ? Je ne vous cacherai pas que...
 -  Que ça t’inquiète ? le coupa-t-elle. Je le sais, Keriya, tu me répètes la même question pour la sixième fois. »

Keriya rougit légèrement, penchant la tête sur le côté, alors que les cinq personnes s’approchaient du camp d’entraînement d’Ameyn. Les quatre filles portaient toutes le même vêtement : une sorte de combinaison futuriste sexy qui était extrêmement agréable, étanche, et bénéficiait de nanomachines qui permettaient à cette dernière de se réparer. L’intérêt de cette combinaison était qu’elle s’adaptait à toutes les situations : le désert, la montagne, la chaleur, le froid, et même l’eau. Cette combinaison était la perfection pure, et les Beauties les portaient tout le temps.

« Pour la énième fois, comme je te l’ai dit, les armes et les armures seront autorisées. Dans tous les combats de gladiateurs, on porte des armes, et je n’ai lu aucune restriction concernant le niveau technologique des armures. Ce tournoi s’adresse à tous les champions de Terra. »

Keriya n’était pour autant guère convaincue, mais elle se voyait guère s’opposer frontalement à Père. Le Magicien avait du mener ses recherches. Portant sa robe verte de magicien, ainsi qu’un modeste bâton de pèlerin, Père avait pris une apparence assez vieille et élégante, assez charismatique. Était-ce sa véritable apparence ? Difficile de le dire, mais, dans le fond, ça n’avait aucune importance. Le groupe se rapprochait du camp, et il y avait quantité de gens. Père leur avait proposé un entraînement spécial, après la mission que Shaina avait faite*. Cette curieuse mission avait eu un dénouement très inattendu, une conclusion qui avait conduit Père à mener des recherches, et à finalement leur proposer cette compétition. Une sorte d’entraînement spécial, où elles seraient très probablement appelées à se battre ensemble. Ceci ne les dérangeait pas, mais elles avaient surtout peur de ne pas pouvoir se battre, en raison de leurs puissantes armures de combat.

Père leur avait expliqué que ce n’était pas un tournoi d’arts martiaux, mais un affrontement entre gladiateurs. Le groupe se rapprochait du camp, où on voyait clairement une énorme tente, la tente principale, celle d’Eyma, la dirigeante d’Ameyn. Il y avait de nombreuses personnes très différentes : des mercenaires, des gladiateurs musclés, des Terranides, des mutants avec de longues queues, et des terrains d’entraînement où certains s’affrontaient entre eux. On voyait les quelques arènes.

« Il faut commencer par s’inscrire. Je crois que c’est dans la grosse tente. »

Il marchait en tête, les quatre filles le suivant, observant nerveusement les gladiateurs autour d’elles. Les tuer ne leur poserait aucune difficulté, mais elles ne comprenaient pas ce que Père voulait faire en les conduisant ici. Quelle était sa démarche ?

« Les prostituées sont arrivées..., plaisanta un gladiateur.
 -  Mate-moi ce boule ! » renchérit un autre.

Elles ne dirent rien, habituées depuis longtemps au machisme ambiant. Un homme se rapprocha toutefois des femmes, et posa sa main entre les seins de Natalia.

« Toi, je te veux dans ma tente, ma poupée. »

Il avait une longue langue de serpent, des tentacules visqueux se glissèrent le long du bras de Natalia, qui le regarda sans ciller. C’était une sorte d’être aquatique avec des branchies, d’une laideur terrifiante. Il se rapprocha lentement de Natalia, sa langue se rapprochant de son cou... Quand ses yeux se mirent à saigner. Une expression de douleur traversa son visage, alors qu’il se mit à se tortiller.

« Esprit faible... » grognait Maria en tendant sa main vers lui, envoyant de puissantes ondes psychiques dans son cerveau.

Il ne fallut que quelques secondes avant que l’homme ne tourne de l’œil, incapable d’avaler sa propre salive. Lentement, il s’écroula mollement sur le sol, inerte. Esquissant un léger sourire, Natalia se tourna vers l’un de ceux qui les avaient harangués. Ces derniers étaient blêmes.

« Va dire qu’il y a un forfait. »

Sur ce, le groupe se dirigea vers la tente, contournant l’homme écroulé sur le sol, mort, ou dans un état peu attirant.



* Cf. RP « Confrontation ».

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Le coin du chalant / Re : Who wanna play ?
« le: jeudi 01 août 2013, 19:49:10 »
Ok :)

(Par contre, demain, je pars en vacances xD Mais, ce soir, je serais là ^^)

37
Le coin du chalant / Re : Who wanna play ?
« le: jeudi 01 août 2013, 19:31:25 »
Hum... J'aurais bien été tentée par un combat de gladiateurs avec mes quatre petites femmes-armures parmi les participants, si ça te dit... Et si tu n'es pas lassée de RP avec moi !

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Les contrées du Chaos / Re : Confrontation [La meute de Kraks]
« le: jeudi 01 août 2013, 01:24:19 »
Il était enfermé ici depuis si longtemps, depuis tant de temps, tant d’années... L’ennui avait renforcé son agressivité, et, depuis des millénaires, il cherchait à sortir de là, de cette cage infâme dans laquelle ce maudit Belzébuth l’avait enfermé il y a des millénaires, à cette époque glorieuse où toutes les Légions infernales étaient unifiées sous l’autorité du Palingène. Sarek avait fait partie des démons ayant cherché à renverser son autorité, mais il n’avait pas eu de chance. Sarek assurait alors les fonctions de Juge des Enfers, ayant pour rôle de déterminer à quelle cercle envoyer les âmes damnées qui étaient passées du Purgatoire aux Enfers. Ceci expliquait pourquoi Sarek pouvait contrôler les âmes, et les retenir. Pendant des millénaires, il avait erré, jusqu’à trouver cette faille, une faille que l’Ordre et ces humains renégats n’avaient pas trouvé. Il l’avait travaillé, et des phénomènes surnaturels avaient fini par amener l’Ordre... Exactement comme il le voulait.

