Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sese continuait à se battre, toujours avec la même rage. Natalia admirait son courage. Sincèrement. Lui faire l’amour était encore plus délicieux ainsi, et elle n’était plus certaine, maintenant, que Laughing Octopus la libérerait après cet ébat. Peut-être bien qu’elle allait profiter davantage de son corps... Ses seins étaient tendus sous son soutien-gorge, et, malgré les soupirs et les mouvements du corps de Ses,e Natalia sentait son excitation fébrile. Elle alla lécher son bonnet, sentant le téton pointer sur chacun de ses seins, puis elle se redressa quand Sese gémit, et l’embrassa tendrement sur la joue. Sese remua alors la tête, comme pour essayer de la frapper, mais son coup de tête fila dans le vide, la tête de Natalia se trouvant sur le côté. Elle tendit sa main, et posa sa main sur le front de Sese, la plaquant contre le lit, et lécha sa joue tendrement.

« Hum... Tu es vraiment très enragée, ma belle... Je vais devoir te faire l’amour jusqu’à t’épuiser totalement, ma puce. »

Elle allait l’épuiser, oui. Et lui faire l’amour, encore et encore. Sese continuait à se débattre avec sa tête, et Natalia aurait tout à fait pu l’attacher, mais elle préférait y aller doucement, au début. Laughing Octopus retourna s’attaquer à ses seins, et, lentement, dégrafa son soutien-gorge, avant de mordiller le lacet entre les bonnets, et tira dessus, le dégrafant lentement. Elle releva sa tête, tenant le soutien-gorge dans sa bouche, et le jeta sur le sol, puis alla presser chacun des seins de la femme, les serrant et les malaxant fermement, ses pouces glissant le long de ses tétons.

Natalia s’était mise à peloter ses seins en s’étant assise à califourchon, puis elle se redressa, et quitta le lit, un sourire espiègle sur les lèvres. Elle alla ensuite ouvrir son placard, et, en le regardant, on pouvait voir une grande variété de sex toys à l’intérieur : des vibromasseurs, des chaînes, des fouets, des boules... Et une chaîne à seins, avec deux pinces pour les tétons. Laughing Octopus le tira, puis se retourna vers Sese, un sourire vicieux sur les lèvres.

« Je vois que tes seins sont sensibles à ce qu’on les presse... »

Elle s’assit à nouveau à califourchon sur elle, et rapprocha les deux pinces en argent. Les pinces ne serraient vraiment pas fort... Du moins, assez pour faire souffrir et faire plaisir. Natalia les rapprocha, sans tenir compte des éventuels soupirs et gémissements que la femme était susceptible de pousser, et elle les posa sur chacun de ses tétons, serrant à chaque fois. Elle sourit ensuite, et donna une petite tape sur la joue de la femme, presque amicalement, un sourire sur les lèvres.

Natalia descendit ensuite ses mains vers les jambes de la femme, et les glissa sous sa minijupe, attrapant sa culotte, avant de la tirer lentement, la faisant filer sous la minijupe, jusqu’à la voir. Elle était blanche, et transpirait une douceur inattendue  Natalia se pencha, et la renifla, soupirant de plaisir. Elle se redressa alors, et caressa la joue de Sese, ses doigts glissant contre son oreille, et elle posa encore son autre main, plaquant le visage de Sese contre le lit.

« Si seulement tu étais un peu plus douce, ma chérie, ce serait bien mieux pour toi... »

Natalia se rapprocha alors, se penchant vers son oreille, et la lécher, sa langue glissant sur la lobe de cette dernière, qu’elle se mit ensuite à mordiller tendrement.

« Ta résistance ne fait que m’exciter davantage, ma belle... Je mouille à l’idée de te faire l’amour pendant des heures et des heures. Tu auras beau forcer, ses liens ne se déferont pas, et je continuerai à te faire l’amour, encore et encore, sans relâche... Que tu fasses ta forte tête ou non, je sens que ton corps réagit favorablement à mes avances... »

Natalia lui sourit ensuite, et se redressa à nouveau, s’asseyant à califourchon, et tira un peu sur la chaîne, un sourire enfantin sur les lèvres... Ce qui ne faisait que renflouer sa perversion.

« Alors, alors, que vais-je bien pouvoir te faire, ma chérie ? Une idée, peut-être ? »

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Sese ne pouvait plus l’insulter, mais Natalia sentait toute sa colère dans son regard… Elle la fusillait du regard, prête à la manger toute crue. Cependant, Natalia était suffisamment intelligente pour sentir autre chose dans les réactions emportées et nerveuses de sa partenaire. Alors qu’elle lui pétrissait les seins, elle avait senti la lutte interne de cette femme. Le gag ball n’avait pu étouffer son gémissement. La jeune femme ne pouvait pas lutter contre les envies de son corps, et Laughing Octopus sourit donc. Elle lui avait ôté son bandeau, mais elle fut déçue de voir que Sese avait refusé de jouer à son petit jeu. Pourtant, Natalia estimait être sociable avec elle… Elle lui laissait le choix, elle lui offrait la capacité de pouvoir décider de son sort. On ne pouvait pas dire qu’elle était autoritaire ou dominatrice avec cette jeune femme… Enfin, pas trop. Certes, elle l’avait immobilisé, et, certes, elle était en train de commettre des actes pénalement répréhensibles, mais cette Sese l’avait bien cherché. Elle l’avait défié, provoqué, et elle était donc, partant de là, pleinement responsable de sa situation.

Elle avait cligné trois fois, cette garce. Ceci ne voulait rien dire, ce n’était pas son code. Sese se moquait d’elle. Natalia ne dit rien pendant quelques secondes, la dévisageant silencieusement… Et la gifla alors sèchement. Une belle claque, qui résonna dans la chambre, laissant une marque rouge sur la joue de Sese, plaquant le visage de cette dernière contre l’oreiller.

« Ça fait mal ? demanda-t-elle alors, d’une douce petite voix. J’en ressens des picotements dans les doigts… »

Des picotements qui l’excitaient, et qui lui donnaient encore envie de la battre. Elle avait un corps délicieux, si joli. La frapper serait exquis pour elle, et elle ne se lasserait pas de le faire. Natalia posa à nouveau un doigt sur le gag ball de la femme, appuyant légèrement dessus. Elle posa ensuite ses mains sur les épaules de la femme, et embrassa sa joue, là où elle l’avait giflé. Habiles et rapides, ses mains allèrent ensuite déboutonner le chemisier de la lycéenne, faisant sauter, l’un après l’autre, les boutons de ce dernier. Elle ôta  ensuite, en tirant dessus, le foulard vert qui se trouvait à hauteur de son col, et le fit passer derrière la nuque de Sese, s’en servant comme appui, comme serre-tête. Elle tint chaque extrémité du foulard entre ses mains, et son nez vint frotter contre celui de Sese.

Elle se faisait coquine, sensuelle, léchant son nez, avant de lécher la boule qui était nichée dans la bouche de la femme. Elle embrassa ensuite cette dernière, la léchant, tout en se serrant contre le corps chaud et agréable de cette adolescente. Sese ne faisait clairement pas son âge. Natalia n’avait donc aucun remords à lui faire l’amour, et ne ressentait aucune forme de scrupule. Jouer ainsi avec cette femme était un véritable délice.

