Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Yehaël

Pages: 1 [2] 3 4 ... 9
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Citation de: Alyson
elle fait 1m58 pour 45 kilos

Ça fait plus grand sur l'avatar !

Enfin, bienvenue sur le forum ^^

J'ai moi aussi failli rejoindre mon ancien mentor, Lucifer, dans sa folle croisade. La rédemption reste néanmoins ouverte à tous.

(Du coup, comme tu as développé les pouvoirs d'Alysia sous forme angélique, sans trop en dire, vu que, dans ta fiche, elle est juste humaine, ça laisse entendre que tu as des projets pour qu'elle redevienne une ange ? Je demande juste ça par curiosité, vu que les Anges sont assez peu nombreux sur le forum).

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Prélude / Re : Yeratel, l'Ange de la Justice
« le: mardi 27 septembre 2016, 14:54:49 »
Bienvenue, camarade !

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La mort n’était jamais une fin en soi, et ça, Anges et Démons, vous étiez bien placés pour le savoir. Quand un Ange était tué, ce n’était que son enveloppe physique qui était annihilée. L’âme, immortelle, se retrouvait immédiatement dans les Cieux, dans de hautes tours, flottant dans le ciel, où le corps se reconstruisait. Le processus prenait bien quelques siècles, parfois, mais les Anges finissaient toujours par revenir. Les démons suivaient une logique similaire. Quand on tuait un démon, on le renvoyait en Enfer, où il revenait à la vie, néanmoins sous une forme différente, affaiblie… En ce sens, vous partagiez un point commun avec vos éternels antagonistes, car, comme eux, un Ange tué ne revenait jamais à la vie exactement comme auparavant. Dans tous les cas de figure, la mort restait une expérience traumatisante, et, tout en affrontant ces démons, tu te jurais de ne pas faire subir ce même sort à Cupidon.

S’en prendre à elle était un coup bas de la part de Flagg, mais qui n’aurait, en réalité, guère dû te surprendre. Tu traquais ce magicien depuis des siècles, au bas mot, et, à chaque fois, sa malice et sa ruse lui permettaient de te glisser entre les doigts. C’était un mage aussi cruel que puissant. Un expert en magie, véritable virtuose, maîtrisant d’innombrables arcanes. Il avait fait des sectes à son effigie, des cultes entiers, ne laissant que désolation et souffrance derrière son sillage.

« Tuez l’Ange ! beugla un démon en balançant une nouvelle ligne de feu depuis sa bouche, droit vers toi.
 -  Vous avez enlevé Cupidon ! tempêtas-tu. C’est une violation du Pacte ! Rendez-là moi ! »

Tu tendis la main vers la langue de feu, et les flammes s’écartèrent devant tes doigts, évitant ta silhouette… Cependant, un autre démon avait profité de ce mur de feu pour foncer à travers les flammes, et, quand ces dernières se rompirent, une main noirâtre et griffue te saisit à la gorge, tandis qu’une force herculéenne te poussait vers l’arrière. Tu heurtas le mur, poussée par un démon noirâtre avec des ailes de chauve-souris et des pattes en forme de bouc. Ses yeux meurtriers te fixaient, et tu laissas la magie s’emparer de toi, ton corps devenant aussi brûlant qu’un soleil. Une odeur de brûlé s’échappa des doigts du démon, qui hurla de douleur, puis tu le repoussas, l’envoyant rebondir sur le sol, ce dernier se tenant sa main endolorie.

Dans ta main, ta hallebarde se matérialisa, et tu fondis sur ce démon noir, poussant un hurlement rageur en transperçant son dos de ton arme céleste.

« HAAAAAAAAAAAAAAAA… !! »

Un beuglement traversa les lèvres du démon moribond, et un autre bondit vers toi. Tu t’envolas d’un coup, évitant sa charge… Lorsqu’une langue visqueuse te saisit au genou, t’envoyant t’écraser lourdement sur le sol. Le propriétaire de cette langue était un autre des démons restants. Sans plus attendre, tes doigts se tournèrent vers le démon tenant cette langue corrosive à la salive acide, et tu envoyas des traits magiques qui le frappèrent au visage, avant d’exploser, transformant sa tête en un geyser de sang.

De ton côté, ta cheville présentait maintenant quelques plaies sinistres, ta peau ayant fondu par endroits. Rien de bien grave, tu cicatriserais rapidement. Entre-temps, le démon rouge qui crachait du feu te cibla à nouveau, preuve qu’il n’était pas très intelligent, balançant toutefois, non pas une langue de feu, mais une boule de feu. Ce coup-ci, tu ne pouvais l’esquiver, et tu choisis donc de partir sur le côté, évitant la déflagration, pour décapiter le démon.

Il n’en restait maintenant plus qu’un, et tu te retournas vers lui.

« Où est Cupidon ? Parle, et j’abrègerai tes souffrances !
 -  HUUUUAAAAARRRGGGHHHH… !! »

Tu soupiras lentement. Le démon courut vers toi à toute allure, tu t’élanças vers lui, et enfonças ta hallebarde dans son ventre, te tenant sous lui, un genou sur le sol, serrant les dents en sentant la masse épaisse du démon s’enfoncer sur ton arme. Grognant sous l’effort, tu réussis à le renverser, et envoyas sa carcasse se coucher sur le sol.

C’est là que tu avais réalisé l’embarras de ta situation. Aucune information sur Cupidon, rien de bon à en tirer. Tu avais massacré plusieurs démons, sans aucun succès apparent, et, alors que tu commençais à reprendre ton souffle, tes plaies cicatrisant sous l’effet de la magie, ton regard se portait autour de toi, cherchant quelque chose à exploiter.

Le Chevalier Infernal finit par revenir, et te demanda si tu avais des nouvelles de ton amie.

« Non. »

Réponse courte, mais l’Ange de la Pureté n’avait guère envie de sympathiser avec lui.

« Tuer cette pauvre Beast était vraiment… Déplaisant, glissa alors la voix sardonique de Flagg, venant du décor.
 -  Ramène Cupidon !
 -  Allons, allons, Yehaël, tu es donc si pressée que ça de quitter l’Enfer ? Surtout que tu t’es fait un nouvel ami, je m’en voudrais de précipiter la fin de cette fructueuse et naissante amitié !
 -  Va te faire foutre ! grognas-tu.
 -  Ah, la douceur si angélique de ta verve, Yehaël… Je ne m’en lasserais jamais, vraiment. »

Tu grognas encore sur place.

« Arrête avec tes petits jeux, Flagg ! Libère Cupidon !
 -  Mais je ne demande que ça ! Vous avez vaincu Beast, et vous avez hérité de votre première clef pour pouvoir libérer votre amie. Si vous voulez la retrouver, il vous suffit de rejoindre le miroir. »

Flagg disparut alors, mais, au fond du hall, une porte s’ouvrit dans un grincement. Elle conduisait sur une petite pièce, avec un miroir de téléportation en son sein, qui venait de s’actionner, diffusant une lueur orangée…

Menant vers une autre partie de l’Enfer.

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Tu n’aimais vraiment pas l’Enfer. Volant dans les airs, cet endroit te donnait tout simplement envie de vomir. Il puait le souffre, suintait la souffrance, la misère... Qui aurait envie de régner ici ? Tout ça te dépassait totalement. C’était un immense tas de cendres, peuplés de monstres dangereux et de créatures abominables. Était-il si surprenant que tant de démons cherchent à en sortir, quand on voyait le cauchemar que c’était ? Pour toi, nullement. L’Enfer était une sorte d’immense plaine, interminable, peuplée de volcans, avec un ciel rouge qui était presque omniprésent, oscillant parfois sur le noir profond. Tout, ici, était dangereux, sinistre, meurtrier, et cruel. Même la flore infernale était vouée à vous tuer, entre les arbres tentaculaires qui vous agrippaient dans leurs branches pour broyer vos os, ou les fleurs libérant des poisons mortels depuis leurs pétales.