Son plan, concrètement, avait commencé par un vulgaire ermite qui se promenait dans la région. Sarek l’avait appelé, en lui faisant miroiter quantité de richesses. Si lui ne pouvait pas sortir de sa prison, l’ermite, lui, pouvait y rentrer. Il était entré dans son antre, et Sarek avait pris possession de son âme. Malheureusement, tout n’avait pas très bien fonctionné, et il avait fallu attendre des siècles pour que son morceau d’âme se manifeste, à travers les gènes, dans le corps d’une petite fille. Parallèlement, son esprit avait continué à influer dans la région. On avait fini par repérer quelque chose à cause de ces maudits monstres qui vivaient autour, les manticores. Les manticores étaient attirées par les énergies maléfiques, et avaient gravité autour de la faille, ce qui avait amené l’Ordre. On avait bâti ce temple, et il avait su s’adapter. Les moines pensaient à un simple phénomène naturel magique, ignorant que, sous les profondeurs du palais, sommeillait un puissant démon. Et ce démon avait tiré à profit la venue de l’Ordre, à travers la petite fille. Elle était venue au monde avec une partie de lui, donnant lieu à une bataille entre sa conscience, et la sienne. Ses crises magiques avaient amené les religieux de l’Ordre à l’héberger dans leur temple, renforçant la puissance de Sarek en ces lieux. Il avait lentement corrompu ce temple, insidieusement, tranquillement... Un travail de longue haleine, où il avait avancé à pas de fourmis, mais Sarek avait appris la patience.

Il avait utilisé les manticores pour progressivement isoler les moines, la petite fille lui servant de catalyseur, alors que, dans ses rêves, sa conscience d’humaine s’écroulait lentement. Tout son travail reposait sur elle, car elle constituait sa manifestation physique ici. Tranquillement, il avait réussi à la conduire auprès de lui, corrompant les moines de cet endroit. Il pouvait lire dans leurs rêves, dans leurs désirs, et les influer. Lui doutait de sa foi ? Il lui montrait que l’Ordre n’était qu’un regroupement de corrompus, et que Dieu se moquait d’eux. Un autre voulait être ambitieux ? Il lui montrait qu’il pouvait, en exorcisant cette fille, devenir un puissant évêque, un prélat qui siégerait au Conseil épiscopal de l’Ordre. Les religieux s’étaient battus entre eux, quand il était devenu évident qu’on les possédait. Dehors, la tempête de neige faisait rage, les manticores empêchant les moines de sortir. Ils s’étaient entretués, leur haine les consumant, chaque camp accusant l’autre d’être tombé entre les mains du démon. Les survivants s’étaient élancés à la recherche de la petite fille. Un seul avait réussi à la rejoindre, près de la faille. Comme ses invités, il était passé par la caverne aux cristaux, à moitié mort, et s’était avancé vers la fille, en sang. Il avait tenté de la convaincre, de lui dire de suivre les voies du Seigneur... Mais, ici, Dieu n’écoutait pas. Elle lui avait crevé les yeux, avant de balancer son cadavre dans un cratère.

Sarek aurait alors pu ressusciter, mais, malheureusement, d’autres moines avaient survécu. Et, plutôt que d’affronter le démon, ils réussirent à sortir, et scellèrent à jamais le temple, se rendant dans l’église pour prier, tous ensemble. Et la magie sacrée avait parlé, bloquant Sarek dans ce temple. Si proche de la libération, sa haine avait gonflé, terrifiante, inhumaine, et il avait fait souffrir ses âmes, toutes ses âmes tombées. Ils avaient réussi à cause du moine borgne, celui qui s’était sacrifié pour retarder son attention. Si Sarek n’avait pas veillé, n’avait pas repoussé sa persuasion, son catalyseur aurait lutté contre son emprise.

Les survivants s’étaient regroupés à l’église au-dessus du temple. Les manticores ne les attaquaient pas, car leur église avait été le réceptacle d’un sort de magie sacré, et elles en avaient peur. Leurs descendants étaient restés là pour surveiller l’accès au temple, afin de veiller à ce que plus personne ne cherche à l’ouvrir. Ils continuaient à envoyer des rapports à l’Ordre, ne voulant pas dire la vérité sur ce qui se terrait dans le temple. L’Ordre enverrait des Inquisiteurs, il y aurait une enquête, et l’Ordre apprendrait que les moines avaient failli, et avaient peur d’un démon.

Sarek ignorait ce qui avait poussé ces gens à venir, mais, du fond de sa prison, il les avait sentis attaquer les moines. Il les avait sentis se combattre entre eux, et avait lâché sur eux les manticores, afin de les attirer près de ce temple. Il avait surtout besoin de la fille. Les Skavens, eux, étaient une erreur, n’ayant survécu que parce qu’ils étaient de sales rats habitués à survivre, des cloportes sans importance. Ce cristal magique était relié à l’âme de cette femme, ce qui revenait à dire qu’il devrait dévorer cette âme... Ce qui ne le dérangeait pas particulièrement. Avec ce cristal, il pourrait enfin sortir de sa prison. Et il jubilait à cette idée. Libre ! Il serait libre, oui ! Libre ! Et ils connaîtraient le courroux de Sarek, le Juge-Nécromant, le Démon Banni ! Ils connaîtraient l’étendue de sa haine, l’immensité de sa rage, de cette fureur qu’il accumulait depuis des millénaires.

Cependant, il ne devait pas sous-estimer cette femme. Elle était résistante, et son cristal magique était chargé. Les Skavens... Ils sentaient le trouble en eux, le vice. Le vice, il la sentait aussi en elle, mais elle serait moins facile à corrompre qu’eux. Comment dire ? Il ressentait comme une espèce d’aura magique sur elle, une aura qui appartenait à quelqu‘un d’autre, un magicien qui lui rappelait l’Aballah... Et il ne tenait pas à se heurter à l’Œil Rouge.

Il envoya donc des appels télépathiques aux deux Skavens.

D’abord, au mâle.

*[MT] Toute ta meute a été massacrée, parce qu’ils étaient faibles... Pas comme toi. Toi, Kraks, tu es puissant, vigoureux. Mais penses-tu pouvoir rivaliser contre moi ? Même tes plus puissants guerriers n’pont rien pu faire, et, toi, tu n’as survécu que parce que tu courais plus vite. Mais je sais me montrer magnanime et généreux, Kraks. Je suis un grand seigneur, et je ne demande que le cristal. Tu peux conserver la vie de cette femme, et la baiser, si tu le veux. Elle te donnera des enfants puissants, et, des ruines de ta meute, une nouvelle meute, plus forte, naîtra, valeureuse. Elle n’a beau être qu’une humaine, elle est fière et brave. Ankary, elle, est perfide et sournoise. Ne vois-tu pas qu’elle ne cherche qu’à te trahir ? Joins-toi à moi, Kraks, offre-moi ce cristal, et je t’épargnerai, et je t’offrirai de quoi reconstruire ta horde. [/MT]
*

Et, tandis qu’il parlait, des images se matérialisaient dans l’esprit de Kraks, montrant une meute comprenant des centaines de puissants Skavens, dévastant des villages, violant de belles femmes dans des maisons en feu, ravageant des forts. Les Skavens rugissaient joyeusement, et Kraks avait avec lui quantité d’esclaves serviles, terrorisées par lui, qui pleuraient quand il les violait.