« Je ne vais pas te battre, Sese… Je le pourrais, mais quelque chose me dit que ce serait du gâchis sur un si joli corps. »

Comme toujours, Natalia s’exprimait lentement, et elle délaisse le visage de Sese, écartant sa chemise, jusqu’à avoir un accès à ses seins. Elle soupesa son sein gauche, le titillant entre ses doigts, et tira sur le bonnet de son soutien-gorge, le soulevant, avant de le relâcher, faisant claquer le tissu contre sa peau. Un sourire malicieux éclairait le visage de Laughing Octopus, qui se pencha ensuite pour embrasser ce sein, ses lèvres prenant ce téton en otage. Sa langue vint ensuite glisser dessus, appuyant sur ce minuscule bout de chair, et ses dents allèrent le caresser.

Pendant ce temps, l’une de ses mains alla jouer avec son autre sein, le pinçant, et le remuant, avant de le malaxer, ses doigts se pressant contre cette belle bosse de chair.

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Natalia s’attendait à tout, et l’hypothèse la plus probable était que Sese allait continuer à se défendre... Ce que cette dernière fit. Elle utilisa sa tête pour la frapper, et lui cracha dessus, sa salive atterrissant sur la joue de Laughing Octopus. Surprise, la femme se redressa, portant ses doigts sur sa joue. Elle frotta cette dernière, et contempla ensuite sa manche, voyant les traces du crachat. Quelques secondes de silence s’écoulèrent ensuite, pendant lesquelles Natalai réfléchissait pensivement. Elle réfléchissait à sa réaction, et finit par sourire, un sourire que Sese ne put évidemment pas voir.

« Une vraie endiablée... Mais ça ne me dérange pas, j’ai tout mon temps. »

Natalia se redressa alors, et quitta le lit, se mettant à marcher. On put alors l’entendre ouvrir un placard, avant de chercher dans des objets, remuant d’autres placards et des tiroirs. C’était l’une de ses chambres, un petit nid d’amour, et elle trouva rapidement les objets dont elle a besoin. Elle retourna ensuite vers le lit, et posa contre la nuque de Sese le bout d’un petit appareil cubique. Elle appuya alors sur un bouton, et le taser crépita, répandant une décharge électrique qui amena Sese à s’agiter sur le lit, mais aussi à la calmer.

La Beauty profita de ce temps de répit pour attacher les pieds de la femme avec des sangles, les serrant fortement en les attachant aux pieds du lit. Elle se débrouillait bien, agissant vite et efficacement, et les serre à hauteur de ses chevilles, avant de se redresser, et de rejoindre l’avant du lit. Elle s’assit à nouveau à califourchon sur elle, et utilisa un nouveau joujou, en tirant sur les sangles : une gag ball. Il était évident que Sese allait se défendre, mais Natalia était patiente. Si besoin est, elle n’hésiterait pas à taser à nouveau Sese, et, en tout état de cause, finit par mettre l’appareil, l’empêchant ainsi de lui cracher dessus, contribuant à l’immobiliser davantage.

Se remettant à califourchon, Natalia sourit, et lui pressa les seins, les malaxant à travers son chemisier. Elle pinçait ses tétons, continuant à jouer avec elle, et ne dit rien, la touchant ainsi pendant plusieurs minutes. Natalia sentait que le corps de Sese était en train de la trahir, qu’elle était peu à peu en train de s’abandonner, et que son crachat n’était qu’une ultime et puérile tentative de la repousser.

« Ce que tu dois comprendre, mon chou, c’est que je n’ai aucun problème à la jouer soft, ou hard. Dans tous les cas, j’obtiendrais mon pied. Plus tu me résistes, et plus j’ai envie de t’arracher de ce lit pour te conduire dans ma chambre noire... Où je te ferais découvrir une toute autre sensation de plaisir. »

Sa voix était lente, calme, mais on pouvait malgré tout y percevoir un frisson d’excitation. Elle se mordilla les lèvres. Elle appréciait ce corps souple, ample, bien en chair et solide. Cette femme était musclée et belle, un délicieux cocktail, qui ne donnait à Natalia qu’une envie : lui faire l’amour encore plus fort.

« Autrement dit, plus tu me résisteras, et plus je devrais te traiter comme une vilaine petite fille. Tu comprends ? Alors... »

La Beauty se pencha alors, et embrassa la femme sur le bout du nez.

« ...C’est à toi de voir comment tu veux le jouer, ma puce. »

Elle frotta son nez contre le sien, et lui retira alors son bandeau, en s’asseyant à nouveau sur elle. Son doigt se posa ensuite sur la boule rouge qui immobilisait les lèvres de la femme.

« Alors, tu veux quoi ? Cligne une fois des yeux pour que j’y aille doucement avec toi... Et deux fois pour que je te fasse découvrir des plaisirs intenses et violents. »

Comme quoi, elle était gentille... Elle lui laissait le choix !

19
L’attaque du Beast & Beauty Corps sur le centre commercial fit la une des journaux télévisés nationaux. Les images montrèrent un parking ravagé, des femmes en pleurs, des témoignages médusés. On photographia les carcasses enflammées des voitures de police, le Maire de Seikusu communiqua pour dire que toutes les mesures seraient prises pour appréhender les quatre armures de combat qui avaient attaqué Seikusu. Le Ministre de l’Intérieur organisa lui-même une conférence de presse exceptionnelle, et des agents du SHIELD s’exprimèrent à leur tour, précisant qu’un dispositif de sécurité serait mis en place pour retrouver le plus vite possible les quatre femmes. La presse nationale ne donna aucune motivation précise sur cette attaque, indiquant juste que le Japon avait été victime d’un grave attentat terroriste ayant provoqué une vingtaine de morts. On se garda bien de dire que les victimes étaient toutes des Yakuzas ou des policiers corrompus. Le Préfet intervint à son tour, signalant qu’il ne comptait pas laisser impuni la mort d’« honorables officiers de police dans l’exercice de leur fonction ». On se garda également bien de mentionner la banque incendiée. Les Yakuzas avaient prouvé leur mainmise sur le système, et les quotidiens matinaux témoigneraient de la même chose. Mais elles s’en moquaient. Père était content, et c’était l’essentiel. Elles avaient le droit de s’amuser.

C’était à ce titre que Sese se trouvait là. Pendant que la jeune femme dormait, Natalia avait réussi, grâce au réseau de Père, à obtenir une copie de son dossier scolaire, et l’avait consulté. Elle était une élève difficile, violente, ce qui avait entraîné plusieurs exclusions, alourdissant son dossier scolaire. Elle était une femme nerveuse, mais ne tapait que pour faire le bien… Une justicière. Laughing Octopus l’imaginait bien défendre les victimes et les boucs-émissaires de la cour de récréation en frappant ceux qui les martyrisaient, les blessant tant et si bien qu’elle finissait exclue à chaque fois. Il n’y avait visiblement qu’à Mishima que son dossier avait été admis.

« Hum.. Te détacher… Je le ferais, ma belle, si tu me promets d’être sage. Pour l’heure, je n’ai pas confiance, et j’ai envie de m’amuser avec toi. »

Elle continuait à la peloter, sans ménagement, ses pouces glissant sur ses tétons, heurtant les bonnets de son soutien-gorge. Elle courba son corps vers l’avant, retournant à l’assaut de son visage, essayant de l’embrasser sur les lèvres. La femme se défendait, et Natalia sourit, avant de l’embrasser tendrement sur la joue, puis sur sa nuque, mordillant sa peau, la pressant tendrement, optant pour un suçon Elle s’allongea à nouveau sur elle, et ses mains caressèrent les hanches de la femme, tandis que Natalia continuait à embrasser sa peau, à la savourer tendrement.

