Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Keleth

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Keleth se targuait d'être une personne de grande prudence, de précautions multiples, de l'intelligence vive de celle qui avait connue bien trop d'affrontements et de trahisons pour ne plus se permettre de produire sa parole dans un acte de confiance sans raisons, et en d'autres occasions elle aurait eut tôt fait de réagir face à l'approche plutôt maladroite qu'elle accomplissait envers Eris, en lui offrant ainsi les deux éléments qui lui permettaient normalement de se défendre, en signe de paix. Elle pouvait bien sur offrir à la femme du désert le don de son pacifisme, mais il n'en était pas moins dit pour ses hommes de mains, et en ce sens elle ne devrait même pas considérer comme envisageable le fait de lui offrir un pareil vœu, mais les choses étant ce qu'elle sont, et surtout conservant en tête qu'elle avait déjà été passablement en faute lors de son arrivée, en handicapant une bonne partie de la garde de la monarque, elle considérait qu'elle n'avait plus à se targuer de quelques vaines défenses, et qu'elle se devait de prouver qu'elle était désormais louable, mettant son honneur avant sa survie. Elle tendit donc ses armes calmement, observant en face d'elle la belle femme au teint mât tout en espérant qu'elle ne se perde pas en fausse modestie, et en tour de phrase zélé pour lui affirmer qu'elle ne devrait guère faire quitter son équipement de ses hanches, n'attendant d'elle qu'à ce qu'elle accepte ce mouvement symbolique fort important. Après tout, peu d'êtres humains avaient eut un jour la chance de connaître un tel acte de la part d'une descendante de famille supérieur démoniaque, et il serait bien maladroit de sa part de refuser ce geste, autant pour elle que pour l'Exécutrice, qui y mettait clairement de sa personne en jeu.

Et bien heureusement, elle ne vint guère lui refuser pareille action, englobant de sa main aux doigts fins les deux fourreaux pour finalement les quérir auprès d'elle, alors que l'action vint faire naître un nouveau sourire sur le visage de la démone, peut-être pas particulièrement souligné, mais du moins suffisamment clair pour exprimer que la femme était heureuse que les choses se soient faite aisément, et sans spéculations aucune.

« Par ici, suis moi. »

Keleth opina du chef en seule réponse à ces termes, et emboîta le pas de la monarque alors qu'elles se dirigèrent simplement en dehors de la pièce, récupérant de nouveau le chemin par lequel elles étaient précédemment passée pour se diriger vers les bains des lieux. Pour être parfaitement honnête, et ce bien parce qu'elle ne connaissait guère le fonctionnement d'un peuple désertique aussi, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander comment, dans un lieu généralement privé d'une grande partie de ses ressources aquatiques, il était possible que des êtres humains aient trouvés la quantité suffisante d'eau pour mettre en place des bains, et cela bien sur attisait fortement sa curiosité. Voyons voir, dans le japon médiéval il était fait usage de bassine, qui permettait d'user d'une quantité limité d'eau, mais elle voyait mal son hôte se prélasser entre quelques morceaux de bois au vu du faste des lieux, si bien qu'elle eut grand mal à s'imaginer la manière dont celle-ci usait des quelques réserves du désert pour se prélasser et se laver. En Enfer, le souci avait été contourné d'une bien savante manière, car les démons ayant de véritable capacités en magie avaient prit soin d'user de la transposition pour apporter, en des pièces bien précises, de l'eau en quantité, l'es portails parfois n'étant jamais refermés pour finalement avoir un cycle perpétuel offrant luxe aux familles les plus importantes, et qui pouvait se targuer de maintenir en permanence un sort de si haut niveau. Mais de là à juger que la femme puisse dépenser tant de forces magiques pour ce simple confort, Keleth n'en était que doutes et suppositions.

Toutefois, en parlant de magie, et tandis que les deux femmes passaient au travers de la la large pièce du trône, dont la rage de Keleth n'avait finalement qu'été effacée par le biais des quelques capacités ésotériques de la reine des lieux, la démone put sentir son hôte faire à nouveau usage de ses dons, de manière bien précise, en direction des pièces voisines. Encore une fois, si elle avait la capacité de pressentir l'usage d'un sort, elle n'en était pas moins complètement démunie dés qu'il s'agissait de l'identifier, à moins qu'il ne s'agisse de son plein contraire, la magie sacrée étant tellement particulière à ses yeux qu'elle avait bien souvent tendance à en deviner la nature et la fonction à peine celle-ci utilisée. Et là ce n'était pas le cas, si bien que ne voulant guère faire l'étalage de sa faiblesse en terme de connaissances ésotériques, elle préféra se taire tout en continuant de suivre sa camarade, et de quitter la grande salle pour continuer au travers des prochains couloirs sans le moindre bruit, se laissant de nouveau aller à une simple observation des lieux, et se demandant si un jour la femme souhaitait se mettre en concours avec les créations bien maladroite des démons de l'avarice ou de la luxure, dont l'étalage de richesses avait bien souvent tendance à égaler les goûts de la femme du désert en terme de tape-à-l'oeil. Oh non pas que cela lui paraisse désagréable, l'Exécutrice étant certes une guerrière, mais aussi une descendante de noble famille, capable de comprendre pareille mise en scène, mais elle imaginait bien que certaines entités pourraient bien mal prendre une telle audace de la part d'une simple humaine... Quand on voyait comme elle-même avait réagit un peu plu tôt.

Enfin, elles parvinrent aux bains avant même que la démone ait réellement finie de réfléchir, et quand toutes deux pénétrèrent dans les lieux, les questions quand à l'utilisation de l'eau ne manquèrent guère de refaire surface dans l'esprit de la démone, se demandant encore comment la monarque avait sut faire pour quérir une telle baignoire dans un lieu aussi aride. La question encore une fois n'allait pas être posée, ou en tout cas pas de suite, car l'Exécutrice se contenta plutôt d'observer les tours de son hôte, autant dans la manière de se déshabiller que dans celle d'aller entre-poser ses possessions dans un élément du décor qui venait tout juste de faire son apparition, comme si il se devait absolument de se tenir là pour accueillir avec grande prudence les outils de tueries de la femme aux cheveux d'argents. Mais finalement, ce qui vint réellement court-circuiter la pensée de la démone fut la vue du corps magnifique d'Eris, celui-ci présentant autant les rondeurs de ses hanches et fesses, que sa taille presque irréelle tant elle était dessinée. Comme si d'ailleurs il fallait absolument que les parties les plus charmantes de son corps soient marquées, certains muscles créaient en plus de longue lignes, remontant légèrement dans son dos comme un coup de pinceau esthétique, uniquement là pour souligner un charme déjà présent, afin de le sublimer. Oh bien sur, Keleth ne vint pas observer cette apparence souveraine avec jalousie, mais elle ne manqua pour autant guère de se laisser aller à cette observation simple, étant que la femme se trouvait bien loin de sa nature guerrière, mais ne s'en était trouvée que plus soutenue dans la beauté de son corps.

« Allons donc, rejoignez-moi, l'eau est... Parfaite. Elle le serait encore plus avec votre présence.
 -  Je dois t'avouer qu'avec une telle chaleur au dehors, je me demande bien comment tu peux te laisser aller à une eau aussi cuisante. Bien que cela ne me dérange guère, si ce n'est que tu semble avoir vite reprise le vouvoiement. »

Ses paroles étaient là bien plus pour poursuivre ses termes sur un ton léger, un peu taquin, et ne manquant pas pour autant de comprendre où voulait en venir sa camarade, les bras de Keleth remontèrent lentement au niveau de son cou pour délier la partie haute de sa tenue. Puis, elle se mit à délier la solide épingle qui se trouvait cachée dans sa ceinture pour la défaire, lui permettant d'ôter la première partie de ses affaires, et offrant déjà une bien belle vision de son corps au travers du vêtement ajouré qu'elle portait en dessous. Ses gants y passèrent, puis ses jambières, et finalement elle put s'occuper de la dernière tenue couvrant son corps, libérant ainsi définitivement sa chair pâle à la vue de son hôte, non sans que celle-ci ne vienne enfin révéler quelques secrets sur la condition physique de la démone, et sur sa nature purement guerrière. En fait, hormis sa poitrine, qui semble étrangement lourde et rebondie, le reste de la chair de la démone est dépourvue de la moindre trace de graisse, la laissant paraître presque trop fine par rapport à ses attributs mammaires, mais surtout particulièrement entraînée, certains muscles se dessinant sous la peau sans que ceux-ci ne paraisse porter atteinte à sa beauté... Au contraire. Nue, il se dégage de la démone cette impression un peu déstabilisante d'une femme difficile à approcher, dont les membres fins cachent une force à peine visible quand elle est vêtue, mais qui, ainsi dépouillée de ses tenues, lui donnent un aspect mêlant la force brute et la fragilité personnelle. Le corps d'une femme qui a passée sa vie à se défendre, et dont la féminité n'est point tant exprimée dans sa chair ou son charme naturel, comme pour Eris, mais dans la rudesse avec laquelle son corps a été forgée pour qu'elle survive à un monde trop cruel pour la personne qu'elle était.

« Voilà, ainsi je peux vous rejoindre Eris. »

Elle se laissa glisser mollement dans l'eau chaude, se détendant à mesure qu'elle y enveloppait son corps pour finalement s'y plonger de manière plus honnête. Désormais dépourvue de ses hauts sabots, elle était plus petite qu'Eris, et cela se fit notamment voir quand elle s'installa dans l'eau, sa poitrine s'immergeant en partie quand celle de la monarque frôlait la surface miroitante des bains. Lentement, la douce fragrance s'échappant du flacon de celle qui l’accompagnait dans ce plaisant moment parvint à ses narines, et ce fut avec un léger sourire que la démone redressa lentement son regard sur celle qui lui faisait face actuellement, lui adressant un regard qui tenait presque du provocant alors qu'elle se permit une petite note honnête, claire, à propos de l'odeur si particulière qui venait de lui parvenir :

« C'est un bien joli tour de passe-passe cette potion. Oserais-je demander ce que tu es en train de humer, de manière à ce que je puisses savoir comment cela marche ? »

Parce que de son coté, l'odeur lui parvenant n'était déjà plus de ce monde depuis des millénaires.

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Il n'y avait, dans les propos de Keleth, que la plus pure des vérité, et que ce fusse par l'expérience, ou la croyance absolu en un aspect du monde que la femme avait largement éprouvés, mais elle savait pertinemment que lorsqu'un être ne cachait pas ses intentions, faisait dans sa parole la part du vrai, de l'absolu clarté et sincérité de son esprit, l'être en face, l'interlocuteur, l'ami ou l'invité inconnu ne pouvait finalement que se trouver la capacité de l'entendre, de le remarquer, et d'apprécier ainsi le tout de ses propos. Dans le fond, c'était une bonne chose, comme elle aimait souvent le prétendre, Keleth n'était pas de ces démons trompeurs, qui se jouaient d'artifices et de mensonges pour accroître leurs pouvoirs, ou se faire plus grands qu'ils ne l'étaient,, car non seulement elle n'en avait pas besoin, mais surtout considérait que le tout de son pouvoir ne pouvait être pratiqué si elle commençait à faire l'apanage des cachotteries et des mots troubles, ce qui justifiait d'ailleurs pourquoi elle ne se permettait pas de mentir face à une simple humaine, et lui révélait tant d'indiscrétion sur l'univers démoniaque. Non, en plus elle ne pouvait qu'en ressentir un vif plaisir, pouvoir échanger sans détour avec quelqu'un n'étant pas toujours possible, mais elle voyait bien en la femme qui l'accompagnait aujourd’hui une personne de confiance, qui ne saurait chercher à lui faire du mal. Ce n'était peut-être pas encore suffisant pour qu'elle lui offre une partie de son nom véritable, qui serait un moyen savant de lui offrir le droit de la rencontrer à nouveau si elle le désirait... mais déjà un détail important aux yeux de l'archi-démone !

« Non, vous avez amplement satisfait ma curiosité quant aux plans des Enfers, grande beauté argentée. J'ai bien profité de vos enseignements aujourd'hui.
 -  Ce compliment est-il là pour faire écho à mes premiers propos, où s'agit-il d'un honnêteté libérée par la sensation que je ne suis plus dans la même humeur que plus tôt ? »

Elle n'attendait pas de réponses, car après tout sa question n'en était pas vraiment une, plutôt une de ces taquineries particulière, où la démone se permettait de relever un détail plaisant, et cherchait par le biais de celui-ci à troubler celle qui lui offrait le don d'un grand sourire, d'un clair plaisir, ou tout simplement d'un écho satisfaisant, quand à sa propre personne, ou à la gaieté de la situation dans laquelle elle se retrouvait. Eris l'avait même sûrement fait parce qu'elle s'était permise de lui avouer le fait qu'elle la voyait d'une grande beauté, et clairement elle ne pouvait pas se taire sur ce point, la monarque avait de quoi faire pâlir nombre de femme, autant dans le naturel de sa chair que dans la manière qu'elle avait de sublimer ses points fort d'une pointe de maquillage, comme le fait qu'elle faisait ressortir son regard avec de longs tracés noirs qui leur donnait un aspect aussi perçants qu'envoûtants. Sur cet aspect, Keleth n'avait pas vraiment la même pratique, c'est aussi pour cela qu'elle y était sensible. Point de maquillage, point de légèreté féminine, elle pouvait bien mettre en valeur son corps par des tenues qui avaient le don de déstabiliser ceux qu'elle rencontrait, ce n'était pour autant pas le but, car ses goûts vestimentaires étaient ceux d'une guerrière, qui visait surtout à avoir l'aisance de mouvement nécessaire pour qu'elle accomplisse le moindre de ses assauts sans avoir à lutter contre son attirail des plus légers. Alors le soin attribué par l'humaine sur son physique était autant un plaisir visuel pour l'Exécutrice qu'un élément sur lequel elle ne pouvait que la louer, acceptant autant la coquetterie de la femme que la sublime réussite de ses atours. Et donc, le compliment qu'elle venait de lui faire était lui aussi particulièrement flatteur et apprécié !

« J'imagine cependant qu'avec votre statut d'Exécutrice, votre famille se trouve dans un certain niveau de cercle de pouvoirs politiques, n'est-ce pas ? Je ne dis pas forcément que vous usez de votre statut pour placer votre famille plus haute qu'elle ne l'est, mais mine de rien, si vous êtes celle qui applique la loi dans les enfers et ailleurs... »

Elle allait lui répondre, chose qui était devenu parfaitement naturelle dans la situation, surtout que la monarque avait jusqu'ici prouver que les enjeux politiques était un de ses sujets de discussion favori, mais le fait étant qu'elle se leva lentement, la démone sentit qu'elle n'avait pas vraiment de grandes raisons d'obtenir immédiatement la réponse, la menant finalement à ne pas s'exprimer immédiatement, et de plutôt chercher à rester attentive à ce que pourrait encore faire savoir son hôte. Pour l'instant rien de particulier, elle ne fit que s'étirer, faisant légèrement rebondir sa poitrine alors que son corps s'alignait en une longue forme aux courbes exprimés, ombre de jade finement dessinées dans un soleil qui commençait lentement à disparaître, plongeant les lieux dans une pénombre légère mais flatteuse pour la reine de Ghibli. Quelle beauté, de quoi en rendre vraiment jalouse plus d'une, même celle dont le corps n'a normalement que peu d'entraves physiques, et peut se rapprocher d'une perfection plus ou moins logique. Eris n'était pas parfaite, ce n'est pas ce qu'elle entendait par cette pensée, mais en revanche, le tout de son être exprimait une harmonie corporelle omniprésente, celle-ci s'étendant même aux changements climatiques et temporelles du désert. En fait, et elle n'en doutait nullement, mais si la femme qui se trouvait face à elle était déjà d'une grande beauté, elle était surtout sublime parce qu'elle se trouvait chez elle, dans son environnement, et que celui-ci se donnait nombre d'efforts pour accompagner son enfant dans ses mouvements, afin de la rendre tout simplement magnifique.

