Dictature d'Ashnard / Re : Rencontre Démoniaque [PV Samara]
« le: vendredi 04 janvier 2019, 21:01:17 »Mais qu'est ce que j'ai bien pu lui dire pour qu'elle réagisse ainsi ?! se demanda Karla, fixant la démone avec un regard perplexe. Et puis qu'est ce la vanité vient faire là-dedans ? Sans compter qu'elle est un peu mal placée pour m'en parler...
A vrai dire, ce changement d'attitude ne l'étonnait pas vraiment : elle avait souvent remarqué que les puissants de ce monde, qu'ils soient princes souverains, hauts membres du clergé ou encore magiciens chevronnés, avaient un égo gros comme une pastèque et prenaient vite ombrage pour un rien. A force de voir des têtes baissés sur son passage, on finissait vite par se prendre pour un dieu - ou tout au moins quelque chose d'approchant - et du coup on ne supportait plus la moindre contradiction, réelle ou imaginaire.
Et puis au moins, elle a arrêté de me faire son petit numéro de charme à deux sous... pensa-t-elle, portant la main à sa bouche pour masquer son sourire, faisant mine d'être embarrassée par la réplique cinglante de Samara. Si j'étais du sexe opposé, je comprendrais peut être. Mais là...
La démone lui tendit un épais cahier : le règlement interne de l'école. Elle invitait la jeune femme à le lire, lui précisant que sa formation commencerait quand elle l'aurait lu en entier. Ce fut donc dans un silence tel qu'on aurait pu entendre une mouche péter et une ambiance un peu glaciale que Karla parcourut les différents articles du règlement...
L'année scolaire avait commencé deux semaines avant son arrivée à Ashnard et elle serait donc obligée de "prendre le carrosse en marche" (une expression de Nexus qu'elle trouvait amusante) mais rien de dramatique.
Ce fut donc le professeur, un solide quinquagénaire au visage grave, qui la présenta à ses futurs camarades. Un silence s'était fait quand elle était entrée dans la salle : tous les regards, aussi bien masculins que féminins, des élèves étaient braqués sur elle, les premiers exprimant la béatitude, les seconds l'incrédulité. Même le professeur, qui devait en avoir vu d'autres, avait mis de longues secondes avant de prendre la parole pour la présenter et encore sa voix avait manqué de sa fermeté habituelle.
Pour sa part, Karla avait balayé la pièce du regard et avait pu mesurer à quel point la plupart des apprentis étaient beaucoup plus jeunes qu'elle, certains étant à peine sortis de l'enfance. La classe était composée aux trois-quarts de garçons qui la dévoraient littéralement des yeux ; quant aux filles, qui dans l'ensemble n'étaient pas des premiers prix de beauté, elles lui jetaient des regards perplexes, curieux voire même carrément hostiles.
Une fois le petit discours de bienvenue terminé, Karla alla prendre sa place à côté d'un petit blondinet d'à peine seize printemps et qui avait l'impression de planer sur un nuage. Quand elle lui demanda d'une voix douce s'il pouvait lui prêter les notes qu'il avait prises au début d'année afin qu'elle puisse combler son retard, il crut qu'il allait s'évanouir de bonheur :
- Sien bûr ! répondit-il d'une voix enjouée, ne se rendant pas compte que sa langue avait fourché...