« Tu es vraiment très belle, Sese… Pourquoi donc me détestes-tu tant ? Je ne fais que faire ce que tu fais… Frapper là où ça fait mal, sans tenir compte de ce que les autorités légales pourraient faire, car je n’ai pas confiance en elles. Comme toi... »

Natalia se redressa légèrement, posant ses mains sur les épaules de la femme, leurs seins se pressant l’un contre l’autre.

« Je vais te faire l’amour, Sese… Longuement, très longuement, et je ne te détacherai que quand tu avoueras avoir envie de moi. »

Elle lui sourit, son nez glissant contre le sien, et Natalia essaya à nouveau de l’embrasser, tout en retournant poser une main sur l’un de ses seins, s’appuyant dessus.

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La résistance de cette lycéenne était admirable, mais elle arrivait à bout. Natalia aurait pu continuer à l’enchaîner, à la frapper encore et encore, jusqu’à l’assommer pour de bon, mais quelque chose lui disait que le combat était déjà terminé. Sese peinait à se relever. Elle avait du lui couper la respiration en la frappant à plusieurs reprises à l’estomac. La pauvre n’en pouvait plus, mais essayait encore de faire face. Face à elle, Laughing Octopus ne disait rien. Sese avait le dos tourné face à la porte ouverte du coffre, et elle ne vit donc pas une silhouette élégante s’avancer vers elle. Natalia, elle, ne disait rien, se contentant de sourire légèrement, puis deux mains se posèrent sur les épaules de Sese.

« Repose-toi, mon enfant... »

Screaming Mantis venait d’arriver. La redoutable télépathe posa ses mains sur les épaules de Ses,e profitant de l’affaiblissement de cette dernière pour rentrer dans son esprit. Elle la retourna, les deux femmes se faisant face... Et Maria l’embrassa, posant une main sur sa nuque, serrant l’agréable corps de Sese contre le sien, lui roulant une superbe pelle tout en insufflant dans son esprit son contrôle mental, afin qu’elle les suive, qu’elle devienne ce que Screaming Mantis faisait de ceux tombant sous sa coupe : ses poupées.

Le baiser se rompit, et Sese titubait sur place. Maria s’écarta d’elle, et sourit à Natalia, avant que les deux femmes ne s’embrassent à nouveau. Les quatre femmes composant le Beast & Beauty Corps(/i] étaient toutes très proches, des sœurs, mais aussi des amantes.

« Je comprends pourquoi tu mets tant de temps, sourit Maria après ce baiser, tout en restant collée à Natalia.
 -  Je me suis dit que repartir avec un bonus ne serait pas de trop... Surtout quand ce bonus est aussi beau que cette femme. »

Maria ne pouvait qu’acquiescer. Il leur fallait cependant partir, maintenant. Natalia avait physiquement et mentalement affaibli Seraphie, laissant ainsi le soin à Maria de la contrôler. Elles partirent donc, mais, avant de délaisser cette banque, Laughing Octopus remit son armure, et détruisit le coffre. Leur mission fut ainsi un franc succès, et elles s’échappèrent discrètement, profitant du chaos semé par Raging Raven et Crying Wolf pour filer par le biais d’un véhicule, Sese à l’arrière. Le contrôle mental de Maria continuait à l’immobiliser, et ce fut suffisant pour la conduire chez elles.


*
*  *

Quand Sese devrait émerger, elle se réveillerait attachée par les poignets sur un lit, son regard recouvert par un bandeau noirâtre. Elle portait toujours son uniforme scolaire, et, à côté d’elle, Natalia la caressait, glissant sur ses joues, caressant ses hanches, savourant ce joli corps.

« Réveille-toi, ma belle... »

Natalia ne se privait pas pour l’embrasser pendant qu’elle dormait. Leur mission avait été un succès.

Il était temps pour elle de savourer sa récompense.

21
Natalia ne voulait pas la tuer, non, mais cette hyène était tellement furieuse qu’il était nécessaire qu’elle agisse ainsi. Elle voulait juste l’étrangler suffisamment pour l’assommer, et pouvoir ensuite la transporter. Même la Beauty savait que le Beast & Beauty Corps ne pouvait tenir éternellement contre les forces de police, surtout si les agents du SHIELD débarquaient, avec leurs supers-héros et leurs armes de haute technologie. Dans le centre commercial, Crying Wolf continuait à défier les Yakuzas essayant vainement de la stopper, et, dehors, le champ de bataille que provoquait Raging Raven s’essoufflait au fur et à mesure que des renforts arrivaient. Si la police japonaise était assez logiquement dépassée par de tels ennemis, ils savaient qu’ils pouvaient compter sur des alliés supplémentaires. Autrement dit, Laughing Octopus devait se dépêcher, car ses sœurs ne la protègeraient plus très longtemps. En d’autres circonstances, elle aurait déjà détruit les billets, mais le hasard avait voulu qu’il y ait, dans cette agence, une petite lycéenne qui n’avait pas froid aux yeux, une lycéenne qui avait plu à Natalia. Père désapprouvait cela, Natalia le savait, mais elle avait bien le droit de se faire plaisir avec les femmes qu’elle kidnappait... Comme elle.

Sese réussit à la surprendre encore une fois, en envoyant son poing dans son visage, heurtant son nez. La douleur fusa dans le cerveau de Natalia qui poussa un cri mêlé de stupeur et de douleur. Elle relâcha le gracieux cou de sa proie, et tomba sur les fesses, du sang sortant de son nez. Sonnée, Natalia entreprit de se relever, et aperçut alors Sese la charger avec une chaise. Impossible de parer le coup, qui visait son dos et sa tête. Natalia leva ses bras en signe de protection, et la chaise heurta ces derniers. La douleur explosa à nouveau, et Natalia tomba sur le sol, tandis que la lycéenne conservait toujours la chaise, avec laquelle il était probable qu’elle continuerait à la battre. Il était alors tentant de faire venir l’armure pour en venir, mais Natalia voulait en finir à la régulière. Se retrouvant à nouveau couchée sur le sol, plutôt que de chercher à nouveau à se redresser, elle opta pour une autre stratégie, et roula sur le côté.

La chaise heurta le sol, provoquant un claquement sonore en loupant le corps moulé de Natalia. La Beauty se mit rapidement en position accroupie, et en profita pour bondir vers Sese, enlaçant la taille de cette femme avec ses bras en la chargeant. La jeune femme chuta vers le sol, à nouveau, en profitant pour lâcher sa chaise, et Natalia se releva alors. Du sang s’échappait de son nez, ses joues étaient rouges, et elle se dépêcha d’envoyer son pied dans le ventre de la femme, la frappant à l’estomac une fois, puis une deuxième fois, afin de la maîtriser. Laughing Octopus ressentit le frisson de la violence la traverser, cette espèce de pulsion d’omnipotence qui s’emparait de vous quand vous étiez en train de dominer votre adversaire. Elle n’avait pas ménagé la pauvre Sese, et elle se tenait de bout, la respiration haletante. Sese se battait bien, et avait même réussi à la blesser.

Bien sûr, il était toujours possible que la lycéenne se relève encore pour continuer à se battre. Natalia ne voulait pas profiter de son avantage. Elle avait mal aux bras depuis le coup de la chaise, et, si l’adrénaline qui battait dans ses veines l’aidait à court-circuiter partiellement la douleur, ce n’était pas pour autant qu’elle n’était pas là. Elle espérait avoir réussi à couper la respiration de cette femme, afin de pouvoir la traîner. Cependant, Sese lui avait appris qu’il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. La lycéenne était capable de la surprendre, et Natalia n’avait pas envie de se prendre un nouveau coup lors d’une contre-attaque supplémentaire.