Et ce ne fut pas sans quelques pensées bien plus particulière que Keleth l'observa, alors que la monarque vint à lui présenter son invitation, de manière plus ou moins directe :

« Ma foi, si vous le voulez, vous pouvez partir ou bien restez. Personnellement, je vais aller aux bains me détendre et rêvasser un peu... À moins que vous ne vouliez me rejoindre ? »

Elle vint sourire, légèrement, et se redressa lentement de sa chaise pour se diriger tranquillement vers son hôte, tandis que l'une de ses mains trafiquait les attaches à sa ceinture.

« Bien honnêtement, non seulement j'aimerais vous suivre, mais je crois qu'avant j'ai deux éléments à faire part, deux simples éléments qui ne tiennent qu'à la diplomatie, et que je ne saurais garder pour moi si vous m'offrez ainsi l'occasion de vous accompagner dans votre intimité Eris. »

Elle avait l'habitude, n'avait même pas besoin de regarder pour le faire, mais elle vint séparer les fourreaux de ses deux armes, les lames y étant toujours reposée, et elle les souleva un peu plus haut pour ensuite aller quérir les filins qui permettaient normalement de les garder à ses hanches, pour finalement venir les lier à la garde de son équipement, de manière à les sceller, et donc de montrer qu'elle ne pourrait les ouvrir que par la force. Le geste était fort pour sa famille, il s'agissait littéralement d'un traité de paix, mais surtout, d'un accord totale de ne pas utiliser la violence, sous quelque forme que ce soit, et ce même si elle se trouvait ciblée par un comportement déplacé de la part du moindre des serviteurs de la forme d'autorité à qui elle faisait la promesse. Il était rare, très rare, en tant qu'Exécutrice, qu'elle fasse ce genre d'actions, car cela pouvait la mettre en danger, mais elle considérait qu'elle en avait bien assez fait dans le palais de la femme du désert pour qu'elle n'ai pas d'autres moyens de prouver sa bonne foi, et de s'amender pour les assauts qu'elle avait produite plus tôt sur les troupes armées qui gardaient les lieux. Bon, elle espérait bien qu'il n'y ai pas un soldat qui ai l'idée de se venger en venant lui faire sa fête dans la nuit, mais vu qu'elle accomplissait ce rite en petit comité, à savoir seulement en compagnie de la monarque, elle doutait que l'un de ses subordonnés se tente à une telle action, qu'il aurait tôt fait de considérer comme suicidaire. Et sur ce, elle vint à lui tendre les deux armes, légèrement, avec beaucoup de tranquillité, et un délicat sourire, s'exprimant sur les deux points qu'elle avait estimée devoir engager avec la charmante hôte :

« Avant tout, je vous prie de me pardonnez pour les désagréments que je vous ai posé plus tôt. Ce que je viens de faire est une geste d'une extrême importance pour moi, et je souhaites que vous l'acceptiez, comme un gage absolu d'un comportement purement pacifiste de ma part, tant que je me trouve dans votre maison. »

Elle prit une pause, et laissa échapper un léger soupir avant de poursuivre.

« Et quitte à ce que nous soyons toute deux en bons termes, si nous venons à prolonger nos discours ou nos échanges ensemble, je vous prie d'user du tutoiement, auquel cas je ferais de même. Comprenez donc que parfois, aussi digne et haute-placé que je puisse être, jouer de manière dans l'intimité ne m'est que bien peu agréable, voir particulièrement insupportable. »

Un silence.

« Sur cela, je vous suivrais avec joie Eris. »

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La monarque semblait particulièrement intéressée par son discours, elle qui avait des doutes sur sa compréhension, ou sa croyance en ses explications, elle fut plutôt étonnée de découvrir dans la femme du désert autant d'écoutes, et de plein silence, alors que la démone parlait quand même d'un sujet de longue date, et donc porteur, généralement pour bien du monde, d'une grande part de conte et de racontard. Bon, elle avait quand même sentit une surprise réelle du coté de son interlocutrice alors qu'elle avait annoncée les soixante-cinq mille années qui la séparait de sa naissance, mais au delà de ça elle ressentait tout de même une tranquillité d'esprit quasiment parfaite de la part d'Eris, et cela lui plut, encore une fois, même si elle ne se doutait pas pour autant de toute l'analyse dont son hôte était capable à mesure qu'elle s'épandait sur la situation des enfers, et son incroyable revirement de situation. Après tout, il était vrai que cette femme cachait bien, voir même très bien son jeu, et que le masque perpétuel sur son visage n'avait qu'autant de perfection que la beauté de la dame de Ghibli, si bien que la démone n'avait pas la moindre possibilité de lire à l'intérieur de ses prunelles, ou de ses traits, les réactions plus profonde de celle qu'elle avait passablement agressée plus tôt. Bonne chose ou non, il fallait bien avouer que Keleth n'avait pas vraiment l'habitude de ne pouvoir se permettre cette lecture approfondie, mais elle ne s'en sentait pas pour autant trop frustrée, profitant de cette occasion pour se mettre un peu au défi, et chercher d'autres manières de capter les réactions de la belle femme au teint sombre.

Comme, par exemple, toute l'attention qu'elle portait à ses termes, synonyme de sa surprenante curiosité :

« Non Keleth, tout est clair. Votre peuple est fascinant, bien qu'elle inspire une certaine crainte aux gens de ce monde, même a moi. Les invocations de démons ou des choses de ce genre, très peu pour moi. Malgré ma maîtrise de la magie, je doute de pouvoir contrôler quelque chose que j'ai invoqué d'un autre plan. »

Elle ne répondit pas, mais put s'amuser de manière un peu muette sur ce qu'elle venait de lui dire, pas par moquerie, mais bien grâce à la franche honnêteté avec laquelle Eris venait de lui confier son inconfort vis-à-vis des entités de nature démoniaque, ce qui ne laissait pas foncièrement l'Exécutrice indifférente au niveau de sa perception de la belle femme du désert, et lui donnait presque envie de la taquiner de manière un peu plus directe. Mais elle n'en fit rien. Elle préféra plutôt se laisser aller à quelques pensées qui n'avaient pas vraiment de relations avec leur discussion actuelle, se rappelant à quel point les mages capable de véritables convocations étaient généralement vu comme des êtres de biens basses extractions par les différentes castes du plan démoniaque, méritant la mort la plus immédiate possible quant la moindre petite faute était commise aux cours de leurs rituels. Elle se demandait d'ailleurs si cela n'était pas en lien avec le fait que les démons étaient ainsi perçus comme les pires créations de ce monde, et donc les choses les plus dangereuses et imprévisibles à rencontrer ou appeler dans ce domaine d'existence ! En tout cas, elle ne s'en doutait sûrement pas, mais en se présentant comme une femme qui n'avait pas la prétention de pouvoir se permettre de convoquer et d'appuyer sa domination sur un démon, elle s'était montrée d'autant plus intelligente et louable aux yeux de Keleth qu'elle ne l'était déjà auparavant... Suffisamment même pour que la puissante archi-démone se trouve l'envie de lui confier un bien étrange secret, même si elle préférait encore attendre, et se contenta donc de poursuivre son écoute de la monarque, qui elle repartait sur ses précédents propos :

« Dite moi, Keleth, a quoi donc ressemble les Enfers ? Sont-ils forcément comme nous le pensons, des flammes qui brûlent en permanence avec des âmes errantes en douleurs ou bien est-ce quelque chose d'autre ? Mine de rien, je ne les ai jamais visités. J'imagine que la perception des Enfers doivent varier selon chaque culture et peuple. Avez-vous une quelconque religion en bas... ? Enfin, si les Enfers se situent évidemment en bas, sous la terre. Qui sait, peut-être que les Enfers ne sont qu'une autre dimension aussi, tiens. Je ne suis qu'une pauvre humaine qui ne sait rien du tout sur ces mondes, ne se contentant que d'errer en cette terre jusqu’à ce que ma mort viendra.
 -  Avant toute choses, je me permettrais tout de même de vous dire que je doute que vous alliez errer en ce monde sans raisons et connaissances jusqu'à votre mort. Vous êtes curieuse, intelligente, et ces deux éléments, à eux seuls, ont grandes forces pour éviter aux gens de se perdre, de s'oublier, de stagner. »

Elle parlait en connaissance de causes, cette philosophie l'avait sauvée quand elle avait commencée à se déplacer sur Terra, quand elle s'était retrouvée à devoir survivre avec deux âmes dans un seul corps, et si elle n'avait pas eut l'intelligence de comprendre les coutumes des lieux, de déceler les potentiels chutes d'un royaume, d'un empire, et si elle ne s'était pas découverte des lieux où elle pouvait assurer sa survie malgré des forces bien moindre, elle ne serait pas là pour discuter. Non, quelqu'un qui, comme Eris, est capable de gérer les sautes d'humeur d'une archi-démone en proie à une certaine colère, qui ne s'est pas encore trouvée déchiquetée par quelques procédés malhonnête par celle-ci, qui est au pouvoir depuis des années et qui pourtant n'as pas encore connue la trahison ou l'assassinat, ou même qui se présente d'elle-même comme une personne d'une pleine humilité, par conscience de sa place dans un univers de conflits, n'a pas vraiment à craindre au yeux de l'Exécutrice, et même pourrait se prétendre bien plus importante que son comportement le laisse entendre jusqu'ici. Mais de cela, elle ne comptait pas faire la morale, ou le souligner, il y avait plus important, ou intéressant à dire, et Keleth considérait que ses termes précédents étaient bien suffisant pour laisser entendre à la femme le tout de son propos. Elle alla plutôt s'étirer un peu la gorge, de manière à éclaircir sa voix, puis, se détendit avant d'observer la femme de l'autre coté de la grande table, et placer son regard droit dans le sien, enchaînant dés lors sur des termes plus doux, plus amusés, en tout cas de sa part :

« Puis-je me permettre un petit aveu ? Oh je crois que je vais le faire, vous le méritez, et vu toutes les bonnes surprises que vous m'avez offerte, je pense que je peux me permettre de vous en offrir une ! Sachez que la difficulté de convocation et de domination d'un démon n'est pas vraiment dépendante de son rang, mais plus de sa sensibilité magique. Plus il est lié à l'immatériel, moins celui-ci a d'emprises sur lui. En ce sens, ceux qui, comme moi, n'ont AUCUN liens avec la magie protègent jalousement leur nom véritable. Dites vous qu'en l'apprenant, non seulement je ne pourrais résister à votre appel, mais surtout j’apparaîtrais aussi faible qu'un nourrisson. »

Elle disait cela en tout honnêteté, mais surtout avec un large sourire, comme si le fait de se permettre pareil propos étaient un véritable soulagement pour la femme, ce qui n'était en soi pas faux étant donné que ce genre de cachotteries n'étaient pas vraiment dans son caractère, et qu'elle préférait encore l'annoncer quand elle le pouvait plutôt que de se dissimuler au travers de quelques tournures de discussion fatigantes. Au moins, ainsi, elle se permettait de prouver qu'elle jouait franc-jeu avec la monarque, d'une manière que certaines entités démoniaques évalueraient comme dangereuse, voir suicidaires, mais pour l'occasion, Keleth n'avait point sentie de mensonges dans les propos de son hôte plus tôt, et ainsi se trouvait quasiment certaine qu'elle ne ferait pas mauvais usage de ce qu'elle venait de lui offrir comme information, y découvrant le plaisir de la connaissance, mais pas celui du pouvoir. Et puis elle avait bonne espoir qu'en découvrant ainsi que celle se trouvant devant elle n'était pas invincible, Eris puisse se permettre désormais de la considérée comme une invité un peu plus... normale que plus tôt, peut-être même une simple camarade de discussion. Bon elle n'attendait pas pour autant que cette dernière oublie qu'elle avait élimée une bonne partie de sa garde sans prévenir de sa venue mais bon. Qui sait, avec un peu de chance, peut-être pourront-elles enfin sortir de cette prudence commune en se faisant un brin confiance ? Ce serait du moins préférable, plutôt que de rester de manière permanente sur ses gardes, au point de perdre une qualité de conversation dont Keleth ne souhaiterais la disparition :

« Pour ce qui est des Enfers... Il s'agit d'un domaine dont généralement les gens ne doutent pas de la taille, et de l'incroyable variété qui s'y trouve. Alors, oui, une partie des enfers sont comme on les décrit, des vastes champs enflammés, aux teintes sombres, et où le sang de millénaires d'affrontement ont rougit la pierre de manière permanente. Mais résumer ce lieu à cela est sot. Certaines parties sont des niches magiques aux cristaux tranchants, des déserts d'un danger palpable, où se cachent des bêtes non moins mortels, ou encore des abîmes sans fonds, remplit d'une eau noire comme l'encre, y cachant de terribles secrets. Si je devrais trouver un point commun entre tout ces lieux, je parlerais sans doute de stérilité végétale, menant bien sur à un perpétuel affrontement entre les différentes espèces pour se repaître, et vivre. »

Elle laissa une courte pause se produire entre ses propos, où elle chercha à quérir un court quelques informations sur le visage d'Eris, mais celle-ci ayant toujours placée son masque de courtoisie sur ses traits, elle ne parvint guère à y trouver le moindre indice sur sa perception des choses vis-à-vis de ses termes. Tant pis, elle enchaîna du coup sans attendre, reprit vivement son explication avec un visage toujours souriant, entrant un brin plus dans le détail.

« Mais je suppose que la question vas pour se poser sur l'aspect de mon propre lieu de vie n'est-ce-pas ? Eh bien vous ai-je dis que votre désert et votre soleil m'ont passablement chauffé le sang ? Il y a une bonne raison à cela, j'habite dans une partie... singulière des enfers, nommé Cocyte, Cocytus, ou Cocytius. Considérez qu'il s'agit d'une large plaine de neiges et de glaces, au plus profond des Enfers, où nombres de lacs gelés se dissimulent sous les épaisses couches blanches, prête à engloutir dans leur gel millénaire les inconscients qui y passent. Et au creux de ce monde aux reflets aussi stupéfiants que létaux, se trouve la citadelle de la famille Lilith, où gouverne ma mère, Terebetha. »

Un énième sourire, puis une voix mutine qui envoie une légère provocation :

« D'autres questions, belle et curieuse monarque ? »

34
La femme devant elle n'avait pas cillée le temps de sa colère, elle n'avait pas perdue sa contenance, et ne c'était pas non plus laissée aller, à quelques renforts de cris, à lui dire qu'elle n'avait pas le moindre droit d'agir ainsi dans son domaine, ce qui était en soi le cumul de plusieurs éléments dont elle pouvait être bien fière, peu de personnes pouvant ainsi conserver le plus pur de leur calme dans une situation aussi soudaine et agressive. Keleth n'allait pas pour autant se montrer dupe d'un tel comportement, elle se doutait qu'elle n'était pas restée de marbre face à son changement clair de manière d'agir, mais elle n'en avait pour autant pas fait la moindre démonstration, prouvant par là qu'elle avait sûrement déjà dut jouer de force morale envers un être aussi ou plus puissant qu'elle, et qu'elle avait parfaitement le don de gérer ce genre de bougre en ne les laissant pas se trouver le confort d'une réaction moins classique pour se complaire dans leur rage. Décidément elle accumulait les bons points du point de vue de la démone, quel gâchis qu'elle soit appelée succube par ses confrères, elle mériterait une reconnaissance bien plus importante que celle-ci, mais encore une fois elle n'était plus là pour lui dire à quel point elle détestait ce genre de terme, le sujet était passé, et toute deux avaient eux à s'exprimer sur ce détail. Non maintenant elle avait plutôt laissée la parole à son hôte, attendant que celle-ci se permette la recherche des quelques informations qui sauront faire son plaisir, et parfaire son besoin curieux de découvrir qui se trouve exactement en face d'elle. Et honnêtement, sa première phrase fut un peu nébuleuse à comprendre pour la démone, avant qu'elle n'en capte l'humour sous-jacent :

« Non, en effet, j'ai bien une question : votre famille a-t-elle l'or nécessaire pour rembourser cette table maintenant toute flétrie et pourrie ? Mine de rien, elle n'avait jamais été achetée et était restée là depuis des millénaires, bien avant votre venue en ce monde. »

Elle doutait fort que la femme en face d'elle soit au courant de son âge, sinon elle ne se serait sûrement que peu permise de la considérer comme plus jeune que le beau mobilier en bois qu'elle venait de flétrir à cause de la malveillance qu'elle avait émise bien malgré elle dans son accès de colère. Toutefois, est-ce qu'elle était vraiment en train de lui demander si elle avait l'argent nécessaire pour repayer cela, alors même que la moindre pièce de sa tenue serait en mesure de couvrir les frais pour une salle entière ? En fait non, et elle le remarqua quand elles femmes se contenta d'un brin de magie pour offrir à la table sa première jouvence, la retournant à un état resplendissant, et laissant à Keleth le goût amer d'une magie ancienne qui n'était pas vraiment en phase avec sa propre nature, bien plus belliqueuse, bien moins bienveillante, mais surtout relativement sensible aux sortilèges qui lui étaient proches. La démone n'aimait pas l'usage de la magie à ses environs, car il s'agissait bien là d'une de ses seules faiblesses. Née sans magie, vivant sans magie, et n'en usant désormais que part les babioles conçues par Laghturia, sa sœur, elle avait énormément de mal à se protéger autrement des assauts de ce type, et c'était bien pour cela que sa vie avait connu plus d'un revers cruel dans son enfance. Enfin, pour l'instant elle n'exprima ni son aversion pour l'art ésotérique dont Eris avait fait l'usage sur la table, ni sur les questions qu'elle avait posée, se contentant de rester des plus calmes et simple en attendant que la femme reprenne son discours, car elle sentait bien que cette dernière avait encore fort à dire avant de lui offrir un temps d'explication.