Il n’y avait rien qui ne soit susceptible de t’attirer en Enfer, mais c’était là que Flagg avait emmené Cupidon. Pauvre petite... À la simple idée qu’elle soit ici, tu en sentais ta rage revenir, t’efforçant de te calmer, sachant combien il était facile de passer de l’état de colère à celui de la fureur. Et tu ne pouvais pas te permettre ça... Cependant, tu avais toujours su que, en Enfer, il régnait une aura malsaine qui influait sur les émotions des Anges. Même là, loin des donjons infernaux, des cités infernales, tu entendais les hurlements des moribonds.

Finalement, tu te rapproches de la forteresse, pour constater qu’elle n’était pas abandonnée. Le Chevalier Infernal était déjà là, et se faufila par l’une des interstices des portes principales, à l’entrée du fort. Tu n’eus pas le temps de remuer les lèvres qu’il était déjà parti, mais toi, avant de rentrer, tu préféras fermer les yeux, cherchant la présence de Cupidon.

« Hmmm... »

Plus facile à dire qu’à faire en réalité, car, en Enfer, tes sens étaient brouillés. Difficile de s’y repérer, et encore plus de sentir la présence magique de Cupidon, son aura de douceur et d’innocence. Comment Flagg avait-il pu oser envoyer une telle femme dans un endroit aussi sombre ?

Tu entendis du remous de l’autre côté de la porte, et pris conscience que ceux se tenant dans ce château n’avaient pas l’air particulièrement hospitaliers.

Au bout de quelques instants, ta main se tendit vers la porte, et ta paume se mit à briller... Puis la porte explosa violemment, envoyant des morceaux de bois et de pierre dans le grand hall derrière lequel se trouvaient cinq puissants démons qui bondirent vers toi.

« Où avez-vous mis Cupidon ?! »

Tu lanças une boule d’énergie vers le plus proche démon, l’envoyant valdinguer dans le vaste hall, où il pulvérisa une colonne, son armure maléfique fumant sous l’impact. Les quatre autres hurlèrent alors, et l’un d’eux, un démon rouge et chauve avec des cornes blanches, ouvrit sa gueule vers toi, et t’envoyas une énorme boule de feu. Tes ailes se déployèrent contre toi, te protégeant de l’impact, et tu bondis ensuite en hauteur, évitant la charge d’un autre démon.

Tu étais bien décidée à avoir tes réponses !

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Les alentours de la ville / Re : Comme dans le bon vieux temps! ~Yehaël~
« le: dimanche 03 avril 2016, 14:03:51 »
Quand il se mit à te parler, tu compris que tu allais devoir te farcir ce Chevalier Infernal avec toi. En un sens, c’était souhaitable. Une Ange en Enfer n’avait aucune chance de passer inaperçue, surtout quand on utilisait ses pouvoirs. Si ce type n’avait pas été là, Lucifer serait probablement venu en personne, ou aurait envoyé l’un de ses séides. L’autoproclamé Monarque des Enfers était ton ancien mentor, remontant à cette époque, lointaine, du Grand Conflit, une époque qui, tout en étant lointaine, continuait à vous marquer et à dicter vos actions. Tu hésitas donc un peu, et, tout en avançant le long de cette vallée, tu finis par donner à l’homme quelques informations :

« Randall Flagg est un puissant magicien, quelqu’un que je pourchasse depuis des siècles. Même s’il n’est qu’un humain, le sous-estimer est une erreur impardonnable. Il est proche du Roi Cramoisi, le Seigneur des Araignées, qui, à l’époque du Grand Conflit, était un Grand-Prince infernal. On l’appelait alors Ram Aballah, et il a fait partie, pour ainsi dire, des démons qui ont fui les Enfers pour rejoindre Ashnard. »

Le Seigneur des Araignées avait été un proche de Belzébuth, quelqu’un qui manipulait les araignées, et qui avait tout perdu lors du Grand Conflit. Ses légions avaient été massacrées pendant la guerre, et Belzébuth en avait profité pour s’emparer de toutes ses forteresses infernales, exilant ce dernier. Depuis lors, tu savais que l’Aballah s’était réfugié dans une ancienne forteresse infernale, et qu’il était en contact avec une menace encore plus insidieuse que les démons...

« Lui et Flagg sont liés aux Grands Anciens. La magie que Flagg utilise est, je pense, celle que les Grands Anciens ont utilisé. »

Une vieille légende disait que, jadis, l’Enfer n’était pas l’endroit volcanique et cauchemardesque qu’il était. Ce n’était pas un endroit agréable, loin s’en faut, mais on disait que l’Enfer était vraiment devenu ce qu’il était quand, lors du conflit contre les Grands Anciens, un Grand Ancien avait été exilé près de l’Enfer. Que ce soit vrai ou non, il était avéré que c’était cette guerre qui avait fragilisé les murs entre les dimensions, et avait permis aux démons de rejoindre les autres dimensions, déclenchant ainsi le Grand Conflit.

La magie utilisée par les Grands Anciens surclassait la magie noire, elle était profondément malsaine, vicieuse, et son égal était la magie sacrée. Autrement dit, ces deux magies étaient comme des évolutions de la magie blanche et de la magie noire. Flagg était le mage le plus puissant que tu aies jamais rencontré.

« Flagg m’a manipulé autant qu’il t’a manipulé. Je suis sûre que c’est lui qui a convaincu ces trois jeunes de t’invoquer. Ils devaient penser juste faire une blague, pas... Véritablement t’invoquer. Flagg savait qu’ils t’invoqueraient, il savait que tu les tuerais... Ce que je m’explique mal, c’est comment il savait que je serais là... Mais il a des pouvoirs de divination, je suppose que ça l’aide. Oui, c’est un manipulateur, et oui, c’est sûrement un piège, mais je sais qu’il ne veut pas me tuer. »

Tu volais, te rapprochant peu à peu de la forteresse.

« J’ignore quelles sont ses motivations, mais je ne peux pas me permettre de laisser un mage, en contact avec les Grands Anciens, libre. Les murs entre les dimensions ne cessent de s’estomper. Par deux fois, déjà, les Grands Anciens ont essayé de revenir de leur éternelle prison. »

Shub-Niggurath avait tenté de le faire à Nexus, il y a quelques mois, et, plus récemment, ici même, en Enfer, dans l’ancien palais du Roi Cramoisi, Hastur avait été réveillé, donnant lieu à une guerre terrifiante qui avait embrasé tout l’Enfer. Le dénominateur commun entre ces deux tentatives était l’homme que tu pourchassais : le fameux Randall Flagg.

« Et je suis sûre qu’il sait que tu voudras te venger d’avoir pu être manipulé par un simple humain, il compte là-dessus... »

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Les alentours de la ville / Re : Comme dans le bon vieux temps! ~Yehaël~
« le: mercredi 30 mars 2016, 02:07:43 »
À chaque fois que tu avais été en Enfer, tu n’avais eu qu’une seule envie : en fuir. Mieux vaut régner en Enfer que servir au Paradis... Ce motto, tu avais entendu énormément de gens le prononcer, avec la stupidité que cela avait. Sérieusement, qui aurait envie de régner sur un tas d’ordure ? L’Enfer n’avait rien d’attirant, il n’é&tait qu’un gigantesque ensemble infernal de laves et de volcans en éruption, avec des plaines cendrées aux nuages toxiques. Un endroit sinistre, vraiment, et, tandis qu’un immense démon te faisait face, le Chevalier Infernal choisit de s’en occuper. Tu t’écartes prudemment, évitant des rafales enflammées, et te tournas vers le démon l’ayant invoqué.

« S’abriter derrière des démons... Je ne suis pas sûr que ce soit une attitude conforme à la doctrine de la Milice Céleste...
 -  Épargne-moi tes sarcasmes, connard, et dis-moi où est Cupidon ! »

Pas Cupidon ! Pas elle ! Tu t’en souviens, n’est-ce pas ? Même maintenant, tu te souviens de la rage que tu ressentais à l’idée que ces sales démons puissent avoir fait du mal à cette concentration incroyable de vertu, de douceur, et d’innocence. Le démon, toutefois, n’était guère impressionné par toi. Tu t’élanças vers lui, et un bouclier verdâtre se forma ensuite autour de son corps, contre lequel tes attaques rebondirent.