22
La lycéenne réussit à se défaire de sa prise en tirant sur le bassin de Laughing Octopus tout en s’abaissant elle-même. Déstabilisée, Natalia fut emportée par-dessus la femme. Elle était tenace, mais la lycéenne avait forcé sur ses bras. Elle ne voulait pas se rendre, et la Beauty sourit. Elle finirait dans son lit, cette petite. Elle l’avait mérité, elle le serait. Ceci ne faisait maintenant plus aucun doute. La lycéenne choisit de ne pas profiter de son avantage pour attaquer, préférant rester sur la défensive. La Beauty l’observa légèrement, s’humectant les lèvres.

« Je t’appelle comme je veux, chérie, répliqua Natalia. Mais je te réserve un surnom spécial pour quand tu seras dans mon lit. »

Un nouveau sourire provocateur orna ses lèvres. La Beauty attaqua à nouveau, courant rapidement vers la femme. Elle bondit sur le côté, où il y avait une table, et s’en servit pour s’élancer dans les airs. Ses deux bras s’appuyèrent sur les grilles d’une lampe en hauteur, et elle envoya son pied vers le visage de la femme. Ses mains ralentirent le pied, mais pas assez, et le coup de pied poussa Seraphie. Laughing Octopus relâcha ensuite la grille, en faisant un léger salto, qui l’envoya atterrir sur le sol. Agile et rapide, elle bondit ensuite, chargeant la femme d’un coup d’épaule. Seraphie tomba, et Natalia tomba à sa suite. Les deux femmes s’affalèrent l’une contre l’autre, et, vu sa position, Seraphie n’eut aucune difficulté à la repousser. Natalia se retrouva allongée à côté d’elle, et banda le poing. Dès que son adversaire se redressa, elle envoya ce dernier, et la frappa au visage. L’idée était surtout de la sonner pour que Natalia retourne se mettre à califourchon sur elle.

La Beauty ne voulait rien lâcher, et posa ses mains sur la nuque de Seraphie, serrant fort, cherchant à l’étrangler. Un sourire vorace éclaira le visage de Natalia, qui sentit un spasme de puissance la traverser. Elle serra ses mains.

« Rends-toi, ma chérie... Rends-toi, tu es faite ! » grogna-t-elle.

Cette maudite garce ne voulait rien lâcher, mais la Beauty pouvait aussi, à ce jeu-là, être très têtue. Elle voulait cette femme, et elle l’aurait.

Cependant, si elle étranglait la femme, sa position restait aussi instable, et Seraphie était suffisamment musclée pour parvenir à se défaire... Ou pour attraper les objets tombés de la table à proximité afin de s’en servir pour pousser Natalia. Il fallait juste qu’elle y pense.[/siae]

23
Les coups de genoux dans l’estomac heurtèrent Natalia, la faisant serrer des dents. Cette arrogante lycéenne était résistante, plus forte que ce que Laughing Octopus avait initialement pensé. En un sens, elle en était ravie. C’était un combat admirable, un affrontement qui tenait toutes ses promesses. La Beauty avait de plus en plus hâte d’avoir cette femme dans son lit, de pouvoir la savourer en lui faisant longuement et ardemment l’amour. Pour ça, tout ce dont elle avait besoin était de la battre, et c’était ce à quoi elle s’attelait en ce moment. Sese avait réussi à se libérer de sa prise à hauteur de son cou en se redressant, et en avait profité pour donner des coups de genoux, contraignant Natalia à devoir protéger son estomac avec ses mains.

L’estomac était une partie sensible, la zone privilégiée par les maris battant leurs femmes. C’était une zone où il y avait peu de traces, et qui, de plus, était très douloureuse. Natalia s’était entraînée, et cet entraînement lui était bien utile. En enfilant son armure, en laissant parler la Beast, elle aurait pu se débarrasser très facilement de cette femme. Ses coups auraient ricoché contre elle, et elle l’aurait enlacé dans ses tentacules, l’immobilisant sans difficulté pour la soumettre à ses jeux pervers. Mais, comme Sese, elle pensait que ce ne serait pas aussi amusant. Natalia se dépensait, et ça lui faisait plaisir. Dehors, ses sœurs lui assuraient une diversion suffisante pour qu’elle puisse continuer à jouer avec cette femme… Car, pour elle, il s’agissait bien d’un jeu.

Natalia était souple et agile, et entreprit de se défaire de la prise de Sese. Elle s’écarta habilement en filant en arrière, roulant sur le sol à l’aide de son dos, et se releva rapidement, un sourire sur le coin des lèvres.

« Tu ne t’en sors pas si mal, ma chérie… Je vais adorer te faire hurler. »

Pour Natalia, la défaite ne pouvait pas s’envisager. Non, elle était tout simplement inacceptable. Elle ne pouvait pas se priver d’un aussi joli lot, mais, d’un autre côté, elle ne pouvait pas non plus tricher là-dessus. Elle attaqua à son tour, son pied heurtant les poings de Sese. La lycéenne se débrouillait bien. Elle était musclée, sans doute plus que Natalia, mais cette dernière était plus agile qu’elle. Les deux femmes s’affrontaient donc, sans rien lâcher. Natalia réussit à nouveau à la repousser. Elle avait une meilleure technique qu’elle, et elle s’élança vers son adversaire, avant de faire un saut périlleux, qui l’emmena élégamment au-dessus de Sese. C’était un superbe saut, qui la fit tournoyer en l’air, avant qu’elle ne se reçoive dans son dos, et ne se blottisse contre elle, passant un bras autour du cou de Sese, afin de lui bloquer la respiration, utilisant la main de son autre bras pour retenir son bras, et ainsi étouffer Natalia.

« Quelle rage, quelle énergie… Tu es incroyable, Sese ! »

Incroyable, en effet. La Beauty était sous le charme, et elle continuait à immobiliser son adversaire, ses seins s’enfonçant dans son dos, cherchant à l’étouffer pour pouvoir ensuite l’emporter

Cependant, quelque chose lui disait que les choses ne seraient pas aussi simples avec cette peste.

24
Un combat entre deux femmes sexy, ça valait bien le coup de s’arrêter un peu pour les regarder, non ? Sese retira aussi ses chaussettes et ses chaussures, un choix tactique qui étonna Natalia. Voulait-elle se mettre à égalité avec elle ? Si c’était le cas, c’était idiot. Natalia ne portait pas de chaussures parce qu’elles auraient été détruites au contact de l’armure, tout simplement. Elle ne pouvait porter que cette combinaison protectrice et moulante, faite dans un tissu spécial, qui résistait au contact de l’armure, et à la combustion magique qu’entraînait le port de cette dernière. Néanmoins, elle ne dit rien. Sese était sûre de son coup, et Natalia avait bien senti que de simples paroles ne la stopperaient pas... Elle était têtue, et Natalia l’imaginait déjà dans son lit. La Beauty était sans doute la plus perverse des quatre, mais elle l’assumait totalement. Dans la vie, il fallait bien savoir se faire plaisir.

En position de combat, elle laissa Sese ouvrir l’engagement. La lycéenne avait envie d’en découdre, la Beauty le sentait. Il était donc normal qu’elle lui laisse la main. La lycéenne se rua sur elle, sprintant rapidement. Cette femme était rapide et véloce, mais, plutôt que de chercher le contact avec ses poings, elle se laissa tomber vers le sol, et s’appuya avec ses bras sur ce dernier, relevant ses jambes pour essayer de la frapper. Natalia aurait pu atteindre le dos de la femme, mais elle préféra se protéger, en tendant les mains devant son visage. Le pied de Sese s’écrasa contre ses mains gantées, mais l’autre pied l’atteignit au ventre, la repoussant. Natalia, du fait de ce coup, ne put assurer sa prise sur l’autre pied de Sese, et la lycéenne en profita pour se relever. Natalia chargea à son tour. Le coup porté sur l’estomac venait du second pied, et, vu l’angle de frappe, il manquait un peu d’intensité. La Beauty était aussi agile, et elle allait le montrer à la femme.