« Mais malgré le fait que le Viik Torhan peut me procurer ce que je veux en information, je ne sais pas tout, en effet. Comment fonctionnent vos politiques ? En avez-vous tout simplement une, semblable à ceux auquel les humains se livrent, un jeu d'influence et de complots ?
 -  Nous en avons une, mais finissez donc vos questions, que je puisses répondre à toute d'un trait. »

Elle profitait qu'elle soit en train de se désaltérer pour se permettre ce rapide propos. Après tout, il était plutôt simple de lui offrir les réponses à ses questionnements, et bien loin d'être dangereux étant donné que pas mal de choses restaient généralement houleuse pour la société humaine dés qu'il s'agissait des démons, à tel point qu'ils étaient souvent vu comme des entités barbares, sans conscience, et prêt à tout pour plonger le monde humain dans un chaos perpétuel, au nez et à la barbe du divin. Et puis franchement, que risquait-elle à témoigner de cela envers cette femme humaine, dont la seule défense en l'état actuel des choses avaient été un grimoire qui certes pouvait lui faire des dégâts, ce qui restait un exploit, mais qui aurait plus vite tendance d'achever les forces de son utilisatrice plutôt que de lui porter un coup de grâce ? Non, elle était en pleine disposition pour lui offrir tout les renseignements qu'elle souhaitait, simple échange à ses yeux pour lui avoir sabotée une bonne partie de sa garde armée, et pour être rentrée ici comme une sauvage prête à dévaster la moindre colonnade de pierre sur la simple base de rumeurs qu'elle avait entendue de bien loin. Elle espérait simplement qu'Eris choisisse de ne pas taire ses réelles questions par trop plein de bonne tenue, et qu'elle se permette de s'exprimer de manière claire sur les choses qu'elle souhaitait découvrir, autant sur le monde démoniaque que sur son invitée aux cheveux d'argents :

« Et surtout, sont-elles aussi fortes que vous ? Avez-vous une armée qui se terre comme dans de nombreuses histoires farfelues, prêtes à anéantir le monde dans lequel nous vivons ? Mine de rien, les histoires peuvent bien venir de quelques parts ou bien n'être qu'un simple tissu de mensonges couvrant la vraie vérité. Parfois, je me demandais même qu'attendiez-vous pour envahir le monde et tous nous massacrer, nous, êtres semblables aux animaux les plus brutaux qui peuvent exister, remplis de choses mauvaises.
 -  Hum désolé de vous surprendre, ou peut-être de détruire un peu quelques croyances humaines connues, mais nous sommes bien loin de ce genre d'activité désormais. Le premier projet d'expatriation sur d'autre plans, d'autres terres remontent à mes jeunes années, et pour être parfaitement honnête, nous cherchions principalement des ressources d'une nouvelle qualité, point d'envahir et de trucider. »

Elle fit une pause, et hésita à parler précisément de ce passé, qui restait bien loin pour elle, mais qui avait sûrement toute valeur historique en un monde où les questions sur la démonologie, le contact des forces pures du monde « abject », que tant de poètes et d'écrivains avaient décrit comme un bourbier de sang et de glaire où moisissent les âmes des défunts, ou la culture démoniaque, n'en était qu'à leurs balbutiements. Redressant son regard sur le visage d'Eris, cette belle femme du désert au teint basané, si différent de la pâleur impressionnante de sa propre peau, Keleth l'observa un court temps dans un silence complet, jugeant du mérite que cette femme pouvait avoir à obtenir pareilles informations, se demandant de manière bien calme si elle faisait le bon choix en se lançant dans un tel détail lors de ses explications. Et finalement, elle en vint à se dire qu'elle pouvait jouer franc-jeu pour une fois, après tout elle n'avait pas grande valeur à agir comme une cachottière, et quitte à ce qu'elle veuille obtenir de plus amples détails sur son hôte, elle se devait bien de prendre un peu le contrôle de la discussion en se permettant d'abord de s'exprimer sur sa propre personne. C'était donnant-donnant, et puis quand elle y réfléchissait un peu plus encore, elle se sentit même plutôt heureuse de raconter cela, elle qui avait si peu eut l'occasion d'offrir les informations qui tournaient autour de l'implication de sa famille dans le changement des Enfers, et qui se sentait aussi passablement bien à l'idée de pouvoir conter une histoire assez inédite à son interlocutrice, sa propre histoire, qu'elle tenait pour passablement secrète tant elle manquait d'appréciation pour les durs centenaires de l'aube de son existence :

« Je vous laisse le droit de me couper à un moment si je vous perds, mais je vais me permettre de vous conter une vieille histoire pour répondre à vos questions. Autrefois, dans ma pleine jeunesse, il y a bien soixante-cinq millier d'années, les enfers étaient sous la domination d'un seul être, et ses mots étaient les lois de notre monde. Belliqueux, son principe était d'écraser les familles montantes dans la hiérarchie démoniaque, afin de garder un plein contrôle, tout en préparant sa domination sur d'autres mondes, d'autres êtres. Sauf que certains démons ne purent accepter pareille comportement. Rapidement, une défense se leva, dirigée notamment par mon vieil ancêtre, celui qui m'as apprit à combattre. Cet être idiot vaincu, nous parvînmes rapidement à constituer un nouvel ordre dans les enfers, un ordre de puissance, de forces, permettant d'ériger les fondations de notre société, extrêmement hiérarchisée, où chaque strates, chaque noms, chaque terres convient à un rang précis des caste de notre peuple. Les grands hiérarques, que vous appelez parfois archi-démons, sont généralement des chefs de familles, voir des membres importants d'une famille particulièrement puissante. Puis, au milieu de cela, ni démon, ni archi-démon, ni autre, il y a l'Exécuteur, ou l'Exécutrice en charge, qui représente la loi, et l'applique à tout être lié aux enfers. Je suis l'actuelle Exécutrice, donc je peux témoigner que peu sont ceux qui sont même capable de juger pouvoir me défier. »

Elle s'arrête, puis réfléchit, et se prend à une dernière phrase :

« Oh et nous avons rapidement quitter les désirs de notre ancien dirigeant, pour simplement considérer notre besoin d'expansion coloniale par simple survie. En somme, une grande partie des démons sont présents dans le simple but de profiter d'une terre qui leur convient plus que leur monde d'origine, ce n'est pas plus compliqué que cela ! Est-ce que ces explications vous conviennent, ou venez vous à en vouloir d'autres, plus pointues ? »

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Les alentours de la ville / Re : La douce caresse de la Folie [pv Keleth]
« le: samedi 04 février 2017, 23:15:20 »
Apparemment la surprise fut de taille pour celle qu'elle venait d'intercepter, celle-ci l'observant avec un air qui ne laissait promettre qu'une mince couche d'incrédulité, comme si elle venait d'apercevoir un être dont elle ne doutait pas de la présence, et qu'elle aurait sûrement préférée voir arriver, plutôt que de débouler de manière tout à fait fortuite sans qu'elle n'ai l'occasion de s'en préparer... Et ce détail, aussi mince fut-il, ne manqua pas de faire froncer les sourcils de la démone, qui ne voyait pas d'un très bon œil qu'une membre de la caste angélique ait put, de quelques manières que ce soit, ne pas la détecter à une distance qui somme toute se trouvait mineure il y a quelques instants, où elle même eut le don de percevoir l'origine de sa position à un degré qu'elle jugeait relativement inférieur à ce qu'elle aurait dut pressentir. Quelque chose en ces lieux ne lui permettait pas d'agir aisément dans sa reconnaissance des lieux, cela était clair, et il était donc tout à fait probable que le cas sois semblable de la part de cette ange, qui ne présentait apparemment pas de signe d'une faiblesse quelconque, mais qui pourtant s'était vue trompée par ce qui hantait les lieux, et commençait lentement à élimer leur instinct. Au moins cela l'informait d'une chose, pouvoir sacré ou pouvoir infernal, l'entité qui venait tant les gêner dans leur exploration n'avait pas vraiment de distinction à faire, elle les englobait toutes les deux dans le même panier, ce qui au moins rendit la démone un peu moins prudente envers cette intruse. Ne lui restait qu'à apprendre son identité, et la raison de sa venue ici, pour voir si elle avait des raisons de la renvoyer sur ses pas, ou de trouver une autre action potentiellement utile à sa propre traque.

« Je… Je me nomme Valadhiel, sans aucun titre ni aucune faction, n’appartenant plus à la milice et ne répondant pas aux directives de Michael. Je suis ici pour des raisons concernant le peuple des hommes. Quelques disparitions m’ont amené ici, je ne cherche pas à entrer dans les affaires du Sous-monde ou du Paradis, pas maintenant du moins. Mais… Quelque chose… ne va pas avec cet endroit. Vous ne le sentez pas ?
 -  Si... Si je le sens... »

Le sentir était un bien grand mot, elle venait plutôt de le déduire. Cela ne faisait pas si longtemps qu'elle se déplaçait en ces lieux, sûrement pas assez pour capter l'essence du domaine, mais apparemment, que ce soit une question de sensibilité, ou de capacité active de la femme, voir même le fait qu'elle puisse être en train de visiter les lieux depuis un moment déjà, elle avait captée d'elle-même ce qu'elle, Exécutrice démoniaque, et une des formes de puissance les plus accablante des enfers, n'avaient eut encore le don de percevoir avant cette rencontre. Son orgueil en prenait un petit coup, mais elle n'allait pas faire la tête pour autant, celle qui se trouvait en face d'elle lui révélait tout de même qu'elle n'était pas juste en train de se trouver amoindrie dans ces lieux par quelques procédés inconnues, vu qu'elle en était aussi la cible, directement ou indirectement, aussi elle trouva non seulement la rencontre relativement intéressante, mais surtout particulièrement plaisante, du fait qu'elle pouvait peut-être promettre quelque chose qu'elle n'avait plus fait depuis longtemps : travailler en compagnie d'une personne qui possédait une essence qui lui était contraire, et qui du coup possédait un avis non seulement complètement différent du sien, mais surtout passablement utile dans ce genre de situation. Bon, un brin de discussion allait réellement devenir utile, et pour le coup, le fait qu'elle ait potentiellement put passer dans une bonne partie de la bâtisse rendait celle-ci d'autant plus nécessaire, si bien qu'elle ne manqua pas de lâcher le pommeau de l'arme qu'elle tenait depuis un moment maintenant, et se détendit, avant de passer à un brin d'aveu, et quelques questions qui devenaient passablement pressantes :

« Bon écoutez Valadhiel... J'ai sûrement quelques idées sur la raison de la disparitions d'êtres humains dans les lieux, ainsi qu'une volonté d'empêcher que cela se produise, à ma manière. Je vous invites à me suivre, et je vais vous en parler sur le chemin, si cela ne vous déranges pas... Rester au même endroit plus longtemps ne me met pas à l'aise, surtout en ces lieux. »

Elle jeta un bref coup d’œil derrière elle. La suite du chemin qu'elle empruntait était bouché par les gravats, aussi devrait-elle poursuivre son observation à l'étage supérieur si elle souhaitait réellement avancée comme une sotte en ligne droite. Quand à la femme qu'elle venait tut juste de rencontrée, celle-ci se trouvait être dans un autre de ces chemins longilignes, et ne pouvaient donc venir que d'un côté, étant donné l'emplacement du lieu où elle lui avait ordonnée de cesser de progresser, si bien qu'il n'y avait pas vraiment d'autres solutions de progression que de continuer dans le sens de l'ange déchue, menant Keleth à produire un léger quart de tour à gauche, puis de passer un tas de gravats de manière agile pour continuer la marche en direction des profondeurs de l'aile droite du manoir aux étranges effets. Le fait que l'ange lui ait relevé l'étrangeté de l'endroit ne la laissait que plus prudente, que plus tendue, et si dans sa posture rien ne le laissait entendre, le fait que ses muscles étaient tous bander de manière à lui permettre une réaction des plus vives, des plus directes, des plus soudaines pouvaient tout de même permettre à une personne entraînée comme l'ange de remarquer que l'Exécutrice, non-contente de posséder un corps doué de nombreux charmes, exultait d'une méfiance souveraine dans son comportement. Enfin, après quelques pas, où elle se référa à son ouïe pour savoir si la demoiselle à la nature angélique avait fait le choix de l'accompagner dans la poursuite de cette exploration lugubre, à son grand plaisir soit dit en passant, elle se permit de reprendre la discussion avec un ton qui laissait encore une fois entendre qu'elle n'était pas franchement à l'aise avec le domaine, mais qu'au moins, loin de ses préjugés, elle venait à apprécier la présence de la demoiselle aux origines déchues :

« Je suis à la poursuite d'un démon. Une petite merde, si vous voulez mon avis, qui a lâchement tué un supérieur vieillissant mais sage avant de s'enfuir, avec en ses mains un outil originellement conservé avec fortes protections chez l'homme qui a vu la mort. Je ne connais pas le dit objet, peut-être est-ce lui qui vient à rendre nos perceptions … médiocres. Mais en tout cas je peux témoigner d'une longue chasse que cette merde que je comptes exécuter rapidement se trouve en ces lieux, d'où ma présence ici... et peut-être la votre ! »

Elles débouchèrent sur un large hall, aux bancs vermoulues ou brisés, mais surtout avec un nombre important de cheminements divers, certains les menant à l'étage, d'autre progressant sans trop de fin vers la suite de ce domaine psychiatrique à la nature parfaitement douteuse du point de vue de la démone, à tel point même que parfois, elle venait à se demander comment les humains avaient été assez sot pour créer de tels labyrinthes dans l'espoir de soigner des êtres souffrant d'une perte de la raison. Une forêt lugubre aux alentours des chemins par milliers, qui irait faire soigner un de ses proches dans une bâtisse avec un tel environnement, où la raison la plus simple ne trouve pas de moyen de se repérer aisément ? Non franchement, parfois elle venait à avoir de sérieux doutes sur la manière de réfléchir du genre humain, mais elle n'allait pas faire ce genre de commentaire acerbe devant l'une de leur protectrice, et vint à tenir sa langue tout en observant les potentiels suites d'explorations avec un froncement de sourcil, ne sachant vers où se diriger. Bien sur, elle ne détectait aucune présence démoniaque, et normalement elle aurait rapidement fais usage de la Poursuite pour apparaître au coté d'Umbra, mais apparemment elle ne pouvait y arriver tant qu'il avait l'artefact volé sur lui, ou à sa portée... Donc elle acceptait son sort, et se tourna un instant vers sa camarade inopinée pour l'observer, et chercher à savoir d'un regard si elle avait un peu plus d'idée. Puis d'un regard, elle passa de nouveau à la parole dans ce hall, cherchant à baisser la voix pour que l'écho relatif des lieux ne viennent pas l'afficher comme une cible vivante pour les éventuels ennemis qui seraient postés à proximité :

« Vous êtes là depuis plus longtemps que moi, non ? Du moins puis-je le présupposer, avez vous donc une idée de l'embranchement que nous pourrions parcourir en premier, histoire de nous éviter des terrains peu praticables, ou un cul-de-sac peu engageant ? Sinon, je crois que nous serons damnées à y aller à l'aveuglette, et je dois avouer que je n'apprécie pas fortement de jouer une telle exploration sur des coups de chances, aussi je serais ravi de pouvoir l'éviter ! »

36
La démone n'avait que peu obligation de se faire aimable, de jouer d'un calme, d'une écoute, qui lui était pour l'instant principale dans sa manière de se conduire et d'agir, et cela, en tant que tel, était une forme d'appréciation qu'elle offrait à celle qui se trouvait en sa compagnie, et qui était en train de lui parler de manière bien simple, notamment au travers de quelques formes de politesses qui lui permettait sûrement de conserver, à ses yeux, une situation sans tension. Il n'était pas commun pour Keleth de jouer franc jeu auprès d'une personne qu'elle pouvait considérée comme inférieur, il n'était encore moins commun qu'elle se permette de s'asseoir à la table d'un être qui ne lui était pas égal, car il s'agissait d'un este qui la mettait à même hauteur que ceux qui cherchaient, parfois, à égaler sa grandeur, son pouvoir, son indubitable nature à être au delà de toute création existante en ce monde. Pourquoi le faire en compagnie d'Eris ? Parce qu'elle avait montrée les crocs ? Parce qu'elle lui avait prouvée une certaine forme de grandeur ? Ce n'était pas aussi simple, et les choses pourraient être longue à expliquer, mais dans la pensées de l'Exécutrice, le message pouvait être traduit de telle manière : Je m'installe à ton niveau, et me met dans une situation d'échange et d'écoute parce que tu as prouvée, au delà de ce qui est conté à ton propos, que tu n'étais pas aussi banale, simple, et inutilement existante que l'on pourrait le croire de prime abord. Certain y verraient une certaine forme de pedance, d'arrogance, mais dans le cas d'une personne comme Keleth, une telle forme de réflexion n'équivaut qu'à une chose : du respect.