Ensuite, la femme.

*[MT] Il ne t’aime pas, il te voit comme une esclave... Mais c’est ce que tu es, Ankary. Il préfère cette femme à toi, il a laissé mourir ses camarades, et te laisserait volontiers mourir, parce que c’est avec elle qu’il veut enfanter. Mais, à défaut, il se reportera sur toi. Pourquoi ne pas le tuer ? Les tuer ? Je t’offrirais ce que tu veux, Ankary : le pouvoir, la liberté, la puissance. Tu fonderas ta propre meute, ou tu seras une guerrière terrifiante. Plus jamais tu n’auras à ouvrir tes cuisses pour lui. C’est ta chance, toute sa meute est décimée, plus personne ne le protègera. Tue-le ! Tue cette salope ! Apporte-moi son cristal, et je te récompenserais, je te ferais sortir d’ici, et je t’offrirais le pouvoir. Tue ! [/MT]
*

Comme pour Kraks, des images défilèrent dans l’esprit d’Anakary, en concordance avec ce qu’elle souhaitait. Il ignorait si ça marcherait. Ces Skavens étaient tellement simplets...



Le tunnel fut assez rapide à travers. Le cristal magique de Shaina brûlait contre elle. Il n’avait jamais été aussi puissant que c’en était grisant. Le trio s’avança, et Shaina repéra une silhouette féminine devant eux, ainsi qu’un énorme cratère central, abritant la faille. Une distorsion magique formant une ouverture rougeâtre lumineuse. La fille avait de longs cheveux noirs sales et crasseux, une jupe rapiécée et massacrée, et releva lentement la tête en les voyant, ses yeux rouges se mettant à brûler. Elle tendit sa main vers Shaina.

« Vous voilà enfin », glissa-t-elle, d’une petite voix sinistre.

Autour d’eux, toutes les ombres apparaissaient. Toutes les âmes que le démon avait obtenu, qui restaient dans les coins, formant de silencieux vents.

« Je ne veux qu’une chose : le cristal. Vous ne pouvez pas vous enfuir. Résistez, et vous mourrez. Remettez-moi le cristal, et je vous laisserais vivre. »

Comme pour justifier ses propos, une ouverture s’ouvrit dans un coin, permettant de voir les étoiles dans le ciel. La fille referma le poing, et l’ouverture disparut.

« Jadis, les moines avaient réussi à sceller ce temple en se sacrifiant collectivement. La magie sacrée est la seule qui marche contre les démons primordiaux comme moi. Vous n’êtes que des insectes ridicules contre moi. Acceptez mon offre... Ou disparaissez. »

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Les contrées du Chaos / Re : Confrontation [La meute de Kraks]
« le: mardi 30 juillet 2013, 14:56:10 »
Shaina se réveilla en sursaut, troublée, et vit la face hideuse du Skaven sous le nez. Un réveil magnifique ! Elle cligna des yeux, surprise, regardant à droite et à gauche, avant de se rappeler la descente... Crying Wolf évitant les attaques du monstre... Sarek. Elle savait comment il s’appelait, et, à vrai dire, elle connaissait désormais ses motivations. Kraks lui demandait comment elle allait, une attention assez troublante pour un Skaven, tandis qu’Ankary faisait preuve de son hostilité habituelle. Comme quoi, il fallait effectivement croire que l’adversité rapprochait, et permettait de tisser des liens. C’était un argument que Père avait toujours défendu, arguant que l’oisiveté et la richesse entraînaient nécessairement l’égoïsme et l’individualisme, puisque les hommes pensaient se suffire à eux-mêmes. Dans le besoin, on se tournait forcément vers les autres, ce qui entraînait des liens plus étroits, des rapprochements... Un tel schéma, avec toutes les proportions à retenir qu’on pouvait retenir, semblait s’appliquer entre Shaina et le Skaven.

Elle ne lui répondit pas sur le coup, préférant se redresser, secouant la tête. Visiblement, les Skavens avaient du la sortir de l’eau, car elle voyait que le pelage de Kraks était trempé... Il sentait un peu meilleur. Pour la crasse d’un Skaven, il faudrait plus qu’une petite baignade pour le nettoyer, mais Shaina allait devoir se contenter de ça. Elle regarda autour d’elle, l’eau moulant ses formes à la perfection. Sa nanocombinaison était plaquée contre corps, dessinant des plaques transparentes permettant de voir son estomac sombre, de mieux discerner sa croupe, ainsi que d’autres parties de son corps. Un spectacle qui aurait ravi n’importe quel pervers, et qui durerait le temps que les nanomachines de la combinaison absorbent l’eau. Ankary lui asséna que Kraks l’avait sauvé, alors qu’il n’aurait pas agi ainsi face à un autre membre de sa meute... Et Shaina avait tendance à la croire, vu qu’il avait lui-même condamné ses propres Skavens.

« Il a agi avec raison, répliqua-t-elle. Je sais qui est ce démon, je sais ce qu’il veut, et ce n’est qu’en le connaissant que nous saurons comment le battre... Et donc comment survivre. Tu ne m’aimes pas, Ankary, et je ne t’aime pas non plus. Mais vous avez réussi à survivre jusqu’ici... »

Elle allait devoir le leur expliquer, mais elle savait que les Skavens avaient une capacité d’attention limitée, et que son petit cul moulant n’allait pas les aider. Son cristal s’affolait, signalant la présence d’un pic d’activité magique à proximité. Elle chercha donc soigneusement ses mots, afin de simplifier au maximum.

« Il s’appelle Sarek. Il a été enfermé en Enfer par une créature plus puissante que lui, et, pendant un temps indéterminé, son esprit a cherché un moyen de s’échapper de cette prison. Une faille dimensionnelle a été créée sous le temple que nous avons traversé, et il a pu y glisser son esprit, mais pas encore son corps. Tous ces êtres que nous avons affronté sont des âmes que Sarek a capturé, et qu’il commande par son esprit, leur refusant le droit de mourir, retenant leurs âmes dans sa dimension. »

Elle s’arrêta là, pour le moment, estimant que ça devait commencer à devenir compliqué. Elle ménagea donc une pause.