« Ne t’en fais pas pour Cupidon, elle va bien... Pour le moment, en tout cas. Mais tu devrais te calmer ; la colère me semble être un péché capital. »

Les sarcasmes de ce démon avaient le don de t’horripiler encore plus, et une nouvelle onde magique éclata contre le bouclier, le faisant vaciller.

« Ne viens pas me faire la leçon ! Pourquoi Flagg l’a capturé ?
 -  Rassure-toi, nous nous moquons d’elle... Mais pas de toi. »

Une nouvelle attaque fit exploser le bouclier, et tu te ruas vers l’homme. Les corps s’entrechoquèrent à nouveau, et l’armure du démon se fêla sur place, le forçant à reculer dans un grognement de douleur. Tu comptais profiter de ton avantage, t’élançant à nouveau vers lui, mais il frappa le sol avec son pied, déclenchant une onde de choc qui provoqua des remontées du sol. Un morceau de terre te frappa dans le ventre, te faisant décoller, puis le démon leva la main, et, profitant de cette situation, l’abaissa. Depuis le ciel, un éclair jaillit, et te frappa dans le dos, te transperçant comme mille feux.

En réponse, ton corps retomba sur le sol, de la fumée s’en échappant, et tes yeux se mirent à s’illuminer, puis une nouvelle onde de choc jaillit, et frappa le torse du démon ainsi qu’une partie de son visage. Tout ça, ça n’était qu’une sorte de grosse armure, de chrysalide. Qui était là-dessous ? Qu’était donc ce démon ? Il y en avait de tous les types, et tu étais bien placée pour le savoir.

« Nous n’en avons pas encore fini... Rends-toi au vieux fort du Démon de Sang, au bout de la vallée, nous t’y attendrons... »

L’armure se craquelait dans tous les sens... Puis elle explosa alors, ne devenant plus que poussière. Au même moment, l’immense démon de feu s’éteignit, devenant également poussière. Vaincu, déjà ? Tu aimerais le croire... Mais tu avais des doutes. Lentement, tu t’approchas des restes poussiéreux et effrités de l’armure, en tenant une pièce entre tes doigts... Avant qu’elle ne se volatilise.

« Hm... Il faut que je la retrouve. »

Tu regardas brièvement le Chevalier Infernal.

« Il est dans un vieux fort, au fond de cette vallée... »

Encore une fois, tu laissais ton « compagnon » libre de faire ce qu’il voulait.

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Randall Flagg... Ce nom ne signifiait rien, et à la fois tout. Rien, car il n’était qu’un des nombreux surnoms et pseudonymes d’un mage qui se faisait plus généralement connaître sous le sobriquet de Walter o’Dim, ou, et c’était probablement là le surnom qui lui allait le mieux, « l’Étranger Sans Âge ». Qui était l’Étranger ? Ton ennemi, indéniablement... Un mage noir, extrêmement puissant, doté de vastes pouvoirs, impliquant la nécromancie, la sorcellerie, les malédictions, et quantité d’autres choses. Tu le traquais depuis des siècles, mais, à chaque fois, il s’échappait à toi, revenant de temps en temps te narguer. Et là, l’idée qu’il puisse faire du mal à Cupidon... Si naïve, la jeune Ange avait visiblement dû le suivre, sans se méfier... Ah, comme tu t’en voulais en ce moment ! Tu t’étais précipité contre ce démon, tombant dans un traquenard grotesque... Tu voyais maintenant les fils. Ces jeunes étaient les victimes de Flagg, qui leur avait vendu un grimoire doté de réels pouvoirs magiques, le pire étant que, le connaissant, il n’avait pas dû mentir. À cet âge, c’était typiquement dans la nature d’adolescents terriens d’acheter des vieux grimoires et de se livrer à de pseudos-séances mystiques. Là, le fait est que la pseudo-séance avait été vraie. Ils avaient invoqué un puissant démon, et tout avait été pensé pour t’attirer ici, pour t’éloigner de Cupidon. Bien sûr, tu savais que certains détails ne collaient pas... Comme le fait qu’il avait attaqué précisément au moment où tu étais en compagnie de Cupidon, mais, en ce moment, tu voyais juste une énième machination de ce mage perfide.

Fort heureusement, le Chevalier Infernal qui t’accompagnait savait que ce genre de choses pouvait poser problème. Les Cieux n’accepteraient pas que l’une des leurs ait été capturée par les démons, et c’était le genre d’incidents qui pouvaient dégénérer, surtout que ce démon serait aux premières lignes. Et, aussi fort soit-il, face à la toute-colère des Cieux, il valait mieux faire profil bas. Aussi, quand il proposa de t’enchaîner, tu grognas, tout en reconnaissant le bien-fondé cette stratégie. De toute manière, en Enfer ou non, tes pouvoirs étaient toujours là, et tu n’eus qu’à les masquer tout en le suivant.

« Je n’ai nulle confiance en toi... Mais je te remercierai de délivrer Cupidon des Enfers. »

Le Portail vous emmena tous les deux devant une épaisse forteresse. L’Enfer était une dimension très particulière, une sorte de plaine infinie avec deux zones : la partie supérieure, et la partie inférieure. L’Enfer s’étalait aussi bien en longueur qu’en largeur, et la partie supérieure n’était guère vivable. C’était un ensemble composé de vastes plaines cendrées avec de multiples volcans, des nuages de cendres, des tempêtes terrifiantes, et les zones de combat ponctuelles entre les Légions. Y aller ne pouvait que te donner envie de vomir, te rappelant ces fois où tu avais participé, dans un passé lointain, à des expéditions punitives.

Vous étiez devant un fort planté dans la montagne, un petit fortin servant de prison, à l’orée des Limbes. Les Limbes... Une zone brumeuse qui longeait les fleuves délimitant la limite des Enfers, comme le Styx, l’Achéron, ou encore le Léthé. Les démons affirmèrent avoir récupéré Cupidon, et tu te mis alors, vainement, à espérer que tout serait simple... Mais ça, ce serait méconnaître Flagg.

Le Chevalier Infernal tua les gardes, puis tu en profitas pour arracher tes liens, avec un bref regard désapprobateur envers l’homme... Avant de déployer tes ailes, et de te poser, plus en haut, sur une terrasse. Tu essayais de sentir la présence de Cupidon, lorsqu’une aura malfaisante t’accueillit. Devant toi, tu vis alors un puissant démon, dont une aura verte émanait... Il était entouré de cadavres, signe que la garnison avait été massacrée.

« Qu’as-tu fait de Cupidon, monstre ?
 -  Tu t’attends vraiment à ce que je te réponde ?
 -  Pas avant que je te refasse le portrait, non... »

Déployant tes ailes, tu bondis alors vers l’homme, et le choc fit trembler la forteresse, provoquant des fissures le long des murs... Mais le démon t’avait repoussé, et vous sortîmes du fort, volant dans les airs, avant de se retrouver à même le sol, lorsque tu le frappas, l’envoyant s’écraser dans les cendres. Le démon se dressa alors, et tu tendis la mainv ers lui, envoyant une onde magique qui provoqua une violente explosion autour de lui, formant un cratère dans le sol, la poussière s’envolant tout autour de toi.

Las, un bouclier magique avait protégé le démon, et tu te posas sur le sol.

« Tu es aussi forte que ce qu’on en dit, Yehaël... Voyons voir de quoi tu es capable... »

Autour de vous, le sol se mit alors à trembler... Puis ce dernier s’ouvrit alors dans des geysers de feu, et, sous tes yeux ébahis, tu vis une nouvelle menace émerger du sol.

Un immense et puissant démon, gigantesque, fait de terre et de flammes.