Elle prit appui sur l’un de ses pieds, et tenta un coup de pied retourné, un véritable mawashi geri qui repoussa Sese contre une table. Natalia tenta de profiter de son avantage en se ruant vers elle, mais la jeune femme n’était pas que forte en gueule : elle était aussi résistante. Elle se redressa, et envoya ses deux pieds dans le ventre de Natalia, l’envoyant cette fois s’étaler sur le sol. Sese tenta à son tour d’en profiter, et Natalia hésita entre deux attaques : laisser Sese venir vers elle pour la renverser, ou directement la renverser ? Elle préféra ne pas prendre de risques. Elle gisait sur le sol, et, alors que Sese se rapprochait, Natalia remua ses jambes, et fit une balayette avec ces dernières, envoyant Sese sur le sol. Plutôt que de se relever, Natalia chercha alors à attraper le cou de la femme entre ses jambes, l’écrasant sur le sol. Elle se tenait, pour ce faire, sur son flanc, s’appuyant sur ses mains et sur ses bras. En gros, après avoir fauché les jambes de la femme, elle avait remué les siennes pour les enlacer autour de son cou.

*Elle s’en sort mieux que je ne pensais... La chance du débutante ?*

Natalia ressentait les frissons de la bataille, une excitation sourde qui remontait dans son corps, la faisant frémir et trembler d’excitation. Pour elle, cette bataille était comme de délicieux préliminaires. Ça l’excitait, tout simplement. Sese n’était pas qu’une belle petite poulette, elle était aussi forte et agile. Natalia ne pensait pas qu’elle maîtrisait les arts martiaux comme elle, mais elle compensait son manque par une passion à toute épreuve, qui ne faisait que la rendre encore plus dangereuse.

Ouais, elle adorait ça ! Ses pieds essayaient d’immobiliser la femme à hauteur du cou, mais sa position était instable, précaire. Si Sese ne laissait pas la panique l’envahir, elle aurait toutes les chances de se défaire de cette prise.
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25
« Viens donc me combattre sans ta putain d'armure et tes tentacules pour que je te refasse le portrait, salope. »

Quel caractère ! Natalia aimait ça. Cette femme devait être un vrai cauchemar auprès des garçons voulant la séduire. Elle avait tout du garçon manqué, en fait. Une tête brûlée n’hésitant pas à affronter les autres, à faire usage de ses poings. Elle était un brin suicidaire, car, à ce stade, il fallait l’être pour défier une femme comme Laughing Octopus. Cette lycéenne n’avait aucune chance, et Natalia aurait pu la tuer sans la moindre difficulté, et sans y éprouver du remords. Au contraire, elle savourerait le fait d’entendre les os de cette femme se briser sous ses tentacules, de l’entendre hurler et pleurer en sentant la vie s’arracher à elle sous un torrent incommensurable de souffrance. La Beast rirait aux éclats en voyant cette femme souffrir et mourir, mais Natalia était aussi une Beauty... Or, la Beauty n’était pas indifférente à cette femme, à sa beauté. Sa hargne et son ton provocateur lui plaisaient. Elle n’avait pas peur, et, si son courage s’apparentait plus à une sorte de témérité inconsciente, elle était là. Elle ne cherchait pas à la supplier, ni même à négocier, ou à obtenir sa pitié.

La lycéenne fonça sur elle, mais Laughing Octopus attaqua à nouveau avec ses tentacules, repoussant la lycéenne, qui alla heurter le mur. Elle n’avait pas frappé fort, et, tandis que la jeune femme se relevait, elle pourrait voir le torse de l’armure briller d’une intense lueur, avant de disparaître subitement. Natalia se révéla alors à elle, dans sa combinaison moulante. Elle ne portait même pas de chaussures, et une belle chevelure argentée. Difficile de croire qu’une femme aussi belle puisse se trouver sous une armure aussi horrible, et être responsable d’autant de cruautés.

« Tu me plais, petite... Je vais accepter ta proposition, et même y mettre quelques enjeux. »

Natalia était une Beauty un peu plus joueuse que ses sœurs. Dans le centre commercial, la bataille faisait rage dedans, mais aussi dehors. Dehors, Keriya avait revêtu son armure, devenant une redoutable Raging Raven. Volant dans les airs, elle mitraillait les voitures au sol, créant une véritable zone de guerre. Plusieurs voitures stationnées avaient explosé, faisant hurler les civils, déclenchant le chaos. Elle ne cherchait pas à les tuer, simplement à faire diversion. La police ne tarda pas à arriver, ainsi que des ambulances. Keriya attaqua une ambulance, utilisant son redoutable lance-grenades pour provoquer une explosion à côté de l’ambulance, renversant cette dernière. Ses grenades fusaient ensuite sur la route, explosant contre les voitures de police. Elle ne pourrait pas tenir éternellement, mais suffisamment pour faire une belle diversion, et ainsi leur rappeler à tous de quoi elles étaient capables.

Loin de là, dans le coffre de la banque, Natalia était face à la lycéenne. Elle n’était pas que la porteuse d’une armure. Sous la direction de Père et des hommes et femmes de ce dernier, elle avait effectué bon nombre d’entraînements aux arts martiaux, ainsi que de résistance à la douleur. Elle se mit lentement en position de combat.

« Si tu me bats, j’accepterais que tu me conduises à la police, que tu m’arrêtes... Mais, si je te bats, je te capturerais. Et, si tu refuses de me suivre dans ce scénario, je tuerais des civils jusqu’à ce que tu obtempères... Si tu n’es pas d’accord, je remets mon armure, et je te brise les jambes avant de te laisser là. »

Dit comme ça, cette femme n’avait pas spécialement le choix, mais Natalia n’avait qu’une parole. Si elle la battait, elle se rendrait. Il était cependant très peu probable, pour la Beauty, qu’un tel scénario se produise. Il fallait bien dire qu’elle était arrogante et très prétentieuse.

Cependant, on était jamais à l’abri d’une mauvaise surprise.

26
Brûler l’argent, et partir. Le B.B. Corps était en train de faire des ravages dans le centre commercial, minimisant autant que possible les pertes civiles. Ce n’est pas qu’elles se sentiraient gênées ou coupables à l’idée de tuer des « innocents », mais elles préféraient éviter les pertes inutiles. Pour Natalia, personne n’était vraiment innocent. On avait tous quelque chose à se reprocher, et  c’était entièrement vrai ici. Elle n’aimait personne, mis à part les autres Beauties. Laughing Octopus s’avança vers l’arrière de l’agence, dans les bureaux. Elle y entra, et sentit alors la lycéenne l’attaquer à nouveau... Comme elle l’espérait. Sous son casque, Laughing Octopus esquissa un sourire féroce. Elle se retourna, et vit la femme balancer sur elle des pointes de ciseaux. Ridicule. Les bouts de ciseaux se brisèrent contre l’armure, et Laughing vit la femme bondir vers elle, visant son cou avec son couteau. Elle avait bien compris qu’elle pouvait, en donnant un coup sec, percer cette armure, et visait la veine de Natalia. Un plan astucieux, et ce d’autant plus qu’elle était rapide... Mais pas assez.