« Sarek a besoin de l’énergie magique de mon cristal pour ouvrir une faille suffisamment grande pour sortir son corps, et ainsi être libre. Il vous a volontairement épargné pour que vous me tuiez, et lui apportiez le cristal. Méfiez-vous, il cherchera à vous posséder, comme il a tenté de le faire avec Ankary. Il vous promettra richesse, puissance, une meute de millions de Skavens, mais, dès que vous lui remettrez le cristal, il vous tuera. »

Cependant, le fait de sous-estimer les Skavens pouvait bien représenter l’erreur de Sarek. Shaina avait aussi commis cette erreur, et son armure avait été sérieusement endommagée. Elle se mit à marcher, tandis que sa nanocombinaison se mettait à sécher. Elle ne chercha pas à en dire plus, estimant qu’elle avait dit l’essentiel pour les Skavens. Son cristal brûlait contre sa poitrine, et elle s’avança le long de la rivière, jusqu’à voir une galerie sinueuse filant sur la droite, qui descendait. Elle dut pencher la tête en avançant, s’appuyant contre les rebords, jusqu’à ce qu’une pente la fasse glisser.

Elle s’écroula au milieu d’une grotte absolument magnifique, remplie de cristaux magiques de toutes les couleurs. Bleus, rouges, vertes, oranges, ils brillaient de mille feux, lui donnant l’impression d’être à l’intérieur d’un arc-en-ciel. Shaina cligna des yeux, ébahie par tant de poésie. Voilà l’endroit que son cristal avait ressenti... Et, en sentant ce dernier se recharger, elle comprit que Sarek avait intentionnellement guidé Shaina ici, afin que le cristal soit plein à craquer de magie, pour qu’elle puisse l’aider à rentrer dans ce monde.

*Il pense me massacrer sans difficulté... Sa grande confiance en lui-même sera sa perte...*

Cependant, Shaina ignorait comment le vaincre. Elle entreprit de lentement se relever, dépoussiérant sa combinaison, tandis que son cristal se rechargeait.

« Chacun de ces cristaux vous rendra riche, Skavens. Que ce soit auprès de joailliers, de négociants, ou de mages, on vous l’achètera à prix d’or, et vous aurez de quoi repeupler votre meute. »

Un couloir derrière Shaina filait vers la faille. Le cristal était chargé, et Shaina ne s’était jamais sentie aussi puissante.

« Sarek est par là... »

Il était temps d’y aller. Curieusement, la peur n’était pas l’émotion qui dominait en ce moment l’esprit de Shaina. C’était plutôt l’excitation.

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Les contrées du Chaos / Re : Confrontation [La meute de Kraks]
« le: dimanche 28 juillet 2013, 12:43:08 »
Le sol se déroba sous les pieds de Shaina. En théorie, une pièce aurait du se trouver juste en-dessous, mais il n’y avait qu’un abîme noirâtre, un profond gouffre, ce qui lui fit comprendre que la magie était encore à l’œuvre. Kraks l’attrapa, l’empêchant de tomber, et Ankary attrapa avec sa queue le cristal blanc de Shaina. Un luxe assez inutile, vu que le cristal pouvait se déplacer tout seul, et ne restait jamais éloigné de Shaina. Cette dernière voyait un vide abyssal devant elle, sentant un vent tiède en sortir. Il y avait quelque chose là-dessous... Une forte puissance, qui fit vibrer le cristal, alors que Kraks commençait à descendre, faisant de l’escalade. Le cristal disparut de la queue d’Ankary pour revenir à Shaina.

« Je peux escalader... Là... »

Shaina était une sportive, après tout, et elle s’agrippa à la paroi, avant de commencer à descendre. Elle n’avait aucun équipement, aucun baudrier, rien, mais ce n’était pas, en si, rédhibitoire. Elle avait du apprendre, auprès de Père, à faire de l’escalade sur les montagnes japonaises sans aucune protection. C’était une excellente manière d’affronter sa peur, et, si elle ne pourrait jamais se prétendre être une grande alpiniste, elle pouvait au moins prétendre au titre de sportive extrême. Shaina se mit à descendre, prudemment, cherchant du bout des pieds les anfractuosités dans la roche, sachant très bien que, dans ce genre de situations, il n’y avait rien de pire que d’avoir peur. La Beauty ne tremblait pas, et descendait donc, entendant le craquement des flammes magiques, formant comme une énorme torche en hauteur.

Le démon s’était manifesté. Celui à l’origine du mal. Il voulait le cristal de Shaina, sans aucun doute parce qu’il avait senti le pouvoir magique de ce cristal. C’était Shaina qui avait réveillé l’appétit du démon. Elle n’était pas, en soi, responsable de la malédiction de ce temple, mais elle avait réveillé cette dernière. Heureusement que les Skavens n’étaient guère intelligents, car, s’ils se mettaient à y réfléchir, il y avait des chances pour que Shaina soit tuée par eux, si jamais Kraks croyait que ça leur permettrait de survivre. Mais en bas... Elle en avait l’intime conviction, tout se terminerait bientôt. Ce démon, quel qu’il soit, les attendait en bas. C’était un appel, un message. Les fantômes auraient pu les attaquer sans aucune difficulté. S’ils ne venaient pas, c’était parce que ce n’était pas nécessaire. Un être démoniaque rôdait là-dessous, et les attendait.

La Beauty continuait à descendre, pendant de longues minutes, jusqu’à ce que les flammes de la bibliothèque ne soient plus qu’un petit point s’éloignant de plus en plus, jusqu’à former une tâche... Mais, en bas, l’obscurité, toujours, dominait. Shaina continuait à descendre, toujours, quand elle perçut des vibrations le long du mur. Elle regarda autour d’elle, et sentit alors des lézardes apparaître devant elle. Le mur s’effrita sous ses yeux et une main grisâtre et griffue jaillit alors.

« À moi ! »

Shaina, surprise, lâcha prise, en sentant les doigts égratigner sa nanocombinaison. Elle perdit le contrôle, et tomba dans le vide. Elle n’hurla pas, et porta sa main à sa poitrine, tête ne bas. La Beauty se transforma alors, l’armure de Crying Wolf venant recouvrir tout son corps. La Beast apparut, et Shaina se mit à courir le long du mur, bondissant à droite et à gauche, des espèces de grosses tâches noires apparaissant à la surface, explosant près d’elle. Elle bondissait pour les esquiver, évitant aussi des tentacules noirs gluantes ayant pour fonction de la ralentir. Plus elle descendait, plus elle allait vite, essayant de ralentir sa vitesse en se servant de sa queue, mais sans réel succès.

Le sol explosa devant elle, et la déstabilisa. Shaina se mit à rouler, heurtant la paroi, et perdit le contrôle... Elle atterrit alors sur le sol, s’écrasant dans une sorte de rivière d’encre, son armure absorbant les chocs, avant de se retirer, étant inutile dans l’eau. Le courant se mit à l’emporter, furieux et rapide. Shaina essaya de s’agripper à un objet, n’importe quoi, mais elle ne put rien faire contre cet appel, et se sentit basculée dans le vide, emportée dans l’obscurité, dans le néant le plus sombre...