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Les alentours de la ville / Re : Comme dans le bon vieux temps! ~Yehaël~
« le: dimanche 13 mars 2016, 09:14:37 »
Tu avais la puissance des Archanges. Cela, tu le savais. En réalité, si tu n’avais pas été si indisciplinée, dans le sens où tu étais toujours prompte à agir dans les Plans Intermédiaires, tu aurais pu être une Archange. Ce n’était pas le Conseil qui t’en empêchait, car, de ce point de vue, le Conseil n’avait aucun pouvoir sur la croissance des Anges. Un Ange, quand il atteignit un certain niveau, devenait un Archange, mais il était admis, depuis longtemps, que cette élévation pouvait se heurter à des blocages morales. Ce n’était pas une croissance physique, biologique, mais clairement psychologique, qui avait ensuite des conséquences biologiques. On ne devenait Archange que quand on se sentait digne de l’être, que quand on pensait pouvoir l’être... Mais toi, malgré le fait que tu sois Ange de Pureté, tu n’avais toujours pas acquis ce statut. Tu restais encore une « simple » Ange, pour autant qu’il soit juste de targuer de simpliste le fait d’être une Ange. Mais, physiquement, et au niveau de ta maîtrise magique, tu n’avais pas à rougir. Comme tu l’avais dit alors à ce cancrelat infernal fait d’ombre, Lucifer t’avait formé lors de la Grande Guerre. Ta puissance n’était plus à démontrer, mais, en ce moment précis, tu savais que, malgré tes fanfaronnades et tes braveries, tu étais tombée sur un individu dangereux. Plus fort que toi ? Restant fidèle à tes principes, tu en doutais, mais tu savais que ce combat allait dégénérer, et tu ne souhaitais pas cela, car, outre intervenir les autorités locales, tu risquais surtout d’attirer celles des Cieux, et tu n’avais pas envie d’une session disciplinaire.

Te tenant face à lui, tu l’entendis, encore une fois, te dire de mettre fin à ce combat. Votre combat avait dévasté une partie de la forêt, et tu sentais les autorités locales approcher. Inutile de te heurter à elles, d’autant plus que, en ton for intérieur, tu savais que le Chevalier Infernal avait raison. Ce combat se prolongerait inutilement, et tu serras le poing.

« Soit... Ce combat n’a plus de sens. »

Tes ailes se déployèrent alors, et tu commenças à t’envoler.

« Si jamais je te revois, Chevalier Infernal, tu me... »

Ce fut à ce moment que tu te tus, et que ce qui aurait dû rester une simple altercation entre un Ange et un Démon se compliqua. Tu sentis en effet la magie t’entourer, toi, ainsi que ton adversaire, et tu te mis à tourner la tête, en essayant de comprendre ce qui arrivait. Puis tu sentis une onde magique émanant de la forêt, et une force te frappa alors dans le dos, t’envoyant te clouer sur le sol dans un grognement. Une attaque magique... Et, alors que tu te relevais, une silhouette apparut alors, sortant des bois.

« Pardonnez mon interruption, mais je croyais que les Anges et les Démons devaient faire profil bas... Ce qui n’est pas vraiment le cas pour votre petit pugilat, si je ne m’abuse... »

Cette voix, cette force magique... Tu reconnus cette signature en te redressant, poings serrés.

« Toi... »

La colère bouillonnait en toi, te faisant crisper les poings, ce qui ne manqua pas d’amuser l’homme. Il portait une robe magique très étrange, multicolore, hérissé de runes et de signes fluorescents qui se modifiaient continuellement, tout comme la couleur de sa robe. On disait souvent que la couleur de la robe d’un magicien illustrait son appartenance magique. Une robe blanche signifiait qu’on avait affaire à un mage blanc, par exemple. Les pin’s sur son torse ne mentaient guère sur le fait que cet homme soit profondément maléfique, le fait étant que c’était un individu que tu traquais depuis des siècles.

En conséquence, le voir débarquer ici ne manquait pas de t’énerver, car tu te demandais s’il n’était pas derrière tout cela.

« C’est toi qui as amené ce démon ici...
 -  Disons que, quand des jeunes sont venus me voir dans ma boutique, en me demandant si j’avais en ma possession de quoi invoquer les esprits, je leur ai confié une vieille formule... Je leur avais bien dit de ne pas l’utiliser, ou, du moins, pas sans la présence d’un mage assermenté, mais... Les humains sont hélas enclins aux expériences malencontreuses. »

Randall Flagg se jouait de toi, et tu t’étais alors élancée vers lui, à une vitesse ahurissante... Mais bien vaine contre lui, qui tendit les doigts, et envoya une onde magique qui te repoussa, t’envoyant valdinguer sur le sol.

« Tu as eu tort de laisser ta si ravissante amie, et si naïve, seule, ma chère Yehaël... »

Tu fronças les sourcils en te relevant, sentant ta rage bouillonner encore.

« Cupidon ? Qu’as-tu fait d’elle ?
 -  Encore et encore des accusations... Tu n’es qu’une emssagère, pas le Grand-Juge, Yehaël ! Et, même si la colère te va si bien, je ne peux que t’en avertir... Peace & Love(/i], ma chérie, tu devrais suivre cet adage, fit l’homme avec un affreux sourire mielleux en désignant l’un de ses pin’s. Prends exemple sur moi et sur le Très-Haut... Nous ne sommes qu’amour... »

Il disparut alors, et se retrouva dans votre dos.

« Tout ceci est une petite expérience... Ton amie est en Enfer. Il est dangereux de rentrer dans une boutique de magie et de tripatouiller n’importe quel bibelot qui vous passe à portée. »

Le temps que tu te retournes, le mage avait déjà disparu, te faisant oublier le Chevaler Infernal, qui devait bien se demander ce qui se passait. Un vortex apparut alors à quelques mètres de toi, avec Flagg devant.

« Elle est par là... Je suis curieux de voir jusqu’à quel point des individus qui se haïssent peuvent collaborer ensemble... Toi, Yehaël, pour sauver ta stupide écervelée... Toi, petit démon, pour... Hum... Je ne sais pas trop... Savoir que tu as servi de vulgaire pantin dans un litige qui ne te concerne pas ? Tu penses pouvoir contrôler le cours de l’Histoire, Abel, et c’est cela qui m’a toujours fasciné avec les démons. Vous pensez tout contrôler, alors que, et sans vouloir t’offenser, vous n’êtes que des clochards vivant dans un dépotoir fait de bouses et de cailloux. »

Avait-il vraiment capturé Cupidon ? Tu te mis à fermer les yeux, en tentant de sentir sa présence, car, si elle était à Seikusu, tu la sentirais sans problème... Mais il n’y eut rien. Flagg avait donc vraiment réussi à la capturer, et le mage te fit une brave révérence, avant de partir dans le vortex. Tu serras à nouveau les poings, tout en regardant brièvement Abel, le Chevalier Infernal.

« Je m’occuperai de toi plus tard, Démon. Retourne chez toi. Les Archanges ont dû sentir notre combat, et, si tu ne veux pas d’ennuis, je te déconseille de rester ici quand la police arrivera. »

Si Abel usait de ses pouvoirs démoniaques contre d’autres humains, il y aurait une violation claire du traité, supposant une intervention de la Milice. Toi, tu serais bien restée là pour le neutraliser, mais la menace de faire du mal à Cupidon t’était insupportable, et tu t’apprêtais donc à filer vers ce Portail, afin de traquer ta Némésis dans ses jeux tordus...

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Les alentours de la ville / Re : Comme dans le bon vieux temps! ~Yehaël~
« le: mercredi 09 mars 2016, 22:33:34 »
Ton coup avait fait mouche, et tu pouvais au moins te féliciter d’avoir agacé ce démon. Ta réaction était excessive. Il avait tué, certes, mais, en toute honnêteté, tu n’étais pas là pour défendre les imbéciles. On aurait pu objecter qu’il s’en était pris à des adolescents, mais tu savais très bien que, pour les humains, la différence entre adolescents et adultes n’était pas si importante que ça. Est-ce que tu agissais par sentiment de justice, ou juste parce que tu ne supportais pas les démons ? C’était sans aucun doute un mélange des deux, et, alors que tu te tenais là, devant les ruines de la maison, tu sentis le démon passer aux choses sérieuses. Son pouvoir explosa d’un coup, et il revint devant toi, sous sa véritable apparence.