Toutefois, les choses ne se profilent pas aussi simplement que celle-ci pourrait le vouloir, car bien loin de lui répondre avec la même intelligence dont Eris avait fait preuve plus tôt, cette dernière se lança dans un descriptif plus ou moins agréable de la façon dont elle considérait son invité surprise, et les mots qu'elle eut le don d'employer ne furent pas vraiment au goût de celle qui se trouvait assise à l'autre bout de la table. Un aveuglement ? De l'arrogance ? Pensait-elle vraiment que son piège de plus tôt avait eut l'occasion de lui faire peur, de la mettre sur la défensive, comme une femme que l'on venait soudainement de surprendre par quelques procédés qui la laissait d'un coup incapable de produire la moindre action dans les instants à venir, comme pétrifiée face à un être dont la tactique submerge la puissance la plus résolue ? La démone n'était pas sotte, elle avait bien vue l'état progressif d'épuisement qui avait affecté la dynaste personne avec qui elle échangeait lorsqu'elle avait fait le choix d'user de l'artefact endormi dans les environs, et elle savait très bien que, de toute deux, elle était celle qui se mettait le plus en danger lorsqu'elle en faisait usage, se privant sûrement d'une énergie vitale qui pouvait lui manquer, contrairement à la dame à la tenue couleur sang. Mais elle ne répondit pour l'instant, elle la laissa continuer son propos, se contenta d'ouïr le sermon plus ou moins légitime de la femme sans faire de vague, ne voulant pas la couper par un comportement qu'elle jugeait d'elle-même un peu trop réactif. Elle avait encore nombre de choses à découvrir sur cette « succube » bien mal-nommée.

Croisant donc les bras, la femme considéra avec silence le restes des termes d'Eris, commença lentement à se faire sa réponse en tête, et ne vint pas même montrer une forme d'agacement, se conservant dans une tenue qui se voulait aussi respectueuse que calme, avec un certain timbre de classe qui n'était pas foncièrement du plus bel effet avec les vêtements que la femme possédait sur ses épaules. Une guerrière, une combattante, avec les comportements de la haute société, ce n'était pas franchement courant après tout, mais Keleth ne doutait pas que ce genre de cas pouvait effectivement se produire dans le désert, lui laissant ainsi le droit à penser que son hôte avait déjà put remarquer une personne comme elle par le passé. Mais on ne vient pas discourir de la même manière entre une noble déchue, et une démone dont la puissance surpasse largement le monde matériel, le monde humain, c'est bien ce qui était en train de la gêner alors que sa camarade de la journée lui parlait de repenser au passé, et à l'évolution d'une famille qui avait débutée soin histoire dans la fange, pour s'élever avec la force de milliers d'hommes. Mais trêve de grognements dissimulés, la femme venait de se laisser aller à la remarque que l'archi-démone souhaitait entendre, et c'est donc avec un sourire un brin plus honnête, un brin plus présent aussi, qu'elle vint à accueillir les prochains termes de la Reine des sables, ne manquant d'ailleurs pas de graver dans sa mémoire le moindre mot qu'elle venait à utiliser pour lui exprimer son attachement à ce surnom que la démone ne pouvait apprécier.

« Car je suis arrogante, j'ai un gros ego et j'apprécie ce surnom. Ça me flatte, ça me plaît. J'ai vu des Succubes, j'en ai couché avec... J'apprécie les compliments grandement. Et me surnommer Succube en est un, de compliment. Même si pour certains, cela me qualifierait de pute. Ils vous inspirent le mépris, ils m'inspirent du respect. C'est ce mépris qui pourrait vous tuer un jour, Keleth... On n'est pas invincible. Moi non plus. Des gens puissants peuvent mourir de manière bête à tous moment. »

Un léger hochement de tête de sa part, ce ne fut que la seule réponse qu'elle lui offrit à ces mots, et une réponse qui toutefois pouvait tout et ne rien dire, étant donné la propension de la démone à ne pas avoir afficher la moindre réaction plus tôt, terrée dans un silence respectueux et tout aussi lourd que les hautes pierres dont était constituée la bâtisse où elles venaient à échanger de manière aussi « courtoise ». Ce ne fut que lorsque la femme en face d'elle vint à reprendre la discussion, lui relancer la balle de manière bien calme que la démone se permise enfin d'entre-ouvrir ses lèvres, et de commencer à répondre au long monologue de la femme par des termes qu'elle voulut savamment choisit, afin de ne pas chercher à heurter cette Reine, tout en lui permettant de comprendre qu'elle se méprenait sur quelques points qui n'étaient sûrement pas les plus agréable à entendre de la part de l'Exécutrice :

« Satisfaite de ma réponse... Ou déçue ?
 -  Satisfaite de la réponse que vous m'avez donnée sur la question que je vous ai posée. En revanche, les termes précédemment usés n'ont que peu de valeur à mes yeux, et même, me mènent à réagir de manière potentiellement indélicate. »

Elle laissa la phrase en suspens un court temps, avant de finalement quitter sa précédente posture pour poser tranquillement ses bras sur la table, une manière simple de montrer que ses mains étant placées en évidence, la violence de quelques propos qu'elle pourrait se permettre de prononcer ne sauront faire écho avec la violence d'actes répréhensibles. Eris était en effet une personne fascinante pour elle, car elle avait une considération d'elle-même que la femme reconnaissait comme étant exemplaire, une forme de lucidité qui n'avait que possibilité de lui permettre de comprendre le monde, et de se défaire de nombres d'entraves pour finalement se placée comme une dirigeante émérite, dont l'humilité se tenait pour bien plus sage que chez grand nombre d'êtres humains. Pour autant, la belle dame aux yeux envoûtants manquait par là de nombreux détails, accessoirement celui que la personne devant elle, toute humaine qu'elle pouvait paraître, ainsi nue de forme démoniaque précise, et ne souhaitait de toute manière clairement pas ressembler à un imp quelconque, ou à ces formes inférieurs de démons qui cherchent à impressionner de leurs attributs difformes, n'en était pas moins l'un des plus grands dangers que ce monde portait. Et si l'on tient à son intégrité physique, on ne parle pas comme on vient de le faire à une personne de sa caste, de son importance, que cela soit perçu comme de l'arrogance, ou de l'inutile supériorité. Keleth appréciait le franc-parler d'Eris, et sa nature même à ne pas vouloir se débiner face à une forme de puissance largement supérieure, mais pour le coup, elle venait d'aller trop loin, et les mots qui suivirent ne furent ainsi qu'une expression honnête de ce manquement d'égard :

« Sachez, dame Langnar, que si vos propos auraient sûrement affecté en bien une entité humaine, il n'en est pas de même avec une personne de naissance démoniaque. La mort hante nos pas, la traîtrise suit notre ombre, le désir de vengeance ou de conquête guide nos bras. Les familles les plus hautes hiérarchiquement sont en effet des êtres qui ont montés leurs pouvoirs sur une pile de cadavres, mais qui ne peuvent désormais être détrônés. Arrogance ? Aveuglement ? Salvatrice réflexion sur un passé inférieur ? Soixante millénaires me furent connus en tant que bâtarde sans pouvoir, et ces soixante millénaires m'ont largement permise de comprendre ma place dans ce monde, et le besoin que j'avais de m'en libérer de ses chaînes. »

L'aura de la démone prit d'un coup une ampleur terrible, certes pas agressive, mais capable de faire ressentir un ire qu'elle cachait depuis maintenant plusieurs longues minutes, et qui aurait largement tendance de terrifié ceux qui ne sauraient se préparer à un tel impact inconscient. La table de bois, sous les mains de la démone, vient soudainement de pourrir, de se flétrir, de quitter définitivement la vie sous l'effet du soudain manque de retenue de Keleth, et si le Viik Thoraan pourrait comprendre cela comme une forme d'agression, ce ne seras que pour laisser face à lui une démone en train de bander sa volonté pour minimiser les effets du grimoire, ne l'annulant certes pas, mais le ralentissant de manière particulièrement claire, alors qu'elle reprend son propos en se calmant lentement, son aura s'adoucissant de plus en plus pour laisser finalement ses mots parler pour elle, sans qu'elle n'ai à faire usage de la pression naturelle dont exulte son être.

« Le passé est différent d'une personne à une autre, catégorisé autrui ne mène qu'à l'asservissement de sa propre pensée. Ne vous est-il pas venu à l'esprit que vous auriez put perdre la vie avant même de me bannir dans mon plan d'origine par le biais de votre artefact ? Et je parles bien de bannissement, autrement dit, la mort ne serait pas venue me cueillir, au contraire des risques que vous encourez. De même, ne penseriez vous pas que je pourrais originellement agir de telle manière que votre œil ne saurait capter mon mouvement, avant que votre tête ne vienne toucher le sol de votre maisonnée ? Vous êtes intéressante Eris, d'une grande beauté, et d'un présence d'esprit toute honorable, et c'est bien pour cela que je souhaites en apprendre plus. Mais n'allez pas confondre mes gestes, mon intérêt pour vous peut bien flancher sous l'effet de propos qui seraient largement inappropriés ! »

Soupirant enfin, calme, elle prendra un court temps pour fermer les yeux, puis les rouvrit, affichant alors un visage amical, détendu, bien plus proche de son comportement originel que de la soudaine colère qui venait de l'emporter bien loin de son humanité pendant quelques instants. Ses mots eux-même changèrent d'ailleurs du tout au tout, et quand elle vint finalement de nouveau ouvrir les lèvres pour faire l'expression de son appréciation envers Eris, ce fut d'une voix claire, agréable, et presque chantante.

« Mais oui, j'ai entendue votre justification, et elle me convient dans sa présentation. Je dois avouer que j'aurais bien à accepter pareil surnom, c'est peut-être d'ailleurs ce qui fait que je n'en possèdes pas. N'hésitez pas à poser vous même vos question, après tout nous ne sommes pas au tribunal, et je ne suis sûrement pas seule à me questionner sur mon interlocutrice, n'est-ce-pas ? »

37
« Vous, qui venez d'une des plus anciennes et puissantes familles des Enfer, Keleth, vous... me demandez comment vous devriez réagir ? Moi, une humaine, créature encore plus inférieure qu'une Succube, aux os fragile et au corps facilement cassable ? »

Bon, la démone ne savait clairement pas si la jeune humaine venait de faire cela exprès, mais elle venait de gagner de bien bons points à ses yeux, non seulement parce qu'elle venait de prouver par ces quelques paroles qu'elle avait très bien comprise ce qu'elle venait de lui dire, mais aussi qu'elle faisait preuve d'une vive intelligence, préférant ne pas répondre à sa provocation des plus directes, pour se contenter de rester analytique. Succube du désert ? Elle ne méritait pas un surnom qui mettait autant en doute son intelligence, sa capacité à faire la part des choses, mais surtout, de ne pas se laisser porter par un orgueil qui aurait tout résultat de lui porter fortement préjudice, étant donné que la démone aurait eut tôt fait d'agir si elle avait osée prendre la mouche, était autant de chose qui ne manquait pas de lui plaire, elle qui pourtant avait tout fait pour s'attaquer à son image, ou à sa prétendue supériorité en ce pays de sable fin, et de chaleurs étouffantes. Elle ne semblait toutefois pas avoir finie de s'exprimer, et c'est avec un calme certain que Keleth attendit que celle-ci reprenne sa parole laisser en suspens, sans baisser son arme, ni même chercher à faire le moindre mouvement, qu'il soit agressif ou pacifiste, car elle ne cherchait rien d'autre, dans le fond, que de découvrir toute la nature profonde de cette femme, de comprendre ce qu'elle faisait pour mériter un sobriquet aussi étrange, et aussi peu acceptable à ses yeux. La suite ne tarda pas à la surprendre, mais pour autant, ce ne fut pas non plus pour la mettre en colère, bien au contraire :

« Malgré la puissance, nous ne sommes jamais préparés a ce que l'avenir peut nous réserver. Je suis considérée comme l'une des magiciennes les plus belles et les plus puissantes de ce monde... Vous faites partie d'une des familles démoniaques les plus anciennes et les plus puissantes. Je n'ai pas su me préparer pour votre arrivée... Mais vous n'avez pas su vous préparer pour cela. »

Un choc. Pas de ceux physique bien entendu, mais c'est avec un sentiment des plus malaisants que la femme sentit soudainement les lieux se plomber, perdre de leur cachet sous l'effet d'une force étrange, profonde, sauvage, et qui n'eut tôt fait de la prendre pour cible, lui tombant dessus comme une chape de plombs, lui tournant la tête, et l'amenant à perdre l'équilibre. Les mots qu'avaient prononcée la dynaste n'avaient été que peu compréhensible pour la démone, qui pourtant connaissait nombre de dialecte de par son ancienneté surprenante, et c'est avec ce bien étrange constat qu'elle sentit ses forces s'évanouir, sa forme terrestre ayant tôt fait de lui faire comprendre que le lien avec sa forme démoniaque était en train de se rompre à une vitesse folle, et de la couper de sa puissance naturelle pour l'abandonner à une faiblesses des plus handicapantes. Elle chuta, mollement, glissant du trône de manière presque comique, le souffle court, tandis que son arme lui glissa des mains quasiment immédiatement pour aller rebondir au sol avec un tintement des plus significatif, celui de la déchéance, une déchéance qui ne lui plaisait pas trop, mais qui pourtant la fit sourire, alors même que sa vision troublée la laissait bien incapable de se défendre. Non seulement cette femme en avait dans la caboche, mais surtout, elle ne se laissait pas faire, et si on l'agressait, elle ne réagissait pas de manière directe, mais cherchait plutôt à remettre un peu les pendules à l'heure, rétablissant le rapport de force entre les deux entités, non sans paraître jamais violente. Et honnêtement, le fait que ses lèvres s'étirent en un fin sourire, ni narquois, ni feint, était en somme une sorte d'aveu : elle la félicitait.

Elle la félicitait de ne pas être qu'une humaine idiote se gaussant d'un surnom qui la rapprochait d'un monde démoniaque inférieur, et de le prouver par des actes qui la poussait, pour le coup, à mettre genoux à terre... ou fesses plutôt, vue la position ridicule dans laquelle elle était. Cette femme n'était pas qu'un petit être indécent et inintéressant... Elle était belle d'une insoumission qui la charmait, et qui la poussait à en savoir encore plus !