Jusqu’à ce que sa tête émerge ailleurs. Elle tomba, et atterrit sur des dalles. Shaina se releva rapidement, trempée, et vit plusieurs moines, dans ce qui semblait être une chapelle. Il y avait un autel devant elle, des bougies dans les coins, et plusieurs moines étaient agenouillés devant un autel où une croix en bois de l’Homme-Jésus trônait.

« Agnus Dei qui tollis peccata mundi miserere nobis » répétaient-ils, prostrés sur le sol, serrant entre leurs doigts leurs croix.

Shaina secoua la tête, lorsqu’elle sentit quelqu’un à sa gauche. Tournant la tête, elle vit la fillette, qui les regardait, dans sa robe rouge fripée, et ses longs cheveux noirs sales et collants.

« C’est là qu’ils ont essayé de m’exorciser... De me retirer... Pauvres fous... »

Elle se mit à rire, un rire enfantin, et Shaina vit ses doigts se transformer, ses ongles s’allonger. La fillette rigolait, un rire de plus en plus sinistre, et les vitraux de l’église tremblaient dangereusement. Les portes claquaient, montrant une forte tempête de neige.

« Et unum Dominum Iesum Christum Filium Dei unigenitum et ex Patre natum ante omnia saecula » continuaient-ils.

Les vitraux se fissuraient, et la jeune fille se transformait. Une solide main attrapa alors Shaina à la gorge, alors que les vitraux explosaient, sous la pression d’une forte couche d’eau, qui se mit à inonder l’église, balayant les bougies, soufflant les moines qui poussèrent des hurlements paniqués. C’était un abominable démon qui se tenait face à elle, serrant sa main autour de sa gorge.

« Je suis Sarek, créature faible ! Enfermé dans une prison infernale par Belzébuth en personne ! Une situation intolérable ! Ton cristal, la magie qu’il recèle, m’aidera à sortir d’ici. Je mettrais ces humains au pas, et je me vengerais ! Soumets-toi, pute, ou meurs ! »

Sarek serra la gorge de Shaina, et la balança comme une fleur. Shaina heurta le sol, et vit Sarek tendre et serrer le poing, ce qui provoqua autour de lui un sortilège de Gravité. Le sol se fissura, les poutres soutenant le toit se brisèrent, et il relâcha ensuite la pression, provoquant une explosion qui souffla Shaina. Elle roula hors de l’église, s’écroulant dans la neige, tandis qu’une lueur verdâtre sinistre s’échappait de l’église. De la fumée noire s’échappait de l’église, tournoyant sinistrement autour de l’église. Shaina entreprit de se relever, quand elle vit quelque chose de noirâtre jaillir de l’église, comme une sorte de tentacule. Elle n’eut le temps de rien faire. Le tentacule la transperça à hauteur du sein gauche, ressortant de l’autre côté, et elle se mit à cracher du sang... Avant que Sarek n’arrive devant elle, et ne la frappe d’un puissant revers, qui la fit décoller du sol. Shaina s’écroula dans la neige...

...Et, quand elle rouvrit les yeux, elle se trouvait dans la grotte, en bas du gouffre, près d’une rivière, qui avait probablement amorti sa chute. En regardant autour d’elle, elle sentit quelque chose... Des cristaux... Des cristaux étaient en train d’éclairer la grotte, sortant des murs. Sarek.

Elle avaitun nom. Et la faille infernale n’était plus très éloignée, maintenant.

Instinctivement, Shaina regarda son sein gauche, mais il n’y avait aucune trace d’une coupure...

*Mais ça me fait mal... C’était une illusion... Une illusion spirituelle... Foutu enfoiré... C’est quoi, ce truc ? Un mage ou un démon ?*

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Les contrées du Chaos / Re : Confrontation [La meute de Kraks]
« le: mercredi 24 juillet 2013, 12:13:05 »
Un démon... Shaina n’avait encore jamais affronté de démons, mais Père leur en avait parlé. Ils existaient une immense variété de démons, et certains étaient inoffensifs, tandis que la grande majorité d’entre eux n’étaient que des servants, des imbéciles sans cervelle. Cependant, beaucoup étaient aussi doués, et certains pouvaient être très dangereux. Indéniablement, celui qui était derrière cette histoire appartenait à cette catégorie. Il avait sûrement repéré depuis longtemps la faille dimensionnelle, cherchant à l’utiliser pour sortir sur Terre, et avait envoyé des pensées pour corrompre les moines, trouvant, avec cette petite fille ayant des pouvoirs magiques, un moyen efficace d’avoir un point d’ancrage dans ce monde. Les fantômes venaient des Enfers, devant être ses sbires. Shaina n’avait pas d’arme à disposition, et comptait donc sur ses réflexes pour les esquiver. De toute manière, les attaques physiques ne semblaient rien leur faire, les attaques de Kraks ne les retardant qu’à peine. Ils envoyaient des boules de feu bleuâtres, que Shaina esquivait en roulant sur le sol, évitant les explosions enflammées.

Entre-temps, Akary s’était réveillée, et se mit à participer au combat, attaquant les fantômes, retrouvant assez rapidement sa hargne, combattant avec Kraks. Shaina restait écartée d’elle, tandis que les boules bleues étaient en train de provoquer un incendie, les flammes bleuâtres se répandant autour de Shaina, léchant les armoires, trouvant avec les livres de très bons combustibles. La Beauty était occupée à réfléchir. Les flammes léchaient son corps, sa nanocombinaison la protégeant. Sans cette dernière, les flammèches l’auraient déjà lourdement fait souffrir. Le feu l’entourait, alors que les Skavens commençaient à désespérer devant une telle menace. Le sol tremblait dangereusement, les poutres étaient attaquées par un feu magique qui se répandait rapidement.

Un fantôme bondit sur Shaina, fonçant sur elle, et son épée siffla dans le vide. Shaina se pencha sur le sol, s’abaissant. Le fantôme se téléporta pour arriver sur son flanc, et elle posa une main sur le sol, s’en servant comme appui pour envoyer son pied se loger dans sa tête. Elle s’attendait à ce que son pied passe à travers, mais, à sa surprise, elle heurta une surface dure, repoussant le fantôme, qui heurta le sol, avant de disparaître à travers. Shaina se releva rapidement, et sauta en arrière, le fantôme revenant pile devant elle. Il hurla sous son nez, et envoya une boule de feu. Shaina agit par instinct, et bondit sur le côté... Mais la boule de feu explosa à côté d’elle, la soufflant. La Beauty poussa un hurlement de douleur, et heurta une table. Sa nanocombinaison la brûlait, mais elle n’avait pas pris feu.