Un tentacule se replia sur sa gauche, et heurta la femme au flanc, la renversant sur le sol. Elle s’écrasa sur un bureau, renversant l’écran d’ordinateur qui se trouvait dessus, ainsi que le téléphone, l’agrafeuse, et d’autres fournitures. Son pied renversa l’un des murets séparant les boxes de l’agence.

« Ta fougue est admirable, ma belle... Je pense que je vais m’attacher à toi. »

Le tentacule de Laughing Octopus s’enroula autour de la cheville de la lycéenne, et la femme s’avança, la traînant derrière elle. Même si elle chercherait à se libérer, ou à s’appuyer aux rebords, la Beast n’aurait qu’à forcer le passage pour la contraindre à avancer. Quelques employés étaient dissimulés dans les coins, fuyant en pleurant. On entendait les coups de feu dehors, le bruit de la bataille entre Crying Wolf et les Yakuzas. Elle courait le long des galeries. Même si son armure était résistante, elle n’était pas immortelle. Elle heurtait les Yakuzas en chargeant, sa tourelle continuant à faire feu rageusement. Elle avait blessé quelques civils. Les blessures n’étaient pas mortelles, mais les victimes se tortillaient sur le sol en gémissant, tandis que des alarmes résonnaient partout. Peu de personne comprenaient vraiment ce qui se passait, qui étaient ces choses métalliques, mais les caméras, elles, avaient tout filmé. Ce que ces femmes faisaient était un message de guerre, une provocation.

Natalia rejoignit l’arrière de la banque, avec un coffre-fort blindé. Elle relâcha alors la cheville de la femme. Si la lycéenne observait bien, elle pourrait voir, à hauteur du bassin de Natalia, des holsters assez longs. Chacun abritait un fusil-mitrailleur P90. Elle les utilisait parfois quand la situation se compliquait, même si, généralement, elle préférait broyer ses ennemis avec ses tentacules. Les quatre tentacules heurtèrent les verrous métalliques du coffre-fort, et frappèrent encore et encore, provoquant des sons terrifiants et assourdissants. Au bout d’une petite minute, Natalia réussit à ouvrir la porte, arrachant les gonds, et l’ouvrit sur le côté.

« Prends de l’argent, si tu veux... Tout l’argent entretenu dans ce coffre appartient aux Yakuzas. Il leur sert à acheter des armes, de la drogue, à corrompre des fonctionnaires, acheter des putes, et transformer les petites nanas en esclaves. »

Natalia se retourna vers la femme, et s’avança vers elle.

« Je vais brûler cet argent. Ne te méprends pas, je ne suis pas une justicière écervelée ou une héroïne, mais je t’aime bien... C’est pour cette raison que je vais t’offrir de l’argent. »

Elle l’attrapa, usant d’une force redoutable grâce à son armure, et poussa la lycéenne à l’intérieur du coffre-fort. Dehors, la bataille continuait à faire rage. À l’intérieur du coffre-fort, Laughing Octopus s’avança un peu.

« Allez, une belle fille comme toi a forcément besoin d’argent... Prends-en, autant que tu veux. »

27
Les agents de sécurité n’avaient aucune chance, et Natalia se concentra sur eux, tournant ainsi le dos à la lycéenne qui parlait avec le conseiller bancaire, Wabura. Les balles ricochaient contre son armure, et ses tentacules jaillirent. Ils poussèrent des hurlements, et l’un d’entre eux fut transpercé, tandis qu’un autre s’envola par la vitre de l’agence, l’explosant sur son passage. Il s’écrasa sur le sol, roulant par terre, provoquant des hurlements. Un conseiller bancaire derrière les stands appuya  sur le bouton d’alarme. L’alarme fila au commissariat de police le plus proche, mais aussi dans l’aile de sécurité du centre commercial. Des hommes armés réagirent rapidement, portant des costumes, et parfois des lunettes noires, ainsi que des pistolets et des pistolets-mitrailleurs. Comme Père l’avait soupçonné, ils s’étaient attendus à une attaque, et réagissaient en conséquence, déployant leurs forces pour se défendre. Natalia n’était pas inquiète. Elle venait de démembrer le dernier agent de sécurité, en rigolant généreusement, le sang de sa victime ornant le mur et le plafond.

C’est à cet instant, alors que les civils fuyaient en hurlant, qu’une femme crut bon de jouer à la héroïne. Natalia l’entendit se déplacer rapidement, et eut à peine le temps de tourner la tête qu’elle sentit une lame effilée s’enfoncer dans son armure, la perçant, heurtant sa combinaison, blessant sa peau. Le rire de Natalia se tut, et elle se retournant, voyant la femme s’écarter .C’était une adolescente, une simple lycéenne, qui la provoqua alors, la narguant. Laughing Octopus fronça les sourcils, ne s’étant pas vraiment attendue à un tel coup. La blessure n’était pas profonde, mais elle était là. Cette femme n’était pas une criminelle, elle n’était pas une cible potentielle, mais, si elle s’opposait à Natalia, cette dernière devrait la tuer.

Dehors, la bataille risquait de faire rage. Les gens partaient en hurlant, à l’exception d’une femme, une femme à la peau noire, qui s’avançait le long du couloir, portant la même combinaison argentée que Laughing Octopus. Shaina se laissa tomber à quatre pattes, et son armure la recouvrit, Shaina laissant place à Crying Wolf. Le loup mécanique se mit à courir, et l’arme fixe sur son dos se mit à crachoter des balles en visant un escalator d’où descendaient des agents de sécurité, les balles en abattant plusieurs. Elle arrêta ensuite son tir, et pivota le canon de son arme vers un ascenseur de verre d’où d’autres tueurs descendaient. Shaina concentra son arme principale, et un tir laser électrique en jaillit, faisant exploser l’ascenseur. Les quatre hommes à l’intérieur se transformèrent en torches humaines, poussant des hurlements d’agonie en tombant au milieu des bris de verre, s’écrasant sur le sol. Crying Wolf continua ensuite à courir, offrant à Laughing Octopus toute la diversion dont elle avait besoin.

Cette dernière s’était positionnée face à la lycéenne, et déploya ses tentacules. La jeune femme était rapide, mais Laughing Octopus l’était aussi. Un tentacule frappa une chaise, la soulevant et la balançant vers la femme, la forçant à fuir, soit sur la gauche, sur la droite. Un tentacule était là à chaque passage pour la cueillir, et elle s’en reçut un au niveau du cou, l’envoyant s’écraser contre le mur. Le tentacule l’écrasait, et, si Natalia le voulait, elle pourrait lui briser les cervicales. Elle s’avança lentement vers elle, jusqu’à être à moins d’un mètre. La lycéenne ne pouvait pas toucher le sol, et Natalia observa son corps, louchant sur ses belles jambes, sa poitrine, cette uniforme de lycéenne qui n’était rien de plus qu’un appel au viol.

La main verdâtre de Natalia vint caresser le haut d’une des jambes de la femme, filant sous sa minijupe.

« Hum... Toi, en tout cas, tu n’es pas une mochetée... J’aime cette combativité. »

Natalia balança la femme sur la droite, l’envoyant de l’autre côté du comptoir. Elle s’affala sur le sol, et Natalia s’avança ensuite. Un banquier se releva, en tentant de la supplier, et se reçut un coup de tentacule qui le repoussa sèchement, l’envoyant heurter une armoire métallique. D’autres employées parlaient, et un autre homme en costume tenta de s’enfuir, mais un tentacule l’attrapa à la jambe, et le tira.

« Où est le coffre ? Parle, vite ! »

L’homme la supplia de l’épargner. Agacée, Natalia serra sa pince, et se délecta de ses hurlements et de ses gémissements de vermisseaux. En pleurant, il finit par indiquer leur position, et Natalia le libéra. Elle se retourna ensuite vers la lycéenne.