« Vous pouvez évidemment me faire du mal, Keleth... Vous pourriez vous débarrasser de mes capacités magiques, je n'en doute pas, le temps que vous me tuez à main nue ou avec une quelconque lame. Cependant, dite vous ceci : vous ne savez pas ou se trouve ce dont j'ai invoqué. Ce n'est ni un démon, ni une créature magique... C'est quelque chose de bien plus ancienne et plus puissante que vous ne l'êtes. Nocif pour vous... Comme pour moi. Comme pour le monde entier d'ailleurs, je dois en présumer.
 -  Je serais bien inconsciente de répondre par la positive. Je ne sais ce que vous avez appelée à votre aide, Eris, mais le fait est qu'il s'attaque à mon lien matériel en ce monde, amenant par là nombres de limites que je ne peux combattre. »

Alors que la dynaste s'exprimait, la démone ne manqua pas de ressentir la pression terrible sur ses épaules s'évanouir, marque de l'absence d'utilisation de l'objet dont elle venait de faire usage pour la maîtriser, et la ramener un peu à sa place. Elle ne s'était pas préparée à ceci ? C'est vrai, elle n'avait pas imaginée que le lieu serait capable d'être sous l'influence d'un objet assez puissant pour permettre un bannissement rapide, et même si elle ne pouvait ainsi attenter à sa vie, sous quelques forme que ce soit, cela l'ôtait de toute potentielle attaque envers Eris, ce qui toutefois n'était pas gênant dans l'immédiat. Keleth n'était pas une démone liée à la magie, pour être même honnête, elle était quasiment incapable d'en faire usage, ne pouvait se concentrer que sur les aspects mineurs de ses pouvoirs hérités par le sang. En revanche, cela lui avait permise d'être tout à fait invincible face aux formes de mysticisme direct, les sorts projetés à son encontre ne pouvait même lui infliger le petit dommage... Mais ce n'était pas le cas de l'objet dont la Dame des Sables faisait usage, car il s'appliquait à la zone entière, ne cherchait pas à l'amoindrir elle, mais venait plutôt éloigner le palais de la belle femme aux cheveux d'ébène des raccords démoniaux, scindant les deux plans, et donc ôtant la présence de Keleth en ces lieux. Soit cette chose était douée de conscience, soit Eris avait une grande, très grande connaissance en démonologie, et pour l'instant Keleth ne pouvait pas trancher, si bien qu'il ne fit rien d'autre que se relever tranquillement une fois ses forces récupérées, et renvoya la lame à son fourreau, avant de rameuter les deux pièces de forge à son flanc, non sans laisser un léger sourire parfaire l'expression plus calme de son visage :

« Suivez-moi. On va parler de cela... Dans un endroit plus calme.
 -  Je n'ai pas de raisons de refuser. Ouvrez donc le chemin, je vous suis sans intentions belliqueuses, ne craignez rien. »

De telles paroles auraient tôt fait d'êtres douteuses, et la démone en avait bien conscience, mais elle tenait toujours ses paroles, elle ne comptait pas lui faire de mal, et elle n'avait pas non plsu de raisons de le faire, car elle lui avait déjà prouvée une chose qui était bien suffisante pour qu'elle lui accorde nombre de clémences : Non seulement elle n'avait rien de la succube, mais elle était aussi loin de ces humaines qui ne se laissaient aller qu'à la protection de leurs gardes, et autres petits préférés prêt à tout pour défendre leur muse ! Elle ne vint donc rien faire tandis qu'elle suivit cette femme d'une rare beauté dans les différents couloirs du domaine, se glissa en sa compagnie dans les arrière-salles, bien moins décorées dans le fond que le reste des lieux, moins clinquants, mais tout aussi appréciables à l’œil, avant qu'elles ne finissant par atteindre une large salle munie de plusieurs meubles, mais surtout d'une bien longue table, où reposait une paire de couverts sûrement laissés là à l'attention de la maîtresse du domaine. Charmante, élégante, reposante aussi dans le fond, étant donné que la pièce semblait recouvrer un peu du cachet des premières parties du lieu que Keleth avait visitée, elle ne manqua pas d'ailleurs de contempler cela avec une certaine tranquillité, loin d'être impressionnée encore une fois, mais reconnaissant quand même le travail qui y avait été produit pour la qualité de l'ensemble. De son côté, Eris avait déjà prit part à sa place autour de la table, s'y étant installée d'une manière bien calme, avant de se permettre quelques propos que la démone vint à ouïr d'une oreille intéressée.

« En grandes personnes, Keleth, nous allons discuter calmement de ce qui s'était passé et de ce qui aurait pu passer... A présent, dites-le-moi : d’où avez-vous entendu mon surnom ? Qui l'avait prononcer ? Des humains ou bien des Succube ?
 -  Permettez que je m'installes avant de vous répondre. »

Ses pas furent légers, silencieux, et elle ne manqua pas d'être un brin théâtrale quand elle vint à se poser sur la chaise qui lui avait été désignée, avant que sa posture ne se fasse plus sérieuse, plus directe à l'encontre de la belle dame du désert, ses deux coudes se posant sur la table avant que ses mains ne viennent se joindre de manière assez nonchalante, contrastant avec la posture plus directe de la femme. Ses mots, ceux qui vinrent, furent loin des reproches qu'elle avait déjà exposée, et pour être tout à fait honnête, portaient enfin une marque de respect envers cette femme qui avait prouver sa valeur il y a peu. Délicate dans ses propos, elle ne manqua pas d'ailleurs d'en profiter pour laisser son regard couler sur la femme avec un air qui laissait entendre son appréciation de l'esthétique de cette camarade de discussion, et si les conditions avaient été un peu différente, qui sait quelle genre de propositions elle lui aurait déjà faite... Sauf que l'heure n'était pas vraiment à se laisser aller à quelques rapprochements de peu de vertus :

« Pour être parfaitement honnête, les premiers échos me furent passés en enfer, car certaine des plus basses entités commençaient à se poser des questions, non seulement sur vos capacités relatives, mais sur la potentielle véracité de votre nature. Vous le savez déjà, je hais les succubes, elles n'ont rien pour me plaire, et cela m'as naturellement poussée à venir vérifier de quoi il en retournait... »

Elle laissa sa phrase en suspens, pour se redresser un peu, et pour se maintenir ainsi bien plus droite, bien plus impérieuse, chacun de ses mouvement s'exprimant désormais non pas dans l'agressivité, comme cela avait été le cas plus tôt, mais une forme bien plus claire de connaissances de manières princières, supérieure hiérarchiquement. Pour la première fois depuis leur rencontre, Keleth avait choisit une posture qui tenait de sa nature hiérarchique, explicitant par là sa bonne éducation, mais surtout qu'elle n'était plus là en tant que juge, mais bien plus en tant qu'une représentante de sa famille, qu'elle se devait d'honorer de son bon vouloir, de son bon parler, et surtout, de ses bonnes grâces envers une personne qui possédait elle aussi une véritable valeur. Il n'était pas certain qu'Eris le remarque, il n'était pas non plus certain qu'elle comprenne ce que ce genre de changement pouvait entendre sur la mentalité de l'Exécutrice à son encontre, et pourtant les fait laissait entendre qu'elle avait quand même réussi à passer d'une usurpatrice, d'une femme de peu de valeurs, capable de se souiller d'un sobriquet grotesque, à une femme d'importance aux yeux de la démone. Après tout, quoi de plus honnête que cela : Rare sont celles qui sont capable non seulement de se prononcer dans un verbe agile et clair, amis aussi de mettre Keleth à terre ne fusse qu'un temps. Et rien que pour cela, l'archi-démone se voyait mal de ne pas lui offrir le minimum de reconnaissance, chose qu'elle alla d'ailleurs exprimer avec un calme souverain, et un timbre mut par l'honnêteté la plus flagrante :

« Désormais j'en suis certaine, non seulement vous n'avez rien de ces choses déchues plus sottes les une que les autres, mais surtout vous avez de la valeur en tant qu'humaine, une valeur que je ne puis qu'exprimer avec respect, et en cela mes questions vont changer un tant soit peu : En quoi ce surnom vous convient-il ? Car d'autres manières, vous auriez sûrement tout fait pour vous en séparer, pour le condamner, ai-je tort ? Je vous en prie, expliquez moi donc ce paradoxe. »

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Les alentours de la ville / Re : La douce caresse de la Folie [pv Keleth]
« le: jeudi 19 janvier 2017, 02:32:05 »
Quoi de plus haïssable que l'homme qui mord la main de celui qui l'a nourrit, année après année, et qui lui a offert autant de confort que possible, lui présentant même un foyer où dormir, tandis que nul grâce ne voulait encore voir cet être en vie ?

Voilà une bonne description de l'histoire d'Umbra, un démon, un très petit et tout à fait inintéressant démon, que l'Exécutrice avait le devoir de pourchasser et de châtier, pour un des comportements les plus préjudiciable possible, celui d'avoir porté atteinte à un être qui avait fait le choix de le tirer une première fois de la justice démoniaque en le prenant sous son aile, et en assumant la pleine culpabilité de son précédent crime à sa place. Keleth se souvenait de cette histoire, elle en avait été la témoin, Umbra s'était révélé être un minable poursuivant un but de pouvoir bien trop grand, et avait ainsi fait l'acquisition d'un puissant objet par le vol, avant qu'il ne se rende compte que celui-ci était hors de sa manipulation quand la femme lui était tombé dessus, et avait manquée de l'éliminer d'une manière bien rapide pour éviter à cet abruti de produire encore un peu plus le déshonneur sur son espèce. Sauf qu'un autre démon, un homme respecté par sa famille, Klier'Gashred, avait choisit de s'interposer, et prétendait être en mesure de lui offrir un peu de ce qu'il lui manquait pour être l'entité démoniaque respectable que lui-même pouvait être, chose à laquelle l'Exécutrice ne vint pas poser son désaccord, même si cela valu à cet ami la punition originellement prévue pour Umbra, un peu revisitée par la puissante descendante de Lilith pour ne pas venir à mettre la vie de ce dernier en danger. Elle n'aurait jamais dut accepter cela, elle aurait ainsi évitée la perte de Klier'Gashred, ainsi qu'une nouvelle poursuite d'Umbra, mais désormais elle se préparait à être absolument intraitable : la mort attend cette petite merde démoniaque, et elle compte lentement le faire souffrir !

Après, il est vrai qu'il était aussi faible que malin, et il était l'un des quelques-uns à avoir survécu à plus de deux semaines de poursuites, à tel point que le femme commençait sévèrement à en avoir plus que ras-le-bol d'avoir à contenir son besoin de vengeance, une frustration des plus gênantes l'emportant lentement sur son calme habituel, à tel point que celle-ci allait jusqu'à guider certains de ses mouvements, et influencer certaines de ses pensées. Plus d'une fois, elle avait voulue laisser sa rage prendre le dessus, la laisser détruire l'intégralité des lieux tout en s'assurant de ne plus laisser du démon que quelques morceaux écrabouillés par une tonne d'arbre, ou nombres de troncs, et si il n'avait tenu qu'à elle, elle l'aurait sûrement déjà fait mais... Elle était une professionnelle, une personne d'honneur, et jamais elle n'irait révéler sa présence, et potentiellement celle du danger démoniaque, aux humains. Non, elle rongeait son frein autant que possible, et remontait longuement la pente qu'elle gravissait actuellement, au travers de la forêt crépusculaire, pour se diriger vers la dernière cachette que ce fils de chienne avait réussi à trouver, s'y dissimulant sous l'effet d'une présence résiduelle plus puissante, plus importante, le genre que laisse ces vieils entités spirituelle propre au monde humain. Rien de dangereux dans le fond, mais suffisamment embêtant pour que l'Exécutrice ne puisse agir de manière trop directe, en fonçant droit dans les lieux sans faire preuve du minimum de prudence... qui sait où l'être qu'elle souhaitait voir crever lentement dans son sang avait bien put se cacher à l'intérieur de sa dernière retraite ?

Non elle ne se précipita pas un seul instant. Toutefois, elle arrivait enfin à proximité de la haute bâtisse qui l'intéressait, et ne manqua pas d'y poser un œil relativement intéressée, ne pouvant que remarquer la beauté des briques rouges dont elle était constituée, tout autant que la vieillesse relative de celle-ci, se demandant bien pour l'occasion quelle genre d'événements avaient bien put se dérouler aussi ! Comme elle l'avait dit, elle y ressentait quelque chose qui n'était pas d'ordre démoniaque, une sorte de force planante sous le toit de petites tuiles uniformément colorées, et elle assimilait cela à la force spectrale des lieux hantées, même si elle avait pleinement capacité de se tromper, cela ne serait pas la première fois que cela lui arrivait dans ses estimations, et elle n'en prenait pas outrage... Mais au moins cela lui permettait d'imaginer toute sorte de passé : Un ancien dortoir pour militaires ? Un lieu de soin pour grands malades, ou êtres dérangés ? Autre chose encore que ces scénarios un peu cliché ? En tout cas tout cela donnait un charme au lieu, et si elle ne venait originellement pas pour agir de la manière la plus touristique du monde, il n'était pas à exclure l'idée qu'elle pourrait éventuellement prendre un peu de son temps pour observer le domaine, se laisser aller à la douce contemplation d'un milieu élégant, porteur d'un charme léger et antique. L'idée était invitante, et ce fut avec un comportement un peu moins tendu, un peu moins bougon, qu'elle vint à sauter sans le moindre problème par dessus les quelques mètres de clôture, et se rattraper dans la court arrière, se redressant lentement en observant l'arrière des lieux.

Une seule grande paire de portes permettait d'entrer à l'intérieur du domaine, et c'est donc sans attendre qu'elle s'y dirigea, tandis que le soleil finissait lentement de disparaître derrière l'horizon, annonçant le début d'une nuit que Keleth souhaitait terriblement sanguinolente, voyant déjà le meurtre de ce petit démon de pacotille se produire au bout de sa lame vengeresse. Elle nota d'ailleurs que les fenêtres des lieux étaient en grandes parties cloutées de planches plutôt épaisse, ce qui laissait entendre qu'à l'intérieur, le noir complet se devait de régner, mais point grave, elle n'aura que bien peu de difficulté à se repérer dans la pénombre, ses yeux étant bien assez performant pour un pareil exercice, et c'est donc d'une main assurée qu'elle vint à tourner la poignée de l'entrée arrière, tout en tendant l'oreille. Aucun bruit de mécanisme pour révéler un piège, et aucun résidu magique, elle n'avait donc rien à craindre, et elle s'infiltra dés lors sans le moindre petite doute, se faufilant dans les ténèbres de la maisonnée sans la moindre crainte. C'était... élégant, franchement pas très invitant quand on observait l'aspect lugubre des lieux, et le fait que la poussière comme les divers insectes avait sut produire, de ci, de là, de véritables monticules de cocons peu ragoûtant, mais elle n'y trouvait dans le fond que plus de véracité à l'aspect complètement abandonné des lieux. Noooon rien n'était venu se promener en ce domaine, et en ce sens, la femme en était purement ravie, se préparant déjà à tracer sa cible au moindre petit pas qu'elle découvrirait sur le sol, un sourire vicié aux lèvres face à la venue de plus en plus proche de son futur défouloir.

Elle se trouvait par contre obligé de faire avec l'état des plus délabrés du lieu, et ce fut bien rapidement qu'elle constata qu'il n'y avait pas un couloir, un chemin, un escalier, ou une pièce qui ne possédait pas son bout de plafond brisé, son morceau de pylône brisé, ou son pan de mur fissuré, lui laissant comprendre que si elle venait à poursuivre sa cible dans la bâtisse, elle n'aura que bien du mal à le rattraper, vu qu'il avait sûrement eut le temps de trouver des échappatoires quasiment assurées. Mais son moral n'en pâtit pas, elle préférait se déplacer avec une certaine vivacité sans s'encombrer l'esprit, les embûches sur son chemin n'ayant jamais vraiment la capacité de la ralentir au vue de son agilité naturelle, et de ses capacités parfaitement hors-normes. Non en revanche, elle se trouvait bien plus intriguée par les quelques sons que la bâtisse laissait échapper de manière assez sporadique, des grincements et des couinements laissant entendre comme une présence, un passage de quelques formes d'un passé tellement enfoui dans des temps révolues qu'ils n'étaient encore capable que de produire de fin échos de leurs comportements passés... Et pour être tout à fait honnête, ce n'était pas tant stressant que cela l'empêchait de capter la position précise d'Umbra, ce qui était par contre bien plus gênant pour elle, qui souhaitait vraiment se déchargée rapidement de cette mission pour passer à autre chose lors de cette sortie. Mais elle gardait toujours son calme, toujours, elle parvenait à conserver sa sérénité, du moins jusqu'à ce qu'au détour d'un couloir, elle remarque la lueur pâle d'une flamme bleue, et l'odeur ô combien désagréable d'une... ange.