*Ce sont des âmes errantes... Des âmes que le démon a récupéré, et soudé à des corps pour leur permettre d’être aussi présents...*

Le démon était indubitablement lié à la nécromancie. Le fantôme fonçait droit sur elle, en grognant, et elle sentit dans sa main le cristal de magie apparaître, brûlant. L’épée se dressait vers elle, Kraks lui hurlait d’agir, et elle se protégea avec son cristal. L’épée heurta ce dernier... Et il y eut comme une vive explosion blanche. Un rayon blanchâtre jaillit du cristal, et frappa le fantôme. Il se mit à s’enrouler d’une lueur blanche particulièrement vive, tandis que ses os étaient comme en train de se fracturer de partout, explosant dans tous les sens. Des éclats d’os heurtèrent Shaina avant de disparaître. L’âme du fantôme avait quitté son corps, et elle considéra son cristal, avec suspicion. Était-ce bien elle qui avait fait ça ? Elle n’osait y croire.

Les fantômes semblèrent alors s’arrêter. Les flammes brûlaient dans la pièce, se rapprochant de Shaina, qui réalisa qu’elle était à côté de Kraks. Un rire sinistre se mit alors à résonner, et les flammes vinrent former un cercle, n’avançant plus.

« Ce cristal... Cette source magique... Je la veux, femme... »

Cette voix sinistre... Elle appartenait au démon...

Et, à ce moment, les poutres soutenant le plancher se brisèrent, et le trio se mit à tomber.

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Les contrées du Chaos / Re : Confrontation [La meute de Kraks]
« le: vendredi 19 juillet 2013, 20:05:59 »
C’était la vision que Shaina cherchait à provoquer, mais elle ne s’attendait pas à ce qu’elle soit aussi explosive. La magie résiduelle était très forte ici. La magie, selon la théorie de Père, était un élément naturel, semblable à n’importe quel élément physique, et à la fois très différent. C’était une science, qui avait ses règles, ses logiques, et on fonctionnement. La magie était partout, et il existait des puits magiques, des pics d’activité magique ici et là, qui émanaient d’un certain nombre de critères. La magie résiduelle engendrait parfois des apparitions, des malédictions, des fantômes, ou des Poltergeist. Ici, elle avait donné lieu à une véritable résonance magique, une vision du passé. Le fantôme du moine  était là, et semblait visiblement être plus stable que quand Shaina l’avait vu pour la première fois. Cependant, ses propos n’étaient pas du goût de Kraks. Le Skaven se rua vers lui, lui intimant de parler, en l’attrapant par le col. Ce faisant, le fantôme se mit à remuer, et disparut alors, formant des volutes de fumée qui tourbillonnèrent dans l’air, avant de se reformer dans un coin.

« Votre agressivité est compréhensible, homme-rat, mais elle est inutile ici... »

Shaina conservait les bras croisés, voyant des fantômes avancer autour d’eux. Ils semblaient indifférents à leur présence, et se contentaient de marcher. La Beauty conservait les bras croisés, silencieuse, se demandant ce qui se passait.

« Je n’étais pas un moine comme les autres... Mon esprit... Il lui échappe encore... Partiellement... »

Il avait du mal à parler, et Shaina commença à comprendre que son cristal n’avait pas créé un souvenir magique, mais avait permis à cet être de venir. Elle avait appelé un fantôme par l’intermédiaire de son cristal, et le fantôme était en train de se concentrer, afin de leur délivrer un message.

« Que s’est-il passé ici ? l’interrompit Shaina.
 -  Nous... Nous avons été envoyés par l’Ordre suite à de nombreux rapports de villageois, de la paroisse locale, et de... Oui... De relevés des... Des Frères et des Sœurs de Méditation. »

L’Ordre était une énorme organisation mondiale extrêmement structurée, un enchevêtrement opaque et touffu d’organisations, d’ordres, de confréries. Les Frères de Méditation étaient une confrérie spéciale de moines qui méditaient, se plongeant dans le monde de la magie, dans les lignes complexes, afin d’en repérer des failles, des points de chute, de manière à ce que l’Ordre se livre à des enquêtes.

« J’étais l’un d’eux... Nous avons bâti ce temple autour de ce puits d’activité magique... »

La vision était tremblante, vacillante. L’esprit avait du mal à se maintenir, et Shaina craignait qu’il ne finisse par se rompre.

« Ce puits... C’était une faille démoniaque... Il... Il nous fallait la sceller, mais... De l’autre côté de la faille, il y avait quelqu’un... Et ensuite, il y a eu ce... Cette... Tous ces évènements, les crises de démence, et... »

Le récit était décousu. La mémoire du fantôme était fragmentaire, éclatée.

« La fillette ? proposa Shaina.
 -  Oui... Oui... Nous... Nous n’avions pas compris... On ne pouvait pas savoir, on ne pouvait pas savoir ! Elle... Le démon, il... Nous n’avions pas toutes les données, vous comprenez... »

Shaina ne comprenait rien, pour l’heure, mais elle sentait qu’on se rapprochait du but. Elle voulait le presser, car elle sentait que la menace arrivait. On ne les laisserait pas bénéficier éternellement de ce fantôme. En tout cas, un démon était bel et bien indiqué, ainsi qu’une faille démoniaque.

« Nous sommes arrivés trop tard... Le démon... Son âme était déjà là, mais pas son corps. Il... Non... Pas toute son âme, seulement... Une projection... Nous... Nous avons... La fillette, elle... Elle a été son... Son réceptacle... Je... Il sait que... Il arrive ! »

Le moine poussa alors un hurlement, tandis qu’un grondement caverneux se mit à résonner dans toute la pièce. Un rugissement furieux se fit entendre, et la vision explosa, ramenant Kraks et Shaina à la réalité. Des courants d’air se faisaient entendre, ainsi que des bruits de pas nerveux autour d’eux. Était-il possible que Shaina se soit trompée ? Que le temple ne soit pas hanté par des spectres, mais par l’âme d’un démon ? Le sol se mettait à trembler, et elle leva la tête. Un lustre se mit à tomber droit comme une pierre, fonçant droit sur elle et sur Kraks. Elle fut la plus réactive, cette fois, et poussa le Skaven en même temps qu’elle, évitant la lourde chute du lustre.

« Ils arrivent... » grinça-t-elle.

Ce n’était plus les Skavens, mais des fantômes, portant des épées, et lançant avec leurs mains des boules de feu bleuâtres. Ils étaient enveloppés d’une espèce d’aura bleuâtre.