Le démon était nettement plus impressionnant ainsi, et tu le regardais silencieusement, l’obscurité t’entourant peu à peu, sortant de son corps. Le Chevalier Infernal semblait reposer sa magie sur la puissante magie des Ombres, une magie noire qui, par définition, était très sombre. Elle témoignait de la noirceur de l’âme du démon, et l’obscurité, peu à peu, t’envahit totalement, noyant tous tes sens. Ce n’était pas que la vision qui était aveuglée, mais aussi ton ouïe, ton odorat... Le froid s’imprégnait de tes membres, tandis que la voix moqueuse et sardonique du démon t’arriva dans la tête.

« Sérieusement ? C’est ça, ton ultime coup spécial ? M’aveugler ? »

Tu ne pus t’empêcher de rire légèrement.

« Je veux bien croire que ton ombre marche contre des humains, mais moi, là d’où je viens, on m’a appris que l’ombre n’existe pas sans lumière, car elle n’est issue que de la lumière. »

Sans lumière, pas d’ombre. Et, peu importe l’obscurité qu’il y avait autour de toi, ta lumière intérieure, manifestation de ta pureté, s’exprimait clairement. Autrement dit, ton corps se mit à blanchir intensivement.

« Tu y repenseras à deux fois... Obscurcir l’Ange de la Pureté... »

Tu te concentras donc, et la lumière explosa autour de toi, pulvérisant la boule d’ombre formée par l’attaque du Chevalier Infernal.

« J’ai été formée par Lucifer, j’ai participé au Grand Conflit, des démons comme toi, j’en ai vaincu des centaines ! »

Tu exagérais alors un peu, mais mieux valait se présenter sous son meilleur jour qu’inversement. Ce faisant, tu te ruais vers lui, et envoyas des pointes lumineuses qui explosèrent dans le corps de l’homme, comme pour disperser son ombre. Tu étais en action, et tu ne comptais pas t’arrêter si rapidement.

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Les alentours de la ville / Re : Comme dans le bon vieux temps! ~Yehaël~
« le: dimanche 28 février 2016, 16:31:47 »
Tu compris vite qu’il était plus puissant qu’un simple démon. De fait, rares étaient les démons capables de te tenir tête, à moins d’être de haut rang. Ton attaque magique n’avait visiblement fait que l’effleurer, et il te chargea en retour, usant de sa magie, téléportant son arme dans ton dos, ou lui-même. Ton halo doré te protégeait, agissant comme ce qu’il était censé faire, être un très efficace bouclier. Les coups s’abattaient dessus sans te blesser gravement, et un ultime coup t’envoya sur le sol, où tu te réceptionnas sans douleur, avant de le voir former un Portail.

Lentement, tes dents se serrèrent. La chose normale à faire, naturelle, et logique, c’était de le laisser partir. Des humains avaient été suffisamment bêtes pour invoquer un démon, un démon qu’ils avaient été incapables de contrôler. Une erreur fatale, regrettable, mais contre laquelle tu ne pouvais rien. Quand on jouait avec des forces qui vous étaient supérieures, il fallait légitimement s’attendre à s’en brûler les doigts. Alors, oui, tu devrais le laisser filer.

Le Chevalier Infernal se retournait vers son Portail, mais ta magie agit alors... Et le Portail se referma, tandis que tu serrais le poing, concentrant de la magie entre tes doigts.

« Tu partiras quand tu auras reçu ta raclée. »

Ta main s’ouvrit, et une explosion de magie en déferla, t’octroyant le temps nécessaire pour fondre sur lui, avec cette terrible rapidité qui définissait les Anges. Tu l’atteignis au ventre, un coup qui fit trembler le sol, et l’ennemi s’envola comme une pierre, pour disparaître dans la forêt.

Ta fierté... C’était elle qui, en ce moment, te poussait à agir. Comme toujours, et comme ça avait toujours été le cas, pour le meilleur et pour le pire, mais, tout à fait entre nous, surtout pour le pire.

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Les alentours de la ville / Re : Comme dans le bon vieux temps! ~Yehaël~
« le: samedi 27 février 2016, 20:59:30 »
Les Chevaliers Infernaux... Oui, tu en avais entendu parler. À l’époque du Grand Conflit, ils étaient les gardes d’élite de Satan, ne répondant qu’à ses ordres en personne, et ayant la tâche, non pas de le protéger, mais de ne pas l’embêter avec des adversaires et des gêneurs. Personne n’aurait jamais osé prétendre que Satan avait besoin de protection. Ils étaient donc des démons assez particuliers au sein de l’Enfer, car ils n’avaient pas envie de tuer leur patron. Cependant, tu étais surprise. Satan avait disparu depuis longtemps, et tu pensais que ces types avaient dû en faire de même. Travaillaient-ils pour d’autres Grands-Princes ? Beaucoup de mystères entouraient les Chevaliers Infernaux... Étaient-ils de vrais démons, ou des sortes de golems ? Visiblement, tu avais obtenu une partie de la réponse.

L’onde de choc dégagée par ton épée te souffla une quinzaine de mètres plus loin. Cette onde fit se plier les arbres environnants, et tu terminas ta course contre le tronc d’un énorme chêne, t’écroulant ensuite sur le sol, près d’un ruisseau, avant de grommeler, plus énervée qu’autre chose.

« Tu vas me payer ça, fils de pute... »

Tes ailes se déployèrent d’un coup. Le démon avait avalé les âmes des adolescents ayant stupidement cherché à l’invoquer. Aucun Ange ne viendrait t’aider, car, comme nous le savions, le démon n’avait, en soi, rien commis de répréhensible, au regard du pacte... Mais ça ne t’empêcherait pas de le remettre à sa place. Par définition, tu savais les Anges nettement plus forts que les démons, car détenteurs de la très puissante magie sacrée, ainsi que d’une enveloppe physique semi-divine... Mais lui n’était pas un démon ordinaire, et il allait falloir que tu emploies toute ta force. Pas question de se retenir, et, de toute façon, vous étiez dans une zone éloignée des civils, ce qui te permettait de te lâcher.

Il te narguait, en te cherchant, et tu revins rapidement vers lui, en t’envolant dans les airs.

« Vous, les démons, vous ne savez jamais quand fermer votre gueule ! »

La magie se mit à vibrer le long de ton corps, et tes ailes s’auréolèrent, devenant brillantes, puis tu fonças vers l’ennemi, tombant comme une pierre, avant de déployer une sorte de cône d’énergie, qui frappa le sol, provoquant une terrifiante explosion lumineuse, comme si le soleil venait de mordre le sol.

Une force de frappe phénoménale, tout en étant très concentrée, et qui laissa, après quelques secondes, un cratère fumant sur seulement quelques mètres. La maison avait été relativement épargnée, tout comme la forêt, même si la bombe magique avait créé une onde d’air qui avait explosé toutes les vitres de la maison, et arraché de multiples branches d’arbres, tout en faisant voleter des milliers de feuilles, qui s’envolèrent tout autour de toi, quand tu te posas sur le sol.

Un fin halo doré vint alors t’entourer. Si le Chevalier Infernal t’avait surpris avec sa téléportation, tu ne comptais plus te faire avoir si facilement. Et, comme il avait sorti son épée, toi, tu sortis ton arme : la Lance d’Or, celle-là même que tu avais utilisée, en des temps anciens, pour transpercer les écailles solides de Thomrol, le redoutable mage devenu Dragon Noir.

Nul doute qu’elle ferait des étincelles contre Abel... Du moins, l’espérais-tu.

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Les alentours de la ville / Re : Comme dans le bon vieux temps! ~Yehaël~
« le: samedi 27 février 2016, 12:56:29 »
« Les crêpes, c’est délicieux... »

Dans le Royaume des Cieux, il n’y avait pas que des Anges guerriers. Les Anges, c’était un vaste ensemble, regroupant aussi bien, comme toi, des Anges guerriers, et membres de la Milice angélique, et d’autres... Comme elle. Tu avais entendu parler d’elle, bien entendu. Cupidon n’était pas un Ange comme les autres, et sa fille était à l’image de son père. Elle était une jeune femme naïve, sensible, qui aimait beaucoup se rendre dans les Plans Intermédiaires, et qui avait instamment souhaité que tu l’accompagnes. C’est ainsi que vous vous retrouviez tous les deux sur Terre, dissimulant vos auras angéliques, ce qui, comme toujours, t’agaçait.