« Toi ! Cesses d'avancer immédiatement ! »

Honnêtement ? Elle ne l'avait même pas encore vue, elle n'avait que pressentie son aura, l'impression qui se dégageait d'elle, et à une telle distance, elle avait sûrement tort même, mais elle voulait absolument faire savoir sa présence, tout comme alerter celui ou celle qui se trouvait à l'autre bout du couloir, derrière sa flammerole bleuâtre, qu'elle allait devoir prouver de sa bonne foi si elle ne voulait pas se compliquer durement la soirée. De toutes manières, elle avait parlée assez fort pour que l'écho ne ternisse pas le son de sa voix à une telle distance, et elle espérait sincèrement que la personne au bout du couloir aura la présence de ne pas plus s'avancer, où elle aura sûrement l'instinct de tirer l'arme au clair pour régler cette histoire comme si elle se trouvait face à une menace pour le bon déroulement de sa poursuite. Sautant par dessus un monticule de débris, et modifiant son pas pour passer d'un rythme silencieux à une cadence audible pour la personne qui se trouvait au loin, de manière à ce qu'elle sache qu'elle s'approchait d'elle, Keleth vint finir pas se poster à mi-distance de la présence surprenante en ce domaine, et croisa les bras, le regard dirigé vers le coin droit, où devait se trouver la personne en pleine visite de la vieille bâtisse. Que faisait-elle là ? Elle n'en avait pas la moindre idée, mais elle voyait plutôt d'un mauvais œil cette surprise, la présence d'un ange ne pouvait que justifier une potentielle action de sa race dans les affaire qui la concernait elle, et elle seule, où alors le fait que celle-ci se trouvait dans les environs pour tenter d'occire le petit démon qu'ELLE se devait de trucider, en son nom et devoir d'Exécutrice. Posant la main sur le pommeau d'une de ses armes, elle ne la tira pas au clair, mais en revanche, se prépara à réagir si le besoin s'en faisait sentir, et reprit la parole.

« Je sais que tu n'es pas humaine, alors pas besoin de me mentir. Je suis Keleth, Exécutrice des hautes instances démoniaques .A qui ais-je affaire ? Quelle est la raison de votre venue en ces lieux ? »

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L'Enfer / Re : Un enseignement douloureux [Pv ~ Syria]
« le: mardi 10 janvier 2017, 03:27:21 »
« Comment ? J'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que j'ai continué à marcher. Que je me suis pas arrêtée. Que j'ai continué à avancer sans même savoir où j'allais. J'ai eu beaucoup de chance de tomber sur vous. »

Grand dieu, quelle chance d'avoir obtenue une réponse un tant soit peu claire, parce que là, pour le coup c'est sur qu'elle avait compris l'intégralité des éléments qui avaient permit à la jeune femme de descendre sans trop se blesser les marches du Cocyte, aussi effilée que des lames de rasoirs, non sans parler d'avoir survécu dans un état d'hypothermie avancée une fois les grandes et hautes cavernes glaciaires atteintes. Bon, géniallissime, en gros elle n'avait pas le moindre petit bout de véritables explications, et alors même qu'elle avait portée tout ses espoirs sur la mémoire de celle qu'elle avait sauvée, elle devait avouer que les résultats n'étaient que bien peu probant, lui laissant dans la bouche cette impression bien désagréable que quoi qu'il puisse s'ensuivre, elle ne risquait pas vraiment d'obtenir la moindre information conséquente ! Tant pis, au moins elle était désormais pleinement certaine que la femme avait au moins été une simple marcheuse, couverte d'une bonne étoile qui frisait le ridicule, c'était un état de fait, mais qui avait quand même ainsi put trouver un moyen de se sortir face à l'un des passage les plus traître et mortel des enfers. Quel record, mais pour le coup la démone avait bien du mal à accepté un tel état de fait, parce que si la chance suffisait à s'éviter de bien triste finalité, alors tout le monde avait la possibilité, même infime, d'atteindre le Cocyte.. Et cela avait tout le don de fortement lui déplaire, même si son agacement ne se dirigeait pas vers la blessée, mais bien sur l'inefficacité de leur premier système de tri des visiteurs.

« Puis pourquoi… »

Ah ça en revanche, il y avait l'air d'avoir de quoi s'intéresser au minimum, parfait, elle vint à mettre immédiatement de coté le problème qui lui envahissait l'esprit, et se contenta d'observer la jeune femme avec un air tout autant intéressé que curieux. Qu'avait-elle vécue pour se jeter ainsi dans un chemin qui promettait bien plus de souffrance et de mort qu'elle ne pourrait normalement en connaître dans les enfers ? Personne n'approchait de la famille Lilith inconsciemment, et cette femme l'avait fait sans jamais chercher à hésiter le moins du monde, en tout cas c'est ce qu'avait laissé entendre le timbre de sa voix jusqu'ici : Il n'y avait pas de doute, ni même de remise en question, alors Keleth était tout à fait à même de vouloir connaître plus profondément l'intégralité des éléments qui avaient put la menée à un comportement considérable comme suicidaire ! Allez, sois gentille, surprends moi ma grande, je veux TOUT apprendre sur tes motivations !

« Yrora. Une succube. Elle est venue sur Terre… Là où j'étais… Et mon serviteur… Elle l'a… Elle l'a… »

L'explosion de la jeune femme fut … surprenante, en effet, mais en aucun cas dangereuse, ce fut bien la raison pour laquelle la démone ne vint même pas sortir la lame alors que celle qui se trouvait face à elle extériorisait soudainement sa rage dans un cris qu'elle caractériserait de bestial, de brute, une forme simple de relâcher un besoin primal de vengeance, lié à une agonie morale. Très bien, elle avait sa réponse sur le comportement de la jeune femme, elle pouvait enfin reliée quelques pièces du puzzle, et cela lui faisait le plus grand bien, à tel point qu'elle put enfin se redresser de sa chaise lentement tandis que la blessée continuait à enragée plus ou moins vivement, à tel point même que l'archi-démone, malgré sa réflexion, se mit à se demander dans un coin de sa tête si elle allait avoir besoin de la ramener un instant sur terre. Elle cessa sa crise plus ou moins toute seule, laissant à l'Exécutrice le soin de faire un constat rapide des événements qui étaient survenus précédemment à l'arrivée de Syria en ces lieux : Persécutée par une succube bien supérieur à elle, donc en gros un combat de pute idiote, la pute qui avait plus de force avait eut le don de faire connaître quelques sévices au serviteur de l'autre, puis s'était sûrement tournée ensuite vers quelques jeux bien plus amusants envers la pute moins forte. Bon qu'elle arrête d'user des mots putes, elle haïssait les succubes mais peut-être pas au point de se complaire dans la grossièreté n'est-ce pas ? Enfin bon, elle présupposait donc que la femme avait dés lors fuit l'affrontement autant qu'elle le pouvait, pour ensuite se réfugiée au Cocyte sans savoir vers où elle se dirigeait … Quelle misère.

Se tournant vers la femme encore parcourue de tics nerveux, ses ailes semblant frémir d'envie de mettre un grand coups dans la pièce afin de renversée le mobilier, elle vint à se dire qu'il était peut-être temps de régler le problème à la racine. Les Lilith était une famille élitiste, et pour l'occasion, le fait que cette femme vienne ainsi s'énerver après le combat n'était pas particulièrement bien vu de la part de Keleth, qui n'était pas du tout en accord avec les réactions de cette... succube... au point même où elle comptait bien lui faire la leçon. Et tant pis, si elle se mettait encore plus en colère, elle ne tarderais pas à lui faire comprendre que quoi qu'elle en pense, ce qu'elle allait dire n'était que pure vérité. C'est donc avec un certain raclement de gorge que la terrible démone vint à quérir l'attention de la blessée en pleine crise existentielle, et vint à parler d'un ton tranchant, indubitablement cruel pour bien du monde en cet univers, mais qui se voulait au moins capable de faire comprendre à Syria que si elle se plaignait désormais, il était bien trop tard pour que cela soit légitime.

« Bravooooo. Fantastique, que de rage, vint-elle à dire de manière bien ironique, tapant doucement ses mains l'une contre l'autre dans un lent applaudissement plein d'une moquerie honnête. C'est fou ce que les faibles ont le don de s'apitoyer sur leurs sorts une fois que le danger est loin. Yrora c'est ça ? Je n'en ai jamais entendu parler, ce qui laisse entendre qu'elle est une membre démoniaque de seconde zone, qui ne mérite donc même pas mon intérêt. »

Les paroles étaient d'une violence inouï, surtout quand on considérait que la descendante de la famille Lilith n'était pas si loin de la vérité que cela au niveau de ses spéculations sur ce qu'avait connue son invitée durant les derniers jours avant sa venue ici. Et bien sur, elle ne disait pas ça sans avoir prit des précautions, si Syria faisait le moindre geste pour se jeter sur elle, Keleth comptait très bien lui rappeler directement face à qui elle se trouvait en dégainant son sabre et le lui plaçant sous la gorge avant même qu'elle n'ai put faire plus d'un centimètre en direction de sa personne. Non, elle allait l'écouter jusqu'au bout, parce que pour être tout à fait honnête, aussi puérile était sa colère à ses yeux, elle ne comptait pas non plus la laisser sans le moindre élément pour réfléchir à ce qu'il s'était déroulé plus tôt, car une personne qui possédait encore la volonté enragée de se défendre était une personne qui était largement capable de faire montre d'une exceptionnelle intention de s'améliorer. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons bien entendu... Mais ça la démone s'en moquait ! Reprenant donc d'un ton tout à fait implacable, porteur d'une sentence sûrement bien dure à entendre pour la jeune démone, Keleth se redressa dans un mouvement parfaitement impérieux, la gouvernant ainsi de toute sa hauteur, avant de la transpercer d'un regard orangé des plus vifs, comme si en cet instant précis, elle ne voulait pas s'adresser à la forme matérielle de Syria, mais à son âme, son esprit, l'élément le plus profond et honnête de son être.

« Tu as subie cela pour une seule et simple raison : aussi faible était ton adversaire, tu es encore plus faible qu'elle. Et les faibles n'ont qu'à souffrir de la tyrannie des forts, car ils ne peuvent s'en défendre. Tu enrages ? Tu veux faire la méchante démone ? Tu veux te venger ? Deviens forte alors, suffisamment forte pour l'écraser, pour la réduire au silence, pour lui faire comprendre qu'elle n'est qu'une pauvre succube, la plus basse forme démoniaque sur l'échelle de la force. Si tu en veux pas te faire tyrannisée, sois le tyran ! »

Elle marqua une pause, contemplant la jeune femme face à elle, puis soupire, se demandant si elle ne venait pas de s'emporter un peu, et vint finir par se retourner tranquillement, se dirigeant lentement vers la porte de la chambre tout en exprimant ses derniers termes.

« Enfin, je suis allée un peu loin. De toutes manières, tu ne peux rien faire dans ton état actuelle, tu es à la limite de perdre connaissance au moindre effort à mes yeux. Reposes toi, nous rediscuterons en d'autres circonstances... et encore une fois, fais confiance au Brimo pour prendre soin de toi, d'accord ? »

40
« Je vois. Si vous étiez venu en tant qu'entité individuelle, vous auriez pu attendre poliment dehors pour que je vous reçoive, mais il semblerait que vous préférez une entrée théâtrale que personne n'oubliera. Soit.
 -  Attendre ? Ce ne sont guère mes manières, et si vous jugiez cette action théâtrale, imaginez vous celle où j'aurais sortie la lame au claire ? »

La question est rhétorique, et la seigneur des lieux n'as pas vraiment à y répondre, la démone n'en ayant fait usage que pour faire remarquer le détail suivant : Si elle a blessée ses gardes, elle aurait tout aussi bien put créer un véritable bain de sang à son arrivée, hors elle a toujours tenue son arme dans le fourreau, et n'a jamais portée sa lame sur ceux qui servait la prétendue « succube », ce qui est déjà en soi le gage de sa bonne foi. Les êtres humains sont bien trop fragiles, et bien trop inexpérimentés, agissant généralement à chaud, ils n'ont rien de la capacité naturelle de cette démone à agir avec une idée simple et claire, ainsi qu'avec la considération totale de son rang, et donc de ce qu'elle est en droit de faire et de demander ! La faire attendre ? Choisir d'elle-même d'attendre ? Cela aurait été une insulte, non seulement envers elle, car l'on ne peut se permettre de demander pareille humiliation à un être qui peut raser le pays d'un claquement de doigt, mais surtout, si elle n'avait pas directement montrée son rang à celle qu'elle venait rencontrée, cela aurait aussi été un franc manque d’honnêteté envers Eris, même si elle n'avait peut-être pas conscience de pareilles manières. Les démons, en tout cas ceux faisait partie de la hiérarchie, conçoivent bien souvent l'hypocrisie, et les paroles hasardeuses comme une moquerie, une provocation, le genre de façon vaniteuse d'écraser la véritable valeur de ceux qu'ils viennent rencontrer, et la procédure de Keleth ne saurait utiliser ce genre de flegme supérieur. En revanche, elle ne quittait pas un instant la femme de son regard perçant, jusqu'à ce qu'elle vienne à reprendre la parole :

« Vous me demandez d'être sans crainte quand vous avez assommée une bonne partie de ma garde simplement pour venir me voir... J'espère pour vous que vous avez une très bonne raison pour votre venue. Pourquoi me dites vous que j'agis comme une de vos... Consœur ? Car si j'ai bonne mémoire, ce dont je suis sure, je doute vous avoir rencontrer. Ai-je fait du mal a un quelconque proche qui vous était cher?
 -  Vous seriez bien présomptueuse de porter atteinte à l'une des membres de la famille Lilith, mais ce n'est pas le cas, bien heureusement pour vous. »

Keleth laisse son propos en suspend dans l'air, laissant bien comprendre qu'elle ne compte pas en rester là dans son explication, mais que les mots qu'elle vient d'utiliser sont bien là pour lui exprimer qu'elle n'est pas foncièrement fautive directement de sa présence en ses murs, et donc, du fait que la moitié de sa garde est en train de baver contre terre, certains os brisés, d'autre moulus par une force herculéenne. En revanche, la démone reprend sa marche vers la femme, sans que celle-ci ne ressente une agressivité supplémentaire, et elle pourra la voir passer une main sur le large trône d'or, juste à la droite de son accoudoir, avant que l'Exécutrice ne produise un mouvement dont la monarque ne put sentir que la pression de l'air, particulièrement désagréable, avant qu'un bruit lourd au niveau du mur le plus proche ne vienne lui faire remarquer le changement rapide qui venait de se produire : L'un des crocs avant du dragon venait d'être coupé à la racine, et propulsé avec une force d'une violence incompréhensible vers la surface plane adjacente, les restes de la lourde dent d'or y étant planté en profondeur. Et ce pour quoi ? Apparemment pour offrir à la démone une assise confortable, celle-ci s'installant sans crainte dans la mâchoire scintillante, une jambe la bloquant contre le croc le plus bas, tandis que celui se trouvant juste derrière elle vint à lui servir de dossier, si bien qu'elle était désormais juste à la gauche de cette femme aussi charmante que confuse sur ses intentions... Il était temps de les exprimer, et c'est ce que fit Keleth, d'une voix dont la douceur et le calme contrastait naturellement avec le reste de son propos :

« Si vous pensiez pouvoir faire du mal à notre famille, je suppose que vous ne la connaissez pas, il est donc de mon devoir de l'expliquer : Nous faisons partie de l'une des familles démoniaques les plus puissantes des enfers, les plus hautes strates de la hiérarchie si vous voulez. En somme rien de ce que vous avez fait ne saurait nous porter outrage... »