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Le Paradis / Re : Knockin' On Heaven's Door [Empress]
« le: mercredi 17 juillet 2013, 19:06:23 »
« Je crois n’avoir jamais compris pourquoi les Anges n’ont pas détruit ce royaume... notait l’homme à lui-même en avançant tranquillement. Ils traitent les prisonniers d’une manière tellement... Barbare. Et puis, je connais bien des philosophes qui s’insurgeraient à l’idée qu’on puisse concilier la notion de ‘‘paradis’’ avec celle de ‘‘priorité’’.
 -  Comme vous Père ? demanda Shaina.
 -  Oh non. Non, non, non non ! répondit-il en secouant la tête. Ai-je l’air d’un anarchiste ? Je ne suis qu’un brave gars qui aime écouter de vieux morceaux de rocks, chanter le Samedi soir dans les bars où circule du country, et prendre un pack de Six en bossant dans mon garage le Dimanche après-midi. »

Shaina n’ajouta rien, conservant le silence. Les gardes les avaient passés. Les quatre femmes entourant Flagg portaient leurs combinaisons grisâtres et moulantes. Une tenue assez singulière, très futuriste, et leurs cristaux ne se luisaient pas. N’importe quel signe magique était susceptible de les repérer, et Père n’y tenait pas particulièrement. Mains dans les poches, Flagg s’avançait, joyeusement, un sourire sur le coin des lèvres. Même pour elles, Randall Flagg était difficile à comprendre. De lui, elles ne savaient que ce qu’il avait bien voulu leur dire, mais l’idée de le trahir ne leur viendrait jamais à l’esprit. Elles étaient les damnées de la Terre, et elles lui devaient tout. Absolument tout. Comment trahir celui qui les avait secourues, le seul à leur avoir tendues la main quand tous les autres n’avaient cherché qu’à les briser ?

Le groupe suivait des gardes à travers de grands couloirs majestueux, jusqu’à atteindre la salle de trône. C’était également une énorme pièce, avec un trône devant eux, où siégeait une femme à la beauté renversante. Il se dégageait d’elle une autorité naturelle. Elle n’était naturellement pas seule, puisque, de son côté, cinq individus austères les dévisageaient. Ils étaient méfiants. On pouvait les comprendre. Flagg leur avait expliqué que le Paradis était une dimension alternative dont la perception était biaisée sur Terre. Les seuls messages du Paradis étaient les Anges, et l’Histoire, les rumeurs et les légendes, ainsi que les déformations politiques, avaient donné une vision tronquée de ce que, le Paradis, réellement, était. Une dimension parallèle similaire en bien des aspects à la Terre, où les Anges dominaient fièrement dans les Cieux.

Flagg s‘avança un peu, et retira ses mains de ses poches, avant de se pencher élégamment, remuant ses longs cheveux.

« Dame Lucretia Dorea Callidora Charis Elladora Drusilla Carmilla Melisande Rowena, 692ème Impératrice du glorieux empire de Lucretia, Descendante de la Grande Déesse Lucretia, Messieurs les Commandants des Cinq Légions, ensemble la Procession Impériale de Lucretia, Moi, Randall Flagg, honorable magicien et voyageur de mon état, accompagné de mes quatre filles et gardiennes, respectivement Shaina la Louve, Natalia la Pieuvre, Keriya le Faucon, et Maria la Poupée, Sommes honorés d’être reçu par Sa Majesté en personne. »

Il avait sorti cette longue phrase protocolaire sans ciller, à l’aide d’une révérence parfaitement exécutée, et entreprit de se redresser. Les quatre filles l’entourant restaient silencieuses, observant les environs, se préparant déjà à d’éventuelles hostilités. Pour elles, il ne faisait aucun doute que, si les tout-puissants Anges, qui avaient dominé l’Univers, et dont la Milice Céleste, l’armée principale des Anges, était réputée pour être l’armée la plus puissante ayant jamais vu le jour, toléraient ce royaume, c’était bien parce qu’il lui était inférieur. Des réflexions qu’elles n’auraient naturellement jamais formulé à haute voix.

Flagg se taisait respectueusement, attendant que l’Impératrice l’autorise à parler, afin qu’il exprime ses doléances. Il ne serait pas dit qu’on le surprendrait en train de faire une faute protocolaire. Les enjeux étaient bien trop importants. Si les informations qu’il avait étaient vraies, il s’agissait de l’une des Treize Sphères. Ceci méritait tous les sacrifices et tous les risques possibles et inimaginables.

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Les contrées du Chaos / Re : Confrontation [La meute de Kraks]
« le: mercredi 17 juillet 2013, 18:56:13 »
Dans le fond, ils avaient fait match nul. Les Skavens avaient endommagé son armure, et elle avait décimé leur meute. Ce n’était pas satisfaisant, bien sûr, mais c’était toujours préférable à une défaite totale... Bien sûr, Père ne se contenterait pas que de ça. Elle devait retrouver le cristal que Père convoitait. Le rire de Kraks ne l’étonnait pas. Elle connaissait très bien la folie, puisqu’elle avait grandi dedans. Dans ses rêves, elle se rappelait encore de cette soirée, où on l’avait forcé à pleurer, du soufre dans ses cheveux, des hommes en colère... Des images qui la hantaient, et qui n’étaient pas sorties de sa tête. Shaina n’avait plus peur, et Kraks ne la dérangerait pas. Qu’il continue à rire si ça lui chante, elle avait une mission à accomplir. Dans un sens, elle était presque attristée qu’il ne l’ait pas attaqué. Elle aurait pu le tuer sur place. Elle pouvait d’ailleurs toujours le faire, mais ce serait du gaspillage d’énergie magique. Une chose qu’elle ne tenait pas à faire. Elle n’était pas une jeune fille stupide, mais une guerrière entraînée et endurcie.

Elle ne répondit donc pas à ce que Kraks lui disait, n’ayant pas grand-chose à faire de son respect. Pour elle, il n’était toujours qu’un misérable Skaven, une gêne sur sa route. Elle reprit sa route, en faisant attention au sol, aux dalles qui ressortaient, afin de ne pas déclencher un autre piège. Comme elle le soupçonnait, le fantôme semblait ne pas vouloir s’attaquer à cette partie du temple. Pourquoi donc ? C’était une question sérieuse, et Shaina sentait qu’elle se rapprochait de la résolution d’une partie du mystère.

Ses pas la ramenèrent vers la bibliothèque, qu’elle rejoignit par une entrée, mais c’était bien elle. Sombre, silencieuse, avec des rangées d’étagères et de bureaux poussiéreux. Elle ne trouverait rien dans les livres, car ils étaient tous moisi, jaunis, décrépis, tombant en poussière. Mais la Beauty le savait déjà. Elle s’avança vers le milieu de la bibliothèque, avec une série de longs bureaux faits pour la lecture. Elle attendit quelques secondes. Cette pièce sentait terriblement le moisi, une odeur insupportable. Elle fronça les sourcils, et attrapa son cristal. Certes, la fonction première de ce cristal magique était de matérialiser son armure, mais il pouvait aussi entrer en résonance avec les singularités magiques... Et cette bibliothèque était une forte singularité, résonnant des échos du passé. Shaina leva donc la main, et le cristal se mit à luire.