Manger était un luxe dont les Anges n’avaient pas besoin, mais Cupidon avait encore conservé ses habitudes de simple humaine... Ou de semie-elfe, en réalité. Elle aimait bien manger, même si ça n’était pas nécessaire pour son organisme. Toi ? Et bien, tu t’étais demandée s’il n’y avait pas, là, un fond de gourmandise, avant de finir par te dire que, somme toute, ce n’était pas si grave que ça.

« Tu sais que manger n’est pas nécessaire pour nous, Cupidon, si ? avais-tu quand même demandé.
 -  Écouter de la musique ne l’est pas non plus, et, pourtant, j’adore ça. »

Cupidon respirait une innocente joie de vivre, quelque chose qu’on ne retrouvait pas forcément chez les Anges de la Milice... Et ça, on peut se l’avouer, tu étais bien placée, alors, pour le savoir. Et, tout à fait entre nous, c’était bien pour ça que tu t’étais rapprochée d’elle. Tu admirais, en réalité, cette joie de vivre, ce parfum d’insouciance qui, en tout état de cause, caractérisait Cupidon. Oui, tu aimais ça... Cupidon savait que le monde était mauvais, qu’il n’était pas parfait, mais elle voyait la beauté partout, préférant s’intéresser à la lumière qu’à la noirceur, sans faire preuve de cette morosité et de cynisme qui, hélas, venaient de plus en plus à définir votre race.

Autrement dit, il était donc très agréable d’être avec elle, mais, et même si tu étais sous une apparence humaine, ton attention, elle, ne diminuait jamais. Et, ainsi, alors que vous discutiez, tu te tus soudain, en sentant... Une présence. Une force.

« Oh non...
 -  Qu’est-ce qu’il y a ? »

Tu regardas alors Cupidon, en fronçant les sourcils.

« Reste là. »

Inutile de l’impliquer. Tu t’étais alors relevée, et, en quelques secondes, tes ailes jaillirent, tandis que tes vêtements d’humaine disparurent, révélant ton armure, et surprenant les individus alentour. Cependant, le temps que ces derniers sortent leurs appareils téléphoniques, tu avais déjà disparu, parcourant en quelques secondes la distance qui te rapprochas de la maison où, très clairement, tu avais senti une force démoniaque, malfaisante.

Des morts... Tu sentis la magie noire. Des individus avaient invoqué un démon. En théorie, rien ne forçait un Ange à intervenir, car des humains avaient le droit d’invoquer des démons, et ceci ne constituait pas une violation du libre-arbitre... Mais le fait est que tu étais à proximité, et que les invocateurs avaient visiblement été tués. Là encore, ce n’était pas une violation du pacte passé entre les Anges et les Démons. Quand on invoquait un démon, il fallait s’attendre à tomber sur un individu suffisamment puissant, qui chercherait à vous tuer pour être libre de toute entrave... Mais tu n’allais pas te réfugier derrière ça pour laisser un démon circuler librement sur Terre.

Quand le démon sentit ta présence, tu étais déjà sur lui. Le choc le frappa de plein fouet, et pulvérisa le toit de la maison, faisant exploser le grenier, des lattes de bois et des échardes volant dans tous les sens, tandis que le démon allait s’écraser dans la forêt environnante, qui bordait la maison. Ton regard se porta alors sur les cadavres, et tu serra les lèvres.

*De simples adolescents, pensas-tu alors. L’ignorance, mère de tous les vices...*

Tu t’envolas dans les airs, battant des ailes.

« Démon ! Qui que tu sois, sache que tu as mal choisi ton jour ! Je suis Yehäel, Ange de la Pureté, et je vais te renvoyer dans ce trou puant qui sert de refuge à votre engeance ! »

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Les terres sauvages / Re : Massacre gratuit (PV Yehaël)
« le: lundi 17 août 2015, 02:03:50 »
Tu te tenais face à elle, partagée entre divers sentiments. Même après des millénaires d’existence, tu étais toujours incapable de totalement maîtriser ta colère. Non pas que tu sois parfaitement encline à des crises de rage, mais la manière dont tu avais balancé Valériane à travers une maison illustrait bien la force qui t’habitait. Comment ? Oui, comment ? Comment une Ange pouvait ainsi s’abaisser à commettre de tels actes ? C’était de la cruauté gratuite, à l’encontre de tout ce que les Anges recommandaient et prônaient. Une telle vue te faisait horreur, mais il était encore plus horrible de se dire que, quelque part, il existait un mage capable de contrôler des Anges, de les hypnotiser. Le plus troublant, c’est que tu ne sentais pas le conflit dans le cœur de cette femme. En réalité, tu ne sentais rien d’autre qu’une obéissance servile, et une espèce d’incapacité chronique à se rebeller contre son Maître. Était-il trop tard pour la sauver ? Fallait-il que tu la neutralises, et que tu convoques une Chasse pour la supprimer ? Ce serait la chose la plus pure à faire, mais pas forcément la plus intelligente. En l’état actuel des choses, Valériane était surtout ta meilleure option de te rapprocher de ce mage noir, cet être qui avait ensorcelé ta partenaire angélique. Mais, pour autant, tu ne pouvais pas tolérer que le sang des innocents soit davantage versé.

Quel dilemme ! Cependant, Valériane avait encore de la ressource, et généra du bout de ses doigts huit clones de pure magie, qui se formèrent devant toi. L’un des six se jeta droit vers toi. Tu bondis sur le côté, mais un autre t’attaquas sur le côté. Usant de tes réflexes angéliques, tu t’élevas dans les airs, pour qu’un autre te frappe depuis les hauteurs. La douleur explosa dans ton corps, et tu t’écroulas sur un toit enflammé, traversant un plancher pour atterrir au-rez-de-chaussée, dans une cuisine. Par le trou provoqué dans le toit de la maison, tu vis deux des clones tendre leurs mains vers toi... Puis des boules de feu jaillirent, et firent exploser toute la maison dans un immense champignon de feu. Tu avais juste eu le temps de t’écarter dans la ruelle pour qu’un clone vole latéralement vers toi. Une lame magique te heurta au flanc, et tu poussas un hurlement en rebondissant sur le sol. Tes doigts s’enfoncèrent dans le sol, ralentissant ta chute, mais, dans ton dos, un autre clone de Valériane fila vers toi.

« Ça suffit ! »

Tu bondis sur le côté, et le clone heurta le sol. Depuis les hauteurs, un autre te balança alors une série de boule de feu, qui explosèrent tout autour de toi. Un autre clone en profita alors pour te balancer des arcs électriques depuis ses doigts, et un troisième choisit de t’envoyer, depuis les airs, de multiples cônes de glace, des cristaux qui explosèrent contre toi, et contre tes bras. Dents serrés, tu entendis alors des cris en provenance d’une grande bâtisse, l’église du village.

Deux des huit clones avaient défoncé la porte.

« Oh ça non... »

Un cristal de glace explosa soudain à hauteur de ton visage, te couchant sur le sol. Un clone se rua alors vers toi, et tu tendis ta main vers lui, envoyant une violente onde de choc, avant de foncer vers l’église, du sang s’écoulant de tes lèvres. Des gens hurlaient, et un homme brandit son épée devant les deux clones lumineux.

« Monstres ! Partez ! »

Il se rua vers l’un des clones qui évita son attaque, et le transperça de part en part. Le sang de l’homme inonda le sol, faisant hurler une femme qui tenta de se précipiter vers lui... Pour se faire décapiter par l’autre clone. Tu débarquas alors, et frappas violemment l’un des clones dans le dos. Le coup eut pour effet de le catapulter, l’envoyant traverser un vitrail, où il explosa contre le sol. L’autre clone se retourna alors, mais pas assez rapidement... Déjà, dans ta main, une épée lumineuse venait d’arriver, et tu décapitas la créature.