Louvoyant lentement, le femme vint à se rapprocher d'elle, son visage venant quérir l'espace privé se trouvant auprès de son oreille pour y pousser un léger souffle, suffisant pour découvrir son audition des quelques cheveux qui sauraient y faire barrage. Et c'est là qu'elle reprit une nouvelle fois ses paroles, rentrant enfin dans le vif du sujet, allant même pour commencer à agir avec un peu plus de clarté :

« En revanche, je le répète, je viens de manière personnelle, individuelle. Voyez, je hais les succubes. Elles sont sottes, irréfléchies, faibles, et surtout, n'ont pas le moindre honneur, ni la plus petite conscience de leurs agissements des plus misérables. Mais elles restent des démones, supérieurs aux êtres humains, alors comment devrais-je réagir face à une humaine qui obtient un tel sobriquet ? Avec joie ? »

Ce que pourrait ressentir Eris, c'est l'impression d'être un rongeur face à un quelconque serpent affamé tandis que Keleth pose sa dernière question, sa main se perdant lentement sur l'épaule de la monarque pour venir en chercher les quelques mèches désordonnées pour les ramener en arrière, découvrant tout autant le haut de son sein gauche à sa vue. La démone est loin, très loin d'être aimable malgré son caractère des plus calmes, mais surtout, elle laisse toujours ses propos en suspend, comme si elle souhaitait tenter Eris à la couper, à faire l'erreur de ne pas la laisser finir pour qu'elle puisse enfin justifier ses actions face à un outrage que ne devrait pouvoir se permettre un membre de l'humanité. En faite, cette discussion ressemble surtout à ces provocations lors de joutes, chaque soldat acceptant de se taire le temps que l'autre ait finit de se débarrasser du fiel qui lui pend le long de la langue, et il est bien possible que Keleth soit dans ce genre d'optique, à voir jusqu'où Eris acceptera de supporter l'humiliation graduelle de se faire briser son trône, envahir son espace personnelle, puis supporter ses paroles affables. Et pour être tout à fait honnête, elle a un dernier tour en main, et tandis qu'elle est toujours aussi proche d'elle, aussi gênante, aussi dangereuse, elle lève lentement son bras dans le champ de vision de la femme à la beauté étourdissante, sans pour autant venir accomplir le moindre mouvement supplémentaire. En revanche, elle pose sa dernière question, et celle-ci rayonne des véritables intentions de cette femme aux cheveux d'argent :

« Ou avec colère ? »

Et en cet instant, le fourreau du plus petit sabre se décolle du sol pour filer vers la paume levée de la démone, qui le rattrape sans regarder, et relève juste du pouce le pommeau pour qu'un centimètre de la lame apparaisse. Elle vient de s'exprimer, à voir ce qu'Eris compte lui répondre.

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Le fait est que l'on ne vit pas des millénaires sans raisons, même quand on a la force de dix armées, et pour le coup, en cette chaude journée qui laissait pour l'instant à la démone un goût amer, ceux qui en faisaient la découverte était les différents membre de la garde particulière d'Eris, étant donné que les choses ne se passaient clairement pas comme ils l'avaient prévu. En faite, depuis qu'elle avait mit les pied à l'intérieur de la charmante bâtisse, les choses s'étaient un peu envenimée, car de deux gardes, ce fut sûrement un bon quart de la garnison présente pour assurer la garde des lieux qui vint à sa rencontre, pensant sûrement que si la femme avait eut autant de facilité à vaincre leurs camarades, c'était seulement grâce à un style de combat optimal contre les ennemis en solitaire, ou en petit groupe. Il n'en était rien.

Ne s'avisant pas de sortir son sabre, la première salle était en train de se métamorphoser lentement en pièce de repos contraint, les différents membres de la garde régulière de « la Succube » essayant bien malgré tout d'arrêter la lente progression de Keleth, et celle-ci continuant à avancer sans jamais présenter le moindre doute, ni même ralentissant la cadence. En fait, il fallut que les « Scorpions Dorées » prennent un temps de pause pour le remarquer, mais avançant en permanence et ne bougeant que les parties du corps visées, la femme se louvoyait lentement entre leurs armes, sans la moindre crainte, dans un style qui paraissait tout autant gracieux qu’irréel. En tout et pour tout quand elle avait atteint le milieu de la pièce, c'était plus de la moitié des hommes en présence qui étaient déjà au sol, quand à l'autre, elle commençait à avoir un sérieux doute sur la réussite de leur tentative à freiner le pas de la femme, voir l'arrêter, alors qu'elle s'était offert la gloire d'arrêter deux flèches, tirées simultanément, en plein vol, juste devant leurs yeux ébahis. Ce fut l'instant où un émissaire arrivé, et vint à sonner la retraite pour les troupes dont le moral avait flanché, et si certain eurent le don de se refuser à pareille couardise, même s'il s'agissait là d'un ordre de leur maîtresse adorée, ce dernier devint unanimement accepté quand Keleth vint à mettre un coup de fourreau violent à son prochain opposant, offrant à tous le bruit de craquement d'os le plus sinistre qu'ils pouvaient imaginer, avant de voir l'homme traverser la pièce, et finir dans un mur adjacent. L'effet de stupeur passé, tous partirent rapidement en suivant les directives de l'émissaire, et le silence devint absolu !

« Quel plaisir ! »

Que se passes-t'il quand on se trouve être une esthète, et que par l'insistance prolongée de quelques bâtards de l'art, l'on ne peut profiter de l'élégance de l'architecture, de la broderie, de la sculpture et de la représentation graphique ? Eh bien l'on fait perdre patience à l'être concerné, mais maintenant que Keleth se trouvait enfin libérée de la pression insupportable, des piaillements, et autres insultes mal consenties de la part de ces hommes qui souhaitaient tant s'attirer les bonnes faveurs de leurs maîtresse, elle se trouvait enfin le plaisir de glisser un coup d’œil appréciateur sur les lieux, commençant à faire le jugement de l'arrangement général du domaine, au point de freiner volontairement son avancée. Pourquoi ne pas voir déjà si la femme qu'elle venait rencontrée n'avait pas déjà quelques qualités et avantages, vu que cela aurait été d'une grande sottise de sa part de ne faire que foncer tête baissée sur un coup de chaud, et elle fut agréablement surprise de constatée que si les lieux avaient peut-être la tare d'être de fabrication humaine, il ne gênait aucunement son sens de la splendeur et du bon goût, constatant avec un plaisir non feint les détails de la suite de couloirs qu'elle traversait désormais. Non franchement, elle en serait capable de féliciter la maîtresse des lieux si elle n'avait pas de base envie de l'étriper pour son audace, et ce fut à sa conscience un bon point qui lui permit de s'offrir une douce pensée : Quelque soit la personne qu'elle allait rencontrée en ces murs, elle aura tout le don de lui laisser sa chance, et ne saura se contenter de son prime avis qui pourrait être d'une flagrante injustice.

Mais passons, sa progression bien que lente n'avait pas vraiment d'avantages, elle, et elle reprit donc un rythme naturelle pour parcourir la distance qui la séparait de la salle d'audience, finissant lentement par oublier les charmants détails du lieu pour se concentrer sur le plus intéressant, cette présence magique qu'elle percevait au loin, et qui lui faisait lentement de l’œil, comme l'invitation muette qui lui promettait moult découvertes. Qui qu'elle soit, celle qui l'attendait n'avait pas froid aux yeux, surtout après la maîtrise certaine des capacités martiales dont Keleth avait fait preuve durant son avancée en solitaire, et ce fut le deuxième bon point que s'offrit « la Succube » en cette journée, ce qui était plutôt remarquable étant donné qu'elles n'avaient même pas encore eut le temps de s'adresser l'une l'autre un mot ! Un record, et si elle viendra à l'apprendre, il n'est pas à en douter que la femme pourra être fière, et justement, quitte à penser à la femme, les choses sérieuses commençaient, Keleth arrivant tranquillement face à une double-porte majestueuse, qui vint à s'ouvrir d'elle-même sur une salle du trône encore plus splendide que l'infrastructure générale des lieux. Aaaah la démone aurait quand même préférée de la céramique au diamant, histoire de ne pas se perdre dans un trop-plein de moyens affichés à la vue de tous, mais elle n'avait pas foncièrement son mot à dire, et préféra plutôt se contentée d'une observation directe vers le centre de la pièce, où trônait son hôte. Bon, c'était particulièrement déplaisant à avouer, mais au premier regard, il n'était pas vraiment facile de contester son titre, du moins si l'on se contentait du lien avec sa grande beauté.

« Mon nom est Eris Langnar, de la Maison Langnar, héritière de celle-ci. On me surnomme la Vipère et la Succube du Désert. La courtoisie vous demande normalement de vous présenter...
 -  Certes, et quittes à rencontrer une femme qui se prend pour une consœur, je vais avoir l'obligeance de ne pas me contenter d'un pseudonyme léger. Mon nom est Aethesa Shivas Al-Keleth, descendante de la famille Lilith. On me surnomme de bien des noms, mais principalement, l'on m'appelle l'Exécutrice. Enchantée. »

Si le tout semble encore calme et courtois à l'instant où elle se présentes, le raillerie de son premier propos, et le ton tranchant de son dernier mot ne laisse pas de grands doutes quand à la raison de sa venue : quelque chose l'incommode de manière particulièrement fréquente, et si elle ne s'est pas encore prononcée à ce propos, la manière dont elle a engagée ses manières laisse à entendre que cela peut avoir un lien avec une appellation qui lui semble passablement inadéquate. D'ailleurs, alors qu'il serait de rigueur qu'une personne en présence première de son hôte attende d'être invitée à s'approcher pour faire quelques pas, ce ne fut pas le cas de la démone de la haute hiérarchie, qui n'attendit point plus de mot de la part d'Eris pour prolonger sa marche initiale, et s'approcher du trône majestueusement sculptée. Son pas est lourd, lent, et pour Eris qui se connaît quelques capacités magiques, elle aura sûrement toute tendance à remarquer que la femme dégage actuellement une pression particulièrement, qui ne provient pas d'une attention meurtrière, loin de là, mais sûrement plus d'une certaine forme d'animosité, et d'un naturel agressif. Finalement, la démone ne cessera son approche qu'une fois toute à portée de la femme, l'une debout, toisant l'autre assise, et ce avec un rapport de force latent qui avait toutes ses chances de dégénérer à la moindre parole... Et si Keleth avait justement besoin de parler, elle le fit même sans encore rentrer dans les détails, se préférant une manière d'échanger plus imagé, faussement jovial, une hypocrisie tout aussi honnête que grinçante, du plus bel effet :

« Votre pays est bien charmant vous savez ? En revanche quel désordre, vous devriez employer vos domestiques pour balayer un peu le sable au dehors, ce serait sûrement plus utile que de me barrer la route vous savez ? Enfin, je manque à mes devoirs, n'est-ce pas ? »

Elle enchaîne avec une référence toute masculine, qui étrangement lui offre un certain charme malgré toute la féminité dont son être est constitué, et c'est d'un mouvement on ne peut plus simple qu'elle tire les deux sabres de confections démoniaques qui se trouvent à sa hanche pour venir les poser délicatement au sol, sans jamais mettre les genoux à terre.

« Je ne suis pas là en tant qu'Exécutrice, mais en tant qu'entité individuelle, soyez sans craintes. »

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Le sultanat des sables blancs, voilà bien un lieu que la femme n'avait pas du tout, mais alors là, pas du tout connue de sa longue vie de démone, et pour des raisons toutes aussi diverses que logique, à compter par la première et la principale, le fait que la démone ne supportait en aucun cas les lieux où la chaleur était trop conséquentes. Non vraiment, se balader dans ce lieu où, de jours, la chaleur était si conséquente qu'elle ne pouvait s'empêcher de perdre la moitié de l'eau qu'elle possédait dans son corps en sueurs, et ce même malgré sa tenue des plus légères naturellement, n'était vraiment pas un domaine où elle souhaitait mettre les pieds, et sans bonnes raisons, cela ferait sûrement longtemps qu'elle se serait décidée à le quitter sans autres formes de procès. Certains auraient d'ailleurs la maladresse de trouver que cela est un comble pour une personne vivant originellement dans les enfers, un lieu prétendument chaud, voir ardent, et qui, dans la mythologie générale des différents mondes qu'elle avait traversée, était un domaine où les flammes étaient omniprésentes, mais il fallait quand même relever un détail des plus importants : elle provenait de la partie la plus profonde et froide de ces dits enfers, un lieu qui se tenait pour beaucoup plus proche de l'épaisse banquise des pôles que de la torrides chaleur des sables et des dunes ! Non franchement, plus elle progressait en ces lieux, et plus elle pestait de tout son être contre l'accablante température, mais elle ne comptait pas faire marche-arrière. Ce coup-ci, elle n'allait pas éviter le désert, et ce par le simple fait qu'aujourd'hui, elle se devait de vérifier quelque chose.

Exactement, elle se devait déjà d'atteindre une ville. Ghibli de son nom, une sorte d'oasis dans ce domaine tellement insupportable que si elle avait eut le choix de son établissement, elle aurait sûrement choisit quelques centaines de kilomètres plus au sud, où les rayons du soleil avaient au moins la décence de ne pas chercher à transformer son corps en sac d'os couverts d'une peau desséchée. Et pourquoi devait-elle s'y rendre ? Pour vérifier des propos qu'elle avait eut le malheur d'entendre à Ashnard, lors d'une sortie tout à fait professionnelle, où elle avait entendue de la part d'une troupe étrangère qu'ils avaient rencontrée une sorte de formation d'élite, les scorpions, se trouvant à la botte d'une femmes aux charmes intenses, une « succube », selon leur propre dire ! Question toute bête : Pourquoi elle, l'Exécutrice des plus hautes instances démoniaques, femme tellement puissante qu'elle était capable de voyager entre les différents univers, et d'éliminer les plus grands dangers d'un claquement de doigt, se trouvait en ces lieux pour vérifier un pauvre surnom, attribué par de pauvres humains, à une dirigeante, au lieu d'y envoyer un sous-fifre ? Eh bien parce que dans le fond, cela la faisait encore plus suer que le soleil cuisant du désert de savoir qu'en ce monde, sur ce globe, une femme potentiellement humaine s'était vu affublée d'un surnom qui la comparait à la race démoniaque la plus estimée pour ses charmes et sa beauté. Alors pas de quiproquo, elle haïssait les succubes, les voyant comme une race sotte, incapable de maîtriser leurs pulsions, et aux goûts parfois terriblement affligeants... Mais elle haïssait encore plus le fait que l'on puisse faire le rapprochement entre une faible humaine, et la caste démoniaque, même si il s'agissait de la caste la plus honteuse et insupportable à ses yeux !

Enfin, elle avait au moins le bonheur de constater qu'elle n'était plus très loin, pestant encore une fois sur son incapacité à se téléporter directement à une destination qu'elle ne connaissait pas, et soupira de soulagement en sentant déjà l'air ambiant se rafraîchir à mesure qu'elle approchait des formes lointaines de la cité du désert, tout en repensant à la pénible marche qu'elle venait d'accomplir. Damnée soit sa petite sœur qui n'avait pas acceptée de lui produire un portail décent lors de son départ, ça lui aurait évitée bien des peines, mais au moins elle ne put ainsi que savourer avec un plaisir intense ses premiers pas dans la grande ville qui se trouvait entourée d'épaisses murailles, goûtant enfin à un brin de délicatesse au niveau des températures normalement étouffantes, et surtout, lui évitant enfin de s'enfoncer à chaque pas dans le sol instable des dunes, pour profiter enfin d'un dallage de pierres des plus appréciables. Alors, alors, alors... Un coup d 'œil à droite, puis à gauche, et finalement deux lieux semblaient être les plus probable pour se trouver être la retraite de la femme qu'elle venait si gentiment saluée en cette journée des plus détestables : une haute structure qui se trouvait en surplomb du reste de la ville, mais qui conservait un étrange brin d'austérité, et un autre domaine dont les dorures étaient encore capable de l'aveugler à cette distance, reflétant cruellement les rayons de son pire ennemi, cet implacable soleil qui avait déjà tant fait pour lui pourrir l'existence lors de sa longue marche journalière. Bon, pas de doutes, le deuxième choix semblait être le plus probant pour lui permettre de quérir une ombre salutaire, et l'attention qui lui était due !