« N’ayez pas peur... » indiqua-t-elle simplement.

Une lueur bleue jaillit alors du cristal, et la bibliothèque sembla rajeunir sur place. La lumière apparut, et des formes apparurent, créatures blanchâtres, silhouettes spectrales qui s’orientaient autour de la Beauty.

« Nous n’y arriverons pas...
 -  C’est trop difficile... Il nous a fallu enfermer Frère Matthieu, et sa santé mentale n’est toujours pas rétablie...
 -  C’était de la folie... Pourquoi le Saint-Siège n’a pas envoyé l’Inquisition ici ? »

Des formes se matérialisaient. On voyait des moines lire sur les tables, autour d’eux. On ne voyait pas leurs yeux, simplement des orbites lumineuses.

« Tout ça, c’est de votre faute » trancha soudain une voix sur sa droite.

Shaina tourna la tête, et vit le moine qu’elle avait vu tantôt, celui qui écrivait. Il les regardait silencieusement.

« Vous avez réveillé cet être endormi... Nous avions réussi à l’enfermer, à la sceller ! Et vous l’avez réveillé ! »

Tout ça était un peu obscur pour Shaina. Elle n’était pas la seule à assister à cette vision. Les Skavens voyaient aussi ce qui se passait, mais il y avait fort à parier que Kraks devait encore moins comprendre qu’elle ce qui se passait.

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Les contrées du Chaos / Re : Confrontation [La meute de Kraks]
« le: mardi 16 juillet 2013, 11:05:39 »
Le chemin vers la bibliothèque ne serait pas long. Du moins, c’est ce que Shaina espérait. Le trio semblait bien faible par rapport à la menace qui pesait dans ce temple. La Beauty avançait en tête, suivant les indications de son cristal, ses pas résonnant dans de grands couloirs sombres et hauts de plafond, avec d’énormes lustres ancestraux. L’endroit était naturellement très sinistre, et elle avait l’impression d’être coincée ici depuis une éternité. Dans la bibliothèque, elle espérait tout simplement trouver des informations auprès du mystérieux fantôme du moine, afin d’en savoir plus sur ce qui s’était passé ici. Quel était le rôle de la fillette ? Où était la faille ? Elle n’obtiendrait pas toute seule la réponse à l’ensemble de ces questions. Shaina marchait donc, suivie par les deux Skavens restants.

Plus elle y réfléchissait, plus elle se disait que ce cristal noir, qu’Ankary tenait, pouvait être la ressource magique dont elle avait besoin pour réparer son armure. Ce cristal noir devait contenir une dose de magie, mais, si elle le prenait, elle affronterait sûrement la colère d’Ankary. Et nul doute que Kraks l’aiderait. Le Skaven avait beau être plus intelligent que le reste de ses congénères, il restait un Skaven, soit une créature stupide et peu intelligente, qui réagissait par instinct. Il ne pouvait pas se permettre de perdre Ankary, qui était la seule femelle capable de renouveler sa meute.

*Je verrais plus tard... Sans doute dans le feu de l’action...*

Plongée dans ses pensées, elle en fut sortie en entendant, comme Kraks, le déclic que fit Ankary en marchant sur une dalle spéciale. Shaina s’arrêta, inquiète, et sentit le sol trembler et vibrer. Autour d’eux, des murs se mirent en place, une cage en pierre, et les murs se rapprochaient. Ils étaient lisses, sans possibilité de s’accrocher, et Shaina regarda autour d’elle. Paniqué, Kraks essayait, sans réel succès, de retenir les murs, sentant la mort venir. Elle regarda autour d’elle. Il y avait sûrement un mécanisme permettant de retirer ce piège.

Shaina ne risquait toutefois pas de le trouver, et constata qu’Ankary essayait également de repousser les murs. Elle sourit alors, et s’avança dans le dos de la femme... Et la frappa à la nuque. Un coup sec, mais qui envoya Ankary dans le pays des rêves. Shaina savait se battre, et connaissait les points faibles.

« Retiens les murs » ordonna-t-elle simplement.

Elle récupéra le cristal noir, sentant la magie vibrer, puis agrippa dans son autre main le cristal blanc, et les joignit ensemble. Le cristal blanc se mit à luire. La magie explosa en elle, vive et réconfortante. Shaian ferma les yeux, sentant des vertiges la saisir, alors que son cristal absorbait cette énergie maléfique. Une force sinistre qui influait en elle, lui faisant perdre la tête. Elle ne pouvait pas ingérer toute l’énergie du cristal noir, car elle était bien trop maléfique. L’énergie influa en elle, explosa, et Crying Wolf fut de retour.

L’armure recouvrit le corps de Shaina, partant du cristal, et un grondement mécanique rugit, tandis que le cristal noir tomba sur le sol, roulant sur le tapis, revenant, comme par enchantement, près d’Ankary. Shaina se retrouva sur ses quatre pattes, alors que les murs se rapprochaient dangereusement, et poussa un rugissement de colère. Sa queue fouetta l’air, et frappa le mur derrière elle, le lézardant. Elle prit son élan, et bondit en avant. Son corps heurta douloureusement la pierre, provoquant des lézardes et des fissures. Elle revint en arrière, et bondit à nouveau, explosant le mur, formant une brèche par lequel elle put s’enfuir.

Crying Wolf se retourna ensuite, sa tourelle de combat pivotant vers les deux Skavens. Ils ne pouvaient pas lui échapper... Une seule rafale suffirait à les tuer, et les grondements que Crying Wolf poussait signifiaient clairement que cette action était tentante. La Beast n’hésita toutefois pas longtemps. Le cristal noir n’avait pas rechargé complètement le sien, et utiliser son armure dépensait beaucoup d’énergie. Shaina se calma donc, et l’armure se retira. Elle se releva lentement, se sentant toute ivre de puissance.

*La situation s’améliore enfin !*

Elle avait retrouvé son armure, et se sentait bien mieux.

« Ankary se réveillera vite. Hâtons-nous. »

Il faudrait se méfier des pièges, probablement posés par les moines... Encore une énigme à résoudre. Mais Shaina était heureuse. Maintenant qu’elle pouvait à nouveau déployer son armure, les Skavens y réfléchiraient à deux fois, avant de la menacer. Elle les avait mis en joue pour leur faire clairement comprendre qu’elle n’hésiterait pas à les abattre, si jamais la situation s’exigeait. C’était un avertissement, tout simplement.

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