« Tu peux retourner pleurer dans les jupons de ta mère, fillette. »

Fière de sa provocation, Laughing Octopus se retourna. Elle savait que cette femme n’arrêterait pas maintenant. Elle avait l’air d’être trempée dans l’acier.

Et elle aimait ça.

28
Keriya et Natalia avançaient tranquillement le long des allées du principal centre commercial de Seikusu, la première portant sur son visage des lunettes de soleil. C’était l’aînée, mais les deux femmes se considéraient comme des égales. Natalia, avec ses cheveux blancs, attirait plusieurs regards, mais elle s’en moquait. Les rares garçons essayant de les séduire étaient rapidement repoussés. Elles avaient leur cible, leur mission, et elles comptaient bien s’exécuter. Elles se dirigeaient vers l’agence d’une banque japonaise, la Sumitomo Mitsui Financial Group, l’une des plus grosses banques du Japon. La SMFG avait ouvert depuis quelques années un important pôle à Seikusu, avec plusieurs agences disséminées dans la ville, et une banque centrale. Les deux femmes, cependant, savaient que le responsable local de la SMFG était un Yakuza, et que la branche de la banque seikusienne avait avant tout pour mission de blanchir l’argent de la mafia, ou, inversement, de la noircir. Les Yakuzas payaient grassement la police pour que ces derniers évitent de s’intéresser de trop près à la SMFG, et ceux qui étaient un peu trop curieux ne recevaient plus la carotte, mais un solide bâton. Menaces contre eux, contre leurs proches, et, à défaut, exécution. La ville était gangrénée par le crime, offrant bon nombre d’opportunités aux deux femmes.

Père les avait envoyés ici. C’était lui qui avait réuni ces informations. L’argent à blanchir venait essentiellement du racket des commerçants locaux, qu’ils soient dans le quartier de la Toussaint, oud ans le reste de la ville. Cet argent était amené dans les livres de compte de la SMFG, où il était ensuite réinjecté dans des circuits économiques plus honorables, pour financer les actifs de certaines sociétés, ou dans les fonds publics. C’était une vaste organisation, et Père savait que, aujourd’hui, d’importants fonds étaient détenus dans les coffres de cette agence. Ils devaient être envoyés ce soir par des fourgons postiers dans des endroits plus sûrs. Les deux femmes ne couraient pas forcément après l’argent, mais elles n’étaient jamais contre un bon petit défi... Père voulait qu’elles détruisent cet argent.

« L’endroit est surveillé, lâcha Natalia en s’approchant.
 -  Des policiers corrompus, des Yakuzas... »

Ils attendaient leur part. Ils faisaient semblant de lire des journaux, ils étaient assis près d’une boulangerie française, mangeant des croissants. C’était le matin, mais il y avait aussi des civils... Keriya n’irait pas jusqu’à les considérer comme des innocents, car elle savait que personne n’était vraiment innocent. Leur plan était simple et bien rôdé. Dès que les hostilités commenceront, la police débarquera en masse. Les Yakuzas s’attendaient à ce que des clans rivaux les attaquent.

« Tu es prête ?
 -  Bien sûr. »

Satisfaite, Keriya hocha la tête. Elles s’embrassèrent brièvement, comme pour se souhaiter bonne chance. Elles étaient arrivées devant l’agence, et Keriya partit sur la gauche, dans une allée menant à la sortie, laissant Natalia seule face à l’agence.




Natalia resta seule, emmitouflée dans sa parka. Elle regarda brièvement Keriya partir. L’Asiatique portait une simple robe. Une parka, sous une telle chaleur, c’était presque suicidaire, mais, si on la regardait bien, on ne verrait aucune trace de sueur sur son front, ou sur ses joues. Une personne plus alerte en aurait immédiatement compris qu’il y avait quelque chose d’anormal, mais ces gens étaient des idiots. Elle les voyait, le long de cette petite place au sein du centre commercial avec des bancs et des espaces verts. Ils ne pensaient qu’à leur fric.

Natalia entra dans l’agence. Il y avait un grand bureau à l’entrée, avec plusieurs files d’attente, et son attention fut vite captée par une lycéenne qui était en train de s’énerver, balançant des feuilles devant un banquier visiblement surpris et agacé. Wabura... Natalia connaissait ce nom. Il faisait partie des banquiers corrompus de la ville. Sa mort ne serait pas une grande perte. En la voyant, une femme à l’accueil, une simple stagiaire, plutôt mignonne, avec un tailleur coupé court, se rapprocha.

« Pardonnez-moi, Madame, que désirez-vous ? »

Elle s’inclina poliment, et Natalia la regarda, laissant planer quelques secondes. Dès qu’elle agirait, Shaina agirait aussi. Natalia croisa le regard de la jeune femme. Une lycéenne, voire une étudiante, mais guère plus. Jeune, si jeune... Natalia posa alors la main sur son manteau, et, sous les yeux de la stagiaire, se déshabilla. Elle ôta également son pantalon, et la stagiaire rougit confusément.

« Madame, que... ?! »

Sous les vêtements, Natalia n’était pas nue, mais portait une fine combinaison argentée, moulante. La stagiaire ne savait plus quoi penser, et Natalia s’avança lentement, d’une démarche légèrement sexy. Les clients s’écartèrent en chuchotant, et elle rejoignit la lycéenne et Wabura.

« Madame, marmonnait ce dernier à l’intéressée, je vous assure que... Que ?! »

Il avait relevé la tête en voyant Natalia. Cette dernière se concentra, et, comme une variante du Docteur Octopus, quatre tentacules métalliques longs jaillirent dans son dos. Ils heurtèrent le plafond et le sol, puis fondirent sur Wabura, le transperçant à hauteur du torse, transperçant aussi le fauteuil sur lequel il était assis, le repoussant contre les guichets. Il y eut des hurlements habituels en voyant le sang jaillir, et des agents de sécurité surpris. Profitant de ce battement, Natalia se concentra. On put voir quelque chose briller à hauteur de sa poitrine. Son générateur magique s’enclencha, et, en quelques secondes, Natalia laissa place à Laughing Octopus, une élégante armure verte la recouvrant.

Les balles résonnèrent contre son dos, et elle se retourna.

« HAHAHAHAHAHA !! » s’esclaffa-t-elle alors en envoyant ses tentacules.

Le sang se mit à inonder la pièce, et le corps d’un agent de sécurité fut repoussé, s’envolant hors de l’agence pour s’écraser sur le sol. Tout ce sang apaisait l’esprit de Natalia, qui soupira faiblement, excitée devant un tel spectacle.