Reprenant donc vivement sa marche, elle ne vint pas un seul instant faire preuve d'une quelconque finesse dans son comportement, déjà passablement irritée pour ne pas avoir en plus envie de s'enquiquiner avec les ruelles tortueuses de la ville, et elle vint à pratiquer un bond respectable pour atteindre le premier toit qui était à sa portée, puis progressa d'un pas décidé avant de répéter cette manœuvre, afin d'avancer droit en direction du prétendu domaine de cette « succube ». Idiotie de sa part ? Non, elle trouvait intéressant que la femme soit prévenue de son approche, peut-être cela allait lui permettre de gagner de manière plus rapide son attention, et si certains relèveraient qu'ainsi, elle ne se laissait que plus sensible aux rayons solaires, qu'elle semblait tant haïr, alors que l'ombre des maisons auraient put lui offrir un minimum de confort, il fallait aussi considérer que l'impatience de la démone, combinée à sa frustration, était devenue si grande qu'elle se moquait de l'incommodité qu'elle se devait de subir pour gagner quelques minutes sur son trajet. Non, encore une fois, le seul truc qui eut encore le don de la faire monter d'un cran dans sa nervosité du moment, fut la présence bien inadéquate de deux gardes, sûrement les membres de cette fameuse brigades de « scorpions », qui vinrent à lui sommer de ne pas faire un pas de plus quand, enfin, elle avait quitter les toitures des maisonnées de la ville pour sauter sur les marches permettant de rejoindre le palais central. Paradoxalement d'ailleurs, ce fut aussi la situation qui lui permit de se dire, un court instant, qu'elle allait enfin pouvoir se décontracter un peu avant de rencontrée la dirigeante des lieux ce qui n'allait pas être du luxe, étant donner qu'elle aurait bien du mal à se trouver courtoise après son odieux voyage :

« Vous ! Arrêtez vous, et retournez d'où vous venez sur...
 -  Ta gueule. Dégages de là ! »

Ah bon dieu ce que ça faisait du bien de se défouler ainsi. Le garde ne l'entendit pas de la même manière, ainsi que son camarade, mais les deux hommes, munies de leurs cimeterres, ne furent certainement pas à même de deviner ce qui allait leur arriver alors qu'ils lui fondirent dessus avec la colère comme source de motivation, projetant déjà de la découpée en morceaux pour lui faire connaître un peu la dure loi des lieux. A moins qu'ils n'avaient quelques autres idées plus sordides à la vue de son corps ? Elle n'en saura jamais rien, mais un simple mouvement lui permit de s'écarter de la route de ces deux singes, et l'une de ses armes, encore couverte de son fourreau, vint à faire connaître un coup retentissant dans la mâchoire de l'homme le plus proche, produisant un craquement sinistre tandis qu'il s'écroula lentement su les marches, et vint en descendre quelques-unes dans son inconscience. Toutefois, ce ne fut pas une mise en garde suffisante pour le deuxième, qui lui sauta dessus en un mouvement qui laissait entendre sa maîtrise dans l'art du combat, mais qui n'était décidément pas de taille face à l'excellence d'une Keleth au mieux de sa forme, et au pire de son humeur : le fourreau vint briser les jointures entre son avant-bras, et le reste de son membre directeur, avant qu'elle ne l'attrape d'une main assurée, et le projette dans son bond vers le mur le plus proche, où il s'écrasa durement, avant d'imiter son camarade. Elle tend l'oreille ; Il souffle encore. L'arme rejoint son flanc, et elle finit de grimper les quelques marches qu'elle se doit encore de gravir, pour finalement atteindre l'orée du palais, et ne s'arrête pas plus, ne s'exprimant qu'à voix haute, pour faire remarquer sa présence, si cela ne fut pas déjà fait par quelques émissaires, ou vigie :

« Bonjour à tous, Keleth, enchantée, je viens voir la maîtresse des lieux. Si vous souhaitez préserver les quelques restes de ma courtoisie, par pitié, ne cherchez pas à me ralentir. »

Tout en finesse...

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L'Enfer / Re : Un enseignement douloureux [Pv ~ Syria]
« le: lundi 05 décembre 2016, 16:53:18 »
La démone qu'elle avait récupérée sembla assez surprise de l'apparition du Brimo, ce qui était, somme toute, une indication intéressante pour Keleth, qui pouvait au moins ôtée cette femme de la liste des dynaste démoniaque, au vu de sa méconnaissance de ce serviteur classiques des hautes castes des enfers. Le Brimo était un démon étonnant, qui ne servait foncièrement ni à se battre, ni à servir de serviteur sexuel, par le simple fait que ceux-ci étaient complètement asexué, mais qui compensait ces deux manques par une foule de capacité étonnante, fortement utile, et qui leur donnait toute leur valeur en tant que domestique, et être de confiance, chose appréciable chez les démons de haut rang. Non seulement il s'agissait d'être rapide, vif, mais leurs capacités à traverser naturellement les dimensions, et à pouvoir trouver en moins de quelques minutes les plus étranges objets existant en ce monde, ainsi que des informations normalement difficiles à récolter, était en soit suffisamment impressionnant pour que bon nombre d'eux soient rapidement engagé dans les grandes maisonnées pour servir de suivants directes au membres les plus importants de la « royauté » démoniaque. Du coup, la femme alitée n'en avait sûrement pas conscience, mais le cadeau que lui faisait Keleth était important, et précieux, témoignant finalement du fait qu'elle souhaitait que celle-ci puisse se reposée pleinement, soutenue par le nec plus ultra du service démoniaque. Et même si ses mots étaient vue comme un peu abrupte, ce qui n'étaient pas foncièrement faux, sa bonne volonté n'en était pas moins intacte.

 -  Enchantée, moi c'est Syria. Et oui je pense pouvoir parler.
 -  Enchantée Syria. Tu m'en vois ravie, je vais avoir quelques petites choses à te demander avant de pouvoir tabler sur ta présence en ces lieux. D'ailleurs, si tu as des questions à poser avant cela, n'hésites pas.

Keleth, normalement, aurait vite prit la parole pour pouvoir régler le tout rapidement, et avoir d'emblée les informations lui permettant de considérer d'un œil affirmé le suite, ou non, des soins de la jeune femme à l'intérieur du domaine Lilith, qui restait normalement un lieu interdit aux membres qui ne faisaient pas partie de la famille la plus puissante de cet univers. Elle ne le savait sûrement pas, ayant été dans les vapes pendant un long moment, mais la ramenée jusqu'à l'intérieur de la citadelle n'avait pas été une partie de plaisir, cela avait même été particulièrement complexe, étant donné que l'esprit malade de l'Ancêtre avait bien rapidement réagit à sa présence, et avait tenté de l'emporter avec lui pour se repaître de son reste charnel déjà en bien mauvais état. Pour tout avouer, Keleth avait eut bien du mal à la porter jusqu'à l'entrée des lieux, et esquiver le flot malsain de l'Ancêtre avait été une épreuve particulièrement éprouvante, lui rappelant ses lointains et vieux entraînements, où elle s'était trouvée, toute faible démone qu'elle était, à subir les difficiles épreuves qui lui avait été imposée par le démon le plus puissant de cette triste époque de sa vie. Du coup, face à tant de difficultés, l'Exécutrice n'avait pas vraiment envie de renvoyer directement cette charmante jeune démone telle une paria, et vue qu'elle était de toute façon déjà à l'intérieur de la citadelle pour récupérer quelques forces, il n'y avait plus vraiment d'urgence, elle pouvait bien rester un peu, tant qu'elle ne représentait pas un danger pour les membres les plus faibles des environs. Du coup, elle lui avait donnée la parole en effet, et Syria ne sembla pas manquer cette opportunité, s'exprimant en des termes bien rapides et simples :

 -  Où suis-je ?
 -  Au cœur de la citadelle appartenant à la famille Lilith. Ma sœur et moi t'avons récupérée dans un bien triste état, au pied des escaliers menant à notre domaine, et c'est elle qui s'est occupée de soigner tes blessures. D'ailleurs, je te conseille de ne pas trop forcer, parce que même si elle a put t'offrir ds soins rapides, elle n'est pas extrêmement à l'aise pour utiliser une magie sacrée, encore plus sur une démone, qui est un être contraire à cette puissance.

Le fait d'ailleurs qu'elle ait malgré tout aussi bien régénérée était troublant, ce qui laissait quelques doutes sur sa nature profonde, mais Keleth n'étant pas une experte en magie, elle ne voulut pas le moins du monde se permettre de faire des présupposés hasardeux, et se contenta de rester la plus objective possible pour juger de cette jeune femme. D'ailleurs, il n'était pas à en douter que cette demoiselle, si elle connaissait un peu le domaine démoniaque, aurait tôt fait de tilter en se rendant compte qu'elle se trouvait, actuellement, dans la citadelle de cette famille légendaire, dont l'un des membres avait été à l'origine de la remise en valeur de la nature princière dans la hiérarchie de puissance propre aux démons, mais aussi dont l'actuel « Exécuteur », représentant la loi des archi-démons, était originaire. Keleth ne l'avait pas mentionnée en se présentant pour s'assurer de ne pas effrayer la femme convalescente, car si son nom n'était pas forcément connu, son titre en revanche était bien souvent synonyme d'une mort future à ceux qui l'entendait, mais surtout elle n'était pas ici en tant qu'Exécutrice, mais bien en tant que membre de la famille Lilith, une membre qui d'ailleurs avait fait le choix de ramener cette femme affaiblie entre les murs de la citadelle pour qu'elle puisse survivre à son voyage jusqu'ici. D'ailleurs, il était sûrement temps de lever le voile sur sa présence en ces lieux, et c'est donc avec un certain sérieux que la femme vint à lier ses mains devant elle, usant de ses cuisses comme support à ses bras, avant de commencer à énoncer ce qui faisait sa curiosité vis-à-vis de Syria :

 -  Bon, autrement, pardonnes moi, mais je vais avoir besoin de savoir pourquoi tu es descendue jusqu'ici. Peu nombreux sont les démons qui survivent jusqu'à atteindre les marches permettant de rejoindre le Cocyte, encore moins sont ceux qui parviennent au cœur de ce dernier. J'aimerais que tu me dises comment tu as fait, et quelles sont les raisons qui t'y ont poussées.

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Prélude / Re : Geek angélique, un peu trop
« le: samedi 26 novembre 2016, 00:02:26 »
Bienvenue par ici jeune homme.
Mais malheureusement, tout bienvenue considéré, je me dois de dire que je pense que certains projets ne seront pas réalisables ...

Comme rester timide et innocent très longtemps.

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L'Enfer / Re : Un enseignement douloureux [Pv ~ Syria]
« le: mardi 22 novembre 2016, 18:19:23 »
L'ennui s'installait. La pièce silencieuse n'était pas vraiment propre au minimum d'occupation auquel la démone était habituée, et même si elle avait promise de garder un oeil sur la jeune femme en pleine convalescence, l'envie ne lui manquait pas de quitter son poste pour aller trouver un peu de divertissement autre part dans la citadelle des Lilith, et d'ainsi faire passer un peu plus vite le temps. En désespoir de cause, elle avait appelée deux diablotins, et leur avait promis des confiseries à celui qui réussirait à vaincre l'autre, et les regardait tenter de s'écorcher alors qu'elle leur avait posée pour seule condition de ne pas faire le moindre bruit, ce qui donnait une situation particulièrement ridicule, mais qui allait bientôt connaître des limites en terme d'intérêts pour l'archi-démone, qui commençait à sérieusement se lasser. Mais c'était sans compter le souffle de celle qui se reposait là, celui-ci se modifiant lentement tandis qu'elle sortait enfin de sa longue torpeur, ne manquant pas de faire immédiatement bouger la tête de l'Exécutrice, afin de la remarquer ouvrir les yeux avec difficultés, sûrement encore bien affaiblie par le voyage auquel elle s'était adonnée pour rejoindre cette partie des enfers. Se retournant vers les petits diablotins, elle leur fit deux gestes rapides pour leur indiquer que l'affrontement était terminé, et qu'il était préférable qu'ils partent dés maintenant, où elle risquait de se faire bien moins agréable dans les minutes qui allaient suivre. Bien heureusement, les deux serviteurs, bien au courant de la façon dont Keleth traitait la rébellion, s'esquivèrent immédiatement, laissant les deux femmes, seule à seule.

Elle se tourna donc ensuite vers la personne alitée, qui, pour l'instant, ne semblait pas bien préparée à se redressée. Elle observait la pièce avec un air un peu perdu, cherchant sûrement à comprendre ce qu'elle faisait ici, et la démone pour l'instant ne comptait pas faire preuve de sa présence, elle ne tarderas pas après tout de s'en rendre compte, vue qu'elle se trouvait juste à sa droite, parfaitement disponible désormais pour échangée. Elle se déplaça un court instant, et le gémissement plaintif qui parvint aux oreilles de Keleth eut le don d'être sans équivoque : Si Ruthgal avait bien eut l'occasion de cesser les hémorragies, et d'éviter que les blessures ne s'aggravent en les refermant, le corps de la jeune démone en face d'elle était encore en pleine rémission, et il allait falloir obligatoirement lui laisser un peu de temps afin qu'elle soit réellement capable de se redressée et de reprendre une quelconque forme d'activité. Bon au pire, ce n'était pas bien grave, de toute manière cela invalidait aussi la potentielle dangerosité de cette invitée imprévue, et Keleth n'avait pas vraiment besoin que cette femme puisse se déplacer pour la suite des événements, juste qu'elle puisse parler... et vu que ces cordes vocales étaient capables d'émettre des sons, seul un trauma crânien saurait venir assombrir ce tableau. D'ailleurs, la femme l'avait aperçue désormais, et ne détachais pas son regard d'elle, comme pressentant une certaine forme de danger de la part de celle qui l'avait amenée ici, et bien prudente, elle ne semblait même pas capable de s'exprimer, clairement sur la défensive, un peu comme un lionceau qui viendrait de perdre sa mère, et qui cherche à se défendre contre le mâle d'une autre harde... Sauf qu'ici, la parole devait être de mise, et elle finit par le comprendre en s'exprimant bien hâtivement :

 -  Merci
 -  Enfin, j'ai cru que ce minimum ne viendrait jamais !

Le ton qu'elle usa était plus cynique que vraiment réprobateur, après tout, elle n'était pas là pour donner une leçon à cette jeune démone, mais simplement à acquérir quelques informations plus que nécessaire à son goût, et cela allait être sûrement plus aisé si elle se permettait un minimum d'ouverture auprès de cette invitée, notamment en conservant un caractère aimable. En tout cas, elle pouvait parler, elles n'auront donc pas le moindre problème pour échanger à propos de sa présence en ces lieux, mais vu la faiblesse de sa voix, et le fait que le moindre mouvement semblait provoquer chez elle une peine peu appréciable, il allait peut-être d'abord falloir axés la suite des événements sur les soins les plus rapides possibles, afin à ce qu'elle ne vienne pas enchaîner les évanouissements par simple manque de forces physiques. Bon sang, être aussi démuni à cause de ce genre de blessure, quelle honte, Keleth ne saurait subir pareille outrage, mais elle oublie bien souvent que son entraînement lui a apprit à occulter toutes formes de douleurs, ce qui foncièrement est bien utile pour ce genre de chose, et lui permet de continuer d'agir alors même que son corps ne devrait même plus être en état de se mouvoir. Enfin, elle fit un signe auprès de la porte d'entrée, et un petit portail s'y forma, laissant sortir une créature étrange, entre le diablotin frêle et le gobelin bedonnant, avec en sus une tête étrange, joufflue, les yeux quasiment clos, laissant penser à celle des jizo du Japon. Il vint s'installer juste sur le coté de la démone, et Keleth reprit la discussion tranquillement auprès de son invitée, avec un léger sourire, cherchant à la rassurée.

 -  Je me présentes, Keleth. Tu n'as pas grand-chose à craindre ici, crois moi, profites en donc pour te reposer. Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande le au Brimo, dit-elle en posant sa main sur la tête chauve du serviteur démoniaque. Toutefois j'aimerais bien savoir certaines choses, penses-tu donc être en état de répondre ? Au moins, peux-tu me donner ton nom ?

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