Dictature d'Ashnard / [FINI] Vampire, vous avez dit vampire ? [Iruka Seishi]
« le: vendredi 06 janvier 2012, 14:00:15 »*Me serais-je endormie ? songea-t-elle en étouffant un bâillement, frottant ses yeux avec ses doigts gantés. Hum, ça doit être ça…*
Elle sentait sa main gauche ankylosée, et la secoua rapidement, avant d’entendre à nouveau le dragon rugir. S’extirpant de son confortable fauteuil, Alice referma soigneusement le livre relié qu’elle avait commencé, un traité sur la magie que son père lui avait forcé à lire, et qui était relativement rébarbatif. Elle traversa un grand couloir silencieux, atteignant sa chambre, où la grande fenêtre était négligemment ouverte, laissant l’opportunité aux dragons tournoyant autour du Château royal de Sylvandell de rugir à tue-tête.
*Quelle gourde je fais ! songea-t-elle, en bâillant à nouveau. Si mon père s’aperçoit que j’ai oublié de fermer la fenêtre, il va me passer un savon…*
Alice se dirigea vers la fenêtre, et, alors qu’elle s’apprêtait à la fermer, un immense dragon passa devant ses yeux, provoquant un souffle d’air qui lui fouetta le visage.
« Hey ! s’exclama-t-elle, sachant pertinemment que le dragon ne l’entendrait nullement. Espèce de pirate ! »
Pour toute réponse, le dragon s’envola au-dessus du long pont séparant le Château de la ville, crachant une langue de feu. Secouant la tête, Alice en profita pour s’adosser sur le rebord de la fenêtre, observant la région. Le Château était solidement niché au bout d’un long précipice, accessible par un long pont en fer constamment gardé. On disait aussi qu’il y avait des patrouilles en contrebas, dans l’immense canyon escarpé, ponctué de rochers et de cailloux, qui filait autour du Château. La hantise de son père était qu’on ne cherche à la kidnapper, mais elle ne voyait pas trop comment une telle chose était possible.
Le Château était une forteresse, perpétuellement surveillée par de nombreux gardes, et elle ne voyait pas comment on pouvait escalader la surface de la tour… A moins d’être un alpiniste particulièrement chevronné. Les appartements d’Alice se trouvaient en effet vers les derniers étages de la tour, et, de là où elle se trouvait, elle pouvait voir les toits en cloche des autres ailes du château, ainsi que la muraille qui l’entourait. Son regard dériva ensuite sur les superbes étoiles dansant dans le ciel. Elle en soupira au bout de quelques minutes, avant de refermer la fenêtre.
*Mon père se fait juste du souci pour moi*, estima-t-elle.
Sortant de ses réflexions, elle se tourna vers sa table, et y alluma une bougie, éclairant sa chambre. Ce faisant, elle tira les rideaux opaques le long de sa fenêtre. Les hurlements des dragons n’étaient plus que des murmures diffus, silencieux et apaisés. Le sommeil lui manquant subitement après le coup d’aile du dragon, elle s’empara d’un autre livre traînant sur une armoire le long de sa chambre, et, restant assise sur le rebord de son lit, commença à le lire, se plongeant dedans.