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Les alentours de la ville / Re : Carnival Of Rust [Ieosa]
« le: mercredi 19 mars 2014, 01:42:09 »
C’était une petite maison similaire à tant d’autres, dans un quartier tranquille de Seikusu. Quand la cartomancienne arriva devant la maison, rien ne la dissociait des autres. L’éclairage public illuminait une petite rue tranquille où quelques individus passaient. Ils jetèrent quelques regards étonnés sur cette femme déguisée en sorcière, mais sans être plus choqués que ça. C’était le Japon, après tout, et on allait pas paniquer pour une femme avec un cosplay de sorcière... D’autant plus que la tenue était très réussie. Elle se rapprocha de la maison, et put ainsi voir qu’elle était éclairée. Des lueurs sortaient des fenêtres à l’étage, et une petite cour à l’entrée permettait d’y entrer. Si on regardait sur la boîte aux lettres, on pourrait voir le nom de l’individu propriétaire de la bâtisse, ou, en tout cas, qui y résidait :

Richard Fry

Elle se rapprocha alors. À côté de la porte d’entrée, il y avait de la lumière venant d’une fenêtre entrouverte. Le soir était plutôt bon, et il était donc normal d’ouvrir les fenêtres, afin de profiter de l’air frais. Une silhouette masculine apparut ainsi, comme si elle savait exactement que la femme allait arriver. La petite cour était bien entretenue, avec une allée pour le garage, des poubelles, et des plantes vertes. Aucune mauvaise feuille. Un bel érable japonaisdécorait l’entrée, ses pétales rouges égayant la rue, et on pouvait voir d’autres plantessur le sol. Les Japonais avaient toujours été proches de la nature. La femme ne pouvait pas voir la silhouette, et parla assez rapidement, à quelques mètres seulement :

« Veuillez excuser mon intrusion, une dénommée Natalia m'a indiqué cette adresse. »

L’homme ne dit rien, et s’écarta. On entendit ses pas remuer, et, par la suite, la porte d’entrée s’ouvrit, tandis qu’une lumière s’alluma, éclairant la cour.

« Je vous en prie, rentrez. Vous êtes la bienvenue. »

Derrière la porte, c’était un homme assez élégant qui venait de l’accueillir. Il portait des vêtements simples, à savoir une veste en jean et un blue-jean, arborant fièrement, sur sa veste en jean, un smiley jaune. Il lui fit un ravissant sourire.

« Ieosa, je suppose ? C’est moi qui ait enjoint à Natalia de venir vous voir. Je suis ravi que vous ayez accepté notre offre. Entrez donc, entrez donc. »

Il avançait pieds nus, conformément à la tradition des Japonais. C’était une maison typiquement japonaise, avec un parquet brillant, et des tatamis. Il referma la porte derrière lui, et semblait complètement innocent. Si on l’avait sondé avec la magie, on aurait vu en lui aucune trace de malice. Pour autant, un magicien aurait immédiatement ressenti quelque chose... Comme une sorte d’intuition imprécise. On sentait que cet homme, ce Monsieur Fry, était tout, sauf ce qu’il prétendait être.

« Vous avez trouvé facilement ? Natalia est ici, mais elle est occupée... Elle nous rejoindra plus tard. »

Natalia était en effet très occupée, et se tenait dans une autre partie de la maison, dans une chambre à la porte fermée, et aux murs insonorisés. Elle venait de nourrir l’une des adolescentes qu’elle avait capturé depuis maintenant plusieurs semaines. La femme était attachée contre le lit, un bandeau autour des yeux, portant de longs gants en latex, ainsi que des collants noirs, mettant ses formes en valeur. Natalia, quant à elle, portait sa combinaison, et était en train de faire l’amour à la femme. Comme elle le faisait chaque jour avec ses prisonnières, sans jamais leur adresser la parole, simplement en leur faisant l’amour, et elle continuait à les embrasser, à les caresser, à les câliner, jusqu’à ce qu’elles jouissent, sans tenir compte de leurs cris de rage, de protestation, ou leurs larmes. Peu à peu, ces femmes finissaient par s’y faire, comme la jeune femme qu’elle avait capturé, et qu’elle était en train d’embrasser longuement.

Après, elle irait rejoindre Père et leur invitée.

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Les alentours de la ville / Re : Carnival Of Rust [Ieosa]
« le: lundi 10 mars 2014, 03:01:24 »
Le temps que la femme tire les cartes et les lise, il s’écoulerait de nombreuses minutes. Natalia attendait donc. Elle avait toujours les jambes fermement assises sur el sol, en posture militaire, et se permit de regarder autour d’elle. Il y avait de la décoration en toc, sans doute pour impressionner les foules, donner un air ésotérique à cette tente. Au loin, on pouvait entendre les rires des gens qui remuaient dans leurs foires. Natalia vit notamment une boule de cristal dans un coin, et sut que c’était une fausse. Lire l’avenir dans les boules de cristal était possible, mais c’était encore plus difficile et plus instable que la cartomancie. Il fallait que la boule soit forgée dans un cristal enchanté, et, même là, on se retrouvait avec les aléas classiques de la divination : le futur n’était jamais écrit, toujours fuyant, toujours en mouvement, et connaître un futur possible avait pour conséquence que, intuitivement, une personne chercherait à l’accomplir. C’était la grande ironie des tragédies grecques, comme celle d’Œdipe. En apprenant son futur, le Roi prenait des mesures pour empêcher que ce futur sinistre ne s’accomplisse, et, en prenant de telles mesures, il amenait justement son fils à le tuer, et à coucher avec sa propre mère. La divination était un art complexe, et Natalia laissait ses pensées vagabonder. Qui aurait cru qu’elle se serait retrouvée là, face à cette femme ? Elle, une victime de l’atrocité des Serbes ?

Peu à peu, les cartes se posèrent, les unes après les autres. La cartomancie n’était pas un art dans lequel Natalia brillait, mais elle put discerner le trouble de la belle femme... Trouble qui l’amena, sans hésitation, à savoir que Père avait eu raison. Naturellement, la Beauty ne remettait pas en cause les avis de Père. Il avait toujours raison, car c’était, dans le fond, grâce à lui qu’elle était maintenant là, et non dans une famille d’accueil pauvre, à devoir assumer en silence le poids de son passé, dans des États qui s’en moquaient. Elle ne serait jamais assez reconnaissante à Père pour ce qu’il avait fait pour elle. Quant à la cartomancienne, perturbée, elle finit par poser la seule question censée qui soit :

« Pourquoi êtes-vous venue ? »

Père lu avait dit qu’elle aurait probablement une question de ce genre. Natalia ne sourit pas, mais remua un peu son buste. Elle posa les mains sur ses genoux, et répondit, assez rapidement, le dos toujours bien droit, toujours dans cette posture militaire. Elle avait tendance à être beaucoup plus provocante quand elle portait son armure.

« Je suis venue pour vous faire une offre que vous ne pourrez pas refuser. »

Difficile de dire, avec Natalia, si c’était de l’humour ou non. La Beauty pouvait parfois se révéler espiègle, et faire preuve d’un sens de l’humour assez cruel. Il n’y avait jamais vraiment eu de réalité entre elle et ses sœurs, rien de plus qu’une sorte de saine émulation. Père ne leur avait jamais dit qu’il les aimerait, simplement qu’il les éduquerait, et les aiderait à ne plus être des victimes. Elles n’avaient jamais recherché son amour, car l’amour était une chose dont la folie des hommes les avait privé.

« Nous avons été brisées par la folie des hommes, moi et mes sœurs, enchaîna Natalia. Un homme nous a montré notre potentiel, un homme au savoir inestimable. Et cet homme a vu que vous gâchiez votre propre potentiel... Regardez cette tente minable... Vous passez votre temps à dire à des bimbos et à des gyaru la bonne aventure. Ce sauveur trouve cela dommage, et se propose de vous voir. Vous avez lu votre futur dans les cartes, et, visiblement, il n’a pas l’air d’être à votre convenance. »

Natalia se tut un peu, et se releva, sortant une carte de ses affaires. C’était l’adresse d’une maison.

« Je m’appelle Natalia, et je vous laisse le temps de réfléchir à mon offre. Si avoir une vie plus intéressante, plus stimulante, vous intéresse, venez ce soir à cette adresse... Ou continuez à amuser la galerie. »

Le libre arbitre, en toute circonstance, se devait d’être respecté. Natalia salua la femme. Elle savait qu’elle aurait besoin de réfléchir, et la Beauty préféra donc se retirer.

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