Impossible de sauver les deux personnes, qui étaient déjà mortes, et les six autres clones se ruaient vers toi. Serrant les dents, tu bondis alors vers eux, bien décidée à faire en sorte que plus une goutte de sang ne vienne à couler.




Le cheval de Madrex filait hors du village, suivi par plusieurs autres cavaliers. James Madrex... Un homme qui avait bien des noms, comme celui de Findan Evurray. Un escroc, un bandit, et qui avait visiblement mis en pétard le mauvais magicien. Madrex avait entendu parler de légendes sur cette femme, cette tueuse... Elle portait bien des surnoms. « Valkyrie Rouge », « Vierge de Feu »... Il avait toujours cru à de simples légendes destinées à effrayer les enfants, mais elles étaient visiblement vraies. Et, tout comme il savait que cette légende était vraie, il savait aussi qui envoyait cette femme.

« Mais elle ne m’attrapera pas... Oh non, pas moi ! »

Sortant de la ville, il s’engagea dans la forêt, quittant rapidement la route pour filer à travers les arbres, espérant que la végétation le protègerait. Son camp n’était pas loin, et il donnait à un réseau de grottes et de cavernes, soit d’excellentes occasions de fuir cette folle furieuse, et de préparer sa contre-attaque contre ce maudit mage. Car, si ce foutu mage avait une tueuse immortelle sous son aile, lui aussi avait quelques as dans sa manche.

Et Madrex n’avait pas pour habitude de se laisser attaquer sans réagir.

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Les terres sauvages / Re : Massacre gratuit (PV)
« le: lundi 10 août 2015, 01:56:58 »
Tu te tenais donc là, au-dessus de ce village en feu, de ce village moribond, et, en soi, tu en avais vu suffisamment pour faire ton rapport, et décréter une Chasse. Après tout, ne considérait-on pas qu’une personne était jugée sur les faits et les actes qu’elle commettait ? Si tu n’avais pas été là, Valériane aurait tué sans hésitation ce jeune garçon. L’idée t’avait alors caressé l’esprit : la neutraliser, puis dire à Iranaël de venir l’appréhender. Pour autant... Quelque chose t’avait fait hésiter. La même chose qu’Iranaël avait remarqué. Cette absence de sentiments, et ce qu’elle induisait. L’hypnose ? Tu n’avais jamais entendu parler d’un mage capable d’ensorceler et d’hypnotiser des Anges. Des humains, peut-être, mais les Anges... Vous étiez des êtres d’essence divine, les plus puissants de l’Univers. Quel individu pourrait donc ainsi corrompre des Anges ? Tout en la voyant, tu te rappelais les instructions et les explications d’Iranaël, sur le fait que Valériane avait été une bonne Ange, quoique un peu discrète. Comment avait-elle pu succomber ainsi, si rapidement ? Son parcours n’était pas du tout le même que celui de ton défunt mentor, Lucifer, devenu l’un des plus dangereux Déchus qui soient.

Et puis, elle te parla, te regardant, d’une voix atone et effacée, en te disant que quiconque se dressait en travers du chemin de son « maître » méritait la mort.

*Son maître... Pas elle. Ah, Iranaël, mais pourquoi donc as-tu tenu à ce que je vienne ? C’est toi qui incarnes le Jugement, pas moi ! C’est à toi de déterminer si cette femme est responsable de ses actes ou non !*

Cette réflexion se, coupa quand elle t’envoya plusieurs boules de feu. Elles explosèrent sur toi, te faisant reculer, mais eurent autant d’effets que si des moustiques avaient tenté de tuer un tigre en le piquant. Rien de plus que quelques démangeaisons. Entre-temps, Valériane se rapprochait des gardes localisés près de l’auberge, tandis que sa cible fuyait vers les écuries, où son cheval était attelé. Lui savait très bien qui le traquait ainsi, mais toi, à ce moment, tu ignorais toute cette histoire, et tu ne voyais qu’une âme perdue dans un océan de haine et de souffrance.

Tu te posas alors sur le sol, violemment, faisant voler en éclats quelques blocs de pierre autour de toi.

« Je ne joue plus, Valériane. Tu as commis assez de dégâts comme ça ! »

Tu levas alors ta main. Elle irradiait de magie, t’en souviens-tu ? Ah ! Tu pouvais faire la fière, à cette époque ! La magie vibra entre tes doigts, puis une onde de choc en sortit, si forte qu’elle souffla les flammes proches, et repoussas Valériane. Tes ailes se déployèrent alors d’un coup, et tu fonças vers elle, l’attrapant à la gorge, avant de la balancer au loin, dans une partie abandonnée du village. Le corps de Valériane traversa un mur, une salle à manger, un autre mur, puis termina sa course dans une autre maison, en défonçant un escalier en bois menant au grenier.

Et toi, tu te tenais au-dessus d’elle, explosant le toit d’un mouvement des doigts.

« Tu ne peux pas gagner ce combat, Valériane », annonças-tu alors avec une évidence certaine.

Valériane avait été une jeune Ange, inexpérimentée, avant de devenir la tueuse qu’elle était maintenant. De plus, elle avait davantage tendance à utiliser la magie élémentaire que la redoutable magie des Anges, la magie sacrée. Sans aucun doute parce que son maître avait dû brimer en elle ses capacités angéliques en faisant appel à des capacités magiques plus communes pour les êtres des Plans Intermédiaires.

« Dis-moi qui est ton  maître, et ce qu’il t’a fait. »

Adoptant un ton plus radouci, tu te posas ensuite sur le sol, et esquissas un léger sourire :

« Je ne veux que ton bien, Valériane... »

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Les terres sauvages / Re : Massacre gratuit (PV)
« le: vendredi 07 août 2015, 23:30:55 »

La Tour d’Argent

« Te voilà, Yehaël... Je t’attendais.
 -  Oserais-tu dire que je suis en retard ? »

Pour seule réponse à ta question, Iranaël, l’Ange du Jugement, se contenta d’un léger sourire en coin. Elle se retourna ensuite. Le portail menant à la Tour d’Argent était ouvert, même si, concrètement, vous n’aviez pas trop d’intérêt à l’emprunter, ou à utiliser les escaliers. Pourquoi s’embêter, en effet, à grimper des marches, quand on pouvait voler ? Iranaël s’envola alors, déployant sous tes yeux ses belles étoiles, et tu la suivis à son tour. Tu t’étais moquée d’elle, mais, oui, tu étais effectivement bien en retard... En chemin, tu t’étais entraînée avec la redoutable Hebraël, ce qu’Iranaël savait. L’Ange du Jugement était une femme avisée, que tu appréciais pour ses qualités. Proche de Tyraël, Archange de la Justice, elle en était même l’une de ses disciples, ce qui faisait que, pendant longtemps, vous aviez été rivales. Curieux, car la Pureté et le Jugement pouvaient facilement s’accommoder... Mais tout autant s’opposer. Avec le Jugement, venait l’idée de pardon, de rédemption, ce qui était, en toute honnêteté, plus difficile à admettre quand on devait, comme toi, défendre le concept difficile et rigoureux de « pureté ».

Néanmoins, il n’en était pas moins vrai que, à cette époque, vous étiez toutes les deux d’inséparables amies... Et vous l’êtes même encore maintenant, alors que tu as perdu toutes tes plumes, et que tu rampes sur le sol comme un ver de terre desséché. Tu suivais donc Iranaël, qui t’avait demandée en toute urgence de la rejoindre à la Tour d’Argent. Une massive structure, monolithique, s’étalant dans le Royaume des Cieux, à mi-chemin entre les nuages et les nuages. La Tour se perdait même au-delà de la couche supérieure de nuages, et vous rejoignîmes un balcon se trouvant entre plusieurs des flèches épaisses qui formaient le décor de cette immense cathédrale angélique.

La Tour d’Argent n’était pas n’importe quelle structure. Elle abritait la grande partie du savoir angélique. Observatoires, salles de réflexion, bibliothèques... Tout se trouvait là, au milieu de grands précipices vertigineux et de quelques rares couloirs. C’était une structure conçue pour des Anges, et il était donc normal d’y avancer en volant. Iranaël se rendit ainsi dans ce que vous aviez coutume d’appeler le « Chœur Central ». Il s’agissait d’une sorte d’énorme trou, dont on ne voyait, ni le sol, ni le plafond, et qui se tenait au centre de la Tour, et permettait de voler d’un bout à l’autre. Tout en bas, il y avait un accès direct vers les Champs-Élysées, soit la surface, et tout en haut, vers le point le plus haut des Cieux. Car oui, la Tour d’Argent, outre abriter le savoir, était l’un des rares points permettant aux habitants d’en bas, les âmes heureuses ayant acquis le droit de goûter à la félicité éternelle, de rejoindre les Cieux. Tu comparais ça, avec ton expérience personnelle, à une sorte de gros ascenseur, mais, et nous pouvons le dire, cette comparaison-là, tu la gardais pour toi ; Imperius n’aurait pas apprécié.

Iranaël descendit donc sur plusieurs kilomètres, avant de filer par un couloir secondaire, tournoyant sur place, suivie par toi, jusqu’à rejoindre une pièce. Il y avait, en son centre, une sorte de petite table cylindrique avec de l’eau en son milieu. Tu connaissais cet endroit... C’était une salle d’observation, au plafond en forme de demie-sphère, et qui permettait d’avoir un aperçu des Plans Inférieurs.

« J’ai vu quelque chose d’inquiétant, Yehaël... Et c’est pour ça que je me suis permise de t’appeler, car tu as l’habitude des humains.
 -  Oui... Si on veut. »

Tu te doutais alors qu’Iranaël avait quelque chose d’important à te dire. Sa main gantée s’approcha de la surface de l’eau, et elle la posa à sa surface, puis murmura quelques mots, de sa mélodieuse et tendre voix.

« Nous nous apprêtons à lancer une Chasse, Yehaël. Tyraël me l’a dit. Bath-Kol l’a senti. »

Une Chasse... Ce n’était pas un mot à prononcer à la légère.

Il y a des millénaires, Anges et Démons s’étaient entretués dans une guerre fratricide et douloureuse. Au terme de cette guerre, un pacte ancestral avait été signé, un pacte de non-agression, interdisant désormais aux Anges et aux Démons d’agir en-dehors de leurs propres plans astraux. Un principe qui, comme tout bon principe juridique, était assorti d’exceptions. Et, parmi ces exceptions angéliques, il y avait la Chasse. La Chasse était une sorte d’édit judiciaire décrété par le Conseil des Archanges, et qui consistait à appeler la Milice Angélique afin de traquer un Déchu, l’appréhender, et le ramener aux Cieux pour qu’il y subisse son Jugement. Généralement, la peine oscillait entre la purification (la mort en étant enchaînée au sommet de la Tour d’Argent, et en brûlant sous l’effet des rayons solaires) et la déchéance (l’Ange déchu se voyait privé de tous ses attributs angéliques, c’est-à-dire qu’on lui coupait les ailes, et il devenait alors un être humain lambda). Une Chasse n’était jamais prononcée à la légère.

En l’occurrence, Bath-Kol, une autre Ange, surnommée « La Voix », et dotée de pouvoirs extrasensoriels, avait perçu une Déchue... Mais le cas était assez particulier, comme Iranaël te l’expliquait.

« C’est comme si un puissant sortilège la recouvrait, et annihilait son esprit. Son essence angélique est toujours là, mais sa volonté est absente... D’où notre difficulté à la localiser avec précision.
 -  Et donc ? Pourquoi moi ?
 -  C’est évident... Tu es l’Ange de la Pureté. C’est à toi qu’il revient de déterminer si l’essence de cette Ange est encore pure. »

La question de la pureté était éternellement compliquée... Même toi, et même maintenant, tu n’as jamais vraiment su répondre à cette question : qu’est-ce qu’être pur ? Rester chaste ? Mais la chasteté, en un sens, n’était-elle pas une forme d’impureté ? Une relation sexuelle était, en soi, une chose souhaitable, nécessaire pour engendrer la vie. Et quoi de plus pur que le regard d’un nouveau-né ? Il n’y avait aucune logique à décréter une relation sexuelle impure si elle donnait naissance à quelque chose de pur. Pour autant, tu étais d’accord pour déterminer que, à un certain point, le sexe pouvait devenir impur.

« Je vois...
 -  Elle s’appelle Valériane... Elle était une jeune Ange prometteuse, mais qui portait en elle un lourd fardeau. Malheureusement, je n’ai pas encore accès au Jugement Suprême. »

Quand une personne mourrait, son esprit était jugé. Si son âme repartait dans le grand cycle de la vie, son esprit, lui, faisait l’objet d’un jugement prononcé par les Hauts-Juges. Ils décidaient si la personne, au vu de ses actes passés, de ses émotions, de ses pensées, était digne de rejoindre le Paradis, ou devait aller en Enfer. Les Hauts-Juges rendaient alors une décision qu’on appelait, entre autres, Jugement Suprême. Cependant, y avoir accès n’était pas facile.

« Elle a suivi sa formation à la Citadelle Blanche, et commençait à agir quand elle a disparu... Nous ne l’avons jamais retrouvé...
 -  Jusqu’à maintenant...
 -  Elle a massacré bien des gens... Sans état d’âme, mais sans en ressentir non plus le moindre plaisir.
 -  Ce qui explique pourquoi nous avons du mal à la retrouver...
 -  Précisément, acquiesça Iranaël. J’ai confiance en toi, Yehaël. Elle est en ce moment d’attaquer un village... L’un des Portails a été ouvert. »

Tu n’avais pas besoin d’en entendre plus. Tes ailes se déployèrent, et tu décollas hors de la Tour d’Argent, et filas vers les nuages en contrebas. Pour rejoindre rapidement les autres plans, vous disposiez de multiples Portails permettant de voyager d’un plan à l’autre. Tu trouvas rapidement celui d’Iranaël, et filas à travers ce dernier, te retrouvant alors instantanément dans les nuages de Terra, avant de descendre encore plus...




En bas, c’était le chaos... Pour une aube matinale, ce sympathique village de pêcheurs et de bûcherons ne s’attendait vraiment pas à ça. Les cloches d’alerte résonnaient, et les cadavres gisaient sur le sol, tandis que des hurlements et des pleurs résonnaient partout. L’incendie se répandait à toute allure, enflammant les maisons, et ceux qui avaient le malheur de croiser la route de la mystérieuse femme étaient rapidement tués. Les quelques gardes locaux, qui étaient habitués à combattre des loups affamés, étaient dépassés par ce monstre. Leurs archers tremblaient sur place, et tous peinaient à croire que cette femme, ce tête au visage si doux et si angélique, puisse ainsi tous les tuer, et ce sans manifester la moindre émotion. Aucun rire maléfique, aucune menace, elle se contentait d’avancer, telle une Ange exterminatrice, en massacrant tout le monde sur son chemin.

Des enfants pleuraient, des gens étaient prisonniers dans les murs en feu. De multiples hommes armés sortirent alors de l’auberge, brandissant des arbalètes, des épées, et des haches. Sa cible était un homme qui se trouvait dans l’auberge, de repos. John Crackbone. Crackbone était un bandit notoirement connu pour être impliqué dans différents trafics, et pour avoir, sous ses ordres, une bande de bandits et de brigands.

« Tuez-là !
 -  Elle est seule ! »

Ils s’avancèrent vers elle, quand un jeune enfant passa entre eux. Il trébucha sur une dalle, et se retrouva à quelques mètres de la femme. Il vit une flèche de feu se former, et ferma les yeux... Le feu explosa autour de lui, mais le contourna. Devant ses yeux ébahis, une flèche lumineuse venait de s’abattre, formant un bouclier magique. Médusé, le jeune garçon leva la tête, et vit alors une silhouette qui flottait dans les airs, à quelques mètres au-dessus de lui.

Toi.

« Valériane ! hurlas-tu. Moi, Yehaël, Ange de la Pureté, t’ordonne d’arrêter immédiatement cette folie ! »

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